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Les Fomenteurs de l'Ombre: Prophécy
Les Fomenteurs de l'Ombre: Prophécy
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Ebook129 pages1 hour

Les Fomenteurs de l'Ombre: Prophécy

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Dernier volet, dernière étape : Félicia s’était plainte du sort qu’elle avait réservé à Franz, ce mensonge qu’elle croyait habile et qui n’était qu’un masque de plus. Se voir comme cette mère qu’elle n’était pas, pour obéir pleinement à Sœur Ilana. Franz, amoureux de cette jeune fille, Valentine, pour laquelle il avait intimement renoncé au doux rêve de partir. Charles, qui avait épousé la cause de Stanislas, au point de risquer sa propre vie pour venir en aide à son ami d’enfance. Sagesse, cette vieille dame mystérieuse, dont on ne sait pas si, rester au cœur de cette ville de complots, suffit à nourrir ses ambitions. Et puis, tous les autres. Ceux dont on ne voit pas réellement les contours malsains, mais qui semblent garnir le tableau édifiant d’une Allemagne comme futur territoire d’empire diabolique.
LanguageFrançais
Release dateNov 22, 2017
ISBN9782312057187
Les Fomenteurs de l'Ombre: Prophécy

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    Les Fomenteurs de l'Ombre - Philippe Laguerre

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    Les Fomenteurs de l’Ombre

    Philippe Laguerre

    Les Fomenteurs de l’Ombre

    Prophécy

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Illustration de la couverture :  Julian Bocahut.

    © Les Éditions du Net, 2017

    ISBN : 978-2-312-05718-7

    Avant-propos

    Puisque les guerres intestines sont souvent initiées par des chefs sans noms. Puisque l’obscurité masque les intentions selon Nietzche, les parcours qu’endurent les personnages à ce stade de la narration semblent éloigner considérablement les acteurs de leurs buts respectifs. Une part de hasard est toujours détentrice de mystère, dans le cheminement qu’il suppose. Mais la valeur et la quête proposée pour chacun des personnages sont aussi sous-tendues aux aléas d’un climat social délétère. La société allemande de l’entre-deux guerres nourrit ses espoirs et vit frontalement les catastrophes sociales dans un refus de la nostalgie. C’est peut-être pour cela que certains hommes se sont levés dans l’espoir de rétablir un semblant de dignité. Mais ce n’était qu’un leurre. L’histoire nous amène à penser que cette population allemande décide contre toute attente, à pérenniser une situation catastrophique dans laquelle elle se retrouve au cœur : chômage, précarité, augmentation du prix de l’alimentaire. Elle attend patiemment que le gouvernement prenne des mesures, plutôt que de lui préférer certaines pratiques : des célébrations organisées dans un luxe dont il a conscience, mais qu’il ne désire plus intimement voir. C’est un éloge de la fuite au quotidien, un vaste mélange dans lequel elle se vautre sans la moindre retenue, contrainte de voir ce reflet de l’échec. La honte d’appartenir au peuple des vaincus. Un autoportrait qui exclurait définitivement cette volonté d’aller plus loin. De conditionner les nouvelles générations dans une réussite dont elle serait digne. L’amour dans tout ça : Félicia y avait gouté finalement. Elle s’était plainte du sort qu’elle avait réservé à Franz, ce mensonge qu’elle croyait habile et qui n’était qu’un masque de plus pour ne pas voir la honte s’abattre sur elle. Se voir comme cette mère qu’elle n’était pas pour acquiescer au dur labeur infligé par Sœur Ilana. Franz lui-même amoureux de cette jeune fille, Valentine, pour laquelle il avait intimement renoncé au doux rêve de partir, afin d’entreprendre une carrière loin de ces heurts perpétuels entre factions, et la peur qui émanait de son foyer en voyant sa pauvre mère se débattre pour subsister. Charles, qui avait épousé la cause de Stanislas, au point de risquer sa propre vie pour venir en aide discrètement à son ami d’enfance, Franz, puis dans un sursaut, réussir à fuir les S.A. et leurs plans diaboliques. Sagesse, cette vieille dame mystérieuse, dont on ne sait pas si rester au cœur de cette ville de complots suffit à nourrir ses ambitions, ou témoigner d’un réel attachement pour la condition humaine de ses concitoyens ? Et puis, tous les autres. Ceux dont on ne voit pas réellement les contours, mais qui semblent garnir ce tableau édifiant d’une quête pour le pouvoir absolu sur une nation qui cherche un second souffle.

    La politique paisiblement se meut dans une transformation, une militarisation des esprits, où la technologie balbutiante et les nouvelles découvertes médicales pourraient enfanter conjointement cet être suprême qui pourrait unir dans ses dons si particuliers, une population en déshérence, recherche ce messie capable de redresser un pays. D’une voix, faire entendre cette générosité qui ne demande qu’à s’émanciper de cette noirceur.

    Pourtant, les jeunes sont réceptifs à ces discours extrémistes. Ils boivent les paroles de ces chefs syndicalistes, de ces prédicateurs de rues accolés à sauvegarder des intérêts dont ils sont les seuls à déceler la présence. Félicia, sur ce quai de gare en est consciente. Elle regarde aux alentours comme une seconde nature, si l’expérience des leçons apprises ne lui seraient pas d’un renfort certain. Cela nous ramène à l’angoisse qu’elle ressent en cet instant. Présumée morte, sera-t-elle capable de rejoindre cette mère qui l’abandonna tantôt pour d’obscures raisons ? Son enfance laissée à la seule volonté de cette représentante d’orphelinat qui connaissait pourtant son passé. Elle était apparue comme la solution à un problème crucial. Aujourd’hui, elle avait essayé de tuer celle qui semblait être capable de lui succéder en tous points. Peut-être par peur de la voir prendre plus de place qu’elle n’avait voulu lui en octroyer ? Se révolter lui était impossible, tant elle avait appris à suivre les règles édictées. À présent, elle se sentait forte d’avoir survécu…

    Ce livre est dédié aux bonnes volontés qui n’ont pas pu éviter le pire. À toutes nos mères et nos pères qui ont vu leurs proches, leurs amis, s’engager dans un projet de résistance tout aussi salutaire que courageux. Le mal rôde encore.

    Philippe Laguerre

    Chapitre I

    La brume au loin laissait supposer que la micheline n’allait pas tarder à démarrer. Son périple allait l’amener jusqu’à Bruxelles. De là, elle pourra prendre une correspondance pour Calais. Puis l’Angleterre, l’Ecosse, jusqu’à Édimbourg. Des traces de celles dont elle n’en avait plus, ressortiront sans doute. Un mysticisme qui semblait s’apparenter à un vieux rêve d’enfant. Sa mère dont elle a toujours eu besoin intimement ne l’attend pas. Elle s’est terrée après une affaire non moins retentissante dans toute la région, mais ce n’est pas là son propos : elle veut absolument en finir avec un espoir fou. Celui même de voir cette mère de l’inconnu capable d’accepter ce qu’elle était devenue, puis la pousser à lui révéler des informations sur la mère supérieure. Qui était-elle auparavant ? Comment a-t-elle construit son empire, ses réseaux ? Allait-elle apprendre de la bouche de son amie, sa mort prématurée ? Elle sait pertinemment que ce qui lui a été révélé, n’aura été que matière à la rassurer sur le choix qu’elle fit. Vivre sa propre expérience avec la charge d’un enfant en bas âge n’était pas de nature à lui permettre d’être libre de ses actes. Cependant, en obtenant des informations sur cette frange obscure, cela pourrait éventuellement lui permettre de revenir plus forte. Plus revancharde que jamais, et peut-être qui sait, jouer un rôle crucial dans cette bataille ?

    Elle respirait à présent, et ce ne sont pas les quelques hommes qui bloquent les rails de son train qui pourraient y changer quoi que ce soit. Elle attend sereinement. Assise sur ce banc, elle retrace les derniers instants passés avec Herbert. Elle commence même à se faire du souci pour lui. Le reverrait-t-elle un jour ? Seul le fruit de ses recherches pourra la ramener vers cette ville. Une vieille dame assise près d’elle. Sa longue blouse, ses sandales défraîchies et son chapeau émoussé ne font que révéler la pauvreté dans laquelle elle se trouve. Des mitaines noires et au bout, le journal commun de Berlin. Elle grogne plus qu’elle ne s’envoie des invectives. À chaque article, elle semble trouver matière à redire. Au pire, la rubrique nécrologique est la seule qui lui arrache quelques intonations de compassion.

    – Et bien ! Encore une bande de jeunes qui sème la zizanie ! Vous voulez y jeter un coup d’œil ?

    Pas vraiment. Félicia n’a aucune envie de lire ces inepties issues de quelques esprits féconds, complices qui plus est, d’un pouvoir en place laxiste. Mais par pure courtoisie, elle accepte sans hésiter. Un premier article l’augmentation du prix des transports en commun. Une assemblée secrète qui donna lieu à quelques arrestations sur Koenigz-platz. Encore des émeutes dans le quartier sud et soudain, elle découvre un mot griffonné au crayon en bas de la page.

    « Les rumeurs du soir conditionnent les vérités sans lendemains ».

    C’est assez joli. Une phrase poétique que la vieille dame a sans doute annotée pour s’en souvenir. Elle lève la tête afin de s’adresser à cette heureuse et paisible rencontre. Plus personne. Plus aucune âme qui vive d’ailleurs. Au loin, les volutes de fumées s’épaississent. Un quai sans nom, sans bruit, sans clameur. Félicia sent qu’il ne faut surtout pas rester dans les parages. Première impression d’accoutumée : une descente de flics corrompus. Avec le teint blême et les vêtements de fortune, le sac rempli à la hâte, elle suppute sans hésiter que la première interpellation sera pour elle. « Rentrons dans le train ». Ce leitmotiv devient essentiel en l’instant. Elle attrape son fichu, ses affaires. Se dirige vers la voiture en face d’elle. Une main vient l’agripper soudainement, lui intime l’ordre muet de rentrer violemment.

    – Hé ? Qu’est-ce qui vous prend ?

    C’est une petite personne au trois-quart noir, chapeau recouvrant des yeux imperceptibles. Les gants noirs la serrent fortement au point de l’élancer dans le couloir vers le plus proche compartiment. Assise et sans un mot, elle attend que son assaillant se dévoile.

    – Vous n’avez pas peur j’espère ?

    Elle observe un vieil homme trapu, mettre sa valise dans le rangement prévu à cet effet au-dessus de la banquette.

    – Apparemment, vous n’êtes pas encore suffisamment sur vos gardes !

    Félicia sort une lime épaisse qu’elle avait pris soin de ranger dans son sac, et menace à présent le vieil homme.

    – Si vous croyez que cette petite comédie de l’urgence a pu me déstabiliser, apprenez que j’ai été formée à la plus rude des écoles.

    Elle se rue sur lui, et entoure de ses bras la tête de son vis-à-vis qui n’a d’ailleurs pas l’air de s’en plaindre. La pointe dirigée vers la carotide.

    – Et maintenant, je vous donne l’impression d’avoir peur ?

    L’homme se met à rire, tout en repoussant délicatement la main menaçante.

    – Vous savez Félicia qu’il est dangereux de se promener avec un tel ustensile. Ce n’est pas tant que je puisse en faire état auprès des services de la police locale, mais surtout, vous savez pertinemment que les personnes qui sont après vous, n’emploient pas les mêmes

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