Ti-Jean-le-Brave
Par Melvin Gallant
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À propos de ce livre électronique
Melvin Gallant
Melvin Gallant est maintenant à sa retraite après avoir enseigné la littérature pendant une trentaine d'années à l'Université de Moncton. Il a publié une douzaine de livres, dont quatre pour enfants. Il a aussi été animateur culturel et fondateur de divers organismes et revues. Tite-Jeanne et le Prince triste est le premier d'une série racontant les aventures de Tite-Jeanne.
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Aperçu du livre
Ti-Jean-le-Brave - Melvin Gallant
Table des matières
1. Le violon du géant
2. Bonnet-Rouge
3. Le coucou
4. Belle-Aurore-Soleil
5. Le géant qui dévorait des jeunes filles
Ti-Jean-le-Brave
Pour ses activités d’édition, Bouton d’or Acadie reconnaît l’aide financière de la Direction des arts du Nouveau-Brunswick, du Conseil des Arts du Canada, du ministère du Patrimoine canadien par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ).
Titre : Ti-Jean-le-Brave
Texte : Melvin Gallant
Illustrations : Michel Duguay
Papier ISBN 2-922203-91-3
PDF ISBN 978-2-89682-208-9
ePub ISBN 978-2-89682-558-5
Dépôt légal : 3e trimestre 2005
Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale du Québec
Distributeurs : Prologue et Bouton d’or Acadie
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Site Internet : www.boutondoracadie.com
Mot de l'auteur
Les contes font partie de la mémoire collective d'un peuple. Ils sortent de la nuit des temps, évoluent, se transforment avec chaque collectivité, chaque groupe culturel. Ils n'ont pas d'auteurs à proprement parler. Ils appartiennent aux conteurs, à ceux qui les reprennent à leur compte, qui les relatent à leur façon. Les cinq contes de TiJean qui composent ce recueil s'inscrivent dans cette tradition. Ils font partie du patrimoine acadien, mais ils rejoignent aussi l'universel en ce sens qu'ils appartiennent à l'héritage des civilisations indoeuropéennes.
Comme tous les contes populaires, les contes de Ti-Jean suivent une structure préétablie. Ils font état d'événements merveilleux où le surnaturel s'intègre à la vie de tous les jours. Ces contes ne sont fixés ni dans l'espace, ni dans le temps. Ils dépeignent un monde où les forces du bien et celles du mal s'affrontent constamment. Pour que Ti-Jean puisse accéder à la liberté ou au bonheur, il devra, chaque fois, franchir une série d'obstacles tous plus difficiles les uns que les autres. Mais, grâce à son intelligence, à sa ruse, à sa force, et grâce aussi à l'aide de personnes, d'animaux ou d'objets qui possèdent des pouvoirs magiques, il arrive toujours à se sortir de situations qui apparaissaient au départ comme des barrières insurmontables.
Puisque le conte populaire est un phénomène essentiellement oral qui avait pour fonction principale de divertir durant les veillées d'autrefois, il a dû subir, depuis plus d'une génération, la concurrence de la radio, de la télévision, du cinéma, de la musique sur disque, et maintenant du walkman, de la vidéo et du DVD. Ces médiums très puissants se sont eux aussi donné pour mission de nous distraire et de nous faire rêver. Le résultat, c'est que le conte oral disparaît rapidement de notre mémoire collective. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi d'en reprendre quelques-uns à mon tour et de les mettre par écrit afin qu'ils continuent de faire partie, mais par l'entremise de la lecture, de notre patrimoine culturel.
1
Le violon du géant
Les deux frères aînés de Ti-Jean avaient commencé jeunes à travailler en dehors de la ferme de leurs parents. Lorsqu'ils revenaient à la maison, ils se moquaient de leur jeune frère, disant qu'il n'avait jamais rien vu et qu'il ne savait rien faire. En fait, ils le considéraient un peu comme un idiot.
Un jour, Ti-Jean se mit en tête de suivre ses frères. Ceux-ci ne voulurent d'abord pas en entendre parler, mais ils finirent par accepter, à condition qu'il les suive loin derrière et qu'il ne dise pas qu'il était leur frère. Ils préparèrent un sac de nourriture et se mirent en route. Au bout de quelques jours, ils arrivèrent chez un roi qui possédait un vaste domaine.
– Que venez-vous faire ici ? leur demanda le roi.
– Nous, on cherche du travail ! dirent-ils. On a l'habitude de travailler dans des grandes fermes comme la vôtre.
– Et le petit qui arrive derrière vous, demanda le roi, que cherchet-il celui-là ?
– On ne le connaît pas, dirent les deux frères. C'est quelqu'un qu'on a rencontré en route et qui voulait nous suivre.
– Que viens-tu faire ici ? demandat-il à Ti-Jean.
– Moi, je cherche aussi du travail, Monsieur le Roi, dit-il.
– Et que sais-tu faire ? demanda encore le roi.
– Moi, j'ai l'habitude de travailler autour de la maison et aussi de donner à manger aux animaux, surtout aux cochons et aux poules.
– C'est bien ! dit le roi. J'ai justement besoin d'aide en ce moment. Je vous prends tous les trois. Les deux plus âgés travailleront aux champs, et le jeune fera des petits travaux autour du château.
Les trois frères se mirent donc à travailler pour le roi.
Au bout de quelque temps, les deux plus âgés s'aperçurent que leur jeune frère n'était pas aussi idiot qu'ils le pensaient. Ils se rendirent compte aussi que le roi l'aimait beaucoup, et même que certains soirs, la princesse venait bavarder avec lui. Leur jalousie devint de plus en plus grande. Un jour ils se dirent : « Ça ne peut pas