APRÈS UN CANCER DU SEIN… Comment J’AI RENOUÉ AVEC MON NOUVEAU CORPS
Il y a celles qui n'en parlent à personne ou presque et qui vivent la maladie cachées. Il y a celles qui, au contraire, l'affichent sur les réseaux sociaux. Il y en a d'autres qui ne veulent pas prononcer le mot « tumeur » parce qu'elles y entendent « tu meurs ». Et puis, il y a celles qui refusent d'endosser une armure de « combattante contre le cancer », quand elles se contentent de faire avec la maladie, ce qui est déjà bien assez… En France, chaque année, 55000 femmes découvrent qu'elles ont un cancer du sein. Pas si grave disent certains: bien soigné et dépisté à un stade précoce, la survie à cinq ans est de 99 %. Certes. Mais ce cancer affecte deux attributs traditionnellement rattachés à la féminité: les seins et les cheveux (qui tombent souvent suite à une chimiothérapie). Et on imagine peu la détresse de ces femmes au moment de la découverte de la maladie. La plupart d'entre elles entrent dans le cabinet du médecin en pleine forme et en ressortent avec une épée de Damoclès sur la tête, étiquetées « malade » mais sans symptômes apparents et ont moins de dix jours pour se préparer à une opération ou un traitement lourd. Comme l'explique le Dr Enora Laas, gynécologue obstétricienne et chirurgienne à l'institut Curie (Paris) : « Les patientes peuvent alors avoir l'impression que le corps médical leur crée des problèmes en leur enlevant un sein ou en leur faisant perdre leurs cheveux avec la chimiothérapie… » Dans tous les cas, le dialogue avec l'équipe soignante est indispensable. Pour savoir ce qu'elles veulent. Et pour s'accepter: il est important d'être à l'aise avec leur choix pour leur corps (reconstruire ou pas, par exemple) plutôt que de subir une décision prise pour elles (corps médical, famille…). Après une
