Y en a qu'une, c'est la brune !
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About this ebook
Animatrice aux côtés de Jacques Martin ou de Dorothée, vedette adulée au Japon, elle connaîtra des sommets et des désillusions avant de devenir l’une des voix les plus connues de France.
Ce conte de fées moderne nous entraîne dans les coulisses du showbiz à travers les yeux d’une ado, puis d’une femme épanouie, qui a livré plus d’une Bataille…
« Avec ce pseudonyme, Julie ne pouvait être qu’une guerrière. Je crois qu’elle a passé sa vie à l’être. Une volonté de fer dans une voix de velours. »
Jean-Pierre Pasqualini,
Directeur des programmes de la chaîne Melody.
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Y en a qu'une, c'est la brune ! - Julie Bataille
Y en a qu’une,
c’est la brune !
Julie Bataille
Y en a qu’une,
c’est la brune !
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Suivez l'acutallité de Julie Bataille sur :
www.juliebataille.com
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06521-2
Préface
Avec ce pseudonyme, Julie ne pouvait être qu’une guerrière. Je crois qu’elle a passé sa vie à l’être. Une volonté de fer dans une voix de velours.
Il faut dire qu’elle n’a pas eu le choix car elle a toujours travaillé avec des hommes, et quels hommes ! Les plus grands de l’histoire de la chanson et de la télévision !
Julie débute en 1975 comme chanteuse chez Claude Carrère, le pygmalion de Sheila. Elle n’a que 16 ans – déjà du caractère – et ne sait pas qu’elle est destinée à remplacer l’idole – qui devient maman – dans le cœur des enfants et des adolescents. Premier 45 tours, premier tube : « Le refus de l’éducation sexuelle » en fait la porte-parole des nouvelles petites filles de Français moyens.
1979 : la voici chez Tréma, la maison de disques de Jacques Revaux, le producteur-compositeur de Sardou, qui a co-signé le standard mondial « Comme d’habitude/My Way ». La jeune femme de 20 ans y cherche un nouveau souffle.
Dans les années 80, après avoir découvert l’animation télé en participant à « Récré A2 » avec Dorothée, elle devient une des complices des dimanches de Jacques Martin, l’animateur-producteur-chanteur-imitateur. Lui aussi est impressionné par la personnalité de la jeune femme et lui donne sa chance comme imitatrice.
Depuis, elle les a tous domptés : des patrons de TF1 à ceux de Canal+, devenant la première voix de la première chaine française, avant de faire partie de celles des « Guignols ».
Je ne vous parlerai pas des patrons de la pub qui ont succombé – un à un – à sa voix, je devrais dire « ses » voix, tant son registre est large.
C’est donc plein d’admiration que je l’ai rencontrée en 2014, alors que je venais de prendre en charge les programmes de Melody. Certes, je l’avais interviewée auparavant pour Platine, mais je me demandais si elle allait accepter de devenir « la Voix » féminine de la chaîne vintage. Et Julie a dit « Oui ».
Depuis, c’est elle qu’on entend chaque jour entre un scopitone de Sheila et une émission présentée par Jacques Martin, un clip de Dorothée et un documentaire sur « My Way »…
On ne pouvait pas rêver de plus logique et charmante transition entre deux programmes… Pas non plus d’un meilleur élément. Toute l’équipe de Melody vous le dira : au quotidien, Miss Bataille est la plus souple et la plus réactive des… guerrières. Un moral d’acier (toujours le sourire !) et un cœur en or.
Jean-Pierre Pasqualini
Avant-propos
Parfois, les souvenirs remontent à la surface à l’occasion d’un événement particulier ! Alors que je les croyais enfouis dans un carton de déménagement croupissant au fond de ma cave, un simple coup de téléphone allait changer le cours des choses pour les faire ressurgir un à un, me projetant ainsi dans mon passé !
– Oui, bonjour Julie, c’est la société Musique et solutions… Nous avons une bonne nouvelle à vous annoncer : on souhaiterait faire une compil’ de toutes vos chansons, elle sortira chez Marianne Mélodie.
J’avance un timide :
– Vous êtes sûrs ?
Ben oui, puisqu’il te le dit !
Et je marmonne non sans joie :
– C’est… euuuuh… super !
Quarante ans après, cette compil’ tant attendue était… inattendue ! C’est vrai, quoi, vous en avez mis du temps, les mecs !
Non, je plaisante, mais bon, je te comprends mieux, Pénélope, maintenant !
Pour l’heure, je dois récupérer des bandes-son orchestrales, articles de presse et bio afin de satisfaire mes interlocuteurs !
Chapitre 1
Je suis née le 15 mars 1969 à Paris dans le Xe arrondissement.
Quoi ?
Bon, d’accord, en 1959 ! Je suis la benjamine d’une famille de quatre enfants, dont l’aîné a treize ans de plus… un siècle, quoi ! Mes parents, issus d’un milieu très modeste, ne sont pas des parangons de vertu et ce manque de stabilité affective est la particularité qui me lie à mes frères et sœur. Doit-on les blâmer ? Certainement pas ! Ils ont fait comme ils ont pu, avec des principes ou des valeurs tronqués ! Mais là n’est pas le problème, et arrêt sur image avant de rejouer « la petite Cosette ».
Janvier 1963, j’ai quatre ans et, au détour d’une petite annonce recherchant des fillettes aux cheveux bouclés, ma mère décide d’envoyer ma photo au magazine Jardin d’enfants. Même si je suis loin de ressembler à Shirley Temple, quelques semaines plus tard nous recevons une réponse favorable !
Nous voici donc toutes les deux arpentant le faubourg Magenta sous la pluie, un jeudi du mois de mai.
Une réceptionniste perchée sur de longs talons aiguilles nous demande de prendre place sur le canapé de velours. Je n’ai d’yeux que pour ses chaussures qui sont une vraie découverte, comparée aux babies de ma maman !
L’attente est longue et l’endroit surchauffé. Au bout d’une heure, un assistant nous conduit au studio photo.
De gros projecteurs éclairent une pelouse synthétique sur fond de ciel bleu.
Sur un portant arborant mon prénom, des vestes colorées côtoient des kilts écossais et des chemisiers au col Claudine. Plus loin, une table de maquillage est installée avec quelques jolis pots de poudre, des pinceaux et différentes palettes de blush.
Alors que la directrice me présente le photographe, j’ai droit à une inspection de la tête aux pieds assez rude que j’associe au fameux « Jacques a dit » : « Souris, avance, lève les bras, ouvre tes yeux… non, plus grands, saute à pieds joints ! »
Je ne peux m’empêcher de glousser.
Malheureusement, ce drôle de jeu prit fin à l’arrivée d’une petite rousse au caractère bien trempé. Visiblement habituée des lieux, celle que je surnommerai Fifi (en hommage à Fifi Brin d’acier) exigeait de porter la veste en tweed rose bonbon qui m’était destinée !
La directrice eut beau trouver tous les subterfuges pour l’en dissuader, la jeune rouquine fronçait les sourcils et trépignait d’impatience, peu habituée à ce qu’on lui refuse quelque chose.
Sous les supplications de sa maman et la promesse d’un cadeau futur, elle se plia de mauvaise grâce et me rejoignit enfin sur le faux gazon, décidée à en découdre.
Pendant que les flashs crépitaient, elle ne cessa de jouer des bras et des coudes pour monopoliser l’attention, me pousser avec mépris au grand dam du photographe dont le front ruisselait de sueur.
Je ne sais si c’est la pièce surchauffée, la musique abrutissante ou mes vernies trop serrées qui comprimaient mes orteils, mais le temps d’un souffle, je me souviens avoir tiré les nattes de l’insupportable fillette ! Son teint de porcelaine vira au rouge vermillon et je vis ses taches de rousseur se regrouper en armée prête à charger l’adversaire.
Dans les instants qui suivirent, je passai de victime à agresseur et j’eus droit à un sermon réprobateur m’obligeant à présenter mes excuses à Fifi qui jubilait de bonheur !
Sur le chemin du retour, ma mère ne dit mot, mais ce silence en disait long, quand tard dans la nuit, se confiant à mon père, j’entendis son avis sur la loi du Talion !
Chapitre 2
Fin 1968, la marque de maisons Phénix, omniprésente à la radio et dans la presse, permit à beaucoup de Français de s’offrir un pavillon à bas coût.
Cette offre alléchante tomba à point nommé et poussa naturellement mes parents à quitter Paris et son cortège de mouvements sociaux pour le calme d’une commune de Seine-Saint-Denis, Tremblay-en-France.
Ainsi, quelques mois plus tard et endettés jusqu’au cou, nous débarquons dans cette banlieue verdoyante, mais loin de l’image de Wisteria Lane et de ses luxueuses propriétés. En effet, les éléments de notre maison ont été produits en usine afin d’être assemblés sur place. Ce procédé ingénieux permettait de fabriquer des maisons de quatre-vingts mètres carrés dénuées de charme, mais accessibles au plus grand nombre.
Plantés au milieu d’un jardin en friche, quelques poiriers côtoient des cerisiers et des pruniers. Attenante au garage, une petite cabane au fond du jardin… où l’on va entreposer nos bicyclettes.
L’intérieur, composé de trois chambres, est décoré sobrement avec des meubles en bois, un divan en skaï rouge peu confortable et un bahut des années cinquante.
Le lampadaire en fer qui arbore un abat-jour en forme de cloche jouxte le poste de