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Le Souffle de Feu: Armand: Dragons du Bayou, #5
Le Souffle de Feu: Armand: Dragons du Bayou, #5
Le Souffle de Feu: Armand: Dragons du Bayou, #5
Ebook152 pages2 hours

Le Souffle de Feu: Armand: Dragons du Bayou, #5

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About this ebook

Une comédie romantique de dragon métamorphe.

 

Lorsqu'Armand rencontre Angel, il sait qu'elle n'est pas sa compagne.

Comment pourrait-elle l'être, alors qu'elle est enceinte d'un autre mâle ?

Mais aucune femelle n'avait touché son cœur comme elle.

 

Angel, l'ange de la mort, est maudite.

Autour d'elle, tout le monde meurt.

Avec le temps, elle a compris que la solution était de ne se rapprocher de personne.

Et on peut dire qu'elle a tout fait foirer, et son erreur risque de coûter la vie aux deux personnes à qui elle tient le plus : l'homme qu'elle essaie désespérément de se retenir d'aimer, et sa fille nouveau-née.

 

Armand est prêt à sacrifier la vie éternelle pour passer le temps qui lui reste auprès d'Angel.

Mais s'il meurt, Angel se le reprochera toute sa vie.

LanguageFrançais
Release dateJul 2, 2022
ISBN9781393282051
Le Souffle de Feu: Armand: Dragons du Bayou, #5

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    Le Souffle de Feu - Candace Ayers

    1

    ANGEL

    Je crevais de faim. Sans exagérer. Mon ventre grondait, comme doté d’une volonté propre. Ces derniers temps, mon corps semblait déterminé à manger tout ce sur quoi je pouvais mettre la main ; et si je ne m’exécutais pas, il me punissait avec de douloureuses crampes d’estomac. Le problème, c’est qu’il n’y avait absolument rien à manger à proximité.

    Je cherchais de quoi me sustenter en me déplaçant aussi vite que possible, compte tenu du fait que j’étais enceinte jusqu’aux yeux. Donc, très lentement. Je mourais d’envie de retirer le soutien-gorge trop serré qui comprimait ma poitrine gonflée, mais je devais avant tout manger quelque chose.

    Je me dandinai péniblement à travers la foule dans les rues de la Nouvelle-Orléans, mon ventre rond frottant contre les passants. Le trajet de l’église au cimetière, puis le retour, avaient été épuisants. Mon petit-déjeuner était oublié depuis longtemps, et mon corps réclamait un repas consistant.

    La robe noire que j’avais choisie pour l’enterrement s’accordait bien à mon état d’esprit. J’aurais aimé avoir l’occasion de mieux connaître Amie et Jeremiah avant leurs décès prématurés. Nous nous étions vus assez souvent et avions commencé à faire connaissance, mais nos conversations tournaient généralement autour de ma grossesse, du suivi prénatal, de l’accouchement, ce genre de choses. Je regretterais toujours de ne pas en avoir appris davantage sur eux de leur vivant. Qui aurait pu penser que notre temps ensemble serait si limité ?

    Comme si souvent ces derniers jours, une bouffée d’angoisse m’étreignit lorsque je pensai à l’avenir. Le bébé remua dans mon ventre. Je me remis en marche, me sentant coupable et un peu perdue. C’était comme si elle savait.

    Peut-être voulait-elle me punir ?

    Me tenait-elle pour responsable ?

    Quelles que soient ses raisons, la petite dansait la gigue sur ma vessie. Elle me donna quelques violents coups de pied qui manquèrent de me faire uriner sur place. Je cherchai du regard des toilettes publiques, mais n’en vis nulle part à proximité. Je décidai de partir à leur recherche pendant que je pouvais encore me retenir, lorsqu’une odeur délicieuse m’arrêta.

    L’estomac grondant de plus belle, je suivis l’appétissant fumet jusqu’au coin de la rue et en repérai la source quelques pâtés de maisons plus loin : un foodtruck.

    Le camion des crêpes cajuns de Clotilde était garé le long du trottoir et avait attiré une foule de clients. La file s’étirait du comptoir jusqu’au bas de la rue. Je savais que je prenais des risques en passant ma commande, car ma vessie approchait le seuil critique ; mais mes mains tremblaient et je craignais de m’évanouir. Aussi, je croisai les doigts pour que les serveurs travaillent à toute vitesse ce jour-là et pris place dans la file derrière un groupe d’adolescents.

    Ce qui n’était peut-être pas le bon choix, pensai-je quelques minutes plus tard, en serrant les cuisses et en priant pour arriver à me retenir assez longtemps pour acheter une crêpe et me traîner jusqu’aux toilettes les plus proches. Un pari hautement risqué pour une femme enceinte de huit mois et demi. En mordillant ma lèvre inférieure, je me penchai sur le côté pour voir combien de clients me séparaient du comptoir. Il y avait encore au moins une dizaine de personnes devant moi, et déjà cinq ou six de plus derrière. Si je quittais ma place, je devrais me remettre en bout de file, au risque de perdre connaissance avant d’avoir passé commande.

    — Ma p’tite dame, si vous sortez de la queue, allez pas imaginer qu’on va garder votre place.

    Je jetai un regard froid au rustre derrière moi. Il devait avoir un peu moins de la cinquantaine, avec de petits yeux noirs, une carrure ronde et molle et un crâne dégarni. Il avait passé l’âge qu’on lui apprenne les bonnes manières, surtout en présence d’une femme enceinte. J’ouvris la bouche pour lui demander si sa mère ne lui avait jamais appris la politesse, mais je m’entendis lui demander :

    — Pardon ? Mais vous êtes qui, putain, le flic de la file d’attente ?

    — Vous êtes prévenue, dit-il en haussant les épaules. On a tous faim ici.

    Notre échange avait attiré l’attention du groupe d’adolescents devant moi, qui ne se gênait pas pour me dévisager. J’entendis des murmures et des gloussements.

    Je respirai profondément pour essayer de rester calme, sans grand succès. Ces dernières années, je supportais de moins en moins les chuchotements et les rires sous cape dans mon sillage. J’eus soudain envie d’enfoncer mon poing dans la gorge de ce malpoli.

    — Je n’ai pas bougé de ma place. Mêlez-vous de vos affaires.

    — D’accord, mais vous êtes prévenue. N’allez pas croire que vous pouvez vous servir de votre « état » pour recevoir un traitement de faveur. Vous n’avez pas plus faim que nous.

    J’envisageai un instant de simuler des contractions pour donner une leçon à ce malotru. Si je lui filais suffisamment la frousse, il ne s’aviserait plus jamais d’importuner une femme enceinte. Mais avec une telle envie d’uriner, je n’étais pas sûre d’arriver à rendre ma performance crédible.

    — Juste... ne me parlez plus, lâchai-je entre mes dents serrées.

    Les gloussements reprirent de plus belle. Une jolie jeune fille blonde leva la tête de son téléphone et s’écria :

    — C’est elle ! C’est l’ange de la mort !

    Je serrai les poings et fixai mes chaussures, des ballerines plates noires, un choix sensé pour un enterrement. Mon cœur battait à tout rompre et résonnait contre mes tempes. Je sentis mes joues rougir de plus belle.

    Reste calme. Reste calme.

    Ils changeraient peut-être de sujet si je les ignorais. Je me souvins d’une technique de méditation trouvée dans un livre. Pour garder son calme, il était conseillé d’imaginer qu’on se trouvait dans un autre endroit. J’essayai de m’imaginer allongée sous le soleil sur une plage des Caraïbes, en train de skier dans les Alpes suisses, dans un safari au Congo — sans résultat. Mon esprit refusait de se laisser berner.

    — Sans déc’. Elle a pas tué plein de gens ?

    — Au moins une dizaine, je crois. En fait, elle leur aurait jeté une malédiction.

    — Mais non, idiot. Elle a juste, genre... vraiment la poisse.

    — Si j’étais toi, je ne resterais pas trop près d’elle. Tu pourrais choper sa poisse, toi aussi !

    Un espace se créa immédiatement autour de moi, tout le monde reculant de quelques pas.

    Reste calme. Reste calme.

    Je rouvris les yeux. Encore sept personnes entre le comptoir et moi. Sept. Je pouvais y arriver. Au diable ces sudistes superstitieux ! La tête droite, j’avançai dans la file comme si je ne les entendais pas.

    — Ne t’approche pas de moi, sorcière vaudou !

    Le cri du garçon, celui qui avait demandé si j’avais tué des gens et qui redoutait manifestement d’attraper ma malédiction, ou ma poisse, attira encore plus l’attention sur nous. Je vis des personnes sortir leurs téléphones pour filmer la scène. J’allais me retrouver sur les réseaux sociaux.

    — Ne la laissez pas vous toucher, sa magie est mortelle, continua-t-il en criant à la ronde.

    Les adolescents éclatèrent de rire et poussèrent des cris dégoûtés, tandis que le type derrière moi grommela que si je pensais mériter un traitement de faveur parce que j’étais célèbre, je me trompais. Ben tiens. Comme si je me vantais d’être surnommée « l’ange de la mort » par les médias. Si seulement cet horrible sobriquet m’avait au moins donné quelques avantages !

    Tout ce que je souhaitais, c’était qu’on me laisse tranquille. Certainement pas être prise à partie par un groupe de jeunes. Tu parles d’un traitement de faveur. Des badauds s’étaient rassemblés autour de nous, ne perdant pas une miette de la scène.

    En voulant faire un pas de côté, je me cognai contre une passante.

    — Attention ! Oh-la-la, vous l’avez touchée ! cria une des adolescentes d’une voix perçante avant d’éclater de rire, comme si c’était la meilleure vanne du monde.

    La femme contre laquelle je m’étais cognée me regarda d’un sale œil et s’éloigna à pas pressés. L’homme derrière moi avança et prit ma place dans la file avec un regard hautain, me défiant de protester.

    — Je vous avais prévenue, ricana-t-il. Il ne vous reste plus qu’à refaire la queue.

    Dans mon ventre, la petite fit une figure acrobatique qui pressa sur ma vessie, et sans que je puisse faire quoi que ce soit, un filet de liquide chaud inonda ma culotte et ruissela le long de mes jambes.

    Bien sûr, tout le monde le vit.

    — Oh mon Dieu ! Elle vient de se pisser dessus !

    — Pouah, c’est dégueu.

    Les larmes que je retenais depuis plusieurs jours menacèrent de se mettre à couler. Je tournai les talons et me mis à courir, ou plutôt à me dandiner aussi vite que mon corps alourdi me le permettait. Je ne voulais pas qu’ils ajoutent « pleurnicharde » à leur liste d’insultes.

    Je m’éloignai à toute vitesse en essayant de ne pas glisser malgré mes ballerines mouillées. Tant pis pour la crêpe.

    2

    ANGEL

    Hors d’haleine, je m’arrêtai pour reprendre mon souffle contre un mur en briques. Je n’avais pas réussi à m’éloigner bien loin de la foule moqueuse, mais suffisamment pour ne plus entendre leurs insultes.

    — Boon-jour ! Hé-ho, bonjour ! Angel, c’est ça ?

    Je vis une des femmes présentes à l’enterrement en train de chercher à attirer mon attention. Lorsqu’elle s’approcha, je la reconnus. Elle s’appelait Sky. Elle était serveuse dans le même café qu’Amie. Pendant un instant, je craignis qu’elle ne vienne pour m’insulter, elle aussi, mais ça ne semblait pas être son genre. Peut-être voulait-elle m’accuser de la mort de son amie ? Je ne le lui reprocherais pas. Mais son visage n’exprimait que de l’inquiétude.

    — C’est bien Angel ? demanda-t-elle.

    — Euh, oui, c’est ça. Bonjour.

    Mes joues étaient trempées de larmes, et j’étais dans tous mes états. Quelle situation humiliante.

    — Pardon, je ne veux pas être impolie mais... Je dois y aller.

    — Ma chérie, j’ai vu ce qui s’est passé. Laisse-moi t’aider. S’il te plaît, j’insiste. Viens avec

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