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Dans le reflet des sources claires
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Livre électronique243 pages3 heures

Dans le reflet des sources claires

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À propos de ce livre électronique

Dans le reflet des sources claires offre à ses lecteurs un regard à la fois poétique et profond sur 28 remèdes homéopathiques, à travers des portraits et des cas d’enfants. Ce livre n’est pas une théorie sèche, bien au contraire, au travers d’histoires, il nous fait plonger dans l’atmosphère de chaque remède et l’impression qui nous en reste à l’intérieur de notre être est pour chaque homéopathe comme une information subliminale précieuse pour déterminer le juste remède de ses patients. L’auteur nous montre bien à quel point l’homéopathie est un système holistique par excellence, percevant l’organisme et le monde comme un tout, ne décomposant pas, mais observant.
LangueFrançais
Date de sortie2 nov. 2015
ISBN9782312039350
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    Aperçu du livre

    Dans le reflet des sources claires - Vladimír Petroci

    cover.jpg

    Dans le reflet des sources claires

    Vladimír Petroci

    Dans le reflet des sources claires

    Portraits d’enfants au travers de remèdes homéopathiques

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2015

    ISBN : 978-2-312-03935-0

    Sommaire

    Sommaire

    Mot de la traductrice

    Introduction

    Arsenicum album

    Aurum metallicum

    Baryta carbonica

    Belladonna

    Borax

    Calcarea carbonica

    Calcarea phosphorica

    Calcarea sulphurica

    Carcinosinum

    Causticum

    Gallicum acidum

    Hyoscyamus

    Chamomilla

    China officinalis

    Lachesis

    Mancinella

    Medorrhinum

    Mercurius

    Natrium muriaticum

    Nux vomica

    Phosphorus

    Pulsatilla

    Silicea

    Staphysagria

    Stramonium

    Sulfur

    Tarentula hispanica

    Veratrum album

    Mot de la traductrice

    Dans le reflet des sources claires…

    Que peut-on bien y voir ou trouver ? Si je me suis lancée dans l’aventure de traduction de ce livre, c’était avec l’espoir qu’il saurait gagner votre cœur, par sa profondeur comme par sa simplicité. Toutes deux sont à l’image de leur auteur.

    Je souhaiterais avertir les lecteurs de langue française qu’il s’agit ici à la fois d’un petit livre très personnel et ancré dans le contexte qui l’a vu naître, à la fois d’un livre d’envergure universelle qui lui fait mériter pleinement sa place sur les rayons de toute bibliothèque homéopathique.

    Comme les contes dont nous parle Vladimir Petroci, qui sont si empreints du folklore populaire de leur contrée d’origine, ce livre aussi est marqué par nombre de détails qui le rattachent à la Slovaquie en particulier et à l’Europe de l’Est en général. Mais comme pour les contes, il ne s’agit là que de détails et, de même que leur portée est universelle, dans le temps comme dans l’espace, le message de ce livre l’est aussi, car les remèdes dont il nous parle sont eux aussi des images archétypales.

    Assez pour le livre lui-même, venons en à son auteur, qui mérite lui aussi d’être connu. Le Docteur Petroci est un homme très humble et d’une humanité parfois même déroutante, ce qui est admirable pour une personne de cette envergure. Il a créé en Slovaquie une école d’homéopathie (L’Académie Slovaque d’Homéopathie Classique, SAKH, en 2005) et dirige aussi l’Association Homéopathique Slovaque, qu’il a créée en 2007. En plus des cours qu’il dispense lui-même dans son école (cursus complet de 4 ans en études à distances, avec une nouvelle classe chaque année), il organise régulièrement des séminaires internationaux qui permettent aux homéopathes professionnels ou étudiants slovaques, tchèques (mais aussi hongrois, serbes, polonais ou venant d’ailleurs encore) de rencontrer les grands homéopathes de la scène internationale actuelle, comme Jan Scholten, Louis Klein, Will Taylor, Mahesh Gandhi ou Jonathan Hardy pour n’en citer que quelques uns.

    Vladimir Petroci est entièrement voué au développement de l’homéopathie. En plus de ses cours, il donne souvent des séminaires en République tchèque, et n’hésite pas non plus à en donner en anglais quand il est invité plus loin à l’étranger.

    Après des études de médecine classique, qu’il a terminées en 1989, il a travaillé pendant 13 ans au sanatorium de Tatranska Polianka, dans les Hautes Tatras, accueillant des patients atteints de problèmes respiratoires. Il a commencé à étudier l’homéopathie en 1991 et très rapidement, il l’a intégrée comme traitement pour ses patients. Il s’est cependant vite rendu compte de la difficulté de fair aller de pair médecine classique et homéopathie, et c’est avec courage qu’il a quitté le système médical classique pour se consacrer uniquement à l’homéopathie depuis 2002.

    C’est en tant qu’étudiante en homéopathie que je l’ai rencontré et je tiens à le remercier de la confiance dont il m’a fait preuve pour la traduction de son livre, mais aussi et surtout des portes qu’il ouvre à tant d’étudiants en homéopathie comme à tant d’homépathes déjà chevronnés.

    Si vous souhaitez faire part de vos pensées ou opinions à Vladimir Petroci, voici son adresse électronique : petroci@gmail. com

    Catherine Božoňová

    Introduction

    Quand j’étais petit et que je ne savais pas encore lire, ma maman me lisait des contes tous les soirs. J’aurais pu les écouter indéfiniment. Les contes sont comme de la belle poésie ou de la belle musique, ils sont inépuisables comme les sources claires et cristallines que l’on trouve dans les bois. Plus on les écoute, plus on pénètre profondément dans le mystère du monde et dans ce qu’il y a encore au-delà.

    L’un des plus beaux contes recueillis par Pavol Dobšinský{1} a pour titre Frérot le Cerf. C’est l’histoire de deux enfants, Jeannot et Eve, qui se sont enfuis dans la forêt pour échapper à leur marâtre. Mais cette dernière leur a jeté un sort. Ils devaient se métamorphoser en l’animal des empreintes duquel ils boiraient. Comme toujours dans les contes, le sort s’est accompli. Jeannot a bu dans une empreinte de cerf et a donc été changé en cerf. Un jeune roi cependant a trouvé Eve et son frère changé en cerf, et a bientôt pris Eve pour femme. L’histoire continue, le mal embrouille le bien dans ses filets, mais finalement la lumière luit dans les ténèbres et le bien ressort vainqueur.

    Bien des années plus tard, quand j’ai commencé à me consacrer à l’homéopathie, je me suis souvenu de ce conte. Il est merveilleux de voir avec quelle profondeur il dévoile la conscience archétypale du lien réciproque entre l’homme et la nature, et du lien entre le monde vivant et le monde non-vivant, tous deux invisibles pour un œil ordinaire habitué à la télévision. L’un se transforme en l’autre sur la base d’une parenté innée, d’une vibration intérieure. Nous dirions, dans le langage actuel, sur la base de vibrations et d’informations.

    Le cerf traverse la forêt, marche dans la boue et y laisse une empreinte. Celle-ci se remplit d’eau et attend quelqu’un qui recueillera l’information de celui dont elle provient. Quelle magnifique expression de l’essence des remèdes homéopathiques on a là ! Ils donnent à la personne malade justement l’essence de la substance dont elle a besoin pour devenir elle-même. Quand un besoin est satisfait au niveau même du principe dans lequel l’organisme est bloqué, donc quand ce principe se retrouve dans son image venant de l’extérieur, il vibre et il y a illumination. Grande est la tension entre le blanc et le noir, mais bien plus grande encore la vibration entre blanc et blanc. C’est entre les semblables que l’oscillation est la plus forte. Elle pénètre en profondeur et non en largeur. Le chemin du Moi au Soi passe par les ténèbres, et c’est pourquoi la lumière, à leur bout, brille bien plus fort que la lumière du jour qui est celle de la communication entre le « Je » et le « Tu ». Combien d’horizons insoupçonnés et de vibrations secrètes découvre-t-on en se plongeant dans le titre du recueil de poèmes de Vladimir Holan{2} « Coquillages, conques, coquilles » ? Combien de résurrections sont-elles cachées dans l’identification ?

    Par quel mystère les différents éléments de la nature sont-ils verticalement en rapport direct ! Comment expliquer que Natrum muriaticum, du sel de table dynamisé, puisse aider une personne en profonde dépression ? Comment expliquer que lors du proving du remède Marbre, les bénévoles se soient sentis comme des chats, et que lors du proving de Chocolat, ils aient regardé le monde comme avec les yeux d’un hérisson ? D’où viennent ces liens entre deux éléments si éloignés de la nature vivante et non vivante ? S’il nous est donné un jour de le comprendre, ce ne sera sans aucun doute qu’avec l’hémisphère droit de notre cerveau, c’est à dire avec celui qui perçoit dans la totalité, en images, d’un coup et en un instant. Tous les systèmes holistiques ont une belle qualité commune, celle de percevoir l’organisme et le monde comme un tout, ils ne décomposent pas, ils observent. Le langage des images, des symboles, les projections - ce sont les instruments fondamentaux de la connaissance de ces systèmes. Et l’homéopathie est un système holistique par excellence.

    C’est comme si la nature toute entière se reflétait chez l’homme avec tout son développement datant de milliards d’années. L’homme contient des couches évolutives vieilles de dizaines et de centaines de millions d’années. L’expérience des éléments et des minéraux sommeille en nous. Au fond de nos entrailles reposent aussi la sensibilité des plantes et leurs aspirations. Et dans les cavernes de notre inconscient, nous faisons vivre nos instincts et nos pulsions animales.

    Chaque saut évolutif a amené l’acquisition d’une nouvelle qualité, mais aussi la perte, le sacrifice de quelque chose d’ancien. Pour que l’oiseau puisse s’élever, il lui a fallu renoncer à une partie de son poids. La montée ne peut se faire sans sacrifices. Il n’y a pas de sommet qui ne soit sanctifié par les dépouilles du renoncement à soi. C’est le chemin de la maturation spirituelle, le chemin menant des minéraux aux plantes, des plantes aux animaux et des animaux à l’homme.

    Il semble que les remèdes homéopathiques nous offrent un concentré de cette expérience de vie. Ils nous transportent au-delà des gouffres des âges. De même que l’homme quitte pendant son sommeil son enveloppe corporelle et, attaché à un fil d’argent, flotte comme un astronaute et découvre la réalité en dehors du temps et de l’espace, de même le remède homéopathique dépose sa forme matérielle et pondérable et, par de nombreuses dilutions et dynamisations, il libère son essence, son principe de croissance, son axe d’émergement. Un tel remède est comme une matière rachetée par la souffrance.

    Chacun de ces centaines et de ces milliers de remèdes que nous a donné la nature, mais aussi le zèle et la patience des homéopathes des temps passés et présents, a son âme, sa polarité fondamentale. Cet axe fondamental représente le principe originel, la question de la séparation, la perte du contact, le fait de s’attacher à ce qui n’est pas important, l’incapacité de transformation. Chaque substance élaborée à partir d’un minéral, d’une plante ou d’un animal, comprend le problème de base de son niveau d’être. Et si l’on en trouve la solution, elle nous mène à des formes supérieures de l’existence.

    Nous découvrons ce qui est en nous sur la base du mouvement des choses extérieures. Nous nous projetons dans leurs relations et découvrons ainsi notre essence. En percevant le monde, nous nous comprenons nous-mêmes. La théorie des quatre éléments formant le monde a, elle aussi, plus à faire avec notre disposition psychique qu’avec la réalité prétendue objective. Le monde est à notre image. Il n’y a pas de hasard. Tout ce qui nous arrive a quelque chose à nous dire.

    L’une des premières raisons de notre existence est sans doute de donner sens à ce monde par notre perception, par notre réflexion et en le reflétant. Et une perception parfaite ne va pas sans amour et sans confiance. C’est un regard qui requiert tout notre être, une ouverture totale à ce qui nous transcende. C’est un renoncement à soi-même. C’est là le seul chemin menant à la réconciliation mutuelle. C’est le chemin de la matière rachetée par l’esprit.

    Ce n’est qu’après un renoncement au Moi superficiel qu’il est possible d’atteindre la liberté véritable. Ce n’est que par un renoncement conscient à sa propre volonté que nous pouvons être emplis de la volonté divine. Le processus de réflexion n’est pas à sens unique. Ce sont plutôt deux miroirs face à face. Leur reflet réciproque est sans fond, comme le ciel approfondi par la mer.

    Les maladies apparaissent quand cette réflexion fragile est perturbée, quand nous oublions que nous sommes nous-mêmes ce qui est autour de nous. Nous devrions percevoir chaque maladie comme un défi, comme un avertissement que nous avons négligé quelque chose, que nous nous sommes écartés de l’unité initiale. Quand nous tombons malades, réfléchissons à ce que nous devrions changer en nous, recherchons comment dépasser la dualité, la distinction, la critique par lesquelles nous ne cessons de nous distancer de quelque chose ou de quelqu’un. Nous ne pourrons guérir avant de comprendre où est notre problème, comprendre quel est l’axe sur lequel nous pouvons monter jusqu’à l’état d’unification. Il est difficile d’aller plus loin quand on est coincé. Pour s’élever, il faut surmonter la paresse et renoncer à son égoïsme et à l’attachement à ce qui n’est que temporaire. Qui veut monter, va contre les forces de la gravité, qui l’entraînent vers les profondeurs des âges.

    La force est là. C’est une force de décision d’amour, qui accepte, qui prend tout tel que c’est. L’amour est un sentiment profond de réciprocité et de dépassement des contraires. Toute hostilité se dissout dans son étreinte. L’amour est une ouverture à Dieu et donc à soi-même. Quand je m’accepte, même avec ce que je ne veux pas percevoir de moi, je surmonte ma division. Quand je regarde avec amour ce que je déteste en moi par l’intermédiaire des autres, cela s’envole en fumée.

    Le remède homéopathique est comme un principe pur, capable de livrer un reflet sans aucune déformation. Il est comme notre ami, qui était dans la même situation que nous, mais qui s’est purifié par sa souffrance et nous montre maintenant où nous sommes et où mène le chemin. Par sa résonance avec notre état intérieur, il nous libère de la rigidité et de nos entraves. Il nous ouvre la porte du paradis perdu, mais c’est à nous de faire le pas.

    Le véritable simillimum, c’est à dire le remède qui est le plus proche de notre état intérieur, nous aide non seulement à éliminer les problèmes physiques, mais aussi à nous trouver nous-mêmes. Il nous ôte les lunettes déformantes dont nous n’avions pas même conscience, et nous montre le monde tel qu’il est. Par son amour, il nous conduit à la vérité et écarte le mauvais sort. Par son action, le cerf redevient homme.

    C’est là un but précieux et magnifique pour notre âme, pour l’humanité et pour la matière qui veut être rachetée avec nous. Nous espérons que ce petit livre aidera au moins un peu à découvrir quelques sources cristallines sous les branchages, pour que puisse s’y refléter l’enfant qui vient à nous avec espoir. Il s’agit d’une introduction aux tableaux de quelques remèdes homéopathiques. On y trouve la polarité intérieure des axes autour desquels leur pathologie se développe. Ce sont des modèles de base, des principes, qui agissent comme le centre de la pathologie chez les enfants, mais que l’on peut appliquer aussi aux adultes. L’essence du problème reste la même, seul son mode de compensation change. Comprendre l’individualité de chaque personne est la première condition de son développement. Si nous déchiffrons les motifs du comportement de nos enfants, nous serons plus à même de les comprendre, et donc de les aider.

    Je voudrais, pour finir, remercier mon bon ami le docteur Peter Hoffmann, pour son inspiration et ses encouragements, car sans lui ce petit livre n’aurait sans doute jamais été écrit. Merci aussi à Iva Valentová, pour ses gros efforts lors de la correction de mon jargon tchécoslovaque en un tchèque compréhensible.

    Le texte d’origine a été écrit en 1995 et il comprenait 22 tableaux de remèdes. Cette édition est augmentée de 6 autres grands remèdes, qui forment presque un tiers de ce nouveau livre.

    Dr Vladimír Petroci

    Poprad, le 15 avril 2013

    Arsenicum album

    Essayons d’éclairer l’état intérieur de ce remède à l’aide de la situation décrite ci-dessous.

    Un professeur tchèque décide de rendre visite à sa fille qui a émigré en Californie avant la « révolution de velours ». Il y va en avion, d’une part car c’est le seul moyen de transport possible, et d’autre part car il n’aime pas parler à des inconnus, donc plus le voyage est court, mieux c’est pour lui. Le trajet passe par le pôle nord. Il se fait du mauvais sang car il craint des ennuis, mais la réalité dépasse de loin ses idées les plus sombres.

    Une fois passé le pôle, les moteurs tombent en panne et l’avion doit atterrir en urgence sur les plaines glacées. Une partie des voyageurs meurt, mais il y a des survivants. Notre professeur tchèque en fait partie. Il commence à lutter pour survivre dans cet environnement hostile. Il a l’impression que le monde entier s’est ligué contre lui. Mais même dans cette situation, il ne peut s’empêcher de faire des remarques venimeuses et pleines d’ironie concernant les capacités professionnelles des pilotes et des mécaniciens ayant contrôlé l’avion avant le départ.

    Depuis l’accident, plus un seul sourire, il est entièrement dominé par le profond désir de survivre. Sa survie et son souci de lui-même deviennent le seul critère influençant son comportement. Il récupère tout ce qu’il peut sous les décombres de l’avion et se fait une cachette pour que les autres passagers ne découvrent pas ses provisions. Il est transi de froid. Il voudrait de la chaleur et de l’alcool pour se réchauffer, mais il ne boit pas plus qu’une gorgée à la fois ou s’humecte juste un peu les lèvres. Il voudrait boire plus et manger aussi, mais il ne peut se le permettre, car il se rend compte de sa situation désespérée. Il craint pour sa vie et pour sa santé. Il est très agité. Il voudrait fuir et échapper à cette situation en partant chez sa fille, mais il sait que ce n’est pas possible.

    Sa peur de la mort augmente. Comme il a le sentiment d’être plus intelligent et plus capable que les autres voyageurs, qui restent prostrés en boule dans l’épave de l’avion, il commence à les diriger et à organiser le nécessaire pour diminuer leurs souffrances. Il contrôle tout lui-même, vérifie que chaque chose est bien à sa place. Il veut être au courant de tout. Il veut qu’on le considère comme parfait. C’est pourquoi il ne supporte pas la moindre critique à son égard. Mais lui, personne ne peut l’empêcher de critiquer. Dès que quelque chose ne va pas, il accuse les autres. Ça l’aide de parler, cela modère ses ennuis. Mais il souffre si quelqu’un d’autre parle. Il pense qu’il est le seul à avoir raison et que son opinion est toujours la plus juste. Il doit toujours tout vérifier et contrôler, et doit rester sobre et poli dans la mesure du possible. Il a besoin des autres. Sans eux, il n’aurait aucune chance de survivre. Il ressent une terrible incertitude.

    Il a peur des voleurs. Il en voit partout. Sa vie dépend de sa cachette secrète, où il a de la nourriture et de l’alcool. Il ne partagera pas ses trésors, parce qu’il faut qu’il survive. Mais il a mauvaise conscience et il a le sentiment que si la police était là, elle le mettrait en prison pour son comportement immoral. Son angoisse ne cesse d’augmenter. Tous sont ses ennemis, et en même temps il a besoin d’eux. Il a parfois envie de les égorger. Ses provisions aussi lui font souci. Elles vieillissent et s’abîment. Il a peur de s’empoisonner en mangeant quelque chose.

    Les jours passent et son anxiété augmente. Il ne cesse de penser à la mort. Il regarde dehors par un hublot et voit que le nombre des cadavres augmente. Il ferme les yeux et voit encore les cadavres. La mort le hante même en rêve. Il sent qu’il va mourir. Il souhaiterait même être déjà mort.

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