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Je les entends nous suivre: Roman jeunesse
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Ebook60 pages52 minutes

Je les entends nous suivre: Roman jeunesse

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About this ebook

Léo, jeune adolescent, découvre de nouveaux sentiments qui risquent de le mettre en danger...

Quand Léo rencontre Léonore à son cours de boxe, c’est le coup de foudre. Le jour de ses 15 ans, il décide de l’embrasser.

Mais à cette même soirée, il y a Robin, visage fin, yeux d’or. Un Robin envoûtant. Léo se laisse aller entre ses bras. Pourquoi a-t-il succombé, lui qui, une heure auparavant, n’avait d’yeux que pour Léonore ? Comment vivre la relation avec un garçon quand on a peur du regard de sa famille, de ses amis ? Comment accepter cet amour plus fort que tout ? Faut-il le cacher ou le vivre au grand jour ?

Jusqu’au jour où, lors d’un bal de village, Robin et Léo se font agresser par des jeunes à cause de leur liaison…

Il est temps alors de mettre des mots sur cette relation.

Plongez-vous sans plus attendre dans une histoire d'amour surprenante et contemporaine entre deux jeunes adolescents qui découvrent leurs sentiments.

EXTRAIT

Fin de soirée. Kelly et Mattéo ont nettoyé la cuisine pendant que je traînais Robin jusqu’à ma chambre. Il a repris doucement connaissance. Je l’ai allongé sur mon lit et lui ai donné à boire du café (il paraît que ça aide à dessoûler, je ne sais plus où j’ai lu ça).
Kelly nous rejoint, je lui demande de faire partir tout le monde. Elle est un peu surprise mais je m’en fiche. Je ne veux pas qu’en arrivant mes parents s’aperçoivent que la plupart de mes copains ont bu.
— Et vous emportez les bouteilles vides !
— Et Robin ? s’inquiète-t-elle.
— Il reste encore ici, il ne tient pas debout.
C’est à ce moment-là qu’il m’a pris la main.
D’abord, j’imagine qu’il la serre parce qu’il se sent perdu. Je réponds en retour par une pression. Il ne me lâche pas.
Une mèche rousse barre son front. Il ouvre les yeux, ses pupilles dorées accrochent mon regard. Il est beau, vraiment beau. Quelques taches de rousseur sur le nez, une bouche ourlée, un visage aux traits fins – un visage féminin. Je l’ai croisé plusieurs fois dans la soirée et, à cet instant, je le découvre comme une première fois.
Pourquoi me suis-je allongé à ses côtés ? Une évidence, je crois. Je l’ai pris dans mes bras, il s’est niché dans le creux de mon épaule et nous sommes restés là, silencieux, sans bouger. Je ne sais combien de temps a passé, j’ai dû m’assoupir.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Un roman court et efficace qui traite de la difficile identité sexuelle. - M. Utésa, Nouveautés Jeunesses

À PROPOS DE L'AUTEUR

Après une enfance à la campagne au milieu de cinq frères et sœurs, Florence Cadier s’est tournée vers le journalisme, puis vers l’audiovisuel. Elle a publié de nombreux albums et romans, parmi lesquels Le rêve de Sam, qui a reçu de nombreux prix, dont le prix Ados en colère en 2010. En juin 2015, elle a publié au Muscadier Contre courant, un recueil de nouvelles engagé contre les injustices et pour la désobéissance citoyenne.

Depuis octobre 2018, elle anime la collection Rester vivant aux éditions du Muscadier, avec la complicité de Clémentine Pillon Vallée.
LanguageFrançais
PublisherLe Muscadier
Release dateJan 7, 2019
ISBN9791096935376
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    Je les entends nous suivre - Florence Cadier

    tard

    Je les entends nous suivre ! Ils sont derrière nous, ils ricanent, nous insultent :

    — Salopes ! Pédales !

    — Vous allez voir c’que c’est qu’des vrais mecs !

    J’attrape le bras de Robin et on accélère. Il est trois heures du matin, les rues sont désertes, je calcule qu’il nous reste cinq minutes de marche avant d’atteindre le gîte.

    Je n’ose même pas jeter un œil par-dessus mon épaule. Robin, lui, le fait. Sa main serre mon bras. Il chuchote :

    « On court ? »

    Je prends mon élan et j’entraîne mon ami. Je n’aurais jamais dû. La peur, le stress nous ont poussés, on ne pouvait pas deviner jusqu’où les emporterait leur haine. Ils nous rattrapent, j’entends leurs pas dans le gravillon. Notre fuite les excite encore plus. Aujourd’hui, j’ai conscience qu’à cet instant, ma vie a basculé. Ma compréhension des autres, du pire comme du meilleur. La soirée où j’ai quitté réellement l’enfance. Et si nous avions continué à marcher tranquillement ?

    Un peu plus haut, une voiture. Le couple claque les portières, actionne les fermetures automatiques. Ils démarrent et se dirigent vers nous. Sauvés ! Non ! Ils passent sans s’arrêter. L’homme a remarqué qu’on allait dans sa direction, c’est tout ! Des mômes qui rentrent d’une fête et s’amusent, rien de plus ?

    Je ne peux même pas crier, l’air me manque. Encore deux cents mètres, j’aperçois la lumière qui éclaire la maison des grands-parents de Lucas.

    Puis, l’impensable. L’un de nos poursuivants saute sur le dos de Robin, le jette à terre et s’acharne à coups de poing sur son visage. Je l’attrape par la capuche de son sweat et tire pour dégager mon copain. Un autre me lance un coup de pied dans l’estomac, je tombe. Le temps de voir un ballet de grosses chaussures contre mes côtes et mes lèvres éclatent. Je saigne.

    Noir.

    Un an plus tôt

    J’ai quinze ans et je n’ai jamais embrassé une fille. Manque d’occasion, manque d’envie, pas encore amoureux, peut-être aussi un peu de peur, voilà toutes les raisons qui me rassurent. Comme dit mon copain Lucas qui n’en est pas à sa première : « tu ne sais pas c’que tu loupes ! »

    Ce soir, les parents débarrassent le plancher jusqu’à deux heures du matin. Ils laissent la maison – ou plutôt le salon – pour que je fête mon anniversaire avec mes amis. Interdiction d’aller dans le bureau, leur chambre et celle de ma petite sœur, Eugénie. Restent la mienne et la cuisine. Quand Eugénie a appris qu’elle n’était pas invitée, elle a fait la tête :

    « Pourquoi Léo fait une soirée et moi, pour mes treize ans, vous n’avez jamais voulu ? »

    Les parents n’ont pas répondu, ils lui ont déjà expliqué qu’elle devait attendre ses quinze ans. Et moi, je suis bien content de leur décision – ce soir, c’est décidé, je vais embrasser Léonore.

    Nous deux, on s’est connus à un cours de boxe. J’ai déjà deux ans de pratique, elle débutait. D’abord, je me suis demandé ce qu’elle venait faire là. Léonore est toute frêle, elle fait penser à une poupée de porcelaine avec ses cheveux blonds et ses grands yeux gris. Elle n’avait pas le profil. Fallait du cran pour se prendre des coups. Ça nous a fait bien fait rire avec Lucas.

    Très vite on a changé d’avis. Elle a beau ressembler à un oiseau, elle a un sacré jeu de jambes. Et du tonus. Respect.

    On s’est retrouvés à tous les entraînements. Direct, uppercut, elle lance ses poings contre le sac de sable et, sur le ring, elle frappe. Léonore n’a pas peur d’attaquer et elle a une très bonne parade. La première fois qu’on s’est retrouvés face à face, je n’ai pas osé donner mon maximum. J’ai eu peur de lui faire mal. Résultat, je me suis retrouvé avec un œil au beurre noir. Alors, pour me consoler, elle m’a cajolé.

    J’ai bien vu que je lui plaisais.

    Ce soir, je vais donc l’embrasser.

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