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Le transfert des connaissances dans le domaine social
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Ebook371 pages3 hours

Le transfert des connaissances dans le domaine social

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About this ebook

« Voici un livre complet, axé sur la théorie et la pratique, qui intéressera les chercheurs et les utilisateurs des connaissances. Il arrive à point : le transfert des connaissances est un enjeu organisationnel appelé à connaître une importance cruciale au cours des prochaines années. »
Nathalie Houlfort Professeure agrégée Cotitulaire de la Chaire d’études sur l’application des connaissances dans le domaine des jeunes et des familles en difficulté — UQÀM

« Le transfert et l’utilisation des connaissances dans le domaine social restent encore un territoire trop peu exploré. Voilà que ce livre en offre une première topographie qui montre de façon convaincante comment on peut accélérer la production et la mise à profit de nouvelles connaissances. »
Céline Mercier Département de médecine sociale et préventive Université de Montréal

Ont collaboré à cet ouvrage : Johanne Archambault, Nathalie Awad, Jeanne Bazinet, Pierre-Olivier Bédard, Diane Berthelette, Fabien Besner, Mélodie Briand-Lamarche, François Chagnon, Léna d’Ostie-Racine, Christian Dagenais, Gilles Dupuis,
Jacques Fortin, Mathieu-Joël Gervais, Julie Lane, Luc Lapointe,
Marie-Claire Laurendeau, Marie Malo, Sandra Nutley,
Mathieu Ouimet, Renée Pinard, Renée Proulx, Émilie Robert, Stéphanie Siron et Karine Souffez.
LanguageFrançais
Release dateMar 18, 2013
ISBN9782760631342
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    Le transfert des connaissances dans le domaine social - Christian Dagenais

    LE TRANSFERT DES CONNAISSANCES DANS LE DOMAINE SOCIAL

    Sous la direction de

    Christian Dagenais et Émilie Robert

    LE TRANSFERT

    DES CONNAISSANCES DANS

    LE DOMAINE SOCIAL

    Les Presses de l’Université de Montréal

    En couverture : Pierre-Léon Tétreault, Création, réflexion (détail), 1993, gravure sur bois, 25 x 20 po (c) Pierre-Lon Tetreault / SODRAC (2012)

    L’artiste en dit ceci : « De tout temps, les chercheurs ont su traverser les sphères du visible pour accéder à l'invisible et ainsi nous faire partager une connaissance toujours plus vaste du fonctionnement de l'univers en expansion. Ainsi, du microcosme au macrocosme, le mystère de la création ne cesse de se révéler à nos esprits émerveillés. »

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Vedette principale au titre :

    Le transfert des connaissances dans le domaine social

    Comprend des réf. bibliogr.

    ISBN 978-2-7606-3132-8

    1. Apprentissage organisationnel. 2. Transfert d’apprentissage. 3. Gestion des connaissances. 4. Mentorat. I. Dagenais, Christian. II. Robert, Émilie, 1980- .

    HD58.82.T72 2012 658.3’124 C2012-941711-4

    Dépôt légal : 4e trimestre 2012

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    © Les Presses de l’Université de Montréal, 2012

    ISBN (papier) 978-2-7606-3132-8

    ISBN (epub) 978-2-7606-3134-2

    ISBN (pdf) 978-2-7606-3133-5

    Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition.

    Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).

    Version ePub réalisée par:

    www.Amomis.com

    Amomis.com

    Introduction

    Christian Dagenais et Émilie Robert

    Fonder une action, une décision, une intervention sur les données dites « probantes » constitue aujourd’hui un enjeu essentiel dans les milieux politiques, professionnels et académiques, quels que soient les domaines. Ainsi, on ne compte plus les déclinaisons pour désigner les pratiques et la prise de décision fondées sur des données probantes : evidence-based medicine, evidence-based decision making, evidence-based policy, etc. De telles pratiques devraient permettre l’amélioration des interventions à différents niveaux, qu’il s’agisse de leur efficacité, efficience, acceptabilité, etc. En outre, les initiatives pour favoriser la diffusion et l’utilisation des connaissances issues de la recherche se multiplient. Du côté de la recherche, le transfert et l’utilisation des connaissances font l’objet de nombreuses publications scientifiques qui documentent les processus par lesquels les connaissances sont utilisées par les intervenants (Hanney, Gonzalez-Block, Buxton et Kogan, 2003 ; Lavis, Robertson, Woodside, McLeod et Abelson, 2003 ; Nutley, Walter et Davies, 2003, 2007), les expériences et stratégies de transfert de connaissances (courtiers, outils de diffusion, collaboration) (FCRSS, 2003 ; Jacobson, Butterill et Goering, 2005 ; Jones et Walsh, 2008) et quelques fois les effets de ces différentes stratégies (Bero et al., 1998 ; Dobbins et al., 2009).

    En 2009, une subvention du Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC) permet de soutenir l’émergence d’une nouvelle équipe de recherche dont l’objectif est de développer les connaissances scientifiques sur ces enjeux de transfert de connaissances (TC) dans le domaine social. Cette équipe est dirigée par Christian Dagenais, professeur agrégé au Département de psychologie de l’Université de Montréal. À son stade d’émergence, l’équipe réunit des chercheurs de six universités¹ représentatives de la diversité québécoise, formant le premier regroupement multidisciplinaire québécois consacré à la recherche sur le TC. Il s’agit d’une multidisciplinarité au sens large, concernant non seulement les affiliations départementales des membres, mais aussi leurs formations disciplinaires, leurs méthodes de recherche, leurs terrains. En réunissant, à titre de membres réguliers ou de collaborateurs, des chercheurs de huit disciplines en recherche sociale, cette équipe se voulait un espace où dépasser les cloisonnements disciplinaires afin de comparer les différentes approches du TC et de les enrichir.

    Pendant plus de deux ans, Christian Dagenais donne le tempo pour structurer son équipe, promouvoir les échanges et établir de nouvelles collaborations, non seulement entre chercheurs, mais également entre chercheurs et milieux de pratique. Il est secondé par Émilie Robert, étudiante au Ph. D. en santé publique de l’Université de Montréal, chargée notamment de coordonner les activités de l’équipe et de soutenir les chercheurs dans leurs demandes de financement. La réflexion de l’équipe autour des enjeux du TC s’est enrichie tout au long de la phase d’émergence. Des représentants des milieux de pratique se sont joints à l’équipe et ont contribué activement à son développement. Leur rôle est progressivement apparu comme une dimension incontournable de la recherche sur le TC. C’est pourquoi ils font désormais partie intégrante de l’équipe.

    Afin de définir plus précisément les axes potentiels pour le développement de la recherche sur le TC, dans une démarche multidisciplinaire et intersectorielle, un atelier de travail a été organisé par l’équipe le 21 juin 2011 à Montréal (Québec, Canada). Réunissant plus de cinquante acteurs de la scène du TC au Québec, l’atelier a été une occasion unique de faire émerger les préoccupations des chercheurs et des milieux de pratique, et d’échanger idées, perspectives et opinions sur l’avenir et les défis de la recherche sur le TC. Le Pr. Sandra Nutley, directrice de la Chaire en gestion publique de l’Université d’Édimbourg (Royaume-Uni) et directrice du RURU² (Research Unit for Research Utilisation), a agi lors de cette journée à titre de présidente d’honneur et a contribué à donner une dimension internationale à ces échanges en mettant en perspective les discussions avec l’avancée des connaissances au Royaume-Uni.

    Le présent ouvrage est fondé sur le contenu des présentations et des échanges ayant eu cours lors de cet atelier et se compose de deux parties. La première présente un état des lieux de la recherche sur le TC et s’appuie sur plusieurs études entreprises par des membres de l’équipe ou leurs étudiant(e)s. L’objectif de cette partie, plus académique, est d’orienter d’un point de vue scientifique les pistes de recherche prioritaires sur le TC et de faire ressortir les défis que pose la recherche dans ce domaine. La seconde partie est consacrée à deux catégories de partenaires des milieux de pratique du TC, soit les organismes dont la mission ou une partie de la mission porte sur le TC et les établissements de service activement impliqués dans de telles activités. Cette seconde partie de l’ouvrage vise non seulement à présenter ces partenaires et leurs expériences en la matière, mais également à mieux comprendre leur vision du TC et les besoins de recherche qu’ils identifient au sein de leurs organismes. À la fin de chacune des parties, un chapitre propose une synthèse des discussions qui ont suivi les présentations. L’avant-dernier chapitre (Nutley et Awad) présente les réactions de Sandra Nutley au contenu de la journée lors de son allocution de clôture et met relation la perspective québécoise sur le TC avec les préoccupations britanniques dans le même domaine. Le chapitre de conclusion présente les grands axes de la programmation de recherche de l’équipe et les activités qui seront menées dans les années à venir afin de relever les défis que soulève le TC et, ultimement, d’améliorer l’utilisation de la recherche par les intervenants, la population et les décideurs aux niveaux local, régional et national. Les présentations réalisées le jour de l’atelier sont disponibles à cette adresse : http://recherchevtc.pbworks.com/w/page/41723082/Atelier%2021%20juin.

    En avril 2012, l’équipe a reçu une subvention en fonctionnement du Fonds québécois de recherche – société et culture (FRQ-SC) pour poursuivre ses recherches en tant qu’équipe de recherche en partenariat.

    Nous tenons à remercier les auteurs qui ont bien voulu relever le défi d’écrire un chapitre à partir de leur présentation lors de l’atelier du 21 juin. Nous remercions également les commanditaires sans qui l’évènement du 21 juin n’aurait pu voir le jour : le Fonds de recherche sur la société et la culture, le Réseau de recherche en santé des populations du Québec, le Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales, le Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec, et le groupe de recherche « Déficience intellectuelle, troubles envahissants du développement et intersectorialité ».

    Références

    Bero

    , L. A.,

    Grilli

    , R.,

    Grimshaw

    , J. M.,

    Harvey

    , E.,

    Oxman

    , A. D.,

    Thomson

    , M. A. (1998). Closing the gap between research and practice : An overview of systematic reviews of interventions to promote the implementation of research findings. The Cochrane Effective Practice and Organization of Care Review Group. British Medical Journal. 317(7156), 465-468.

    Dobbins

    , M.,

    Hanna

    , S.,

    Ciliska

    , D.,

    Manske

    , S.,

    Cameron

    , R.,

    Mercer

    , S. et al (2009). A randomized controlled trial evaluating the impact of knowledge translation and exchange strategies. Implementation Science, 4(61).

    FCRSS (2003). La théorie et la pratique du courtage des connaissances dans le système de santé canadien. Ottawa : FCRSS.

    Hanney

    , S.,

    Gonzalez

    -

    Block

    , M. A.,

    Buxton

    , M. J. et

    Kogan

    , M. (2003). The utilisation of health research in policy-making : Concepts, examples and methods of assessment, 1. Consulté le 28 juillet 2008 au www.health-policy-systems.com/content/1/1/2

    Jacobson

    , N.,

    Goering

    , P. (2006). Credibility and credibility work in knowledge transfer. Evidence & Policy : A Journal of Research, Debate and Practice, 2(2), 151-165.

    Jones

    , N.,

    Walsh

    , C. (2008). Policy briefs as a communication tool for development research. In Institute OD, editor. Background note. London : Overseas Development Institute.

    Lavis

    , J. N.,

    Robertson

    , D.,

    Woodside

    , J. M.,

    McLeod

    , C. B. et

    Abelson

    , J. (2003). How can research organizations more effectively transfer research knowledge to decision makers ? Milbank Quarterly, 81(2), 221-248.

    Nutley

    , S. M.,

    Walter

    , I. et

    Davies

    , H. T. O. (2003). From knowing to doing : A framework for understanding the evidence-into-practice Agenda. Evaluation : The International Journal of Theory, Research and Practice, 9(2), 125-148.

    Nutley

    , S. M.,

    Walter

    , I. et

    Davies

    , H. T. O. (2007). Using Evidence : How Research Can Inform Public Services. Bristol : Policy Press.

    1. Ces universités sont l’Université de Montréal, l’Université Laval, l’Université du Québec à Montréal, l’Université de Sherbrooke, l’Université du Québec à Rimouski et l’Université Concordia.

    2. http://www.ruru.ac.uk

    PREMIÈRE PARTIE

    ÉTAT DES LIEUX DE LA RECHERCHE SUR LE TRANSFERT DES CONNAISSANCES

    1

    Émergence de la première « équipe de recherche en partenariat sur le transfert des connaissances dans le domaine social »

    Christian Dagenais, en collaboration avec l’ensemble des membres de l’équipe

    Notre équipe a obtenu en avril 2009 une subvention d’équipe de recherche en « émergence » sur le transfert de connaissances (TC) dans le domaine social. Ce type de subvention sert à développer une programmation de recherche d’équipe qui pourrait faire l’objet d’une demande de subvention d’équipe en « fonctionnement ». Ces subventions permettent de soutenir les travaux de l’équipe de recherche pour une période de quatre ans et sont renouvelables. En d’autres mots, l’obtention de ce type de subvention vise à consolider l’infrastructure de recherche mise en place au cours de la période d’émergence des équipes.

    La journée du 21 juin 2011 a servi à regrouper les points de vue des trois sous-groupes de participants qui composent l’équipe, en vue de préparer notre demande de financement au concours du Fonds de recherche du Québec – Société et Culture (FRQ-SC) de l’automne 2011. Cette équipe de recherche en partenariat constitue le premier regroupement transdisciplinaire québécois consacré à la recherche sur le TC dans les secteurs sociaux, éducatif, sociosanitaire et communautaire. Lors de cet événement, chacun des partenaires de l’équipe a partagé son expérience en lien avec le TC et les questions de recherche qu’il juge prioritaires. Sandra Nutley de l’Université d’Édimbourg, spécialiste du TC de réputation internationale, fut présidente d’honneur de cet événement. Ce sont les résultats de cette journée d’échanges qui sont aujourd’hui publiés dans cet ouvrage collectif.

    Notre équipe se donne comme objectifs principaux de produire des connaissances scientifiques dans le but d’améliorer la compréhension du TC et de permettre à ses partenaires d’adopter des stratégies de transfert plus efficaces pour soutenir la prise de décision et l’intervention dans leurs milieux respectifs.

    Pertinence d’une équipe de recherche sur le TC

    Les efforts pour rendre accessible la quantité phénoménale de nouvelles connaissances scientifiques produites ont pavé la voie au développement d’un domaine de recherche en pleine effervescence : le transfert des connaissances. Au cours des deux dernières décennies, ce domaine a connu une croissance impressionnante (Dagenais, Ridde, Laurendeau et Souffez, 2009). Ce développement rapide a donné lieu à un foisonnement de nouveaux termes pour le qualifier ainsi qu’à une certaine confusion. Notre équipe retient l’expression « transfert de connaissances » (TC), telle que définie dans le Plan d’action en matière de transfert de connaissances du Fonds de recherche québécois – société et culture : « Ensemble des efforts consentis pour contribuer à faire connaître et reconnaître les activités et les résultats de recherche en sciences sociales et humaines, en arts et en lettres en vue de leur utilisation par les milieux de pratique, les décideurs et le grand public, que la démarche soit interactive ou non » (FRQ-SC, 2011, p. 9).

    Les travaux réalisés pendant la période « d’émergence » de notre équipe ont notamment permis de tisser des partenariats étroits avec neuf organisations activement impliquées dans des activités de TC. Ces liens se sont créés à partir d’une réflexion commune menée par les membres de l’équipe sur la pertinence sociale des activités de recherche sur le TC. Plusieurs constats ont émergé : 1) il existe au Québec plusieurs organismes très dynamiques qui mènent des activités de TC dans le domaine social et qui veulent mieux comprendre la portée de leurs activités et en améliorer l’efficacité ; 2) ces organismes n’ont pas toujours l’expertise et les ressources nécessaires pour évaluer scientifiquement leurs activités de TC et éprouvent des difficultés à mobiliser les chercheurs autour de ces questions ; 3) les chercheurs sur le TC ont, par leur objet même de recherche, la volonté que leurs travaux contribuent non seulement au développement de nouvelles connaissances scientifiques, mais aussi à l’amélioration des pratiques de TC et des stratégies mises en œuvre en ce sens. Une équipe de recherche en partenariat constitue de ce fait la meilleure configuration possible pour faciliter la rencontre entre les chercheurs sur le TC et les organismes impliqués dans des activités de TC.

    Les connaissances issues de la recherche sont reconnues comme une source d’informations permettant d’améliorer les pratiques sociales (Davies et Nutley, 2008). Les premières publications sur l’utilisation de la recherche dans le domaine sociopolitique remontent aux années 1970 (voir à ce sujet Weiss, 1977). Mais depuis l’émergence du mouvement de l’Evidence-Based Medicine dans les années 1990, la tendance à fonder les pratiques et la prise de décision sur des données probantes a connu un essor remarquable (Evidence-Based Practice, Chambless, Sanderson, Shoham, Bennet Johnson. et al., 1996 ; Thyer 2004). Malgré tous les efforts consentis depuis, l’écart entre les connaissances scientifiques disponibles et leur utilisation persiste (Abrami, Dagenais, Janosz, Bernard et Lysenko, 2008 ; Dagenais et Nutley, 2010 ; Dagenais, 2010 ; Dagenais et Dutil, 2011 ; Davies et Nutley, 2008 ; Nutley, 2011 ; Glasgow, Lichtenstein et Marcus, 2003 ; Estabrooks, Floyd, Scott-Findlay, O’Leary et Gushta, 2003). Ainsi, comme l’affirme Nutley (2011) : « Research has the potential to improve policy and practice, yet, often it does not. We need to understand more about when, how and under what conditions research impacts policy and practice ». Plusieurs auteurs soulignent le fait que, malgré la mobilisation grandissante des chercheurs, les écrits scientifiques sur le TC dans le domaine social présentent encore peu de données probantes sur les processus qui mènent à l’utilisation des connaissances et encore moins sur les effets des différentes stratégies de TC (Estabrooks, 2007 ; Mitton et al., 2007 ; Nutley, 2011 ; Nutley, Walter et Davies, 2007). C’est précisément dans le but de produire ces données probantes que notre équipe de recherche en partenariat s’est constituée.

    Composition de l’équipe

    L’équipe est composée de 21 membres (11 réguliers, 10 collaborateurs) et regroupe trois catégories de partenaires activement engagés dans des activités liées au transfert des connaissances issues de la recherche sur les interventions sociales : 1) 11 chercheurs provenant de cinq universités québécoises (Concordia, Université de Montréal, Université Laval, Université du Québec à Montréal, Université du Québec à Chicoutimi) qui contribuent à la production de connaissances sur le TC ; 2) cinq organismes dont la mission ou une partie de la mission porte sur le TC (Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales [CLIPP] ; Centre de transfert sur la réussite éducative du Québec [CTREQ] ; Institut national de santé publique du Québec [INSPQ] ; Institut national d’excellence en santé et services sociaux [INESSS] ; Consortium régional de recherche en éducation [CRRE]) et 3) quatre établissements de services fortement engagés dans des activités de TC en lien avec leurs objectifs de développement (Agence de santé et services sociaux de la Montérégie [ASSSM] ; Centre de santé et services sociaux-Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke [CSSS-IUGS] ; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement de Montréal [CRDITED de Montréal] ; Commission scolaire de la Capitale [CSC]).

    L’équipe est dirigée par Christian Dagenais (CD), professeur agrégé au département de psychologie de l’Université de Montréal. CD œuvre depuis 2008, avec le soutien financier du FQRSC, à la structuration de cette équipe et au développement des collaborations entre chercheurs et milieux de pratique en TC, afin de contribuer à l’avancement des connaissances dans ce domaine. Les intérêts de recherche de CD recoupent directement les objectifs de recherche de l’équipe, à savoir : 1) l’évaluation des besoins des intervenants et des gestionnaires en matière de nouvelles connaissances, 2) l’évaluation des effets des différentes stratégies de TC et 3) l’identification des conditions favorisant une plus grande utilisation des connaissances. De 2002 à 2011, il a occupé la fonction de directeur de l’évaluation au CLIPP, où il a dirigé une équipe composée de professionnels de recherche, de stagiaires et d’étudiants.

    Les membres de l’équipe ont développé au cours de leur carrière des expertises disciplinaires reconnues, notamment en psychologie (CD, FChi, FCha, GD, MCL, PA), science politique (MO, ER), sciences de la santé (VR, CM, JL, ER, MCL, JF, JL, KS), services sociaux (CM, GD) et sciences de l’éducation (LL, PA, MJ, RB, RPi, SA) (pour les noms complets, voir tableau 1). Les chercheurs des milieux de pratique, quant à eux, sont issus des domaines de l’éducation (RD, RPi), de la santé publique (JF, JL, KS), des services sociaux (CM) et psychosociaux (GD). Sur le plan de l’expertise scientifique, l’équipe dans son ensemble maîtrise un large éventail d’approches et de méthodes quantitatives (MO, GD, FCha, LL, MJ, PA, RB), qualitatives (ER, CD, LL, MCL) et mixtes (CD, RPi, VR), psychométriques (FChi, MJ, PA, RB), participatives (CM, FCha, RPi, SA, VR) et évaluatives (CD, CM, ER, FCha, RPr, VR), notamment en matière d’évaluation dite « Realist » (ER, VR) et de synthèses de connaissances (CD, ER, MO, PA, RB, VR). Cet ensemble de compétences complémentaires permettra non seulement de faire des liens entre plusieurs disciplines et champs d’études pour mieux appréhender les phénomènes à l’œuvre dans le TC, mais également de faire émerger une compréhension intégrée des multiples facettes du TC à travers l’utilisation de différentes méthodes. La diversité des disciplines nous apparaît comme un atout fondamental dans un domaine de recherche caractérisé par d’importantes différences, tant au niveau de la production de connaissances que des stratégies d’intervention en TC (Nutley et al., 2007).

    TABLEAU 1

    Initiales des membres et statut dans l’équipe (R = régulier ; C = collaborateur)

    Les membres de l’équipe sont extrêmement dynamiques dans leur domaine respectif et leur production scientifique, leur implication dans des projets de recherche et leur participation au rayonnement universi-taire en témoignent. Les 11 membres réguliers de l’équipe (chercheurs universitaires ou des milieux de pratique) ont publié depuis 2006 plus d’une centaine d’articles dans des revues avec comités de pairs. Ils ont obtenu, à titre de chercheur principal, trente subventions de recherche et participent à vingt-neuf projets à titre de cochercheurs (projets financés par : IRSC, CRSH, FRSQ, FQRSC, et par les ministères provinciaux : MELS, MDEIE, MSSS). Ils ont été conférenciers invités dans plus de 125 conférences et évènements. Ils ont également participé à au moins une centaine de congrès nationaux et internationaux avec jury. Ils dirigent ou codirigent actuellement 6 étudiants de 2e cycle et 27 de 3e cycle. L’équipe est équilibrée sur le plan du cheminement de carrière, puisqu’elle regroupe de

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