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La riposte centriste: Pour une alternative crédible et indépendante
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Ebook204 pages2 hours

La riposte centriste: Pour une alternative crédible et indépendante

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Le Centre en politique est le royaume du « ninisme » (ni de gauche ni de droite, voire ni de gauche ni de gauche) ; un peu à gauche, un peu à droite ; une fois à gauche, une fois à droite ; mais aussi girouette, indécis, ambigu, opportuniste, mou etc. Cette sémantique et ces quolibets peuvent paraitre anodins mais ils décrédibilisent en fait la volonté et la possibilité même d’indépendance du Centre en forgeant des perceptions et des opinions négatives, simplistes et ridicules sur son rôle dans notre paysage politique.

Le Centre doit être une conviction, pas une hésitation. Cette conviction est la volonté inébranlable de créer une troisième voie libérale-sociale, humaniste et démocrate, pro-européenne, pro-peuple et écolo-progressiste qui redonne ses lettres de noblesse à l’engagement politique et à l’action publique. Une voie qui repose sur des idées fortes et porte un projet de société qui se donne pour « mission » d’humaniser le monde de demain.

Avec cet essai, Olivier Nataf et Philippe Dervaux ont l’ambition de démontrer que ce choix volontaire est possible et en proposent les principes directeurs et le cadre programmatique. Ils veulent ainsi motiver ceux qui voudraient bien, mais qui n’osent pas ou n’osent plus y croire, et appellent à une prise d’indépendance intellectuelle et politique du Centre.
LanguageFrançais
Release dateJan 27, 2017
ISBN9782312050096
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    La riposte centriste - Olivier Nataf

    978-2-312-05009-6

    Avant-propos

    Nous opposons alternative à alternance. La première est indispensable, la deuxième nous fait tourner en rond.

    Nous opposons crédible à candide. Le premier doit donner confiance aux citoyens et répondre à leurs craintes, le deuxième est l’image contre laquelle les centristes progressistes doivent lutter.

    Nous opposons indépendance à isolement. L’indépendance est une nécessité, l’isolement pourrait en être la conséquence si on ne s’assure pas avant tout que le peuple est avec nous.

    L’alternative crédible & indépendante est une force dont la France a besoin.

    C’est une méthode, un socle de priorités et d’idées qui, mises ensemble, n’existent dans aucune des formations politiques traditionnelles. Elle va au-delà des solutions d’opposition sempiternelle et abêtissante entre deux camps, ou de distinction par l’agitation, la vocifération et l’extrémisme. Bien plus qu’une alternance, il s’agit donc d’une réelle alternative.

    Elle doit reposer sur du fond, du concret, du simple. Un projet de société moderne qui réponde précisément aux attentes réelles de nos concitoyens et dont la crédibilité sera source de confiance.

    Elle demande du courage, et une volonté de compétition idéologique vis-à-vis du Parti Socialiste (PS) et de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP), car elle doit s’affranchir de ces deux partis majoritaires. Ainsi seulement vaincra-t-elle son isolement pour devenir pleinement indépendante et populaire.

    C’est donc une force unique et libre qui peut s’épanouir au Centre de l’échiquier politique et qui devra s’émanciper à partir des formations centristes existantes et bien au-delà.

    En lisant ces lignes, peut-être vous demandez-vous en quoi cette « offre politique » est unique, et pourquoi elle n’est pas majoritaire puisque si nécessaire.

    Tout le monde le sait bien, le Centre en politique est le royaume du « ninisme » (ni de Gauche ni de Droite, voire ni de Gauche ni de Gauche), « un peu à Gauche, un peu à Droite », « une fois à Gauche, une fois à Droite »… mais aussi « girouette, indécis, ambigu, opportuniste, mou… ».

    Cette sémantique et ces quolibets peuvent paraitre anodins mais sont en fait assassins. Ils décrédibilisent la volonté et la possibilité même d’indépendance du Centre en forgeant des perceptions et des opinions négatives, simplistes et ridicules sur son rôle dans notre paysage politique.

    Le Centre doit être une conviction, pas une hésitation. Cette conviction est la volonté inébranlable de créer une troisième voie républicaine, humaniste et démocrate, qui redonne ses lettres de noblesse à ces termes et à l’action publique. Une voie qui repose sur un projet solide, des idées fortes, et pas simplement parce que les partis en place ne nous conviennent pas.

    Si cet essai n’a qu’une ambition, c’est bien de vouloir démontrer que ce choix volontaire (et donc pas par défaut) est possible, qu’il repose sur des propositions précises et qu’il est animé par des militants qui ne sont pas là par hasard. Il veut aussi motiver ceux qui voudraient bien, mais qui n’osent pas ou n’osent plus y croire.

    Pour cela il faudra bousculer et même renverser les dogmes et appellations péjoratives qui permettent non seulement de caractériser notre position centrale à tort, mais surtout de la dédaigner, la décrédibiliser et la balayer du revers d’un rictus dans les conversations.

    Il faudra aussi lutter contre ceux qui considèrent la notion d’humanisme comme un complément sémantique transparent, utilisé comme faire-valoir par des partis ou des politiciens de Droite qui veulent se donner un semblant de conscience sociale.

    Nous nous engageons à avoir ces discussions une par une s’il le faut, cet essai à la main, pour briser le réflexe binaire, la réflexion bipolaire et le vote bipartite.

    Courage et loyauté, loyauté et courage, il nous en faudra beaucoup. Nous devrons et avons déjà dû accepter de perdre, dans un premier temps, et cent fois sur le métier remettre notre ouvrage. Nous devrons résister, ne jamais cesser d’y croire car la victoire ne dépend que de nous et de notre capacité à convaincre les concitoyens. Nous devrons aussi nous organiser, car ce travail demandera de la précision, de la clarté et de l’efficacité dans nos actions. Les défaites potentielles ne devront pas être dues à notre manque de capacités structurelles ou de planification.

    Ni les institutions de la Ve République, ni le poids de ceux qui clament que l’indépendance du Centre est vouée à l’échec, ne pourront résister au choix des Français si nous savons leur présenter un projet clair, différent, ambitieux, et leur donner confiance en les hommes et les femmes qui seront là pour le porter. C’est pourquoi des personnalités de la société civile, dont nous sommes, doivent être présentes pour cette construction, car elles n’ont rien à craindre des défaites ou du lendemain. Elles ne font pas de la politique leur seule et unique carrière, et s’engageront pour servir le pays pendant un temps donné.

    Si le Centre continue à correspondre, dans l’esprit des citoyens et de certains politiques, à une dispersion des votes de Droite, il ne pourra exister que par défaut, de manière ponctuelle, en fonction du succès ou des échecs des uns et des autres. D’autre part, il ne devra pas porter sur ses épaules la responsabilité de la montée du Front National (FN) en se pliant à des alliances de circonstance pour faire barrage et soutenir des soi-disant votes utiles.

    Utiles à quoi ou plutôt, utiles à qui ?

    Nous affirmons qu’il n’y a qu’un Centre possible, ni Centre-droit, ni Centre-gauche : au Centre.

    À force d’entendre certains politiciens dire tout et n’importe quoi, on finit par perdre le sens de ce qu’ils disent, le sens des mots.

    Nous ne parlons pas pour ne rien dire. Nous disons ce que nous faisons, et faisons ce que nous disons.

    Nous ne prenons pas des postures mais des positions.

    Nous ne nous laissons pas amadouer par les sirènes carriéristes d’un camp ou de l’autre.

    Nous travaillons pour la vérité et l’intérêt général.

    Nous devons la clarté aux français, nous devons mériter leur confiance et expliquer simplement qui nous sommes et le projet que nous portons.

    Nous ne laisserons pas nos détracteurs caricaturer le choix courageux que nous avons pris de faire de la politique autrement.

    Les mots ont un sens, nous le leur redonnerons.

    Nous, centristes démocrates, nous n’utiliserons pas le Centre comme un prétexte mais comme une conviction, car notre indépendance est notre liberté.

    Notre projet de société, l’humanisme, l’homme au centre, ne se revendique pas il se construit ensemble. Nous ne voulons plus de gentils et de méchants, de bons ou de mauvais, d’opposition systématique par un système d’alternance.

    Nous voulons l’alternative, la capacité à dépasser les clivages artificiels de Gauche et de Droite, la volonté d’agir avec pragmatisme et réalisme. L’alternative crédible et indépendante est la riposte centriste dont la France a besoin. C’est notre responsabilité historique pour un changement profond des pratiques et du paysage politique.

    Olivier Nataf

    (Mouvement Démocrate – MoDem)

    Philippe Dervaux

    (Union des Démocrates et Indépendants – UDI)

    Nota Bene, parti pris sémantique : nous avons bien pris acte du changement de nom du parti Union pour un Mouvement Populaire (UMP) pour Les Républicains (LR). Nous choisissons délibérément de ne pas leur octroyer ce droit et de continuer à nous référer à ce parti en tant qu’UMP dans nos pages.

    Le bipartisme et la troisième voie

    LE BIPARTISME EN FRANCE N’EST NI INÉLUCTABLE NI IMPOSÉ PAR LA CONSTITUTION

    Nous entendons trop souvent que le bipartisme est voulu par le mode de scrutin majoritaire uninominal pour les deux grandes élections nationales (présidentielle et législatives) et par les institutions bipolaires de la Ve République. Loin de nous l’idée de prétendre être experts de la constitution, mais nous ne croyons pas en cette fatalité. Le pouvoir dans la Ve République est bien donné par le peuple et pour le peuple, et il est important de ne pas oublier ces principes fondamentaux de notre démocratie, même s’ils sont moqués.

    Certes, une majorité au parlement, notamment à l’Assemblée Nationale, est nécessaire pour gouverner. Certes, l’absence de proportionnelle dans le cadre des élections législatives fait que si les deux premiers partis ont totalisé 65 % des suffrages exprimés en 2007, ils ont pourtant obtenu 86 % des sièges à l’assemblée parlementaire et en 2012, avec 57 % des voix, le PS et l’UMP ont encore réussi à conserver 82 % des sièges{1}.

    On peut aussi constater, à l’inverse, l’existence du bipartisme dans des pays d’Europe du sud (Espagne, Portugal et Grèce) qui fonctionnent pourtant avec scrutin proportionnel, même si l’Espagne rencontre maintenant des difficultés à former un gouvernement de coalition bien que le peuple ait confirmé par une nouvelle élection sa volonté de pluralisme, ou encore en Allemagne qui a un scrutin mixte.

    Le mode de scrutin est donc un élément important et nous tenons à préciser que nous soutiendrions toute mesure qui irait dans le sens du pluralisme, et l’introduction d’une dose de proportionnelle pourrait jouer un rôle catalyseur. Cependant, il nous semble que la question qui se pose est plus large et concerne en particulier les rapports de force qui existent entre l’exécutif et le législatif dans nos institutions. La question de rééquilibrer ce rapport en donnant plus de pouvoir aux parlementaires est tout à fait légitime et se justifie particulièrement face au mouvement des frondeurs qui montre bien que le temps de la « soumission silencieuse » au sein d’un camp au nom de la majorité est révolu. Il faudrait par exemple réfléchir à la composante temporelle présidentielle-législatives qui renforce la logique et le lien entre exécutif et majorité parlementaire. La procédure législative en elle-même, la négociation des projets ou propositions de loi entre le gouvernement, l’Assemblée Nationale et le Sénat, pourrait éventuellement évoluer pour faciliter l’émergence de majorités d’idées plutôt que de voter selon la ligne partisane. Il y a une réflexion importante à mener sur le fonctionnement de nos institutions, et l’instauration de la proportionnelle ou d’une dose de proportionnelle est une idée qui ne saurait résoudre à elle seule ni la question de l’équilibre exécutif-parlement, ni celle du bipartisme{2}.

    Il faut donc identifier d’autres facteurs pour comprendre et agir sur ce qui empêche l’émergence d’une pluralité plus représentative de la diversité de nos sociétés modernes.

    En nous focalisant sur la vie politique plus que sur les évolutions institutionnelles qui dépasseraient le cadre de cet essai, trois éléments clefs nous semblent favoriser le bipartisme en France : l’exposition médiatique, le financement des partis et les négociations d’alliances pré-électorales.

    L’exposition médiatique{3}

    Nous lisons de moins en moins, nous nous informons de plus en plus via Internet, et nous regardons toujours d’abord la télévision. C’est ce que nous disent Sylvain Brouard et Simona Zimmermann dans leur analyse sur « Les pratiques médiatiques des Français pendant la campagne présidentielle 2012{4}. »

    Il faut aussi reconnaître la part non négligeable de consultation Internet qui correspond aux journaux en ligne, qu’ils soient ceux de la presse écrite traditionnelle ou des nouveaux « webzines » (Huffington Post, Rue 89, Mediapart, Atlantico, Le Plus de l’Obs…).

    Malgré la révolution des techniques de l’information, certaines chaines télé et certains programmes en particulier continuent d’exercer une influence importante sur les électeurs : les Journaux Télévisés de TF1 et France 2 à 13 h et 20 h, Des Paroles et Des Actes et maintenant L’Emission Politique de David Pujadas, On n’est pas couché de Laurent Ruquier et sans doute quelques autres. Parmi les quelques analyses que nous avons trouvé sur l’utilisation et l’influence des médias sur les choix électoraux, il manque notamment cette finesse de l’analyse par programme, par émission. L’émission de télévision est relativement passive pour le téléspectateur, même s’il s’agit d’un débat. Par ailleurs, ces débats se font le plus souvent entre une personnalité de Gauche et une de Droite, avec en option un journaliste, analyste ou intellectuel de service. L’information est reçue et sa sélection est imposée par les choix éditoriaux et donc l’importance relative qui est accordée à un parti, un candidat, un événement plutôt qu’un autre. Elle est pourtant le moyen principal d’accès du citoyen à l’information politique, notamment pendant les élections.

    Les principes d’exposition médiatique des politiques en période électorale sont régulés et le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel en est le garant{5}.

    Mais l’exposition médiatique ne se mesure pas qu’en période électorale car l’agenda politique est toujours chargé, l’actualité n’attend pas et les nouvelles chaines d’information en continue ne font qu’encourager l’overdose d’information. Essayons de prendre en considération différentes variables qui peuvent contribuer à la présence dans les médias tout au long de l’année.

    La taille du parti et de son électorat : plus le parti est grand en nombre d’élus et d’adhérents, plus il sera visible notamment dans les périodes dites d’équité. Le PS et l’UMP se gardent toujours la part du lion.

    Le « spectacle » : la capacité de l’homme ou la femme politique à générer de l’audimat. Les « grandes gueules » ou celles qui ont le potentiel maximal de susciter un « clash » qui vont « faire le buzz » seront évidemment sur la liste prioritaire des invités potentiels et récurrents. C’est pourquoi le FN a pu rapidement gravir les échelons de la médiatisation.

    La « présidentiabilité » : pour l’élection présidentielle, nous le disons de celui (ou celle) qui pourrait entrer dans l’habit, celui (ou celle) qui en a l’allure, l’éloquence ou le charisme. Un mélange de physique et de discours qui contribuent à donner une légitimité et même une crédibilité à la candidature.

    L’effet halo : une émission réussie, une polémique qui fait écho, peuvent engendrer un certain nombre d’effets collatéraux dont l’accumulation peut faire

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