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thromboses hémorroïdaires
Un interrogatoire patient et minutieux fait préciser les motifs qui amènent le malade à
consulter.
- Les saignements peuvent survenir isolément ou accompagner les selles ; ils sont
minimes ou importants (caillots). Ils inquiètent le malade à juste titre et doivent
conduire à un examen complet pour préciser leur origine.
- La douleur, souvent très vive, peut être permanente (en cas d'abcès ou de
thrombose hémorroïdaire) ou provoquée par la défécation (en cas de fissure).
- La perception d'une tuméfaction (une « boule ») : hémorroïdes, tumeurs,
prolapsus...
• L'examen clinique
Il faut disposer d'un local fermé, isolé, avec un bon éclairage. On doit expliquer ce
que l'on va faire au malade et comment l'examen se déroule. Il faut être patient,
doux et respecter la pudeur de certaines personnes tout en expliquant que cet
examen est absolument nécessaire car il n'est pas question par exemple de rassurer
faussement un patient avec un diagnostic d'hémorroïdes que l'on n'aurait pas vérifié.
L'examen peut se faire sur un malade placé en décubitus latéral (en chien de fusil),
ou en position génu-pectorale (figure 2).
L'examen est difficile à cause du spasme sphinctérien qui contracte l'orifice anal.
En déplissant l'anus avec douceur (après anesthésie locale si besoin), on observe
une ulcération longitudinale le plus souvent au pôle inférieur de l'anus (à 6 heures)
de un centimètre de long, plus ou moins profonde, avec un fond blanchâtre
(scléreux).
Le toucher rectal fait avec une grande douceur confirme l'hypertonie du sphincter, et
l'anuscopie permet de mieux voir la fissure et de préciser son caractère.
Les soins postopératoires sont très simples hygiène et antisepsie locale, pommade
cicatrisante, laxatifs (huile de paraffine).
L'abcès de la marge anale est une affection fréquente et douloureuse qui est
provoquée par la surinfection d'une glande située à l'intérieur du canal anal, au
niveau de la ligne pectinée (figure 3). A partir de cette petite glande il se forme une
collection abcédée qui peut prendre des proportions importantes et surtout diffuser
dans les espaces celluleux de la région anorectale, espaces qui sont délimités par le
revêtement cutané, la muqueuse du canal anal et les divers muscles du sphincter
anal (figures 4 et 5). Finalement cet abcès s'extériorise et devient visible sous la
peau de la marge anale. S'il s'ouvre spontanément ou s'il est incisé
chirurgicalement, il persistera un trajet fistuleux plus ou moins direct entre l'orifice
de la glande pathologique dans le canal anal (la cryptite) et l'orifice externe cutané.
C'est ce trajet fistuleux, que l'on appelle aussi fistule anale, qu'il faudra traiter pour
éviter les récidives.
L'abcès de la marge anale s'accompagne d'une douleur vive, lancinante, pulsatile,
empêchant le sommeil, accentuée à la moindre pression. Localement l'examen
retrouve une tuméfaction rouge, chaude, inflammatoire, visible sur une berge de
l'orifice anal.
• Traitement
Une anesthésie générale est souhaitable. En attendant que le patient soit à jeun, on
peut calmer la douleur avec du paracétamol (2 cp à 500 mg) et commencer un
traitement antibiotique (métronidazole, amoxicilline, aminosides), si le syndrome
infectieux paraît sévère, ce traitement n'étant jamais suffisant par lui-même.
Le malade est placé en décubitus dorsal, les jambes bien repliées (position « gynéco
»). Après préparation du champ opératoire, le premier temps consiste à examiner le
périnée, par un toucher rectal notamment, qui précisera au mieux le siège de l'abcès,
la zone collectée et les prolongements, soit vers le haut (le long du rectum), soit
autour de l'anus (abcès « en fer à cheval » en arrière de l'anus par exemple).
Après quoi l'on incise au bistouri la région abcédée, par une incision radiée (en
rayon, à partir de l'anus), superficielle (attention au sphincter en profondeur) mais
assez large (2 cm). Si l'abcès est superficiel, cette incision suffit et le pus franc
s'écoule largement. En cas de collection plus profonde, il faut dissocier les plans
superficiels avec une petite pince ou des ciseaux mousses (écarter prudemment
sans inciser, pour ne pas léser le sphincter), en se guidant avec l'index gauche
introduit dans le canal anal, qui oriente le bout des ciseaux vers l'abcès. Là encore
l'issue de pus prouve que l'on a bien ouvert l'abcès. Du doigt on effondre doucement
les cloisons pour finir d'évacuer cet abcès, puis la cavité sera lavée (sérum
additionné de povidone iodée) et drainée (lame ondulée en latex), puis couverte d'un
pansement à plat (pas de mèche), maintenu avec un bandage en T. A ce stade, si
l'on n'est pas, soi-même, habitué à cette chirurgie, on s'abstiendra de rechercher et
de drainer la crypte pathologique et la fistule responsables de cet abcès ; c'est un
temps qui peut être délicat voire même délabrant dans ces tissus infectés. Dans
certains cas particuliers, l'anesthésie générale n'est pas possible (manque
d'anesthésiste ou de drogues) ou pas souhaitée, si l'état du patient est précaire.
Dans ces cas il est possible de réaliser l'intervention sous rachianesthésie. Si celle-
ci n'est pas réalisable, il est quand même possible d'inciser l'abcès sous anesthésie
locale : faire une petite papule superficielle, à la surface de l'abcès (il ne s'agit pas de
l'anesthésie de toute la région de l'anus) avec de la xylocaïne à 1 % (deux à trois cc
injectés avec prudence, en surveillant le pouls du malade, en raison du risque de
choc).
Dès le réveil le soulagement est complet. Le pansement est renouvelé chaque jour.
La lame est retirée après 48 heures. Les antibiotiques sont poursuivis pendant 5
jours sauf cas particuliers. De l'huile de paraffine est donnée chaque matin pour
faciliter le transit et l'hygiène locale est très importante. Les bains de siège ou les
lavages à l'eau douce sont souhaitables.
Il serait souhaitable que ces patients soient vus ensuite par un chirurgien pour traiter
plus complètement une éventuelle fistule anale persistante, de façon à prévenir le
risque de récidive de l'abcès. En effet le traitement de ces fistules est un peu délicat,
en raison notamment du risque sphinctérien, et doit plutôt être confié à un chirurgien
qualifié.
La maladie hémorroïdaire affecte les sinus veineux sous-muqueux du canal anal, qui
sont dilatés et prolabés à des degrés variables et plus ou moins gênants pour le
patient. Elle débute à l'âge adulte et évolue par poussées, favorisées par la
constipation (ou les diarrhées aiguës), le mode de vie (sédentaire), l'alimentation
(alcool, épices), etc. Les complications sont les rectorragies, les prolapsus et parfois
la thrombose.
• Le traitement de ces thromboses est très simple et peut se faire sous anesthésie
locale.
Anesthésie locale par injection d'1 ou 2 cc de xylocaïne à 1 % avec une aiguille très
fine (intradermique) formant une papule superficielle directement sur la thrombose et
sous la base de celle-ci.
Incision au bistouri qui permet d'évacuer un caillot noirâtre (le thrombus). Il faut
évacuer un par un chaque thrombus (parfois trois ou quatre). Il peut être utile de
compléter à la curette l'évacuation de thrombus un peu anciens et adhérents. Des
antalgiques sont parfois utiles en postopératoire : paracétamol, 2 cp à 500 mg 3 fois
par jour.
La cicatrisation se fait en quelques jours, facilitée par un laxatif, l'hygiène et les soins
locaux et un éventuel traitement médical de la maladie hémorroïdaire (topiques
veineux, anti-inflammatoires, etc.).
V. Le prolapsus hémorroïdaire