Discover millions of ebooks, audiobooks, and so much more with a free trial

Only $11.99/month after trial. Cancel anytime.

Physiologie de la femme entretenue... par moi
Physiologie de la femme entretenue... par moi
Physiologie de la femme entretenue... par moi
Ebook50 pages27 minutes

Physiologie de la femme entretenue... par moi

Rating: 0 out of 5 stars

()

Read preview

About this ebook

Extrait : "Y a-t-il des choses qu'on écrit et qu'on n'oserait dire à haute voix? Oui, sans doute, car les oreilles sont moins chastes que les yeux : celles-là perçoivent, les autres cherchent, fouillent, étudient."
LanguageFrançais
PublisherLigaran
Release dateFeb 9, 2015
ISBN9782335034097
Physiologie de la femme entretenue... par moi

Read more from Ligaran

Related to Physiologie de la femme entretenue... par moi

Related ebooks

Humor & Satire For You

View More

Related articles

Related categories

Reviews for Physiologie de la femme entretenue... par moi

Rating: 0 out of 5 stars
0 ratings

0 ratings0 reviews

What did you think?

Tap to rate

Review must be at least 10 words

    Book preview

    Physiologie de la femme entretenue... par moi - Ligaran

    etc/frontcover.jpg

    EAN : 9782335034097

    ©Ligaran 2015

    I

    Y a-t-il des choses qu’on écrit et qu’on n’oserait pas dire à haute voix ? Oui, sans doute, car les oreilles sont moins chastes que les yeux : celles-là perçoivent, les autres cherchent, fouillent, étudient.

    La plume ne balbutie pas comme la langue ; la plume ne rougit pas comme les joues et le front ; la plume est une folle, une écervelée qui va, qui va, pareille à un coursier de Nubie, et qui ne s’arrête que lorsque l’encre et le papier lui font défaut. Le papier, c’est l’arène de la plume.

    J’ai là sur mon bureau deux rames d’excellent raisin et un énorme paquet de bouts d’aile ; en outre, je cesse d’être paresseux et je vois passer devant moi une jeune fille du nom d’Augustine. Hier elle s’appelait Bathilde, demain on la nommera Louise, après-demain Judith, et elle changera ainsi de patronne jusqu’à ce qu’elle ait épuisé le calendrier.

    Tandis que sa silhouette gracieuse s’efface dans l’ombre, tandis que je suis de l’œil et du cœur cette créature à laquelle se rattachent quelques-uns de mes souvenirs de bonheur, de regrets et de honte, on sonne à ma porte.

    Mon domestique ouvre et introduit auprès de moi un monsieur aux manières polies, au langage élégant, qui, de prime abord et après m’avoir légèrement salué de la main, me dit :

    – Voulez-vous me permettre d’éditer un de vos livres ?

    – Votre proposition me flatte ; mais lequel de mes ouvrages désirez-vous ?

    – C’est une publication nouvelle que je vous demande.

    – Politique ?

    – Rêves.

    – Philosophie ?

    – Erreur.

    – Morale ?

    – Hypocrisie.

    – Roman ?

    – Meurtre, sang, ennui, dégoût

    – Enfin de quoi, de qui voulez-vous donc que je vous parle ?

    – De quoi ? Du cœur et de la tête. De qui ? Cherchez, prenez un type. Je m’en rapporte à vous.

    – Bravo ! j’accepte. Avocat, homme de lettres, auteur dramatique, journaliste, diplomate, tout cela est vieux, usé, mort, à dix pieds sous terre ; n’en parlons plus, cherchons autre part.

    – Vous avez raison.

    – Attendez ; tout à l’heure, là, sous ma croisée, passait

    Enjoying the preview?
    Page 1 of 1