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La démonarchie ou l'illusion de la démocratie: Théâtre
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La démonarchie ou l'illusion de la démocratie: Théâtre
Ebook108 pages1 hour

La démonarchie ou l'illusion de la démocratie: Théâtre

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About this ebook

"L’œuvre est digeste et un des grands apports de l’ouvrage, c’est de réussir à sensibiliser le lecteur sur son histoire récente, son environnement démocratique, bref sur sa vie démocratique qui se dévoie, se dégrade.
L’auteur dénonce avec courage et pédagogie cette forme de gestion du pouvoir intercalée entre l’aspiration à la démocratie et la survivance de la monarchie. "

Frédéric Joël Aivo, extrait de la préface.

" Il faut souhaiter au néologisme ‘Démonarchie’, une longue et belle carrière”. Eyangoh Ekolle, un jeune intellectuel camerounais, journaliste de son état, vient de le mettre en scène et en selle. (…) les délices autoritaristes des monarchies trouvent à faire bon ménage avec la douce symphonie des appels à la liberté et au respect des droits de l’Homme. (…), la démonarchie est l’une des filles bâtardes de ces monstres. Et il est bien et juste qu’Eyangoh Ekolle s’arme de sa plume pour la dénoncer. Reste seulement de la tuer. Cela sera notre mission à tous. Nous sommes interpellés."

Jérôme Carlos, extrait de a postface.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Eyangoh Ekolle est né en décembre 1974 à Douala, au Cameroun. Il a fait des études de philosophie à l’université de Douala. Après une carrière d’enseignant dans les lycées et collèges, il se reconvertit au journalisme. Il se rend des années après à Cotonou (Bénin), pour se consacrer à la rédaction du présent ouvrage. Entre temps, il est recruté dans quelques organes de presse parmi lesquels La Nouvelle Tribune où il est nommé chef desk politique. La Démonarchie ou l’illusion de la démocratie est son premier ouvrage.
LanguageFrançais
Release dateDec 6, 2019
ISBN9791037703040
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    La démonarchie ou l'illusion de la démocratie - Eyangoh Ekolle

    Préface

    La démocratie serait un tigre en papier si elle n’est pas éprouvée et établie par une pratique et surtout si elle n’a pas généré une culture démocratique. Tout peuple, toute communauté qui veut adopter la démocratie comme forme de gestion du pouvoir, doit préparer les consciences tant des dirigeants que des gouvernés à s’imprégner des valeurs et des idéaux de la démocratie. Cette reconversion mentale des sociétés longtemps prises en tenaille par le monolithisme apparaît comme un préalable. Elle doit conduire gouvernants et gouvernés à devenir non seulement des théoriciens de la démocratie, mais des démocrates en actes. Or, les résistances sont là, têtues dans les sociétés africaines, même dans les pays présentés comme étant des modèles de démocratie.

    L’on sait et les sociologues l’enseignent, que la résistance est la caractéristique ontologique de l’être humain. Par réflexe, il se montre souvent conservateur des pratiques qui lui sont favorables et qui le rendent par conséquent réfractaire aux changements et aux réformes. Il y a par ailleurs la question du temps nécessaire qu’il faut utiliser pour s’assurer que les dirigeants autant que les administrés ont pu se débarrasser des stigmates et des stéréotypes de l’ancien mode de gestion du pouvoir. L’avènement de la démocratie en Afrique, faut-il le rappeler, est à la fois une conquête des peuples et le produit d’une conjonction de facteurs endogène et exogène.

    Plusieurs ouvrages ont essayé depuis 1990 de démontrer que c’est à travers les mouvements de revendications de masses que les dirigeants ont été amenés à concéder pour les uns les réformes libérales et pour les autres, à décréter l’ouverture à la démocratie. Dans la quasi-totalité des cas, le processus est forcé par l’aspiration tenace des peuples. Et dans ces conditions, l’adhésion faussement « enthousiaste » des gouvernants aux principes de pluralisme, de séparation des pouvoirs, d’État de droit et d’élections concurrentielles, autrefois combattus par les mêmes régimes, est interprétée par les observateurs comme une marche forcée et un marché de dupes.

    Dès lors, et comme une conséquence logique de cette adhésion tactique et non consentie aux réformes démocratiques des années 1990, la pratique de la démocratie va être dévoyée. À l’épreuve des hommes et des crises, ces démocraties instituées à pas forcé, crachées sur du papier et dissimulées dans de si bons et beaux principes, ont du mal dans tant et tant de pays à se concrétiser dans les faits. Les régimes monolithiques qui ont régné de 1960 à 1990 ont la peau dure. Malgré les pressions internationales, la poussée des peuples et la veille citoyenne, ces démocrates reconvertis ont clairement du mal à vivre les valeurs qu’ils proclament.

    Ces exigences en case portent sur l’ouverture d’un champ idéologique au multipartisme. C’est aussi ces élections faussement concurrentielles, vécues avec des candidats uniques accompagnés de faire-valoir, dont les résultats sont au mieux contestables et au pire inflammables. Ces régimes démocratiques par proclamation éprouvent la même peine au développement de la pensée critique. Nostalgiques de la pensée unique et de ces mémorables monologues politiques, ils acceptent péniblement le développement de la liberté syndicale, la liberté d’association et surtout la liberté d’expression.

    Malgré le décalage et pour simuler l’arrimage à la nouveauté, la formule a consisté, à autoriser à contrecœur l’instauration de la démocratie, tout en s’assurant d’un exercice du pouvoir fondé sur un modèle de gestion quasi monarchique. La technique est simple. Le texte proclame l’idéal et l’habille. Mais en même temps, il le piège en ceci que les mêmes textes donnent la main à tout apprenti fossoyeur de la démocratie. À cette fin, le recours aux grands classiques de « troubles à l’ordre public » et « d’atteinte à la sûreté de l’État », si peu définis et plurivoques, sont utilisés comme paravent pour blâmer voire intimider les adversaires politiques et briser toute résistance même la plus légitime.

    Il apparaît donc un paradoxe : celui de la démocratie formelle et celui de la démocratie réelle. Les constitutions prévoient sur du papier un projet de démocratie, alors que la pratique présente une gestion monarchique du pouvoir. C’est ce système politique hybride que l’auteur appelle : la « Démonarchie ». La formule est belle, mais renvoie à une réalité ténébreuse de notre expérience démocratique. Néanmoins, M. Eyangoh Ekolle nous présente ce rêve politique volé, cette démocratie qui se consume, dans un style classique, peu courant pour « parler politique ».

    Mais l’œuvre est digeste et un des grands apports de l’ouvrage, c’est de réussir à sensibiliser le lecteur sur son histoire récente, son environnement démocratique, bref, sur sa vie démocratique qui se dévoie, se dégrade. L’auteur dénonce avec courage et pédagogie cette forme de gestion du pouvoir, intercalée entre l’aspiration à la démocratie et la survivance de la monarchie. Les situations qu’il présente dans son livre, même si elles ne sont pas propres à un État précis, collent fort bien à la situation de plusieurs de nos États.

    La réalité à laquelle renvoie l’analyse de M. Eyangoh Ekolle, est bien celle des dirigeants qui réfléchissent sur des stratégies à développer pour entretenir l’illusion de la démocratie et faire perpétuer des pratiques monarchiques. C’est en cela que le présent ouvrage, opportunément intitulé « la Démonarchie ou l’Illusion de la Démocratie » peut trouver audience comme étant le bilan des 25 ans de la pratique démocratique en Afrique. Au lieu de se tromper sur son propre bilan et de se cacher derrière son petit doigt, en guise de propos conclusifs, il importe pour notre continent, de lever une option et de l’assumer avec fidélité : assumer la « Démonarchie » ou s’investir loyalement dans la Démocratie. Le débat est ainsi lancé.

    Frédéric Joël AÏVO

    Professeur de droit constitutionnel

    Doyen de la faculté de droit et de science politique/UAC

    Sèyivè-Le Rocher, le 11 novembre 2016

    Introduction

    La démocratie comme système politique partagé a connu une effervescence particulière à la fin de la deuxième moitié du 20e siècle. Autant son avènement dans les civilisations occidentales n’a pas été facile à partir du 18e siècle, de même son intégration dans les autres parties du monde rencontre moult soubresauts. La démocratie, telle que pensée par John Locke et systématisée par Montesquieu, connaît des fortunes diverses dans les régions non occidentales et particulièrement en Afrique.

    En tant que forme de gestion du pouvoir qui accorde une place importante aux libertés et à la séparation des pouvoirs, celle-ci a suscité un grand enthousiasme sur le continent berceau de l’humanité. Dans les pays occidentaux, la démocratie connaît une admirable avancée en théorie comme en pratique. En Afrique par contre, à l’exception de quelques États, il serait même discutable de parler de balbutiement de la démocratie. Si l’on s’en tient aux pratiques politiques des régimes en place.

    Ici, les gouvernants soucieux de contrôler le pouvoir sans partage et sans limites ne tarissent pas en idées ingénieuses.

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