Intelligence artificielle: Essai de science cognitive
Intelligence artificielle: Essai de science cognitive
Description
Stephen Hawking disait que l’intelligence artificielle serait la plus grande création de l’humanité mais que, si nous n’y prenions garde, elle pourrait être sa dernière. À nous d’être attentifs et vigilants pour que cette création de l’humanité ne bouche pas l’horizon mais en ouvre de nouveaux.
À PROPOS DE L'AUTEUR
La Fondation Prospective et Innovation - Créée en 1989 par René MONORY, ancien Président du Sénat et ancien ministre, et François DALLE, ancien Président de l’Oréal, reconnue d’utilité publique, la Fondation est aujourd’hui présidée par Jean-Pierre RAFFARIN, ancien Premier Ministre, Membre honoraire du Parlement.
Elle a pour objet de favoriser une prise de conscience et une réflexion prospective sur les transformations du monde contemporain, afin d’aider nos concitoyens à entrer activement dans l’avenir avec lucidité plutôt que d’y être entraînés, en repérant notamment les innovations et les émergences qui transforment notre monde en permanence.
Elle s’efforce d’apporter aux décideurs français un éclairage international sur des sujets stratégiques.
Elle réunit à cet effet spécialistes et responsables d’entreprises, intellectuels et décideurs politiques, dans des cadres de travail appropriés à une recherche sans préjugés menant à des propositions utiles.
Son action se concentre sur trois domaines prioritaires :
– comprendre et apprécier la réalité des émergences, et tout spécialement celle de la Chine,
– stimuler la compétitivité en éclairant notamment les chefs d’entreprises,
– participer à la conception d’une nouvelle gouvernance mondiale, nationale et locale, adaptée aux formes nouvelles d’expression populaire comme aux besoins d’un pilotage stratégique à long terme
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Aperçu du livre
Intelligence artificielle - Fondation Prospective et Innovation
Préface de
JEAN-PIERRE RAFFARIN
Ancien Premier Ministre
Intelligence artificielle
FONDATION PROSPECTIVE ET INNOVATION
GINKGOéditeur
Couverture : DR
Maquette : David Dumand
© Fondation Prospective et Innovation, janvier 2021
© Ginkgo Éditeur pour la présente édition
ISBN : 978 2 84679 475 6
Ginkgo Éditeur
33, boulevard Arago
75013 Paris
www.ginkgo-editeur.fr
La Fondation Prospective et Innovation
Créée en 1989 par René MONORY, ancien Président du Sénat et ancien ministre, et François DALLE, ancien Président de l’Oréal, reconnue d’utilité publique, la Fondation est aujourd’hui présidée par Jean-Pierre RAFFARIN, ancien Premier Ministre, Membre honoraire du Parlement.
Elle a pour objet de favoriser une prise de conscience et une réflexion prospective sur les transformations du monde contemporain, afin d’aider nos concitoyens à entrer activement dans l’avenir avec lucidité plutôt que d’y être entraînés, en repérant notamment les innovations et les émergences qui transforment notre monde en permanence.
Elle s’efforce d’apporter aux décideurs français un éclairage international sur des sujets stratégiques.
Elle réunit à cet effet spécialistes et responsables d’entreprises, intellectuels et décideurs politiques, dans des cadres de travail appropriés à une recherche sans préjugés menant à des propositions utiles.
Son action se concentre sur trois domaines prioritaires :
– comprendre et apprécier la réalité des émergences, et tout spécialement celle de la Chine,
– stimuler la compétitivité en éclairant notamment les chefs d’entreprises,
– participer à la conception d’une nouvelle gouvernance mondiale, nationale et locale, adaptée aux formes nouvelles d’expression populaire comme aux besoins d’un pilotage stratégique à long terme.
La Fondation rend publics ses travaux
à travers des publications et un site internet,
www.prospective-innovation.org
Fondation Prospective et Innovation
63 avenue de Suffren – 75007 Paris FRANCE
Téléphone : 01 53 85 84 01 – Fax : 01 53 85 84 09
Table des matières
Préface, par Jean-Pierre RAFFARIN
CHAPITRE I. De quoi parle-t-on ?
CHAPITRE II. Un monde enchanté
CHAPITRE III. L’autre versant de l’intelligence artificielle
CHAPITRE IV. La géopolitique de l’intelligence artificielle
CHAPITRE V. Forces et faiblesses de l’Europe
CHAPITRE VI. Que faire ?
En guise de conclusion
PRÉFACE
par Jean-Pierre RAFFARIN,
Ancien Premier ministre,
membre honoraire du Parlement
Dans l’histoire de la grande aventure humaine, la fin du XVIIIe siècle marque un tournant. Ce n’est pas seulement celui du mouvement des Lumières et de la Révolution Française mais c’est aussi celui de l’utilisation de la machine à vapeur qui a commencé à se généraliser à ce moment-là : mise au point par Denis Papin puis James Watt et leurs suiveurs, cette invention a modifié en profondeur le rapport de l’homme à la nature. Depuis la fin du XIXesiècle, plusieurs révolutions techniques se sont succédé : l’électricité, l’atome, l’ordinateur, l’internet... Nous sommes maintenant au début d’une nouvelle révolution de très grande ampleur : celle de l’intelligence artificielle qui pourrait bien, une nouvelle fois, bousculer l’organisation même de nos sociétés.
Cette nouvelle révolution se situe dans le prolongement du développement de l’informatique. Mais si nous sommes maintenant tout à fait familiarisés avec le maniement des i-phones et des ordis qui sont entrés dans notre vie quotidienne, nous le sommes en général beaucoup moins avec le hardware et plus encore le software sur lesquels repose leur fonctionnement et qui restent d’insondables mystères pour la plupart de nos contemporains. Que dire alors de l’intelligence artificielle ? Longtemps confinée à un tout petit cercle d’initiés de la Silicon Valley, elle a été propulsée inopinément sur la place publique dans les toutes dernières années et on la désigne déjà pour y jouer le premier rôle. En gros, elle est supposée faire faire un pas de géant à nos capacités, améliorer de mille manières le confort de nos existences, et même repousser, sans limite d’âge vraiment définie, notre espérance de vivre en bonne santé. Mais au-delà de ces perspectives en effet vraisemblables, charlatans et prophètes de malheur ou de bonheur s’en donnent à cœur joie pour nous promettre tantôt le paradis sur terre, tantôt les pires calamités.
Devant cette confusion, la Fondation Prospective et Innovation a souhaité consacrer à ce sujet essentiel plusieurs réunions de réflexion avec divers spécialistes français et étrangers. C’est sur cette base que le présent ouvrage a été rédigé. Il s’efforce de décrire de manière simple et équilibrée les différents enjeux de l’intelligence artificielle, qui relèvent aussi bien de l’économie que du social, de la géopolitique que de la morale et, au bout du compte, de la politique tout court.
Le génial astrophysicien Stephen Hawking aimait à dire que l’intelligence de l’homme, c’est sa capacité à s’adapter aux changements, à les connaître, les anticiper et à en tirer profit. L’intelligence numérique est un formidable facteur de changement, de bouleversement dans tous les domaines, des plus inoffensifs aux plus dangereux. L’adaptation et la mise au service d’une humanité désireuse de vivre dans le mieux-être et la paix, deviennent plus que jamais impératives. Stephen Hawking disait que l’intelligence artificielle serait la plus grande création de l’humanité mais que, si nous n’y prenions garde, elle pourrait être sa dernière.
À nous d’être attentifs et vigilants pour que cette création de l’humanité ne bouche pas l’horizon mais en ouvre de nouveaux.
JEAN-PIERRE RAFFARIN
Ancien Premier ministre
Président de la Fondation Prospective et Innovation
CHAPITRE I
De quoi parle-t-on ?
Woody Allen a naguère défini l’intelligence artificielle comme « le contraire de la bêtise naturelle ». C’est amusant mais peut-être insuffisamment éclairant pour se faire une idée de ce que recouvre ce concept. Si l’on veut une explication plus utile, force est de se tourner vers une source moins riante mais, à vrai dire, beaucoup plus riche : le rapport sur l’AI que la commission présidée par Cédric Villani a remis au Premier Ministre. Elle observe que l’expression « intelligence artificielle » désigne « moins un champ de recherche bien défini qu’un programme fondé autour d’un objectif ambitieux : comprendre comment fonctionne la cognition humaine et la reproduire ; créer des processus cognitifs comparables à ceux de l’être humain ». C’est dire qu’elle ne désigne pas une discipline constituée mais se réfère plutôt à un objectif auquel concourent diverses disciplines telles que la neurobiologie, la logique mathématique et l’informatique. C’est dire aussi que la notion d’intelligence artificielle ne recouvre rien de précis ; loin d’être fixe, son contenu évolue en fonction des progrès mêmes de la science. Les limites de ce que l’on croit ne pouvoir être fait que par des humains sont constamment repoussées. Elle caracole en éclaireur, au gré de nos imaginations et de nos aspirations. Il n’est donc pas étonnant qu’elle se situe aux marges de la science-fiction : elle participe des phantasmes qui accompagnent les plus vieux rêves de l’humanité. Mais en réalité, il faut garder à l’esprit que toute la « com » sur les performances de l’IA vient du besoin des start-up et des éditeurs de logiciels de vendre leurs produits. Dès qu’on lit la littérature scientifique, les choses sont grandement relativisées.
Les différentes catégories d’intelligence artificielle
Les spécialistes distinguent toutes sortes d’intelligence artificielle selon leurs propres critères. En prenant la matière dans son sens le plus large, on peut distinguer trois catégories : l’IA