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De Saïgon à Paris: Par voie de terre
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De Saïgon à Paris: Par voie de terre
Ebook179 pages1 hour

De Saïgon à Paris: Par voie de terre

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About this ebook

Extrait : "Il y a beaucoup de façons de raconter en quelques pages une randonnée automobile de 17. 000 kilomètres, telle que celle qui nous mena de Saïgon à Paris, parce qu'on peut l'envisager sous de multiples points de vue. Si j'avais le talent de Pierre Loti, je vous parlerais des fleurs, des parfums de l'Orient ou de la couleur des yeux des femmes."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
LanguageFrançais
PublisherLigaran
Release dateAug 30, 2016
ISBN9782335167511
De Saïgon à Paris: Par voie de terre

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    De Saïgon à Paris - Ligaran

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    Aux Fervents de l’Automobile

    Aux Amateurs de grand Tourisme et de Voyage

    Mon camarade de Comité, au retour de sa grande randonnée Saigon-Paris, au moment de mettre sous presse le récit passionnant de son voyage, m’a demandé comme présidant depuis 10 ans, aux destinées de l’Automobile Club Sud Indochinois, de le préfacer.

    Qu’il me permette ici de me récuser, car l’opuscule que vous allez lire serait réellement profané par une préface.

    L’ouvrage est en effet passionnant, d’une simplicité émouvante ne cherchant à intéresser le lecteur ni par aucune aventure extraordinaire ni par aucun bluff.

    La première partie montrera comment des hommes courageux et une charmante jeune femme ont pu réaliser un véritable tour de force ; cette partie certainement fera des adeptes et beaucoup d’amateurs du volant rêveront à leur tour de franchir déserts, montagnes, pays exotiques, aussi facilement qu’ont pu le faire BARUÉ et ses compagnons.

    La deuxième partie est entièrement documentaire et fournira à tous les voyageurs des éléments de toutes sortes qui rendront beaucoup plus aisée la préparation même d’un voyage.

    Il faut pourtant dire les choses comme elles sont et ne pas dissimuler aux lecteurs ce que représente de ténacité, d’entêtement, d’activité, de travail, toute cette deuxième partie que l’ami BARUÉ a mis trois années entières à mettre au point après des échanges de correspondances qui constituent un volume que sa robuste Citroën aurait eu du mal à transporter à travers le Continent.

    Amis lecteurs, l’ouvrage que vous allez lire n’a pas besoin d’être commenté, lorsque vous l’aurez lu, vous serez le premier à dire qu’une préface était inutile, vous vous inclinerez devant le tour de force accompli par BARUÉ, sa jeune femme et leur compagnon d’une partie du voyage et vous souhaiterez à votre tour jouir des sensations de liberté, d’indépendance et de joie que donne à ses adeptes le grand tourisme.

    Puisse le remarquable ouvrage de BARUÉ développer encore le goût de ces grands voyages qui sont la plus belle école d’énergie et de patience.

    Colonel SÉE,

    Grand Officier de la Légion d’Honneur

    Président de l’Automobile Club

    Sud Indochinois.

    Introduction

    Les gens qui quittent l’Indochine pour aller passer un congé en France peuvent être classés en trois catégories :

    1° ceux qui sont pressés.

    2° ceux qui aiment leurs aises ou qui ont des enfants.

    3° les autres.

    Les premiers prennent l’avion, les seconds prennent le bateau. Nous ne nous occuperons ici que des « autres ». Il y a encore, Dieu merci, des gens qui ne sont pas pressés. D’ailleurs, il est curieux de constater que, du jour où l’avion a relié l’Indochine à la Métropole en trois fois moins de temps que le bateau, une quantité de gens lui ont tourné le dos et ont pris le chemin des écoliers en rentrant par l’Amérique. Il y a aussi des gens qui sont las de rester pendant des semaines entre le ciel et l’eau dans des prisons flottantes où l’on est voué à l’inaction, où il n’existe pas même une salle de gymnastique où l’on puisse détruire les effets d’une chère trop copieuse. Il y en a qui, n’étant plus attirés par les boutiques de Port-Saïd, les danseuses noires de Djibouti, ni par l’excursion de Kandy dans une mauvaise voiture, aspirent à voir quelque chose de nouveau. C’est pourquoi certains passent par l’Amérique, et nous les comprenons. Mais il y a aussi des gens qui ont le goût de l’aventure, qui rêvent de parcourir des pays étranges, de contempler l’Himalaya, d’approfondir leurs connaissances des races, des religions et des coutumes de l’Orient.

    C’est à leur intention que ce modeste guide a été écrit, dans le but de les faire profiter de notre expérience, de leur montrer qu’ils peuvent réaliser leur rêve sans grandes difficultés, sans fatigue excessive, et surtout sans qu’il leur en coûte trop cher.

    Certes il est possible de brûler les étapes. Le trajet Londres-Calcutta a été effectué une fois en voiture, par la voie la plus courte, en 33 jours. Ce n’est pas cela qui nous intéresse. Nous conseillons le vrai tourisme, par petites étapes, en visitant à loisir les monuments merveilleux qui jalonnent la Route des Indes, en faisant tous les détours qui en valent la peine, par exemple par le Cachemire. Tout cela, sans se fatiguer inutilement, avec tout le confort possible, pour ne rien enlever aux joies du voyage.

    Nous avons mis 78 jours pour aller de Calcutta à Paris, ce qui fait environ 200 kms par jour. C’est encore trop rapide à notre avis. Surtout si une femme fait partie de l’expédition, il vaut mieux se baser sur trois mois, de façon à diminuer la fatigue en s’arrêtant de temps à autre pendant plusieurs jours dans un bon hôtel, ce qui revient moins cher que de rester à Paris.

    Plusieurs Anglais sont déjà rentrés en auto des Indes en Europe, mais sans passer par l’Afghanistan. Nous en avons connus qui emmenaient un chauffeur, d’autres un mécanicien. Il y en a même un qui partit avec 2 voitures, 2 mécaniciens et un cuisinier. Tout cela est superflu. Il est bien préférable de voyager avec un ami qui prend le volant à son tour. Si l’on connaît un tant soit peu sa voiture et qu’on n’est pas trop maladroit de ses doigts, on n’a pas besoin de mécanicien.

    Il est difficile de donner des conseils sur la routine journalière de la piste. Certains préféreront démarrer au petit jour et se reposer l’après-midi. En ce qui nous concerne, étant donné le temps nécessaire chaque matin pour l’arrimage du matériel, il était rare que nous nous mettions en route avant 8 heures. Nous roulions jusqu’au milieu de la journée, puis nous faisions un arrêt de deux heures environ et nous roulions à nouveau jusqu’au coucher du soleil. Nous faisions notre cuisine nous-mêmes, ce qui est un jeu avec un « primus », et nous avions ainsi de vrais repas chauds qui réparent mieux les forces que des sandwiches ou des sardines.

    Les distances que l’on couvre en une journée sont évidemment fonction de l’état du terrain. Il faut les évaluer, non pas en kilomètres, mais en moyennes horaires. Nous donnons ci-dessous un relevé de ce qu’on peut considérer comme d’honnêtes moyennes pour chaque pays :

    SYRIE ET PALESTINE : Routes parfaites jusqu’au désert du Sinaï.

    SINAÏ : 50 kms à l’heure.

    ÉGYPTE : 40 kms à l’heure

    GRÈCE : 30/40 kms à l’heure.

    BULGARIE : 20/30 kms à l’heure.

    YOUGOSLAVIE : 40/50 kms à l’heure.

    HONGRIE : Route parfaite jusqu’à Paris.

    Il ne faut nullement s’inquiéter de ne pas connaître les langues des pays qu’on traverse. Il est même très amusant, d’après nous, d’essayer de se faire comprendre dans une langue inconnue. D’ailleurs, comme nous l’expliquons dans la première partie de ce guide, la langue française est incontestablement la langue étrangère la plus répandue en Orient, et nous avons été ébahis de découvrir qu’en Afghanistan comme en Iran, même les classes moyennes parlent français. La langue anglaise peut être utile aux Indes lorsqu’on s’adresse aux directeurs d’hôtels. Mais elle est inutile quand on s’adresse aux Hindous dont aucun ne semble connaître l’anglais, pas même les boys d’hôtels. Tous les Anglais apprennent les dialectes de la colonie où ils résident. Les Français par contre enseignent leur langue aux indigènes. Nous ne serions pas étonnés qu’il y ait davantage d’Annamites sachant le français que d’Hindous parlant anglais, malgré la différence numérique considérable entre les deux peuples. Par conséquent la langue anglaise, si elle est utile au Siam et en Malaisie, ne sert pas à grand-chose ensuite. Il y a même des pays comme l’Afghanistan et l’Iran où il est bon de ne pas parler anglais. Par contre nous avons composé un court vocabulaire des mots persans les plus usuels qui peut rendre quelques services entre l’Afghanistan et l’Égypte.

    *

    Nous avons divisé ce guide en quatre parties :

    1°) Récit descriptif du voyage, tel qu’il a été publié dans le numéro de Mars 1936 de « Sciences et Voyages ». Nous avons abrégé ce récit le plus possible, sans décrire tous les incidents de route, ce qui deviendrait vite fastidieux pour le lecteur. Nous avons surtout insisté sur l’intérêt passionnant que présente ce voyage à tous points de vue, et ceux qui le feront après nous ne nous contrediront certainement pas.

    2°) Partie documentaire, où

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