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L' ORDRE ET LA FÊTE (L')
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About this ebook

Véritables catalyseurs d’enjeux économiques et sociaux, les grands événements sportifs ou artistiques rythment la vie collective. Ils sont aussi au cœur des débats sur la place du risque et le partage des responsabilités. Promoteurs, politiques et forces de l’ordre, tous cherchent à réguler l’espace festif pour éviter les catastrophes, juguler les coûts exorbitants et, surtout, faire en sorte que la fête puisse se déployer dans toute sa splendeur.

Ce livre unique en son genre rend compte de l’organisation de plus de 30 événements, au Québec et en France, et met en lumière les interactions durant ce moment si particulier de la vie en société. Il intéressera tous ceux qui veulent mieux comprendre le concept de sécurité dans les grands rassemblements, qu’ils y aient ou non un rôle à jouer.

Frédéric Diaz est docteur en sociologie. Chercheur permanent au Groupe de recherche sur les espaces festifs (GREF, UQAM), il est chargé de cours à l’Université de Montréal et à l’École nationale de police du Québec. Il est aussi conseiller auprès de plusieurs organisateurs d’événements de grande envergure, ainsi qu'auprès de ministères et de municipalités.
LanguageFrançais
Release dateJan 19, 2015
ISBN9782760632820
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    L' ORDRE ET LA FÊTE (L') - Frédéric Diaz

    Introduction

    Tous les métiers ont leurs ficelles, les solutions spécifiques à leurs problèmes spécifiques, leurs manières de faire simplement des choses que les profanes trou­vent très compliquées […]. Cela exige que vous posiez des questions sur tout ce que vous voyez, entendez ou touchez, jour après jour et toute la journée, ou aussi longtemps que vous et vos compagnons pouvez le supporter.

    Becker (2002: 23 et 333).

    Les manifestations sportives et culturelles rythment aujourd’hui la vie collective. Elles sont devenues l’apanage des sociétés modernes et un symbole de leur santé tant sociale qu’économique. Véritable catalyseur des divers enjeux contemporains, elles concentrent dans un espace donné les phénomènes significatifs qui président et justifient des prises de décision. Elles mettent en évidence les jeux de pouvoir, de rapports de force et de répartition des responsabilités. À partir des échanges entre les individus, l’espace festif apparaît comme un terrain où il est possible de recomposer le sens des actions, de déterminer, et de comprendre non seulement les rationalités mais aussi les sens cachés.

    Plusieurs grandes compétitions internationales sont apparues au XXe siècle et font depuis l’objet de toutes les attentions (Jeux Olympiques modernes en 1896, Coupe du monde de football⁶ en 1930). Mais tel n’est pas seulement le cas du domaine sportif. Les premiers Oscars ont été remis en 1929 et le festival de Cannes a été créé en 1946. À partir de la fin des années 1960, les manifestations culturelles se sont elles aussi développées, en commençant par des festivals comme celui de l’île de Wight en 1968, ou le célèbre festival de Woodstock en 1969. Aujourd’hui, nombreux sont les pays, partout sur la planète, qui accueillent des rassemblements tant à l’échelle locale qu’internationale.

    Dans les villes, la place de ces événements est en constante expansion. Ils deviennent une source non négligeable de revenus pour le tourisme et l’activité économique. Ils sont créateurs d’emploi, de nouveaux modes de solidarité et justifient des niveaux de plus en plus exigeants d’obligation au sein des pouvoirs publics ou des institutions privées, tant sur le plan individuel que collectif. Ces événements, qui constituent de véritables microsociétés, peuvent mobiliser des foules considérables et susciter bien des questions. Il s’agit en effet d’évaluer les risques, de trouver un équilibre entre sécurité et festivité, de répartir des rôles, des espaces et des coûts entre les différents organisateurs, publics et privés. Ils obligent des milieux axés essentiellement, dans les premiers temps, sur le domaine artistique ou sportif, à porter un regard de plus en plus attentif sur les risques et la sécurité.

    Au sein de telles manifestations, deux types d’acteur cohabitent: les organisations publiques et privées et leurs responsables qui ont pour mission de créer l’événement, d’y attirer le public mais aussi de mettre en place les dispositifs de sécurité et de secours nécessaires pour en assurer le bon déroulement; et les spectateurs, qui amènent avec eux autant de pratiques et de rites. L’analyse de l’espace festif permet pour les professionnels de mieux appréhender ce que les autres intervenants font et ce qui motive le raisonnement de chacun. Elle révèle également aux citoyens la complexité du processus qui mène à une action de sécurité, la richesse des savoirs constitués et la réalité des choix qui animent chaque alternative.

    Dans l’espace festif se côtoient des jeunes et des moins jeunes, des fêtards et des familles, des invités officiels et des resquilleurs, des personnes venues se détendre et d’autres avec l’intention de créer du désordre ou en quête d’émotions fortes. Certains fréquentent le site dans un cadre strictement professionnel, d’autres se l’approprient à titre de consommateurs, clients, invités ou simples curieux. Certains organisateurs ou partenaires jouent gros lors de l’événement, d’autres n’y ont qu’un intérêt modéré.

    Comme si cela ne suffisait pas, ces acteurs sont sujets à une grande variété de risques, passant du très fréquent (petit larcin, vol) au très rare (attentat terroriste ou catastrophe naturelle), du commun (insolation, abus d’alcool) au grave (accident mortel, homicide), du spécialisé (nuisances sonores) au général (problèmes météorologiques) et de l’indispensable (issues de secours) à l’anecdotique (gestion des objets perdus).

    Malgré tout, l’immense majorité des événements sportifs et culturels organisés chaque année se déroulent sans incident majeur et constituent une source de plaisir tant pour ceux qui les structurent que pour ceux qui y participent. Il y a bien un ordre dans la fête.

    Cet ouvrage a pour objectif d’expliquer comment l’infinie diversité des personnes qui composent un événement parvient à tisser des relations sociales si étroites qu’elles permettent la construction d’un espace commun, l’émergence du plaisir plutôt que du chaos.

    Ces différents niveaux de compréhension de la production de la sécurité dans les événements festifs, saisis dans le détail, amènent non seulement à envisager les pratiques qui sont considérées par les professionnels, mais surtout ce qui en explique les attitudes, les subjectivités, les jeux d’interprétation. Il se dessine des organisations sociales dont il est possible de mettre en évidence une série d’interactions humaines à partir des oppositions et des liens qui se négocient. De tels constats sont d’ailleurs applicables à d’autres types d’espace réunissant des foules importantes: centres universitaires ou commerciaux, tours de bureaux, aéroports.

    L’observateur engagé

    Cet ouvrage est présenté comme un journal de terrain. Chaque chapitre se concentre sur une observation, le paradoxe qu’elle soulève, le débat qu’elle stimule et les enseignements qu’elle engendre.

    Le point de départ de cette recherche a été l’adoption, le 21 janvier 1995 en France, de la Loi d’orientation et de programmation relative à la sécurité, qui responsabilise juridiquement les organisateurs des manifestations sportives et culturelles et répartit des compétences entre des institutions publiques et privées. Ce nouveau cadre légal coïncide avec un désengagement progressif de l’État en matière de sécurité et la montée en puissance du marché privé. Autrement dit, il témoigne du remplacement progressif des forces de police ou des agences gouvernementales par des agents de sécurité et autres consultants privés. Cette évolution fait naître de nouvelles questions de responsabilité, de légitimité et de partage des pouvoirs.

    On a pu observer le même phénomène en Europe dans les pays qui ont organisé de grandes manifestations sportives, à l’image de la Coupe du monde de football 2006 en Allemagne ou des Jeux Olympiques de Londres en 2012, mais également en Amérique du Nord avec les Jeux Olympiques de Vancouver en 2010.

    En quelques années, l’espace festif est devenu un terrain privilégié pour analyser l’évolution des pouvoirs et des responsabilités entre acteurs publics (ville, police, services des incendies, services urgentistes et médicaux, etc.) et privés (promoteurs, agences de sécurité privée, etc.). Il met en évidence une nouvelle forme de gestion négociée de l’ordre social. Il est analysé au moyen du prisme de la régulation sociale et comme un phénomène de pouvoir. L’espace festif fait également référence aux dispositifs par lesquels les personnes définissent et répondent au risque, c’est-à-dire à toutes les pratiques qui contribuent à sa préservation. Cette évolution est tout sauf linéaire. Elle est le fruit de considérations historiques, philosophiques, économiques, juridiques et sociales. Par exemple, les incidents qui ont éclaté au cours de l’histoire des manifestations sportives ou culturelles ont motivé des changements juridiques et de nouvelles manières de concevoir le rôle des acteurs étatiques et du marché privé.

    À partir d’une suite de cas concrets, le sens des actions de sécurité des acteurs institutionnels se révèle. Les idées qui président à une démarche, les contradictions, les motivations et les contraintes qui influent sur l’organisation d’un espace social sont mises en évidence. Pour recueillir l’information sur le terrain, l’entrevue et l’observation, très vite devenue participante, ont été retenues. Plus tard, à Montréal, la méthode d’analyse en groupe (MAG) est venue compléter ce dispositif d’enquête. Des ateliers de discussion ont ainsi réuni les principaux responsables de la police, des services des incendies et médicaux ou des organisateurs de spectacles, ce qui leur a permis de partager leurs réflexions. Pour chacune de ces méthodes, les enseignements qu’elles ont révélés sont rassemblés. Des exemples issus de l’expérience pratique rendent compte du processus qui mène à l’action. L’enjeu est de témoigner empiriquement des étapes qui permettent de passer de la production des méthodes et techniques qualitatives à des contenus concrets mis en œuvre grâce à celles-ci.

    Pour saisir la complexité des organisations du milieu festif, une immersion dans le quotidien a été privilégiée. L’objectif premier était de dresser l’éventail le plus complet possible d’événements sportifs et culturels et de comparer les pratiques des acteurs privés et publics, tant du domaine de la sécurité que des secours. Plusieurs pays ont été pris en compte: la France et le Canada pour la grande majorité des études, mais également l’Angleterre, la Belgique et les Pays-Bas (Championnat d’Europe de football 2000).

    La plupart des sports ont fait l’objet d’enquêtes ethnographiques: le football (Coupe du monde 1998, saison du Paris Saint-Germain 1999), le rugby (Coupe du monde 1999), le basketball (Championnat d’Europe 1999), le cyclisme (Championnats du monde sur route 2000), le handball (Championnat du monde 2001) et le tennis (tournoi de Roland-Garros 2001) en France; la natation (Championnats du monde FINA 2005) et la course automobile (Grand Prix de Formule 1 du Canada 2007, 2008, 2010 à 2014; NASCAR à Montréal 2007 à 2009 et 2011, 2012; Indy Car à Edmonton 2011 et 2012) au Canada.

    La même diversité a été recherchée pour les événements culturels: musique (classique, reggae, pop-rock, électronique, hip-hop, etc.), théâtre de rue, cinéma; en salle ou en plein air. En France, de nombreux concerts au Palais Omnisports de Paris Bercy (1999) ont servi de terrain d’observation. Ce sont ajoutés le Zénith de Paris (1999), le festival du Printemps de Bourges (de 1999 à 2002), le Festival des Francofolies de La Rochelle (1999), le festival des Eurockéennes de Belfort (de 1999 à 2002), le festival Astropolis de Concarneau (2000), le Festival international de théâtre de rue d’Aurillac (2000 et 2001), le festival des Vieilles Charrues de Carhaix (2001 et 2002) et le Festival de Cannes (2002). Quatre événements au Canada ont complété la réflexion: le Festival international de jazz de Montréal (de 2004 à 2014), les Francofolies de Montréal (de 2004 à 2014), Montréal en lumière (de 2004 à 2014), et Flora Montréal international (2007).

    Lors de ces événements, j’ai agi selon les cas à titre de bénévole, d’agent de sécurité, de responsable des commissions de sécurité, de directeur de la sécurité et de conseiller en mesures d’urgence. J’ai adopté les points de vue de spectateurs, de municipalités, d’organisations, d’agences de sécurité, de services policiers, médicaux et incendies.

    L’espace festif peut se définir comme le terrain d’une manifestation d’événements ludiques à caractère public, sportif ou culturel, ayant lieu dans des espaces privés ou privatisés pour l’occasion (et plus rarement dans la rue).

    Il a longtemps constitué un immense puzzle, dont il m’a semblé nécessaire d’analyser chaque pièce. L’étude de cas, traitée avec une approche inductive, s’est ainsi avérée être la méthode la plus adaptée pour tirer de situations concrètes des enseignements théoriques ou pratiques.

    L’observation permet, par exemple, de noter qu’en 2014 rares sont les événements qui adoptent une réflexion précise et organisée sur les problèmes qu’ils peuvent rencontrer. Les acteurs n’envisagent pas toujours de scénarios de risque. De même, il n’existe pas un modèle prédéfini de dispositifs de sécurité. Chaque acteur construit principalement son raisonnement à partir de son expérience et de ses connaissances. Ces premiers constats soulèvent un paradoxe: construire la sécurité ne semble se baser que sur l’intuition et la mémoire de l’événement, quand celui-ci se répète. Cela soulève de nombreuses questions, notamment sur l’évaluation et la définition du risque, la taille des dispositifs de sécurité, ou encore l’équilibre entre la mise en place de procédés contraignants et la préservation des libertés.

    Les enseignements prennent alors davantage de sens, appuyés qu’ils sont non par la théorie mais par la pratique. L’enjeu est de déterminer sur quoi reposent les choix des acteurs.

    L’ordre, la fête et le risque

    La notion de risque est au cœur de cet ouvrage. Or, le risque n’est pas une réalité en soi. Il dépend tant de l’acteur et de son appréciation que de la capacité de l’observateur à l’analyser et à en rendre compte. Le risque est donc contingent du langage, d’un apprentissage commun établi à partir d’expériences et d’influences réciproques. Pour prendre un exemple, un tremblement de terre constitue un risque permanent. Il peut toucher tout le monde sans jamais avoir été prévu. Un tel risque devrait-il se trouver au centre des priorités des organisateurs de la sécurité de tout événement sportif et culturel? Cela dépend. Il est certain qu’un tel risque serait au centre des préoccupations si l’événement se déroulait sur la faille de San Andreas à Los Angeles, deux jours après l’annonce d’un tremblement de terre potentiel. Il y a peu à parier, en revanche, qu’il soit la priorité des organisateurs du prochain Festival de Cannes. De même, un attentat est un risque pris extrêmement au sérieux lors d’événements tels que les Jeux Olympiques. Il n’était sans doute pas la priorité des organisateurs du marathon de Boston en 2013. De telles analyses (de l’alerte météorologique à l’attentat terroriste) sont intimement liées aux pays, aux moments, aux personnes et aux contextes. La définition du risque correspond à celle que les responsables de l’événement lui donnent.

    Je ne nie donc pas l’existence des risques, mais je tente de les relativiser, d’en comprendre le sens pour les acteurs qui le définissent et adoptent des mécanismes pour le réduire, l’accepter, le transférer. Voici trois notions importantes à garder en tête: le risque est le résultat d’une interaction et repose sur une suite de causes et d’effets; le risque et tout ce qui l’entoure sont en interrelation dans un temps et un espace donnés; tous les individus présents s’organisent au sein d’un réseau social dans lequel se mêlent influence individuelle et collective.

    C’est pourquoi il est fondamental, pour étudier de près la notion de risque, de comprendre aussi la notion de pouvoir. Je rends compte par des exemples concrets de ce qu’avait exprimé Michel Foucault dans son ouvrage de référence Dits et écrits, à savoir qu’il est essentiel de comprendre comment cette emprise se manifeste. Il s’agit avec lui d’«analyser les relations du pouvoir avec l’affrontement de stratégies» (Foucault, 2001a: 1044); de voir comment des jeux de domination s’immiscent au sein du monde de la fête et à partir de quelles stratégies; comment est mise en évidence la capacité de la société à construire et à préserver les liens sociaux dans l’espace festif.

    Paradoxalement, l’ordre et la fête ont une même finalité: l’établissement d’une stabilité sociale. Comme le définit Rivière (1999: 224), la fête est bien ainsi «l’affirmation ou la réaffirmation des liens sociaux d’une communauté ou d’une identité collective», tandis que selon Ansart (1999: 376), l’ordre est un état «de stabilité des rapports sociaux».

    Cette enquête ethnographique permet de déterminer comment un ordre social commun se met en œuvre à l’intérieur d’un espace donné, mais également comment du même coup il soulève des débats. Comment est pensée et gérée une foule? Comment les acteurs s’appliquent-ils à trouver un équilibre entre le respect des libertés et les exigences de sécurité? Comment cherchent-ils à éviter le débordement, voire le chaos? Comment construisent-ils des dispositifs de sécurité? Comment le réseau social se constitue-t-il entre plusieurs institutions et individus? À partir de quelles logiques et sur quelles stratégies se fondent-ils?

    6. Nous utiliserons, tout au long de cet ouvrage, la notion de football qui correspond au soccer en Amérique du Nord.

    Première partie

    Les interactions

    Pour la plupart d’entre nous, événement sportif ou culturel ne rime pas avec risque et sécurité. Pour un promoteur, ce sont des données peu vendeuses. Une sécurité est donc réussie quand elle ne fait pas parler d’elle.

    Pour autant, à quelques heures du début d’un événement, il est immanquablement question des dispositifs, des risques, des procédures d’urgence, ou encore des modes de coopération entre les divers partenaires. Les médias s’en font souvent l’écho, jouant parfois même de sensationnalisme, et les universitaires eux-mêmes remettent en question le «trop» ou le «trop peu». Les acteurs institutionnels sont porteurs d’un discours officiel. Ils témoignent du travail accompli et du contrôle apparent, même si la rengaine la plus souvent reprise souligne toujours que le risque nul n’existe pas.

    Il semble donc difficile de sortir d’un langage soit catastrohiste ou tout au moins empreint de scepticisme, soit officiel. Il est cependant essentiel de définir ce dont il est question quand on parle de fête et d’ordre et de leur corollaire, le risque; et ce même si la réflexion menant à cette définition est très disparate d’un lieu à un autre, d’un acteur à un autre.

    Le principal enjeu est de découvrir comment se construit l’ordre social, dans lequel l’improvisation et l’intuition occupent une place non négligeable. Cet ordre social est fondé sur des pratiques propres aux acteurs et se développe par la somme d’essais et d’erreurs. Il représente la capacité des institutions à les garder en mémoire et à en tirer des leçons.

    Mes observations m’ont permis de définir les moyens de contrôle et les techniques utilisées, mais aussi d’exposer le rôle des institutions tant dans la sphère publique que privée.

    Pas à pas, mon travail a consisté à repérer les mécanismes sur lesquels se fondent les prises de position, les stratégies, les techniques de mise en sécurité, d’abord par

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