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L'Heure du Crime (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 3)
L'Heure du Crime (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 3)
L'Heure du Crime (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 3)
Ebook324 pages4 hours

L'Heure du Crime (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 3)

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L'HEURE DU CRIME (Un Thriller d'Alexa Chase - Tome 3) est le 3ème tome de la nouvelle série de Kate Bold, auteure de polars et thrillers, débutant par JEU DE MASSACRE (tome 1).

Alexa Chase, 34 ans, profiler de haut vol au sein de l'Unité d'Analyse Comportementale du FBI, est un excellent élément. Hantée par le souvenir des tueurs en série qu'elle a arrêtés, elle abandonne sa brillante carrière pour s'enrôler dans les U.S. Marshals. Désormais Marshal Adjointe, Alexa — au mieux de sa forme, aussi brillante qu'impitoyable — se donne à fond dans son nouveau job : traquer et faire condamner les fugitifs.

Leur dernière affaire couronnée de succès, FBI et Marshals décident de collaborer de façon permanente. Alexa, sous le choc de son passé et souffrant de stress post-traumatique - conséquence de la traque de tueurs en série - n'a pas le choix : elle va devoir collaborer avec un collègue du FBI qu'elle déteste et traquer des tueurs en série relevant de la juridiction des U.S. Marshals. Alexa se voit contrainte d'affronter sa plus grande peur : comprendre le fonctionnement de l'esprit du meurtrier.

Lorsqu'un assassin tristement célèbre échappe de façon spectaculaire au Couloir de la Mort, l'équipe d'Alexa est immédiatement sur le coup. La publicité autour de l'affaire attire les médias nationaux, Alexa n'est pas la seule à être appelée en renfort - le meurtrier prend le large pendant que les luttes d'ego font rage entre pouvoirs étatiques et fédéraux.

La simple chasse à l'homme va rapidement se transformer en une affaire plus complexe avec l'apparition de nouveaux cadavres, l'assassin passe inexplicablement entre les mailles du filet.

Un rebondissement choquant survient ; Alexa n'a rien vu venir. Elle réalise que cette affaire est bien plus complexe et inquiétante qu'il n'y paraît.

L'assassin est un malin, seule l'intelligence d'Alexa lui permettra de l'arrêter et faire obstacle à son prochain meurtre. Accablée par son propre trauma, Alexa aura-t-elle le courage de pénétrer les méandres insondables de l'esprit du tueur et en sortir indemne ?

La série ALEXA CHASE : un thriller passionnant mené tambour battant par une jeune Marshal brillante et tourmentée, un polar fascinant, mêlant action, suspense, rebondissements et révélations à un rythme effréné. Nuits blanches au programme.

Nouveaux ouvrages prochainement disponibles.
LanguageFrançais
PublisherKate Bold
Release dateJun 16, 2022
ISBN9781094352589
L'Heure du Crime (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 3)

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    L'Heure du Crime (Un Thriller d'Alexa Chase – Tome 3) - Kate Bold

    cover.jpg

    L'HEURE DU CRIME

    (Un Thriller d’Alexa Chase — Tome 3)

    K a t e   B o l d

    Kate Bold

    La nouvelle écrivaine Kate Bold est l’auteure de la SÉRIE DE THRILLERS ALEXA CHASE, composée de six livres (à ce jour) ainsi que des THRILLERS ASHLEY HOPE, comprenant trois tomes (à ce jour).

    Lectrice avide et fan de longue date de romans policiers et de thrillers, Kate adore avoir des nouvelles de ses lecteurs, alors n’hésitez pas à aller sur www.kateboldauthor.com pour en apprendre plus à son sujet et rester en contact avec elle.

    Copyright © 2022 par Kate Bold. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright Dudarev Mikhail, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR KATE BOLD

    UN THRILLER ASHLEY HOPE

    LAISSE-MOI PARTIR (Livre #1)

    LAISSE-MOI SORTIR (Livre #2)

    UN THRILLER D'ALEXA CHASE

    JEU DE MASSACRE (Livre #1)

    MEURTRE EN EAU TROUBLE (Livre #2)

    L'HEURE DU CRIME (Livre #3)

    CONTENU

    PROLOGUE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT ET UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE ET UN

    CHAPITRE TRENTE DEUX

    PROLOGUE

    Interstate 40{*}, près de la Prison d’État d’Arizona, à Kingman, au nord-ouest de l’Arizona.

    9h du matin

    Robby Tyson ne pouvait en croire ses yeux ! C’était son jour de chance !

    À ses pieds, posée sur le sol aride du désert, se trouvait une clé.

    C’était une clé qu’il ne connaissait que trop bien. Celle qui ouvrait les entraves à ses chevilles.

    Tyson jeta un coup d’œil autour de lui aux autres hommes en uniforme orange qui composaient le groupe de travail, et aux gardes armés qui les surveillaient. Chaque prisonnier, y compris lui, avait un râteau ou une binette pour travailler à l’aménagement de la bordure d’autoroute. Des outils pourris. Ils étaient fabriqués de manière à être trop fragiles pour pouvoir être utilisés comme armes. Comme si cela avait de l’importance. Chaque prisonnier avait des chaînes aux chevilles et ils ne pouvaient se déplacer que lentement et en traînant les pieds. Cela n’empêchait pas les gardes d’agripper leurs fusils à pompe et de les garder à l’œil tout en se tenant à bonne distance.

    Qui avait bien pu laisser tomber cette clé ? Les gardiens les détenaient normalement sur un lourd porte-clé attaché à leur ceinture. Il semblait impossible que l’une d’elles soit simplement tombée. L’attache de la clé n’était pas brisée, ni même endommagée.

    Tyson n’allait cependant pas se poser trop de questions, pour une fois qu’il était chanceux ! C’était la première fois que cela lui arrivait en cinq ans. Il gratta le sol près de la clé avec son râteau, puis se baissa pour tapoter la terre autour d’un des cactus plantés par l’État. Ce faisant, il cacha la clé dans sa main.

    Se sachant observé, il tint normalement son râteau à deux mains et continua à racler le sol sableux, la clé coincée entre sa paume et le manche du râteau.

    Il attendit patiemment, continuant de travailler ainsi pendant quinze minutes avant de glisser la clé dans le haut de sa chaussette tout en s’asseyant et en sortant un mouchoir pour s’essuyer le front. C’était une excuse suffisamment crédible. Il devait déjà faire au moins trente degrés. On allait facilement dépasser les quarante degrés aujourd'hui, c’était sûr.

    Tyson se creusait les méninges. Aucun des matons n’avait laissé tomber cette clé. Il en était persuadé.

    Mais alors qui ? Mike, qui s’était vanté de planifier son évasion ? Carlos, qui ne parlait jamais mais observait tout avec l’air de quelqu’un qui préparait quelque chose ? Quelqu’un d’autre ?

    Il s’en fichait. L’important, c’était qu’il allait pouvoir s’échapper. Mais il lui faudrait le faire ici, ce matin-même, parce qu’il y avait des fouilles aléatoires quand ils revenaient du travail à l’extérieur. S’ils trouvaient une clé sur lui, il allait écoper de trois années supplémentaires. S’il disait au directeur ‘je l’ai trouvé par terre’, cette vieille crotte desséchée lui rirait au nez.

    Mais alors quand allait-il le faire ? Il fallait qu’il choisisse le bon moment.

    Tout au long de la matinée, sous la chaleur, il ne pensa qu’à ça. Pendant les deux premières heures de travail, pendant la pause de quinze minutes où ils s’asseyaient sous une bâche pour se protéger du rude soleil de l’Arizona, puis pendant les deux heures du second temps de travail, jusqu’à la pause déjeuner.

    À ce moment-là, il avait pris sa décision. Il allait la jouer cool. Boire beaucoup d’eau pour rester hydraté. Bien observer les gardes du coin de l’œil pour voir lesquels s’ennuyaient et lesquels avaient du mal à supporter la chaleur.

    Il travailla tout au long de l’après-midi, tête basse et regard vigilant. Il avait dû s’occuper d’au moins une centaine de ces maudits cactus que l’état avait planté le long de l’autoroute bruyante qui se trouvait à moins d’une centaine de mètres. Comme s’il n’y avait pas assez de cactus dans cet état ! Peut-être qu’ils plaisaient aux touristes. 

    Ouais, c’était exactement ce qu’il lui faudrait. Une de ces voitures qui les dépassaient à toute allure. Une famille heureuse de Californie ou d’Oregon. Innocente et sans défense. S’il arrivait à mettre la main sur un de leurs véhicules, il serait tiré d’affaire.

    Mais pas de précipitation. Il fallait faire les choses dans l’ordre. D’abord se débarrasser de ces chaînes à ses chevilles. Et surtout, les ouvrir pile au bon moment. Ce genre de chance n’arrivait qu’une fois dans la vie. Merde, probablement qu’une seule fois dans toute l’histoire de la prison. S’il réussissait son coup, il serait le héros de la prison pendant des générations. S’il le ratait, il finirait en chair à pâté.

    — C’est l’heure ! cria l’officier Hanson.

    Enfin. Les choses étaient toujours un peu plus détendues à dix-sept heures, quand les matons étaient fatigués d’avoir passé toute la journée au soleil et qu’ils avaient chaud et soif même s’ils avaient passé la journée à boire de l’eau. Ils ne pensaient qu’à trouver un bar avec la climatisation et à descendre une bonne bière fraîche.

    — Ramassez vos affaires et montez dans le bus ! leur ordonna un des matons.

    Les prisonniers bougeaient lentement, fatigués et souffrant eux aussi de la chaleur. Certains s’arrêtaient pour fumer une cigarette ou boire une dernière gorgée au grand pichet en plastique collectif. D’autres s’asseyaient. Les gardiens ne les bousculaient pas trop.

    Tyson se rapprocha du bus pénitentiaire, où montaient déjà certains prisonniers. Leurs chaînes étaient alors verrouillées aux montants des sièges métalliques. Il s’assit sur le sol poussiéreux et massa sa cheville comme s’il avait mal.

    — C’est quoi ton problème, Tyson ? lui demanda un des gardiens, le regard suspicieux.

    — Je me suis écorché la cheville tout à l’heure. La chaîne a frotté dessus toute la journée.

    — Tu aurais dû le dire avant.

    — Je ne pensais pas que ça deviendrait aussi douloureux.

    Un autre prisonnier le dépassa, distrayant le maton. Aussi rapidement que possible, Tyson enleva la clé de sa chaussette et déverrouilla la chaîne à sa cheville tout en faisant semblant de la masser.

    Le léger cliquetis ressembla au ‘ho ho ho’ du Père Noël pour les fêtes.

    — Pourquoi tu souris ? grommela Lavon, un autre prisonnier, en montant dans le bus.

    — À ton avis ? On a fini pour la journée, répliqua Tyson en maintenant la chaîne fermée autour de sa cheville tout en faisant attention de ne pas la verrouiller de nouveau. Il avait déjà replacé la clé dans sa chaussette. La clé miraculeuse. Tant qu’il ne l’avait pas utilisée, il avait eu du mal à croire qu’elle existait vraiment. Cela semblait être un mirage provoqué par la chaleur accablante.

    Et maintenant, la partie risquée.

    Le cœur cognant dans la poitrine, Tyson se leva en tenant la chaîne à sa cheville et en grimaçant. Il boitilla jusqu’au bus.

    — Va voir le docteur quand on sera rentrés, lui dit un gardien.

    — Bonne idée, répondit-il. Mais j’en ai une encore meilleure.

    Il s’assit juste à côté de la porte. L’agent Hanson était en train de passer dans le bus et de verrouiller les chaînes des prisonniers aux sièges. C’était l’un des matons les plus jeunes et les plus coriaces. Il avait le crâne rasé et le regard méchant, mais il parlait peu. Tyson remarqua que la boucle qui retenait son couteau à sa ceinture n’était pas fermée. Il lui suffirait de tirer dessus pour s’en emparer.  

    Cela lui ferait du bien de tenir à nouveau un couteau. Il s’était beaucoup amusé avec une telle arme avant de se faire attraper.

    Tyson essaya de respirer lentement et de s’éclaircir l’esprit.

    Fais comme si c’était l’un de tes meurtres. Reste calme. Porte directement le coup fatal. Et tire-t’en sans te faire prendre. Ils n’ont jamais réussi à prouver que tu étais coupable à part pour un seul d'entre eux. Vas-y tranquille et fais les choses bien. Contrôle-toi, attends le bon moment, et tu seras libre.

    Libre de recommencer à vivre.

    L’agent Hanson avait commencé au fond du bus et il descendait l’allée centrale. Il ne lui fallut que quelques minutes pour atteindre l’homme assis en face de Tyson. Le tueur en série, accusé et jugé coupable d’un seul homicide involontaire, était alors aussi serein qu’un moine bouddhiste. Il ne manifesta aucun signe de nervosité lorsque Hanson se tourna vers lui, clé à la main.

    Tyson secoua la cheville pour se libérer de la chaîne et lança un coup de pied dans l’entrejambe du garde.

    Ce dernier se plia en deux avec un ouf sonore. Il tenta de dire quelque chose, mais ses mots furent assourdis par les encouragements des autres prisonniers.

    Imbéciles, ils viennent d’alerter les autres matons.

    Il fallait se dépêcher.

    Il subtilisa le couteau attaché à la ceinture de l’officier et l’ouvrit tout en attrapant Hanson par la gorge. Il l’immobilisa d’une clé au cou et pointa le bout du couteau en direction de son œil. Il avait appris que les gens avaient plus peur de cette manœuvre que d’une lame sur leur gorge. Un savoir acquis grâce à sa longue expérience.

    Hanson se figea, les mains en l’air. Tyson relâcha sa prise sur son cou et utilisa sa main libre pour attraper son pistolet. Il s’attendait presque à ce que le garde lui résiste à ce moment-là et cherche à se battre, mais ce ne fut pas le cas. Il l’avait pourtant vu tabasser des prisonniers et il n’était pas tendre.

    — Très bien, lui dit Tyson. Ton œil vaut plus qu’un salaire de gardien de prison.

    Il y eut du mouvement à l’extérieur du bus. Tyson se retourna et vit trois des gardes juste à l’entrée du véhicule, leurs armes levées vers lui.

    — Vous ne pourrez pas m’abattre avant que je ne le tue, dit-il en pressant le pistolet sur la tempe de Hanson.

    Ils hésitèrent. Tyson sourit, sachant qu’il avait le dessus.

    — On va faire un marché, commença-t-il. Vous me laissez sortir…

    — C’est hors de question ! cria l’un d’entre eux.

    — … et je le libérerai dès que je serai suffisamment éloigné. Je ne veux pas d’un meurtre au premier degré dans mon casier. Si on continue ainsi, je vais lancer ce trousseau de clés aux autres pour qu’ils se libèrent. Vous allez vous retrouver avec un putain de problème sur les bras.

    Les trois gardes échangèrent un regard incertain.

    — Faites ce qu’il dit, croassa Hanson. Il a juste été emprisonné pour homicide involontaire. Il ne tuera pas de sang-froid à moins d’y être forcé. S’il libère les autres prisonniers, on sera vraiment dans la merde !

    Une pause. Tyson contrôlait sa respiration qui était calme et régulière.

    — Pitié, implora Hanson. Il va me tuer si vous l’y forcez. Mais je connais ce gars. Il est intelligent. Très intelligent. Une évasion lui coûtera dix ans, mais me tuer lui vaudrait la peine de mort. Il ne prendra pas ce risque.

    Les gardiens se regardèrent à nouveau, puis ils reculèrent. Tyson se leva, gardant le pistolet braqué sur la tête du garde.

    — Reculez, leur dit-il. 

    Ils obéirent.

    — Encore. Hanson, attrape ce sac.

    Ce dernier ramassa lentement le grand sac dans lequel ils avaient amené leurs sandwiches.

    — Très bien, les gars. Déposez vos armes, vos téléphones et vos talkies-walkies dans ce sac et je vous lancerai ces clés. Je suis le seul à m’évader aujourd’hui.

    Le chœur de jurons qui s’éleva des autres prisonniers noya presque la réponse des gardes.

    — Pas question, Tyson. Rends-toi.

    Tyson pressa le canon de son arme contre la tête de Hanson :

    — Déposez-les ou je le tue.

    Un des gardes plissa les yeux.

    — On te laisse les téléphones et les radios, mais pas nos armes.

    — Tu n’obtiendras pas mieux, Tyson, intervint Hanson.

    — La ferme, rétorqua-t-il tout en réfléchissant un instant. Très bien. Jetez-les dans le sac.

    Tyson descendit du bus en maintenant Hanson devant lui comme un bouclier. Un par un, les gardes laissèrent tomber leur téléphone et leur radio dans le sac puis reculèrent. Ils continuèrent à viser le prisonnier tout au long de la manœuvre. Ce dernier leur jeta les clés. Elles atterrirent dans la poussière avec un cliquetis sonore.

    Le meurtrier se retourna et décocha une balle à la radio du bus, ce qui fit sursauter les prisonniers et les gardiens les plus proches. Hanson ne bougea pas un seul muscle.

    Il sait rester calme, pensa Tyson. Fais attention à lui.

    Il étudia les trois gardes qui pointaient leur arme sur lui. 

    — Ok, voici ce qu’on va faire. Les matons, vous montez dans le bus et vous vous asseyez gentiment pendant qu’Hanson et moi allons arrêter une voiture. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas blesser de civils. Le pauvre type ne sera dans sa voiture que durant une seconde. Hanson va conduire.

    Les gardiens montèrent à bord du bus, les yeux fixés sur Tyson, à l’affût de la moindre erreur qui leur permettrait de l’épingler.

    Mais Tyson ne commettait jamais d’erreur. Le Southwest Slasher{*}, c’est ainsi qu’il était surnommé. Et pour ce que la police en savait, il n’avait jamais été arrêté. Une bagarre dans un bar lui avait valu une accusation d’homicide involontaire. Cela avait été la première fois où il s’était laissé submerger par ses émotions. La première et dernière fois.

    Les flics se doutaient qu’il était responsable de bien plus de meurtres que ça, mais ils n’avaient jamais réussi à le faire accuser.

    Une fois que les gardes furent à l’intérieur du bus, Tyson poussa l’officier Hanson en direction de l’autoroute. Par chance, un panneau publicitaire était positionné de manière à permettre au prisonnier de se dissimuler derrière. Il pouvait ainsi rester hors de vue des automobilistes tout en continuant à garder Hanson et le bus à l’œil.

    — Tu sais ce que tu as à faire, lâcha Tyson.

    — Je ne vais pas te causer d’ennuis, répondit Hanson.

    — Je m’en doute, dit le meurtrier avec une pointe d’admiration dans la voix.

    Hanson se plaça au bord de la route et fit signe aux voitures qui arrivaient. Les conducteurs continuèrent leur route. Certains accélérèrent même, ne voulant pas se retrouver mêlés à quoi que ce soit, même si la seule chose qu’ils distinguaient, c’était un homme en uniforme de gardien de prison qui leur demandait de s’arrêter.

    Mais une voiture finit par ralentir puis s’arrêter.

    Tyson sourit. Il était tiré d’affaire.

    Il allait pouvoir recommencer à accomplir sa destinée.

    CHAPITRE UN

    Prison d’État d’East Jersey à Woodbridge Township, dans le New Jersey

    Le même jour

    La Marshal Adjointe{*} Alexa Chase était déjà venue ici. Cela avait été une mauvaise idée à l’époque, et c’était probablement encore pire à présent, mais elle ne pouvait se tenir à l’écart.

    Il lui fallait des réponses et elle devait parler à l’homme qu’elle avait fait enfermer ici, celui qui arrivait deuxième sur la liste des pires tueurs en série qu’elle avait jamais croisés.

    Bruce Thornton, surnommé le Diable de Jersey.

    Elle avait eu affaire à quelques tueurs en série à son époque. Certains étaient morts. D’autres se refusaient à lui adresser la parole. Mais Thornton n’en était que trop heureux. Il était le seul à pouvoir lui donner des détails sur le genre d’animal qu’elle traquait.

    Alexa fit de son mieux pour rester calme tandis qu’un gardien de prison trapu avec un tatouage sur la nuque représentant un crâne mangé par les vers lui faisait franchir la dernière porte qui menait au bloc de Thornton. La dernière fois, elle avait perdu les pédales.

    Elle avait fait emprisonner de nombreuses personnes malfaisantes et les avait oubliées dès que les portes de la prison s’étaient refermées, mais elle ne parvenait pas à se débarrasser de Thornton. Le Diable de Jersey, c’était ainsi que les média l’avaient surnommé. Ils s’étaient fait avoir par sa campagne marketing meurtrière. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à lui autrement que par ce surnom. Et même si elle avait fini par l’arrêter, ce qu’elle avait vu et ce dans quoi elle avait dû plonger mentalement l’avait contrainte à quitter le FBI et à ne pas travailler pendant un an.

    Car pour l’attraper, elle avait dû penser comme lui et faire ressortir son propre côté agressif afin de reproduire son schéma de pensée et d'en déduire le prochain endroit où il allait frapper.

    Elle l'avait eu et avait sauvé sa dernière victime par la même occasion, mais cela lui avait beaucoup coûté. Après avoir réussi à le désarmer, elle avait failli le tuer. Failli. Seule la présence du petit garçon que Thornton avait eu l’intention de tuer l’en avait empêchée.

    Elle regrettait cela depuis ce jour. Ce sentiment était indigne d’un officier de police.

    Cet homme était bien le diable. Mais pas celui du New Jersey. Il représentait son démon personnel.

    Alexa avait choisi de porter son uniforme complet afin d’affirmer son autorité sur les prisonniers. Elle était donc vêtue d’un pantalon bleu, d’une chemise bleue brodée de la mention ‘Deputy US Marshal’ en blanc dans le dos et de la fameuse étoile à six branches. Les bottes et le chapeau de cow-boy ne faisaient pas partie de l’uniforme officiel, mais ils étaient communs dans la branche de l’Arizona pour laquelle elle travaillait. Il lui manquait seulement son Glock automatique qui aurait dû se trouver à sa ceinture. Elle avait été obligée de le laisser à l’entrée. Seuls les gardes avaient le droit de porter une arme ici, et chacun d’entre eux avait la sienne accrochée à la ceinture.

    Elle parcourut lentement le couloir bétonné qui réverbérait le son de ses pas, tentant de contrôler sa respiration hagarde et maudissant la sueur qui coulait sur son visage. Elle ignorait les regards curieux et lubriques des hommes enfermés dans les cellules qu’elle dépassait.

    Plus elle se rapprochait de la dernière cellule sur la gauche, plus ses pas ralentissaient. C’était là que demeurait le diable.

    Mais elle ne voulait pas se ridiculiser devant le garde, alors elle accéléra et s’assit dans la chaise de plastique rouge qui avait été placée face à sa cellule par le gardien.

    Thornton, vêtu de son uniforme de prisonnier orange, se prélassait sur son lit. Il lui adressa un grand sourire. 

    Chaque fois qu’elle le voyait, elle se disait qu’il ne fallait décidément pas se fier aux apparences. Il ne semblait pas du tout être l’un des pires tueurs en série des dernières décennies. Plutôt replet, il mesurait un mètre soixante-quinze et ses cheveux blonds se raréfiaient sur son crâne. Il portait une moustache qu’il n’entretenait pas et qui semblait tout droit sortie d’un feuilleton policier des années 80.

    Seuls ses petits yeux bleus globuleux dévoilaient la vérité. Pareils à ceux d’un reptile, ils ne reflétaient aucune émotion. Ils semblaient simplement affamés et calculateurs.

    Aucun d’eux ne parla pendant un moment.

    — Eh bien. Vous en redemandez ?

    Alexa se tortilla sur sa chaise.

    — Que lis-tu ? lui demanda-t-elle, en éludant sa question.

    Thornton tapota le livre :

    — La Mythologie de Bulfinch. Un classique. Je l’ai déjà lu, bien sûr, mais il vaut le coup d’être relu.

    Alexa hocha la tête. Il avait été obsédé par la mythologie et le folklore depuis son plus jeune âge, les utilisant comme échappatoires à une enfance difficile. Une fois adulte, il avait été fasciné par les vieilles histoires du Diable de Jersey, un monstre censé hanter les Pine Barrens de New Jersey. Il s’était plongé dans les contes anciens et avait donné vie aux légendes des monstres qui attaquaient les enfants.

    — Eh bien… Thornton fit traîner le mot tout en souriant largement.

    — J’ai des questions pour toi.

    — Vous aviez déjà des questions la dernière fois. J’ai eu l’impression que les réponses ne vous plaisaient pas vraiment.

    — Je veux savoir autre chose.

    — Et vous souhaitez que je vous aide.

    Si j’arrive à te flatter suffisamment pour y parvenir. Plus facile à dire qu’à faire.

    Le gens pensaient que les tueurs en série étaient de purs génies. La plupart d’entre eux ne l’étaient pas. Ils avaient même une intelligence en dessous de la moyenne et se faisaient attraper

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