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Les oubliés du temps
Les oubliés du temps
Les oubliés du temps
Ebook131 pages55 minutes

Les oubliés du temps

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About this ebook

Les poèmes de ce recueil sont empruntés aux sombres pensées que laisse l’hiver des âges sur notre corps et notre esprit. Les mots sont comme une rivière, ils sont les témoins de nos joies, de nos peines, de nos souhaits, de nos questionnements et de nos peurs. Ils nous mènent jusqu’à l’horizon. Cet ouvrage traduit la prise de conscience de cet état des choses.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Comme une photographie, Les oubliés du temps est la représentation d’un hiver difficile. Dans cet ouvrage, Valérie Pérain se sert des mots pour illustrer les sentiments qu’elle éprouve et mettre en relief les moments importants de sa vie.
LanguageFrançais
Release dateAug 31, 2022
ISBN9791037768223
Les oubliés du temps

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    Les oubliés du temps - Valérie Pérain

    Par la fenêtre

    La vie, aussi étrange soit et fut-elle

    M’a permis d’être demoiselle

    Femme et éternelle.

    C’est une ode aux amoureux de la vie

    Qui sans ou avec, vont vers le chemin d’ici

    Sans craindre la traversée de l’au-delà

    Et aboutissent à la plénitude

    D’une vie pourtant chargée d’incertitudes.

    Cigaritos au cognac à la bouche

    Je laisse mes pensées comme la fumée farouche

    Me plonger dans l’espoir, la satisfaction

    Heurter les trottoirs, l’autodérision.

    Et tout cela mène je ne sais où

    Mais je flotte au travers les remous

    D’une vie orageuse et turbulente

    D’une vie calme et reposante

    Qui me mène sur le parvis de qui je suis :

    En réalité, un point dans l’infini.

    Et j’essaye de faire briller cette lumière

    Sortant de mes entrailles, poussière,

    Alignement de mes propres planètes…

    Oh ! juste un regard par la fenêtre

    Et la nature me considère et je la convoite

    Je l’idolâtre ; clap dans la boîte !

    Incessant tourbillon de guerre et de paix

    Pour de l’argent, une graine, un toit, se sauver

    Fuir ou régner, déguerpir,

    Frémir, rebondir, s’appauvrir,

    Et vivre pour s’en sortir…

    ***

    Mes terreurs

    Comme ce ciel terne déversant ses larmes,

    Rafales de vent, redoutables armes,

    Souffle de l’enfer, insolite vacarme

    Tu romps tout le charme.

    La vie paisible se trouve broyée

    Il nous capture dans ses filets ;

    Dépression, fragilité, morosité,

    L’ennemi frappe aux volets.

    L’obscurité me renvoie à mes peurs

    Le soir, le noir, là où je meurs,

    Les folies ou le labeur, mes erreurs ?

    Tout me renvoie à mes terreurs.

    ***

    Les objets

    L’ordre et le désordre,

    C’est la vie qui déborde

    Un rangement ; véritable stratège

    Vieilles choses, mode du vintage

    Souffle d’une vie, mémoire qui pourrit,

    Souffrance d’un passé, gloire qui nous sourit.

    Oh ! douces amères antiquités

    À partir de quand les dater ?

    Souvenirs qui nous collent à la peau

    N’est-ce pas simplement des ronds dans l’eau ?

    J’ai l’âme chahutée, je tremble à en pleurer,

    La matière n’est-elle pas là que pour nous ancrer

    Nous attacher, nous clouer, nous priver

    Nous perdre dans l’éternité ?

    Amasser, conserver, valoriser, s’habiller

    Pour un confort ? Une apparence faussée,

    Possession ou beauté

    Accumuler pour nous déposséder.

    Peut-être ne saura-t-on jamais

    Ou trop tard, pour en profiter ou tout jeter,

    L’empoisonnement est une voie

    Qui murmure son chemin, une croix,

    Maintenir un idéal

    Se souvenir près d’une dalle

    Un visage sur une photographie

    Qui s’efface avec le temps comme la vie…

    ***

    Les ancêtres

    Je renie l’héritage des ancêtres

    Pour me sauver, pour ne plus paraître

    Ou tout simplement pour disparaître

    Effacer sans pour autant oublier.

    Homme et femme sans tête,

    Que le corps, tenue désuète

    Un cauchemar, une histoire de sentence

    Un rêve, une fiction d’élégance.

    Un autre temps, une autre existence

    Pourquoi n’aurions-nous pas la même chance ?

    Et le vent souffle sur les actes des anciens

    Scalpant les danses de la fange

    Ne gardant que l’admirable, le bien,

    Et sans scrupule l’étrange.

    Je renie l’héritage des ancêtres

    Pour sublimer ma vie de goguette,

    Exorciser les prêtres

    Pour que tout ou rien ne s’enchevêtre,

    Psychédélise de la pensée

    Brouille du cortex des damnées

    Fou tourbillon du noir et du blanc,

    Du passé et du présent,

    Chambre à part ou partagée

    Fermeture à clé de tous les secrets.

    ***

    Le miroir espagnol

    Doux miroir espagnol

    Ou rétroviseur de bagnole

    Regard perçant, éteint

    Cheveux de corail ou de satin,

    Au travers du temps, mêle mon âme

    Serpent sinueux, déesse infâme

    Ou clocharde nomade,

    Visages de la débandade.

    Il n’y a pas de beauté

    Une image, un reflet

    Illusion du temps perdu

    Fragment d’une vie déçue

    Epistole d’un calendrier trop avancé,

    Marche funéraire, révérence à la clarté.

    Au temps des jeunes filles

    Meurt le regard qui pétille,

    Au temps de la vieille femme

    Rajeunit ou juste un sésame…

    Tromperie c’est certain

    Flatterie un petit brin

    Le miroir espagnol

    Ou rétroviseur de bagnole

    N’est qu’une chignole

    S’enfonçant dans les traits

    De notre image déformée.

    ***

    La solitude

    La solitude persiste dans le monde

    Même accompagnés nous sommes seuls

    Et peu importent les rondes

    Nous revêtons notre linceul.

    Les silences, les non-dits,

    La peur des autres, rien n’est ébaudi,

    Les peines sont profondes

    Enfoncées toutes les secondes.

    Un pénible souffle nous étourdit,

    Le temps, le temps ralentit,

    Farandole sans cavalier,

    Amitié sans réalité,

    Estime sans passion,

    Faux-semblant, illusion.

    J’ai peur, j’ai

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