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Monuments funéraires inconstructibles
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Ebook228 pages1 hour

Monuments funéraires inconstructibles

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About this ebook

Deux pièces de théâtre : La ville prise et assiégée et Retable baroque autour d'un Christ aux marionnettes. Voir Avant-propos .
LanguageFrançais
Release dateMar 13, 2015
ISBN9791029002595
Monuments funéraires inconstructibles

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    Monuments funéraires inconstructibles - Georges Richardot

    cover.jpg

    Monuments funéraires

    inconstructibles

    Du même auteur

    Jesbeat, récit poétique, signé Sodoyan, Oswald, 1973.

    Le Peintre et son Modèle, roman, Néo-Éditions, 1981.

    Sacre clandestin d’un Enfant-Roi, poème, Éditions Saint-Germain, 1982.

    BelleBêtise, texte poétique, La Vague à l’âme, 1992.

    Du mouron pour les deuches, roman, Nicolas Philippe, 2002.

    Kafka entre les lignes, essai, Éditions du Presse-Temps, 2004.

    Les Braconniers Chimériques, bibliophilie, texte poétique illustré par T. Léo, Collodion, 2008.

    Ezistezistepa, roman, Durand-Peyroles, 2010.

    Albertine des Ombres, roman, Durand-Peyroles, 2013.

    Le Bébé-Requin ou le charme discret du parricide, roman, Z4 Éditions, 2014.

    Cyberneyland, roman, Z4 Éditions, 2014.

    Gaïa prénom Terre, théâtre, Les éditions chapitre. com, 2014-12-29.

    Monmeus ou les Salpêtrières de l’aujourd’hui, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2014.

    Mélanie-A Turner-Klimt ou la désespérance de l’art, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2015.

    Variations sur l’adultère et autres solfatares, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2015.

    Georges Richardot

    Monuments funéraires

    inconstructibles

    Théâtre

    Les Éditions Chapitre.com

    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    © Les Éditions Chapitre.com, 2015
    ISBN : 979-10-290-0259-5

    Avant-Propos de l’auteur

    Ce volume réunit deux de ce que j’appelle mes « gros machins ». J’ai préféré « La ville prise et assiégée. » à « Épitaphe pour une crucifiée. », davantage mise en avant par moi en son temps et publiée dans AAREVUE (Belgique) Janvier-février-mars-avril 1970, mais risquant à mes yeux de paraître à présent « datée » dans son contexte « hippie ». Il me semble que les appréciations portées sur elle valent pour l’autre, formellement sa jumelle. Je m’autorise donc à les mentionner.

    « Épitaphe pour une crucifiée. »

    Jack Jacquine, auteur théâtre, télévision, cinéma :

    Merci pour ce plaisir. N’attendez pas une critique de moi. On sort assez secoué de cette pièce. Elle passe un peu en vous comme un orage, avec quelle sombre fureur ! Permettez-moi de vous louer sans vergogne, bassement. J’aime tout, j’ai suivi votre propos pas à pas, en imaginant la mise en scène, les éclairages… Il y a des tirades qui planent. Je pense à ce qu’elles donneraient dans la bouche d’un Alain Cluny, par exemple…

    Guy Rétoré, Théâtre de l’Est Parisien, 06/11/1968

    J’ai goûté avec un rare plaisir un texte aussi riche et dense. Il s’agit d’une pièce très dure, aux résonances multiples. J’ai très souvent pensé à Béjart au cours de ma lecture. Il saurait donner à ce texte le rythme et la plastique qu’il mérite sans doute. Je m’en sens incapable. Et je ne pense pas que sur le plan dramatique seul, une telle œuvre puisse déjà s’adresser à notre public.

    « Retable baroque autour d’un Christ aux marionnettes. »

    Fiche de lecture de l’ATAC (Association Technique pour l’Action Culturelle - 1975)

    Réflexion fondée et pessimiste sur l’Homme déchiré par la Femme que tout son être appelle et par le monde qui gangrène tout. Pas de personnages, mais des symboles possédant des personnalités intelligemment conçues. Le texte se présente comme une sorte de long poème en 5 actes. Il y a une écriture personnelle, animée d’un souffle réel. Des tons très divers (slogans publicitaires ou politiques mêlés à des cris aux accents très personnels et profonds). Des chants, des chœurs… Ce texte peut être le prétexte (surtout les 3 derniers actes…) à de nombreux jeux théâtralement beaux…

    La ville prise et assiégée

    PERSONNAGES (par ordre d’entrée en scène) :

    LES DEUX AMANTS

    LES SOLDATS

    LES FEMMES DE LA VILLE

    LA VICTIME ET L’AGRESSEUR

    LES PERSONNAGES DU BORDEL (notables, putains)

    LA FOLLE

    LES DEUX GÉNÉRAUX

    LES GARDIENS DE LA FOLLE

    L’ÉTRANGÈRE

    UN BLESSÉ

    - I -

    Un projecteur saisit l’Amant et l’Amante, figés à terre, dans l’attitude de l’accouplement. Ce qui suit – « le Chant de la Nuit » - sera dit par des Voix d’hommes et de femmes alternées…

    Voix d’hommes et de femmes

    – Le silence, parfois, se tend comme une corde.

    – Comme une eau coulant à l’envers.

    – Au flanc de ce que, plus jamais,

    Nul n’osera nommer le Mont des Oliviers,

    Une femme nue se balance.

    – La morsure d’une lèvre se mord.

    – D’ailleurs, le vent,

    Le vent notre aîné s’est couché.

    – Assises en rond, les maisons de la ville

    Ont appuyé leurs trois fois

    Quarante portes fermées.

    – Moroses et diaphanes, les morts d’hier,

    Démodés, au cimetière se fanent.

    NOIR…

    Le « Chant de la Nuit » reprend, compliqué, heurté, entrecoupé…

    – Nuit, tu es une bulle entrouverte,

    Dont une main experte

    À demi vivante,

    Explore la profondeur.

    – Le bruit du jour éteint secoue sa cendre.

    – Là-bas comme ici, les enfants

    Ont des yeux de paysans.

    – Qui pourrait longtemps se terrer

    Dans les bosquets de son propre regard ?…

    Par les allées de la salle, progressant comme au combat, émettant un bourdonnement chantant, viennent les Soldats… Lumière… Les Femmes de la Ville, vêtues de blanc, jonchent la scène, en des poses frileuses, dolentes. Les Amants sont agenouillés, front contre front, doigts mêlés. Les Femmes prennent le relais du « Chant de la Nuit », auquel les Amants vont ajouter leurs Voix…

    Les femmes

    – Enfant, mon enfant,

    Avec tes cheveux d’étain,

    Je te porte imaginaire.

    Partout où je te dépose,

    Vacille un des derniers

    Instincts de lumière.

    – Tel un cheval apollinaire,

    Va, l’heure s’est couchée.

    L’amant

    Usant d’invisibles scalpels,

    La rue ouvre la ville,

    Hagard chasseur d’apothéoses,

    Moi, je la suis.

    Mon cri abstrait

    M’isole parmi celles,

    Si nombreuses,

    Que je nomme Amérique.

    L’amante

    Tout est serré

    À la façon d’un nœud,

    Que l’on renforcerait.

    Ma chair assiste

    À de peu audibles

    Mais classiques

    Conflagrations.

    L’amant

    Le monde, je le compare

    Au boxeurs

    À l’instant du gong.

    Quand le son retentit,

    Plus rien n’existe.

    Et je ne l’excepte pas lui-même,

    Tandis qu’il replace

    Son mauvais protège-dents.

    Femme

    Dans la nuit,

    Se profilent

    Des lames de couteaux,

    Des rochers aigus,

    Des plantes amères.

    Je ne bougerai plus de ce lieu

    Où mon corps a fait vœu

    D’adosser sa cécité !

    Femme

    Je suis simple et belle.

    Simple : je veux dire

    Double fleur qui s’élève

    De part et d’autre

    De sa corolle.

    Femme

    Ma voix égale

    Mon corps qui se donne.

    Sur l’humble plateau

    De mes mains oblates,

    À qui veut je me vends.

    Femme

    Voilà : j’existe,

    Interposant chaque seconde

    Dans la foulée exacte

    De la précédente.

    Mais si elle allait,

    Cette deuxième seconde,

    Au fond du sablier

    Se rencogner… ?

    Femme

    Dans quel fossé tomber,

    Quand le vent se déclare en faillite ?

    L’amante

    Crie !

    Que ta clameur se substitue

    À celle qui en moi

    Se console de stagner !

    Que tes mains recomposent

    L’envers de mes mains,

    Ton corps le sombre décalque

    Du mien !

    L’amant

    Tes seins, que leur revienne

    La vocation d’être

    Le soleil de ma bouche,

    Le fruit de mes dents !

    Tes cuisses, qu’elles clouent au sol

    Le lévrier complice de l’oubli !

    Tes lèvres,

    Qu’elles refoulent la sueur de mes mots,

    Cependant que l’écume de ton ventre

    Ressuscite l’orphique suintement

    Des sources ensevelies !

    Femme

    Elle se lève, fait quelques pas avant de retomber, comme découragée.

    Simple : je veux dire

    Instable et universelle.

    Je veux dire

    Que je suis celle-ci,

    Et en même temps cette autre,

    Que jamais je ne fus,

    Ni serai.

    Femme

    Même jeu.

    Tout est immobile.

    Dans la nuit se confondent

    Le capricorne et le verseau,

    Le jasmin et le roseau,

    La vierge et le taureau.

    L’amant

    Violent.

    Je te retiens,

    Avide de ne pas t’échapper.

    J’ouvre les mains

    Jusqu’à ce que tu acceptes

    D’y loger ta rémission.

    La terre, je la frapperais

    Si tu n’étais,

    Princière,

    Sa déjà prisonnière.

    L’Amante bouge de tout le corps et se plaint, sensuellement.

    Femme

    Même manège que les précédentes.

    S’entremêlent

    La corde et la faux,

    La semence et le corbeau.

    La bête traquée

    Le dos du boucher.

    Le cosmique tohu-bohu va se déployer,

    Mais c’est jadis, déjà,

    Dans un autre monde !

    Femme

    Même jeu.

    Vie après vie,

    Émergera l’hostie d’un soir.

    Couvrant mes yeux je la vois,

    À moins que son reflet équivoque

    Dans l’eau croupie.

    Femme

    Elle va rejoindre une de ses compagnes, qu’elle enlace.

    Je dénombre ton corps

    Meurtri,

    Ta bouche entravée

    Par l’arborescence de ton cri.

    L’autre femme

    La chair pourrait

    Se dissoudre,

    S’évader,

    Tant il est vrai

    Qu’elle demeure au bord extrême

    De sa propre négation !

    Elle pourrait,

    Mais, au bord, elle tergiverse,

    Elle ratiocine.

    Femme

    Elle va se planter face au public, dans une pose rigide.

    Elle souffre et pleure,

    Vit, se débat, meurt.

    On la frappe,

    On la perce,

    On la bénit,

    On la caresse.

    Oh, la chair, s’il-te-plaît !

    L’amant

    L’existence se

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