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Et si je préférais l'ombre...
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Ebook224 pages3 hours

Et si je préférais l'ombre...

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About this ebook

Emma vit avec ses deux amies dans un appartemment parisien. Comblée par son travail d'architecte, il ne lui manque que l'amour... encore ne faut-il pas s'enticher du mauvais garçon... trois filles, une amitié, leurs amours...
LanguageFrançais
Release dateMay 24, 2013
ISBN9782312010670
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    Et si je préférais l'ombre... - Elisa Andres

    cover.jpg

    Et si je préférais l’ombre

    Elisa Andres

    Et si je préférais l’ombre

    LES ÉDITIONS DU NET

    22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    À Rachel et Virginie,

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-01067-0

    Chapitre I

    Vous vous souvenez sans doute du début de LOL, le film de Lisa Azuelos. Trois adolescentes, jolies, super copines qui arrivent au lycée. Elles sont bien sapées, bien maquillées et très populaires. J’adore ce film. Sophie Marceau y est tout simplement sublime. Enfin, bon, bref, ce n’est pas l’objet de mon récit.

    Moi, ma rentrée de 4ème, elle ressemblait à tout sauf à ça. Mes parents venaient d’emménager à Paris, je ne connaissais personne. J’étais petite, avec un corps pas très développé, personne ne me remarquait et, juste pour voir le panneau d’affichage avec le numéro de ma classe, je me suis fait piétiner, insulter.

    J’avais mis une salopette que je trouvais super cool et deux filles sont venues vers moi dans la classe en disant « tiens, on a un apprenti. Tu es venu réparer le chauffage ? ». Imaginez un peu le décor. Nouvelles têtes, nouveau collège et toute une classe qui se fout de votre gueule dès le premier jour. Le cauchemar absolu !

    Que dire à vos parents dans cette situation quand vous rentrez et qu’ils vous demandent stressés « alors comment ça s’est passé ? Tu t’es déjà fait des copines ? ». Je n’ai pas eu le cœur de briser le leur. Alors j’ai répondu « oui. Deux copines, Samantha et Joséphine » en repensant aux deux pétasses du matin.

    Avec les parents, le jour de la rentrée, on a l’impression d’avoir inversé les rôles. Ils ont tellement peur que l’on ne s’intègre pas, qu’on n’ait pas d’amis qu’on a envie de les protéger.

    Que te dire maman ? Que je voudrais être partout ailleurs que dans cette ville qui va me dévorer avec des adolescents tous plus méchants et débiles les uns que les autres ? Non, je ne vais pas te dire ça, je vais te laisser croire que je suis heureuse pour que tu le sois aussi et que le matin tu n’aies pas ma boule au ventre quand je pars au bahut.

    Alors j’ai passé des semaines à essayer de me faire oublier, à m’habiller comme tout le monde après une longue période d’observation pour savoir ce qu’était comme tout le monde. En gros, il fallait mettre un jean, des baskets, et un pull quelconque du moment que tu avais l’accessoire fétiche à savoir le bandana ! Dur à croire aujourd’hui mais dans les années 80 c’était vraiment top !

    Et puis, arriva Noël. Et ce jour changea ma vie…

    Il y avait deux révolutions dans ces années-là, le magnétoscope et l’ordinateur. Et, dans tous les foyers de ma classe arriva le magnétoscope. Et moi, mes parents achetèrent un ordinateur.

    Vous voyez où je veux en venir… j’avais ce que tous les garçons du collège voulaient… je ne sais pas comment ils l’apprirent mais cet événement anodin pour moi fit de moi la coqueluche du bahut ! Rien que ça ! Ils prétextaient d’avoir envie de passer à la maison ou d’être dans le quartier et passaient l’après-midi sur pacman ou je ne sais quel autre jeu. Je savais bien que ce n’était pas pour moi mais je m’en fichais. L’essentiel c’était que je n’étais plus obligée de faire semblant d’être quelqu’un d’autre. Tout le monde se fichait de moi mais plus personne ne m’embêtait.

    Les deux pétasses venaient aussi de temps en temps. Mais, elles ne jouaient pas. Elles restaient dans ma chambre à regarder les posters ou à écouter de la musique… j’avais à l’époque un poster grandeur nature d’André Agassi, le tennisman. J’en étais folle… avec ses tenues excentriques, son foutu caractère… j’avais même pleuré le jour de la finale de Roland Garros quand il a perdu contre Gomez puis contre Courrier. Les deux pétasses trouvaient ça super nase mais ça ne pouvait plus m’atteindre… j’étais la fille à l’ordinateur… intouchable…

    Et puis, au fur et à mesure de leurs visites, elles commencèrent à s’intéresser à moi… ce fut Jean-Jacques Goldman qui nous réunit. Mon autre idole du moment. Un samedi comme tous les autres… je n’avais pas entendu sonner … tout le monde, enfin toutes les filles au moins, ont déjà vécu ce moment… on s’habille bien ou pas d’ailleurs, on prend un sèche-cheveux ou une bouteille et on fait semblant d’être une star… trop top !

    Sauf que ce jour-là, quand je me retourne, en train d’hurler « j’irai au bout de mes rêves » il y a les deux pétasses qui me regardent… elles rigolaient tout ce qu’elles pouvaient… ça y est, le monde allait s’inverser de nouveau… Je les voyais déjà le lundi raconter ça à tout le monde en se bidonnant et du même coup en anéantissant définitivement ma vie…

    Mais, comme si Noël m’avait amené une bonne étoile, au lieu de tourner les talons, elles sautèrent sur mon lit et vinrent me rejoindre dans mon délire… nous passâmes l’après-midi à chanter, discuter, elles s’excusèrent même d’avoir été un peu dures avec moi… je n’en attendais pas tant ! Enfin, bref, qui l’eut cru, en quelques semaines nous devînmes inséparables…

    Et voilà, nous sommes quinze ans plus tard et ces deux pétasses sont donc devenues mes deux meilleures amies. Nous vivons toutes les trois dans un bel appartement parisien avec Grégory, le copain de Joséphine.

    Et, quinze ans plus tard, Jean-Jacques Goldman allait à nouveau jouer un rôle important dans nos vies.

    Quinze ans plus tard, j’étais architecte dans un petit atelier parisien. Nous habitions dans le quartier latin à Paris, mon préféré. J’avais dégoté, en flânant par hasard, ce joli appartement, trois chambres avec trois salles de bain, une grande cuisine pour Joséphine, 100 m², un vrai petit nid douillet… jusqu’à ce 10 décembre…

    Cette soirée-là s’annonçait parfaite. C’était notre soirée filles du mois. Un vendredi par mois, Grégory allait jouer aux cartes chez ses copains et nous, nous avions l’appartement pour nous toutes seules. Joséphine cuisinait un vrai bon petit repas, nous ouvrions une bouteille de vin et c’était parti pour le papotage de filles non-stop pendant des heures…

    Joséphine était professeur de français et elle nous régalait de ses anecdotes sur ses élèves :

    – Ce matin, il y en a quand même un qui m’a sorti qu’il n’avait pas pu faire le résumé de son livre parce que son chien l’avait mangé. Vous ne savez pas ce que c’est que d’avaler leurs bobards toute la journée… j’ai pas pu venir hier, ma mère a crevé un pneu, j’aurais vraiment voulu apprendre cette poésie mais mon père pense qu’elle a un caractère religieux et que c’est contraire à la laïcité de l’école… qu’est-ce que tu veux répondre à ça ?

    Samantha travaillait dans une librairie et nous régalait mais de ses histoires sur les mecs. Elle en changeait toutes les semaines et le feuilleton était dur à suivre… elle avait l’art d’attirer tous les cas de la terre.

    – Bien sûr que je l’ai plaqué… je l’ai quand même surpris au restaurant en revenant des toilettes en train de fouiller dans mon sac pour me piquer du fric ! Et ne vous foutez pas de ma gueule, c’est déjà assez désespérant comme ça… pourtant il avait l’air bien celui-là, il était plutôt beau, propre sur lui, un métier, pas de vices apparents. Je commence à croire que tous les mecs bien sont déjà pris et qu’il ne nous reste que les débiles profonds ou tous ceux qui ont des énormes tares mais cachées au premier abord. Ce sont les pires ceux-là… tu as de la chance Joséphine d’avoir un mec !

    – Mais tu en trouveras un aussi, et peut-être même sans chercher… comme ça par hasard un jour où tu ne t’y attendras pas…

    – Un, ça n’arrive que dans les films… dans la vraie vie, les filles trouvent des mecs dans les boîtes de nuit, au boulot, ou dans les mariages, là où tu cherches ! Et puis, c’est facile pour toi, tu as traversé la rue, tu es venu chez moi et hop tu es repartie avec un mec.

    Oui, Grégory était le cousin de Samantha.

    – On va passer la soirée à se lamenter sur ton pauvre sort de célibataire ?

    – Ca me paraît pas mal comme programme non ?

    – Il y a ton téléphone qui sonne. C’est peut-être ton prince charmant qui te cherche et qui va nous épargner toutes tes jérémiades…

    – Ah ah ah ! Très drôle… tu sais que le sens de l’humour n’est pas ta qualité première ? Mais, ça ne peut pas être le mien, mon portable est sur vibreur et dans ma poche

    – Emma ?

    – Pas possible. Idem Sam.

    – Moi aussi. Alors c’est lequel ?

    – Énigme terrible à résoudre… nous sommes quatre à vivre ici, trois dans le salon avec trois portables… à qui peut bien être celui-ci ? Samantha Sherlock une idée ?

    – Et mais vous avez fumé avant que j’arrive ? tu ne vas pas t’y mettre aussi ? Allez Joséphine, c’est ton mec, tu te lèves et tu vas voir.

    – Ça ne va pas la tête ! Je ne vais pas être comme ces filles qui fouillent dans le portable de leur copain. Il verra son message quand il rentrera.

    – Ok mais on te connait, tu meurs d’envie de regarder… tu n’auras qu’à dire que tu t’inquiétais, que ça pouvait être urgent. C’est dommage qu’ils n’aient pas prévu sur les téléphones comme sur les mails, la touche pour remettre le message en non lu !

    – Allez, laissez tomber, je n’irai pas voir. On passe à table les filles ?

    Le dîner se passait plutôt bien, mais, à la fin de l’entrée, le téléphone de Grégory sonna à nouveau.

    – Tu n’y vas toujours pas ?

    – Là, vous avez peut-être raison, ça peut être urgent non ? C’est peut-être sa mère et elle va s’inquiéter non ?

    – Si ça peut apaiser ta conscience, on peut dire ça…

    – Je ne dois pas regarder ?

    – Non, tu ne devrais pas regarder et lui faire confiance mais comme de ce côté-là c’est moyen et que tu ne vas penser qu’à ça toute la soirée et du coup gâcher la nôtre, autant regarder et ne plus faire de films dans ta tête.

    Sur ce, elle se leva et récupéra le portable de Grégory. Il y avait deux sms d’une certaine Sabrina.

    – Alors, ça dit quoi Joséphine ?

    Elle ne répondit pas mais elle devenait toute blanche au fur et à mesure de sa lecture. Ses yeux étaient scotchés sur l’écran et c’est comme si il n’y avait plus rien autour d’elle. Sam et moi n’étions pas très fières.

    – Jo, oh oh, ça va ? Qu’est-ce qu’elle dit cette Sabrina ?

    – Elle dit qu’elle l’aime…

    – Quoi ?????

    – Si tu ne me crois pas, regarde…

    Elle jeta le téléphone sur la table et courut dans sa chambre.

    Le premier sms disait :

    Tu fais quoi ? J’ai hâte de te voir, tu me manques.

    Je t’aime.

    Le deuxième n’améliorait pas la situation.

    Tu ne réponds pas ?

    Il n’y avait pas beaucoup d’ambigüité dans les propos.

    – Le salaud ! C’est mon cousin mais c’est un salaud. Comment a-t-il pu lui faire ça ?

    – On se posera cette question plus tard. Allons réconforter Jo si c’est dans la mesure du possible.

    Nous passâmes toute la nuit à écumer toutes les boîtes de mouchoir de l’appart et à faire siffler les oreilles de Grégory.

    – Je comprends mieux pourquoi il était devenu si gentil ces temps-ci. La culpabilité… je le déteste ! Comment a-t-il pu me faire ça ?

    – C’est un homme tout simplement…

    – Ne lui dis pas ça Sam. Tous les hommes ne sont pas des salauds qui trompent leur femme quand même !

    – Ouais… peut-être… enfin c’est souvent dans ce sens quand même !

    – Dites les filles, qu’est-ce que je vais faire de ma vie maintenant ? je vais devenir comme vous ?

    – Je ne sais pas comment on doit le prendre… si le comme nous veut dire célibataire, ce n’est pas une tare quand même ! Mais, avant de faire des plans sur la comète, tu devrais peut-être le laisser s’expliquer. Il a peut-être des choses à te dire, ou alors la fille s’est trompée de numéro et ce n’était pas pour lui…

    – Ah oui, Emma, bien sûr, le message n’était pas pour lui mais énorme coïncidence, Grégory la connait puisque le nom s’est affiché…

    – Tu marques un point…

    Je me trouvais un peu bête sur ce coup là, j’aurais pu réfléchir un peu… mais je ne me démontais pas.

    – Ok, tu as raison, les messages étaient bien pour lui. Mais c’est peut-être une folle qui le harcèle ou juste une erreur d’un soir. Tu n’envisagerais pas de lui pardonner ?

    – Emma, je vois que tu essayes mais tu ne peux pas y croire toi-même. Une erreur d’un soir n’écrit pas des messages aussi tendres. Ca sent quand même la liaison et même si ça ne fait pas longtemps, ça fait mal.

    Je ne savais plus quoi dire, alors, je la pris dans mes bras. En quelques minutes, elle s’endormit. Je me dégageais doucement et sortais de la chambre avec Sam.

    – Je n’arriverai jamais à dormir, je suis trop fâchée contre lui.

    – Moi non plus, je suis trop malheureuse pour elle. Tu nous fais des cafés ?

    Nous discutions depuis une heure dans la cuisine lorsque nous avons entendu le verrou de la porte d’entrée. Mon cœur se serra, je lançais un regard vers Samantha et, à sa mine, je compris que c’était pareil pour elle. Nous étions du côté de Jo évidemment mais, malgré tout, j’étais mal pour lui et j’avais envie de lui crier de faire demi-tour, de partir loin pour ne pas vivre ça… moi aussi j’aurais bien aimé être ailleurs. J’avais refusé un week-end avec des collègues parce que je ne les aimais pas trop mais là, je commençais à regretter. Deux jours avec des commères, ça n’aurait peut-être été pas si mal par rapport au désastre auquel nous allions assister.

    Il était souriant, comme si de rien n’était.

    – Salut les filles. Vous ne dormez pas à cette heure-là ? Insomnie ou pas couchées ?

    – Pas couchées.

    Sam répondit sèchement. Il s’en aperçut.

    – Tu devrais peut-être y aller. Apparemment tu en as besoin.

    Elle n’eut pas le temps de répondre. Jo débarqua dans la cuisine.

    – Bonjour mon chéri. Comment ça va ? C’était bien ta soirée ?

    – Oui. Mais pourquoi tu me parles sur ce ton ? Ça ne va pas ? Qu’est-ce que vous avez ?

    – Quel ton ? Tu ne me trouves pas agréable ? C’est vrai ?

    – Jo, à cette heure-là de la journée, je n’ai pas envie de jouer à ce jeu-là. Alors, soit tu me dis, soit je vais me coucher.

    – Un, tu es mal placé pour me parler comme ça. Deux, oui, tu vas aller te coucher mais pas ici, pas dans mon appartement.

    – Et, je peux savoir pourquoi ?

    À la minute où il prononça ses mots, j’ai eu l’impression qu’il avait compris. Sa voix devenait comme étranglée.

    – Ah, je vois que tu commences à comprendre ma colère. Oui, tu as oublié ton portable et oui, pas de bol, elle a écrit.

    – Jo, je peux t’expliquer.

    – Ah, tu peux m’expliquer ! Alors, je suis rassurée ! Les filles, il peut m’expliquer ! Ça change tout.

    – J’aimerais mieux, si tu permets, que nous ayons cette discussion tous les deux.

    – Non, vas-y, tu peux parler.

    – Jo, s’il te plaît.

    – Je préfère aussi si tu n’y vois pas d’inconvénient, intervint Sam. Allez Emma, on va dans ma chambre.

    – Ok, je vous rejoins dès que je l’ai fichu dehors.

    Une heure après, nous n’entendions plus rien…

    – Tu crois que si nous allons dans la cuisine il y a deux cadavres ?

    – Ce

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