Lettres d’Harlad: Correspondance
By Pierre Vonin
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About this ebook
Harlad souffre de solitude au milieu d’un asile. Il n’est guère en accord avec sa condition, c’est pourquoi il commence à écrire des lettres, tant pour s’adresser à ses proches et à celle qu’il aime que pour développer sa réflexion. Cela lui permettra, peut-être, de changer la façon dont on le considère.
De ses incertitudes à sa tendresse pour la folie, Harlad valse entre son cœur, son esprit et son destin qui se dévoile peu à peu…
Découvrez la correspondance fascinante d'Harald, seul au milieu d'un asile, s'adressant monde extérieur.
EXTRAIT DE Lettre XVIII à Margaux
Madame,
C’est un tendre chemin près d’un lac au rivage tranquille, un sentier beau que sait sentir la vie et où l’on cherche la finesse des promenades claires pour y trouver davantage. Une forêt parfaite enveloppe l’onde qui ne peut refuser cette verte caresse aux senteurs nouvelles. Le charme boisé berce l’eau de son accort regard, et la légèreté d’un vent de couleurs semble unir tous les domaines comme un humble messager. Une brèche dans les cieux laissa jadis y choir une inconcevable lumière, et lorsque l’oiseau dépose en ce lieu le rire frais d’un autre matin, c’est un hommage laissé à l’amour qui en compose toute l’affabilité. J’accorde ainsi mes pas à la longueur du chemin et, sans une blessure, je vis votre présence. Les fleurs d’ici me disent qu’une authentique main a dirigé l’orchestre des arbres par un éclat de confiance confiée, et que leurs pétales sont aigus de liesse par ce geste ; je ne sais où placer mon écoute, car le glissement de la rosée sous l’aube pousse bellement la nuit, quand l’éveil entier du lac réserve mon ouïe pour l’acuité de son sommeil mourant. Par le chant de cette nature, je comprends que l’instant de la sagesse n’est loisible qu’après un travail certain, cependant, quel est-il pour ne lui accorder d’audience immédiate ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre Vonin est un jeune écrivain qui a découvert l’écriture à l’âge de dix-huit ans, et il s’y consacre après l’étude des lettres classiques.
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Lettres d’Harlad - Pierre Vonin
I
À Margaux
Le 1er mai
Madame,
Je ne sais où mener ma perdition, car c’est face à un chanteur miroir que mon âme a cessé sa quête ; c’est dès lors d’une plume ultime que je commencerai à mourir. Sans heurt, ma détresse se tisse en parfums et, lentement, se précise en aube pour glisser mieux sur ces mots achevés par la bonté de vos lèvres. La nuit de mon murmure s’éprend encore pour la clarté de votre geste car, en cela, vous faites vivre chaque syllabe noire pour l’étendre sous les rêveries sans fond de vos yeux. Le ciel de ma mémoire, envahi de votre image a tourné sa voûte émue vers de grands astres, lorsque le souvenir de votre chevelure intense a touché leurs rudes lumières pour les alentir de passion. Je me souviens encore de l’ivresse longue que prononçait la chaleur de l’aurore quand, d’un éternel instant, j’allais subir la caresse d’une épine. J’étais assourdi de sommeil et, délicieusement, vous vîntes interpréter une sonate fine à l’oreille de ma vie. Mes plaintes chantèrent un silence nouveau et votre prénom fut alors la chance de me laisser seul auprès d’un infini charmant. C’est en une tragique parade que j’ai pris congé de vos tendres rires ; face à votre élégance, j’ai admiré la beauté là où je ne savais y répondre, et je fis naître un manteau de brume afin de me couvrir des démesures du chagrin.
II
À Margaux
Le 2 mai
Madame,
Le matin d’une autre lettre vous offre sa naissance par ce papier ; laissez-moi y ajouter longuement une suavité lacrymale, afin d’assouplir gaiement l’idée que vous avez de ma personne. Quelque fol attrait a porté ma main vers une plume aux reflets d’argent, et les sueurs accordées à celle-ci furent jalousées par une lune d’automne. Par le truchement d’un songe irisé, j’ai fait acte d’oubli quant à vous épargner, ce qu’une morale certaine conserverait soigneusement loin d’elle ; ce n’est ici guère l’éclat ordonné d’une encre simple et semblable à une rose aiguisée d’amour, puisque les présentes phrases ont une âcreté réelle, à l’aune de ce que je compose en moi ; ces mots, madame, sont peints de mon sang. Si votre imagination a su vous faire admettre que vous avez vécu la souffrance, ne me le dites jamais, car le fondement de mon dessein serait alors pris pour une perversion. Cette entreprise n’est véritable que lorsqu’on lui porte une juste considération ; ce n’est ainsi qu’une lointaine sérénade. Je ne tolérerai cependant une chose : que vous prononciez par un regard déplacé une trahison. Aussi, je vous prie de me lire chaque jour avec le sens que cela suppose.
III
À Richard de Valverne-Cantucle
Le 2 mai
Mon ami,
Dans la profondeur d’une amitié, l’on aime souvent se rassurer par une aimable oreille, afin de transmettre presque son chagrin, afin de partager ce qui semble troubler la tranquillité. Par conséquent, je ne vous ferai l’offense de consacrer l’amical lien que nous entretenons à mes préoccupations actuelles, car je souhaite profiter de notre liberté de tout nous confier en son sens le plus noble. L’amitié a l’art de mêler l’autre là où il ne