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L'image corporelle sous toutes ses formes
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L'image corporelle sous toutes ses formes

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About this ebook

Comment se développe l’image corporelle? Quelles sont ses particularités chez les personnes de poids plus élevé, d’orientation sexuelle ou d’identité de genre minoritaires ou présentant des maladies comme le cancer? L’image corporelle se modifie-t-elle au cours de la vie? Comment pouvons-nous l’évaluer et de quelle manière pouvons-nous favoriser une image corporelle positive chez les jeunes, les adultes et les personnes d’âge avancé?

Le rapport et les représentations que nous avons de notre propre corps font partie de notre quotidien. Le fil d’actualité montre bien à quel point l’image corporelle nous habite et nous préoccupe. Il s’agit d’un concept complexe, nécessitant d’être analysé et compris sous des perspectives à la fois différentes et complémentaires. En s’appuyant sur l’expertise d’une quarantaine de spécialistes canadiens, européens et américains, le présent ouvrage brosse le portrait des caractéristiques et des ramifications de l’image corporelle. Il s’intéresse à ses manifestations dans les contextes amoureux, communautaires et scolaires, ainsi que chez différents groupes d’individus tels que les enfants ou les athlètes. Il aborde les pratiques d’évaluation et d’intervention les plus à jour et reconnues, en plus d’explorer des avenues de traitement prometteuses et moins traditionnelles comme la réalité virtuelle et les pratiques psychocorporelles.
LanguageFrançais
Release dateAug 30, 2022
ISBN9782760557512
L'image corporelle sous toutes ses formes
Author

Annie Aimé

Annie Aimé (Ph. D., ps. éd.) est professeure au Département de psychoéducation et de psychologie de l’UQO. Ses domaines de spécialisation portent sur l’alimentation, l’image corporelle et les difficultés psychosociales associées à l’embonpoint et à l’obésité chez les jeunes et les adultes.

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    L'image corporelle sous toutes ses formes - Annie Aimé

    Lorsque l’on aborde le sujet de l’image corporelle dans une discussion, il y a de fortes chances que chaque individu participant à la conversation se sente concerné ! En effet, la plupart des gens ont une bonne conscience du regard des autres sur eux, et une grande majorité a, ou a déjà eu, au moins un petit complexe lié à son apparence. Que ce soit au moment de l’adolescence (étape de la vie où le corps change souvent à une vitesse plus grande que la capacité à s’y adapter), que ce soit beaucoup plus tard dans la vie (à cause des effets du vieillissement), que ce soit dû à une cicatrice rappelant le souvenir d’un événement parfois marquant de sa vie (grossesse ou accident), ou encore simplement l’effet du culte de la minceur et de la forme physique véhiculé dans notre société occidentale, presque tout le monde gagnerait à apprendre comment se développe l’image corporelle au cours des âges de la vie, et surtout, comment favoriser une saine relation avec l’apparence de son corps.

    Dans ce chapitre d’introduction, il sera d’abord brièvement question de la manière dont l’intérêt pour l’image corporelle a grandi au cours des dernières décennies. Par la suite, la définition ainsi que l’aspect multidimensionnel de l’image corporelle seront présentés. La plus grande partie du chapitre portera sur les aspects étiologiques de l’image corporelle, car leur compréhension offre une perspective très large des facteurs qui sont associés à son développement, ainsi que de leurs conséquences sur le fonctionnement d’un individu. Nous aborderons ensuite le concept de l’image corporelle positive, qui fait l’objet de récentes recherches. Les considérations associées au genre et à l’âge, qui sont des variables venant souvent influencer l’image corporelle d’un individu, seront ensuite présentées. Enfin, nous terminerons ce chapitre en abordant les futurs enjeux de la recherche sur l’image corporelle et leurs applications dans la vie quotidienne des gens.

    1.1  La petite histoire de l’image corporelle

    Dans les années 1920, Paul Schilder fut l’un des premiers chercheurs à s’intéresser à l’expérience corporelle, dans des perspectives psychosociologiques. Dans son ouvrage The Image and Appearance of the Human Body (1950), Schilder décrivait l’image corporelle comme étant l’« image de notre propre corps que nous formons dans notre esprit, c’est-à-dire la manière dont le corps nous apparaît à nous-mêmes » (Schilder, 1950, p. 11, traduction libre).

    Par la suite, et jusque dans les années 1990, toutes sortes de significations ont été données au terme image corporelle. Fisher (1990) en répertorie d’ailleurs quelques-unes, dont la perception qu’un individu entretient quant au degré d’attirance de son corps, la distorsion de la dimension de son corps ou encore, de façon similaire, la perception des limites de son corps.

    Dans son livre intitulé Body Image : Understanding Body Dissatisfaction in Men, Women and Children, Grogan (2016, p. 1) a choisi de définir l’image corporelle comme étant « les perceptions, les pensées et les sentiments d’une personne à propos de son propre corps ». Selon cette auteure, l’intérêt pour l’image corporelle a littéralement explosé dans les années 1990, autant chez les chercheurs en psychologie (qui augmentaient leurs efforts pour identifier les facteurs psychologiques impliqués dans la satisfaction corporelle), que dans les médias de masse (où l’on commençait à faire régulièrement état de témoignages reliés aux troubles alimentaires, d’histoires de chirurgie esthétique ou de critiques sur la minceur extrême des top-modèles dans le monde de la publicité). Ainsi, en cette fin de XXe siècle, le monde se conscientisait de plus en plus au rôle joué par les facteurs sociaux sur l’image corporelle.

    À partir des années 2000, les connaissances, les modèles théoriques et les instruments de mesure multidimensionnels en lien avec l’image corporelle se sont rapidement développés. Cela a donné lieu à une conscientisation des difficultés liées à l’insatisfaction corporelle chez les garçons et les hommes (alors que les études des décennies précédentes se concentraient beaucoup plus sur les filles et les femmes), à une meilleure connaissance de l’existence de variables subtiles catalysant le rôle joué par les facteurs socioculturels influençant l’image corporelle et sur la compréhension de troubles psychologiques autres que les troubles alimentaires, tels que la dysmorphie corporelle.

    1.2  Vers une définition multidimensionnelle de l’image corporelle

    Quiconque veut en apprendre plus sur la conceptualisation de l’image corporelle se heurtera à une foule de termes et à des définitions différentes. Selon Cash et Pruzinsky (2002), ce terme, dans son utilisation contemporaine, signifie l’expérience que nous avons de notre apparence physique. Cela inclut également l’expérience que nous avons du fonctionnement de notre corps (p. ex. les sensations et les perceptions) et de son niveau de compétence (p. ex. les habiletés kinesthésiques et athlétiques). Bien que ces chercheurs soient d’avis que nous sommes encore loin de bien saisir toute la richesse, la complexité et la diversité de ce qu’est l’image corporelle, la majorité de la communauté scientifique s’entend sur le caractère multidimensionnel de l’image corporelle et de l’existence de plusieurs de ses composantes. Le chercheur et théoricien le plus cité à ce sujet demeure Cash (2004), qui la subdivise en quatre composantes : perceptuelle, cognitive, affective et comportementale.

    1.2.1 

    Les composantes de l’image corporelle

    1.2.1.1 

    Perceptuelle

    Cette composante consiste en la manière dont l’individu perçoit les dimensions de son corps. Sa perception peut être très près de son apparence objective, ou encore être très distorsionnée. Dans le cas d’une perception exagérée de certaines parties du corps, on parlera de dysmorphie corporelle, un trouble psychologique menant souvent la personne à se sentir très préoccupée par certains « défauts » de son corps, et à adopter toutes sortes de comportements afin de tenter de réguler la détresse que cela lui cause (p. ex. la vérification de certaines parties de son corps ; des demandes de réassurance ; des évitements du miroir ; un surentraînement ; des rituels excessifs visant à camoufler ou à modifier l’apparence, etc.).

    1.2.1.2 

    Cognitive

    Elle comporte les pensées et les croyances de l’individu par rapport au corps et à l’importance de l’apparence. Il peut s’agir, entre autres, des idéaux de beauté véhiculés dans l’environnement social de l’individu, qu’il aura intériorisés au cours de son développement. Cela peut inclure également les conséquences que l’individu anticipe en lien avec l’apparence de son corps.

    1.2.1.3 

    Affective

    Il s’agit des émotions de l’individu par rapport à son corps. Selon la façon dont un individu perçoit son corps et les croyances qu’il entretient par rapport aux idéaux de beauté, il peut ressentir une vaste gamme d’émotions qui seront influencées par le niveau de satisfaction qu’il a de son apparence.

    1.2.1.4 

    Comportementale

    Il s’agit des comportements de l’individu par rapport à son corps. Cela peut comprendre des comportements d’évitement (p. ex. l’évitement du pèse-personne ou de certains types de vêtements). Il peut également s’agir de comportements de vérification du corps, lorsque la personne s’inquiète à outrance de sa forme, de son poids ou de sa taille (Meyer et al., 2011).

    1.2.2 

    Autres variables pouvant être mesurées

    Au-delà de ces quatre composantes, de nombreuses variables peuvent être mesurées lorsque l’on tente d’évaluer l’image corporelle d’un individu (Brown, Cash et Mikulka, 1990 ; Cash, 2000 ; Cash et Henry, 1995). En voici quelques-unes, qui permettent de saisir qu’il serait bien réducteur de tenter d’encapsuler le concept de l’image corporelle dans une seule définition.

    1.2.2.1 

    La satisfaction

    Le niveau de satisfaction d’un individu peut varier selon la partie de son corps qu’on lui demande d’évaluer. Ainsi une personne peut être insatisfaite de son poids ou de sa taille, mais, en même temps, être très satisfaite de sa chevelure ou de certains traits de son visage. La satisfaction relative aux différentes parties du corps peut être mesurée à partir de plusieurs outils validés scientifiquement, tels que le Body Area Satisfaction Scale (Brown et al., 1990) et le Body Dissatisfaction Scale, une sous-échelle du Eating Disorder Inventory (Garner, Olmsted et Polivy, 1983).

    1.2.2.2 

    L’écart entre l’image perçue et l’image idéalisée

    Il peut exister un écart entre l’apparence idéale qu’un individu souhaite pour une partie donnée de son corps et la façon dont il perçoit cette même partie de son corps. Par exemple, une personne pourrait déterminer la taille idéale qu’elle aurait aimé atteindre et juger que cet idéal n’est pas atteint. Il est également intéressant de se questionner sur l’importance que la personne accorde à ses idéaux de beauté, car cela déterminera le niveau de détresse que l’écart entre son image perçue et son image idéalisée lui fera sentir. Certaines personnes considèrent l’apparence physique comme étant très importante et y investissent beaucoup d’énergie, de pensées, d’émotions et de comportements. Pour d’autres, bien qu’elle ait une certaine importance, leur apparence physique n’est qu’une source de potentielle valorisation parmi tant d’autres. Cet écart entre l’image perçue et l’image idéalisée des parties de son corps peut être évalué à partir du Body-Image Ideals Questionnaire (Cash et Szymanski, 1995).

    1.2.2.3 

    Les situations déclenchant de l’inconfort ou de la détresse

    Lorsque l’on tente d’évaluer l’image corporelle d’un individu, il est important de tenter de connaître quelles sont les situations qui déclenchent de l’inconfort ou de la détresse (Cash, 1994a). Pour une personne, une situation peut être inconfortable lorsqu’elle est le centre d’attention ou lorsqu’elle est prise en photo, tandis que pour une autre, cela peut se produire lorsqu’elle fait l’essai de vêtements en boutique, ou lorsqu’elle entend quelqu’un d’autre commenter l’apparence d’un passant.

    1.2.2.4 

    Les pensées liées à l’image corporelle

    Tout individu a des croyances semi-conscientes qui, lorsqu’activées par une situation spécifique, donnent lieu à des pensées automatiques. À leur tour, ces pensées donnent lieu à des émotions et à des comportements. Véritable discours intérieur, ces pensées reflètent l’expérience cognitive de l’image corporelle. Elles peuvent être négatives (p. ex. « Ma vie est nulle à cause de mon apparence ; ils pensent que j’ai l’air grosse, etc. ») ou positives (p. ex. « Ces vêtements me vont bien ; je suis fier de mon corps, etc. ») (Cash et Labarge, 1996).

    1.2.2.5 

    La relation entre son corps et soi

    Cette dimension de l’image corporelle est elle-même multidimensionnelle. Elle se divise en quatre composantes (Cash, 1994b) :

    › L’évaluation de son apparence générale. Une personne peut avoir une perception très « collée sur le miroir » de son apparence et ainsi laisser de petites insatisfactions par rapport à des parties très précises de son corps influencer son appréciation globale de son apparence. Une autre peut percevoir son apparence en tant que tout et ressentir ainsi une satisfaction générale, sans trop s’en faire avec les parties de son corps dont l’apparence la rend moins satisfaite.

    › L’orientation vers l’apparence. Décrite brièvement précédemment et également parfois nommée l’investissement dans l’apparence, cette composante de la relation entre son corps et soi traduit à quel point une personne considère son apparence physique comme étant importante comparativement aux autres qualités personnelles qu’elle possède. Une personne peut investir énormément de temps, d’efforts et d’énergie mentale sur son apparence, qui définit alors une très grande partie d’elle-même. Dans ce cas, si elle est insatisfaite de son apparence, elle peut en vivre de plus lourdes conséquences (p. ex. sur son estime de soi, sur son humeur, etc.) qu’une autre personne ayant d’autres sources plus importantes de valorisation de soi.

    › L’orientation vers la santé et la forme physique. Cette composante se définit par l’investissement que la personne fait dans son corps pour autre chose que sa beauté. Ce concept évalue à quel point une personne fournit des efforts et de l’énergie pour maintenir son corps en forme et en santé. Il peut être intéressant, lorsqu’on évalue les différentes dimensions de l’image corporelle d’un individu, de s’intéresser à cette composante en la comparant à son orientation vers l’apparence. Cela aide à identifier les croyances et les objectifs qui se cachent derrière les comportements et attitudes qu’il adopte à l’égard de son corps (p. ex. l’alimentation, l’exercice physique, etc.). Une personne peut modifier son niveau d’activité physique et son alimentation par souci de modifier son apparence, alors qu’une autre peut adopter des comportements similaires parce qu’elle se soucie de sa santé.

    › L’évaluation de la santé et de la forme physique. Cette dernière composante de la relation entre son corps et soi évalue la perception que l’individu a de sa santé, de sa forme physique et du fonctionnement de son corps. Lorsque ce même individu est fortement orienté vers la santé et la forme physique (voir la composante précédente), cette variable indique, en quelque sorte, le retour sur investissement que la personne perçoit en matière de forme et de santé physique.

    Bien qu’il soit important de comprendre la multidimensionnalité de l’image corporelle, de nombreuses études se concentrent sur la composante affective de l’image corporelle (c’est-à-dire la satisfaction ou l’insatisfaction corporelle), qui désigne l’évaluation subjective (regard positif ou négatif) du degré de satisfaction d’un individu par rapport à son corps (p. ex. Giovanelli et al., 2008 ; Grogan, 2016 ; Svaldi, Zimmermann et Naumann, 2012 ; Thompson et al., 1999). L’insatisfaction corporelle est devenue très importante d’un point de vue clinique, car elle est considérée comme un facteur de risque de troubles de conduites alimentaires et de dépression (Smolak et Thompson, 2002), ainsi que de la détérioration du niveau de bien-être, tel que mesuré par une plus faible satisfaction de vie, de l’estime de soi, de l’autocompassion, de l’optimisme, de l’attachement sécure et d’une adaptation proactive (Albertson, Neff et Dill-Shackleford, 2015 ; Avalos, Tylka et Wood-Barcalow, 2005 ; Cash, Thériault et Annis, 2004 ; Tylka et Subich, 2004).

    1.3  Les facteurs étiologiques et explicatifs

    1.3.1 

    Le modèle cognitif de Cash (2002)

    L’image corporelle étant un concept multidimensionnel, on peut présumer que les facteurs influençant son développement sont multiples et qu’il est complexe de représenter les interactions entre eux. Le modèle cognitif comportemental élaboré par Cash (2002) réussit particulièrement bien à synthétiser toutes les variables qui entrent en relation les unes avec les autres dans le développement de l’image corporelle. Ce modèle distingue deux groupes de facteurs, au centre desquels se trouvent l’image corporelle et les schémas et attitudes qu’elle comporte (voir figure 1.1).

    Figure 1.1  Modèle cognitivo-comportemental du développement de l’image corporelle

    Source : Adapté de Cash (2002).

    1.3.1.1 

    Les influences historiques et développementales

    Elles comportent des événements du passé, des attributs personnels et des expériences qui prédisposent un individu à penser, à agir et à se sentir d’une certaine façon par rapport à son corps. Parmi ces facteurs, on retrouve :

    › La socialisation. Ce sont les standards de beauté véhiculés dans les médias, les normes sociales par rapport à ce qui est considéré « féminin » ou « masculin » et les méthodes socialement acceptées dans une culture pour atteindre les idéaux de beauté (p. ex. l’alimentation, l’exercice physique, le maquillage, la chirurgie, etc.).

    › Les expériences sociales. Un enfant n’est pas socialisé que par les médias… Il l’est principalement par ses parents, sa fratrie, les membres de sa famille élargie, ainsi que par ses pairs et autres adultes qu’il croisera à l’école ou dans ses loisirs. Tous les commentaires, opinions, compliments ou insultes qu’il entendra au cours de son développement, qu’ils s’adressent directement à lui ou qu’il en soit simplement témoin, auront le potentiel d’influencer ses futures croyances par rapport à la valeur de la beauté ou de l’apparence, aux idéaux de beauté qu’il est souhaitable d’atteindre et aux attributs physiques à éviter.

    › Les attributs physiques réels. Le développement de l’image corporelle d’un individu est également influencé par l’apparence réelle de son corps… Par exemple, une méta-analyse a fait ressortir que les personnes présentant une obésité démontraient des niveaux d’insatisfaction corporelle significativement plus élevés que les personnes dont le poids est considéré normal (Weinberger et al., 2016). Toutefois, ce n’est pas qu’une question de poids ou de taille. N’importe quel attribut physique déviant légèrement des standards véhiculés dans la société peut venir affecter l’image corporelle et cette dernière fluctuera selon les changements que subit le corps au cours des âges de la vie (p. ex. les changements de la puberté, grossesse, cicatrices, vieillissement de l’âge adulte).

    › Les traits de personnalité. Certains traits de personnalité peuvent rendre une personne plus susceptible de développer une image corporelle négative. Par exemple, le perfectionnisme peut potentiellement fragiliser l’image corporelle d’un individu, qui risquera de se fixer des standards d’apparence irréalistes ou d’être plus mal à l’aise avec les imperfections de son apparence, comparativement à une personne moins perfectionniste.

    1.3.1.2 

    Les croyances liées à l’image corporelle

    Les influences historiques et développementales décrites précédemment interagissent ensemble pour développer chez l’individu un ensemble de croyances qui seront, en quelque sorte, les lunettes à travers lesquelles il percevra les situations qu’il rencontrera dans son parcours. Ces attitudes et schémas liés à l’image corporelle, semi-conscients, détermineront comment la personne interprétera différents événements de sa vie. Par exemple, une bonne estime de soi, une attitude constituant un véritable bouclier contre les adversités de la vie, peut diminuer l’influence de certains facteurs qui auraient sinon affecté négativement l’image corporelle d’une personne.

    1.3.1.3 

    Les événements immédiats (continuant de contribuer à l’historique d’image corporelle de l’individu)

    Les événements immédiats sont les éléments d’une réaction en chaîne qui se déclenchera lorsqu’une personne rencontrera une situation activant ses attitudes et ses schémas liés à l’image corporelle. Un événement immédiat peut être, par exemple, le fait de devoir essayer des maillots de bain en boutique ou de se réveiller un matin avec un gros bouton sur le bout du nez. Ce genre d’événement précipitant sera perçu par la personne à travers le biais de ses attitudes et schémas liés à l’image corporelle. Il donnera lieu à un discours intérieur chez la personne, souvent à propos de son apparence, ou encore appréhendant le jugement négatif des autres (p. ex. « j’ai l’air fou avec ce bouton sur le bout du nez, tout le monde ne remarquera que les bourrelets de chair qui dépassent de ce maillot »). En thérapie cognitive comportementale, lorsque ce discours intérieur est exagéré par rapport à la réalité, il est souvent nommé « pensées automatiques » ou encore « distorsions cognitives ». Évidemment, se parler ainsi provoque des émotions négatives, voire de la détresse. C’est alors que l’individu adoptera des comportements et des tentatives d’adaptation afin de tenter de composer avec ses pensées et émotions ébranlantes. Il peut s’agir, par exemple, d’éviter une situation sociale où l’on anticipe que son apparence sera jugée négativement, de tenter de camoufler ou de corriger un défaut de l’apparence (p. ex. à l’aide de maquillage), de modifier son alimentation ou son activité physique, ou de chercher la réassurance d’un proche.

    Cash (2002) invite lui-même à la prudence dans l’interprétation de son modèle, déclarant que bien que ce dernier puisse aider à conceptualiser la multidimensionnalité de l’image corporelle, il ne parvient pas à refléter toute la complexité des interactions entre ses différentes variables. D’ailleurs, il a volontairement omis d’inclure des pointes de flèches aux liens reliant les différentes variables entre elles, suggérant qu’il est difficile d’établir correctement des liens de causalité (voir figure 1.1). Il tente ainsi de représenter la théorie sociale cognitive de Bandura (1986), selon laquelle il existe une causalité triadique et réciproque, reliant de manière interactive les événements externes, les facteurs interpersonnels et les comportements de l’individu.

    1.3.2 

    Le modèle d’influence tripartite de Thompson et al. (1999)

    Un autre modèle théorique de l’étiologie des troubles de l’alimentation et de l’image corporelle est celui de l’influence tripartite (Thompson et al., 1999). Selon ce modèle (figure 1.2), trois variables socioculturelles – les parents, les pairs et les médias – interagissent pour potentiellement influencer l’image corporelle d’un individu ainsi que ses comportements (p. ex. les comportements alimentaires, le surentraînement, etc.). Le lien entre les variables socioculturelles, l’image corporelle et ses désordres peut être catalysé par deux facteurs : l’intériorisation par l’individu des images véhiculées dans les médias et ses processus de comparaison de son apparence. Les récentes études visant à déterminer l’effet des réseaux sociaux tels que Facebook et Instagram sur l’image corporelle se basent souvent sur ce modèle théorique étant donné que les réseaux sociaux sont souvent à la fois des médias permettant la publication de standards de beauté et des outils de comparaison de l’apparence (pour plus de détails, voir le chapitre 3 du présent ouvrage).

    Il est important de mentionner ici que ce modèle n’entre pas en contradiction avec celui de Cash (2002), mais qu’il vient plutôt en préciser certains aspects, notamment sur le plan des variables catalysant le lien entre les variables socioculturelles, l’image corporelle et les comportements de l’individu, en particulier l’intériorisation des idéaux de beauté et la comparaison de son apparence. Bien que d’autres modèles théoriques existent dans les écrits scientifiques, les modèles de Cash et de Thompson demeurent, à ce jour, parmi les plus étudiés et permettent une compréhension moderne et relativement globale, quoique réductrice, des principaux facteurs reliés à l’image corporelle d’un individu et des conséquences possibles de cette dernière sur son fonctionnement quotidien.

    Figure 1.2  Modèle d’influence tripartite de l’insatisfaction corporelle

    Source : Adapté de Thompson et al. (1999).

    1.4  L’image corporelle positive

    Certains chercheurs sont d’avis que l’on s’est trop longtemps concentrés sur la pathologie, sur la compréhension de l’image corporelle négative, ainsi que sur l’identification de ses causes et de ses conséquences (Smolak et Cash, 2011 ; Tylka, 2011, 2012). Ainsi, depuis quelques années, la recherche sur le concept d’image corporelle positive est florissante. Mais, comment définir ce concept ? Dans la synthèse sur l’image corporelle positive, proposée par Tylka et Wood-Barcalow (2015), plusieurs points intéressants peuvent être retenus. Premièrement, elle ne se situe pas à l’autre bout du même spectre que l’image corporelle négative. Elle constitue un concept distinct. Deuxièmement, elle comporte plusieurs facettes, dont : 1) l’appréciation du corps (c’est-à-dire apprécier les caractéristiques, les fonctionnalités et la santé de son corps) ; 2) l’acceptation et l’amour de son corps (c’est-à-dire aimer son corps et s’y sentir bien, même si on n’est pas entièrement satisfait de tous ses aspects) ; 3) une conceptualisation vaste et diversifiée de la beauté (c’est-à-dire percevoir qu’une grande diversité d’apparences peuvent être belles et que la beauté peut émerger de caractéristiques intérieures, telles que la confiance en soi et la personnalité) ; 4) un investissement adapté dans son apparence (c’est-à-dire prendre régulièrement soin de son corps et de son apparence en tentant de projeter son propre style et sa propre personnalité, en rehaussant ou en mettant en valeur des caractéristiques naturelles par le biais de méthodes douces et inoffensives) ; 5) une positivité intérieure (c’est-à-dire le lien bidirectionnel entre une image corporelle positive, des émotions positives et des comportements adaptés, comme quelqu’un qui marche la tête haute, avec fierté et qui semble radieux, ou chez qui le bonheur se voit à l’étincelle dans ses yeux) ; et 6) une interprétation des informations qui permet de protéger l’image corporelle (c’est-à-dire accepter les informations qui sont cohérentes avec son image corporelle positive, tout en rejetant les informations qui menacent cette dernière – p. ex. avoir un regard critique sur les standards de beauté irréalistes véhiculés dans les médias tout en intériorisant les messages positifs ou bienveillants reçus sur son corps).

    Troisièmement, l’image corporelle positive est holistique, c’est-à-dire que toutes ses facettes sont en relations réciproques les unes avec les autres plutôt qu’indépendantes. Elles peuvent ainsi créer des cercles vertueux ou des spirales positives, ce qui favorise le bien-être et la croissance personnelle.

    Quatrièmement, elle est à la fois stable et malléable. C’est-à-dire qu’elle peut être relativement stable dans le temps, mais qu’elle peut aussi être modifiée positivement par des interventions ou être affectée négativement par des épreuves (p. ex. une récente cicatrice, ou de l’intimidation).

    Cinquièmement, elle est protectrice, en ce sens qu’on croit qu’elle protégerait la santé physique (p. ex. les comportements alimentaires sains, les soins apportés à son corps) et qu’elle favoriserait le bien-être psychologique.

    Sixièmement, elle est liée à une perception que les autres, et plus particulièrement les proches, acceptent le corps d’une personne tel qu’il est (p. ex. la famille, les amis, le partenaire amoureux, etc.).

    Enfin, elle est forgée par les identités sociales, telles que la culture, la race, le genre, l’âge, la taille, l’orientation sexuelle, la religion ou la spiritualité, le niveau socioéconomique, etc.

    Bref, la recherche en lien avec le concept de l’image corporelle positive permet d’accumuler progressivement des connaissances qui favoriseront le développement d’outils de prévention et de croissance personnelle. Elle viendra compléter ce que nous savions déjà sur le traitement d’une image corporelle négative.

    1.5  Les considérations associées au genre et à l’âge

    L’image corporelle se manifesterait de manières différentes chez les hommes et chez les femmes (voir Cafri et Thompson, 2004). En effet, certaines dimensions de l’insatisfaction corporelle sont genrées : les femmes rapportent en moyenne davantage d’insatisfactions orientées vers la minceur, tandis que les hommes se plaignent en moyenne davantage d’insatisfactions orientées vers la musculature (Murnen et Don, 2012). Pourtant, on a longtemps cru que les hommes ne souffraient pas d’insatisfaction corporelle autant que les femmes, ou que s’ils en souffraient, les conséquences pour eux n’étaient pas aussi dommageables qu’elles le sont pour les femmes.

    Certaines études indiquent une augmentation de l’insatisfaction corporelle chez les hommes au cours des dernières décennies (p. ex. Gray et Ginsberg, 2007). Elles démontrent également que de telles insatisfactions peuvent les conduire à adopter des comportements dangereux, tels qu’un entraînement excessif et une consommation de stéroïdes anabolisants, afin d’atteindre leurs idéaux musculaires (Bergeron et Tylka, 2007).

    En ce qui a trait à l’âge, l’adolescence semblerait être un stade de la vie particulièrement délicat sur le plan des difficultés liées à l’image corporelle. À titre d’exemple, une méta-analyse a fait ressortir que les répercussions relatives à l’exposition à des images de minceur provenant des médias était plus grandes pour l’image corporelle des individus dont l’âge est inférieur à 19 ans (Groesz, Levine et Murmen, 2002).

    Un premier élément qui permettrait d’expliquer cette plus grande vulnérabilité de l’adolescence, c’est qu’à cet âge, un jeune passe beaucoup de temps avec ses pairs. Cela augmente les occasions de comparaisons sociales et les risques de recevoir des commentaires sur son apparence (Kenny et al., 2017). À un stade de la vie où le cercle social s’élargit, où le corps change plus rapidement que la capacité à s’y adapter, où l’individu prend de plus en plus conscience du regard des autres sur soi et où apparaissent le désir sexuel et le désir de séduction, il n’est pas surprenant que les difficultés liées à l’image corporelle soient plus fréquentes. De plus, n’ayant pas encore acquis une littératie médiatique leur permettant d’avoir un jugement critique aiguisé quant aux idéaux de beauté irréalistes véhiculés dans les médias, les adolescents y sont plus vulnérables.

    Malgré la sensibilité caractéristique de la période de l’adolescence, l’insatisfaction par rapport à l’apparence peut survenir plus tôt. À cet effet, des études américaines, australiennes et anglaises font ressortir qu’approximativement 40% des filles et 25% des garçons de l’école primaire sont insatisfaits de leur taille et désirent être plus minces (Smolak et Thompson, 2002).

    En ce qui concerne les changements sur le plan de l’image corporelle au cours de l’âge adulte, une intéressante recension des écrits (Tiggermann, 2004) a permis de conclure que l’insatisfaction corporelle demeure relativement constante, étant donné qu’avec le vieillissement, l’apparence du corps s’éloigne progressivement des idéaux de beauté et qu’au cours de cette période, les adultes accordent moins d’importance à l’évaluation de leur corps.

    1.6  Et qu’en est-il de l’avenir ?

    L’étude de l’image corporelle est assez récente et de nombreuses découvertes restent encore à faire à son sujet. Pour conclure ce chapitre, examinons les derniers changements sociaux qui peuvent avoir un effet sur les futurs intérêts de recherches concernant l’image corporelle et vers quels autres domaines les connaissances accumulées à son sujet devraient rayonner à l’avenir.

    1.6.1 

    Des changements sociaux qui modulent les facteurs de socialisation culturelle

    En l’espace de quelques décennies, le monde et les sociétés peuvent changer énormément, assez pour créer de nouveaux besoins sur le plan de notre compréhension des processus psychologiques impliqués dans l’image corporelle. Pour ne citer que quelques exemples en vrac, notons le mouvement #MeToo, qui a amené une conscientisation sociale par rapport, entre autres, à l’impact des commentaires faits à voix haute sur le corps des femmes (et aussi des hommes).

    On constate également l’inclusion de modèles d’une plus grande diversité corporelle dans les médias, phénomène qui a timidement commencé au milieu des années 2000, grâce aux pressions de mouvements féministes et aux politiques visant à bannir les images de mannequins semblant atteints d’anorexie, qui incitent les jeunes femmes à modifier leur apparence par des moyens trop radicaux.

    L’arrivée assez récente des médias sociaux a ouvert tout un domaine de recherche en soi, car ils ont complètement transformé la façon dont les gens consomment les informations et leurs façons de communiquer entre eux. Comme mentionné précédemment, il est maintenant de plus en plus connu que les réseaux sociaux qui impliquent la publication d’images ou de vidéos de soi peuvent avoir des effets dévastateurs sur l’image corporelle des gens, en particulier chez les adolescents (voir le chapitre 3 pour plus d’informations).

    De façon encore plus récente, l’avancement des technologies de communication et l’adhésion de plus en plus répandue au télétravail et à la télépratique ont amené des millions de personnes à communiquer via les plateformes de visioconférence. En effet, il semblerait que le recours à cette approche ait augmenté de 140 % entre 2005 et 2019. Cette tendance se serait même significativement accélérée depuis 2020 (Scott, 2020). Cela semble être une évolution positive du monde du travail, qui permet plus de flexibilité et une meilleure conciliation travail-famille pour une partie de la population active. Toutefois, il semble que les plateformes de visioconférence telles que Zoom, Teams ou Webex affectent la façon dont les gens perçoivent leur apparence. En effet, parce que ces plateformes impliquent que l’on s’y voit comme dans un miroir, l’utilisation fréquente de ces outils de communication amène de nombreuses personnes à devenir de plus en plus conscientes de la façon dont leur apparence est perçue par les autres. Cela est d’autant plus inquiétant que certaines caractéristiques de ces plateformes créent parfois une certaine distorsion de l’image, étant donné la courte distance entre la caméra et le visage de l’utilisateur, ou encore un éclairage mal adapté (Ward et al., 2018). Certains auteurs (Pikoos et al., 2021) ont déjà fait état de l’augmentation du nombre d’individus demandant des chirurgies esthétiques après avoir pris conscience de certains de leurs « défauts » du visage par le biais de la visioconférence. Les dermatologues et chirurgiens esthétiques utilisent le terme « dysmorphie de Zoom » (Zoom dysmorphia) pour désigner ce phénomène (Rice et al., 2021).

    Dans un autre ordre d’idées, une meilleure connaissance et une plus grande ouverture de la société envers les communautés LGBTQ+ pourraient amener certains chercheurs à s’intéresser au développement de l’image corporelle des individus qui en sont issus, notamment les personnes trans, dont le corps ne correspond pas au genre ressenti (voir le chapitre 12 pour plus d’informations).

    1.6.2 

    Le rayonnement des connaissances

    Finalement, espérons que les connaissances acquises et qui restent à acquérir sur l’image corporelle puissent éventuellement rayonner et se faire connaître de professionnels et de chercheurs d’autres disciplines que la psychologie, notamment :

    › La dermatologie et la chirurgie esthétique. Les dermatologues et les chirurgiens esthétiques devraient être formés sur l’image corporelle et, plus spécifiquement, sur le trouble de dysmorphie corporelle. En effet, ce trouble amène certaines personnes à subir de multiples interventions ou chirurgies esthétiques, sans jamais voir une amélioration de leur satisfaction corporelle.

    › L’oncologie. Certains traitements contre le cancer peuvent modifier radicalement l’apparence d’une personne et, par le fait même, modifier son humeur ou la rendre anxieuse, ce qui ajoute une détresse supplémentaire à celle de la douleur physique.

    › Les services aux grands brûlés. Être victime de graves brûlures peut changer radicalement et soudainement l’apparence du corps d’un individu. Lorsque les cicatrices d’une personne sont permanentes et apparentes pour l’entourage (p. ex. aux mains ou au visage), on peut présumer que, au-delà de la réadaptation physique, la personne pourrait également avoir besoin d’un soutien psychologique afin d’apprivoiser sa nouvelle apparence, d’affronter le regard des autres et d’éviter l’isolement social.

    › La sexologie. Les personnes qui ont une image corporelle négative peuvent éprouver des difficultés sexuelles, notamment le spectatoring, qui est la tendance à être hyperconscient de son corps durant les relations sexuelles plutôt que de se laisser plonger dans la sensualité de l’expérience (Cash, 1997).

    › La nutrition. Les nutritionnistes qui reçoivent des patients souhaitant modifier leur alimentation peuvent s’intéresser à l’image corporelle de ces derniers afin de déterminer si leur objectif concerne leur santé ou plutôt une insatisfaction par rapport à leur apparence.

    Bref, l’image corporelle est un vaste sujet de la psychologie pour lequel les connaissances se sont énormément développées dans les dernières décennies. Cependant, beaucoup reste encore à découvrir et à partager à son sujet, et ce, pour le bien de tous et toutes.

    Éléments clés à retenir

    › L’image corporelle est un concept complexe et multidimensionnel, défini comme l’expérience qu’un individu a de sa propre apparence physique.

    › Cette expérience peut être perceptuelle, cognitive (les pensées et croyances par rapport au corps et à l’apparence), affective (les émotions ressenties en lien avec le corps ou l’apparence) et comportementale (les comportements par rapport au corps ou à l’apparence).

    › Plusieurs facteurs sont liés au développement de l’image corporelle d’un individu : la socialisation culturelle, les expériences interpersonnelles, les caractéristiques physiques réelles et les traits de personnalité.

    › La variable la plus souvent utilisée pour mesurer l’image corporelle est la satisfaction corporelle (ou insatisfaction corporelle). Elle désigne l’évaluation subjective qu’un individu fait de l’apparence de son corps et fait référence à la composante affective de l’image corporelle.

    › Des changements sociaux récents soulignent la nécessité d’approfondir notre compréhension de l’image corporelle, tout en considérant sa multidimensionnalité et en adoptant une perspective interdisciplinaire.

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