Le Jour de Christophe Colomb - Forces Expéditionnaires, Livre 1
Par Craig Alanson
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Avis sur Le Jour de Christophe Colomb - Forces Expéditionnaires, Livre 1
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Aperçu du livre
Le Jour de Christophe Colomb - Forces Expéditionnaires, Livre 1 - Craig Alanson
Craig Alanson
Le jour de Christophe Colomb
Livre 1
SAGA Egmont
Le jour de Christophe Colomb - Livre 1
Traduit par Michèle Zachayus
Titre Original Columbus Day
Langue Originale : Anglais
Copyright © 2016, 2022 Craig Alanson et SAGA Egmont
Tous droits réservés
ISBN : 9788728063071
1ère edition ebook
Format : EPUB 3.0
Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, stockée/archivée dans un système de récupération, ou transmise, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, sans l'accord écrit préalable de l'éditeur, ni être autrement diffusée sous une forme de reliure ou de couverture autre que dans laquelle il est publié et sans qu'une condition similaire ne soit imposée à l'acheteur ultérieur.
www.sagaegmont.com
Saga est une filiale d'Egmont. Egmont est la plus grande entreprise médiatique du Danemark et appartient exclusivement à la Fondation Egmont, qui fait un don annuel de près de 13,4 millions d'euros aux enfants en difficulté.
CHAPITRE PREMIER
LE JOUR DE CHRISTOPHE COLOMB
Les Ruhars nous ont attaqués le jour même de Christophe Colomb. Chaque pays avait son appellation pour le jour de frappe des Ruhars et le nom commun qui resta, après un temps, ce fut bien celui du Columbus Day, « Le Jour de Christophe Colomb ». Ça ne me semble pas illogique. On était là, à dériver innocemment dans le cosmos sur notre petite bille bleue, exactement comme les Américains d’origine en 1492. Et voilà qu’à l’horizon avaient surgi des navires d’une civilisation agressive, technologiquement supérieure et BOUM ! Adieu le bon vieux temps, adieu les temps « bénis » où les humains n’étaient jamais massacrés que par leurs propres congénères. Alors… Le Jour de Christophe Colomb ? Que voulez-vous. On ne pouvait vraiment pas trouver mieux.
Les cieux matinaux scintillaient. On apprit par la suite que c’était la caractéristique même des montées en flèche des bâtiments de guerre ruhars en orbite haute. Pardon d’avance, nous étions curieux. Quand les centrales électriques, les raffineries, les usines et autres sites industriels aux quatre coins de notre planète furent pilonnés du haut de l’orbite terrestre à coups de « dards » hypersoniques électromagnétiques, ce fut la sidération. Quant à moi, lorsqu’un transporteur de troupes ruhar tomba du haut des cieux pour déraper sur un des champs de patates de notre hameau du Maine septentrional, je peux dire que c’est là et bien là que je me suis Officiellement Alarmé. Un lundi matin, début octobre, jour férié de la Découverte des Amériques par Christophe Colomb, je bénéficiais d’une permission de l’Armée pour revoir ma famille. Un répit entre deux combats, mon bataillon étant rapatrié à la suite du maintien de la paix au Niger. Quel merdier, ce job ! J’étais trop heureux de rentrer enfin aux States. Ma permission prit fin avec la striure zébrant le ciel, tandis que le transporteur ruhar survolant le lac fonçait sur mon camion pour venir s’écraser sur le champ de pommes de terre d’Olafsen, le nez à demi enfoui dans un étang en vacillant une minute ; un gémissement montant des moteurs surplomba le centre-ville, souligné par une traînée de condensation.
Nos supposés alliés, les Kristangs, estiment que les transporteurs d’attaque ruhars ont pâti de la chute orbitale, manquant de peu leur cible puisqu’il n’y a pas d’autre raison envisageable pour laquelle les Ruhars auraient envahi Thompson Corners, dans le Maine. Et, par l’enfer, je ne voulais franchement plus y traîner mes guêtres, c’est bien pour ça que j’avais rallié l’armée, bon sang ! Ma ville natale ne manque pas de charme, mais elle n’a rien de particulier non plus. Des champs de patates, des élevages de bovins et d’ovins, des productions agricoles, ça oui. Et des gens comme mon père avaient du boulot à la grande papeterie de Milliconack. On pouvait toujours s’en sortir grâce à l’exploitation forestière ou en tant que guide de chasse ou de pêche avec un brin de soudage en complément. Bref. Dans le Maine du Nord, personne ne peut compter sur un seul et unique job pour s’en sortir. On comprendra donc qu’une ville comme Thompson Corners n’est pas le genre de plate-forme stratégique à laquelle songeraient les tacticiens militaires en décidant du point critique de largage d’un transporteur de combat orbital, avec ses bataillons armés jusqu’aux dents. Les troupes des Ruhars, petits salopards moustachus à fourrure qu’ils sont, avaient indubitablement guetté le moment où leur transporteur s’était enfin immobilisé sur la pelouse de l’école primaire, en plein centre-ville. Ils avaient ouvert leur transporteur – et ouvert de grands yeux émerveillés sur le site splendide de Thompson Corners, en demandant au pilote où diable ils avaient bien pu atterrir en dérapage contrôlé. Les soldats seront toujours des soldats, qu’ils soient couverts de fourrure, de peau ou d’écailles. Alors, en toute logique, les Ruhars lancèrent un missile sur la structure proéminente de la région, soit le bâtiment de stockage de pommes de terre, et la démolirent avec grande classe. En d’autres termes, si vous préférez, ils déchaînèrent dessus toutes les foudres de l’enfer – à croire que ces militaires venus de l’espace avaient une dent contre les patates. Ensuite, ils eurent à cœur de pulvériser les deux ponts enjambant le Scanicutt : celui du chemin de fer et le vieux pont autoroutier en béton qui était là depuis sa construction dans les années 1930 par le Groupe de Travail de l’Administration de Roosevelt, la FDR’s Works Progress Administration. Il avait plu des cordes, le fleuve menaçait de déborder et, le pont annihilé, le seul moyen pour moi de regagner la ville, c’était de rouler jusqu’à Woodford pour traverser là. Cette bonne vieille plaisanterie de Nouvelle-Angleterre, vous savez… Pas moyen d’arriver là en partant d’ici, hein ? Une bonne idée… si seulement les gens affolés n’avaient pas eu la même que moi, par centaines, prenant à leur tour la route, générant des bouchons monstres.
Quand j’ai vu surgir ce vaisseau de combat dans une traînée de condensation, fondant sur le centre de Thompson Corners, j’étais déjà au volant du pick-up de mes parents pour aller chercher ma sœur chez son ami. C’était dix minutes après les premières frappes tombées des cieux ; sur les ondes radio, on annonçait que le gouverneur venait de déclarer l’état d’urgence, exhortant la population à conserver son calme. Puis toutes les communications avaient été coupées. Plus de radios, plus de téléphones portables, plus de TV, plus d’électricité. Sans vainement attendre d’instructions supplémentaires, j’allais chercher ma petite sœur pour la ramener chez nous et m’y terrer avec ma famille le temps que la situation s’éclaircisse enfin. Que je comprenne enfin de quoi il retournait, putain ! Derrière le siège, reposaient le fusil de chasse avec lequel mon père canardait les oiseaux et une cartouchière – tout juste bonne à abattre les cailles. Rien de plus. Voilà qui démontrait clairement mon état d’esprit ce matin-là. Mon équipement de l’armée, fusil compris, était resté à Fort Drum dans l’État de New York. J’étais en permission, après tout. En atteignant la crête de la colline, je vis les ponts en ruine et faillis m’emplafonner dans la file de trafic – autant de bagnoles qui, elles aussi, tentaient de rallier la ville. Bill Geary, pompier volontaire et capitaine à la retraite de la Garde nationale du Maine, filtrait la circulation en direction de Woodford par l’ancien chemin pare-feu. Et moi, comme un gros couillon, je me suis écrié que ma camionnette était un quatre roues motrices – pensez, tout le monde et son grand-père conduit un véhicule à transmission intégrale dans le Maine du Nord ! Ne serait-ce qu’une vieille Subaru toute déglinguée. Comme j’étais le dernier de la file, je fus le premier à être détourné et trois types dont la voiture avait fini dans un fossé sautèrent à bord de mon pick-up. On redémarra sur les chapeaux de roue, filant à un train d’enfer telle la cavalerie qui fonce à la rescousse dans les films.
Lorsqu’on parvint enfin à se frayer un passage pour traverser le pont de Woodford, et à s’engager cahin-caha le long du chemin pare-feu fort mal entretenu, les Ruhars, eux, avaient déjà investi le centre-ville. Une ville vidée de ses habitants puisque les humains n’avaient pas attendu d’instructions étalées sur papier glacé pour foutre le camp de là. Un adjoint du shérif avait paniqué et tiré quelques balles avec son arme de service 9 mm, jusqu’à ce que les Ruhars s’en agacent et pulvérisent la station-service Shell du tireur isolé, à l’aide d’une sorte de roquette antichar.
Depuis lors, j’ai eu l’occasion de voir les Ruhars de plus près. À de multiples reprises. Non, ils ne bouffent pas les êtres humains. Et non, ils n’avalent pas les bébés tout crus non plus. Gobez donc toute la propagande que vous voudrez, moi, en tout cas, je sais ce que j’ai vu. Et ce jour-là, si l’adjoint du shérif n’avait pas ouvert le feu, les Ruhars n’auraient peut-être pas versé le sang d’un seul habitant de notre ville. Et je ne pouvais pas les blâmer de leur réaction. Si un crétin quelconque me prenait pour cible, moi aussi je l’allumerais à coups de roquettes. J’avais bien fait pareil, au Niger. Là.
Bref, le portail du Service forestier étant verrouillé, on perdit cinq bonnes minutes à essayer de l’ouvrir tandis qu’un gus, trois camionnettes devant nous, tentait de faire sauter le cadenas à la carabine. Surprise ! Le Service forestier avait prévu le truc et le cadenas résistait. Un autre mec percuta carrément le portail, bousillant le radiateur. Il fallut déblayer le passage pour continuer notre route.
Eh ouais, eh ouais, tout le monde y va de sa petite histoire à propos de ce fameux jour, mais voilà, ça, c’est mon histoire, alors bouclez-la et écoutez un peu ! Si j’ai appris une chose de l’armée des Ruhars, c’est que ces troufions sont rigoureusement comme tous les autres aux quatre coins de la galaxie : les soldats veulent juste monter au combat, en finir et regagner leurs casernes – ou leurs antres, dans ce cas précis. Si je les haïssais ? Putain, oui, alors ! Mais cela étant dit, je ne crois pas qu’ils tenaient particulièrement à faire un carnage. Les victimes devaient être, à leurs yeux, un simple dommage collatéral. Quel que fût leur objectif sur Terre, ces troupes-là venaient de rater leur atterrissage et s’efforçaient de tirer le meilleur parti de la situation. Tout le monde s’en serait trouvé bien mieux si ces Ruhars-là étaient restés assis à glander au fond de leur transporteur tout pété, s’ils s’étaient contentés d’appeler l’équivalent ruhar de l’organisme d’assistance aux véhicules et d’attendre une dépanneuse. Les opérations de combat ne fonctionnent pas comme ça. À chaque mission, un truc ou un autre déraille. Il n’y a qu’à s’adapter et tout faire pour atteindre l’objectif. Or, ces Ruhars-là avaient décidé que leur objectif consistait à investir le comté de Penobscot, que ça ait du sens ou non. Les Kristangs nous ont dit que le plan des Ruhars, selon toute vraisemblance, était de bousiller nos infrastructures industrielles, de nous replonger à l’âge de pierre afin que nous ne présentions plus la moindre menace pour eux. Si c’était bien là leur principal objectif, ils se fourraient le doigt dans l’œil jusqu’au coude en atterrissant à Thompson Corners. Les Kristangs disaient à peu près la vérité là-dessus, même s’ils ont menti sur à peu près tout le reste. Mais j’y reviendrai.
Nous ne devrions même pas combattre les Ruhars, qui ne sont pas nos ennemis. Nos ennemis, ce sont nos alliés.
Mais commençons par le commencement.
Je m’appelle Joe Bishop et j’avais vingt ans le jour où les Ruhars ont attaqué la planète Terre. J’étais un expert de l’armée US. Avant ma coupe militaire, j’avais les cheveux un peu plus longs que la moyenne, d’une couleur indéfinissable, d’un brun clair tirant sur le blond – un legs de ma mère. Elle qualifiait cette teinte de « brun souris », elle qui décolorait sa chevelure en blond doré depuis toujours. Mes yeux bleus, je les tiens de mes parents, et ma haute taille d’un mètre quatre-vingt-onze me vient indubitablement de mon père, maman atteignant à peine un mètre soixante-trois en simples bas. Au lycée, je jouais troisième base en équipe de base-ball, le wide receiver ou « receveur écarté » en équipe de football et je tenais également le poste d’arrière d’appui au basket, même si je ne jouais plus au basket depuis ma dernière année de secondaire. En vérité, je n’étais pas un athlète favori genre « étoile montante », que ce soit au base-ball ou au foot. Je bossais dur, l’équipe était ma priorité number one, et on remportait notre part de victoires. Quand vint le temps d’envoyer les candidatures aux universités, je n’avais pas d’idée sur mon avenir d’adulte. Qui excluait de « piloter » un bureau à longueur d’année. Et qui posait de toute façon un postulat impératif : quitter Thompson Corners. Mon père avait servi deux ou trois ans dans l’US Air Force, avant d’intégrer le corps des réservistes en qualité de mécanicien. Et il avait le même genre de job à la papeterie. Il aimait travailler de ses mains, réparer des trucs – et moi aussi. Les temps étaient durs et je ne tenais pas à crouler sous les dettes avec les prêts étudiants. Dans ces conditions, s’enrôler dans l’armée ne me paraissait pas mal du tout.
Si je m’étais engagé