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Tout ça pour des bonbons
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Ebook193 pages2 hours

Tout ça pour des bonbons

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About this ebook

Dans « Vite, ma retraite ! », Marie, avocate parisienne débordée, a frisé le burn-out et passé un mois en immersion totale à la résidence « La Retraite paisible » pour se ressourcer.
Désormais ex-retraitée, Marie a repris le chemin du bureau. Revenue dans son quotidien trépidant, elle jongle entre ses adolescents, son hamster et ses dossiers de fusions-acquisitions. Elle a tout pour être épanouie. Mais sa route ne cesse de croiser celle de ses pétillants amis seniors et tout a changé.
Entre introspection et rebondissements, chaussures à talons et déambulateurs, Marie aura besoin de toute son énergie pour trouver sa voie !

« Tout ça pour des bonbons » est une suite mais c’est aussi un livre indépendant, qui peut tout à fait être lu à part. C’est un peu comme un groupe d’amis… Ils se connaissent depuis longtemps, ont partagé des moments forts mais rien n’empêche de nouvelles personnes d’intégrer le groupe. Il suffit de faire les présentations ! Vous découvrirez les personnages dans le préambule.
LanguageFrançais
Release dateOct 18, 2018
ISBN9782312063188
Tout ça pour des bonbons

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    Tout ça pour des bonbons - Myriam Bellecour

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    Tout ça pour des bonbons

    Myriam Bellecour

    Tout ça pour des bonbons

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2018

    ISBN : 978-2-312-06318-8

    À Henrik et Violette

    Préambule

    « Tout ça pour des bonbons » est la suite de « Vite, ma retraite ! », publié en mars 2017 aux Éditions Gaïa mais aussi un livre indépendant, qui peut tout à fait être lu à part.

    C’est un peu comme un groupe d’amis… Ils se connaissent depuis longtemps, ont partagé des moments forts mais rien n’empêche de nouvelles personnes d’intégrer le groupe. Il suffit de faire les présentations. Alors, laissez-moi vous présenter la petite troupe de la résidence pour seniors « La Retraite paisible » à Giverny !

    Marie Vauban, la quarantaine, que vous retrouvez dès le début de « Tout ça pour des bonbons » est une avocate parisienne débordée qui a passé un mois en immersion totale à « La Retraite paisible ». Pendant ce mois « off », elle a confié son Cabinet à Guillaume son jeune collaborateur, qui a mené ses dossiers d’une main de maître.

    À Giverny et contre toute attente, elle s’est fait des amis pour la vie :

    – Charlotte de Sèze, sa pensionnaire préférée, une femme facétieuse et attachante de 87 ans, qui adore le cha-cha-cha et les bonbons.

    – Monsieur de Créqui, un vieil homme attentionné et champion de triathlon dans sa jeunesse, qui officie aux platines lors des thés dansants.

    – Madame Boulaye, désormais en couple avec Monsieur de Créqui et qui souhaite plus que tout rester jeune et dans le coup.

    – Monsieur et Madame Philippe et Liliane Sainte-Foy, un couple moderne qui fait chambre à part mais s’aime comme au premier jour.

    – Monsieur Récamier, un ancien Directeur des Systèmes d’Information, qui donne sa dimension 2.0 à la résidence.

    – Madame Guichard, la Directrice de la résidence.

    – Christian, le jeune homme qui rend des menus services aux pensionnaires.

    – Virginie, une jeune serveuse qui travaille pour financer ses études de droit.

    – Océane, une autre serveuse.

    – Emma, une aide-soignante, complice du petit groupe.

    – Héloïse, la petite fille de Charlotte de Sèze.

    – Stéphane, un musicien de talent.

    – Le hamster, personnage incognito de « Vite, ma retraite ! » mais qui a décidé de prendre toute sa place dans « Tout ça pour des bonbons ».

    Tous ces personnages, je les ai créés mais ensuite leurs aventures se sont déroulées à travers moi, sans que je ne sache très bien comment. Ils m’ont échappé puis embarquée, enthousiasmée, émue et je n’ai pas réussi à les quitter à la fin de « Vite, ma retraite ! ». J’ai souhaité continuer l’aventure dans « Tout ça pour des bonbons ».

    J’espère que vous aurez autant de plaisir que moi à les retrouver ou à les découvrir !

    1. Retour à la réalité

    J’ai dit au revoir à tout le monde hier soir. Nous sommes samedi et il pleut à torrents. Je roule en direction de Paris en écoutant « Avec le temps » de Léo Ferré, un vrai booster d’optimisme. Je vais retrouver mon hamster, Bobby, et mes deux adolescents que mes parents viennent déposer à l’heure du déjeuner. J’ai hâte de les revoir. Mais j’ai du mal à réaliser que lundi je reprends le chemin du bureau, un mot que j’avais rayé de mon vocabulaire. Le prononcer j’y arrive encore, mais mon cerveau de retraitée se refuse à en comprendre la signification. J’ai l’impression de jouer dans un film hors catégorie, à mi-chemin entre le réveil de la senior au bois dormant et retour vers le futur.

    La sonnerie du téléphone m’éloigne de mes pensées. C’est Sophie, la maman d’une amie d’Adèle, ma fille. Son mari est avocat lui aussi. Nous avions sympathisé à l’époque de l’école primaire. Elle fait partie de mon monde. Ou dois-je dire faisait ? Je coupe la musique d’ambiance et j’appuie sur le combiné mains libres :

    – Bonjour Marie ! Je suis tellement contente de t’entendre !

    – Bonjour Sophie.

    – Je viens aux nouvelles, je rentre de l’île d’Oléron, une semaine tellement fantastique, la chaleur, la mer, bleue mais bleue ! C’est si ressourçant ! Les enfants ont fait du vélo, ils sont tellement sportifs tu sais, et puis nous avec Paul, nous avons vraiment profité. C’est si beau Oléron, si nature… Bon on y croise les parisiens mais ils sont tellement plus détendus qu’à Paris, ils font du vélo. J’adore Oléron. Et toi, tu es déjà partie ?

    – Non, enfin oui, j’ai passé un mois en Normandie, dans une maison de retraite, près de Giverny.

    – Une maison de retraite ? Tes parents sont en maison de retraite ? Je ne le savais pas !

    – Non, non, c’est moi qui y ai séjourné. Je n’en pouvais plus, j’avais besoin de me reposer, de rencontrer des gens différents.

    – Et tu ne pouvais pas prendre de vraies vacances ? Faire une thalasso ? Partir en club ? Tu sais, avec Paul on adore…

    – … J’ai juste eu envie d’autre chose.

    – Je suppose que tu t’es ennuyée à mourir ? Ma pauvre !

    – Figure toi que non. Je me suis amusée comme jamais.

    – Ah ? Bien, bien. Pourquoi pas. Après tout chacun doit faire ses expériences, je ne juge personne moi. Oléron me détend tellement… Je t’ai dit que j’étais sereine ?

    – De la sérénité, j’en ai eu aussi, c’est sûr.

    – Ne dis pas ça, te connaissant, je suis certaine que tu as géré tes clients à distance ! Paul n’a pas arrêté cet été.

    – En fait non, j’ai laissé le cabinet à Guillaume. Je n’ai pas ouvert un seul mail.

    – Toi ? qui réponds à tes clients 24 heures sur 24, même sous la douche depuis que les smartphones sont étanches ?

    Je reste silencieuse. Je ne suis pas certaine de me reconnaître dans cette description. Il est étanche mon smartphone ? Si j’avais su !

    Sophie poursuit, imperturbable.

    – Tu dois être contente de reprendre le travail. On essaye de déjeuner bientôt ? Il faut que je te raconte mes dernières acquisitions, et puis la rénovation de l’appartement, et je dois absolument te parler du stage de pré-rentrée de Coralie, sans compter la promotion de Paul… et est-ce que je t’ai dit que Nicolas s’est mis au kayak des mers ? Il est tellement sportif…

    Je n’ai qu’une envie, raccrocher. Pendant que Sophie me raconte ses vacances avec une avalanche de détails concernant ses sorties branchées, ses amis de Toulouse et les dossiers de Paul, mes pensées retournent en Normandie. Est-ce que ma chambre va être relouée immédiatement ? Madame Boulaye et monsieur de Créqui, le nouveau couple de la résidence, seront-ils heureux ? Que fait Christian, le jeune homme à tout faire, avec lequel j’ai tellement aimé échanger ? Quel est le menu de la semaine prochaine ? Est-ce que Charlotte est déjà levée ? Charlotte de Sèze… elle restera ma pensionnaire préférée, sans doute parce que je trouve extraordinaire de garder ce côté espiègle à près de 87 ans. Ils vont tous me manquer.

    – Bon, je te laisse Marie, j’ai été ravie de discuter avec toi.

    – Euh oui, moi aussi, à bientôt Sophie.

    Elle met fin à ce drôle de monologue. Sophie voulait me parler d’elle, mais ne s’intéresse pas réellement à moi, mon absence de réponse ne l’a pas dérangée. La véritable communication est rare. Chacun met sa vie en scène et vérifie auprès des autres que la façade est assez belle. J’ai pourtant découvert d’autres relations pendant mon séjour à « La Retraite paisible ». Plus authentiques. Comment vais-je m’en passer ?

    Il est tout juste 11 h 30 lorsque j’ai fini de déballer mes affaires. Je meurs de faim, mon estomac est encore réglé sur les heures de la résidence. Mes parents ne seront pas là avant 13 heures et il faut que je prépare un repas pour cinq personnes. Je ne sais plus comment faire, je n’ai pas cuisiné depuis un mois ! Et le réfrigérateur est désespérément vide. Dans le congélateur je trouve un sachet d’épinards et un sorbet à la fraise. Difficile de se projeter dans un menu gastronomique avec ces ingrédients. Je me sens comme madame Boulaye, qui fait du baby-sitting pour financer son appartement. Elle n’a jamais vu une casserole de près et emmène les enfants au McDo en cachette des parents. J’ouvre un placard, sans grande conviction. Dire que j’adorais mitonner des petits plats pour ma famille. J’avais l’âme d’un chef étoilé ! Bon d’accord, spécialisé dans le trio féculents : pâtes, riz, semoule. Du jamais vu à la résidence. Là-bas j’ai pris l’habitude de me faire entretenir. À moins de m’adjoindre les services d’un majordome, je vais devoir me remettre aux fourneaux. Pour aujourd’hui, je vais faire livrer des sushis. Ensuite j’aviserai. Mon portable sonne à nouveau. C’est mon fils, Gaëtan.

    – Allo maman, on arrive dans quinze minutes. Tu vas bien ? On mange quoi ?

    On mange quoi ? J’avais oublié cette petite phrase, qui a la capacité de transformer en furie la mère de famille la plus équilibrée ! Je devrais peut-être prendre l’habitude d’afficher le menu détaillé de la semaine dans la cuisine, comme à la résidence.

    – Des sushis mon chéri, avec une salade de chou et la sauce que tu aimes (enfin, dès que j’aurai passé commande).

    – Ah cool, j’ai hâte !

    – De voir ta mère ou de manger ?

    – Les deux mamans, tu as perdu ton humour pendant ton mois bizarre ?

    – Alors ce n’était pas un mois bizarre…

    – Oui oui, maman, on se voit dans pas longtemps, je te laisse.

    Ces adolescents sont impitoyables ! J’appelle pour les sushis et je fais le tour des lieux. J’erre comme une étrangère en territoire inconnu. Mon appartement est vide. Mon mari est absent, sa mission longue durée à l’étranger a été prolongée. Il est ingénieur dans l’industrie pétrolière et reste souvent en pleine mer, sur des plates-formes de production. Les communications même par téléphone ou email sont difficiles. Au fil des années, nous avons pris l’habitude de ces éloignements de plusieurs mois avec très peu de contacts. Cette fois, je me rends compte que cela ne me dérange pas autant que je le redoutais avant son départ. Je me sens un peu honteuse de penser davantage à Christian qu’à lui mais ce sont de simples pensées que je chasse vite de mon esprit.

    J’ai intérêt à m’acclimater très rapidement à mon nouvel (ancien) environnement, lundi je dois être opérationnelle. Guillaume m’a appelée juste après Sophie. Il a géré mon cabinet pendant un mois et est heureux de retrouver un soutien pour la négociation qui se termine la semaine prochaine, en plein mois d’août : le rachat d’une maison de retraite par un fonds d’investissement que nous représentons. Nous avions commencé par réaliser un audit des Ressources humaines avant mon départ à la retraite… pur hasard. J’avais une vision plutôt négative de la vieillesse et de ce type de structures. J’ai bien changé. Je préférerais représenter la maison de retraite plutôt que ses acheteurs, même si ce sont mes clients. Mais j’ai toujours travaillé pour eux. Ils m’ont suivie lorsque j’ai créé mon propre cabinet. Que reste-t-il aujourd’hui de la technicité, de la capacité de travail et de négociatrice qui les avaient convaincus ?

    – Mamaaan !

    Adèle se précipite dans mes bras. Je n’avais pas entendu la porte d’entrée. Je la serre fort contre moi.

    Elle pose son sac en vrac dans l’entrée.

    – Il reste plein de vêtements à laver maman, je préférais que ce soit toi plutôt que Mamie. Je suis contente de retrouver ma chambre et mon piano.

    – Bonjour maman, tu n’as pas grandi.

    – Bonjour mon chéri.

    – J’ai posé Bobby dans la cuisine et mon sac devant la machine à laver. Tu gères, gentille maman ?

    Mes parents ferment la marche. Ils me trouvent bonne mine. Ils ne peuvent pas rester, ils repartent en voyage dès demain et doivent préparer leurs bagages. Je ne suis pas prête de leur rendre visite à la résidence, j’y habiterai certainement avant eux !

    Mes enfants s’enferment dans leur chambre, ils me raconteront leurs vacances pendant le déjeuner. Bobby a déjà disparu. Le livreur est en retard. Je regarde la montagne de linge et je soupire. J’avais oublié les basiques de la femme moderne, les TCM² : travail, cuisine, ménage et machines. En même temps, je suis heureuse d’avoir encore du linge à laver. Mon fils a 18 ans, à la rentrée il partira à Montpellier et je regretterai de ne plus pouvoir alimenter ma petite entreprise de blanchisserie avec ses kilos de

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