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Coeur de cailloux: Roman pour ados
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Coeur de cailloux: Roman pour ados
Ebook50 pages1 hour

Coeur de cailloux: Roman pour ados

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About this ebook

Quand un chien provoque le destin…

Il y a la mer. Éternelle, immuable. En face de la mer, il y a ce banc. Éternel, immuable. Sur ce banc, tous les jours, de 8 heures à 20 heures, il y a la vieille. Éternelle, immuable. Aux pieds de la vieille, il y a le mignon chien-chien. Et à côté de la vieille, il y a le tas de cailloux, bien ronds, petits, mais qui doivent faire mal si on les lance fort. Puis arrive un jeune. Qui ose s’asseoir sur le banc. Qui ose caresser le mignon chien-chien.

Confidences entre deux générations

EXTRAIT

Au bout d’un moment, il s’est penché vers le chien. Et il lui a demandé ce que tout le monde se demandait.
Il a dit :
— Mais qu’est-ce que tu fais là, toi ?
Ou un truc dans le genre.
— J’attends Théodore.
Ça, c’était la réponse à la question du jeune. Le chien était super mignon, mais fallait arrêter de faire peser trop d’espoir sur son dos. Parler, il ne savait pas. Alors, on était bien obligé de se rendre à l’évidence. C’était la vieille qui avait répondu.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Cécile Chartre est née au siècle dernier. Et elle écrit pour tenter de vivre au moins jusqu’au siècle prochain.
LanguageFrançais
Release dateDec 14, 2015
ISBN9782511040201
Coeur de cailloux: Roman pour ados

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    Coeur de cailloux - Cécile Chartre

    1.

    Il y avait cette dame. Et il y avait ce banc. Une vieille dame toute ridée et un vieux banc tout cassé.

    La vieille dame était dessus et le vieux banc dessous. Et tous les deux, ils allaient si bien ensemble qu’on ne savait plus qui était la dame et qui était le banc.

    En tout cas, moi, de là où j’étais, je n’arrivais pas à savoir où commençait l’un ni où finissait l’autre. Dans le style fusionnel, on pouvait difficilement faire mieux comme duo.

    Si, une moule accrochée à un rocher, peut-être. Eux aussi, au bout d’un moment, ils s’emberlificotent tant et si bien qu’à la fin, la moule devient rocher et le rocher devient moule. Du coup, on ne sait plus trop à qui on a affaire. Alors, pour les présentations, c’est pas top. Pour la vieille et son banc, c’était pareil. Emberlificotés comme pas deux.

    Il y avait ce mignon petit chien, aussi. Lui, c’était facile, il se tenait assis comme il fallait à côté, et on ne pouvait le confondre avec personne d’autre. Sauf que, franchement, je n’ai pas encore compris ce qu’un aussi mignon petit chien pouvait bien faire là. Il avait l’air d’un bon chien à sa fi-fille. Ou à sa maman, à la limite. Mais ce n’était certainement pas un chien-chien à sa mè-mère. Ni à son banc-banc. Il n’était ni ridé ni cassé. C’était le style de chien craquant qu’on peut voir dans les pubs. Quand j’étais petit, j’en voulais un comme ça, un chien tout mignon. Maintenant, j’ai passé l’âge.

    Ce chien-là, il aurait pu gambader, sautiller, mordiller, comme tous les autres mignons petits chiens de son espèce. Mais non, il restait là sans bouger. Il ne s’éloignait jamais de la vieille dame assise sur son vieux banc. Et il faisait comme tout le monde. Il regardait.

    Oui, tous les trois, la vieille, le banc et le chien, ils regardaient loin devant eux, aussi loin qu’ils le pouvaient. Ils regardaient l’océan qui allait et qui venait, là, juste en face. Contre les vents, contre les marées, ils scrutaient attentivement l’horizon, comme si leur vie en dépendait. C’est ce que je me disais : que leur vie dépendait de cet horizon. Parce que sinon, mon vieux, ça ne valait pas le coup de regarder de cette façon.

    Enfin si, quand-même. C’est plutôt joli par ici. L’océan, il n’a pas beaucoup à se forcer pour être beau, le veinard. Les vagues qui s’écrasent sur la jetée, ça fait toujours son petit effet. Les mouettes qui se détachent sur le bleu du ciel, c’est pas dégueu non plus. Sauf que le ciel est souvent gris, par ici. Mais bon, ce n’est pas une raison. On n’a qu’à dire que c’est joli quand même. Il y en a même qui viennent par familles entières.

    Oui, il y a des pères qui embarquent tout le monde dans la voiture et, allez hop ! en route pour l’océan, les vagues et les mouettes. Ils conduisent en faisant gaffe aux radars parce que ce serait quand même dommage de se prendre une prune. Et il y a des mères qui distribuent des sucettes à la cerise pour faire patienter les enfants dans les voitures. Du coup, il n’y en a pas un qui moufte. Et puis, comme la route est longue, ils finissent par chanter Une bande de thon traversant la rivière, parce que l’océan, les vagues, tout ça, ça leur fait penser aux poissons.

    — Ouais, un peu qu’on va en voir,

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