Il Était Une Fois Trois Soleils…: Trilogie Sur L’Amour Mirage
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About this ebook
Trois soleils, trois histoires diffrentes ayant comme point commun la recherche de lamour mirage. Une femme de 45 ans, utilisant les recettes la mode pour trouver le compagnon idal. Une famille dysfonctionnelle runie pour assister la mort de leur mre-bourreau. Deux communauts qui vivent lamour mirage quotidiennement au pays des Inuit du Qubec.
Francine Hudon
Venant tout juste d’atteindre la soixantaine, Francine Hudon travaille comme consultante en formation auprès des Inuit du Nord du Québec. Mère de trois enfants et grand-mère de quatre petits-enfants, elle utilise ses temps libres pour écrire des histoires romanesques mais aussi des ouvrages sur les Inuit et des recueils de textes théosophiques. Détentrice d’une Maîtrise de Recherche en Éducation, elle a travaillé comme professeur auprès des enfants de maternelle, comme journaliste au journal Le Témiscamien puis, pendant les 23 dernières années, en organisation de services auprès des Inuit du Nord du Québec. Pour elle, l’écriture est une passion qu’elle décrit de la façon suivante : ‘Mon but, en écrivant, est d’amener les lecteurs sur un circuit de montagnes russes. Ils montent lentement, descendent à toute vitesse, font des loupes et se retrouvent la tête en bas au dessus du vide, pour finir leur voyage tout doucement en disant : ‘Ouf!’
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Il Était Une Fois Trois Soleils… - Francine Hudon
Copyright © 2013 by Francine Hudon.
All rights reserved. No part of this book may be reproduced or transmitted in any form or by any means, electronic or mechanical, including photocopying, recording, or by any information storage and retrieval system, without permission in writing from the copyright owner.
This is a work of fiction. Names, characters, places and incidents either are the product of the author’s imagination or are used fictitiously, and any resemblance to any actual persons, living or dead, events, or locales is entirely coincidental.
Rev. date: 05/29/2013
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CONTENTS
1: Recherche homme immature, manipulateur et dépendant…
Paul
Gabriel
Victor
Gilles
Migüel
2: La femme folle
La femme folle
La grosse chanteuse
La femme fardée
Rose
Jeanne
Le motard
L’homme aux muscles envoutants
Le motard et la grosse chanteuse
Le motard, la grosse chanteuse et la femme fardée
La famille est réunie
La femme folle est partie
3: Les trois soleils
Le mal est partout
L’amour n’est pas tout
Le choc des cultures
La vie suit son cours
Les trois soleils
1
Recherche homme immature, manipulateur et dépendant…
PAUL
Être attiré sexuellement par quelqu’un, c’est ça l’amour!
Madame Larose
«R ECHERCHE HOMME INFIDÈLE ne reculant devant rien pour satisfaire ses besoins égoïstes. Le candidat doit être un menteur invétéré. Tendance à profiter de l’autre dans une relation de couple serait un atout. Cadeaux gratuits non acceptés. Aucune personne ayant les mêmes goûts pour les voyages, les loisirs et la télévision ne sera acceptée. La personne choisie sera une bête de sexe
avec tout ce qui se présente sur son chemin. Dé pendances à l’alcool et aux autres drogues considérées comme des atouts. »
Andréanne exécutait son exercice avec minutie. Depuis qu’elle avait feuilleté ce livre trouvé dans la bibliothèque d’un ami, elle n’avait cessé d’y penser. L’auteure, sous le pseudonyme de Madame Larose, y décrivait les pièges à éviter pour trouver l’homme de ses rêves. «Comment choisir son partenaire» était un best-seller datant de quelques années, mais son titre accrocheur avait attiré son regard et elle n’avait cessé d’y penser. Dès son retour de tournée en Gaspésie, elle l’avait trouvé à la Grande Bibliothèque, tout près de chez elle.
Son application à suivre les exercices les uns après les autres reflétait son désespoir et sa peine. Elle venait de tourner la page des 45 ans et le bilan était plutôt négatif: travail routinier et vie amoureuse nulle. Et pas d’enfant bien sûr. Qu’est-ce qui avait floppé en cours de route? La réponse à cette question se trouvait peut-être dans ce bouquin.
Le premier exercice consistait à composer une annonce publicitaire à partir des défauts communs à ses partenaires antérieurs. Elle avait donc identifié les défauts visibles de ses ex puis regroupé ceux qui se répétaient, pour ensuite rédiger son annonce, le but étant, qu’en constatant l’absurde de la situation, elle éclate de rire.
«Recherche homme infidèle, ne reculant devant rien…»
Mais elle ne riait pas. Des souvenirs de sa dernière relation amoureuse refaisaient surface. Et cela tenait plus du cauchemar que de l’humour.
Elle était allongée sur le lit, en attente. Il était assis près d’une petite table ronde, comme on en retrouve dans toutes les chambres d’hôtel. Devant lui, une bouteille de cognac à moitié vide. Comment pouvait-il boire autant?
Ils avaient dîné dans un restaurant à la mode de la rue St-Denis. Un apéro puis une bouteille de vin. Puis étaient allés voir un spectacle de musiciens de blues. Encore quelques bières accompagnées de cognac. Vers deux heures du matin, elle avait suggéré de rentrer à l’hôtel. Elle avait hâte de se retrouver seule avec lui. C’était leur premier rendez-vous, en dehors du milieu de travail. Leur premier voyage ensemble en dehors de Québec. Elle attendait cet instant depuis longtemps.
En arrivant à la chambre, il avait commandé une bouteille de cognac et s’était remis à boire. Elle qui espérait se vautrer dans un lit, entre les bras de cet homme qui suscitait chez elle tant de volupté et de désirs charnels. Mais le moment n’était pas encore propice. Il avait besoin de parler et de boire. Il avait du chagrin. La voix chargée de sanglots, il parlait de son enfance au sein d’une famille dysfonctionnelle. Des événements tragiques avaient bouleversé son enfance. Son père était marin. Il ne revenait à la maison que pour de courts épisodes et pour engrosser sa mère qui était une sainte femme.
- Ma mère a eu 9 enfants et je ne l’ai jamais entendue se plaindre ou élever la voix. C’était une sainte.
- Étiez-vous pauvre?
- On avait le nécessaire. Ma mère faisait de la couture pour nous habiller d’abord, mais aussi pour faire quelques sous et mettre du «beurre dans les épinards» comme on dit.
- Mais est-ce que ton père envoyait de l’argent pour faire vivre sa famille?
- Mon père a toujours envoyé de l’argent. Il aimait ma mère et nous aimait.
- Il vous manquait quand il était parti?
- La vie était tranquille quand il n’était pas là. C’était quand il revenait à la maison que tout se compliquait.
Les larmes lui brouillant la vue, il se retourna vers Andréanne. Jusque-là, noyé dans sa peine, il répondait comme un automate. Il lui apparut triste à mourir. Elle hésita alors devant le geste à poser pour apaiser cette souffrance palpable. Puis il prit une autre gorgée de cognac, sans doute pour se donner des forces, baissa la tête et lâcha tout de go.
- Mon père était alcoolique. Il était saoul du matin au soir quand il était à la maison.
- Mais comment pouvait-il travailler comme marin s’il était alcoolique? Le travail sur un bateau demande beaucoup d’endurance.
- Mon père avait une constitution de bœuf. Il disait d’ailleurs que le travail lui fournissait un certain encadrement qui l’amenait à se tenir droit. Il disait qu’il n’était pas fait pour vivre sur la terre ferme. Alors il s’engourdissait par l’alcool.
- Et que disait ta mère de tout cela? Se sentait-elle mise de côté?
- Ma mère respectait mon père parce qu’il revenait toujours vers nous. Mais elle en avait aussi peur. Au fur et à mesure que sa présence se prolongeait, il buvait de plus en plus. Il avait des éclats de voix et cherchait un moyen d’engager des discussions avec nous ou avec elle, afin de pouvoir laisser éclater sa colère.
Puis il s’arrêta de nouveau de parler, lui jeta un regard triste d’épagneul blessé, fit une pause, et prit une autre gorgée.
- Elle avait beau marcher sur des œufs, faire attention à ce qu’elle disait, servir de tampon entre nous et lui, pas une journée ne passait sans qu’il éclate tel un orage violent et laisse écouler un torrent d’injures, pour finalement briser des objets, et souvent même la frapper.
Ces derniers mots furent dits dans un sanglot si troublant qu’Andréanne ne put s’empêcher de s’approcher de lui pour le caresser doucement au visage puis le serrer dans ses bras. C’est alors qu’elle avait vu ses yeux vides, vitreux. Ce n’était plus l’homme qu’elle côtoyait tous les jours au travail. C’était une espèce de bête sauvage, blessée et souffrante qui défilait ses malheurs. Son frère qui s’était suicidé à l’âge de 18 ans. Sa mère était morte trop jeune sans avoir pu profiter pleinement de sa vie. Lui, orphelin à 20 ans, avait recherché cette tendresse maternelle chez les femmes qu’il avait côtoyées.
Elle sentait qu’elle ne pouvait rien faire pour lui. Peut-être demain matin. Elle se coucha donc, épuisée, et s’endormit dans les vapeurs d’alcool avec la souffrance en bruit de fond.
Leur histoire d’amour commença ainsi, dans l’alcool, les souffrances et l’éloignement qui s’installa dès les premiers instants.
* * *
C’était une relation torride comme le sont les relations faites de réminiscences de souvenirs tristes, de beuveries, de réconciliations, d’insultes et de comportements violents suivis de réconciliations. Puis, au fil des jours, de plus en plus de mensonges et encore des réconciliations. Les souvenirs tristes de son amant plaçaient Andréanne dans une situation inconfortable. Ils venaient titiller les cordes sensibles des souvenirs de son enfance alors que son père disparaissait des week-ends entiers et qu’elle accompagnait sa mère, debout près de la fenêtre, à l’attendre des nuits entières. L’inquiétude tissait alors autour d’elles une atmosphère si épaisse qu’elles respiraient à peine, laissant échapper un peu d’air à chaque fois que les phares d’une voiture apparaissaient sur la route. Mais ce n’était jamais lui. Un autre échappé nocturne probablement, qui s’en retournait auprès de sa famille après avoir bamboché toute la nuit. Une famille plus chanceuse que la sienne puisque tout le monde pouvait enfin aller se coucher. Leur homme était de retour sain et sauf.
Et un autre jour se levait sans nouvelles du mari, de son père. Sa mère et elle allaient prendre un peu de repos avant qu’une autre journée commence. Puis, un après-midi, souvent le dimanche, son père arrivait complètement bourré et repentant. Sa mère l’accueillait en silence, s’enfermait dans la chambre avec lui et on les perdait jusqu’au lendemain.
Ce qui se passait derrière cette porte close, elle ne l’a jamais su, mais la seule chose qu’elle ressentait c’était un vide incommensurable. Elle avait partagé l’horreur de l’attente, mais n’avait droit à aucun moment de retrouvaille. La chambre engouffrait son père et aussi sa mère. Elle se retrouvait alors avec un dimanche après-midi à mourir d’ennui, où la seule activité possible était d’aller se balancer dans le jardin, avec une amie si la chance était au rendez-vous.
Toutes les fois où ce sentiment d’ennui effroyable et profond la rattrapait, elle savait que la relation amoureuse actuelle devait finir. Elle avait tellement investi en thérapies pour ne pas retomber dans ces moments tristes à n’en plus finir. C’était le premier signe du début de la fin et la conclusion s’imposait d’elle-même. Se connaissant, elle savait pertinemment qu’elle n’avait pas les habiletés requises pour choisir la bonne relation, une relation dans laquelle elle pourrait s’épanouir. «Je choisis toujours le même type d’hommes » disait-elle souvent à son amie Louise. Mais elle savait qu’elle avait un don particulier pour mettre fin à une relation d’une façon telle que l’autre, le partenaire, pensera toute sa vie que c’est de lui que vient la décision, alors que dans les faits, elle a décidé déjà depuis plusieurs semaines qu’elle en avait assez et que c’était fini.
* * *
Ah oui, c’était une relation torride, s’était dit Andréanne, et elle y avait mis fin, sans aucun regret. Elle s’était alors tournée vers le livre de Madame Larose, comme une échappatoire à la triste réalité de sa vie amoureuse. C’est ainsi que, parmi les 5 mythes sur l’amour, il y en avait un qui concernait les relations torrides.
«Être attirés sexuellement par quelqu’un, c’est ça l’amour.»
Madame Larose y expliquait que l’on peut se convaincre que l’on est amoureux de quelqu’un seulement parce que sexuellement nous nous entendons très bien avec cette personne. Cette façon de concevoir la chose serait basée sur la culpabilité inhérente à notre culture judéo-chrétienne qui nous fait sentir coupables d’accueillir et de jouir pleinement de notre sexualité. Andréanne avait alors réfléchi à cet aspect de la question auquel elle ne s’était jamais attardée auparavant. Il lui restait bien des questionnements sur lesquels elle aurait amplement le temps de se pencher dans les prochaines semaines. Pour l’instant, elle planifiait un voyage en Europe, histoire de se changer les idées et de continuer les exercices de Madame Larose. Elle était trop jeune pour abandonner le rêve de trouver l’homme de sa vie. Celui avec qui elle vieillirait dans l’harmonie, avec qui elle pourrait voyager quand l’heure de la retraite serait venue.
Juste au moment où la bouilloire commençait son chant, indiquant que l’eau était prête, le téléphone sonna. C’était Louise, sa meilleure amie, celle qu’elle n’avait pas vue depuis 3 ans. Les contacts étaient gardés par téléphone.
- Comment ça va toi? Qu’est-ce qui se passe de bon dans ta vie?
- Rien de spécial Louise, je me prépare à faire un petit voyage. Une semaine. J’hésite entre Paris ou l’Espagne. Et toi, quoi de nouveau?
Toutes les fois qu’elles se téléphonaient, elles allaient toujours à l’essentiel. Pas de fioriture, on se connaît depuis des années, on va droit au but.
Elle sentit une hésitation à l’autre bout du fil. Son cœur se mit à battre. Louise était toujours prompte, enthousiaste et difficile à faire taire. Quelques secondes d’hésitation c’était déjà beaucoup trop. Un malheur était arrivé, ou se préparait, pensa-t-elle.
- Parle Louise, qu’est-ce qu’il y a, tu me fais peur.
- Jacques a le cancer, réussit à dire Louise, dans un sanglot.
La panique envahit tout à coup tout l’espace entourant Andréanne. Le souffle lui manquait. En couple depuis plus de 25 ans, Louise et Jacques étaient les seules personnes stables dans sa vie.
- Le cancer, Jacques! Quel cancer?
- Le cancer du poumon, lui marmonna son amie d’une voix chargée de sanglots contenus.
- La maudite cigarette?
- Probablement, mais il y a les poussières de métal à son travail. Peut-être que ça a joué aussi. On parle aussi beaucoup des poisons contenus dans la nourriture, les pesticides, les engrais chimiques, toutes ces cochonneries, sans parler des processus transgénétiques.
- Oui! Il y a tout un débat là-dessus.
- Mais comment te sens-tu? Et comment est Jacques?
- Jacques est à l’hôpital pour des examens et moi je ne me sens pas très bien.
- Veux-tu que j’y aille? Je peux te donner un coup de main.
- J’aimerais cela! lui dit son amie, et elle se mit soudainement à pleurer à gros sanglots.
- Ne pleure pas, Louise, je téléphone à mon patron pour lui dire que je prends congé et je vais te rejoindre, dès demain matin. Ça va aller jusque-là?
- Ça va aller, je passe tous mes moments à l’hôpital Sacré-Cœur auprès de Jacques. Si tu veux me rejoindre et que mon cellulaire ne répond pas, téléphone à la réception et demande-leur de lui parler. On ne peut pas ouvrir notre cellulaire dans l’hôpital. Alors si je ne réponds pas c’est que je suis avec lui.
* * *
Du coup, elle avait oublié le voyage en Espagne ou en France. Remis à plus tard. Son amie, ses amis avaient besoin de son support. Elle avait pris quelques jours de congé et s’était rendue à Montréal pour leur apporter son aide. Les deux devaient être accablés, sous le poids de cet immense fardeau, celui qui au cours des ans affectait de plus en plus de personnes. Il y a quelques années, elle avait perdu ses deux parents décédés à 2 ans d’intervalle du même cancer, le foie. Comme si de vivre ensemble toutes ces années les avait mis au diapason même en ce qui concerne la fin de leur passage sur la terre. Même diagnostic fatal et à peu près à la même période. Andréanne s’était alors interrogée sur l’origine du cancer. Son père avait toujours bu, et plus que sa part. Mais sa mère, pas qu’elle sache. Pouvait-il s’agir d’un virus que les deux se seraient transmis? Ou quelque élément cancérigène dans leur entourage? La peine de les voir partir à si peu d’intervalle l’un de l’autre avait été pour un temps estompée par son questionnement. Mais il l’avait rattrapée un an plus tard, juste avant sa rencontre avec Paul. Peut-être y avait-il un lien. En tout cas, il lui avait été d’un grand secours au cours de ses nuits de peine immense. Il avait fait preuve d’une patience extrême et ses tiraillements au cœur s’étaient distancés jusqu’à s’éteindre presque complètement. Mais le cancer de Jacques remettait tout en question, d’autant plus qu’elle n’avait plus les émotions fortes partagées avec Paul.
* * *
Quand elle arriva à la maison de Louise et Jacques, son cœur se serra. Tout en garant sa voiture dans l’entrée, elle avait le cœur oppressé et le souffle court. Les larmes avaient déjà commencé à couler doucement le long de ses joues. Qu’allait-elle leur dire? Elle aurait dû y penser avant, durant le long trajet entre Québec et Montréal, et préparer des paroles de réconfort. Pendant ses hésitations, la porte s’ouvrit. Elle n’avait pas même eu le temps de sonner et Louise apparut dans une tenue négligée, les yeux cernés et les cheveux en broussaille.
- Mon Dieu Louise, ça n’a pas l’air d’aller bien du tout. Regarde-toi, dit Andréanne en parcourant son amie des yeux.
- Tu ne changes pas, lui dit Louise avec un sourire, toujours aussi délicate et réconfortante.
- Ah Louise je m’excuse, je pensais justement que je n’avais préparé aucune parole de réconfort, alors tu me connais, ce n’est pas naturel pour moi, la compassion. C’est plutôt ton domaine.
- Viens m’embrasser, lui répondit Louise en lui tendant les bras. Tu es ma meilleure amie, la seule que j’ai vraiment, alors te voir et te parler me fera toujours du bien, peu importe ce que tu dis.
- Ah! Toi, tu sais combien je t’aime.
- Oui, je le sais! lui répondit Louise en l’embrassant sur les joues.
À son grand étonnement, Andréanne nota que Louise affichait une attitude sereine. Malgré son débraillement, sans doute dû aux nombreuses heures passées à l’hôpital, il n’y avait aucune trace de désespoir dans les yeux et la voix de son amie.
- Excuse le désordre, je passe mes journées et mes soirées à l’hôpital. Jacques a eu une opération. On lui a enlevé une partie du poumon gauche, sa gauche à lui, mais pour nous la droite quand on se tient devant lui.
- Quand a eu lieu l’opération?
- Il y a trois jours, je ne te l’ai pas dit au téléphone, je ne voulais pas t’inquiéter