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(Voici la fin de la Xlle Provinciale de Pascal.

Poursuivi par les crits calomnieux et les menaces policires des Pres jsuites, Pascal, rcusant ces procds, leur rpond en ces termes :) Je vous plains, mes Pres, d'avoir recours de tels remdes. Les injures que vous me dites n'clairciront pas nos diffrends, et les menaces que vous me faites en tant de faons ne m'empcheront pas de me dfendre. Vous croyez avoir la force et l'impunit, mais je crois avoir la vrit et l'innocence. C'est une trange et longue guerre que celle o la violence essaie d'opprimer la vrit. Tous les efforts de la violence ne peuvent affaiblir la vrit, et ne servent qu'a la relever davantage. Toutes les lumires de la vrit ne peuvent rien pour arrter la violence, et ne font que l'irriter encore plus. Quand la force combat la force, la plus puissante dtruit la moindre; quand on oppose les discours aux discours, ceux qui sont vritables et convaincants confondent et dissipent ceux qui n'ont que la vanit et le mensonge; mais la violence et la vrit ne peuvent rien l'une sur l'autre. Qu'on ne prtende pas de l nanmoins que les choses

soient gales : car il y a cette extrme diffrence, que la violence n'a qu'un cours born par l'ordre de Dieu, qui en conduit les effets la gloire de la vrit qu'elle attaque; au lieu que la vrit subsiste ternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu'elle est ternelle et puissante comme Dieu mme.

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