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La collégiale de Berne
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La collégiale de Berne

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La collégiale de Berne, dont la première pierre a été posée en 1421, est le plus important édifice religieux du gothique tardif en Suisse. À l’instar du nouvel hôtel de ville, achevé quelques années avant le début du chantier, elle témoigne de l’essor remarquable de la ville libre de Berne au XVe siècle. Elle doit son édification à des circonstances politiques et économiques favorables et à l’engagement financier d’une classe de commerçants ambitieux devenus membres du patriciat de la Ville. Souhaitant réaliser un projet digne de ses ambitions, la Ville engagea Matthäus Ensinger, le fils du célèbre maître d’oeuvre des cathédrales d’Ulm et de Strasbourg. Même si le chantier a duré plus d’un siècle et demi, l’édifice bâti selon les plans d’Ensinger présente une grande unité architecturale et un décor d’une richesse exceptionnelle, avec ses voûtes complexes, son mobilier gothique tardif et Renaissance, son portail du Jugement dernier et ses vitraux du XVe siècle.
LanguageFrançais
Release dateMay 9, 2022
ISBN9783037978016
La collégiale de Berne

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    La collégiale de Berne - Jürg Schweizer

    Jürg Schweizer · Bernd Nicolai

    Brigitte Kurmann-Schwarz · Roland Gerber Annette Loeffel · Peter Völkle · Jasmin Christ

    La collégiale de Berne

    Canton de Berne

    La collégiale de Berne – Prologue

    Introduction

    La collégiale dans la ville

    Histoire ecclésiastique

    Le début d’une nouvelle époque

    Histoire de la construction

    Pose de la première pierre, début des travaux, sanctuaire

    Chapelles et arcades, socle du massif occidental, interruption des travaux

    Reprise des travaux : voûtes des bas-côtés, piliers de la tour, chapelles latérales de la tour

    Phase intensive : achèvement des collatéraux et du chœur, parties hautes

    La tour

    Le chantier médiéval

    La Réforme

    L’église inachevée

    Le XIXe siècle et la construction de la tour, 1889-1893

    Le chantier sans fin

    Visite extérieure

    L’édifice dans son ensemble, côté nord, chœur, côté sud

    Massif occidental et portail

    Visite intérieure

    Vaisseau central

    Collatéraux et chapelles latérales

    Le chœur – une œuvre majeure du gothique tardif

    La tour

    Annexes

    La collégiale et la terrasse construite entre 1334 et le XVIe siècle. À gauche, le bâtiment qu’on appelle toujours la «maison du chapitre», édifié entre 1745 et 1748 en conservant des structures de la maison des chevaliers teutoniques ou maison du chapitre Saint-Vincent.

    La collégiale de Berne – Prologue

    La collégiale de Berne fait partie des principaux édifices du gothique tardif en Suisse. Par sa situation dominante au-dessus du versant sud de la boucle de l’Aar et sa haute tour occidentale, achevée seulement au XIXe siècle, elle s’impose naturellement comme un emblème de la ville. Édifiée au XVe siècle, elle devait incarner le prestige de l’État-cité en plein développement et aussi, certainement, faire concurrence à la collégiale Saint-Nicolas de Fribourg (CH). Sur le plan artistique, elle fut influencée par les grands édifices religieux de la région du Rhin supérieur telles les cathédrales de Bâle (voûte du grand cloître) et de Strasbourg (tour occidentale à flèche ajourée), par l’église principale d’Ulm, ainsi que par les grands chantiers de Bohême (Prague) et de la région du Danube (Passau, Landshut). Elle témoigne donc aussi de l’ouverture et de la mobilité importante de ses commanditaires, de ses architectes, de ses artisans et de ses artistes, qui ont réalisé ici quelque chose d’exceptionnel.

    Outre son architecture, la collégiale possède un décor remarquable. Le riche ensemble de sculptures du portail occidental (vers 1475) représente avec une grande force expressive le Jugement dernier à la fin des temps. De part et d’autre des portes, des statues illustrent la parabole des Vierges sages et des Vierges folles; les premières ont pris suffisamment d’huile pour leur lampe en prévision du dernier jour, tandis que les secondes ont négligé de le faire. Le massif occidental invite à monter dans la tour pour découvrir les cloches du Moyen Âge dans leur beffroi d’origine, la galerie du quadrilatère, avec les bustes des maîtres d’ouvrage et des entrepreneurs qui ont œuvré à l’achèvement du clocher jusqu’en 1893, puis enfin la galerie de l’octogone qui offre une vue incomparable sur la vieille ville et les environs.

    À l’intérieur, le chœur richement orné possède non seulement un des programmes de vitraux les plus remarquables du milieu du XVe siècle, mais aussi un lutrin dit de l’Aigle et trois sièges de célébrants surmontés chacun d’une architecture miniature gothique. Avec ses clés de voûte sculptées représentant notamment la Trinité, la Vierge Marie, les Apôtres, les évangélistes et des saints, mais aussi ses nombreuses armoiries indiquant le rôle de la Ville de Berne comme maître d’ouvrage, la voûte réticulée du chœur (1515-1517), appelée la «Cour céleste», constitue certainement le moment fort de la visite. Les stalles richement sculptées sont l’un des premiers ouvrages de style Renaissance au nord des Alpes. Le vaisseau possède de larges baies à remplage et une chaire de style gothique tardif. Dans la travée d’entrée, où se trouve le stand d’information, on peut admirer une belle voûte flamboyante où figure le millésime 1476.

    BN

    Introduction

    La collégiale dans la ville

    Il ne reste aujourd’hui que peu de traces de la première église bâtie sur le flanc sud de la ville fondée vers la fin du XIIe siècle, qui s’étendait à cette époque du château fort de la Nydegg (aujourd’hui Nydeggkirche) jusqu’à la tour de l’Horloge. En 1276, cette église reçut le statut d’église paroissiale, ce qui entraîna la reconstruction d’un nouvel édifice, plus spacieux, appelé la «zweite Leutkirche». Comme élément de comparaison, on peut aller visiter l’ancienne église des dominicains (église française) de Berne, bâtie à peu près à la même époque, mais plus grande.

    L’église paroissiale et son cimetière entouré d’un mur étaient intégrés dans le plan d’origine de la ville, aujourd’hui encore bien conservé. Le cimetière fut agrandi par étapes vers le sud, notamment à partir de 1334 grâce à la construction d’une terrasse qui s’élevait à près de 24 mètres au-dessus du quartier de la Matte. Cette terrasse avait la même profondeur que de nos jours, mais n’occupait que les deux tiers de la terrasse actuelle; elle se reconnaît aisément à ses contreforts et son parement en tuf. Les murs de soutènement furent ensuite renforcés et surélevés de 8 mètres pour atteindre leur hauteur définitive et la terrasse fut agrandie d’un tiers vers l’ouest à partir de 1514 pour atteindre ses dimensions actuelles, particulièrement impressionnantes. Après la Réforme, le cimetière fut démantelé en 1531 et la terrasse devint le parc public qui subsiste aujourd’hui. Ses pavillons d’angle furent rénovés en 1778 dans le style du baroque tardif par l’architecte Niklaus Sprüngli. En agrandissant la terrasse vers l’ouest, au début du XVIe siècle, les autorités marquaient l’achèvement de la collégiale en l’insérant de façon monumentale dans le contexte urbain. Son emplacement en bordure de la ville et sa terrasse servirent de modèle aux grands édifices bâtis à Berne jusqu’au début du XXe siècle. La construction de la nouvelle église exigeait aussi l’aménagement des trois autres côtés du site. On s’y attacha dès le XVe siècle en démolissant les murs du cimetière et en créant une place devant la collégiale. Jusqu’à la fin du XVe siècle, la moitié orientale de la place était occupée par le cimetière et sa moitié occidentale par des maisons bourgeoises; entre celles-ci et le mur du cimetière passait une ruelle qui reliait la Münstergasse à la Herrengasse. Entre 1491 et 1506, le Conseil fit démolir les cinq maisons situées en face du massif occidental afin de libérer suffisamment de place pour la collégiale. Une fontaine fut établie en 1544, mais elle a été entièrement refaite en 1790. Presque toutes les maisons qui bordent la place ont été rénovées au cours du XVIIIe siècle, à l’exception de celle située au numéro 30 de la Münstergasse qui, achevée peu de temps après la création de la place, en 1569, a gardé son aspect gothique tardif. Le sud de la place est élégamment délimité par la maison dite du chapitre, un palais de style baroque tardif dû à Albrecht Stürler et érigé à partir de 1745 à la place de la maison de l’ordre teutonique bâtie en 1432. On remarquera aussi

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