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Les Dieu(x)-Roi(s): Tome I
Les Dieu(x)-Roi(s): Tome I
Les Dieu(x)-Roi(s): Tome I
Ebook290 pages4 hours

Les Dieu(x)-Roi(s): Tome I

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About this ebook

Cela est un voyage initiatique, un voyage intérieur entre plusieurs mondes, plusieurs époques et plusieurs lieux. Nö a fui la guerre et il était pourtant encore qu’un enfant. Etoine est né bien avant lui, dans les temps jadis. Mais une chosesles rassemblent au delà des âges, leurs rencontres avec le(s) Dieu(x)-roi(s)
LanguageFrançais
Release dateDec 2, 2021
ISBN9782312086903
Les Dieu(x)-Roi(s): Tome I

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    Les Dieu(x)-Roi(s) - Brunö

    cover.jpg

    Les Dieu(x)-Roi(s)

    Brunö

    Les Dieu(x)-Roi(s)

    Tome I

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2021

    ISBN : 978-2-312-08690-3

    Le chapitre des bribes

    C’est ici que tout a commencé, c’est aussi ici que tout s’arrête. Moi, Etoine, fut le dernier des vivants à monter sur le trône des empires, mais si je suis maintenant exilé, je sais qu’il m’appartient – comme à nous tous – d’accompagner celui qui fermera le dernier livre de la vie. Car de tous et de tous ceux qui vivent, sur les 7 univers, je serais un des derniers à mourir. Et ma charge sera de veiller sur la porte de Thobaldor qui se situe aux confins du 4e ciel, de veiller sur cette porte, jusqu’à ce qu’elle se ferme à jamais.

    Car l’univers tel que nous le connaissons a quasiment arrêté son expansion, maintenant et cela depuis des millénaires.

    Je suis le second fils de la reine Christine et pourtant son sang ne coule pas en mes veines. Elle me retira d’une vieille famille mercenaire dans la cinquième grande marche de l’empire. Ses territoires immenses qui abritent de façons mystérieuses, des tas de gens réfugiés sur les hauteurs de ses monts. Il y a longtemps des hommes ont creusés des mansardes et des corridors immenses afin de se protéger du déchainement de certains rois. Ils les ont creusés en contreforts des montagnes dominantes.

    Maintenant que les années ont passés, maintenant que le temps s’est écoulé, je dois revenir de mon exil, sortir de l’ombre et récupérer le trône de l’empire avant que ceux qui le convoitent ne finissent par le détruire. Car les intentions mal nées sont nombreuses et accaparer le pouvoir en tentent plus d’un.

    – Frère, si tu as l’occasion de t’éloigner du pouvoir, éloigne-toi en le plus possible, car une fois qu’il t’a possédé, c’est de l’intérieur qu’il te rongera. Et certains, pour lui, sont prêts à abattre même ceux qui leur sont le plus cher, car l’assemblée des mondes s’est réunie, il y a longtemps. Et elle a à chaque fois échouée. Protège la mémoire de notre mère et de nos aïeules. Et ne laisse personne dire du mal ou insulter nos armoiries. Car nos armes et le sceau qui s’y trouve dessus signifie une chose : Nous devons être fiers d’avoir une lignée qui vient des quatre coins des empires, nous devons être fiers d’avoir divers sangs qui coulent dans nos veines, car nous sommes multiples tout en étant un. Nous sommes la guerre et la paix, nous sommes sacrés et issue des peuples, nous sommes uniques, différents, mais nous éveillons intrigues, curiosité, respect et courage. Quant à moi, mon temps est venu de m’allier à une autre famille, de sceller une alliance qui dure, car j’aurai besoin de soutien et mon dévolu, c’est penché sur mes semblables, l’humanité.

    Les hommes, mes pairs, marquent souvent leurs vivacités à détruire en à peine quelques siècles ce que la terre a bâti en plusieurs millions d’années. Et pourtant notre avancée technologique est bien plus évoluée que certains de nos voisins. Car non loin de la terre, dans un autre système solaire, la vie grouille.

    Petit J’étais muet ou m’exprimant de façon incompréhensible. J’étais même, au dire de ma protectrice, quasiment sauvage.

    Tout le monde ignore ce qu’il y a dans les marches de l’empire. Dans certains endroits, là-bas, le chaos règne et côtoie la misère et la violence. Et la violence est profonde, trop ancrée dans ses cités. Elle est tombée aux mains de gens peu instruits qui exercent leurs pouvoirs par des économies parallèles, par la terreur d’un ou de dieux qui n’existent pas ou plus exactement qu’ils ont réinventé.

    Je connus également la violence, le silence assigné, l’indifférence et le dédain. Je fus ôté de cette ville et projeté dans une autre. J’ai dû réapprendre, apprendre même un brin de civilisation. Je suis civilisé et pourtant, une part de moi, tapie dans l’ombre, reste farouche, sauvage et rebelle.

    La reine Christine n’avait pas le prestige de ses ancêtres. Elle avait quasiment tout perdu de son royaume et il lui resta à peine, une gouvernante pour sa progéniture. D’ailleurs paraissait-elle une reine ? Non ! Elle s’habillait sans style et sans classe, à peine mieux que de nombreuses ouvrières du pays.

    Mais hélas, cher frère, tout être qui naît en dessous des eaux du ciel est mortel. Et la reine Christine se mourrait.

    Aussi loin que remontent mes souvenirs d’enfant, je me remémore les mercenaires qui me gardèrent. D’eux, peu de paroles sortirent, faisant, avec moi une économie de mots. Parfois, malgré mon jeune âge, les coups volaient et fusaient sur mes cuisses. Des lanières de cuir acérées marquèrent de façon douloureuse mon corps. Étaient-ils mauvais ? Sans doute pas ! Ils étaient juste des mercenaires payés pour garder. Ils gardèrent les enfants perdus et solitaires. Je comblais mon affection par un chien qui faisait quasiment deux fois ma taille et qui me faisait office de protecteur. Mes souvenirs sont confus. Je remarque également une vieille balançoire de bois sur lequel je jouais.

    Une voix, tandis que j’écrivais à mon plus jeune frère, se fit entendre.

    – Essayez de vous souvenir encore…

    – J’ai encore l’image de cette vieille salopette rouge, avec un motif brodé dessus. Je me souviens de cette peluche que je tenais dans mes mains, ce chien de tissus qui me faisait office de doudou.

    – Vous ne vous souvenez juste que de cela ?

    – Mes souvenirs s’arrêtent là. Je ne puis pas aller au-delà.

    – Et pourtant sous votre carapace, sous votre armure, votre cuirasse, je sens un cœur lourd, terriblement. Vous vous sacrifiez pour renoncer à vivre parce que vous pensez que l’étoffe des héros et ainsi faite.

    – Je n’ai jamais eu la prétention de me prendre pour un héros. J’essaye juste, à mon niveau, de faire ce qui est juste, Grand Eltre. Même si je ne puis vous cacher, monseigneur, que des rêves de reconnaissance m’assaillent. Je ne veux pas mourir pour rien. Mais encore pire, je ne veux pas avoir vécu en vain.

    – Etoine, adopté de la reine Christine et du Seigneur des Andes, héroïque, héritier des empires ne sous-estimez et ne sur-estimez pas ce que vous êtes. Ne mettez pas non plus, sous le boisseau, votre passé caché, car vous devrez faire aussi avec.

    Non loin, dans le passé, les continents se déchiraient. L’assemblée des mondes, ne suffisait plus pour faire face à autant de déchirures, de catastrophes et de guerres. Les membres du haut conseil, eux-mêmes, se défiaient. Le monde des hommes se précipitait dans un chaos entraînant l’humanité à sa perte et à sa fin. Les guerres se succédaient sur terre dans un endroit ou dans un autre, sans interruption depuis tellement si longtemps qu’on est incertain qu’il y eut, une fois, la paix.

    Je suis devenu un veilleur de nuit et un gardien de jours. Je veillais chaque soir et à chaque levée du matin afin que la mort s’éloigne de la reine souffrante. Les hommes font beaucoup confiance en des hommes-médecine et en ce sens, ils ont raison. Néanmoins, certains d’entre eux, perfides, vénales et déloyales ont renoncé à tenir leurs promesses. Mon adoptante succombait à son mal, à cause de l’un d’eux. La souveraine se mourrait entourée des siens.

    – La reine se meurt, hommage à notre souveraine criait le peuple ému. Hommage à son grand cœur, scandaient-ils aux abords de sa fenêtre.

    – Mère, disais Eria, tu peux maintenant rejoindre tes ancêtres, si tu le veux. Regarde ce que je ne peux voir, écoute ce que je ne peux encore entendre et touche la lumière que je ne peux toucher. Mère, disait Eria, Éloigne-toi de mes larmes et pars sereine, pars au loin dans cette radieuse coursive. Laisse-toi attirée par la lumière.

    – Mais ma fille, s’il n’y a rien ?

    – Alors tu n’auras aucun regret puisque rien n’existera.

    *

    * *

    Non loin de là, une femme aussi perfide que cruelle vivait. Elle usait de subterfuge et de manipulation afin de tromper son monde. Et la reine Christine, fut un temps, manipulée par cette dernière, la tenant froidement sous sa coupe. Car la perfidie de cette dame était de s’emparer du trône, d’exiler la reine et le palais, afin d’y imposer par la force ses pions. Son influence et son ascendance maléfique n’avait que peu d’égale dans le monde des hommes et elle savait user de magie et de charme pour arriver à ses fins. Tandis que la sombre et maléfique femme préparait ses plans, Etoine était resté au chevet de son adoptante, seul, face à la souveraine dépouille.

    – Personne ne me demande si ça va. Personne ne s’est soucié de savoir si j’avais mal. On pense à tort que ceux qui parlent peu, ne pleurent point comme dénué de toute peine ou compassion. C’est un grand tort de croire que parce que je me tais, je ne ressens rien. Car mes larmes coulent à l’intérieur telle une pluie acide. Majesté, mère, je vous pleure, mais qui me consolera ? On attend de moi que je sois debout et que je ne faillis pas à la tâche qui m’est dévolu. Majesté, tendre adoptante, seule vous, auriez compris mon désarroi. Seule vous, auriez su, que la nuit tombée, mais larmes invisibles le jour, auraient coulées, cachées de tous, la nuit. Mais vous n’êtes plus pour me consoler et vous êtes trop loin pour m’écouter.

    – Qui vous dit qu’elle n’entend pas questionna la voix derrière ?

    – Il y a-t-il vraiment un monde au-delà de la mort, vénérable Eltre ?

    – Que dois-je vous répondre, Etoine ? Je vous répondrai par l’affirmative, me croiriez-vous ?

    – Peut-être, n’êtes-vous que le fruit de mon imagination ? Si je pouvais voir cet autre monde, peut-être que je croirais.

    – Peut-être…

    *

    * *

    Le pouvoir changeait de mains et avec lui changeait la vision du monde. Les empires se construisent et se défont sans jamais qu’aucun d’entre eux ne durent dans le monde des hommes. Et pourtant, il y avait toujours deux camps qui s’affrontaient. Deux camps qui se défiaient. Ils se départageaient tout ce qui vit et tout ce qui meurt et nul d’entre les hommes, ne pouvaient être neutre au point de n’être ni dans l’un et ni dans l’autre de ses deux camps. Depuis des temps immémoriaux, la guerre entre ses deux mondes que tout opposait, faisait rage et ne s’était jamais finie. Du coup, les empires humains paraissaient bien dérisoires à côté.

    Les Eltres ont toujours existé. Avant même que les mondes furent créés, ils étaient. Ils ont vu et assisté à tout et seront là quand tout s’achèvera. Les Eltres n’ont été ni créé, ni engendré. Ils ne sont pas mortels, ils n’appartiennent à aucun clan, aucunes races. À eux même, ils sont. Les Eltres sont constitué en triarchie souveraine. Aucune discordance n’émane d’eux, car ils ne font qu’un.

    *

    * *

    La femme perfide, vivait bien au-delà des versants de la colline des chênes-blancs. Elle résidait dans une grande bâtisse cossue. Les habitants de la contrée la surnommèrent la dame des chaînes. Vous vous souvenez ? Cette femme perfide et cruelle, je vous en aie parlé. Elle avait épousé un homme aussi faible que vil bien que fort aisé. Les gens disaient que son mariage était juste arrangé afin qu’elle ne manquât point et qu’il était plus un mariage de raison que d’amour. Les gens qui la connaissaient, disaient aussi que sa cruauté n’avait d’égale que son hypocrisie. Elle se plaisait à torturer les âmes bonnes. Mais en vérité, les gens la craignaient.

    Je réprouvais cette femme et pourtant la haine est dangereuse, car elle conduit à de sombre destin. Quand la haine est là, le mal réside également. Le monde des hommes s’était, lui aussi, laissé envahir par la haine, les rancœurs du passé avaient ressurgi au point de diviser des peuples entiers entre eux. N’est-ce donc pas par la haine et la jalousie que tout est arrivé dans ce monde et dans les autres ? Car les mondes sont liés par des portes dérobées. Il existe des portes quelques parts dans le monde des hommes qui ouvrent à des mondes parallèles. Certaines d’entre elles mènent à des sombres lieux terrifiants et ne devraient jamais être ouvertes.

    *

    * *

    En d’autre temps, en d’autres lieux, en d’autres époques des armées et des chevaliers chevauchèrent non loin de la cité-état de Gromiska, dans la vallée de Lotët.

    – Ma bien-aimée, guerrière des temps anciens, tu m’es revenu du pays des morts.

    – Je ne suis qu’un songe mon noble chevalier. Je ne suis qu’une image dans tes rêves. C’est la seule façon qui me soit convenue de revenir à toi. Chaque jour s’approche plus de la menace et chaque jour devient plus sombre dans le monde des hommes. Ce qui pouvait être évité hier, ne l’est désormais plus. Les troupes du seigneur obscur s’avancent à grands pas. L’équilibre des mondes est désormais menacée et le sort du monde des hommes et dorénavant compromis.

    – Douce épouse, mes jours qui se suivent ressemblent à des matins brumeux. La nuit est certes noire, mais nos rêves peuvent être lumineux. Seriez-vous celle qui m’accompagne encore ?

    – Ne te trouble point, Qehreman fils d’Ewo. Ne te trouble plus mon bien aimé. Je serai ton guide. Je serai debout et visible dans tes rêves. Je serai présente et invisible à tes côtés le jour. Mon bien-aimé, le jour va bientôt se lever et demain tu devras marcher longtemps. Tu devras presser le pas afin d’atteindre les rochers d’Eriolg, avant les armées d’Orsoldog.

    – Qehreman, Qehreman fils d’Ewo réveillez-vous. Il est temps de lever le camp fit une voix. Orsoldog et son armée n’est plus qu’à deux jours de marche de notre campement. Nous devons partir et vite.

    Qehreman rassembla au plus vite sa troupe, ses affaires et leva le camp sur le champ. Qehreman a également son histoire et paradoxalement, elle est liée autant à celle de No, qu’à celle d’Etoine. Il y a parfois des personnages, quand vous y réfléchissez bien, qui sont la jonction entre vous et bons nombres de vos proches. Car nous sommes tous liés et nous sommes tous issue de la même origine.

    *

    * *

    De mémoire d’homme, je ne me souviens plus de la paix. Elle a sans doute existé un jour, avant que les mondes se séparent. Il existe encore une porte, dérobée aux hommes, qui se trouve dans un jardin secret ou a coulé la première source de l’humanité. Car ce lieu se trouve dans un endroit entre l’Est de l’Afrique et le Moyen-Orient. Mais nul ne sait, car ce jardin est caché des hommes.

    L’ombre et les ténèbres existaient déjà avant même que la terre des hommes fut créée. Elle existait avant le roi Orsoldog et sa légion immense composée de Nasils, de Voldes et d’hommes. L’histoire d’Etoine est une histoire insignifiante au regard de la vaste étendu du monde. Mais le monde est fait de tas d’histoires anodines. Etoine n’a pas pour quête de vous sauver. Il n’est pas là pour accomplir des choses herculéennes. Sa quête tient en deux choses.

    – Etoine, je vous attendais, dis une voix hypocrite, doucereuse et mielleuse. J’ai eu tort de ne pas m’intéresser assez tôt à vous charma-t-elle. Certains de vos aspects me semblent intéressants. Laissez-moi, être votre confidente, appuya-t-elle.

    Une femme froide à la chevelure flavescente et au regard hautain. Et pourtant, malgré son regard dur, elle avait quelque chose en elle, attractif et attirant.

    – Vous attendez quoi de moi ?

    – Que tu m’obéisses, que tu me dises tout ce que tu sais, tout ce que tu vois et entend. Je veux que tu me dises tout ce à quoi tu penses me dit-elle en plongeant intensément son regard dans le mien. Et surtout, reprit-elle, que tous les faits et gestes de la reine Christine, ta mère, me soit rapportés par toi.

    Etoine se tût. Il garda silencieusement sa parole, malgré les insistances de la dame des chaînes.

    – Etoine, très cher, vous me décevez terriblement et votre âme s’égare profondément. Mais je suis là pour vous guider maintenant, car moi, je sais.

    – Gardez votre langue vipérine et votre venin hypocrite. Je ne suis pas venu pour me soumettre à vos ambitions.

    – Votre attitude, m’offense. Mais je vois clair, en votre cœur et je vous vois souffrir d’un mal, dont moi seul puisse vous délivrer, me dit-elle, en apposant sa main sur mon torse.

    – Vous tenez profits parce que ma liberté est muselée par vos chaînes invisibles.

    – Je vais te dire, il m’importe qu’une chose… Ton corps ne m’est rien, confie-moi ton âme. Tu n’as même pas besoin d’hésiter, car je sais ce qui est bon pour toi.

    – Parakore, est votre nom n’est-ce pas ? Votre voix mielleuse ne m’intimidera guère davantage.

    – Enfin, très cher, si ma voix n’est pas suffisante, je peux l’appuyer par une gestuelle plus soulignée, dit-elle en glissant, sa main, bien plus bas. C’est bien ça qui fait la faiblesse des hommes, n’est-ce pas ?

    – …

    – Je vous sens comme gêné, reprit-elle. Laissez-vous allez !

    – Ce que vous faites, n’est plus de l’intimidation, c’est un viol !

    – Et à qui raconteriez-vous qu’une pauvre femme comme moi, vous a violé ? Nul ne vous croira ! Et vous savez que je suis prête à tout.

    C’est pour ce genre de chose que Etoine souhaitait reconquérir le trône des empires. Il ne s’agissait pas seulement d’une ambition personnelle, mais également d’une revanche. Mais si la dame des chaînes s’en prenait aux protégés de la reine Christine. Si elle prenait plaisir à les humilier, l’honneur de la reine Christine avait déjà vu le jour. Une nouvelle bienheureuse avait empli le palais, avant que la souveraine se meure. Désormais la reine Christine pouvait partir paisible. Le soleil, s’était levé dans sa maison.

    *

    * *

    La reine Christine, héritière du trône, fut la fille de la dernière impératrice Anamaria. Elle épousa le comte Bernato, seigneur des Andes héroïques dont nous savons peu de choses. On dit qu’il quitta tôt père et mère et qu’il fut un temps aventurier. Il rencontra, la jeune reine, après une longue relation épistolaire et au retour d’un grand voyage dans les îles de cendres. Il avait été également précepteur à la cour. Il avait enseigné outre la bienséance, les langues étrangères. Il avait été aussi, dit-on, teneur de santé dispensant soins et aide à des peuplades blessées. Il avait été encore popin dans une petite auberge. Mais on ignore encore bien des choses à son sujet. Anamaria était, elle, issue d’une longue lignée, descendante de Qehreman.

    *

    * *

    – Faisons feu sur tout ce que l’on trouve. Pillons, torturons, violons femmes et enfants. Détruisons tout car de ces villes, il ne doit rien rester.

    – Non Orsoldog, soyons plus sournois. Corrompons-les, dressons-les, les uns contre les autres, nourrissons le peuple de rumeurs sordides, attisons la suspicion et ces villes pourriront d’elles-mêmes à moindre frais.

    – Maître… Il faudra des personnes bien persuasives pour détruire à ce point, sans besoin de se battre.

    – Une seule suffira, Orsoldog. J’enverrai la dame des chaînes.

    – Bien maître ! Dis-nous maintenant ce que tu attends de nous. Ordonne-nous et nous exécuterons tes ordres.

    – Là où la dame des chaînes corrompra les peuples des hémisphères Sud, vous attaquerez les peuples des hémisphères Nord ne laissant rien d’autre sur votre passage, que des terres sèches et brûlées jonchées de cadavres calcinés.

    C’est ainsi que les villes de Hiria Qera, d’Ilou Eroaïn, de Wharida, Fonbelone et de tant d’autres furent détruites. Et les autres villes encore debout étaient sur le point de tomber, envahie par la corruption, la haine et le désarroi. La dame des chaînes avait œuvré laissant partout où elle passait discorde et division.

    *

    * *

    – Bonjour petit homme, es-tu heureux aujourd’hui ?

    – Quelle drôle de question, me posez-vous ? Et vous, qui donc êtes-vous ?

    – Moi, je suis. Je suis bien trop ancien pour avoir un nom.

    – Mais monsieur, votre mère vous appelez comment ?

    – Je n’ai jamais eu de mère.

    – Et votre père ?

    – Je n’ai jamais eu de père.

    – Mais monsieur, tout le monde a un père et une mère. Il faut bien naître.

    – Je n’en ai jamais eu mon garçon. Je ne suis jamais né.

    – Ça ne peut pas, tout le monde naît bien un jour.

    – Je ne suis pas tout le monde.

    – Vous êtes qui alors ?

    – Je suis un grand Eltre.

    – Ma grand-mère me parlait souvent des grands Eltres. Elle me disait que c’était eux qui avaient créé la terre, eux qui avaient créé les autres mondes, eux qui avaient créé les étoiles et les météores, eux qui ont créé les premiers hommes, la faune et la flore. Mais c’est une légende, ils n’existent pas, n’est-ce pas ?

    – J’ai entendu parler des hommes, il y a bien longtemps. Crois-tu qu’ils existent encore vraiment ou est-ce une légende ?

    – Mais monsieur, bien sûr qu’on existe, dit l’enfant en riant. Je suis un fils d’homme. Je serai un homme plus tard… Je le suis déjà un petit peu avoua-t-il timidement.

    – Et bien fils d’homme, je suis heureux que tu n’appartiennes pas à une fable. Pour ma part, comme toi, je ne suis pas un mythe.

    – Vous êtes alors vraiment un Eltre ?

    – Puisque je te le dis… Après libre à toi de me croire ou pas, lui dit-il en clignant les yeux.

    – Que vais-je gagner de croire en vous, dit l’espiègle enfant ?

    – Que vais-je donc gagner à te faire confiance, lui rétorqua, en souriant, le vieillard ?

    *

    * *

    Aux confins de la vallée de Lotët, on apprenait à se battre. Dans cette enclave, cette région libre, on apprenait également les rites et les coutumes des différentes peuplades. Gromiska comptait parmi ses rangs, les plus illustres guerriers et les plus grands mazes. Elle avait instruit des bâtisseurs de renommés parmi les plus inouïs génies. Elle avait compté parmi ses anciens, des grands rois.

    La cité-état de Gromiska s’étendait même parmi les montagnes les plus reculées de la vallée de Lotët. La gouvernance s’exerçait de façon collégiale et les lois étaient voté à la majorité par tous les résidents de

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