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La vie égratignée: Roman
La vie égratignée: Roman
La vie égratignée: Roman
Ebook171 pages2 hours

La vie égratignée: Roman

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About this ebook

Les secrets du passé finissent toujours par remonter à la surface !

Stella se marie en 1968 avec Pierre. L'amour est là. Très rapidement, elle réalise qu'elle ne sait rien du passé de son mari. Les secrets enfouis remonteront vite.

Découvrez ce roman qui met en scène le quotidien d'une famille paisible, mais uniquement en apparence...

EXTRAIT

Au printemps 74 Stella reçut un courrier de sa sœur.
Enfin, Anna était mutée à la prochaine rentrée, dans le département voisin.
Finalement, elles ne seraient plus séparées que de 150 KMS.
La jeune femme annonça cette bonne nouvelle à Pierre, mais il sembla se fermer comme une huître.
Il n’appréciait pas beaucoup Anna… mais cela était réciproque !
Cet été-là, les parents de Stella vinrent passer leurs vacances dans un camping situé non loin de chez eux. Ils profitèrent de leur petite-fille, qui avait bien grandi.
L’été fut caniculaire, sans une goutte de pluie, avant le traditionnel orage du 15 août.
Pierre ne se joignit à eux que le temps d’un barbecue, il était débordé, une fois de plus, il manquait de personnel dans sa boîte…
Anna arriva quelques jours avant de gagner sa nouvelle école, sa 4 L bourrée à bloc de son déménagement.
Les deux sœurs en profitèrent pour faire des emplettes à la grande ville la plus proche.
Anna acheta une paire de Kikers à sa nièce et un cartable.
Anna était épatée par l’éveil de Suzie qui n’arrêtait pas de poser des questions.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Dominique Firmin est née en 1951. Elle fait ses études au Lycée Corot de Douai. Sa passion pour les fleurs, dont elle a fait le métier d'une vie, se retrouve dans ce premier roman.
LanguageFrançais
Release dateJul 27, 2018
ISBN9782378773342
La vie égratignée: Roman

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    La vie égratignée - Dominique Firmin

    Chapitre un

    1974.

    Lors ce mois de décembre, Stella avait rejoint, pour les fêtes de Noël, la maison familiale dans les Flandres avec Suzie, sa fille.

    Suzie était la toute première petite fille de la famille, ses grands — parents étaient toujours ravis de la gâter. Malheureusement, cela n’arrivait pas assez souvent à leur goût.

    Souvent Suzie était le point de mire, pendant les retrouvailles, mais tous avaient beaucoup de choses à se raconter.

    Le lendemain de leur arrivée, la mère de Stella avait ressorti du grenier (où elles étaient rangées) les boîtes de décorations contenant les boules et les guirlandes. La jeune femme avait ensuite décoré le sapin que son père avait ramené avec Suzie.

    Pendant le réveillon, autour de la table ornée d’une nappe blanche, égayée par des bougies dorées, des pommes de pin, et quelques branches de houx, les convives bavardaient gaiement.

    Stella, absorbée par la conversation de ses deux frères et de sa sœur Anna (Stella était l’aînée des quatre) n’avait pas entendu la question de sa tante Odile.

    Il y avait, rassemblés là, avec eux, une douzaine de membres de la famille, seul le mari de Stella était absent…

    – Tout le monde à table annonça sa mère, en interrompant le joyeux brouhaha de l’apéritif, elle apportait la traditionnelle dinde aux marrons.

    Le père de Stella déboucha une bonne bouteille pendant ce temps, Anna servit les enfants.

    – Non, reste tranquille, Stella, je vais m’en sortir…, assura-t-elle en voyant sa sœur se lever pour l’aider.

    La tante Odile reposait sa question :

    – Que devient donc Pierre ?

    – Oh ! Pierre est débordé !

    ... Comme d’habitude !

    Anna, entendant sa sœur, pensa plutôt qu’il ne tenait pas se mêler à eux, mais n’en souffla mot, afin de ne pas gâcher l’ambiance...

    – Il a… eu un déplacement imprévu qui l’a empêché de venir, continuait la jeune femme.

    Pourtant Stella attendait secrètement que son mari donne au moins un coup de fil aujourd’hui.

    La jeune femme se lança ensuite dans la description des derniers travaux qu’elle avait faits dans sa maison.

    Attendue au dessert, la bûche au chocolat fut dévorée en un clin d’œil, au grand regret des enfants, mais bien sûr sa mère en avait une de réserve, comme toujours !

    Quand minuit sonna, son père fit péter le champagne, puis on avait repoussé les tables pour faire place à la danse.

    Pierre n’avait toujours pas appelé...

    Tôt, le lendemain matin, Suzie courût au pied du sapin, déballer ses cadeaux.

    La maison sentait la résine et la jacinthe. La fillette s’empressa d’aller les faire admirer à sa mère, encore ensommeillée.

    Anna et Stella firent la vaisselle, en riant et plaisantant, la fillette tînt à les aider et rangeait, d’un air sérieux, les couverts en rangs impeccables dans le buffet.

    Les deux sœurs parlèrent aussi de la nouvelle affectation qu’avait demandée Anna.

    Leurs parents étaient déjà repartis au travail, ils étaient gérants d’une coopérative, aux faubourgs de la ville.

    Le midi, on servit les restes du repas du réveillon.

    – Asseyez-vous, ordonna Anna à ses parents.

    Je vais faire le service…

    - C’est encore meilleur le lendemain ! décréta son père en se levant de table à la fin du repas.

    – Profitez donc d’aller faire une sieste…

    Allez, ouste, on ne veut plus vous voir !

    Anna semblait en pleine forme !

    Stella l’observait, rieuse…

    L’après- midi, les deux sœurs firent une courte promenade, car le temps gris et humide ne les incita pas à traîner dehors.

    Plus tard, dans la journée, elles avaient sorti les albums photo, elles adoraient ces souvenirs, qui les replongeaient dans leur enfance.

    Les deux sœurs aimaient toujours autant se retrouver, même si elles étaient très différentes.

    Stella, l’aînée était plutôt réservée, discrète, et menue, Anna extravertie, plus grande, et d’allure sportive.

    Stella avait tout d’abord poursuivi des études d’histoire de l’Art, elle aimait et savait dessiner, puis, tout à coup, avait changé d’orientation, était devenue aide — soignante, après la mort de son fiancé. Anna était entrée à l’école Normale, pour devenir institutrice.

    Stella ne s’était jamais beaucoup intéressée à la politique, Anna par contre, à l’époque était de toutes les manifestations de la France Giscardienne.

    En regardant les photos, Stella demanda :

    – Dis-moi, cette photo là, je ne l’ai jamais vue ?

    – Ah !

    Anna raconta :

    – C’était l’année dernière, tu sais, avec l’association « Fidèles à la Terre » on était partis en bus…

     On s’était tous harnachés de pancartes et banderoles « Gardarem lou Larzac »

    Malgré tout, les heures de route avaient vite passé, dans la bonne humeur…

    La petite troupe se composait d’individus issus de toute couche sociale : paysans, ouvriers, enseignants, jeunes ou moins jeunes…

    Je me souviens que l’un d’entre eux se réchauffait d’une pelisse de fausse fourrure bleue électrique, et de son bandonéon.

    Il y avait aussi un hippie aux cheveux longs et gilet de peau de mouton frangé qui jouait de la guitare.

    Le jeune homme habillé tout de blanc et tongues aux pieds ne fût pas déçu en arrivant sur le plateau !

    La pluie tombant depuis des jours, la boue avait investi le village de toile où nous étions censés dormir.

    Mais, je me foulais alors, malencontreusement, le pied, finalement, n’avais pas beaucoup participé aux manifestations !

    Je me suis portée volontaire pour faire la soupe et des spaghettis… pour une quinzaine de personnes, sur un modeste réchaud à gaz !

    Les deux sœurs s’amusèrent encore un long moment, en se remémorant des souvenirs, en ressortant les photos…

    Mais, Anna sentait bien que sa sœur était contrariée de n’avoir pas eu de nouvelles de son mari, même si elle n’en laissait rien paraître.

    – Tu n’as rien à me dire au sujet de Pierre ? se décida-t-elle à demander., en lui servant une tasse de chocolat chaud.

    Sa sœur restait toujours énigmatique dès que l’on abordait les questions à propos de son mari.

    Un silence gêné plana aussitôt ;

    – Je… préfère parler d’autre chose.

    Anna n’insista pas.

    Elle n’avait jamais compris pourquoi sa sœur s’était entichée de Pierre aussi vite, et avait tout quitté pour lui !

    Les autres sujets de conversation ne manquaient pas, elles ne se privèrent pas de bavarder toute l’après-midi.

    Le soir, Suzie s’était mise en pyjama, et de ses petits pieds nus grimpa l’escalier. Après avoir dit au revoir à la ronde, elle allait se coucher... Son père n’avait toujours pas donné de nouvelles...

    La chambre où dormaient les deux sœurs lorsqu’elles étaient enfants était maintenant transformée en pièce de repassage. Mais la bibliothèque était toujours là.

    Stella reconnut tous les livres qu’elle avait lus là, le plus souvent pelotonnée dans son lit.

    En vrac :

    Les aventures de fantômette, les Alice, la bibliothèque Rose, la Verte, la comtesse de Ségur, George Sand, le Roman de la Momie, les poèmes de François Villon, ceux de Victor Hugo, les Jules Verne, les Zola… toute la collection des Tintin…

    Ils étaient encore tous là…

    La fillette se jeta avec plaisir dans le grand lit où elle dormirait encore cette nuit avec sa mère.

    Ce lit, Stella en connaissait par cœur le contour des fruits sculptés au fronton, et les rainures du bois dans lesquelles elle apervecevait, autrefois, toutes sortes de dessin.

    Elle pouvait les suivre du doigt pendant les grasses matinées quand il n’y avait pas d’école, et les jours où elle était malade, appréciant alors le calme qui régnait dans la maison, écoutant les bruits feutrés du dehors ou regardant les poussières danser dans les rayons de soleil entrant par la fenêtre.

    Le temps avait vite passé pour Stella, entre les visites, par ici où par-là, dans la famille. Elle aimait aussi aller en ville, voir les vitrines des grands magasins :  Le Printemps, les Dames de France, le Prisunic, elle finissait toujours son lèche-vitrine par la boutique de chez ELLE.

    Stella ne se privait pas de se faire un ciné ou un musée, Suzie était bien gardée par la famille !

    Elle réalisait alors combien parfois elle s’ennuyait dans le coin de campagne où elle habitait maintenant…

    La jeune femme ramenait souvent dans ses bagages du linge, des vêtements pour sa fille, des objets.

    Une année, elles eurent un fou-rire toutes les trois (sa mère, sa sœur et elle) en faisant ses valises, elle avait tenu à y coincer à tout prix, toute une batterie de casseroles !

    Mais, elle l’avait déjà prolongé, son séjour, et là, elle avait son billet de train dans la poche !

    Il lui fallait repartir.

    Lorsqu’elles furent prêtes à prendre le train, sur le pas de la porte sa mère lui dit :

    – Ne reste plus aussi longtemps avant de revenir !

    – Donne des nouvelles, ajouta son père.

    * Le train de nuit roulait, berçant Suzie : la fillette avait préféré la banquette du haut et s’était endormie, presque tout de suite. Stella, allongée, mais ne trouvant pas le sommeil, songeait avec amertume que des nouvelles, elle, elle n’en avait pas eu !

    La jeune femme avait des larmes qui lui perlaient aux yeux.

    Une espèce de nostalgie l’avait gagné tout de suite : le train… l’embarquement pour une destination inconnue, d’autres lieux… une espèce de rêve éveillé.

    Le paysage défilait, la jeune femme s’en était saoulée pendant un long moment.

    Mais une sourde angoisse s’installait peu à peu pendant que les kilomètres s’égrenaient.

    Elle craignait les retrouvailles avec son mari...

    Stella était déçue, une fois de plus, Pierre ne l’avait pas une seule fois appelée pendant son séjour chez ses parents.

    Est-ce que vraiment, il n’en avait plus rien à faire d’elle ni de sa fille ?

    La jeune femme avait maintenant l’impression qu’ils n’avaient plus rien à se dire.

    D’ailleurs, Pierre n’était plus jamais à la maison… ou si peu.

    Cette situation durait depuis si longtemps maintenant...

    Mais Stella acceptait sa condition, ayant peur du conflit.

    Mais pour combien de temps encore ?

    L’aube pointait, le train courait maintenant entre mer et étangs.

    Elles arriveraient bientôt, Pierre devait les attendre.

    Le train entra en gare, toutes deux descendirent sur le quai, mais Pierre n’était pas encore là.

    Une lourde neige étouffant les bruits recouvrait le paysage, la température était pourtant étonnamment douce.

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