Maria - La Malibran: Long-métrage de fiction
Description
Maria évoque librement les dernières années de la vie romanesque et tragique de la cantatrice Maria Malibran. Pourtant, l’opéra et la musique ne sont que le contexte particulier du destin d’une femme exceptionnelle. Ce que l’histoire de Maria met en évidence, c’est la relation, obsessionnelle et destructrice, d’une artiste avec sa vie et son art.
Cette adaptation biographique retranscrit avec brio la dualité entre la passion et l'art ressentie par la cantatrice à la fin de sa vie.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- "De bien belles lectures, que l'on souhaite ardemment voir un jour portées à l'écran !" (Bernard Delcord, M Belgique, 10 octobre 2014)
A PROPOS DE L'AUTEUR
Christian Alvarez est diplômé de lettres modernes à Paris et de cinéma à Santiago du Chili et à La Havane. Sa carrière professionnelle est un constant va-et-vient entre les mots et l’image. Autant réalisateur de documentaires, de séries TV qu’auteur de scénarios et de discours politiques, Maria est sa première publication.
A PROPOS DE L'ÉDITEUR
Créée par un passionné de la littérature et du cinéma, Scenarii édite des histoires cinématographiques, qui se lisent avec un plaisir hors du commun.
Concept inédit, proposer aux amateurs de belles histoires de découvrir le film avant même qu’il ne soit réalisé. Histoires à lire, histoires à vivre, histoires à se projeter sur les écrans blancs de nos imaginaires.
Les textes de Scenarii ne nécessitent aucun code, aucune compétence technique pour êtres lus, compris et appréciés par le plus grand nombre.
Scenarii fait le pari de la qualité littéraire. Ces récits, dont la force réside dans les dialogues, emmèneront le lecteur, quel que soit son âge, dans une aventure hors du commun, mettant en relief la richesse de chacun des personnages.
Un scénario, c’est raconter de manière simple une histoire dont les sentiments peuvent être complexes.
EXTRAIT
89/1 – Paris, chambre Pauline / Intérieur – nuit
Pauline est montée se coucher. Maria la rejoint dans sa chambre.
Elle aide Pauline à se coiffer. Un petit chat câlin saute dans les bras de la jeune fille.
Maria
J’aimerais te ressembler, Pauline.
Pauline
Me ressembler ? Pourquoi ?
Long silence.
Maria
Moi, les chats ne m’aiment pas.
À propos de l'auteur
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Le scénario en douze points: De l'histoire au récit… Une nouvelle façon d'apprendre. de Mejdoub El Ghiwane Évaluation : 0 sur 5 étoiles
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Aperçu du livre
Maria - La Malibran - Christian Alvarez
À propos de l’éditeur
Beaucoup de scénarios, qui sont parfois de petites merveilles, finissent pour différentes raisons dans les tiroirs.
Le rôle de Scenarii est d’éditer et de promouvoir ces scénarios sous forme de livre, de permettre à ces œuvres d’avoir une première vie plutôt que de moisir inutilement.
Un livre, c’est aussi un bel hommage au travail d’un auteur...
Faire découvrir au grand public, et c’est là le défi, qu’un scénario, ce n’est pas un document technique rébarbatif destiné aux seuls professionnels, mais qu’un scénario bien écrit et bien édité, c’est aussi un livre agréable en soi.
Enfin, cela permettra probablement à certains d’entre eux de susciter l’intérêt, qui chez un comédien, un producteur, un réalisateur ou un technicien, portant les chances d’une adaptation.
Oui, oui, tu le savais, et que, dans cette vie,
Rien n’est bon que d’aimer, n’est vrai que de souffrir.
Chaque soir dans tes chants tu te sentais pâlir.
Tu connaissais le monde, et la foule, et l’envie,
Et, dans ce corps brisé concentrant ton génie,
Tu regardais aussi la Malibran mourir.
Alfred de Musset
Pour mon père et sa bibliotheque idéale
1/1 – Paris, Théâtre des Italiens / Intérieur – jour (1827)
Les coulisses d’un théâtre. Le personnel technique s’agite au milieu d’un incroyable et stupéfiant capharnaüm de décors, de tentures et de machinerie. L’activité est intense mais sereine.
1/2 – Paris, Théâtre des Italiens / Intérieur – jour
Dans un bureau étriqué dans lequel s’amoncellent une multitude d’objets et de meubles hétéroclites, un homme et une femme s’entretiennent en italien. On perçoit le bruit provenant des coulisses.
L’homme – rond, la cinquantaine, barbe noire – déambule, soucieux. Assise avec majesté sur un sofa, la femme – élégante et séduisante – le regarde faire les cent pas.
Femme (en italien)
Pourquoi changer ? L’œuvre a été un succès à Venise, Maestro. Sémiramide est l’un de vos plus beaux opéras. Ne changez rien à ce qui est déjà parfait.
Homme
Paris n’est pas Venise… C’est ici que naissent les révolutions. Le public veut autre chose. Il veut de la rage.
Femme
Ce n’est pas en choisissant cette… cette… cette petite poupée blonde que nous ferons frémir les foules !
Homme
Je suis sûr que la Sontag serait parfaite dans ce rôle… Face à cette Arsace, votre Sémiramide n’en sera que plus terrible, Giuditta !
Giuditta
Je n’ai pas besoin d’un faire-valoir, Maestro. Cette jeune femme n’a aucune expérience, elle pourrait tout gâcher.
Homme
Elle a fait un triomphe dans…
Giuditta
Je sais parfaitement comment interpréter Sémiramide. Vous le savez, et le public le sait.
À cet instant, on frappe à la porte.
Homme (en français)
Entrez.
Un commis se présente.
Commis
Monsieur Rossini, les musiciens pour l’audition sont arrivés.
Rossini
Bien.
Giuditta ramasse sa capeline. Rossini lui baise la main. Alors qu’elle s’apprête à franchir la porte, elle se tourne vers le compositeur.
Giuditta (en français)
Des Arsace il y en a beaucoup, des Sémiramide très peu.
La porte se referme. Rossini s’assied sur le sofa en soupirant.
2/1 – Bordeaux, port / Extérieur – jour
Le jour se lève sur le port. Le long des quais s’agitent des marins, des ivrognes, des patrouilles de soldats, des négociants. On empile des barriques de vin dans les cales des navires, on décharge d’autres marchandises.
Au milieu de la foule, une vieille femme en haillons chante une rengaine populaire et mélancolique. Elle s’accompagne d’un mauvais orgue de barbarie, pendant qu’une fillette tout aussi misérable demande l’aumône aux passants.
Petite mendiante
À vot’ bon cœur ! Une ‘tite pièce pour la chanson !
2/2 – Bordeaux, port / Extérieur – jour
Des marins assurent les amarres d’un grand bateau. Des passagers descendent de la passerelle. Parmi ces voyageurs se trouve une très belle femme, presque une jeune fille. Sa toilette est élégante, mais pas luxueuse. Elle est seule. Elle a l’air absente. Les hommes se retournent sur elle sans parvenir à attirer son attention. Soudain, elle remarque la vieille chanteuse. Elle s’en approche comme pour mieux l’entendre. La petite mendiante l’a vue. Elle tend sa main vers la jeune femme, qui sursaute.
Petite mendiante
À vot’ bon cœur, Mam’zelle ! Pour la chanson, Mam’zelle, pour la belle chanson…
Jeune femme
Non, désolée, je n’ai rien… Excuse-moi, mais je n’ai rien, vraiment…
Petite mendiante
Sûrement, qu’t’as rien ! Et moi j’ai plein, tu veux que je te prête ?… J’te crois, tiens ! Retourne sur ton bateau, t’mérites pas qu’on chante pour toi.
La mendiante tire la langue à la jeune femme. Celle-ci, un instant interdite, la regarde s’éloigner puis poursuivre sa quête. Soudain, tout en retirant son gant gauche, la jeune femme interpelle la gamine.
Jeune femme
Hep ! Reviens ici, petite peste… J’ai quelque chose pour toi…
La mendiante se retourne, hésite. La jeune femme, tout sourire, lui faire signe de s’approcher.
Jeune femme
N’aie pas peur, viens…
À peine rassurée, la gamine revient sur ses pas. La jeune femme retire de son doigt une belle et lourde alliance en or, la pose dans la main de la mendiante.
Petite mendiante
…C’est… c’est pour moi ?
Jeune femme
Non, c’est pour la belle chanson… Allez, file, petite sauvageonne !
La petite fille disparaît dans la foule. La jeune femme sourit alors qu’un valet s’approche d’elle.
Valet
Madame, vos bagages sont réunis. On les charge dans la voiture. Vous serez à Paris jeudi soir.
3/1 – Bordeaux, Grand Théâtre / Extérieur – jour
La berline de la jeune femme quitte le port. La voiture longe le Grand Théâtre. La jeune femme semble fascinée par ce bâtiment. Elle interpelle le cocher.
Jeune femme
Arrêtez-vous, s’il vous plaît.
Le cocher obéit. La jeune femme descend prestement du véhicule.
Jeune femme
Attendez-moi ici.
La jeune femme gravit d’un pas léger les marches du bâtiment. Elle hésite un instant avant de franchir la porte. Finalement, en inspirant une grande bouffée d’air, elle pénètre dans le hall du Grand Théâtre.
3/2 – Bordeaux, Grand Théâtre / Intérieur – jour
Le bâtiment paraît désert. La jeune femme traverse le hall, monte les escaliers jusqu’aux loges du public. Elle veut y entrer, mais les portes sont fermées.
La jeune femme s’introduit alors dans les entrailles du bâtiment, jusqu’à parvenir aux coulisses. Suffocante d’émotion, elle déambule, émerveillée, au milieu des décors oubliés. Elle arrive finalement sur la scène.
La salle est plongée dans l’obscurité. Le rideau est tiré. La jeune femme, émue, se glisse dans les tentures, les caresse. Puis, subitement, elle se met à courir d’un bout à l’autre de la scène, s’arrêtant parfois pour prendre des poses dramatiques ou mimant des saluts à un public invisible. Soudain, un homme maigrichon surgit des coulisses. Il hèle la jeune femme.
Homme
Hep, vous !… Le théâtre est fermé, M’dame, z’avez pas le droit d’être ici, et pis z’ êtes qui, au fait ?
Jeune femme
Je suis Maria Malibran Garcia, et être ici n’est pas mon droit : c’est ma place !
Homme
Et moi je suis le concierge, et vot’ nom ça me dit rien, M’dame, alors fichez-moi le camp d’ici ou c’est moi qui vais perdre ma place !
Fusillant le concierge du regard, Maria descend de scène avec prestance. En s’éloignant, elle se tourne une dernière fois vers la scène. Le concierge balaye. Maria sourit.
3/3 – Bordeaux, Grand Théâtre / Extérieur – jour
Maria revient vers sa voiture. Le cocher lui ouvre la porte.
Maria
Allons-y, la route est encore longue jusqu’à Paris.
Le cocher lance l’attelage. La berline quitte Bordeaux.
4/1 – Paris, appartement Garcia / Intérieur – nuit
Un appartement bourgeois à la décoration austère. Dans le salon, une petite fille sans charme joue du piano avec un certain talent. Derrière elle, un homme mûr au physique imposant, l’air sévère, observe et écoute attentivement. La petite fille est extrêmement concentrée. Quelques gouttes de sueur perlent sur son front.
Non loin de là, un jeune homme semble lire. En réalité, il ne cesse de jeter des coups d’œil inquiets vers le piano. Il chantonne doucement, anticipant la mélodie.
Soudain, la petite fille commet une erreur, tâche de se rattraper sans y parvenir. L’homme mûr agrippe la petite fille par l’épaule et la secoue violemment, lui jette les partitions au visage, tape du poing sur le clavier.
Homme mûr
Combien de