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T'aurais pu me le dire: Nouvelles et fragments
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T'aurais pu me le dire: Nouvelles et fragments
Ebook107 pages1 hour

T'aurais pu me le dire: Nouvelles et fragments

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About this ebook

35 jolies histoires racontées par sept voix féminines

T’aurais pu me le dire rassemble des textes qui nous parlent du temps qui passe, d’amour et de désamour, de départs et de faux-départs, de moments ou d’événements surprenants… de la vie tout simplement ! Ce recueil collectif est le fruit de la créativité de sept auteures qui se sont rencontrées en atelier d’écriture.
Ces textes singuliers et universels s’entremêlent, s’imbriquent et se font écho ! Ce qui les relie en premier lieu, c’est le travail et la qualité d’écriture des sept auteures. Par leurs écritures qui émergent et foisonnent, elles signent un ouvrage spontané, vif et puissant.

Une myriade de textes originaux et authentiques, à dévorer sans hésiter !

EXTRAIT DE DU SUCRE SUR TES PLAIES

Depuis quelque temps, plus rien ne va comme avant à la maison. Et ça dure, ça dure…Ça me fait un peu comme la fois où on était allés au parc Astérix. On était montés dans un faux tronc d’arbre en plastique qui flottait sur une petite rivière et qui grimpait tout doucement en haut d’un gros échafaudage. C’était rigolo, on entendait un petit clic à chaque fois qu’on avançait, et plus on montait, plus la vue était jolie. On était tranquilles, il y avait papa et maman, on riait bien. Ça, c’était ma vie d’avant.
Et puis d’un seul coup, le tronc d’arbre a basculé en avant, dans le vide, et il a redescendu la rivière à toute vitesse la tête la première. J’ai eu tellement peur que j’ai hurlé et, quand ça s’est enfin terminé et qu’on est arrivés en bas, mon jean et mes baskets étaient tout trempés. Ça, c’est ma vie de maintenant.

LES AUTEURES

Madeleine Capiaux, Cécile Delacroix, Isabelle L’Orion, Hortense Remington, Alex Saint-Jeures, Laurence Tran, Sylvie Valdenaire.
LanguageFrançais
PublisherPublishroom
Release dateNov 16, 2017
ISBN9791023606522
T'aurais pu me le dire: Nouvelles et fragments

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    T'aurais pu me le dire - Collectif

    Le sirop de barbe à papa

    « Vive le roi ! Vive la reine ! »

    Les adultes ont mangé la galette. Papa est le roi, maman la reine.

    « J’y crois pas ! De toute façon cette galette, elle était même pas bonne. Pourquoi c’est jamais moi qui ai la fève ? » ronchonne Émilie Jolie dans son coin. Les autres enfants rient et jouent à on ne sait quoi.

    « J’en ai marre, marre, marre ! Je suis toujours toute seule, gémit Émilie. Personne ne m’aime. »

    L’écureuil du jardin l’entend :

    « Psitt ! Psitt ! fait-il. Milie, par ici, suis-moi. Je sais où trouver de meilleurs gâteaux et des amis. »

    Émilie Milie tout doucement s’éloigne de la galette des rois, vers l’orée du bois.

    « Allez ! Ramène ta fraise ! dit encore l’écureuil. Regarde ma provision de sirops. Je te sers un verre. Quel parfum veux-tu ? »

    Milie dans sa robe prairie voit la petite vaisselle de l’écureuil. Prend délicatement un petit verre.

    « Sirop d’amour, sirop de roses, sirop de barbe à papa, d’amitié, de cerise, de joie… Que choisis-tu ? »

    Milie rosit, n’ose parler. Du doigt elle désigne le sirop de barbe à papa.

    « Tu ne préfères pas le sirop de joie ? Ce sont des sirops un peu magiques tu sais. Oh ! Et je n’ai plus de sirop de mort de rire ! Tu as de la chance ! »

    –Barbe à papa ! » maintient Milie.

    Elle boit dans le petit verre. L’écureuil l’observe. C’est bon. Très très bon.

    « L’hiver sera long, très très long », dit-elle. Pourquoi a-t-elle dit ça ?

    « Et froid, très très froid, répond l’écureuil. Viens, il faut se réchauffer avec de bons gâteaux. »

    Milie Polie suit l’écureuil dans la forêt. Ils arrivent devant une petite maison en tous points semblable à celle de la sorcière dans l’histoire d’Hansel et Gretel : en gâteaux et pain d’épice ! Milie s’arrête brusquement :

    « Dis donc Écureuil ! Tu te moques de moi ?! Je sais très bien qui habite dans cette maison. Je n’entrerai pas !

    –Mais qui te parle d’entrer ? répond l’écureuil. Ne t’inquiète pas. Nous allons jouer un tour à la sorcière. Tiens prends cette épée de feu. Elle te protégera. »

    Émilie Mini Minette se saisit de l’épée flamboyante. Tous deux s’approchent prudemment de la maisonnette. Par la fenêtre, Milie jette un coup d’œil à l’intérieur. Personne. Alors avec l’écureuil et l’épée de feu, elle découpe la maison de gâteaux.

    Hum ! Quel festin ! Des gâteaux au chocolat, glacés à la fraise, à la menthe, avec des cerises… Elle a de la confiture plein les doigts et du chocolat sur le visage ! Et cette gaufre à la chantilly ! Quel délice… Et hum, huum… huuum… !

    Blurp !

    « Écureuil ! Où es-tu ? » s’inquiète soudain Milie Lili, Lilette. « La sorcière !! ! »

    Milie a trop mangé. Elle ne peut plus bouger. Elle est lourde comme une pierre. L’épée de feu a disparu avec l’écureuil. Il fait nuit.

    « Émilie, ouvre les yeux ! » crie la sorcière.

    Et soudain Émilie reconnaît maman penchée sur elle :

    « Tu nous as fait peur ! Tu as bu le verre de whisky au nez et à la barbe de papa ! »

    Du sucre sur tes plaies

    Depuis quelque temps, plus rien ne va comme avant à la maison. Et ça dure, ça dure…Ça me fait un peu comme la fois où on était allés au parc Astérix. On était montés dans un faux tronc d’arbre en plastique qui flottait sur une petite rivière et qui grimpait tout doucement en haut d’un gros échafaudage. C’était rigolo, on entendait un petit clic à chaque fois qu’on avançait, et plus on montait, plus la vue était jolie. On était tranquilles, il y avait papa et maman, on riait bien. Ça, c’était ma vie d’avant.

    Et puis d’un seul coup, le tronc d’arbre a basculé en avant, dans le vide, et il a redescendu la rivière à toute vitesse la tête la première. J’ai eu tellement peur que j’ai hurlé et, quand ça s’est enfin terminé et qu’on est arrivés en bas, mon jean et mes baskets étaient tout trempés. Ça, c’est ma vie de maintenant.

    Sauf que ça n’arrête pas de descendre, que la peur est dans mon ventre tous les jours, quand je rentre de l’école et que je retrouve maman à la maison, avec de l’eau dans les yeux, la robe de chambre qu’elle avait déjà le matin et un verre qui sent bizarre à la main.

    Quand papa est parti, ils m’ont dit tous les deux que rien ne changerait, qu’ils m’aimeraient toujours pareil, que ce serait amusant d’avoir une nouvelle vie avec deux maisons, que je serai beaucoup plus contente. J’ai beau essayer, je ne trouve pas ça très amusant. La maison de papa, je ne l’ai pas encore vue, et lui non plus d’ailleurs. Et maman, elle a sa figure toute gonflée, elle ne parle presque plus, ou alors avec une drôle de voix toute molle, elle reste au lit tout le temps et elle oublie souvent de faire les courses et à manger.

    Alors, pour pas faire d’histoires, je mange tout à la cantine, même les trucs que j’aime pas, et je mets dans mes poches des bouts de pain et les fruits, les compotes ou les morceaux de fromage que les autres laissent sur les plateaux en partant. Comme ça, j’en rapporte aussi pour maman et je vérifie qu’elle les mange parce qu’elle est devenue toute maigre, elle dit toujours qu’elle a pas faim, et ça me fait peur.

    Mais le souci, c’est que ce soir, c’est les vacances pour deux semaines alors il n’y aura plus de cantine.

    Quand je suis rentrée, avec toutes les réserves de nourriture que j’avais pu faire en prévision, j’ai eu une sacrée surprise à la maison. Maman, elle était habillée comme avant, il y avait une valise à roulettes rouge dans l’entrée et elle m’a dit : « J’ai une super nouvelle pour toi ! Ce soir, tu vas prendre l’avion toute seule comme une grande, et tu vas passer deux semaines au soleil, chez ta grand-mère. »

    Alors ça, ça m’a sciée. Je savais même pas que j’avais une grand-mère. Comme on en parlait jamais, je croyais qu’elle était morte ou quelque chose comme ça et je posais pas de question pour ne pas faire de peine. J’ai demandé : « Elle s’appelle quoi ? »

    Maman a répondu : « On dit elle s’appelle comment. Elle s’appelle Gabrielle, tu

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