Le Leadership Spirituel Selon le modèle de Gédéon: Autres livres, #24

PRÉFACE

Le contenu de ce livre a été le thème du cours tenu à l’Université Mondiale de la Prière et du Jeûne (UMPJ), en avril 2021, à l’attention des Jeunes et des Dirigeants des Jeunes à Koumé, Bertoua, Cameroun.

Le fardeau de ce cours est que les dirigeants des jeunes et les dirigeants spirituels puissent émerger à la direction spirituelle. Nous en avons besoin parce qu’il y a plusieurs dirigeants qui se retirent, d’autres s’en vont pour être avec le Seigneur et ce faisant, créent de l’espace pour vous. Ils pourraient faire de la place pour vous et vous n’êtes pas prêts à l’occuper. Un poste vacant n'implique pas nécessairement un problème de compétence. C’est une situation qu'on rencontre beaucoup dans l’organisation des entreprises. Quelqu’un commence un business, l’amène jusqu’à un certain niveau et le confie à quelqu’un qui le détruit, tout simplement parce qu'il ne sait pas comment avancer avec.

Ce livre est une étude sur le leadership de Gédéon. À un certain moment, les dirigeants doivent émerger. Lorsque Dieu appelle un dirigeant, celui-ci doit s’ordonner, il doit prouver qu'il est à la hauteur de l’appel de Dieu sur lui en tant que dirigeant. Chaque dirigeant doit avoir une saisie du leadership auquel il a été appelé. Il doit décider que le travail sera fait. Cependant, il doit être conscient de tous les dangers afférents à l’office d’un dirigeant. Certes, nous voulons que les dirigeants émergent, mais pas pour être détruits. Nous prions que Le Seigneur nous donne des ouvriers pour Sa grande moisson, des dirigeants qui vont coopérer avec Lui, afin d’accomplir Son œuvre et de l’amener jusqu’à la complétion. Amen.

INTRODUCTION

NOUS DEVONS GARDER LES YEUX FIXES SUR NOS OBJECTIFS

À chaque rencontre avec le mouvement des jeunes de notre ministère, je commence toujours par stipuler nos objectifs, notre but. Pourquoi sommes-nous en train de bâtir les jeunes ? Pourquoi sommes-nous en train de bâtir les dirigeants ?

Ce cours est un cours de développement du leadership. Il s’agit d'un cours de formation sur le leadership. Il cible un objectif. Nous voulons produire de jeunes gens qui sont spirituels, qui vont porter la vision que Dieu nous a donnée. À plusieurs reprises, j’ai énoncé cet objectif. Qui aimerait venir répéter nos objectifs, ce que j’ai eu à énoncer lors de notre précédente rencontre ? C’est là que se trouve le premier problème. Des activités qui ne sont pas orientées vers un but et qui ne tournent pas autour d’un même objectif deviennent juste des activités religieuses.

Lorsqu’un dirigeant ne sait plus où il va, il devient un dirigeant aveugle. Quel est l’objectif visé par ce cours ? Qui était supposé prendre part à ce cours ? Qui vous attendiez-vous à voir ici parce que ce cours est critique et son impact va se faire ressentir sur toute la vision ? Il y a beaucoup de nouveaux visages et nous nous en réjouissons, mais au fait, qui était supposé être ici ? Nous sommes à la troisième année dans ce processus de susciter les dirigeants. Je vous l’ai dit, vous n’avez pas une maîtrise de la chose. La formation des gens ne se fait pas de manière intelligente. Non seulement la formation est faite de manière volontaire, mais superficielle, à partir du podium. On ne peut pas dire avec exactitude que : au Cameroun, voici les personnes que nous sommes en train de bâtir. Le tout n’est qu’une question dialectique. Tout le monde est le bienvenu, les jeunes convertis ... Qui sommes-nous en train de bâtir ? Qu’avons-nous enseigné l’année passée ? Comment allons-nous continuer cette année ? Qui pouvons-nous identifier et dire que nous lui avons communiqué ce crédo ?

Il n’y a aucune intentionnalité, rien n’est fait de façon intelligente. C’est avoir trahi la vision. Tout est fait sur la base du volontariat. Chacun peut venir à tout moment. Est-ce que vous vous rappelez que c’est la troisième fois que je mets le doigt sur la préparation amorphe de ce cours de formation ? Rien n’est planifié, le cours est juste programmé. Nous ne savons pas avec exactitude qui doit être présent, ceci afin de ne pas gaspiller les investissements. Il y manque du caractère. Tout a l’air d’une réunion d’évangélisation. C’est la troisième année que j’attire votre attention sur cela. Cela dénote juste l’absence de leadership. Les gens aiment l’estrade et tout ce qui a trait à l’estrade, au point où ils ne sont même pas préoccupés par les personnes en face d’eux. Tu ne connais pas le visage en face de toi parce qu’il n’y a aucune intentionnalité dans ce que tu fais. Très peu est fait avec intelligence. Les choses ne sont même pas claires par rapport à qui doit prendre part. Et c’est la troisième fois que je relève cela et il n’y a aucun changement. Dans tous les cas, plusieurs dirigeants sont faits de cette étoffe. S’agissant même du frère A.T, je lui ai demandé de me donner dix mille noms des personnes qu’il est en train de bâtir. Certains failliront, mais au moins, mettons-nous au travail, au lieu de continuer à parler du travail.

C’est pour cela que je demande qu’un des dirigeants vienne et nous rappelle les objectifs que nous sommes en train de poursuivre. Est-ce que, par rapport à nos objectifs, cette audience répond aux attentes escomptées ?

Et c’est ça le problème avec le leadership africain, à savoir : la distraction. Quelqu’un s’engage à aller quelque part et en cours de route, il se laisse distraire par plusieurs autres choses. Hier, j’ai commencé un autre cahier de Rencontres Dynamiques Quotidiennes avec Dieu. Lorsque c’est le cas, les dix à vingt premières méditations sont concentrées sur : l’attente de Dieu, ceci afin de redéfinir où je vais. Je le fais parce que la vision est très glissante. À cause de plusieurs activités, tu peux croire que tu es en train d’aller quelque part alors que tu as déjà déraillé. Hier, ma première méditation dans ce nouveau cahier était sur : quels ont été les points forts en 2020 pour lesquels je vais remercier Dieu ?

Chaque année dans mon leadership, je choisis deux choses, et rien que deux choses que j’ai faites ou alors que Dieu a faites. Quand on en vient au leadership et que tu te retrouves avec plusieurs actions de grâces, tu seras séduit, parce que tu ne seras pas en mesure d’identifier avec exactitude la chose majeure que tu auras accomplie chemin faisant. Ainsi, pour ce qui est de l’année dernière, j’ai remercié le Seigneur pour deux choses majeures : premièrement, les 316 nuits de prière que j’ai eues pour le lancement de la phase 3. Si tu as une idée de mon programme, tu aurais pensé que je vais remercier Dieu pour les 39 programmes tenus au quartier général, les 10 voyages effectués à Yaoundé, les 54 localités visitées au Cameroun ... Non, toutes ces choses sont périphériques. Ainsi, je me pose la question : qu’ai-je fait qui est en rapport avec la vision ? Je le résume ainsi : 316 nuits de prière et trois longs jeûnes pour lancer la phase 3. C’est la première chose pour laquelle j’ai remercié Dieu par rapport à l’année 2020.

J’ai lu ma bible cinq fois. La lecture de la bible a pour but de te nourrir afin de te permettre d’accomplir quelque chose. On ne lit pas la bible afin d’accomplir des palmarès et donner des témoignages de lecture. Tout comme tu manges, ainsi tu lis la bible. Si je te posais la question : qu’as-tu fait l’année dernière et que tu me répondais : « j’ai mangé 1200 plats de nourriture en 2020 », je crois que nous tous ici présents, ainsi que les moustiques te huerons. Nous mangeons afin de pouvoir vivre et travailler. Tu ne te lèves pas pour dire que tu as mangé 10 repas la semaine dernière. C’est ce que les frères sont en train de dire lorsqu’ils disent : « j’ai mangé 200 chapitres le mois dernier ». Maintenant que tu es un glouton de la bible, qu’as-tu réalisé ? Quel était le but poursuivi en lisant la bible ? Les raisons qui te poussent à manger devraient être les mêmes qui te motivent à lire la bible. Personne ne mange juste parce qu'il faut manger. Nous mangeons afin de pouvoir vivre et travailler. Sans un travail et une vie bien définie et orientée vers un but clair, le fait de manger n’a aucun sens.

Ainsi, lorsque je regarde à mon année, je ne me contente pas de dire que j’ai lu la bible cinq fois, j’ai besoin de lire la bible en vue de ce que je dois accomplir. Alors, que dois-je accomplir ? Qu’ai-je fait ? L’année dernière, il n’y avait qu’un seul fardeau : le décollage de la phase 3, afin de surmonter la peur paralysante et hystérique et voir notre communauté accomplir la tâche que Dieu nous a assignée.

Pourquoi t’avons-nous invité ici ? Et après cette réunion, quelles sont nos attentes par rapport à toi ? Parce que nous avons une intention claire derrière le fait de bâtir les gens, nous aimerions que la formation que nous te donnons produise quelque chose. Il est inadmissible que tu prennes part à un programme, rentre chez toi et reviens la fois d’après, remerciant Dieu pour ton employeur qui t’a alloué du temps pour pouvoir venir. Nous sommes en train de bâtir la grande structure de notre vision et nous ne pouvons pas le faire avec des matériaux instables. Tu dois disposer des briques fixes, des briques qui se fixent une fois et pour toujours. Si les briques d’une maison se déplaçaient d’un endroit à l’autre, dirais-tu que tu as une maison ? Un jour, une des briques décide : « Je suis restée longtemps dans la maison d’un homme pauvre, je dois être dans la maison d'un homme riche. Dans cette maison, la seule peinture qui a eu à me toucher est la fumée, j’aimerais être dans une maison où je serai brossée », et ce faisant, elle se déplace. Si les briques se déplaçaient, il n’y aurait pas de maisons. Ainsi ta présence ici est un engagement envers Dieu. Tu es une personne de qui nous dépendons.

Prie que cette œuvre des jeunes cesse d’être accomplie sans cervelle ; prie pour le leadership.

Nous pratiquons beaucoup l’exhortation. Nous encourageons, motivons, exhortons les gens à prendre part aux différents programmes et activités, mais nous ne les bâtissons pas. Nous n’amenons pas une personne d’un niveau à un autre de manière intentionnelle. C’est ce qui explique la présence de beaucoup de gens, mais aussi celle des postes vacants ; nous ne bâtissons pas les gens. Oui à l’exhortation, à l’encouragement, mais pas à l’édification, c’est un syndrome africain. Dans la majorité des pays africains, un président initie un projet et lorsqu’il arrive à la fin de son mandat, son successeur prend office et recommence de nouveaux projets. Il n’achève pas les projets initiés par son prédécesseur, de peur que la gloire revienne à celui qui l’a précédé. Ils ne sont pas préoccupés à bâtir le pays, mais plutôt leurs propres noms. Alors qu’il est attendu d'un président qu'il bâtisse la nation. Au Nigeria, il y a plusieurs objets superflus de ce genre, plusieurs projets inaccomplis dus aux changements de gouvernements.

Quels sont ceux qui devaient occuper ces postes ? Si ce sont les jeunes dirigeants, où sont-ils ? Pourquoi est-ce qu’une personne devrait porter le titre de dirigeant des jeunes et ne peut être où il est attendu qu’il soit ? Si l'on en vient aux dirigeants des étudiants, pourquoi quelqu'un accepterait-il la responsabilité et lorsqu’on a besoin de lui par rapport à la tâche assignée de Dieu, on ne le voit pas ? À ce rythme, comment allons-nous accomplir la vision, puisque, tout doit être basé sur une attitude de volontariat ?

Ainsi, ceux d’entre vous qui sont ici pour la première fois, sachez que vous êtes en train d’être recrutés.

À cause du fait qu’il y a beaucoup de nouvelles personnes parmi nous, lorsque je m’apprêtais à venir, quelqu’un m’a suggéré de prêcher un message évangélique. En fait, quel est le but de cette réunion ? Lorsque nous prions et nous nous préparons pour une réunion, quel en est le but ? En fait, nous sommes en train de bâtir ! Oui, nous bâtissons.

Même si nous devons procéder comme le font les frères de la France : ils planifient diligemment qui doit assister à quel cours, il n’en demeure pas moins qu’en fin de compte, ils savent qui a été bâti et quel en a été le contenu de sa formation. Vous êtes jeunes et plusieurs des présidents qui vous ont précédés ont déjà réduit le potentiel de l’Afrique. À votre tour, ne réduisez pas le potentiel du royaume de Dieu entre nos mains par une absence de leadership, c’est-à-dire occupant un poste de direction ou alors, dirigeant avec une tête vide. Parce qu’à un tel rythme, l’on sera toujours au livre de la Genèse, on n’atteindra jamais le livre des Psaumes, et qu’en sera-t-il d’arriver à celui de l’Apocalypse ? Chaque année, nous aurons de nouveaux visages. Ce que nous allons enseigner cette année, qui est une continuité de ce qui a été enseigné l’année passée est nouveau pour ceux qui viennent pour la première fois. Et ceux qui étaient présents l’année dernière et ne le sont pas cette année n’auront pas ce qu'il faut pour continuer en s’améliorant. En fin de compte, il n’y a pas capacitation, il n’y a que des exhortations du genre : « telle personne m’a encouragé et je me suis repenti de la masturbation, j’ai rencontré Dieu au camp et j’ai été délivré de la pornographie ». Est-ce que tu devrais même apporter la pornographie ici ? C’est comme si nous sommes tellement fascinés par le sensationnel que nous ne bâtissons pas.

Prie que le Seigneur nous aide à nous prendre au sérieux parce que Lui, il nous prend au sérieux.

Frère J.N, alors que nous étions au seuil de la phase 3, à la fin de la phase 2, Le Seigneur a insisté que j’ai 12 autres évangélistes qui vont poursuivre ce que j’ai eu à faire pendant la phase 2. C’est alors que j’ai identifié ton beau-frère, le frère J.F, toi, les frères A.K, A.T, J.Y.... 12 dirigeants qui vont poursuivre Santa Cruz et les enseignements. Chacun d’eux doit me produire 1000 évangélistes afin que ce que nous avons commencé puisse continuer. Toi, tu es en train de faire le suivi de ce que J.F a entrepris l’année dernière. À mi-parcours de l’année, je lui ai dit qu'il va répéter ce qu'il a fait au Cameroun en Guinée Bissau. L’année prochaine, il fera un tour au Cameroun pour une courte période parce qu'il devra te laisser, toi et les autres continuer et ensuite, vous rendre en Guinée Bissau pour faire le suivi, alors, il pourra se rendre au Burkina Faso faire ce qu'il aura fait en Guinée Bissau. Est-ce que vous comprenez ? On planifie le travail.

Ainsi après sept ans, il aura tenu 10.000 campagnes d’évangélisation et produit 100.000 évangélistes afin de planter l'évangélisation dans la Communauté Missionnaire Chrétienne Internationale, avec des preuves concrètes en termes de personnes ajoutées dans les églises. C’est pourquoi vous me voyez planifier, je le fais afin de pouvoir diriger. Si nous ne faisons pas ainsi, nous allons courir en vain et tourner en rond. Et avec une telle attitude, aussitôt que le Seigneur nous donne un autre fardeau, nous allons abandonner et oublier tout ce que nous étions en train de faire. Ceci s’apparente à un match de football où les 22 joueurs courent après le ballon et le gardien de but attrape le ballon au hasard. Est-ce que ce serait un vrai match ? Est-ce que tu aurais même quelque chose à visionner ? Nous devons apprendre à bâtir.

Cette session de l’UMPJ est la deuxième que nous tenons après le départ de la sœur Emily. Et à cet effet, de grandes responsabilités spirituelles nous incombent. Il ne peut pas avoir succession quand il n’y a même pas disponibilité de personnes ; actuellement, nous ne savons même pas sur qui nous comptons. En l’absence d’un auditoire ciblé, tu ne peux pas parler de succession. Tu ne ramasses pas la succession comme tu le ferais avec un caillou, ce n’est pas le zèle qui est requis. Une personne ne peut pas être arrivée aujourd’hui, le Saint-Esprit tombe sur elle et elle devient une successeure. La succession est bâtie. Ce n’est pas une question de bénévolat, c’est un processus intelligemment suivi. Tu ne peux pas remplacer quelqu’un si tu n’as pas été bâti.

La plupart d’entre vous ici sont titulaires des maîtrises et doctorats. Ainsi, ce n’est pas un manque de matière grise, c’est juste un manque de consécration et cette pensée à l’intérieur qui dit : « Dieu m’a confié quelque chose à faire pour Lui et je décide que ce sera fait ».

Au vu de ce par quoi nous passons en ce moment dans le ministère, plusieurs de nos dirigeants aînés sont en train de nous quitter. J’ai dit lors de la dernière convention que la majorité des dirigeants qui se tenaient à l’estrade ne seront pas les mêmes lors de la prochaine convention, il y aura un basculement dans le leadership. Pour qu’un leadership ne tombe pas en dégénérescence, il faut qu’il y ait un processus mis en place pour assurer la succession.