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Spirale Interdite: Thriller
Spirale Interdite: Thriller
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Spirale Interdite: Thriller

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About this ebook

Deux âmes perdues. Un flic. Un réseau tentaculaire... Comment agir face au pire ?
Ancien militaire pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine, Steve revient au pays. Atteint du syndrome post-traumatique des soldats partis au front, il a du mal à se réintégrer dans la société. Sa rencontre avec Lucie, une jeune femme violée par son beau-père, le fera basculer dans une cavale vengeresse relayée par tous les médias. Mais dès lors tous deux embarqués au centre d’une inconcevable spirale interdite, une terrible menace les attend…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né dans les années 70 quelque part dans le sud de la France, Freeric Huginn aime provoquer un divertissant vertige chez ses lecteurs. Tremper sa plume dans son sang et lâcher les fauves. À chacun sa part d’Ombre. Puisque si d’un seul regard, voir les six facettes d’un cube s’avère impossible, Freeric Huginn vous invitera à tourner celui-ci dans tous les sens afin d’en observer chaque face avec attention.
LanguageFrançais
PublisherLibre2Lire
Release dateApr 14, 2021
ISBN9782381571539
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    Spirale Interdite - Freeric Huginn

    Une toile de maître

    Si Dieu existe, Il s’est bien de foutu de nous.

    As-tu déjà observé un peu le monde autour de toi ?

    Sa Création n’est qu’une immense orgie. Un lieu où débauches, violences et luxures font loi.

    Tu te demandes certainement comment je peux affirmer cela. C’est très simple. Il suffit d’ouvrir les yeux. La nature nous montre la voie.

    Chaque printemps, et pour ainsi dire presque tous les jours de l’année, plantes, arbres, champignons… nous crachent leurs semences au visage. Alors violé dans son intimité, ton corps se défend comme il peut. Et la goutte au nez, avec des éternuements à répétition au point de t’en faire mal aux côtes, tu te rends chaque matin à ton boulot d’esclave ; un mouchoir dans la main, un paquet de Kleenex bien calé au fond de ta poche.

    Même la carrosserie de ta belle voiture payée à crédit se retrouve couverte de fines particules jaunes, au paroxysme de leurs ébats.

    Et là, tu dois te dire : « Mais que me raconte-t-il, celui-là ? »

    Rien. Une évidence. Toujours baisé, jamais surpris.

    Quand certains anthropoïdes célibataires en rut se tirent sur la branche au fond de leur lit, puis éjaculent dans un Sopalin, les arbres se font secouer la leur par l’entremise des quatre vents.

    Conséquences : c’est ta pomme, le mouchoir en papier sur ce coup.

    Parce que c’est quoi, le pollen, à ton avis, sinon un succédané de liqueur séminale ?

    Quant aux fleurs… Il suffit d’observer comment celles-ci étalent devant nos yeux leurs organes génitaux pour en être écœuré. Ou séduit… à voir combien hument avec délice le parfum de leurs sécrétions sexuelles, le groin fourré dans leur corolle. Ce n’est donc sans doute pas un hasard, cette façon pudique d’expliquer la sexualité aux enfants, avec les petites abeilles occupées à butiner ici et là. Même Pierre de Ronsard se l’appropria cette métaphore dans son si innocent poème : « Mignonne, allons voir si la rose ». Ce jeune cochon poète devait bien avoir une idée en tête quand il l’eut écrit. Jouer au colibri. N’en faire qu’une bouchée de la fraîche et tendre Cassandre Salviati.

    Et las, je t’en ai donné qu’un rapide aperçu du monde qui t’entoure, car le règne animal est pire encore.

    Dans la savane, lorsque les lionnes ne chassent pas les plus faibles ou les plus jeunes herbivores, les éléphants adolescents s’entraînent à monter les rhinocéros…

    Tu crois vraiment, comme ces connards de touristes hilares face au spectacle, que ces pauvres bêtes consentent à se faire emmancher par le membre viril démesuré de leur violeur pachyderme ?

    Sur terre, comme en mer, le meurtre, le viol et le cannibalisme font rage. Même les, paraît-il, gentils dauphins se comportent comme de véritables ordures. Demandez aux marsouins ce qu’ils en pensent de leurs adorables cousins cétacés, quand de connivence, ces psychopathes s’y mettent à plusieurs pour s’amuser à les massacrer. Car il n’est pas rare de voir ces pervers sadiques en tuer, juste pour passer le temps. Et si nul voisin – d’une autre espèce – n’est à portée de nageoires pour quelques réjouissances macabres… qu’à cela ne tienne ! Un frère ou une sœur fera tout aussi bien l’affaire.

    Non, les dauphins, quoique tu puisses en penser, se trouvent à des années-lumière de la belle image d’Épinal de ton enfance. Même maman dauphin possède une fâcheuse tendance à éliminer sans pitié sa progéniture. Et tout comme les jeunes éléphants, un trou, c’est un trou pour ces détraqués sympathisants nécrophiles, parfois surpris à copuler en compagnie de quelque poisson fraîchement décapité.

    Tu ne devras donc pas t’étonner si ces partisans du viol collectif cherchent à t’utiliser comme une poupée gonflable ou un Sex-Toy, si l’envie te prend d’aller faire trempette avec eux.

    Quant à nos plus proches cousins les chimpanzés, ceux-ci, tout mignons qu’ils sont, n’ont rien à nous envier.

    Intelligents, armés de redoutables canines et d’ongles épais affûtés comme des rasoirs, ces primates pratiquent la chasse, la ruse politicienne et le cannibalisme à l’occasion. Puisqu’à la suite de violentes guerres tribales ou territoriales, croquer certains de leurs congénères ne les effraie nullement. Ennemis aux visages dévorés. Testicules arrachés. Phalanges sectionnées. Chairs lacérées en lambeaux et viscères ingérés encore tièdes. Ces animaux se trouvent dénués de toute pitié, pris de folie meurtrière. Mais quand ils ne règlent pas de conflits entre eux afin d’accéder au pouvoir, ou prennent pour cible d’autres espèces de singes plus petits à consommer, c’est nous leurs proies ; et la viande crue de nos enfants laissés un instant sans surveillance, un délicieux mets de choix.

    Ainsi donc, voilà comment à l’image d’une toile de maître pointilliste, la nature est belle contemplée de loin, car à l’observer de plus près, chaque détail se teinte de la couleur du deuil. Mais ne t’y trompe pas, néanmoins. La présence de la mort est à l’évidence l’une des meilleures choses en ce monde tragique.

    D’ailleurs, est-ce un hasard si la vie elle-même s’en nourrit ?

    Car lorsqu’ici-bas tout nous enseigne la violence et la cruauté, dans le meurtre subsiste sans doute la véritable compassion. Puisque dès lors plongé dans un sommeil éternel, plus de tourments, plus de terreurs, plus de doutes… Et la mort pour seule certitude, l’illusion s’efface enfin. L’Amour n’existe qu’à l’unique condition d’y croire.

    Maintenant fort de tous ces constats, te voici en mesure d’appréhender comment j’ai trouvé ma Voie.

    Chapitre 2

    Tu ne tueras point

    Enfant, j’aimais arracher les ailes des mouches. Les regarder ramper devant moi.

    Première expérience du pouvoir, je me sentais tout puissant face aux malheureuses.

    Comment celles-ci osaient-elles poser leurs sales petites pattes sur ma personne et m’importuner à voler sans cesse autour de mon visage ?

    Venez par là, vilaines ! Je vais vous apprendre, moi, qui est le maître, ici.

    Ah ! Vous ne faites plus les malines, maintenant !

    Une aile. Les bestioles tournoyaient sur la moquette.

    Deux ailes. Je les avais remises à leur juste place.

    Comme moi, elles se trouvaient clouées au sol à présent.

    Il m’arrivait ensuite de les attraper avec délicatesse – afin de ne pas les écraser – puis de les empaler sur une aiguille.

    Je les observais alors agoniser de longues minutes jusqu’à ce que leurs minuscules pattes répugnantes cessent de s’agiter.

    Qui m’avait montré ce jeu ?

    Personne.

    Ou bien… le démon à moitié assoupi en moi, comme en chacun de nous, me l’avait enseigné. Car tous les enfants ont peur du monstre invisible caché sous leur lit, mais jamais de celui profondément dissimulé en chacun d’eux.

    Plus tard, quand certains oublient leur croque-mitaine, d’autres s’en amusent. Lorsque les plus courageux, ou les plus fous, l’affrontent et le terrassent. Ou s’y consument…

    Sans doute les religions sont apparues ainsi. Dans l’unique projet de canaliser nos plus bas instincts.

    Un dieu vengeur t’observe depuis les cieux.

    Son rôle : flic et juge avant l’heure. L’enfer éternel attend le téméraire osant défier les lois divines.

    Sauf que non seulement les créateurs de ces légendes se sont emmêlé plus d’une fois les pinceaux, se contredisant sans cesse, mais avaient surtout oublié l’essentiel : l’humanité aime se faire peur. Et sans tarder, braver l’interdit devint un séduisant manège de foire pour amateurs d’émotions fortes.

    Tu ne tueras point. La bonne blague ! Même leur Dieu condamne à mort pour de simples broutilles.

    Quant à moi, rien ne me fera jamais regretter mon premier meurtre aux yeux des lois humaines. Ni les suivants d’ailleurs. Tous l’avaient mérité ce châtiment.

    Mais avant d’entrer dans les détails de mon aventure, il me faut te révéler comment je l’ai rencontrée, ma Lucie.

    Chapitre 3

    Un panneau publicitaire

    Après des années passées à user mes fonds de culotte sur les bancs d’une école, puis d’un collège et d’un lycée catholique, je sortais du programme scolaire sans diplôme. Qu’importe. Je n’avais jamais réussi à comprendre ce qu’ils me voulaient de toute façon. Et puis, les cours toujours ennuyeux, les profs n’aimaient pas les mômes autodidactes tels que moi. Puisque même pour apprendre à lire, je n’avais pas eu besoin de leurs services.

    Ma mère m’avait enseigné l’alphabet en chanson, j’en avais déduit une méthode de lecture.

    Peut-être sentaient-ils leur inutilité ou leur impuissance en ma compagnie ?

    Et sans doute, résidait-elle ici, leur aversion à mon égard.

    Puisque si les gens détestent se voir impuissants, ils répugnent encore plus à se juger inutiles.

    Quoi de pire en effet que de ne trouver aucun véritable sens à sa vie ?

    Ainsi, en réponse à mon refus de me laisser endoctriner, ces mêmes enseignants affectionnaient souvent me rabaisser aux yeux des autres élèves.

    Toujours nommé comme l’exemple type à ne pas suivre, l’on me désignait comme le gibier de potence, le fumiste, le parasite…

    Peu importe. Malgré leur apparente religiosité, mon mépris à leurs égards dépassait leur haine.

    Je maudissais leur morale hypocrite et leur Dieu. Comme je vouais de même aux flammes tous ces gamins décérébrés ; complices ravis de me tenir à distance à cause de ma différence.

    Ainsi donc puisqu’à leurs yeux, je ne valais rien. Je serai leur bête noire. Je serai la Bête envers laquelle ils nourrissaient leurs plus terribles craintes. Et dès lors revanchard, je m’enthousiasmais à réciter de mémoire d’entiers versets de leur bible à seule fin de leur envoyer une image authentique des enseignements de leur intouchable divinité sexiste, homophobe et sectaire.

    D’ailleurs, je me souviens encore de la mine déconfite de mon sinistre professeur de philosophie, lorsque celui-ci m’ordonna de lire ma prose, debout, face à toute la classe, dans un but inavoué de se moquer une nouvelle fois de moi. Erreur…

    Quand on a seize ou dix-sept ans, comment ne pas éclater de rire devant ces quelques mots ?

    Ce fut ce jour, ma dernière heure de scolarité.

    Alors, six ou sept mois plus tard, majeur et incapable de savoir quoi faire de mes dix doigts, avec une irrépressible envie de détruire ce monde pourri, comme de m’évader du domicile parental, je m’engageai dans l’armée.

    Mauvaise idée…

    La guerre commençait à battre son plein en ce temps-là au sud de l’Europe de l’Est, et sans réfléchir, je signai un contrat pour trois ans chez les paras.

    Après une année complète d’entraînements intensifs au sein d’une unité parachutiste, je débarquai à l’aéroport de Sarajevo, incorporer un régiment de Casque bleu.

    Notre mission : propager la paix.

    La belle histoire…

    À peine un pied posé sur le tarmac, des tirs de sniper en faction à proximité dans quelques tours délabrées nous accueillirent.

    Mon groupe courut sur ordre s’abriter dans un véhicule blindé.

    Je passai ma main sur mon visage.

    Rouge.

    Encore tièdes et gluants, mes doigts venaient d’essuyer les giclures de sang mêlées aux fragments de cervelle de mon binôme gisant à présent défiguré au sol, le crâne explosé.

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