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Mémoires d'écume: Roman
Mémoires d'écume: Roman
Mémoires d'écume: Roman
Ebook89 pages1 hour

Mémoires d'écume: Roman

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About this ebook

Un roman psychologique et philosophique. Un récit poignant à travers une chronique familiale

Où vont les âmes des sirènes ?

La légende raconte que seules les âmes des sirènes déchues forment l’écume de la mer et qu’elles roulent, ainsi, éternelles...
Une famille en mal de communication : une mère, trois filles. Un matin apparemment comme les autres, des battements de cœurs, un réveil. Peut-être plus brutal : les portes claquent, les voix s’élèvent, un corps ayant entamé une lente et rythmique danse dans cette cage d’escalier.

Subtil et oppressant. Drôle, parfois. Angoissant, souvent. Mémoires d’écume, est un roman qui donne le vertige, mais surtout vous guide vers l’espoir.

Le passage de l’ombre vers l’espoir, une note de clarté dans une situation particulièrement douloureuse

EXTRAIT

Curieux moment que le réveil du matin. Je n’aime pas ! Mais quand je dis que je n’aime pas, c’est faux. Ce n’est pas tout à fait vrai, c’est plus subtil que ça. Je n’aime pas quand il rime avec « Tout le monde debout ! » du style « good morning Vietnaaaaaaaammmmmmm ! », ça je n’aime pas du tout.
Drapeau, clairon. Et tralali et tralala, un grand coup dans les côtes ou le seau d’eau glacée sur la tête et le gros réveil qui saute sur ses petits pieds d’hystérique en tempêtant.

A PROPOS DE L’AUTEUR

« Auteur depuis plus de 20 ans, j'écris les doutes, j'écris les joies, les dilemmes et les engagements des hommes et des femmes dans notre société contemporaine.
Du rire aux larmes, de la dérision à l'émotion en passant par le questionnement, le saisissement, l'effroi ou la tendre humanité, c'est vous-même que je vous ferai découvrir... » (Brigitte Guilbau)
LanguageFrançais
Release dateDec 20, 2015
ISBN9782930848051
Mémoires d'écume: Roman

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    Mémoires d'écume - Brigitte Guilbau

    Chapitre Un.

    Curieux moment que le réveil du matin. Je n’aime pas !

    Mais quand je dis que je n’aime pas, c’est faux. Ce n’est pas tout à fait vrai,

    c’est plus subtil que ça.

    Je n’aime pas quand il rime avec « Tout le monde debout ! » du style « good morning Vietnaaaaaaaammmmmmm ! », ça je n’aime pas du tout.

    Drapeau, clairon. Et tralali et tralala, un grand coup dans les côtes ou le seau d’eau glacée sur la tête et le gros réveil qui saute sur ses petits pieds d’hystérique en tempêtant.

    Parce que ça veut dire qu’il faut se lever vite fait, bon pied bon œil et avoir l’air souriant en prime, heureux d’être debout, pas décoiffé du tout et certainement pas avec le regard de la limace qui se demande où est le virage.

    Pas bien. Pas bien pour moi. Donc pas pour moi. Logique : c’est fatigant, un réveil comme celui-là.

    Je n’aime pas non plus quand il se pointe au coup de la « chevillette cherra » du facteur qui vous tend, avec le sourire condescendant (vous l’écrivez en deux mots, normal vous devez descendre pour aller lui ouvrir et c’est débile de le faire), un pli bien plié dans ses pliures, que vous déplierez et qui vous annoncera la dernière catastrophe.

    Vous voyez que c’était stupide. Je vous l’avais dit. Pas pour moi non plus.

    C’est à avoir envie de se recoucher, un réveil comme celui-là.

    À la limite, le réveil orchestré par mon chat noir qui vient se frotter et s’allonge sur mon ventre, ça peut me plaire. Parce que ça me donne le sentiment d’être aimée. Sentiment illusoire me direz-vous, et vous aurez raison. Mais c’est déjà bien.

    Par contre, le bonheur, le vrai réveil, c’est celui qui est partagé.

    Je ne veux pas dire, « partagé » parce que le moment est partagé sur la ligne du temps avec un voisin de matelas, un locataire courtisan, imposé ou indifférent, installé, ancré, établi, pratiquant de la neutralité conjugale. Non. Je veux dire « partagé » dans le sens de mélangé, fusionné, réuni, dans le sens du partage de l’instant, comme un bon gâteau, comme un regard complice, le partage de moi et de lui dans le moment où je prends conscience qu’il est là.

    Il est merveilleux ce moment, je l’adore : je reviens du néant où je n’étais qu’un rêve, même pas auteur, même pas réalisateur, juste acteur qui n’a pas lu le scénario et le subit. Dans ce ciel sans panneau de signalisation, comme l’oiseau, j’étais emportée, funambule sur son fil de chimère et d’illusion et tout à coup j’émerge, sans victoire, simplement revenue, sans rien à revendiquer que le fait d’ouvrir les yeux et de voir qu’il est là et qu’il m’attend. Alors je fais le chat qui vient se frotter et s’allonge sur son ventre à lui.

    Ça, c’est un bon réveil, classé cinq étoiles au guide ad hoc.

    C’est un bon réveil parce que je n’ai pas envie de me rendormir, juste de rester à cette limite entre l’inconscience et la perception de sa présence, juste me placer mieux, bouger les fesses pour accorder mes hanches à son inspiration mâle du matin qui ouvre un œil.

    Juste s’étirer un peu en attendant sa grande main qui viendra se plaquer sur mes reins.

    Soupirer un soupir de bien-être.

    Encore engourdie de la chaleur de la nuit, c’est le remontoir de son cœur qui rythme mon réveil.

    Un coup de cœur… le battement d’un cil freiné par son sein.

    Un coup de cœur… un sourire étiré sur votre bouche.

    Un coup de cœur… la main qui s’éveille.

    Un coup de cœur… le corps qui s’étire encore.

    Un coup de cœur… il est là.

    Je suis bien et j’ai le sentiment d’être à ma place, ce qui, vous en conviendrez, est le summum en matière d’équilibre.

    Je soupire encore, légèrement et ça ressemble à un miaulement étouffé par la brume.

    Le bonheur est dans les draps.

    Sa célébration dans ses bras.

    Le plaisir du réveil aussi.

    Arrêt sur image.

    Fin de célébration.

    On éteint les projecteurs, on rallume dans la salle.

    On ne rêve plus.

    Non seulement il n’est pas là, mais il se passe quelque chose.

    Serait-ce un jour de réveil version « pas marrant » ? Que se passe-t-il ?

    On n’est pas dans le romantisme, les regards langoureux et les corps qui se cherchent… Il devait être écrit quelque part que ce réveil-là n’était pas pour moi aujourd’hui. Quelle cacophonie dans la maisonnée ! Et puis d’abord, c’est la nuit, quelle idée de réveiller tout le monde et moi en l’occurrence !

    Qu’est-ce qu’elles font mes filles ? Ce n’est pas vrai ! Les enfants, je vous jure !

    Il paraît que c’est normal, que ce n’est pas de l’irrespect, mais seulement une énergie débordante, constructive et nécessaire à leur développement (tous les spécialistes de la science éducative vous le diront, surtout ceux qui n’ont pas d’enfant), mais il y a des jours…

    Restons calmes. Un parent efficace ça doit tout autant réfléchir à ce qu’il faut dire à ses rejetons qu’à ce qu’il ne faut surtout pas leur dire. Ça s’appelle la pédagogie et il ne faut pas être un spécialiste pour le savoir, il faut juste avoir des enfants.

    Je me retourne dans mes draps froissés, sommeil cassé, comme disait le chanteur qui cassait un verre sur le lino et je ne sais plus quoi.

    Je regarde l’heure. Six heures… Mouais. Bon, d’accord, ce n’est plus tout à fait la nuit. Ma colère fond mais ne me quitte quand même pas, elles exagèrent tout de même. Il faudra que je me fâche, que je leur explique, que j’exprime mon courroux. Ils n’ont pas toujours raison ces spécialistes sans enfant !

    Je me fâcherai tout rouge cette fois, enfin si je suis toujours irritée au moment du petit-déjeuner. Ce sera difficile vu qu’on ne déjeune jamais…

    Bon, je vais essayer de rester fâchée, quand même, pour

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