7 PARADOXE QUI RENDENT FOUS LES S SCIENTIFIQUES
1 La Reine rouge
C’est l’histoire d’une course dont le départ a été donné il y a plusieurs millions d’années. À l’époque, une partie de l’Afrique s’assèche. Ce nouveau climat fait reculer les forêts au profit d’une plaine herbeuse : la savane. Quel changement pour les animaux qui vivent là ! En forêt, les prédateurs les plus efficaces étaient experts en dissimulation et en bonds. En plaine, pour se nourrir, ils doivent désormais battre leurs proies à la course. Ce nouveau milieu exerce une « pression évolutive » sur les félins : les plus rapides se nourrissent mieux, se reproduisent davantage, et l’espèce entière évolue graduellement vers un modèle « sprinter ». Quant à leurs proies, les plus véloces se faisant moins boulotter, elles ont plus de petits et… bingo ! toute leur espèce devient de plus en plus rapide. En retour, les prédateurs boostent encore leur moteur, puis les proies font de même, puis… bref, vous avez compris le principe.
Une course sans fin…
Cette « course aux armements » oppose encore aujourd’hui le guépard, meilleur sprinter terrestre, flashé à 110 km/h, et l’antilope springbok, 88 km/h seulement mais capable d’esquiver en réalisant des bonds de deux mètres à la verticale ! Forcément, les guépards actuels sont beaucoup plus rapides que leurs ancêtres. Et pourtant, ils n’attrapent pas davantage de proies, car les antilopes sont, de leur côté, devenues plus insaisissables.
DEUX CHOIX : ÉVOLUER OU DISPARAÎTRE
Nous voici en plein paradoxe de la Reine rouge, nommé d’après le personnage de (la suite ). Lancée dans une course à perdre haleine, Alice s’étonne de ne pas voir le paysage» Appliqué à l’évolution, cela se traduit ainsi : . Pour résoudre ce paradoxe apparent, il suffit de changer de perspective. Aucune créature ne vit dans un environnement figé : il varie constamment, soumis à des changements climatiques, à des accidents géologiques, etc. Mais surtout, il est modifié par les êtres vivants qui le peuplent et interagissent entre eux : proies, prédateurs, parasites… Ces transformations du milieu obligent les espèces à évoluer en permanence ou à disparaître.
