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L'appel du sentier: 100 ans de ski de fond dans la Gatineau
L'appel du sentier: 100 ans de ski de fond dans la Gatineau
L'appel du sentier: 100 ans de ski de fond dans la Gatineau
Ebook222 pages2 hours

L'appel du sentier: 100 ans de ski de fond dans la Gatineau

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About this ebook

Chaque hiver, des milliers de personnes parcourent les sentiers de la Gatineau en ski et des milliers d'autres font des randonnées sur ces mêmes sentiers. Il en est ainsi depuis 100 ans.


Faites la connaissance de Charles Mortureux et de Joe Morin qui ont aménagé les sentiers dans les années 1920 et découvrez les sentiers qu'ils

LanguageFrançais
Release dateFeb 16, 2021
ISBN9781772572179
L'appel du sentier: 100 ans de ski de fond dans la Gatineau
Author

Malcolm Hunter

Malcolm Hunter askié dans le parc de la Gatineau pendant plus de 60ans. Il a commencé à l'âge de 7 ans à skier jusque'au refuge Keogan et, aux Olympiques de 1972. il est devenu le meneur canadien en ski de fond. Le sport occupe toujours une place importante dans sa vie; is a été entraîneur de ski, consultant de sentier pour la CCN et directeur général de Ski de fond Canada, l'organisme national qui régit le ski de fond. Il habite maintenant à temps partiel dans la Gatineau et continue de skier plusieurs centaines de kilomètres dans le Parc chaque hiver.

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    L'appel du sentier - Malcolm Hunter

    Préface

    LORSQUE JE SUIS arrivée au Canada en tant qu’ambassadrice de la Norvège, une de mes premières expériences de plein air a été une randonnée en ski de fond dans le magnifique parc de la Gatineau. J’ai été frappée par la ressemblance avec Oslo et Nordmarka, où le ski de fond est littéralement à votre porte. Les excellentes conditions de ski et le vaste réseau de sentiers d’hiver parfaitement entretenus m’ont impressionnée. Je suis immédiatement tombée en amour avec le Parc et mon enthousiasme pour le ski dans les collines de la Gatineau n’a cessé de croître depuis, au fur et à mesure que j’explore de nouveaux sentiers.

    La Norvège a une longue tradition en matière de ski de fond et ce sport est devenu partie intégrante de notre identité nationale. Le mot « ski » est en fait un mot norvégien venant du mot « skid » en vieux norrois, qui signifie une longueur de bois fendu. Dans les années 1870, Sondre Norheim de Telemark a révolutionné le ski et a fait connaître la discipline que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de télémark. On parle donc souvent de la Norvège comme étant le « berceau du ski ».

    Grâce aux réalisations des explorateurs polaires norvégiens Roald Amundse et Fridtjof Nansen et le succès de nos athlètes olympiques d’hiver, le ski de fond est devenu une source de fierté nationale. Mais plus important encore, notre sport national a donné des souvenirs d’enfance, une relation étroite avec la nature, des occasions d’accomplissement et une bonne santé à des générations de Norvégiens.

    Depuis que le célèbre Jack Rabbit Johannsen a commencé à défricher des pistes de ski de fond en Ontario et au Québec il y a un siècle, il y a un lien très fort entre la Norvège et le Canada quand il s’agit de sports d’hiver. Lire les histoires et que regarder les nombreuses photographies historiques de ce livre, me montre que la joie du ski et l’appréciation de la nature sont des sentiments que les Norvégiens et les Canadiens partagent. J’espère que ce livre vous permettra de mieux connaître la merveilleuse histoire du ski de fond dans le parc de la Gatineau et inspirera beaucoup d’autres gens à s’y aventurer et à apprécier ce merveilleux sport.

    Anne Kari H. Ovind

    Ambassadrice de Norvège

    Introduction

    Cent ans de ski de fond dans la Gatineau

    Passagers qui montent à bord du train au centre-ville d’Ottawa.

    Source : Archives nationales du Canada

    TOUT LE MONDE À BORD! Le train pour les skieurs de la Gatineau est maintenant au départ de la voie n° 1. Tout le monde à bord!

    Montez à bord du train avec moi et vivez l’atmosphère de camaraderie des fondeurs en direction de la Gatineau. Nous sommes en 1925 et nous sommes près d’un millier à bord de l’un des quatre trains pour les skieurs qui, chaque dimanche, emmènent les skieurs sur les sentiers au milieu des cris et des rires. Encore mieux, découvrez dans ce livre 100 ans d’histoire du ski dans notre parc bien-aimé. Toutefois, en tant qu’auteur, je vous prie d’apprécier et de découvrir avec moi certains des fabuleux sentiers aménagés dans les années 1920 par le grand bâtisseur Joe Morin. Quand j’étais jeune dans les années 1960, j’ai apprécié toutes les sensations fortes que Joe pouvait m’offrir.

    Skiez avec moi sur le Merry Go Round, le Highland Trail et le Little Switzerland avec toutes ses folies et ses efforts éprouvants. Dans les années 1950, lors de mes premières randonnées dans le parc de la Gatineau, j’ai apprécié les sentiers tels qu’ils étaient à l’origine et j’ai pu rencontrer plusieurs anciens skieurs qui appréciaient quant à eux les sentiers tels qu’ils étaient dans les années 1920. Donc, poursuivez votre lecture, appréciez la nostalgique balade en train et le récit de 100 ans d’histoire du ski.

    Je me rends bien compte que plusieurs d’entre vous n’ont jamais fait de ski de fond, mais que chaque année vous aimez vous promener dans les sentiers du Parc lorsque la nature se pare de ses couleurs automnales. Ce livre vous fera découvrir des histoires fascinantes. Saviez-vous qu’avant l’introduction des castors au début des années 1940, le lac Fortune était beaucoup plus petit? Savez-vous à quel point ça a changé? Ou encore, saviez-vous qu’en allant vous aventurer au-delà du belvédère Champlain sur la future promenade, vous entrez dans une grande clairière en pleine croissance? Cet endroit était la ferme McCloskey de plus de 150 acres. C’était de loin la plus grande ferme du plateau gatinois et les McCloskey ont cultivé ces terres pendant plus de cent ans, soit jusque dans les années 1950. Je me souviens très bien de la vieille ferme. Cette histoire vous donnera une bonne idée du caractère enchanteur de ce qui existait à l’époque.

    Un aperçu de comment tout a commencé

    EN 1906, CHARLES MORTUREUX, président du Ottawa Ski Club (OSC) pendant de nombreuses années, décrit son initiation au ski telle que racontée par Herbert Marshall dans son livre How Skiing Came to the Gatineau (1962) :

    En 1906, M. Mortureux, M. Fred Burpee et certains membres de la famille Burpee font une expédition aux collines de Templeton-Est (au nord de Hull). Charles Mortureux, dont le surnom est Mort achète une paire de skis (à 4 $ et plus) chez Ketchum’s, le magasin local d’articles de sport. Ils mesurent huit pieds de long et près de cinq pouces de large et sont faits d’érable, un bois noble et lourd. Un splendide bâton de neuf pieds de long complète l’ensemble. Les fixations sont un peu lâches, mais le vendeur lui assure qu’elles s’ajusteront d’elles-mêmes.

    Ils parcourent quatre milles sur un terrain plat. Mort affirme qu’ils doivent passer par-dessus 63 clôtures, mais cela n’a pas d’importance puisque ses fixations se détachent chaque fois qu’il lève ses skis. Pour le restant du voyage, voici ses propos :

    « Sur le chemin du retour, nous avons parlé des pauvres femmes qui ne pouvaient jamais faire de telles randonnées puisqu’elles portaient une jupe. À aucun moment nous n’avons pensé qu’un jour elles abandonneraient leurs jupes et battraient les hommes sur leur propre terrain. Lorsque nous sommes arrivés sur les collines, on m’a dit d’utiliser mon bâton. Le bâton était une pièce d’équipement essentielle pour le skieur à l’époque. En effet, le bâton était utilisé comme une troisième jambe sur laquelle le skieur se tenait et si un skieur descendait une pente abrupte sans tomber, on le félicitait pour la force de son bâton.

    Nous avons passé une très belle journée sur ces collines, c’était vraiment bien. Le vent du Nord s’est soudainement mis à souffler, la température est descendue à vingt-six degrés en dessous de zéro et le voyage de retour, dans la plaine n’offrant aucune protection, a été très pénible. Louis Burpee, qui menait l’expédition, s’est égaré et nous avons dû passer par-dessus 273 clôtures sur le chemin du retour.

    J’ai réussi à revenir parce qu’il y avait un Burpee devant moi et un autre derrière moi qui m’encourageait sans cesse et qui refusait de laisser tomber. Autrement, je me serais arrêté dans une grange à foin pour y passer la nuit. Jamais je n’oublierai la traversée de la rivière des Outaouais ce soir-là : le conducteur du tramway électrique de Rockcliffe m’a conseillé de rester dehors dans la neige jusqu’à ce qu’une de mes oreilles dégèle. Je l’ai mis au défi de me forcer à partir.

    De toute manière, quelqu’un aurait pu avoir une paire de skis pour une bouchée de pain ce soir-là, mais j’étais sorti à nouveau le dimanche suivant et chaque dimanche d’hiver clair que le bon Dieu donnait, considérant comme une perte chaque semaine passée ailleurs que sur les collines. »

    Mort est devenu président du Ottawa Ski Club de 1919 à 1947 et l’organisateur principal de la grande époque de l’aménagement des sentiers dans les années 1920 et 1930. Nous reparlerons de Mort un peu plus tard. En bref, toute sa vie durant, Mort a été passionné par les sentiers d’hiver. Vous vous sentez vous aussi peut-être poussé à apprécier la folie de monter et descendre les collines de la Gatineau? Je sais que moi oui.

    Un bond dans le temps : mon expérience

    Me voici à côté du chalet Herridge.

    BIEN SÛR, JE m’approche seulement de 70 ans et mes expériences dans la Gatineau ne remontent qu’aux années 1950, mais j’ai vécu de nombreuses expériences. Je serais heureux d’en partager quelques-unes avec vous. En ce qui me concerne, au début des années 1970, étant un ancien fondeur olympique, j’étais impatient de sauter sur mes skis tôt et de profiter de la première neige de la saison de ski. C’était la fin novembre et nous avions quelques pouces de neige. Je suis venu à la clairière des McCloskey, la célèbre vieille ferme disparue depuis longtemps une dizaine d’années avant, mais les champs étaient encore ouverts, le ciel était couvert et le chemin McCloskey m’appelle. Pour tous ceux qui connaissent ce vieux chemin de ferme, il commence avec une pente assez douce facilement skiable, mais après un kilomètre, on se retrouve au sommet de la grosse colline. À cet endroit, le chemin plonge à plus de 200 mètres du lac Meech (qui se trouve sur le même escarpement que la région alpine de Skyline qui a un dénivelé de 185 mètres). Pour la Gatineau, cette colline est formidable. Peu importe, j’étais au sommet de la grosse colline et, avec arrogance, j’ai plongé pour faire ma première descente. J’étais dans le pétrin et je me dirigeais vers pire encore puisqu’il n’y avait que cinq centimètres de neige et il y avait sur le chemin plusieurs petits cailloux à peine recouverts de neige. C’était une très mauvaise décision et c’était très mauvais pour mes skis de course en bois.

    Après la première descente assez abrupte où on prenait beaucoup de vitesse, on se retrouvait dans un virage serré qui retombait légèrement à gauche. Mon aventure de début de saison allait peut-être connaître une fin abrupte. Je ne pouvais pas déneiger trop de cailloux; je n’ai pas osé tomber puisque je me serais fait très mal. Je me suis donc approché du virage à toute vitesse. Je ne sais trop comment, mais j’ai dérapé dans le virage et j’étais toujours debout sur mes skis. Le reste, comme beaucoup d’entre vous le savent, était une descente continue avec une série de virages en S jusqu’à ce qu’on arrive dans une petite clairière au terrain plat. Alors que je fonçais à toute vitesse, je pouvais à la fois entendre et sentir mes skis saigner sur les petits cailloux. Je n’arrivais pas à contrôler ma vitesse alors que j’essayais d’exécuter un virage serré chaque fois qu’un nouveau virage se présentait. À ce moment, mon cœur battait à tout rompre et j’étais effrayé comme jamais je n’avais été avant! Heureusement, j’ai atteint la petite clairière plane et j’ai survécu, pouvant ainsi raconter cette histoire aujourd’hui. Tout ça s’est passé il y a presque 50 ans et je m’en rappelle encore comme si c’était hier.

    Le chemin McCloskey était populaire auprès des skieurs et des randonneurs. C’était la route qui menait à la ferme McCloskey à partir du lac Meech. Le fermier l’utilisait pour rejoindre le monde extérieur et les enfants McCloskey l’empruntaient chaque jour pour se rendre à l’école à Chelsea. Dans les années 1920, les skieurs prenaient plaisir à l’emprunter pour se rendre à la ferme pour le dîner. Aujourd’hui, un nombre incalculable de skieurs prennent plaisir à se lancer sur le sentier pour retourner au stationnement du lac Meech. Que l’histoire commence donc avec le récit de 100 ans de ski dans la Gatineau!

    Quel est donc le grand attrait pour le ski de fond dans le parc de la Gatineau? Quel est donc ce profond attachement des gens pour les collines? Le vieux Mort l’a bien expliqué dans son introduction. Premièrement, le seul fait d’être dehors l’hiver représentait beaucoup de travail et un défi. Cependant, avec le temps, le paysage et les efforts vous incitaient à y retourner. Le ciel hivernal, les anciennes montagnes de la Gatineau, la camaraderie entre les skieurs, tout cela vous attirait jusqu’à ce que l’idée de sortir vos skis et de chercher la neige du regard dans le ciel devienne un rêve chaque année à l’approche de la saison hivernale. Effectivement, les sentiers de la Gatineau nous interpellent une fois de plus.

    Lorsque mon père m’a emmené skier pour la première fois dans le parc de la Gatineau, j’étais loin de me douter que j’allais moi aussi un jour me laisser séduire par cette forêt de sentiers et y être étroitement lié. À partir de sept ans, en partant du stationnement de Dunlop (au pied de la colline au Camp Fortune) jusqu’au vieux refuge Keogan pour ensuite m’en retourner; c’était une grande aventure. Ensuite, sous la tutelle du Ottawa Ski Club, je me suis lancé dans le programme d’initiation au ski et je suis devenu un coureur virtuose. Avec le temps et plusieurs milliers de kilomètres à m’entraîner sur les sentiers du Club, je suis devenu le skieur favori de l’équipe olympique canadienne de ski de fond et j’ai participé aux Jeux olympiques d’hiver de Sapporo en 1972. J’étais tellement accro au sport que je suis même allé jusqu’à être consultant de sentier pour la CCN, entraîneur de ski de fond et directeur général de Ski de fond Canada (l’organisme national qui régit le ski de fond). J’ai aussi été membre de conseils d’administration locaux pour la Gatineau Loppet et le Marathon canadien de ski. C’est un long parcours rempli de bons souvenirs, la plupart en lien avec le ski dans le parc de la Gatineau.

    Les débuts

    JE COMMENCE CETTE chronique avec les années 1920. Beaucoup d’entre vous savent que le ski a commencé bien avant. Donc, par souci d’équité, voici quelques mots sur l’origine du ski dans la région d’ottawa.

    Selon l’histoire, il y avait peu de skieurs dans les années 1880. Leur équipement était constitué de skis qui mesuraient 8 pieds de long et un seul bâton. Ces pionniers skiaient au parc de Rockcliffe et au mont Royal, à Montréal. La plupart étaient d’origine scandinave et appréciaient chaque occasion de profiter de l’extérieur. À l’époque, la raquette était beaucoup plus populaire.

    Peu après le début du siècle (c.-à-d. en 1900), le saut est devenu une

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