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L'Habitation rustique au pays mâconnais: Étude de folklore, d'ethnographie et de géographie humaine
L'Habitation rustique au pays mâconnais: Étude de folklore, d'ethnographie et de géographie humaine
L'Habitation rustique au pays mâconnais: Étude de folklore, d'ethnographie et de géographie humaine
Ebook165 pages1 hour

L'Habitation rustique au pays mâconnais: Étude de folklore, d'ethnographie et de géographie humaine

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About this ebook

Extrait : "La maison rurale est l'un des éléments pittoresques et ethnographiques les plus précieux de nos anciens pays de France, de nos petites patries provinciales. Avec la paysage et la parure naturelle de nos montagnes et de nos forêts, le cours de nos fleuves et de nos ruisseaux, l'éclat tempéré de notre ciel, l'habitation de nos paysans de France n'a pas peu contribué à rendre à notre terroir ce caractère de charme et de sympathie."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
LanguageFrançais
PublisherLigaran
Release dateAug 30, 2016
ISBN9782335167740
L'Habitation rustique au pays mâconnais: Étude de folklore, d'ethnographie et de géographie humaine

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    L'Habitation rustique au pays mâconnais - Ligaran

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    Nous adressons ici nos chaleureux remerciements aux artistes mâconnais et tournugeois qui ont bien voulu nous prêter bénévolement leur précieuse collaboration :

    M. Machard, Professeur de dessin au Lycée Lamartine, auteur de la plupart des photographies qui illustrent cet ouvrage, ainsi que MM. Luc, Destruel et Moraine. – M. Robert Daligny (Ro. Daly), de Tournus ; M. E. Violet, de Clessé ; M. Chafanel, de Mâcon, auteurs des dessins à la plume insérés dans le texte.

    Introduction

    La maison rurale est l’un des éléments pittoresques et ethnographiques les plus précieux de nos anciens pays de France, de nos petites patries provinciales.

    Avec le paysage et la parure naturelle de nos montagnes et de nos forêts, le cours de nos fleuves et de nos ruisseaux, l’éclat tempéré de notre ciel, l’habitation de nos paysans de France n’a pas peu contribué à rendre à notre terroir ce caractère de charme et de sympathie que le proverbe germanique a si bien synthétisé dans cette expression lapidaire, sous laquelle perce du reste quelque envie : Heureux comme Dieu en France.

    Ne sommes-nous pas, en Mâconnais, dans une de ces contrées plus spécialement favorisées ? Nos maisons de vignerons, avec leur galerie où la vigne grimpe et la glycine s’enroule, ne sont-elles pas parmi les plus typiques et les plus artistement disposées ?

    Loin de moi la pensée de ne pas admettre le mérite pittoresque, voire même artistique, du mas provençal, cher à Mistral, de la maison normande à croisillons de bois de la vallée d’Auge, ou de la ferme bressane sommée de sa gracieuse cheminée sarrasine évoquant le pays des Mille et une Nuits, mais je crois que, dans un concours de maisons paysannes de la vieille France, le Mâconnais ne serait pas sans mériter l’une des premières palmes, en même temps que les pays que je viens d’énumérer.

    C’est la galerie, élevée au-dessus de la cave voûtée, galerie supportée par des colonnes de pierres ou des piliers de bois, qui donne à cette maison mâconnaise son caractère et sa beauté.

    Que la maison soit, comme dans le Mâconnais du Sud, recouverte d’un toit plat aux tuiles creuses qui évoque la Méditerranée et la civilisation latine, qu’elle soit sommée d’une haute et lourde toiture de laves ou de tuiles à crochets à la mode de la Bourgogne du Nord, de l’Île-de-France ou des Flandres, comme dans le Tournugeois septentrional du côté de Brancion, nos habitations du Mâconnais ont un trait commun et permanent, la galerie, accompagnée presque toujours de son escalier extérieur.

    Comme dans nos moindres villages, les maîtres ès-œuvres des temps jadis avaient un goût affiné, que leurs successeurs ne possèdent plus au même degré, ces maisons aux justes proportions, aux toitures aux pentes harmonieuses, aux cintres élégants dans leur rusticité, aux tuiles dont les teintes se trouvent associées à la couleur ambiante de nos campagnes, formaient une synthèse artistique qui ne laisse pas indifférents, dans ce siècle de pylônes métalliques, de panneaux-réclames et de matérialisme barbare, les tenants de l’humanisme gréco-latin.

    C’est que le galbe d’une toiture, la courbure d’une voûte, n’étaient pas laissés jadis, comme maintenant, au hasard et à l’impéritie d’un maçon sans éducation artistique ou d’un entrepreneur dont l’intellectualité, trop souvent, ne dépasse pas le cercle étroit des préoccupations mercantiles.

    Les Maîtres et Compagnons du Devoir ou ceux de Liberté, bien que différant sur l’idéal philosophique ou religieux qui dirige les hommes, étaient tous de bons ouvriers et des artistes décorateurs remarquables qu’une longue tradition artisanale avait parfaitement éduqués. Fiers d’un passé qu’ils croyaient millénaire et qu’ils faisaient remonter au temps de Salomon et des Pharaons égyptiens mais qui, s’il n’était pas aussi lointain, remontait au moins à l’époque de la construction de nos grandes cathédrales gothiques, ces modestes artistes, restés anonymes, étaient tels que le sont encore les artisans et les décorateurs japonais, des hommes d’un goût parfait qui n’auraient pas commis, comme le font aujourd’hui trop de gens du bâtiment, ces crimes contre le bon goût et contre l’art qui désolent si fréquemment nos campagnes. On peut dire, qu’à quelques exceptions près, du reste remarquables, maçons de village, entrepreneurs et industriels de la bâtisse, s’ingénient trop souvent à détruire tout ce qui constituait la parure architecturale de la France, fruit des efforts conjugués de générations d’artisans d’art qui avaient fait à notre pays une réputation qu’il est en train de perdre.

    Sans doute le mouvement récent créé en faveur des arts décoratifs portera peut-être des fruits dans un avenir plus ou moins lointain, mais arrivera-t-il à remonter un courant que le XIXe siècle, siècle de la machine et d’un matérialisme négateur de l’idéal et de l’art, semble avoir rendu irrésistible ?

    Pauvres artisans, sans nom et sans fortune, presque sans moyens, qui avez mis tout votre idéal dans la ligne majestueuse d’un clocher de Tournus ou de Cluny, dans le galbe d’une voussure, dans l’élégante silhouette d’une maison mâconnaise, vous attendrez longtemps des continuateurs qui puissent, malgré leurs moyens matériels, se hausser jusqu’à vous !.

    L’aire de la maison à galerie

    La maison à galerie du type mâconnais n’est pas le seul spécimen d’habitation qui existe dans notre pays ; on en rencontre d’autres, tel ce type d’exploitations agricoles plus important où l’on se livre à la polyculture et qui se localise plus spécialement dans la vallée de la Saône. Ce sont les Cours ou Courts opposées aux Meix ou Mas de la Côte, car on dit déjà Mas dans un certain nombre de communes mâconnaises où les formes franco-provençales de la langue d’oc étaient jadis employées et le sont même encore quelquefois. Mais, même dans ces courts, qui se caractérisent, comme nous le verrons plus tard, par de vastes bâtiments entourant une grande cour comme le font les édifices d’un

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