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Variations sur l'adultère et autres solfatares
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Variations sur l'adultère et autres solfatares
Ebook166 pages1 hour

Variations sur l'adultère et autres solfatares

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About this ebook

Quatre pièces dont le point commun est d’être en leur temps parvenues au bord d’une création parisienne pour se retrouver finalement abandonnées sur la berge, à la suite du désistement du réalisateur, si ce n’était de son décès. (Voir avant-propos de l’auteur.)
LanguageFrançais
Release dateFeb 19, 2015
ISBN9791029002366
Variations sur l'adultère et autres solfatares

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    Variations sur l'adultère et autres solfatares - Georges Richardot

    cover.jpg

    Variations sur l’adultère

    et autres solfatares

    Du même auteur

    Jesbeat, récit poétique, signé Sodoyan, Oswald, 1973.

    Le Peintre et son Modèle, roman, Néo-Éditions, 1981.

    Sacre clandestin d’un Enfant-Roi, poème, Éditions Saint-Germain, 1982.

    BelleBêtise, texte poétique, La Vague à l’âme, 1992.

    Du mouron pour les deuches, roman, Nicolas Philippe, 2002.

    Kafka entre les lignes, essai, Éditions du Presse-Temps, 2004.

    Les Braconniers Chimériques, bibliophilie, texte poétique illustré par T. Léo, Collodion, 2008.

    Ezistezistepa, roman, Durand-Peyroles, 2010.

    Albertine des Ombres, roman, Durand-Peyroles, 2013.

    Le Bébé-Requin ou le charme discret du parricide, roman, Z4 Éditions, 2014.

    Cyberneyland, roman, Z4 Éditions, 2014.

    Gaïa prénom Terre, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2014.

    Monmeus ou les Salpêtrières de l’aujourd’hui, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2014.

    Mélanie-A Turner-Klimt ou la désespérance de l’art, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2015.

    Georges Richardot

    Variations sur l’adultère

    Le Peintre et son modèle

    Môssieur Carnaval

    Ballade du petit général

    qui s’ennuyait à la guerre

    Théâtre

    Les Éditions Chapitre.com

    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    © Les Éditions Chapitre.com, 2015

    ISBN : 979-10-290-0236-6

    Avant-propos de l’auteur

    La question est-elle de démêler ce que l’auteur

    aura voulu exprimer, ou ce que nous en retirons ?

    Le point commun de ces quatre pièces, écrites, dans leur première version, entre la fin des décennies 60 à 80 mais où je ne me sens aucunement dépaysé, est d’être en leur temps parvenues au bord d’une création parisienne pour se retrouver finalement abandonnées sur la berge, à la suite du désistement du réalisateur, si ce n’était de son décès. Elles furent même promenées aux États-Unis par mon agent de l’époque, Madame Hesse, qui rapporta quelque optimisme de contacts avec la prestigieuse institution « La MaMa Experimental Theatre Club ». Hélas, cette impeccable professionnelle prit sa retraite trop tôt – pour moi !

    « Variations sur l’Adultère » spectacle expérimental – et quelque peu provocant – où est retourné de toutes les façons le parallélisme texte/gestuelle intéressa simultanément l’illustre Maurice, de la Vieille Grille et François Perrot qui reprenait La Comédie de Paris. Mon cœur battait, pour lequel pencher ? On devine la suite.

    Claudine Vattier le programma en 1970 avec « La Ballade du petit général qui s’ennuyait à la guerre » pour, très classiquement, au dernier moment leur substituer un Tchekhov nettement plus sûr.

    Un extrait « La fleur, l’oiseau et la chaise » parut en Belgique dans AArevue, revue de théâtre d’avant-garde vers laquelle m’avait orienté Raymond Queneau, et où je voisinais avec Ben.

    « Le Peintre et son modèle » lui fut souvent associé.

    « Môssieur Carnaval », objet de refontes successives, tient assez de cette dernière. Comme dans la précédente se développent les alternances entre les brèves répliques « planantes » et les tirades charnelles ou « illuminées ».

    Cette section de mon théâtre tendait vers une chorégraphie où le concert des voix remplacerait la partie musicale, formule qui s’épanouit dans mes grands « machins » : « Épitaphe pour une crucifiée », « La ville prise et assiégée », « Retable baroque autour d’un Christ aux marionnettes ».

    « Môssieur Carnaval » fit en 1976 l’objet d’une Sélection pour le fichier du Club d’Auteurs de la S. A. C. D. sous son titre initial : « Viva el Carnaval ».

    « La Ballade du petit général qui s’ennuyait à la guerre », pour comédiens et/ou marionnettes, n’est pas une confiserie ajoutée gratuitement à ce recueil, puisqu’elle faisait partie du programme Claudine Vattier, où, pour la thérapie du contraste, elle apportait fraîcheur et légèreté.

    Jean-Lou Temporal devait la créer en 1983 dans sa version marionnettes. Nous en étions à choisir un second texte en complément quand le décès prématuré du maître marionnettiste cassa ce projet…

    En 1987 elle fut primée et sélectionnée pour une lecture publique au Festival de l’Acte, à Metz, qui se déroula sans moi, empêché par mes obligations professionnelles (et mon stress d’auteur).

    Voici ce qu’en a écrit Jack Jacquine (Auteur fécond en théâtre, notamment radiophonique, séries télévision, cinéma – citons seulement « La cage. », avec Lino Ventura.), qui durant cette période, avec une générosité et un enthousiasme sans équivalents, se mit en quatre pour m’aider, lui intégré sous tous les angles à des milieux auquel je ne me frottais qu’à temps très partiel depuis mon statut de piaffant cadre d’entreprise, tant soit peu dilettante (Sauf quand il s’enfermait dans l’écriture.).

    « J’ai lu votre « Petit Général ». C’est ravissant. J’ai eu le plaisir égoïste de penser que vous avez bien du talent et que j’ai été un des premiers à le reconnaître. Vous avez un ton qui n’est qu’à vous. Cette pièce est différente… Jouée par des comédiens c’est du caviar !… Un humour délicat enveloppe cette petite féerie qui rappelle parfois le meilleur Prévert. Le ton mineur ne vous empêche pas de passer en revue les horreurs de la guerre… L’insouciance charmante de la vie du petit général fait pendant à la poétique futilité de sa mort. Cette gracieuse « ballade » mériterait l’attention d’un metteur en scène dont l’esprit serait attiré par le merveilleux de cette œuvre. »

    J’ajouterai ces commentaires généraux.

    Cette idée du Théâtre se situe parfois à la frontière d’une quasi-religiosité, je l’admets ; d’ailleurs est-ce si surprenant ? Son aboutissement, plus que la passade d’un spectacle, fût-il de réflexion, me paraissait être la célébration d’un mystère, à moins que la pratique d’un exorcisme. C’est ce qui, je crois, en cette civilisation de l’efficacité corruptrice d’hypertechnologies d’ores et déjà franchissant les limites du contrôlable, où les besoins fondamentaux de l’Homme sont occultés, comprimés sous d’hypocrites postulats, peut le mieux justifier cette réunion d’essence rituelle, tribale, propitiatoire, d’un public !

    Dans ce contexte, quand je semble insulter la raison, la cohérence c’est pour mieux servir une autre raison, une évidence supérieure. Ce n’est qu’en sortant de moi-même, d’une façon presque médiumnique, que je peux rejoindre une impression de vérité.

    (Ces dernières considérations sont formulées sans ostracisme aucun à l’égard du théâtre de divertissement, le burlesque étant par ailleurs un de mes autres pôles d’inspiration, vers lequel je me laissai souvent et allègrement porter.)

    Variations sur l’Adultère

    PRÉLUDE

    Femme

    La Femme prend avec une chaise des poses « érotiques ». Son évocation doit rester distante, voire guindée. À intervalles réguliers, elle pousse des cris d’une sensualité retenue.

    On la voit successivement :

    – assise, face au public, remuant doucement.

    – idem, mais assise à l’envers, dos au public.

    – allongée à terre, étreignant la chaise entre ses cuisses.

    – allongée à terre, entre les pieds de la chaise. Elle bouge, comme sous la domination d’un amant.

    – accroupie devant la chaise. Son visage et ses bras sont à l’abandon sur le plateau ; elle geint.

    – assise au sol, devant la chaise. Elle l’enlace des bras et des jambes. Ondule.

    – etc., suivant l’inspiration…

    Enfin, elle prend la chaise et, avec une calme sauvagerie, la met en pièces. Coule sur les débris, comme essayant désespérément de les rassembler.

    Lâche une plainte…

    NOIR

    LA FLEUR, L’OISEAU… LA CHAISE

    Jeune homme

    Jeune fille

    Sur scène une chaise. LUI et ELLE entrent, allègrement. Brusquement, ils s’assombrissent et, à pas comptés, gagnent le centre du plateau. Ils s’y tiendront immobiles, face au public, avec un sourire affecté. LUI prend la main de sa compagne.

    (Si la mémorisation des noms fantaisistes pose problème aux comédiens, ils s’aideront d’accessoires antisèches : pour ELLE un éventail coquet, pour LUI un parchemin très Alexandre Dumas.)

    Elle

    Comment vous vous appelez ?

    Lui

    Moi ?… Henri de Montémont.

    Elle

    Votre bouche est rouge, monsieur Henri de Montherlant… d’un fort beau rouge, au demeurant.

    Lui

    De Montémont, s’il-vous-plaît… D’un fort beau rouge, en effet ! Cela dit, le monde, lui, comment vous le trouvez ? D’un fort beau gris, je présume ?… (Il s’incline galamment.) Toutefois, si je puis me permettre !… Je vous en prie !… Faites donc !…

    Par la main, il l’amène à la chaise, où il l’assied.

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