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Profession astronome
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Ebook65 pages45 minutes

Profession astronome

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L’astronomie, née il y a plus de 5 000 ans, est assurément la plus ancienne des sciences. D’une activité intensément pratique à ses débuts, elle est devenue aujourd’hui une science sophistiquée, qui ressemble peu à la discipline ayant eu cours dans les civilisations antiques. L’observation à l’œil nu des premiers astronomes fait aujourd’hui place à une investigation soutenue par une panoplie de télescopes de plus en plus imposants, situés en altitude ou dans l’espace et équipés de récepteurs sensibles à divers types de rayonnement. En parallèle, à la vision aristotélicienne d’un univers immuable qui a caractérisé l’astronomie pendant des siècles, se substitue maintenant l’image d’un univers dynamique à toutes ses échelles.
François Wesemael est professeur titulaire au Département de physique de l’Université de Montréal. Il est récipiendaire de la médaille Herzberg de l’Association canadienne des physiciens et de la médaille commémorative Rutherford en physique de la Société royale du Canada.
LanguageFrançais
Release dateMay 26, 2011
ISBN9782760625747
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    Profession astronome - Wesemael, François

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    Entrée en matière

    Rare est celui qui n’a pas levé les yeux, un soir à la campagne, et admiré la prodigieuse beauté de la Voie lactée s’étirant au-dessus de sa tête ; ou celui qui n’a jamais remarqué la taille, en apparence énorme, de la pleine lune suspendue à son lever au ras de l’horizon ; ou alors celui qui n’a jamais été intrigué par le ballet des aurores boréales, loin des éblouissantes lumières de la ville. Le simple geste de porter son regard vers les cieux nous confronte immédiatement à des questions millénaires sur nos origines et sur la nature de l’univers que nous habitons et nous permet de tisser un lien étroit avec le passé. Ce geste, profondément humain, permet à chacun de nous d’entretenir une relation privilégiée avec l’astronomie, relation qui n’a pas sa contrepartie parmi les autres disciplines scientifiques.

    « J’exerce plus une passion qu’un métier », dit le jeune chef français Cyril Lignac. J’emprunte sans aucune honte ce bon mot, qui décrit parfaitement la relation que j’entretiens avec l’astronomie – cette merveilleuse aventure intellectuelle dont j’ai fait, moi, mon métier. L’astronomie appartient à l’univers de l’être humain depuis la nuit des temps, et l’histoire n’a pas retenu le nom de celui qui observa pour la première fois les « astres errants » Mercure, Vénus, Mars, Jupiter ou Saturne. Elle est, à ce titre, la plus vieille des sciences, et ceux qui la pratiquent se réconfortent à l’idée qu’elle est peut-être aussi la plus connue et la plus appréciée. Il convient néanmoins, pour les besoins de ce portrait, de lui fournir une définition minimale. On peut la décrire, de façon générale, comme une science dont l’activité principale est d’expliquer non seulement ce qu’est l’univers et comment il fonctionne, mais aussi comment il a débuté, comment il a évolué jusqu’à ce jour et comment il va se développer dans le futur. L’inclusion de l’idée de changement temporel – les astronomes parlent souvent d’évolution dans ce contexte – est importante et récente, puisqu’elle ne date que du début du XXe siècle. Cette définition générale donnée, on voit souvent contrastés les termes « astronomie » et « astrophysique ». Cette distinction correspond-elle à quelque chose de bien réel ? Dans son incarnation moderne, l’astronomie est une science qui se préoccupe principalement de l’observation des corps célestes, de leurs propriétés et des changements qu’ils subissent. La physique, elle, est une science qui s’applique à décrire les phénomènes naturels à l’aide de lois universelles. L’astrophysique est donc à la croisée des chemins et elle essaie de rendre compte des propriétés observées des astres par des lois physiques de portée universelle. La différence entre astronomie et astrophysique, réelle du point de vue sémantique, n’a en pratique que peu d’intérêt : peu d’astrophysiciens, quelques inévitables irréductibles mis à part, refuseraient d’être appelés astronomes, et vice versa. Nous sommes donc tous des astronomes. Si une distinction doit absolument être faite sur la base du type de travail accompli, les gens du métier parleront plus facilement d’un (astronome) observateur ou d’un (astronome) théoricien.

    L’astronomie est devenue un vaste domaine d’étude qui, dans sa pratique, intègre des éléments de physique, de mathématiques, de chimie, de biologie et de biochimie, de génie électrique et de génie physique, de géologie et d’informatique. Cet aspect pluridisciplinaire est une de ses spécificités les plus évidentes. Il y en a d’autres, que je me propose de mettre en relief dans les pages qui suivent. J’aborderai d’abord les aspects qui font de l’astronomie une science qui, même si elle semble avoir peu de retombées directes, continue néanmoins de jouer un rôle essentiel dans la Cité. Je discuterai également de l’image que les astronomes se font aujourd’hui de l’univers – qui diffère de façon substantielle de celle héritée de nos prédécesseurs – ainsi que des techniques modernes qui ont permis à l’astronomie d’élargir son champ de vision au cours du dernier siècle.

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