Requête civile
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Aperçu du livre
Requête civile - Jean-François van Drooghenbroeck
Chapitre 1
Définition et généralités
1 ► La requête civile est une voie de recours extraordinaire par laquelle une partie demande au juge qui a rendu une décision passée en force de chose jugée de rétracter celle-ci pour une des causes limitativement énumérées par la loi, reposant sur une erreur de fait, non imputable au juge et découverte postérieurement au prononcé de ladite décision¹.
2 ► Son statut de subsidiarité au regard des autres voies de recours doit être souligné : la requête civile n’est ouverte qu’à ceux qui n’ont pas eu, et le cas échéant – valablement – saisi, l’occasion de faire valoir les moyens (les « causes ») précité(e)s, ceux-ci n’étant connus ou n’ayant pu être raisonnablement connus de la partie requérante avant le prononcé de la décision dont la rétractation est poursuivie ou avant l’expiration des délais des autres voies de recours ouvertes contre cette décision².
3 ► Il suit de cette approche que la requête civile est soumise à des conditions strictes, pour des causes énumérées dans la loi qui sont toutes postérieures à la décision dont la rétractation est poursuivie. Elle ne peut être assimilée à un degré supplémentaire de juridiction³.
Il en résulte que la requête civile ne peut être formée pour des causes dont la partie a eu connaissance ou pouvait avoir connaissance avant la prononciation du jugement dont la rétractation est poursuivie ou avant l’expiration des voies de recours⁴.
4 ► Il faut assimiler à cet égard, sous l’angle de la recevabilité de la requête civile, le cas de la partie qui, quoique pouvant obtenir des preuves, refuse de les recueillir ou de les produire, au cas de la partie qui produirait à l’appui de la requête des éléments qui ne sont pas postérieurs au jugement dont la rétractation est poursuivie⁵.
5 ► La requête civile doit ainsi être déclarée irrecevable, qu’elle soit fondée sur des éléments dont la partie a eu connaissance avant le jugement ou sur des éléments de preuve produits après le jugement, mais que la partie eût raisonnablement pu recueillir avant⁶. L’échec probatoire, dans ce cas, ne peut être imputé qu’à la négligence de la partie ou à sa malice⁷.
6 ► Ces principes permettent non seulement de mieux garantir l’efficacité de la chose jugée, mais aussi, comme l’a voulu l’auteur du Code judiciaire, de mieux délimiter qu’auparavant les rapports entre la requête civile et les autres voies de recours, spécialement le pourvoi en cassation⁸.
Dans cette perspective, il faut notamment souligner que seule cette dernière voie de recours est ouverte contre une décision entachée d’une erreur de droit, tandis que la requête civile est cantonnée par la loi aux hypothèses où la décision est affectée d’une erreur de fait⁹.
7 ► La sévérité de l’appréciation de la recevabilité de la requête civile est illustrée par un arrêt du 26 mai 1995 de la Cour de cassation. Dans cette espèce, la Cour a considéré qu’est légalement justifié l’arrêt qui déclare irrecevable la requête civile aux motifs qu’à l’époque de la prononciation de l’arrêt dont la rétractation est poursuivie, la demanderesse aurait pu avoir connaissance des éléments invoqués à l’appui de la requête civile mais que, n’ayant pas entrepris ses démarches en temps utile et n’ayant pas collaboré correctement et loyalement à l’administration de la preuve, elle a été négligente à cet égard¹⁰.
8 ► La requête civile n’est ainsi ouverte qu’à ceux qui n’ont pas eu l’occasion de faire valoir certains moyens par la voie des recours ordinaires, ces moyens n’étant apparus qu’ultérieurement¹¹.
Elle n’est pas destinée à pallier le non-exercice ou le mauvais exercice d’une voie de recours ordinaire¹².
9 ► Il n’y a ainsi pas matière à requête civile lorsque la cause de la prétendue « mauvaise » décision serait non pas le dol lui-même, mais bien le fait que le dossier n’a pu être réexaminé contradictoirement, étant donné que l’opposition contre la décision prononcée par défaut était tardive¹³.
10 ► Le caractère exceptionnel de la requête civile, et la sévérité corrélative de l’examen de sa recevabilité, justifient que son introduction téméraire ou vexatoire puisse donner lieu à dommages et intérêts, voire, sur la base de l’article 780bis du Code judiciaire, à une amende civile du chef d’abus procédural.
La jurisprudence considérant que la demande reconventionnelle en dommages et intérêts pour requête civile téméraire ne pouvait être accueillie que s’il était démontré qu’elle procédait d’une intention malveillante¹⁴ nous paraît, à cet égard, devoir être revue à l’aune de l’enseignement selon lequel l’erreur d’appréciation manifeste que n’aurait pas commise le justiciable normalement prudent et diligent suffit à établir l’abus procédural, indépendamment de