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La Messagère des Ombres: Londres (La Messagère des Ombres – Tome Un)
La Messagère des Ombres: Londres (La Messagère des Ombres – Tome Un)
La Messagère des Ombres: Londres (La Messagère des Ombres – Tome Un)
Ebook272 pages8 hours

La Messagère des Ombres: Londres (La Messagère des Ombres – Tome Un)

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About this ebook

"Un roman captivant – embarquement immédiat .... la fantasy à son apogée ... une protagoniste en proie au doute bascule dans une dimension qui la dépasse ...."
–Midwest Book Review (Le Réveil des Dragons)

"De l'action non-stop, ce roman vous tiendra en haleine de la première à la dernière page .... la nouvelle saga captivante de Rice rivalise avec Le Chant de la Lionne de Tamora Pierce, une héroïne féminine au caractère affirmé va révolutionner son propre univers, donner confiance aux jeunes femmes d'aujourd'hui."
-The Wanderer, A Literary Journal (Le Réveil des Dragons)

Par l’auteur à succès Morgan Rice, best-seller chez USA Today, auteur encensé par la critique avec la série de fantasy L'Anneau du Sorcier (plus de 3 000 avis cinq étoiles), la série de fantasy pour adolescents Mémoires d'un Vampire (plus de 1 500 avis cinq étoiles), et sa toute nouvelle saga dramatique alliant mystère et fantasy.

LA MESSAGÈRE DES OMBRES : LONDRES (Tome Un) – Londres, 1850, époque victorienne : Kaïa n'aspire qu'à fuir cet horrible orphelinat, découvrir qui étaient ses parents, comprendre pourquoi elle perçoit la présence des fantômes, pourtant invisibles aux yeux d'autrui. Kaïa va connaître la rudesse des rues de Londres, aussi sordides que son ancien orphelinat.

Kaïa subit un revers pire encore : la voici en état d'arrestation. L'Inspecteur Pinsley, 45 ans, remarque une marque étrange sur son bras, peut-être la clé permettant de résoudre une affaire étrange et mystérieuse. Des cadavres sont retrouvés dans Londres, œuvre d'un tueur en série détraqué ou autre, Pinsley est dubitatif ... Les méthodes utilisées sont pour le moins inhabituelles, tout comme la capacité du meurtrier à tromper la mort.

Deux alternatives s’offrent à Kaïa : l’aider à résoudre l'affaire ou finir enfermée à Bedlam, le célèbre asile de fous.

Kaïa et Pinsley, duo insolite voué à une méfiance mutuelle, vont faire équipe et parcourir quartiers mal famés et rues pavées dans le Londres du XIXe siècle, en quête d'indices.

Une découverte choquante et terrifiante les attend.

La dark fantasy se drape de mystère avec LA MESSAGÈRE DES OMBRES, un thriller envoûtant et captivant, fourmillant de détails d'époque authentiques, riche en rebondissements et suspense à couper le souffle. Vous tomberez sous le charme de Kaïa, héroïne orpheline qui lutte pour s’en sortir et résoudre des crimes insolubles. Les fans de Spellbreaker, Les Dossiers Dresden, Instruments Mortels et Dr Jekyl et Mr Hyde, les passionnés de fantasy alliant mystère et suspense, les amateurs d’intrigue en quête d’un genre nouveau vont adorer LA MESSAGÈRE DES OMBRES. Découvrez un nouvel univers, succombez au charme de personnages inoubliables. Tout public.
"Morgan Rice prouve une fois encore ses talents de conteuse hors pair .... pour le plus grand bonheur de son lectorat, jeunes y compris. Son épilogue inattendu vous laissera sans voix. »
–The Romance Reviews (série paranormale Adoration)

“Les prémices d'une série prometteuse.”
–San Francisco Book Review (série fantasy pour jeunes adultes La Quête des Héros)

LA MESSAGÈRE DES OMBRES : PARIS (Tome 2), LA MESSAGÈRE DES OMBRES : MUNICH (Tome 3), LA MESSAGÈRE DES OMBRES : ROME (Tome 4) et LA MESSAGÈRE DES OMBRES : ATHENES (Tome 5) déjà disponibles.
LanguageFrançais
PublisherMorgan Rice
Release dateJul 9, 2021
ISBN9781094346328
La Messagère des Ombres: Londres (La Messagère des Ombres – Tome Un)
Author

Morgan Rice

Morgan Rice is the #1 bestselling and USA Today bestselling author of the epic fantasy series THE SORCERER'S RING, comprising 17 books; of the #1 bestselling series THE VAMPIRE JOURNALS, comprising 11 books (and counting); of the #1 bestselling series THE SURVIVAL TRILOGY, a post-apocalyptic thriller comprising two books (and counting); and of the new epic fantasy series KINGS AND SORCERERS, comprising 3 books (and counting). Morgan's books are available in audio and print editions, and translations are available in over 25 languages.Book #3 in Morgan's new epic fantasy series, THE WEIGHT OF HONOR (KINGS AND SORCERERS--BOOK 3) is now published!TURNED (Book #1 in the Vampire Journals), ARENA ONE (Book #1 of the Survival Trilogy), and A QUEST OF HEROES (Book #1 in the Sorcerer's Ring) are each available as a free download on Amazon.Morgan loves to hear from you, so please feel free to visit www.morganricebooks.com to join the email list, receive a free book, receive free giveaways, download the free app, get the latest exclusive news, connect on Facebook and Twitter, and stay in touch! As always, if any of you are suffering from any hardship, email me at morgan@morganricebooks.com and I will be happy to send you a free book!

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    La Messagère des Ombres - Morgan Rice

    cover.jpg

    LA MESSAGÈRE DES OMBRES :

    LONDRES

    (LA MESSAGÈRE DES OMBRES, TOME UN)

    MORGAN RICE

    Morgan Rice

    Morgan Rice est bestseller et meilleure autrice d'après USA Today grâce à la série de fantasy L'ANNEAU DU SORCIER, dix-sept tomes ; bestseller avec MEMOIRES D'UN VAMPIRE, douze tomes ; bestseller avec LA TRILOGIE DES RESCAPÉS, thriller post-apocalyptique comprenant trois tomes ; la fantasy ROIS ET SORCIERS, six tomes ; la fantasy DE COURONNES ET DE GLOIRE, huit tomes ; la fantasy UN TRÔNE POUR DES SŒURS, huit tomes ; une nouvelle série de science-fiction, LES CHRONIQUES DE L’INVASION, en quatre tomes ; la fantasy OLIVER BLUE À L’ÉCOLE DES PROPHÈTES, quatre tomes ; la fantasy LE FIL DE L'ÉPÉE, quatre tomes ; la fantasy LE TEMPS DES SORCIERS, huit tomes; et une nouvelle série de fantasy LA MESSAGÈRE DES OMBRES. Les ouvrages de Morgan sont disponibles en livres audio et brochés et traduits en plus de 25 langues.

    Morgan adore vous lire, rendez-vous sur www.morganricebooks.com, recevez un livre gratuit et des cadeaux ; téléchargez l'application gratuite et recevez des infos en avant-première, connectez-vous sur Facebook et Twitter, restons en contact !

    Morgan Rice - Critiques

    Vous pensiez en avoir terminé avec la série L'ANNEAU DU SORCIER, vous aviez tort. Découvrez LE REVEIL DES DRAGONS, la nouvelle saga prometteuse de Morgan Rice, laissez-vous entraîner au pays des trolls et dragons, où sens des valeurs, honneur, courage, magie et destinée règnent en maître. Les personnages de Morgan nous envoûtent au fil des pages … vivement recommandé pour tous les inconditionnels de fantasy.

    --Books and Movie Reviews

    Roberto Mattos

    Un mélange de fantasy et d'action qui séduira les lecteurs de Morgan Rice et Christopher Paolini, auteur de L'HERITAGE … Les fans de fictions pour jeunes adultes vont littéralement dévorer le dernier opus de Rice.

    --The Wanderer, A Literary Journal (Le Réveil des Dragons)

    "Un ouvrage de fantasy de haut vol mêlant complot et mystère. La Quête des Héros aborde les thèmes du courage et du succès, l'âge adulte, la maturité, l'excellence ... Réservé aux fans de fantasy, les protagonistes mêlent astuces et scènes d'action, abordant le passage du jeune Thor à l'âge adulte, une vie placée sous le signe de la chance …. prémices d'une série prometteuse pour jeunes adultes."

    --Midwest Book Review (D. Donovan, eBook Reviewer)

    L'ANNEAU DU SORCIER comporte tous les ingrédients d'une recette à succès : intrigues, complots, mystères, preux chevaliers, amours naissantes et cœurs brisés, déception et trahison. Des heures de lecture, à tout âge. Chaudement recommandé pour tous les amoureux de fantasy.

    --Books and Movie Reviews, Roberto Mattos

     Avec ce premier tome action de la série de fantasy L'Anneau du Sorcier (14 tomes), Rice nous présente le jeune Thorgrin Thor McLeod, qui, à 14 ans, rêve d'intégrer la prestigieuse Légion d'Argent, les chevaliers d'élite du roi …. Une prose et une intrigue riches en rebondissements, Rice en majesté.

    --Publishers Weekly

    Livres par Morgan Rice

    LA MESSAGÈRE DES OMBRES

    LA MESSAGÈRE DES OMBRES: LONDRES (Tome 1)

    LE TEMPS DES SORCIERS

    LE ROYAUME DES DRAGONS (Tome 1)

    LE TRÔNE DES DRAGONS (Tome 2)

    LE FILS DES DRAGONS (Tome 3)

    L'ANNEAU DES DRAGONS (Tome 4)

    LA COURONNE DES DRAGONS (Tome 5)

    LE CREPUSCULE DES DRAGONS (Tome 6)

    LE BOUCLIER DES DRAGONS (Tome 7)

    LE RÊVE DES DRAGONS (Tome 8)

    OLIVER BLUE A L’ECOLE DES PROPHÈTES

    LA FABRIQUE MAGIQUE (Tome 1)

    L’ORBE DE KANDRA (Tome 2)

    LES OBSIDIENNES (Tome 3)

    LE SCEPTRE DE FEU (Tome 4)

    LES CHRONIQUES DE L’INVASION

    ATTAQUE EXTRATERRESTRE (Tome 1)

    ARRIVÉE (Tome 2)

    ASCENSION (Tome 3)

    RETOUR (Tome 4)

    LE FIL DE L’ÉPÉE

    LES PLUS MÉRITANTS (Tome 1)

    LES PLUS VAILLANTS (Tome 2)

    LES DESTINÉS (Tome 3)

    LES PLUS TÉMÉRAIRES (Tome 4)

    UN TRÔNE POUR DES SŒURS

    UN TRÔNE POUR DES SŒURS (Tome 1)

    UNE COUR DE VOLEURS (Tome 2)

    UNE CHANSON POUR DES ORPHELINES (Tome 3)

    UN CHANT FUNÈBRE POUR DES PRINCES (Tome 4)

    UN JOYAU POUR LA COUR (Tome 5)

    UN BAISER POUR DES REINES (Tome 6)

    UNE COURONNE POUR DES ASSASSINS (Tome 7)

    UNE ÉTREINTE POUR DES HÉRITIÈRES (Tome 8)

    DE COURONNES ET DE GLOIRE

    ESCLAVE, GUERRIÈRE, REINE (Tome 1)

    CANAILLE, PRISONNIÈRE, PRINCESSE (Tome 2)

    CHEVALIER, HÉRITIER, PRINCE (Tome 3)

    REBELLE, PION, ROI (Tome 4)

    SOLDAT, FRÈRE, SORCIER (Tome 5)

    HÉROÏNE, TRAÎTRESSE, FILLE (Tome 6)

    SOUVERAIN, RIVALE, EXILÉE (Tome 7)

    VAINQUEUR, VAINCU, FILS (Tome 8)

    ROIS ET SORCIERS

    LE RÉVEIL DES DRAGONS (Tome 1)

    LE RÉVEIL DU VAILLANT (Tome 2)

    LE POIDS DE L’HONNEUR (Tome 3)

    UNE FORGE DE BRAVOURE (Tome 4)

    UN ROYAUME D’OMBRES (Tome 5)

    LA NUIT DES BRAVES (Tome 6)

    ROIS ET SORCIERS : NOUVELLE

    L’ANNEAU DU SORCIER

    LA QUÊTE DES HÉROS (Tome 1)

    LA MARCHE DES ROIS (Tome 2)

    LE DESTIN DES DRAGONS (Tome 3)

    UN CRI D’HONNEUR (Tome 4)

    UNE PROMESSE DE GLOIRE (Tome 5)

    UN PRIX DE COURAGE (Tome 6)

    UN RITE D’ÉPÉES (Tome 7)

    UNE CONCESSION D’ARMES (Tome 8)

    UN CIEL ENSORCELE (Tome 9)

    UNE MER DE BOUCLIERS (Tome 10)

    UN RÈGNE DE FER (Tome 11)

    UNE TERRE DE FEU (Tome 12)

    UNE LOI DE REINES (Tome 13)

    LE SERMENT DES FRÈRES (Tome 14)

    UN RÊVE DE MORTELS (Tome 15)

    UNE JOUTE DE CHEVALIERS (Tome 16)

    LE DON DU COMBAT (Tome 17)

    TRILOGIE DES RESCAPÉS

    ARENE UN: LA CHASSE AUX ESCLAVES (Tome 1)

    DEUXIEME ARENE (Tome 2)

    ARÈNE TROIS (Tome 3)

    LES VAMPIRES DÉCHUS

    AVANT L’AUBE (Tome 1)

    MEMOIRES D'UN VAMPIRE

    TRANSFORMATION (Tome 1)

    ADORATION (Tome 2)

    TRAHISON (Tome 3)

    PREDESTINATION (Tome 4)

    DÉSIR (Tome 5)

    FIANÇAILLES (Tome 6)

    SERMENT (Tome 7)

    TROUVÉE (Tome 8)

    RENÉE (Tome 9)

    ARDEMMENT DÉSIRÉE (Tome 10)

    SOUMISE AU DESTIN (Tome 11)

    OBSESSION (Tome 12)

    TABLE DES MATIÈRES

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE-ET-UN

    CHAPITRE TRENTE-DEUX

    EPILOGUE

    CHAPITRE UN

    L’inspecteur Sebastian Pinsley se tenait devant St-George’s Field tandis que son fiacre s’éloignait. Il s’efforçait de trouver une excuse valable pour éviter d’entrer dans l’édifice qui lui faisait face. Il y avait des lieux où aucun homme sain d’esprit ne souhaitait s’aventurer.

    Même s’il se trouvait à bonne distance de la Tamise, son odeur nauséabonde le prenait aux narines. Pourtant, vu l’état de la ville, il était difficile de faire la distinction entre les odeurs. Les péniches restaient néanmoins immobiles, au loin, alors qu’en dépit de l’heure matinale, les marchands s’installaient déjà sur la grande place flanquée de bâtiments. Pinsley les observait comme il observait le reste du monde, s’assurant qu’il comprenait la finalité de chaque chose avant de passer à la suivante.

    Il glissa une main dans la poche de son gilet et jeta un coup d’œil à sa montre de gousset : cinq heures du matin, bien trop tôt pour être dehors. Et certainement trop tôt pour s’apprêter à entrer dans la bâtisse carrée aux hautes fenêtres qui le toisait impitoyablement : Bedlam.

    Techniquement, il s’agissait de l’Hôpital Royal de Bethlem dédié aux malades mentaux, mais Pinsley ne connaissait personne qui le nommait ainsi. L’asile avait toujours été Bedlam. C’était un nom qui éveillait la peur chez tout le monde, en raison de son histoire. Pinsley n’y échappait pas : il ressentait une angoisse diffuse. Le nom en question avait jadis été synonyme du pire des asiles psychiatriques. On racontait qu’il y avait eu des améliorations depuis que le vieil édifice avait été rasé en 1815, mais il n’en restait pas moins que la simple vue de ce bâtiment le faisait frissonner. Il lui fallut un moment pour réaliser ce que ce lieu avait de si menaçant pour lui : c’était l’antithèse de la rationalité et de l’ordre qu’il tentait d’apporter à ce monde. Sa tante avait mis fin à ses jours dans un endroit similaire. Même si c’était peu de chose en comparaison avec les pertes qu’il avait vécues dans sa vie, cette pensée ne le laissait pas de marbre.

    L’inspecteur Pinsley resserra son manteau sombre sur sa silhouette svelte et retira son haut-de-forme, se préparant à entrer. Il ne s’était pas rasé, afin qu’un début de barbe se forme entre ses rouflaquettes, lui donnant l’air un peu plus âgé que ses quarante-cinq ans. Il résolut néanmoins de rentrer chez lui, ou du moins de passer au club, s’il en avait le temps avant de se rendre au commissariat. Un inspecteur devait être exemplaire pour ses hommes.

    Il marcha vers la porte du pas cadencé qui venait de ses habitudes militaires, frappa deux coups à l’aide du heurtoir et attendit, immobile. C’était la meilleure des manières de cacher sa nervosité. L’homme qui ouvrit la porte était corpulent, et portait les habits simples des gardiens qui travaillaient pour le directeur de l’institution. Le couloir qui s’ouvrait derrière lui au sol de pierre et aux panneaux de bois, était poussiéreux et mal entretenu. Un portrait de la Reine Victoria trônait sur un bureau, comme si sa présence voulait accorder à cet endroit une noblesse qu’il ne possédait pas.

    - Pinsley, se présenta l’inspecteur. Je suppose que je suis attendu ?

    - Oui, monsieur, répondit l’homme. Veuillez me suivre.

    - Un instant, je vous prie, l’arrêta Pinsley en levant une main.

    La sagesse dictait d’obtenir toutes les informations possibles avant de se ruer sur le champ de bataille, ce qui était doublement vrai dans le cadre d’une enquête. 

    - Quelques questions pour commencer. Personne n’est entré ou sorti du bâtiment cette nuit ?

    - Personne en dehors de l’émissaire que le directeur vous a envoyé, expliqua le gardien. Cela n’arrive jamais. Les visites ont lieu l’après-midi.

    Quand les chalands payaient un penny pour s’adonner au passe-temps douteux d’observer les fous. Pinsley ravala son écœurement et hocha la tête, enregistrant l’information. Pas de visiteurs, cela signifiait qu’il était donc improbable qu’il s’agisse d’une personne venant de l’extérieur. Il avait vu l’épaisseur des murs : c’était une forteresse qui ne disait pas son nom.

    - La défunte est…

    - Une jeune femme répondant au nom de Greene, monsieur, compléta le gardien. Entrez, je vous en prie. Nous ne devons pas laisser les portes ouvertes trop longtemps, même si tous les pensionnaires sont confinés dans leurs chambres. La sécurité est importante ici.

    Dans sa tête, l’inspecteur arrêta le décompte silencieux qu’il avait lancé au début de leur conversation, afin de juger si l’homme avait laissé la porte ouverte aussi longtemps parce que le policier lui inspirait de l’autorité, ou simplement par négligence. Un examen détaillé du visage de l’homme et de ses mains révéla qu’ils étaient étonnamment propres ; ses cheveux étaient bien peignés, et sa tenue de travail présentait un niveau de saleté normale. Un homme qui prêtait une telle attention à ces détails devait être minutieux. Son relâchement vis-à-vis de la porte était sans doute seulement dû à la présence de Pinsley.

    - Nous avons un registre des visiteurs, monsieur, précisa le gardien. D’ailleurs, il faudrait que vous le signiez. Le directeur est à cheval sur ce point. Personne n’entre ou ne sort sans signer pour attester de sa présence. 

    - Vous essayez d’éviter une autre enquête parlementaire ? lança Pinsley.

    Il était peut-être un peu sec, mais à l’aube, il était difficile de se retenir d’être caustique. De plus, il n’avait pas bien dormi.

    Le gardien grimaça.

    - Je l’ignore, monsieur. Vous devez signer.

    L’inspecteur entra dans la place, et le froid lui sembla encore plus piquant qu’à l’extérieur, bien que ce fût le mois de février. L’asile était trop sombre à son goût, les fenêtres ne fournissaient pas assez de lumière pour éclairer correctement l’endroit, et les lampes à gaz n’étaient pas allumées car l’aube pointait. Des cris et des pleurs lointains lui parvenaient, provenant d’une demi-douzaine de couloirs. Seul l’un d’eux était plongé dans le silence.

    Le gardien désigna le registre relié de cuir. Pinsley l’ouvrit à la date du jour, le 2 février, et parcourut la liste des noms avant de signer. Il y avait eu quelques visiteurs la veille, tous dans l’après-midi, et personne ne s’était enregistré pour rendre visite à la défunte, d’après la colonne « raison de la visite ». Dans son cas, il écrivit simplement : « Enquête sur un décès. »

    - Par ici, inspecteur, dit le gardien en agitant la main en direction du couloir silencieux.

    Pinsley n’attendit pas qu’il se mette en marche et lui passa devant. Peu importait que cet endroit l’effrayât ; un homme affrontait sa peur de l’inconnu et faisait briller la lumière de la raison dans les ténèbres.

    - Monsieur, attendez-moi ! s’écria l’homme.

    Quand il le rattrapa, Pinsley avait atteint la porte d’acier de l’un des couloirs. Il tenta de l’ouvrir mais elle était fermée. Le gardien farfouilla parmi ses clefs avant de la déverrouiller prestement.

    - Cette porte est-elle toujours fermée ? s’enquit Pinsley.

    - Oui, monsieur.

    Pinsley le crut sur parole. Le gardien avait trouvé la bonne clef à une vitesse qui dénotait l’habitude, la répétition quotidienne. Il verrouilla la porte à une vitesse équivalente. L’espace qui s’étendait devant eux donnait sur une série de portes, derrière lesquelles se trouvaient les occupants, étroitement attachés d’après les observations de Pinsley.

    Certaines portes possédaient un vasista au niveau des yeux, comme celles des prisons plus ordinaires. Pinsley s’arrêta devant l’une d’elles, puis la suivante, en se forçant à regarder. Toutes les silhouettes de cette aile étaient féminines. La première que Pinsley scruta était recroquevillée sur son lit à barreaux. La seconde était dos à l’un des murs, elle y frappait lentement la tête. La troisième… Pinsley dut résister au réflexe de bondir en arrière lorsqu’il croisa son regard pâle.

    La peur monta en lui. Il ne s’agissait pas d’un surgissement soudain, ou d’un saisissement contre lequel il pouvait lutter comme il l’avait si souvent fait avant de devenir inspecteur de police, en Crimée. Cela n’avait rien à voir non plus avec le moment où il avait trouvé sa Catherine bien-aimée morte, de la main d’un dément. Cette crainte était ancienne, ancrées dans des souvenirs d’enfance. À cet instant, ce n’était pas l’inspecteur Pinsley qui avançait dans ce corridor, mais le jeune Sebastian. Quel âge avait-il la dernière fois qu’il avait vu sa tante, assise toute seule, chantant une comptine encore, encore et… 

    Non, il n’y repenserait pas. C’était un homme rationnel, un homme qui travaillait avec son esprit. Pour ne pas s’enliser dans les souvenirs, il se concentra sur le présent, utilisant ce qu’il apercevait des femmes pour deviner des éléments de leurs vies passées : gouvernantes, couturières, épouses. Tout, même la manière dont quelqu'un observait les cals de ses mains, racontait une histoire, et si Pinsley se concentrait suffisamment là-dessus, le passé ne le rattraperait pas.

    Même en s’adonnant à cet exercice, cette déambulation lui parut éternelle. Chaque pas était un effort, dont l’écho semblait résonner dans tout le bâtiment. Pinsley mit un moment à comprendre que le silence était une pièce du puzzle, parce qu’aucun recoin de ce lieu n’était calme. Si Pinsley avait été moins rationnel, il aurait pensé que quelque chose invitait les gens au silence ici. Mais il se rappela que c’était simplement la mort et la peur de la mort, qui avaient un tel effet.

    Lorsqu’ils atteignirent finalement la chambre qu’ils cherchaient, Pinsley ressentit une bouffée de soulagement. C’était la seule dont la porte était ouverte, et le directeur de l’asile les y attendait.

    - Directeur Buckle, je vous présente l’inspecteur Pinsley, dit le gardien.

    - Un inspecteur ? demanda le directeur, l’air surpris. Il n’a pas l’allure de la fonction.

    C’était un homme un peu plus petit que Pinsley, aux cheveux clairsemés, vêtu d’une redingote protocolaire et d’un gilet aux gros boutons de cuivre. Sa cravate était plus lâche que l’écharpe de Pinsley mais Pinsley pouvait comprendre cette concession, vu la scène qu’ils avaient devant les yeux. C’était si terrible que Pinsley dut prendre une grande inspiration pour la tolérer.

    La chambre était relativement dépouillée : une dizaine de mètres carrés, des murs blancs. Elle contenait deux lits surmontés de couvertures grises, et un meuble de toilette d’un côté. Tout était éclaboussé de sang. Pinsley avait vu pire que cela durant la guerre, mais ce n’était pas une consolation. Il dut se rappeler qu’il était ici pour observer, comprendre, et que la meilleure manière de s’exécuter était de ravaler sa compassion pour avoir le regard le plus froid possible.

    Le corps d’une femme était étendu par terre, partiellement recouvert par un drap, qui n’avait pas empêché son sang de couler. Ses cheveux et son visage étaient si maculés de sang qu’il était difficile de reconnaître les traits de la victime. Pinsley aurait préféré ne pas regarder parce que pendant un instant, il ne put s’empêcher de reconnaître Catherine étendue au sol… non. Il n’y penserait pas, pas maintenant.

    Quoi qu’il en soit, il lui fallut plusieurs secondes pour se contraindre à détailler la morte. Ses vêtements étaient élégants, ou l’avaient été, peut-être une saison ou deux auparavant. Ses mains exhibaient des marques de lutte, et ses bras présentaient des coupures parallèles.

    Une autre femme était accroupie, recroquevillée dans un coin, le visage entre les mains comme pour bloquer les images de la scène. Elle avait les mains ensanglantées, tout comme ses cheveux et les murs autour d’elle. Son œil gauche présentait un hématome. Ses cheveux étaient bruns, ses vêtements simples, elle tordait un bonnet entre ses mains comme un chiffon. Elle trembler à chaque pas dans la chambre, et marmonnait dans sa barbe :

    - Les ombres… les ombres…

    - Comme vous pouvez le voir, inspecteur, c’est limpide, commenta le directeur Buckle. Elsie a déniché un couteau et a décidé de poignarder sa camarade de chambre.

    - Tabitha Greene, ajouta le gardien.

    Le directeur lui adressa un regard qui expliquait amplement à Pinsley tout ce qu’il devait savoir sur la manière dont l’homme gérait l’asile. Il avait rencontré de pareils hommes en Crimée, déterminés à ne jamais être corrigés par un subordonné, quel qu’en soit le prix.

    - Comme je le disais, c’est limpide, répéta le directeur. Je ne vois guère l’intérêt de vous avoir dérangé, étant donné que le seul endroit où Elsie pourrait aller après de tels agissements serait… eh bien, ici.

    Il s’exprimait comme si les meurtres étaient monnaie courante. C’était peut-être le cas ; Pinsley se résolut de le vérifier, car un tel fait ne pourrait être toléré.

    - Il n’en reste pas moins que j’ai des questions, rétorqua-t-il. Le poignard a-t-il été retrouvé ?

    Le directeur Buckle parut soudain mal à l’aise.

    - Eh bien… non.

    - Avez-vous cherché de fond en comble ? Ne se trouverait-il pas dans une autre cellule ?

    - Il n’aurait pas pu être déplacé, monsieur, précisa le gardien.

    - Vérifiez quand même, s’il vous plaît, demanda l’inspecteur Pinsley.

    Il observa le cadavre pendant un moment. Il avait une idée précise des lacérations qu’on pouvait infliger au couteau, à l’épée et à l’aide d’une douzaine d’autres armes. Ces blessures ne ressemblaient à rien de ce qu’il connaissait, parce qu’elles étaient étrangement parallèles, comme si elles avaient été infligées par des griffes.  

    L’inspecteur Pinsley fronça les sourcils. Il ne disposait pas de suffisamment d’informations pour comprendre

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