Face à la violence: Où mettre la limite de l'inacceptable?
Par François Borst
Description
Cet ouvrage expose d'abord ces règles (1ère partie).
Il explore ensuite les situations propices à l'apparition de la violence (2ème partie).
Enfin les alternatives qui peuvent être mises en place lorsqu'une réponse violente n'est pas justifiée (3ème partie).
Comme l'homme a apprivoisé le cheval sauvage, il doit apprendre à maîtriser la violence.
À PROPOS DE L'AUTEUR
François Borst - Médecine interne (Privat-Docent), Genève (Hôpital HUG), et informatique médicale. Projets d'analyse du langage naturel (Fonds National, Université de New-York) et de réalimentation des enfants dénutris (Niger, Action contre la faim). Poursuit deux chemins: la découverte de l'autre et la transmission des connaissances."La vérité est une longue phrase dont chaque individu connaît un mot".
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Aperçu du livre
Face à la violence - François Borst
Anonyme.
Introduction
Chapitre 1
Introduction
Quelle attitude adopter face à la violence ?
Dans quelles circonstances survient la violence ?
Quand elle survient, est-elle légitime ou non ?
Sinon, comment tenter de la maîtriser sans recourir à la violence même ?
Et quand est-il légitime de recourir à la violence pour la maîtriser ?
La violence peut-elle avoir une légitimité ?
La violence peut-elle avoir une place dans notre société ou doit-elle être totalement bannie, refusée ? Y a-t-il des circonstances dans lesquelles elle est légitime ? Et, si oui, lesquelles ? J’ai collecté, au fil des années, quelques réponses qu’il me semble intéressant de partager.
A priori, on pourrait penser que la violence ne peut jouer qu’un rôle négatif, qu’elle ne peut avoir que des conséquences délétères et qu’elle ne devrait donc pas exister. Qu’elle devrait être bannie d’un monde idéal. Elle existe pourtant.
Cet ouvrage tente de montrer que la violence peut parfois être légitime, et ce dans quelles conditions (cf. 1re partie).
Il explore ensuite les situations propices à son apparition (cf. 2e partie).
Enfin les alternatives qui peuvent être mises en place lorsqu’elle ne doit pas être employée (cf. 3e partie).
L’homme a apprivoisé le cheval sauvage, le dompteur peut faire face au lion. Il doit apprendre à connaître la violence pour tenter de la maîtriser quand elle survient. Le but étant de « naviguer en terrain connu » face à elle.
Le texte est structuré de la manière suivante :
Introduction
1re partie : Connaître les règles de légitimité de la violence
Règles de base déterminant la légitimité d’une approche violente.
2e partie : Quelques situations où la violence peut survenir
Approche de quelques situations qui peuvent être sources de violence.
3e partie : Réagir à la violence
Attitude à adopter face à une personne violente pour tenter une approche non violente.
Conclusion
Chapitre 2
Définition et échelle de la violence
Brève définition
Dans ce texte, la notion de violence est prise dans un sens très large. C’est tout qui nous touche négativement, nous dérange dans notre être physique, dans nos valeurs ou nos émotions. Seules sont abordées ici les violences entre les personnes et non celles entre les États.
Différents stades de la violence
L’intensité de la violence peut être située sur une échelle :
•au premier stade, simplement « donner des ordres, voire donner des conseils » peut être considéré comme violent ;
•« menacer, avec des paroles, annoncer des promesses de punition
, annoncer l’usage de la force, réprimander, humilier » représente un stade supplémentaire ;
•la violence peut ensuite consister en « appliquer les menaces, contraindre par la force, utiliser la force » ;
•ultimement, la violence peut être appliquée sans justification ni motif, comme dans le film Orange mécanique.
Le silence peut parfois être violent. Si une personne attend un soutien, un réconfort, une reconnaissance de ses plaintes ou de sa souffrance, le fait de se taire, ou de ne pas apporter un soutien, peut être ressenti comme violent. La personne qui attend ce geste ne se sent pas reconnue, pas entendue.
On pourrait même inclure une définition qui va très loin, celle d’« aider les gens contre leur gré ».
Violence masquée
Si beaucoup de formes de violence sont très visibles, il existe un autre type de violence, qui ne se voit pas. Une violence cachée, discrète, sourde, torpide, la violence masquée. C’est celle qui ne s’étale pas dans les journaux, qui ne fait pas la une de l’actualité. L’insistance ou l’abstention, la non-réponse ou le silence dans certaines situations peuvent être vécus comme violents et considérés comme tels. La violence réside alors dans le fait qu’on attend de l’autre une réponse qui ne vient pas, ou qui ne vient pas sous la forme que l’on attend.
1re partie
Connaître les règles de légitimité de la violence
Chapitre 3
Introduction à la 1re partie
Il faut savoir mettre des limites.
Quotidiennement, il faut faire la part des choses, respecter les intérêts de chacun, régler les mini-conflits, calmer les débordements, se protéger. Ceci pourrait être considéré comme une forme de violence. Mais elle est acceptée car elle est inévitable, elle fait partie du quotidien.
Mettre des limites est indispensable à une vie sociale, afin d’être accepté dans le groupe, de conserver une relation sociale avec les proches. Des limites entre ses propres besoins et ceux des autres. Des limites entre un comportement qui est acceptable et un autre qui ne le serait pas. Ma liberté commence là où s’arrête celle des autres.
Et le recours à la violence est parfois nécessaire pour affirmer des limites.
LA RÉALITÉ :
la violence existe mais on refuse de l’accepter
La violence existe. C’est une réalité. Les scènes de violence sont très présentes dans les médias et, souvent, sont présentes également dans le monde réel. Des actes ou des individus violents. De tous les genres.
Il y a un grand paradoxe entre le fait que la violence existe et le fait que l’on ne l’accepte pas.
D’une part, on rejette toute forme de violence, en pensant qu’elle ne devrait pas exister, souhaitant qu’elle n’existe pas. On rêve d’un monde idéal où « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». On ne veut pas admettre qu’elle existe, on fait alors comme si elle n’existait pas.
Et, d’autre part, on constate quotidiennement une réalité différente.
Pourquoi ce paradoxe ? Pourquoi la refuser ? Pourquoi ce déni de la réalité des faits ?
LES CONSÉQUENCES :
des situations