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Le bateau fantôme de Petit-Rocher
Le bateau fantôme de Petit-Rocher
Le bateau fantôme de Petit-Rocher
Ebook263 pages2 hours

Le bateau fantôme de Petit-Rocher

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About this ebook

Quand oncle Géo appelle pour annoncer que le légendaire bateau fantôme est de retour dans la baie des Chaleurs, c’est le branle-bas de combat pour les Trois Mousquetaires. Comment expliquer que des habitants de Petit-Rocher ont commencé à entendre des voix ? Qui est ce mystérieux pirate dont tout le monde parle, mais que très peu ont rencontré ? Quel secret se cache derrière les portes de Chalumott, une usine ultramoderne qui est censée produire de l’énergie propre, mais qui est sécurisée comme Fort Knox ? Les amis se lancent dans une aventure qui se complique à chaque tournant. Et comme si ce n’était pas assez, deux sinistres individus surveillent sans cesse les allées et venues des jeunes détectives.

Voici enfin la réédition de cette aventure des Trois Mousquetaires, finaliste au prix littéraire Hackmatack – le choix des jeunes en 2014. Cet épisode fascinant de la série était attendu depuis longtemps.
LanguageFrançais
Release dateFeb 1, 2022
ISBN9782897502485
Le bateau fantôme de Petit-Rocher

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    Le bateau fantôme de Petit-Rocher - Denis M. Boucher

    Illustration en noir et blanc : Un chat miaulant dans un arbre. Les Trois Mousquetaires dans un salon. Ania lit un livre, Gabriel a un portable sur les genoux et Mamadou mange de la crème glacée.

    Chapitre 1

    Le calme plat

    Ce matin-là, tout était calme au quartier général des Trois Mousquetaires. Trop calme, en fait, au goût des jeunes détectives, qui s’ennuyaient ferme depuis déjà plusieurs semaines.

    Ah ! il y avait bien Jérôme, le chat de la voisine, qui disparaissait avec la régularité d’une montre suisse, mais on ne pouvait pas vraiment qualifier ça de mystère. En effet, tous les jeudis, quand madame Michel allait faire ses emplettes, son petit animal prenait un malin plaisir à s’enfuir et à grimper tout en haut d’un grand érable qui se trouvait de l’autre côté de la rue.

    Et il y restait pris.

    Et madame Michel appelait les Mousquetaires.

    Et chaque fois, Mamadou montait dans l’arbre, en redescendait avec la petite bête, qui s’accrochait nerveusement à son épaule, puis les amis rapportaient l’animal à la vieille femme.

    Mais, bon, madame Michel qui a perdu son chat, ça n’a rien de très excitant.

    Des trois jeunes détectives, c’est Ania qui avait le plus de mal à supporter ce manque d’action. Installée dans un fauteuil, elle tentait de se distraire en lisant Le dictionnaire des mots difficiles. Gabriel, lui, pitonnait furieusement sur le clavier de son MacBook, tandis que son chien, Dali, somnolait à ses pieds. Quant à Mamadou, il savourait avec une lenteur calculée une crème glacée à la framboise.

    – Gabriel ! peux-tu m’expliquer ce que tu fabriques, le nez collé à cet écran depuis maintenant trois jours ? explosa Ania en abandonnant soudainement sa lecture.

    – Mmm ? fit Gabriel sans détourner son regard de l’ordinateur.

    – Plutôt que de perdre ton temps à faire je ne sais trop quoi, lança son amie, exaspérée, ne penses-tu pas que tu devrais être en train de chercher un mystère ?

    Gabriel ne répondit pas et elle se tourna vers Mamadou.

    – Et toi ! s’écria-t-elle. Tu ne fais rien, à part t’empiffrer. Crois-tu que tu vas trouver un nouveau cas pour notre agence au fond de ton bol ?

    – Ben... répondit Mamadou en avalant une cuillerée de crème glacée grosse comme une balle de golf, c’est que je ne voudrais pas mourir de faim en attendant notre prochaine affaire, tu comprends ?

    Il déposa délicatement la cuiller dans son bol, puis lui adressa un sourire rassurant.

    – Mais, ne t’en fais pas. C’est vrai que c’est un peu lent, mais...

    – Un peu lent ?!? s’étrangla Ania. Tu appelles ça un peu lent ? Mais, mon pauvre Mamadou, c’est le calme plat !

    – Oui, je sais, mais pas besoin de t’inquiéter, déclara-t-il. J’ai un plan : si on n’arrive pas à trouver un mystère, on pourra lancer un stand de crème glacée. On en vendrait à tous les parfums : framboise, chocolat, pistache...

    – Oooh ! Arrête de divaguer, s’indigna Ania. Glouton comme tu es, tu dévorerais tous les profits !

    – Mmm... je n’avais pas pensé à ça, avoua Mamadou en pinçant les lèvres. C’est vrai que ce serait un défi...

    En désespoir de cause, Ania reprit son dictionnaire. Elle allait retourner à sa lecture quand Gabriel lança un cri qui la fit sursauter.

    – Ta-da ! s’exclama-t-il en levant les bras vers le plafond en signe de victoire.

    Ania se leva d’un bond et lança son dictionnaire sur son fauteuil.

    – Tu as enfin trouvé un mystère ? s’écria-t-elle, les yeux pleins d’espoir. Oh ! Gabriel, dans le fond, je savais bien que tu allais y arriver.

    Gabriel la regarda d’un air confus.

    – Euh... un mystère ? Non... qu’est-ce qui te fait penser ça ? J’ai crié parce que j’ai enfin terminé mon projet. Une vraie merveille, venez voir !

    Curieux, ses amis s’approchèrent de l’écran. Même Dali sortit de sa torpeur et posa ses pattes avant sur le rebord du pupitre pour voir la réalisation de son maître.

    – Ta-da ! Voici le site officiel des Trois Mousquetaires ! lança fièrement Gabriel.

    « Ouaf ! » fit Dali.

    – Notre propre site Internet ? s’étonna Mamadou. Cool.

    – Oui ! et regardez l’adresse : lestroismousquetaires.com. Je suis surpris que ce domaine soit encore disponible...

    Ania fixa l’écran et fronça les sourcils. En caractères gras, Gabriel avait écrit :

    « Si vous aver des mistaires, appelé les 3 mousquetaire.

    Si vous pensé qu’il y a aiguille sous roche,

    nous nous retrousseront les bras pour vous aidé ! »

    – Mais... Gabriel ?!? C’est truffé de fautes ! s’énerva-t-elle. Et tu as réussi à massacrer deux expressions idiomatiques dans une seule phrase. Si seulement tu utilisais le dictionnaire que je t’ai offert pour ton anniversaire...

    – Oh ! ça va ! marmonna Gabriel. J’ai fait ça en vitesse pour vous montrer, je n’ai pas pris la peine de tout corriger...

    – Eh bien, on dit « anguille sous roche » et « se retrousser les manches », pas « aiguille sous roche » et « se retrousser les bras », expliqua Ania, qui ne put s’empêcher de pouffer de rire. Comment veux-tu te retrousser les bras ? Mais bon, mis à part ces erreurs, il est vraiment bien, ce site.

    Puis, sa mine s’assombrit.

    – Malheureusement, comme personne ne connaît l’adresse, pour le moment il ne nous aidera pas à trouver du travail.

    – Tu te fais du souci pour rien, dit Gabriel d’un ton rassurant. On est sur le point de trouver un mystère, j’en suis certain : j’ai un pressentiment... comme une petite voix dans ma tête qui me dit que...

    – Si tu entends des voix, on va appeler la clinique de santé mentale... commença Ania, mais elle fut interrompue par la sonnerie du téléphone.

    « Driiing ! »

    Gabriel lui adressa un clin d’œil.

    – C’est sûrement notre prochain mystère, dit-il avec un sourire.

    – Ou la clinique, riposta Ania du tac au tac.

    Illustration en noir et blanc : Mamie Georgette répond au téléphone et s'exclame. Les Trois Mousquetaires courent vers l'escalier.

    Chapitre 2

    L’appel d’oncle Géo

    La sonnerie de l’appareil résonna une deuxième fois et Gabriel, sans rien dire, regarda Ania avec un sourire entendu.

    – Ce que tu peux être ridicule quand tu veux, déclara Ania. C’est une coïncidence, voilà tout !

    – Tu dis pourtant souvent que tu ne crois pas aux coïncidences, déclara son ami d’un ton moqueur.

    En haut, ils entendirent les pas pressés de la grand-mère de Gabriel, qui se dirigeait sans doute vers son téléphone. Le bruit de la sonnerie cessa et ils entendirent mamie Georgette répondre à sa façon particulière : « Oui, allôôô ? »

    Un bref silence, puis : « Ah ! Géo ! Quelle belle surprise ! Comment vont les choses ? »

    Un sourire illumina le visage de Gabriel.

    – C’est oncle Géo, chuchota Gabriel.

    – Merci, inspecteur Clouseau, mais on avait deviné, affirma Ania en roulant les yeux.

    Gabriel la regarda de travers. Il ne s’agissait pas là d’un compliment : l’inspecteur Clouseau était le policier gaffeur et maladroit de la série de films La Panthère rose.

    Le vrai nom de l’oncle de Gabriel était Georges, mais tous ceux qui le connaissaient l’appelaient Géo. C’était dans son chalet que les Trois Mousquetaires s’étaient installés pour résoudre l’énigme du monstre du lac Baker¹.

    – Peut-être qu’il y a un autre monstre dans le lac ? supposa Mamadou.

    – Je ne crois pas que ce soit ça, déclara Gabriel. Surtout qu’oncle Géo et tante Sophie ont déménagé à Petit-Rocher...

    – Tu ne nous avais pas dit ça, fit remarquer Ania.

    Gabriel haussa les épaules.

    – Mamie Georgette et papi Réginald ont longtemps vécu à Petit-Rocher, et c’est là que mon père et oncle Géo ont grandi. Ça fait un bout de temps qu’il parlait de déménager ; il disait s’ennuyer de son village et, surtout, de la mer.

    En haut, les amis entendirent mamie qui poursuivait la conversation.

    « Et comment va Pixie ? »

    Ania et Mamadou regardèrent Gabriel d’un air interrogateur.

    – Ah ! ils se sont acheté un chien, expliqua Gabriel. C’est un petit cockapoo blanc et brun. Une femelle qu’ils ont nommée Pixie.

    – Peut-être que Pixie a disparu, lança Ania d’un ton moqueur. Après tout, ça semble être notre nouvelle spécialité, les animaux égarés. Ton intuition s’est avérée, Gabriel. Voilà un mystère digne de ton génie. Bravo !

    – Oh ! ça va, Ania, fit Gabriel d’un air dépité. J’essayais juste de te remonter le moral...

    En haut, mamie Georgette continuait de jaser avec Géo quand, tout à coup, elle monta le ton.

    « Quoi ?!? s’exclama-t-elle. Mais c’est effrayant ! »

    Ania et Gabriel cessèrent de se quereller et les oreilles de Dali se dressèrent.

    « Non ! On en a tous entendu parler en grandissant, bien sûr, mais je... »

    Un autre silence suivit, puis mamie reprit.

    « Oui... oui... bien sûr. Oh ! j’en suis certaine ! Oui... Oui... En fin de semaine ? D’accord. J’en discute avec eux et on en reparle sous peu. Au revoir, Géo. Oui. Moi aussi. Bye ! »

    Les Trois Mousquetaires gravirent l’escalier à la vitesse de l’éclair, avec Dali sur les talons. Lorsqu’ils arrivèrent en haut, mamie les regarda d’un air grave.

    – Les amis, vous n’allez pas croire ce que j’ai à vous dire, déclara-t-elle. Même si, parfois, on dit bien que la réalité dépasse la fiction...

    – Quoi ? demanda Gabriel. Qu’est-ce qui se passe, Mamie ?

    – C’était Géo au téléphone, répondit sa grand-mère. Imaginez-vous que, depuis quelques semaines, il se passe de bien drôles de choses dans la baie des Chaleurs, à la hauteur de Petit-Rocher.

    Elle s’interrompit et fit la moue.

    – Pauvre Géo, soupira-t-elle. Avec lui, un malheur n’attend pas l’autre. Au lac Baker, il y avait ce monstre, et maintenant...

    – Et maintenant, quoi ? s’écria Gabriel en sautillant sur place.

    – Il semble que d’étranges lumières aient été aperçues dans les eaux de la baie et une rumeur circule selon laquelle il pourrait s’agir du bateau fantôme.

    – Un bateau fantôme ?!? s’égosilla Gabriel.

    – Pas UN bateau fantôme, déclara mamie en levant l’index. LE bateau fantôme ! Le bateau fantôme de la baie des Chaleurs. Il s’agit d’une légende bien connue dans la région.

    – Une légende... murmura Gabriel, qui s’imaginait déjà avec un sabre à la main en train de combattre des pirates morts-vivants.

    – Vous connaissez Géo, reprit mamie, il n’en croit rien, bien entendu. À son avis, il s’agit d’une histoire inventée ou d’un phénomène atmosphérique. Mais comme il sait que vous adorez les mystères, il a pensé que vous aimeriez faire enquête.

    Un bouillonnement d’effervescence gagna les amis.

    – Si vous êtes d’accord, proposa la grand-mère de Gabriel, on part pour la région Chaleur dès samedi. Géo suggère que vous apportiez vos vélos. Vous en aurez besoin pour vous déplacer, le village de Petit-Rocher est fait tout en longueur.

    – Cool... dit Mamadou avec un large sourire.

    La silouette d'un navire avec des voiles trouées.

    ¹ Voir Le monstre du lac Baker

    Illustration en noir et blanc : Les Trois Mousquetaires sautent de joie. Les trois jeunes detectives écoutent le professeur Jarnigoine qui apparait à l'écran d'un portable et qui pointe son index en l'air.

    Chapitre 3

    Le professeur lève l’ancre

    Lorsque les Trois Mousquetaires furent de retour au sous-sol, ce fut l’explosion de joie.

    – Tope là ! dit Mamadou en tapant les mains de Gabriel, puis il fit la même chose avec Ania.

    – Tope là ! s’écria Gabriel en se tournant vers Ania, mais elle lui sauta plutôt au cou et lui planta une bise sur la joue.

    – Je n’ai jamais douté de toi, Gabriel ! lança-t-elle pendant que ce dernier tentait gauchement de se soustraire à son étreinte.

    Quand Ania le laissa enfin aller, Gabriel était rouge comme une tomate.

    – Bon... oui... bafouilla-t-il. Je... euh... Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

    – Ce qu’on fait chaque fois que l’on commence une nouvelle aventure, rétorqua gaiement Ania. On appelle le professeur Jarnigoine.

    Le professeur Jarnigoine était un savant et un inventeur dont les gadgets abracadabrants avaient grandement aidé les jeunes détectives à élucider les mystères auxquels ils avaient été confrontés. Lors de leur aventure au lac Baker, ils avaient pu profiter du Mini-Bulle, un sous-marin de petit format en forme de sphère qui pouvait devenir invisible.

    Les Trois Mousquetaires s’entassèrent devant l’ordinateur de Gabriel et, quelques clics plus tard, le professeur apparut à l’écran. Bizarrement, il avait l’air de très mauvaise humeur.

    « Bonjour, les mômes ! lança-t-il. Si vous recevez ce message, c’est que je ne suis pas là... »

    – Quoi ? Mais où est-il ? s’écria Gabriel. Si c’est un enregistrement, comment savait-il que c’est nous qui allions appeler ?

    – Chut ! fit Ania. Il a probablement programmé l’ordinateur pour détecter la provenance des appels et présenter un message différent selon l’appelant. Écoute, maintenant.

    À l’écran, le professeur continuait son monologue coloré.

    « ... je suis furibond, les loupiots. Les budgétivores ont décidé que c’était le temps de retaper la boutique, et c’est la galère ici. J’ai eu beau chougner, il n’y a rien à faire. J’ai le moral qui se fissure, alors j’ai décidé de m’arracher et de prendre une pause bien méritée. Je mets mes zibouibouis dans une charrette, je l’attache à la Jarnigomobile et je lève l’ancre. Je ne sais pas où je vais ni quand je reviens. Bon, je dois partir, alors à la revoyure ! »

    – Je... je ne suis pas certain de comprendre, avoua Gabriel.

    – Pas étonnant, dit Ania. Quand le professeur est énervé, il a tendance à utiliser l’argot, comme dans le temps où il vivait à Paris. En gros, il a dit que la direction de l’université a décidé de faire des rénovations à son bureau, et vous savez comme il déteste que l’on touche à ses affaires... Alors, il s’est résolu à mettre ses affaires dans une remorque qu’il a attachée à sa fourgonnette et il est parti en vacances.

    Un lourd silence s’installa dans le quartier général des Trois

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