Discover millions of ebooks, audiobooks, and so much more with a free trial

Only $11.99/month after trial. Cancel anytime.

Chronique égocentrique d'un vieux gugusse épargné par LE VIRUS: Tome 1 : Mars-juillet 2020
Chronique égocentrique d'un vieux gugusse épargné par LE VIRUS: Tome 1 : Mars-juillet 2020
Chronique égocentrique d'un vieux gugusse épargné par LE VIRUS: Tome 1 : Mars-juillet 2020
Ebook380 pages4 hours

Chronique égocentrique d'un vieux gugusse épargné par LE VIRUS: Tome 1 : Mars-juillet 2020

Rating: 0 out of 5 stars

()

Read preview

About this ebook

La « chronique égocentrique » d’Enrico Rhôna n’a aucune prétention scientifique ! Plus modestement son récit reflète la vision de cet événement historique que fut le confinement par un retraité curieux et espiègle, vissé à sa radio et collé à sa télévision ou à son smartphone quand il n’était pas plongé dans la lecture des journaux quotidiens ou des magazines. Jour après jour jusqu’au 11 mai, terme officiel de « l’épreuve », il a donc rédigé son bulletin de santé mentale entre deux promenades dûment autorisées par le Gouvernement. L’expérience fut d’autant moins pénible qu’il réside en bord de Méditerranée et qu’il a eu la chance d’être épargné par l’horrible « détresse respiratoire ». C’est toujours le cas et c’est pourquoi en mettant le point final provisoire à son journal, rigoureux sur les faits et malicieux dans leur interprétation, il a pensé qu’il pourrait être partagé. Que des lecteurs s’y retrouveraient au fil des pages et que, d’indignations légitimes en digressions surréalistes, ils en apprécieraient autant le bon sens que le non-sens…
LanguageFrançais
Release dateJul 27, 2020
ISBN9782312074962
Chronique égocentrique d'un vieux gugusse épargné par LE VIRUS: Tome 1 : Mars-juillet 2020

Read more from Enrico Rhôna

Related to Chronique égocentrique d'un vieux gugusse épargné par LE VIRUS

Related ebooks

General Fiction For You

View More

Related articles

Reviews for Chronique égocentrique d'un vieux gugusse épargné par LE VIRUS

Rating: 0 out of 5 stars
0 ratings

0 ratings0 reviews

What did you think?

Tap to rate

Review must be at least 10 words

    Book preview

    Chronique égocentrique d'un vieux gugusse épargné par LE VIRUS - Enrico Rhôna

    cover.jpg

    Chronique égocentrique d’un vieux gugusse épargné par LE VIRUS

    Enrico Rhôna

    Chronique égocentrique d’un vieux gugusse épargné par LE VIRUS

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Les droits d’auteur de cet ouvrage seront intégralement versés à l’Institut Pasteur pour la recherche médicale.

    Illustration de la couverture : Iximus de Pixabay (DR)

    © Les Éditions du Net, 2020

    ISBN : 978-2-312-07496-2

    À toutes les victimes directes ou indirectes

    du virus Covid-19, à leur famille et leurs amis.

    À tous les soignants

    et à toutes les personnes

    qui par leurs compétences,

    leur courage et leur générosité

    ont diversement contribué à lutter

    contre la pandémie du coronavirus.

    À tous mes proches qui ont accompagné

    avec patience et tendresse mon confinement

    « L’humour renforce notre instinct de survie

    et sauvegarde notre santé d’esprit »

    Charlie Chaplin

    « L’humour est presque

    toujours la colère maquillée. »

    Stephen King

    Prologue dans le strict respect de la distanciation éditoriale

    Je n’ai aucune compétence médicale, et le 11 mai 2020 je n’avais toujours pas été infecté par le Covid-19. Dieu soit loué, s’il existe ! La logique voudrait donc, pour ne pas ajouter à la panique et à la confusion ambiante, que je m’abstienne de donner mon avis sur cette terrible et inédite pandémie qui en un trimestre a provoqué de par le monde la mort de plus de 400 000 personnes si l’on veut bien se contenter pour l’heure des chiffres officiels. C’est mon cas, car je ne suis pas du genre à voir le mal partout ni à déplorer en permanence « qu’on nous cache tout »…

    Dès lors, si je n’ai pas l’esprit contestataire et l’âme noire, pourquoi ne pas rester sagement dans la majorité silencieuse et « confineuse » ? Pourquoi vouloir ajouter une « chronique égocentrique » a tout ce qui a déjà été dit, écrit et déclaré par d’éminents épidémiologistes, d’opiniâtres urgentistes, de courageuses infirmières et par tous les autres soignants ou non-soignants qui ont permis de gagner « la guerre sanitaire » ? Un infini et sincère « merci » eut suffi !

    Oui, mais voilà… Pour méritants qu’ils soient tous ces fantassins masqués des hôpitaux, ces soldats de l’ombre des services publics ou des commerces vitaux, tous s’ils ont été acteurs de la tragédie, en première, deuxième ou troisième ligne, n’en ont pas été les spectateurs lointains parfois déboussolés et souvent stupéfaits. Leur vision au plus près de la pandémie sera précieuse aux historiens qui, demain ou après-demain, relateront cet épisode marquant de l’histoire de l’Humanité, mais les témoignages de ces milliers de sauveteurs, professionnels ou bénévoles, volontaires ou réquisitionnés, ne permettront pas de peindre la totalité de la fresque restituant la bataille déjà légendaire contre le coronavirus. Se borner à la seule représentation de ces héros reviendrait à se priver d’un arrière-plan peuplé par les individus de mon acabit, admiratifs certes mais surtout inactifs et parfois dubitatifs. Or des citoyens de mon genre il y en a eu des millions (probablement 90 % de la population française) et tous ont traversé cette période d’apeurement et de confinement avec des sentiments divers. Certains louables, d’autres moins…

    C’est donc pour fournir aux historiens, aux sociologues et aux philosophes désœuvrés ce « ressenti d’un anonyme » qui leur permettra de coloriser le fond de leur tableau que j’ai décidé – très immodestement – de leur livrer ce journal des plus banals qui soient. En m’interdisant de le corriger ou de le récrire à postériori pour lui conserver sa spontanéité et garantir sa sincérité. Au risque de laisser traîner, au fil des pages, quelques « informations » qui s’avèreront finalement erronées et d’autres stupidités plus ou moins assumées.

    Avec la seule prétention de ne faire entendre qu’une timide voix parmi des milliers d’autres qui s’exprimeront sur le sujet, ce livre de bord d’un immobile relate donc naïvement la soixantaine de jours de la vie d’un sexagénaire qui a passé son temps à respecter les consignes gouvernementales, à écouter les « sachants » à la radio, à les regarder s’étriper à la télé, à lire leurs digressions plus ou moins futuristes dans les journaux et les magazines… Et accessoirement à faire du vélo ou de la marche, voire des confitures, en attendant impatiemment que la triste plaisanterie de la pandémie soit la plus courte possible ! Étrange printemps dans la vie d’un homme qui a en vu éclore beaucoup mais qui n’a jamais trouvé, vers la mi-mai, les jasmins si enivrants, les cerises si juteuses, les hirondelles si graciles. Et si bienvenues…

    Carnon-Plage, le 11 mai 2020

    JEUDI 5 MARS 2020

    « INEXORABLE », LE PRÉSIDENT A BIEN DIT « INEXORABLE » !

    Pour être totalement honnête avec les rares survivants qui tomberont – un jour peut-être ? – sur ce journal approximatif d’un hypocondriaque moyen j’ai commencé à tendre une oreille tremblante aux médias qui nous bassinaient depuis quelques semaines avec les Chinois bouffeurs de pangolins ou de chauves-souris dans la soirée du 5 mars 2020. Ce jour-là le Président Macron a invité une prestigieuse tablée de scientifiques pour nous balancer en guise de dessert que « l’épidémie du Coronavirus était de toute façon inexorable. » Et que s’il avait réuni une petite vingtaine de spécialistes de la spécialité « c’était pour essayer de stopper l’arrivée de l’épidémie, ensuite pour la ralentir. »

    Ah bon, la ralentir simplement ? Même pas l’éradiquer. Pour le chômage, les insultes sur les réseaux sociaux, le racisme des uns, la cupidité des autres et cent autres fatalités qui accablent notre beau pays, on veut bien admettre une certaine impuissance, résignés que nous sommes ! Mais là, se déclarer quasiment incapable de soigner une vague grippe exotique, à ce qu’on nous raconte à longueur d’émissions, il y a de quoi s’interroger. Ce que je commence à faire, me persuadant que si les éminents professeurs de virologie ont su garder leur juvénile esprit de carabins ils n’ont quand même pas osé le trimballer jusqu’au Palais de l’Élysée.

    Bref, il faut prendre l’affaire au sérieux d’autant que cette rencontre entre le Président et les éminents médecins s’est conclue par cet aveu déprimant d’un des participants : « Certains laboratoires travaillent sur de vieilles molécules qui peuvent agir contre ce virus… En revanche il n’y aura pas de vaccin avant de très nombreux mois. » Résumé de la situation après cette révélation désespérante : pendant que les chercheurs vont s’activer à faire leurs fonds des tiroirs et à mélanger leurs éprouvettes, il est implicitement conseillé aux Français de remplir leurs placards ! Vieux réflexes d’une nation qui a toujours la hantise des tickets de rationnement en dépit des sept décennies écoulées depuis la Seconde Guerre mondiale…

    Des chiffres et des êtres No 1

    – 3 281 morts dans le monde 95 265 infections.

    – 7 morts en France, 423 personnes contaminées.

    – 16 cas de contamination en Occitanie. Aucun décès.

    VENDREDI 6 MARS 2020

    MILAN FIGÉ COMME POMPÉI 79 ANS APRÈS JÉSUS-CHRIST ?

    Pour l’instant tout va « presque bien » sous le soleil, mais j’ai quand même eu des insomnies. Il ne fait pas dans la nuance le petit Macron, il fout même carrément les jetons avec son aréopage de toubibs alarmistes. En indécrottable sceptique face aux discours politique j’émets des doutes au réveil pour me rassurer. « Ben t’as tort ! me lance au visage en évitant de postillonner mon premier interlocuteur du vendredi. On entre en guerre et elle va être mondiale ! T’as pas encore compris, abruti ? Cette fois Macron il ne cherche pas en nous enfumer… » Que répondre à ce proche qui n’a jamais été un inconditionnel du sémillant Président mais plutôt un arrogant pourfendeur du « vieux monde » ? Je dois admettre que la Terre entière effectivement commence à tousser. Dramatiquement. Après la Chine, la Corée, l’Irak ce sale virus au nom de clown ou de savant fou est en train de gagner, ou plutôt de perdre, l’Europe. À commencer par l’Italie. Depuis plusieurs jours nos cousins transalpins ne poussent plus la canzonette. Des images affolantes nous parviennent de Rome, Venise, Florence, mais surtout de Bergame ou Milan. La si trépidante cité, poumon économique du pays, semble soudain aussi figée que Pompéi après l’éruption du Vésuve 79 ans après J.-C. « E finita la commedia ! ». Je partage le soupir douloureux et fataliste des interviewés. Un italien triste ça devient vite contagieux…

    Pour de ne pas mourir idiot je me rue sur Le Monde daté de ce même vendredi 6 mars pour dévorer plus particulièrement la page spéciale intitulée « Grippe et Covid-19 : quelles différences ? » La question me paraît d’autant plus pertinente que le profane que je suis a du mal, depuis l’adolescence, avec les appellations médicales et les subtilités qui vont avec. Je suis du genre à tout confondre ou à tout mélanger, l’arthrite et l’arthrose par exemple… Or donc, précise l’article dans son sous-titre : « Au-delà des symptômes, identiques, plusieurs critères distinguent les virus grippaux du nouveau SARS-Cov-2. » Aïe ! ça se complique avant d’aller plus loin dans la lecture : nous sommes donc partis du Coronavirus pour passer en un éclair dialectique au Covid-19 et nous voilà déjà possiblement envahis par le SARS-CoV2. L’ignorance en matière de santé évite sûrement le stress, mais n’est pas belle à afficher… Alors il faut aller à l’essentiel, d’abord et surtout aux risques de mortalité que les experts appellent « taux de létalité ». Le nom ne fait rien à l’affaire et d’après les données rapportées par l’Office Mondial de la Santé-Chine ce taux se situerait globalement à 3,4 % avec des variations entre 2 et 4 selon les régions. Du côté de Wuhan, où l’épidémie a démarré, ce doit être un tantinet plus élevé, mais on ne saura jamais. Ce chiffre restera probablement aussi mystérieux que les ingrédients fourrés dans les « nems » de certains restaurants asiatiques de ma connaissance. Passons et espérons me dis-je égoïstement, le taux est faible tu devrais y couper. Mais je me ravise en lisant quelques lignes plus loin que la bonne vieille grippe des familles touche chaque année en France entre 2 et 6 millions de personnes et provoque en moyenne 10 000 décès. Ce qui correspond à un taux de létalité de 0,17 % à 0,5 %, bien plus bas que le 3,4 % annoncé pour la nouvelle bestiole expédiée innocemment par les postmaoïstes. Sans vouloir chinoiser sur les pourcentages, cette supériorité mortifère du corona sur notre grippe saisonnière part pour me gâcher le week-end. À moi comme à d’autres j’imagine qui vont être bombardés d’informations, souvent contradictoires ou partielles, par les chaînes d’info en continu, les radios et les réseaux sociaux et ne sauront plus à quel saint se vouer. Je n’en vois pourtant qu’un : Saint-Roch himself !

    Mais en attendant de l’invoquer pieusement dans les meilleurs délais et d’en expliquer la raison à tous les mécréants, je jette un dernier regard sur cette page pédagogique du Monde dont la moitié supérieure, au-dessus du fameux article qui m’a déniaisé, est occupée par une vue au microscope du coronavirus. C’est toujours instructif de voir à quoi ressemble son ennemi par-delà la sombre réputation qui le précède. Alors quelle gueule il a l’immonde ? Rien d’effroyable à priori : quatre boules rougeoyantes auréolées de jaunes sur un fond noir. À rapprocher des clichés célestes que l’on peut voir sur Internet si on zoome sur un coin de la voie lactée ou sur une galaxie plus lointaine. Marrante la similitude.

    Des chiffres et des êtres No 2

    – Plus de 3 400 victimes dans le monde, dont 3 000 en Chine. La maladie est présente dans 85 pays au moins.

    – 9 morts en France. 613 cas de contamination recensés.

    DU SAMEDI 7 AU MERCREDI 11 MARS 2020

    UNE NOUVELLE PIÈCE À L’AFFICHE :

    « EN ATTENDANT CORO… »

    Je rentre comme tout le monde dans un tunnel d’incertitudes. Et, comme redouté, le week-end est gâché par les premières mesures de protection qui impactent la vie normale. À mon modeste niveau, ma participation au Printemps des Poètes au centre-ville de Montpellier, le dimanche 8, est annulée. La littérature s’en remettra, mais comme le thème choisi cette année était « le courage », je considère ce forfait comme une défaite morale. Plus grave, dans le département voisin de L’Aude les écoles, le collège et le lycée ont été fermés le lundi soir à Quillan à la suite de la détection de 11 cas de coronavirus dans ce village de 3 200 habitants. Le concept de « Corona-vacances » va vite faire des ricochets alentour. Et ne fera pas la joie de tous…

    La liste des manifestations suspendues ou reportées, qu’elles soient sportives, culturelles ou associatives ou commerciales, commence à s’étoffer sérieusement. Les organisateurs subissent ce « supplice chinois » en craignant pour leurs finances. Seuls les regroupements de moins de 1 000 personnes sont désormais autorisés. Adieu Zénith, Palais des congrès, Parc des Princes et autres Agora ! Même la mer est mise aux arrêts, c’est dire ! La sixième édition « d’Escale à Sète », qui rassemble chaque année les plus illustres navires du monde, attirant sur les quais chers à Brassens plus de 300 000 personnes, est purement et simplement envoyée par le fond sur ordre du Préfet. S’il fallait un fait pour se convaincre que nous sommes en train de prendre l’eau, celui-là n’est pas le moins symbolique.

    La plaisanterie est facile et ne doit pas faire rire au plus haut niveau où les contrôles sanitaires se multiplient. Jusqu’au sein du Gouvernement puisque le ministre de la Culture Franck Riester, déclaré « positif », se voit contraint de travailler de chez lui. Tout comme le directeur de cabinet du Président de la République, Patrick Strzoda. Bref, ça craint de plus en plus pour rester dans le langage courant. Si même à l’Élysée on peut être contaminé… Les anti-élites seront les seuls à s’en réjouir, mais tout de même. Personne ne peut donc être épargné et « ça » se rapproche. Est-ce pour cela que je me sens désormais comme les personnages paumés de Samuel Beckett, Estragon et Vladimir, qui s’en trop savoir pourquoi ni comment attendent un certain Godot. Moi c’est Coro. Même sonorité, même absurdité.

    Des chiffres et des êtres No 3

    – 33 morts en France, 1 784 de cas de contamination confirmés.

    – 90 personnes contaminées en Occitanie dont 16 dans l’Hérault.

    JEUDI 12 MARS 2020

    LE PANGOLIN, CET INCONNU

    ENTRE L’ORYCTÉROPE ET LE TATOU

    En dépit de la tension autour de moi et qui monte dans tout le pays je vaque à mes occupations, sans me soucier de l’hypothétique fin du monde, plus techniquement baptisée « effondrement de la civilisation » par les collapsologues récemment sortis des « cercles bien informés ». Il faut dire que ma nature me porte à rester serein quand je ne comprends pas toutes les données d’un problème. Avec le coronavirus je suis servi au-delà du raisonnable. Les questions les plus basiques me viennent sans que je ne puisse m’en ouvrir à mon entourage de peur de passer au mieux pour un analphabète malgré mon bac +2, et au pire pour un « bourrin ». Seule Wikipédia peut m’éclairer sans me mettre la honte pour reprendre l’expression des adolescents hyperconnectés. Question No 1, quelle est vraiment la différence entre une épidémie et une pandémie ? Ça paraît bête, mais je l’ignore malgré mon âge avancé qui m’a fait connaître par procuration – et de loin heureusement – le SIDA, la crise de « la vache folle », la grippe H1N1, le SRAS, le virus Ebola et pour finir provisoirement le chikungunya… Belle brochette, non ? Malgré ce défilé je ne m’étais jamais penché sur la question sémantique qui sépare une épidémie d’une pandémie. Donc SOS inculte, c’est parti pour Wiki : « Une épidémie désigne l’augmentation rapide de l’incidence d’une maladie en un lieu donné sur un moment donné, sans nécessairement comporter une notion de contagiosité. »

    Bien, je m’en doutais un peu. Et l’autre alors ?

    « Une pandémie (du grec ancien πᾶν / pãn tous, et δῆμος / dễmos peuple) est une épidémie présente sur une large zone géographique internationale. Dans le sens courant, elle touche une part particulièrement importante de la population mondiale. Les pandémies surviennent lors de déséquilibres majeurs liés à des modifications sociales et environnementales au cours de l’histoire (révolution agricole, guerres et commerce, voyages et grandes découvertes, révolution industrielle et empires coloniaux, mondialisation…). Les conséquences d’une pandémie non maîtrisée peuvent être très importantes, comme cela a été le cas de la peste noire en Europe et en Asie, où elle a tué en quelques années des dizaines de millions de personnes et a eu un fort impact sur la démographie, ou, plus récemment, avec l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) qui touche sévèrement l’Afrique subsaharienne. Au XXIe siècle, la surveillance et le contrôle d’une pandémie reposent en premier lieu sur une coopération internationale. »

    Volontairement j’ai relevé plus de « détails » dans cette seconde notice, car j’ai vite senti qu’elle collait parfaitement avec notre souci. Tout y figurait ou presque, seules manquaient les solutions les plus efficaces ou les plus répandues pour se sortir de ce genre de bourbier infecté. Mais pour faire bref l’épidémie touche une zone géographique bien précise et limitée alors que la pandémie peut se répandre partout, se payer la Terre entière ! La France et ma région bénie, l’Occitanie ! La menace se précise.

    Seconde question cruciale pour moi, d’une naïveté affligeante : « C’est quoi un pangolin ? » À ma connaissance, qui est certes mince en matière de zoologie, cet animal ne court pas nos bosquets ni nos rivages. Ou alors il est minuscule, indécelable à l’œil nu pour le profane. Première surprise : si je comprends bien l’introduction de la notice il y a deux sortes de pangolins ; les « modernes » et forcément les « anciens » qui, en la circonstance, ne nous intéressent pas plus que nos papys et mamies dans les maisons de retraites, ingrats que nous sommes. Mais lisons ce texte riche d’enseignements sur cet inconnu qui circule sous une fausse identité puisqu’en fait il se nomme « Manidés ». De quoi entamer la confiance sans pour autant lui faire d’emblée un procès d’intention.

    Instruisons-nous donc sans préjugés : « Les Manidés (Manidae) sont une famille de mammifères pholidotes (les pangolins) regroupant tous les pangolins modernes avec toutes les espèces actuelles. Les pangolins actuels (du malais pengguling : enrouleur) ont un régime alimentaire insectivore et leur corps allongé est en grande partie recouvert d’écailles, ce qui leur vaut d’être aussi appelés fourmiliers écailleux. Ils vivent dans les régions tropicales et équatoriales d’Afrique et d’Asie du Sud-Est. Les pangolins sont particulièrement ciblés par les braconniers. Ils voient leurs populations s’effondrer et beaucoup d’espèces sont classées comme espèces en danger critique d’extinction. »

    Je reprends ma respiration, me demandant si ce « fourmilier écailleux » ne serait pas en train de nous rendre la monnaie de notre pièce. Nous le pourchassons sans répit, il a donc décrété l’opération « vengeance sans pitié » ! Je vois déjà le titre du film, du blockbuster que préparent les producteurs d’Hollywood « La vendetta du pangolin ». J’en frissonne à l’avance et poursuis ma lecture du CV de la nouvelle star.

    « Le pangolin possède des similarités extérieures avec l’oryctérope et le tatou, en plus d’être comme eux myrmécophage. Selon les espèces, le corps, brunâtre et allongé, mesure entre 30 et 80 cm de long. Il est prolongé par une queue parfois plus longue encore. Le pangolin géant, le plus grand, pèse jusqu’à 35 kg et mesure 1,5 m. La tête est étroite et allongée. Les pattes, courtes, se terminent par cinq doigts griffus. Les écailles, entre lesquelles poussent quelques poils, s’imbriquent pour recouvrir les surfaces supérieures et latérales du corps, queue comprise ; seuls le museau, le ventre et l’intérieur des pattes en sont dépourvus. La langue est très longue et collante, elle mesure jusqu’à 30 cm chez le pangolin géant. Comme le montre leur squelette, les pangolins sont plantigrades. Par ailleurs, les espèces terrestres pratiquent la bipédie comme principal mode de locomotion, une occurrence rare au sein des mammifères. »

    Il en a des particularités cet acrobate, et pas des moindres ! Qu’il soit resté aussi longtemps ignoré des Occidentaux omniscients que nous prétendons être m’épate. Soit le pangolin est très malin, soit nous sommes trop méprisants à la différence des Asiatiques qui aiment le cuisiner depuis des siècles et lui trouvent mille vertus gustatives. Il faut dire que la Pangolin lui-même a un régime alimentaire plutôt varié et sain sur le plan calorique, car « le pangolin se nourrit essentiellement de fourmis et de termites, mais aussi d’autres invertébrés grâce à sa langue visqueuse sur laquelle les insectes restent collés. Il fouille les termitières, les excréments d’éléphant, les feuilles à terre, les bases de troncs, l’herbe et les buissons à la recherche de ses proies. »

    Rien à redire d’anormal ou d’exceptionnel sur le plan nutritif, ni comportemental du reste. On connaît des humains qui sont bien pires. « Le pangolin est généralement nocturne et reste à l’abri durant la journée, mais certaines espèces sont plutôt diurnes. Il peut passer de 12 à 20 % de son temps à se nourrir selon l’habitat. Les espèces terrestres creusent un terrier et les espèces arboricoles – tel le pangolin à petites écailles – utilisent leur queue pour grimper et s’enrouler autour des branches. Leur vue médiocre est compensée par un bon odorat et une ouïe fine. En cas de danger, à l’instar du tatou, le pangolin rabat sa tête entre ses pattes antérieures et s’enroule sur lui-même. Il peut blesser l’attaquant en contractant ses puissants muscles afin de hérisser ses écailles. Le pangolin étant solitaire, le mâle et la femelle ne se rencontrent que pour s’accoupler. La femelle donne généralement naissance à un seul petit, dont les écailles durcissent après quelques jours. Lors du déplacement, les petits s’accrochent sur le dos ou à la queue de leur mère. Les pangolins peuplent les forêts et les savanes des régions tropicales et équatoriales d’Afrique et d’Asie du Sud-Est. Ils préfèrent les sols sableux ou terreux dans lesquels ils peuvent creuser afin de trouver leur nourriture. »

    Je considère que j’en sais assez pour une première rencontre. Mais le fait qu’il soit victime d’un délit de « sale gueule » et par-dessus le marché source de profit m’incite à poursuivre. « Les pangolins font l’objet d’un braconnage intense à destination des marchés de médecine traditionnelle du Sud-est asiatique (Chine, Thaïlande, Cambodge, Inde, Malaisie, Birmanie ou Vietnam), et seraient les mammifères les plus menacés au monde par le braconnage et le commerce illégal. En Chine, manger du pangolin comme gibier était supposé soulager les rhumatismes ; son sang était supposé favoriser la circulation sanguine et inhiber l’obstruction méridienne ; sa bile soignerait la vue et diminuerait l’irascibilité (feu du foie). Il est aussi chassé pour ses écailles qui font partie de la pharmacopée traditionnelle chinoise. Pour ces raisons le pangolin de Chine est au bord de l’extinction, ce qui menace indirectement la survie de tous les autres pangolins du monde. Le pangolin est un des seuls mammifères quasiment impossibles à élever en captivité, pour des raisons liées à son alimentation, à sa santé et à son comportement. Dans certaines tribus d’Afrique centrale, le pangolin occupe une place symbolique particulière et est l’objet de chasses rituelles. Et dans certains pays d’Asie, le pangolin est supposé augmenter la virilité. Il est aussi censé favoriser la santé des femmes allaitantes, mais ces effets n’ont jamais été prouvés et ne sont étayés par aucune justification. »

    Nous y voilà, le pangolin mieux que le viagra ! Et tout ce génocide parce que dans les pratiques médicales ancestrales asiatiques, les écailles de pangolin ont la réputation d’avoir des vertus curatives. Cette réputation est évidemment infondée, car leurs écailles sont simplement constituées de kératine, comme les cheveux ou les ongles humains…

    Au vu de la pandémie causée par cette superstition et cette consommation débile de pangolins on se dit que certains sagouins (braconniers et revendeurs) auraient mieux fait de s’arracher les cheveux ou de se mordre les doigts pour alimenter leur sordide trafic.

    Reste à éclaircir la troisième question qui me taraude afin de mieux comprendre pourquoi le pangolin est devenu le suspect numéro 1 de la planète meurtrie. Sur ce point la recherche scientifique en est pour l’heure réduite à des suppositions, mais il semble bien que la chauve-souris soit impliquée et se soit servie du pangolin comme « possible hôte intermédiaire ». « Le 7 février 2020, indique Wikipédia, l’université d’agriculture de Chine du Sud a annoncé qu’un séquençage du virus trouvé chez des pangolins montrait qu’il était homologue à 99 % à celui du virus SARS-CoV-2 provoquant la maladie dite Covid-19. Le pangolin aurait pu servir d’espèce réservoir ou hôte entre la chauve-souris et l’homme,

    Enjoying the preview?
    Page 1 of 1