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Notes personnelles.
Année 2008-2009
Bibliographie
Introduction
Empire
-27 à 565
République
-509 à -27
Royauté
-753 à -509
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Pour les relations de travail, signalons le louage de services qui existait à
Rome. Cette convention était régie par les mêmes règles que pour le louage de
choses. De façon générale, l’organisation du travail était marquée par la
prédominance de l’esclavage. Le droit romain considère l’esclave comme chose.
De plus, le travail servile est une nécessité, aucune considération morale. C’est
la même chose en Grèce d’ailleurs. On trouvait des esclaves partout. Dans
l’agriculture, dans les grandes et petites exploitations, dans l’industrie (industries
extractives surtout, or argent et fer).
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Fin du Moyen
Âge
Moyen Âge
classique / XIVème -
Epoque XVème siècle
féodale
Ceci étant la structure générale, on peut se pencher sur les deux premières
périodes, la troisième étant moins riche de faits :
Haut Moyen
• 1. Période mérovingienne : 481 - 751 -Retenons Clovis-
Âge - Epoque
franque -Vème • 2. Période carolingienne: 751-987 -Retenons Charlemagne-
-Xème siècle-
Moyen Âge
Classique - • -Les pouvoirs du roi sont limités par ceux des seigneurs.-
Epoque féodale • 1. Temps seigneuriaux: 987-1108 -Avènement d'Hugues Capet en 987-
-XIème - • 2. Temps de restauration royale: 1108-1223
XIIème siècle-
Sur les relations de travail, l’idée à retenir est que la condition des personnes
est liée à celle des terres et par conséquent au droit. Ceci explique, dans le monde
rural, que la terre est la principale source de richesse. Ceci explique que la plupart
des conventions sont en rapport avec l’agriculture. Dans l’organisation du travail on
remarque une constante, l’existence d’une paysannerie dépendante et dominée par le
seigneur. Pour le monde urbain, le travail artisanal et commercial reste peu développé.
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L’apparition des associations professionnelles est à noter, dans la continuité des
collèges de l’époque romaine selon certains. Enfin, dans les deux cas de figure rural /
urbain, les relations de travail sont déjà marquées par le conflit.
Deux idées générales sont à retenir. 1. Au Moyen Âge, l’homme n’existe que par
rapport aux autres hommes et le droit établit le rapport entre droit et société. 2. La
société du Moyen Âge a une structure assez nette. Différentes classes existent, très
séparées selon leurs fonctions. Chaque fonction sociale est attribuée à une classe,
avec un statut particulier. Et dans ce statut une forme spéciale de propriété existe.
Quelles classes ? Jusqu’au XIème siècle, les libres s’opposaient aux non libres,
dans une distinction juridique. A partir du XIème siècle, la réalité sociale change. Un
moine, Adalberon, propose une autre distinction :
Cette hiérarchie
était reconnue de
tous. Certaines
Les clercs fonctions sont
plus importantes
que d’autres, d’où
Les nobles
des droits à plus
de considération.
Les roturiers
Les serfs
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Paragraphe 1. Clercs et nobles
On peut les regrouper car ce sont des Etats privilégiés, au sens juridique. Le
terme vient de privata lex, loi particulière.
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Vers le XIIIème siècle, le serf est en bas de l’échelle sociale. Les serfs ne sont
pas libres. Sur les origines : pour certains ils viendraient des esclaves de l’époque
franque. On peut dire en tout cas que les serfs appartiennent aux catégories
inférieures de la société.
B. La condition servile
Cette condition est très inférieure à celle des roturiers, car beaucoup
d’incapacités pèsent.
2. Ils ne peuvent entrer dans le Clergé du fait d’une règle canonique imposant la liberté.
3. Le formariage doit être autorisé par le seigneur faute de quoi il y a amende. Notons
d’ailleurs que la plupart du temps des accords se forment entre seigneurs. Souvent les
enfants à naître sont partagés ; en cas de nombre impair on faisait entre l’enfant au
Clergé. Enfin les seigneurs ont fini par autoriser les formariages.
1. Le chevage. C’est une taxe annuelle et fixe. On considère qu’elle est peu élevée, 1 ou 2
jours de travail. Surtout c’est une taxe recognitive de seigneurie. Finalement cette
charge a disparu du fait de la dévaluation de la monnaie.
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3. La main morte servile. Cela permet au seigneur de récupérer certains biens à la mort
du serf. Un adage exprime cela : « Le serf mort saisit vif son seigneur ». Le serf ne
peut faire testament.
c. La fin du servage
A l’époque franque, l’outillage est hérité des romains. L’outil principal est
l’araire. C’est un outil parfait pour le sud, mais peu adapté au nord. Vers les Vème –
VIème siècles, au milieu de l’époque franque, la charrue d’origine scandinave apparaît.
Il s’agit d’un outillage lourd. Cette évolution va emporter certaines conséquences : le
rendement dans le nord du royaume va augmenter très rapidement.
Ceci est d’autant plus important qu’à compter du XIème siècle, il y a une
expansion démographique importante. On va défricher très largement.
Sur le régime, il faut avant tout distinguer entre domaines laïcs et domaines
ecclésiastiques. On pense que certaines latifundia ont demeuré et à côté des grands
domaines se sont disloqués. Leur démantèlement a amené la création de hameaux. Pour
les domaines ecclésiastiques constitués grâce à des dons pieux dits oblations grâce à
la dîme –impôt payé au Clergé- et aux prémices –dons en nature au Clergé, idée du
premier de quelque chose, par exemple la première partie d’une récolte-. Les dons
étaient très importants. Tous donnaient, pauvres comme riches.
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a. La réserve
Elle est réservée au maître / seigneur. Plus tard on parlera de domaine retenu.
Environ un tiers du domaine. On y trouve le château. La vie économique y existe, car il
s’agit d’un système autarcique. Donc on y trouve forge, menuiserie, moulin, chapelle.
b. Les manses
Ce sont les propriétés exclusives du seigneur. Assez spécial ; les tenanciers ont
sur ces éléments des droits d’usage très étendus exemple type du ramassage du bois.
Toute la population va bénéficier de ces droits d’usage.
a. Obligations du seigneur
Une seule obligation = concéder la manse. Cela pour une longue durée, environ
30 ans souvent, voire perpétuelle. La concession doit permettre au tenancier de loger
sa famille. Par rapport à la superficie : en général les manses serviles ont une
superficie clairement inférieure aux manses libres. On demande aux esclaves bien plus
de corvées qu’aux roturiers.
2. Les corvées : elles sont dues aux seigneurs c'est-à-dire jurées de travail.
Elles vont servir à la réserve, par exemple des corvées de labourage / fauchage /
ramassage de bois / transport des grosses marchandises. Leur fixation relève du
statut coutumier, la lex saltus du domaine les détermine.
Notons la différence entre manses libres et manses non libres. Trois ou quatre
jours par semaine pour les serviles, 20 à 40 pour les libres. Dans tous les cas les
corvées sont mal supportées par la population .
De plus une autre catégorie d’obligation existe pour les tenanciers. Mais elles
concernent aussi les autres. Le droit de ban du seigneur est en jeu / droit de donner
des ordres. Il s’agit d’un droit économique. Ces obligations concernant la population
constituent autant de droits pour le seigneur.
-1. Le droit de gîte. C’est le droit d’être logé et nourri par la population quand il se
déplace sur ses terres.
-2. Le droit de prise : C’est le droit pour le seigneur de se procurer ce qui est
nécessaire. En général des denrées alimentaires. En dehors du commerce et en dehors
du juste prix.
-3. Les banalités : elles sont bien plus importantes sur le plan économique. Jusqu’au
XIème siècle, le propriétaire, le seigneur, possédait certains outillages agricoles à
l’usage de ses tenanciers. Toujours un moulin, un four, un pressoir. A partir du XIème
siècle, à la fois tenanciers et habitants sont obligés de se servir de ces constructions.
La banalité la plus répandue : le moulin. Un agent seigneurial va y demeurer, prélevant
des parts à l’usage.
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-4. La taille et les aides seigneuriales
Les aides ou les droits d’aides sont dus par la population qui invite les
tenanciers, mais aussi par les vassaux du seigneur, qui sont nobles. L’aide va être
payée dans des circonstances exceptionnelles. On parle de profit casuel et non annuel
pour le seigneur. Quand le seigneur doit engager de très lourdes dépenses donc. Les
circonstances vont dépendre avant tout des régions, et des périodes. On parle de
l’aide aux 4 cas même s’il y a beaucoup plus de 4 cas. 1. Au cas où le seigneur fait
son fils chevalier. 2. Si le seigneur marie sa fille. 3. S’il part pour la croisade. 4. S’il
est fait prisonnier et qu’il doit payer une rançon. L’aide consiste en une assistance
matérielle. Elle montre la solidarité qui doit exister entre seigneurs et le groupe.
a. La censive
Elle apparaît au XIIème siècle. C’est une tenure -terre- roturière. Elle est
concédée à un cultivateur en échange de services roturiers –redevances et corvées,
rappelons-le-. On parle de censive par rapport à la redevance. Cette redevance est
d’abord fixe, mais aussi est annuelle, en argent, portable –le tenancier doit les payer,
pas quérable- imprescriptible, recognitive de seigneurie.
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Les seigneurs vont toutefois préférer une redevance en nature plutôt qu’en
argent du fait de la dévaluation. Par exemple X mesures de blé. Le cens est la
redevance principale.
b. Le champart
Lui aussi apparaît au XIIème. Lui aussi est une tenure roturière. Mais son
critère principal c’est qu’elle est proportionnelle à la récolte. Le seigneur supportera
donc les aléas. Presque toujours il s’agit de récoltes de grain. La proportion dépendra
des régions ; cela peut être une gerbe de blé sur 6 ou sur 10 par exemple.
c. Le métayage
Elle apparaît vers le XIVème siècle. C’est une sorte de champart, avec un
rapport de proportion. Le maître se réserve normalement la moitié de la récolte. Mais
il concède la terre, fournit un logement, fournit les outils, bêtes de somme. Il s’est
développé dans l’ouest le centre et le midi en particulier.
d. Le fermage
On peut dire que métayage et fermage sont des systèmes utilisés sur des
terres déjà défrichées. Les redevances sont plus élevées, les baux sont de plus
courte durée. Toute cette organisation va être maintenue pendant l’Ancien Régime,
XVI-XVIIIème siècle.
Ensuite les coutumes. En effet les différentes professions comme les groupes
sociaux ont des coutumes. Ces coutumes sont marquées par la morale et par les
principes chrétiens. On parle des « louables coutumes du métier ». On a des principes
généraux qui s’imposent à tous. Deux exemples de ces louables coutumes, que l’on
trouve chez Beaumanoir –juriste du XIIIème- : « le commun ne peut souffrir que les
ouvrages ne soient faits. » Cela signifie que dans une situation normale on ne peut
supporter que le travail ne soit pas fait. Autrement dit, si on se place sur le plan du
droit du travail, il y a une interdiction de la grève. On a cette interdiction parce
qu’on considère qu’un service social s’impose au commerçant comme aux autres
membres du groupe social. Autre exemple de louable coutume : « les choses doivent
être vendues au juste prix » selon Beaumanoir. Les choses ne doivent pas être
vendues le plus cher possible. Les principes chrétiens se font ici sentir, on veut un
prix raisonnable pour permettre aux commerçants et artisans de vivre et d’élever sa
famille honorablement. Ces principes ne sont pas toujours respectés mais en tout cas
ne sont pas contestés. Ces principes inspiraient l’attitude des autorités responsables
c'est-à-dire des seigneurs. Et ces derniers rappellent constamment aux gens du
métier les règles d’une économie bonne et loyale.
B. La réglementation professionnelle
Ce sont les statuts ; ils résultent d’une délibération de l’AG. Ce sont les
coutumes du métier. On retrouve une caractéristique déjà évoquée : on voit la marque
forte de la tradition et de la morale sur ces réglementations. D’une façon générale,
notons aussi que les statuts recherchent à concilier les intérêts de tous (ceux du
seigneur, ceux des gens du métier, et aussi les intérêts des consommateurs ce qui
peut apparaître surprenant). Que trouve t on dans ces statuts ?
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A travers le règlement on voit bien ici que les communautés jouent un rôle très
important. Cependant il faut garder à l’esprit que la direction de l’économie appartient
au seigneur qui garde toute sa juridiction. A ce titre, il n’y a que le seigneur qui puisse
trancher un litige entre les maîtres et les ouvriers. C’est lui qui représente le bien
commun de la seigneurie.
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Chapitre 2. L’organisation du travail sous l’Ancien Régime
A. Le Clergé
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Sous l’Ancien Régime, juridiquement, le Clergé est le premier ordre du royaume.
Cela s’explique par la primauté du spirituel. Même fonction qu’au Moyen Âge = Prière,
enseignement, charité. On change cependant de termes, assistance au lieu de charité.
Enfin s’ajoute une 4ème fonction = la tenue des registres de l’état civil. Ceci parce que
les clercs étaient en gros les seuls à savoir lire et écrire. Le Clergé est un ordre
privilégié. Il a des privilèges fiscaux. Il perçoit la dîme payée uniquement par le Tiers
Etat. Il ne paie pas d’impôts, à l’exception du don gratuit versé à l’Etat, qui n’est pas
vraiment un impôt. C’est un subside annuel au montant négocié. Privilège aussi sur le
plan juridictionnel = les membres du Clergé sont jugés par des juridictions
ecclésiastiques que l’on nomme les officialités. C’est là le privilège du fors. Enfin
notons que le Clergé est un très important propriétaire foncier ; il possède entre 6 et
10 pour cent du foncier du royaume.
B. La noblesse
Le deuxième ordre en droit, après le Clergé. Sur l’origine, ce sont les chevaliers
du Moyen Âge. On peut être anobli. On distinguer trois types de noblesse : Noblesse
d’épée, noblesse de cloche –ce sont les ecclésiastiques nobles-, noblesse de robe –
les parlementaires la constituent-.
Comme le Clergé c’est un ordre privilégié. Privilèges sur le plan fiscal. On dit
que les nobles ne paient pas d’impôts en gros. Ils paient l’impôt du sang. Privilèges en
matière judiciaire. Ainsi en première instance, les nobles relèvent directement du
deuxième degré de juridiction. Rappelons que le premier degré est la prévôté, le
deuxième degré est le baillage, au dessus les présidiaux, et enfin les parlements. Il
s’agit d’un privilège car on suppose qu’au deuxième degré les membres sont plus
qualifiés. Ensuite il y a le privilège d’être décapité au lieu d’être pendu (sic). Ensuite
des privilèges honorifiques ; ainsi du port de l’épée, ainsi de l’honneur de la Cour le cas
échéant (vivre près du roi).
En contrepartie des privilèges, les nobles doivent mener un certain genre de vie
sous peine de sanctions. Comme au Moyen Âge, ils ne peuvent exercer d’activités
productrices non nobles. Par exemple une activité manuelle, ou être commerçant au
détail. La perte de la noblesse par dérogeance était possible. Par ailleurs la
déchéance était possible, par exemple du fait d’un crime.
C. Le Tiers Etat
Ce dernier ordre rassemble tous les roturiers. C’est la plus grande partie de la
nation. Il rassemble tous les non privilégiés. On parle du commun ou du vulgaire pour
désigner cet ordre. Sa fonction est économique. C’est aussi le Tiers qui supporte le
poids du royaume. On retrouve dans sa composition la distinction monde rural /
urbain.
La société paysanne ; on avait des paysans mais aussi des artisans ruraux, elle
représente environ 85 pour cent de la société. Elle est toujours économiquement
dépendante. Comme au Moyen Âge la condition sociale est conditionnée par la
possession des terres, on retrouve une hiérarchie.
En première position on trouve les laboureurs. Ce sont ceux qui exploitent des
tenures roturières, censives et champart. On trouve ensuite les fermiers. Ceux qui
louent la terre, mais en dehors de tout rapport féodal. Ensuite les métayers. Ceux
qui travaillent sur la réserve du seigneur. Ensuite, les mainmortables. Ils rappellent
beaucoup les serfs du Moyen Âge. Ensuite, les domestiques soit logés nourris soit
rémunérés, les brassiers, les manœuvres qui peuvent être payés à la tâche, des
journaliers travaillant à la saison. Retenons toutefois qu’il s’agit d’un découpage
artificiel. Exemple : un laboureur peut compléter ses revenus en travaillant comme
journalier.
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Paragraphe 2. Les changements dans la société
L’individualisme signifie que l’individu a une existence en tant que tel. Il a aussi
des droits que l’Etat doit respecter. Il s’oppose à l’absolutisme, caractérisé par la
nation organisée, incarnée par le roi. Tout individu n’existe que dans un ordre ici.
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C. L’essor économique
Le nom à retenir est celui de Colbert, contrôleur général des finances de Louis
XIV. Il va mettre en place une politique économique que l’on nomme à l’époque le
mercantilisme. Pour résumer, c’est une théorie d’enrichissement des nations par
l’accumulation des métaux précieux soit or et argent, car ce sont alors les seules
références constantes de l’économie. Les manufactures et les corporations vont se
développer.
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entrepreneur ici. Par exemple les armes sont produites, de la poudre, arsenal de
Brest, arsenal de Toulon à citer. La manufacture des gobelins aussi, relative aux
tapisseries et teintures. Dans le cadre des gobelins il y a une école professionnelle.
Sur le plan organisationnel c’est assez militaire. Il y a de grands bâtiments où tout le
monde est logé.
Ces manufactures sont privées mais encouragées par le roi. On pourrait dire
qu’elles sont subventionnées au sens moderne. Deux types d’avantages peuvent être
conférés.
D’autre part des privilèges personnels peuvent être accordés. Par exemple le
fabricant peut être anobli. Autre exemple : si le fabricant est protestant, on va lui
permettre de pratiquer sa religion. En 1685, l’édit de Nantes est révoqué, édit de
tolérance qui datait de 1598.
Notons aussi que des avantages existaient pour les ouvriers. Ainsi des lettres
de naturalité conféraient la nationalité française aux ouvriers étrangers venus
travailler. On leur donnait des primes en diverses occasions. Ils pouvaient être
exemptés d’impôts et de service militaire également.
Ce sont des usines échappant aux règles des corporations. C’est leur
justification 1ère. Souvent l’Etat est leur seul client. Notons qu’on va voir tous les
styles nouveaux de procédés industriels ici, qui vont pouvoir être appliqués librement
à la différence des corporations. Par exemple dans l’imprimerie, dans la sculpture…
On retrouve Colbert qui fait prendre un édit, loi à l’objet précis, en mars 1673.
Cette loi oblige tous les métiers à se regrouper en corporations. Ce texte précise que
toute profession, tout art, tout métier doit s’organiser selon le modèle corporatif. Ne
confondons pas ce texte avec l’ordonnance de mars 1673 sur le commerce, ancêtre du
code du commerce. Une ordonnance est un acte législatif portant sur une question
générale. Comment a-t-on appliqué l’édit ? A Paris on passe de 60 à 129 corporations
par exemple. A l’inverse, dans endroits sans regroupements professionnels force
métiers restent libres. Deux caractéristiques permettent de définir ces métiers
libres. D’abord elles réclament des capitaux importants. Par exemple la banque, le
commerce international, le commerce en gros. A l’inverse, dans ces métiers dits libres,
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certaines activités sont exercées par des personnes trop pauvres pour payer des
cotisations. Notons par exemple les travailleurs, les colporteurs à domicile.
La deuxième étape, c’est quand Colbert étend son plan d’unification, dans le but
de contrôler la vie économique du pays. Là, il demande aux corporations d’harmoniser
leurs statuts. Pour faciliter leur travail Colbert va présenter des statuts types, avec
souvent les mêmes clauses que l’on retrouve pour différents métiers. Cela explique
que les corporations ont toutes la même organisation. Les corporations constituent ici
un système présentant un avantage pour le roi, mais aussi des inconvénients.
B. Le blocage de corporations
Ils sont dus à la politique fiscale du roi. Ici le roi a réglementé à partir des
traditions une structure équilibrée des corporations. Il va tout gâcher par des excès
de fiscalité. On est dans une période de crise économique à cause des guerres. Or les
corporations sont souvent des groupements riches et faciles à imposer. Le roi va les
accabler de diverses taxes donc. On va même changer le système dans son ensemble,
le roi va utiliser le système des charges administratives c'est-à-dire des offices et va
mettre en place pour les corporations le système de la vénalité et de l’hérédité des
offices. On pouvait donc acheter les charges ou les transmettre. Le roi va même
créer de nouveaux métiers et leur appliquer ce système. On peut dire que le roi a
rendu vénal et héréditaire ce qui était avant électif et mobile. Aussi les fonctions de
jurés vont être déclarées achetables et héréditaires.
Deux cas de figure se présentent. Dans le regroupement des gens sont assez
riches pour acheter les fonctions. Alors le système est accepté. L’inconvénient, c’est
que le système est désormais bloqué par le haut. En fait au lieu d’avoir des chefs élus
l’obligation d’acheter le poste existe.
L’autre abus, c’est que des séparations, des cloisonnements sont très stricts
entre les différentes activités. Chaque corporation ayant le monopole d’une activité.
Souvent il y a des procès entre corporations. Un exemple concret : souvent des
procès entre tailleurs et boutonniers, pour savoir qui avait le droit de faire des
boutons en tissu. Finalement le Parlement de Paris va interdire aux tailleurs de faire
des boutons avec le tissu des vêtements. Au-delà des oppositions entre corporations,
on voit de plus en plus des corporations dépendre de corporations de marchands.
Turgot est contrôleur général des finances. Il est influencé par certaines
doctrines libérales, l’influence des Physiocrates va jouer. Notamment avec François
Quesnay auteur du Tableau économique. Pour eux il existe des lois naturelles absolues
et universelles. L’homme peut découvrir ces règles par la raison et il doit les
respecter. En appliquant ces règles le gouvernement doit maintenir tout
particulièrement la liberté et la propriété.
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s’applique à ce régime, devant le lieutenant général de police il faut déclarer
préalablement.
Accueil de cette loi ? Elle l’est très mal, par tout le monde. D’abord par les
maîtres qui perdent certains avantages. Ensuite par les ouvriers ou compagnons, ceci
du fait d’un endoctrinement des maîtres… De plus la disparition des corporations
amène la disparition d’une structure sécurisante. Le monde du travail est donc
mécontent de façon globale. Les parlementaires sont aussi très mécontents. Ils
s’opposaient systématiquement à toutes les réformes de l’Etat dans la seconde moitié
du XVIIIème siècle. Les parlementaires se présentaient comme gardiens de la
tradition, dont les corporations font partie. Finalement Louis XVI a renvoyé Turgot et
en août 1776 un édit va rétablir les corporations. Turgot est renvoyé. Les
corporations sont rétablies dans une forme légèrement assouplie. Ce système va
rester en place jusqu’à la révolution.
A. L’apparition du compagnonnage
Ainsi pour la solidarité, les compagnons vont se soutenir entre eux. Dans chaque
ville il y a des auberges, des bureaux de placement, tenus par des sociétés de
compagnonnage. Ces sociétés vont devenir de plus en plus puissantes, devenir
importantes, ils vont être assimilés à des syndicats contrôlant telle ou telle activité.
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B. L’organisation
C’est surtout la 2ème moitié du XVIIIème siècle qui est concernée. Force
changements affectent la société. De plus en plus de tensions, du fait de la
paupérisation qui va croissant chez la population rurale. En même temps il y a aussi un
enrichissement des plus favorisés. Cela va se manifester de deux façons. 1. Certains
vont essayer de maintenir leurs situations. 2. D’autres veulent les améliorer.
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La noblesse a peur de perdre des privilèges, en particulier la petite noblesse,
qui se sent menacée par la bourgeoisie montante. Elle ne veut pas que la richesse se
substitue à l’anoblissement dans la hiérarchie sociale. Sa réaction revêt un double
aspect :
-Dans les campagnes, les seigneurs vont être bien plus pointilleux qu’avant en ce qui
concerne la perception des droits féodaux. La noblesse peut par là réaffirmer ses
spécificités, ses qualités. Cela va entrainer un mécontentement de la part des
paysans. Globalement le XVIème siècle a été plutôt calme, avec quelques révoltes
antifiscales –révoltes anti-gabelle, la gabelle étant l’impôt sur le sel-. Idem pour le
XVIIème siècle. Parfois les paysans vont obtenir du seigneur le rachat de la gabelle –
le seigneur encaisse une somme globale et ensuite elle n’est plus payée-.
1ère date charnière : 1685. Jusqu’à cette année, il y a quelques grèves mais
elles sont limitées aux grandes villes et elles sont rapidement réprimées. Ces
mouvements ont lieu souvent dans le domaine du textile, domaine sensible. Révocation
de l’édit de Nantes, dit de tolérance, édit de 1598. Les protestants vont donc être
persécutés. Le contexte va être plus difficile sur le plan économique, sur le plan
financier, il va y avoir des guerres. Les ouvriers vont se soulever, ils vont remettre en
question les principes de l’ordre établi, cela pour des raisons classiques, famine +
hausse des prix + baisse du salaire réel. On dit qu’ils se révoltent « ouvertement ». On
dit aussi qu’ils veulent « faire la loi au maître ». Ou encore « ils ne travaillent
qu’autant qu’il leur plait ». Les compagnons vont aussi se mettre en grève, encore pour
des raisons matérielles. Mais chez eux d’autres revendications sont à ajouter =
embauche des forains notamment. Les forains étaient les travailleurs étrangers. –
L’étranger étant alors celui qui vient d’une autre province-. Les compagnons se
mettent en grève aussi parce que les employeurs refusent d’employer des techniques
nouvelles. Ces derniers n’en avaient pas le droit cf. statuts.
1750, 2ème date charnière : certaines grèves vont être motivées par ce que l’on
nomme le « droit syndical ». Cette expression signifie alors la reconnaissance tacite
du compagnonnage par les employeurs pour toutes les questions d’embauches et de
fixation d’un tarif syndical –ce dernier terme signifiant salaire minimum-. Pour
certains cette reconnaissance de la naissance d’une conscience de classe -ouvrière-.
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1770 : 3ème date charnière. A partir de cette date jusqu’en 1780 ce sont en
particulier les nouvelles branches de l’industrie qui sont touchées par les grèves. Par
nouvelles branches il faut comprendre le textile + la métallurgie + les mines. Tous
les centres industriels sont touchés. C’est aussi à ce moment que l’on voit apparaître
le prolétariat moderne. La condition de ce prolétariat va aller de mal en pis. Ceci
malgré la révolution.
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Le point de départ de la question = la nuit du 4 août 1789. On a décidé de
mettre un terme aux privilèges des communautés et des individus. Tous les privilèges
particuliers des provinces, principautés, corps et communautés soit pécuniaires soit
de toute autre nature sont abolis sans retour. C’est une proclamation théorique car
ensuite il faudra par la suite des décrets d’application et dans la nuit du 4 août le
principe de la liberté du commerce n’est que virtuellement proclamé. Le texte
définitif voté par l’assemblée le 10 août ne vise que les communautés d’habitants et
pas les communautés de métiers. Et dans ce texte on envisage simplement une
réformation des jurandes de portée incertaine. Un peu plus tard, le 26 août, la DDHC
ne fait pas référence à la liberté du travail ou à la liberté du commerce et de
l’industrie. Ceci n’était pas possible = les corporations existaient toujours. Cette
proclamation va résulter de 2 mesures = Décret d’Allarde + Loi Le Chapelier.
La loi des 2 et 17 mars 1791 portant suppression des droits d’aide, de maîtrise
et de jurande. La 1ère date correspond au vote du projet par l’assemblée ; elle
transforme le projet en décret. La 2ème date correspond à la sanction du roi. Quand le
roi accepte le décret. Elle transforme le décret en loi. Le baron d’Allarde est à
l’origine du texte. Ce texte proclame le principe de la liberté du commerce et de
l’industrie = principe de la liberté du travail. Une condition est toutefois posée
c'est-à-dire la patente, nouvel impôt à acquitter. On dit souvent qu’elle est l’ancêtre
de la taxe professionnelle. On supprime donc les corporations, on met en place la libre
concurrence. C’est un texte qui ne va soulever aucune protestation au sein de la
constituante.
Sur le plan politique, la convention est dominée par des intellectuels, des
avocats. Elle est très hostile au grand commerce. Il va donc y avoir des mesures
significatives prises sur le plan économique et sur le plan social.
Sur le plan économique, des mesures vont être prises contre les grandes
sociétés commerciales. On va dissoudre les plus grandes. La compagnie des Indes par
exemple, ou encore la caisse d’escomptes. On parle de terreur économique. Un peu
plus tard on interdit de constituer des sociétés par actions. On va aussi supprimer
toutes les sociétés financières. Conséquence = le grand commerce est paralysé ; on a
une crise économique et financière. L’Etat va essayer de réagir, en intervenant dans
l’économie ; l’Etat va tenter de lancer un papier monnaie, avec le système des
assignats. Ce sera cependant un échec, du fait d’une surproduction il y aura
dévaluation. La convention vote la loi du maximum. Ceci est inspiré du droit romain
antique. Avec ce texte l’Etat fixe de façon autoritaire, département par
département, le prix de tous les produits de détail et aussi le montant des salaires.
Sanction ? = on prévoit la peine de mort. On peut préciser qu’elle sera rarement
appliquée pour un délit économique. Cela concerne 1 pour cent des condamnations à
mort pendant la terreur. On a avancé le chiffre de 16 500 condamnations à mort
pendant la terreur. Le crime d’accaparement –c'est-à-dire le marché noir- s’est
développé cependant du fait de ce texte qui ne résout rien.
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Sur le plan social, pour la convention il y a le souci de créer une forme
d’assistance publique. D’ailleurs, sur le plan des principes, la convention veut une
égalité sociale effective. C’est pour cela que l’on a créé le droit à l’assistance. La
convention met en place une forme d’assistance, d’autant nécessaire qu’il n’y a plus de
corporations, d’où un manque de solidarité auparavant assuré par ces dites
corporations. Sur un plan plus général, c’est à l’Etat qu’il appartient d’assurer du
travail à ceux qui n’en n’ont pas. C’est aussi l’Etat qui doit aider vieillards, orphelins et
veuves. On va envisager certaines mesures, mais elles ne seront pas appliquées faute
de temps.
Signalons un second exemple avec une loi de 1996 qui crée un droit des
pauvres. Un système de prélèvement de 10 pour cent sur les billets de spectacles est
prévu. Dans chaque département cette somme devait être redistribuée par les
bureaux de bienfaisance. Là aussi cette loi n’a jamais été appliquée.
Une idée commune chez les révolutionnaires : ils ont de la considération pour les
paysans. Ceci parce qu’ils sont perçus comme les victimes du système féodal. Le
problème paysan va être au centre des débats avec la question de l’abolition des
droits féodaux. Pour la terminologie, précisons tout de même : ces droits féodaux
recouvrent droits seigneuriaux c'est-à-dire ceux pesant sur les personnes, par
exemple les droits de justice + droits féodaux au sens strict c'est-à-dire les droits
fonciers, les redevances payées en contrepartie des concessions de terres.
Les droits féodaux ont été supprimés dans la nuit du 4 août 1789 on l’a vu ; mais
c’était là une proclamation de principe. Il faut donc des décrets d’application. Ces
décrets vont cependant tarder, ils montrent un embarras des révolutionnaires. En
effet si on les supprime, en même temps on porte atteinte à la propriété. La propriété
35
est un droit inviolable et sacré. On a un décret du 11 août qui commence avec une
formule solennelle, L’assemblée nationale détruit entièrement le régime féodal –les
paysans ne vont retenir que ce début-. Ce décret implique la suppression de petites
contributions comme le cens ou le champart, la dîme également. On va supprimer aussi
les droits de mutation sur les marchés. En application de cette disposition, cela
représente de 2 à 10 pour cent du revenu paysan et à l’inverse cela représente entre
20 et 30 pour cent des revenus des seigneurs. Pour l’abolition des droits féodaux, on
distingue ceux abolis purement et simplement, sans contrepartie, il s’agit des droits
seigneuriaux –ceux pesant sur les personnes-. A côté il y a les droits féodaux, abolis
moyennant rachat. -Ce sont les droits féodaux au sens strict, les droits fonciers-.
Il est doublement justifié. Du fait d’un souci d’équité, et du fait d’une exigence
économique de rendement des terres. On va donc redistribuer les terres. Ceci va se
faire en fonction des patrimoines déjà possédés ; d’où les plus pauvres ne vont pas en
profiter. Ceci va même aggraver leur situation puisqu’ils perdent les droits d’usage sur
des lieux qui étaient communs. Rappelons l’exemple type du droit d’affouage. Ils vont
souvent quitter les campagnes pour aller chercher du travail dans les villes. D’où
augmentation de la masse du prolétariat urbain.
Sur le plan des idées générales, notons que Napoléon condamne l’instabilité du
directoire, aussi bien au niveau du politique qu’au niveau des droits. Son objectif est
d’abord de sauvegarder la république, puis de la stabiliser, ceci par deux moyens = un
gouvernement fort + le soutien du peuple. Une formule de Sieyès est éclairante : « La
confiance vient d’en bas, le pouvoir vient d’en haut ».
Sur le plan des réalisations, la période est très riche. Ceci sur le plan
institutionnel notamment. On a parlé des masses de granit pour désigner les
institutions napoléoniennes. Cour des comptes, Conseil d’Etat, Banque de France,
préfet, baccalauréat, lycée, légion d’honneur… Sur le plan législatif également : code
civil de 1804, code pénal de 1810, code de commerce de 1807, code de procédure
civile de 1806, code de procédure pénale de 1811-dit code d’instruction criminelle
alors-.
1
Le concept d’utilité commune a été introduit par Sieyès ; il justifie qu’il n’y ait pas égalité sociale.
37
bouleversements sociaux. Ceci explique l’évolution de la législation sociale sur cette
période.
38
Paragraphe 2. Les restrictions concernant certaines activités
L’idée est que certaines activités pourraient fort bien faire l’objet d’un
commerce mais sont traditionnellement réservées à l’Etat. Ainsi, l’exemple type le
droit de frapper monnaie. Depuis toujours c’est une activité réservée à l’Etat –sauf
pendant la parenthèse de la féodalité-. On peut encore évoquer le monopole des
postes, ou encore celui des poudres, celui de l’émission de papier monnaie, de la
production et de la vente du tabac…
39
L’Etat va assurer la moralisation du commerce. Le code du commerce de 1807 et
toute une législation complémentaire sont à signaler. Le code pénal de 1810 va aussi
jouer. Enfin il faut citer la loi du 22 Germinal an XI, soit du 12 avril 1803. Cette
moralisation du commerce prend des aspects très variés. 1er point : dans le code pénal,
le livre sur les crimes et délits traite des infractions relatives à l’activité
commerciale. Par exemple, la tenue de loteries non organisée par l’Etat, ou encore des
entraves à la liberté des enchères, ou bien encore la violation des règlements relatifs
aux manufactures et aux commerces, ou le pillage / dégât des denrées et
marchandises, voire l’espionnage industriel au profit d’étrangers.
Un 3ème aspect : l’Etat veut empêcher les usines de nuire à leurs voisins ou leur
voisinage. Une législation va se mettre en place à partir de 1810 qui soumet la création
de fonctionnement d’établissements insalubres, incommodes ou dangereux à l’enquête
et au contrôle de l’administration. Le but ici est de lutter contre les nuisances des
industries dans les villes. Indirectement, ces textes vont protéger les ouvriers.
40
5ème aspect de la moralisation : La loi de Germinal an XI existe pour traiter des
associations professionnelles, et le code pénal va aggraver les sanctions. Elles restent
interdites (article 291 du code pénal). Toutes les associations de plus de 20 personnes
doivent demander une autorisation au gouvernement pour se constituer. Sinon
dissolution et amende. En pratique, on a pu constater que les associations patronales
ont été autorisées plus facilement que les associations ouvrières.
41
Pour expliquer ce laconisme, on peut penser que les rédacteurs du code civil
n’avaient pas soupçonnés le développement de la grande industrie, et donc l’extension
logique du salariat qui l’accompagne.
Il y a peu de choses sur la durée du travail. Auparavant elle était fixée par les
statuts des corporations, et était à peu près supportable, environ 12 heures par jour.
Avec la suppression des corporations il n’y a plus aucune réglementation. Ceci jusqu’à
une décision de 1806 du préfet de police de Paris qui va fixer les horaires de travail.
Cette ordonnance prévoit que le travail doit avoir lieu entre 6 ou 7 heures et 19 ou 20
heures. Ceci donne une moyenne d’environ 13 heures par jour pour l’Etat napoléonien.
On constate donc une réglementation plus contraignante pour l’Ancien Régime.
Beaucoup d’exceptions à cette disposition de principe toutefois, pour travailler plus.
Sur l’origine, elle serait dans le milieu de la soie à Lyon sous l’Ancien Régime. Il
existait dans cette activité professionnelle une juridiction paritaire, la juridiction
des maîtres gardes chargée de concilier puis de trancher les différends entre
ouvriers et fabricants de soieries. En 1791 on a supprimé cette juridiction. A partir
de la suppression de cette juridiction, les conflits du travail relèvent désormais de la
compétence du juge de droit commun. Loi des 16 et 24 août 1790 à citer. Plus
précisément c’est de la compétence du juge de paix. Avec comme objectif premier la
conciliation. Là aussi le cas échéant on passe ensuite à une fonction contentieuse. On
peut noter aussi que pendant la révolution force litiges étaient conciliés par les
pouvoirs publics –maires ou commissaires de police-. En 1805, Bonaparte est de
42
passage à Lyon et les fabricants adressent une requête à l’empereur pour rétablir une
juridiction paritaire professionnelle. Bonaparte approuve l’idée, et de retour à Paris
crée un Conseil de prud’hommes à Lyon, ce sera l’objet de la loi du 18 mars 1806. A
Lyon le Conseil comprend 5 fabricants, 4 chefs d’atelier. En 1809 un décret exigeait
que les fabricants aient un représentant de plus que les ouvriers ou chefs d’ateliers.
C’est à la moitié du XIXème siècle que les juridictions deviendront vraiment
paritaires.
43
Partie 2. Du travail libéré au travail industriel
Le régime prend fin en 1848. Avec les journées de juin. Ceci est compliqué.
Pour expliquer le passage entre régimes, partons de 1840. Le parti de la résistance,
c'est-à-dire les conservateurs, mené par Guizot, s’installe définitivement au pouvoir.
Les conservateurs refusent obstinément toute modification nouvelle de la loi
électorale. C’est un régime censitaire à suffrage restreint. Par exemple, la France
compte environ 30 millions d’habitants, c'est-à-dire dans le pays réel. Sur ce pays réel
il y a le pays légal, c'est-à-dire ceux qui votent : 80 000 votants. On passe à 220 000
lors de la monarchie de juillet, un mieux relatif donc… Le mécontentement va se
développer, autour de la crise économique.
L’ordre va cependant être établi par la garde nationale, menée par le général
Clément Thomas. Cette journée révolutionnaire est un échec donc. Elle va avoir deux
conséquences. Elle a indisposé la majorité de la population d’une part ; les ouvriers
sont ainsi apparus comme des individus dangereux, violents. D’autre part, la gauche
républicaine a été privée de ses chefs, ainsi Louis Blanc s’est enfui par exemple. Cette
journée va être suivie par une condamnation sociale de la république. C’est
l’insurrection de juin 1848, les journées de juin. Deux raisons sont avancées à ce
mouvement : 1. L’influence des idées sociales / socialistes 2. La volonté des ouvriers
d’améliorer leurs conditions.
46
président est élu en 1848, au 10 décembre, il s’agit de Louis Napoléon Bonaparte. C’est
le neveu de Napoléon Bonaparte.
On peut aussi noter que pour la 1ère fois « Liberté égalité fraternité » apparaît,
en 1848 donc. Sur le plan politique c’est le parti conservateur qui continue de gagner.
Il s’agit de députés catholiques monarchistes. Cette majorité à l’assemblée va
favoriser une réaction anti-démocratique, qui va permettre progressivement de
supprimer la liberté de réunion et d’association.
4. Le second empire
La 2ème phase commence dans les années 1870 avec la IIIème République. Elle
aboutit à la codification du droit du travail. Le 1er code du travail date du début du
XXème siècle.
47
Chapitre 1. La naissance du droit social
A. Les travailleurs
-Au sens large, dans le monde des travailleurs on fait entrer les petits artisans
qui sont propriétaires de leurs ateliers et de leurs instruments de production. On
associe à ces petits artisans l’idée d’une certaine indépendance. Cependant en réalité
ces artisans sont dépendants en amont pour la fourniture des matières premières, et
en aval pour tout ce qui concerne la vente des produits finis. Par rapport à cette
double dépendance, réelle, leur rémunération que l’on appelle le prix de façon n’est
qu’un salaire indirect. Aussi cette indépendance n’est elle pas si évidente. Pour sa
partie supérieure, l’artisanat a tendance à se confondre avec la bourgeoisie. Dans sa
partie inférieure, l’artisanat se confond avec le prolétariat.
B. Les urbains
48
Définissons le terme « urbain ». Il faut distinguer le travail industriel fait dans
les villes et celui fait dans le monde rural. Cette distinction est assez floue, parfois
elle n’existe même pas.
Un second exemple : les mineurs paysans. Ils ont une double qualité. On a
constaté que le monde du travail urbain a presque le même rythme que celui du monde
rural. En 1840, dans certains bassins miniers, la courbe de l’absentéisme est
déterminée par les travaux des champs. Principalement, on a vu que les mineurs
quittaient le puits à 3 moments dans l’année : au printemps pour les vignes, en juin
pour la récolte des foins et à l’automne pour les vendanges. La coupure n’existe donc
pas vraiment, mais elle va se faire peu à peu pendant tout le XIXème siècle.
Le monde du travail urbain est très minoritaire dans la société française. Ainsi
en 1846, milieu du XIXème, la France compte 31 millions et 850 000 habitants. 4
millions 300 000 vivent de l’industrie soit environ 13 pour cent. Autre chiffre : 3 villes
ont plus de 100 000 habitants ; Paris, Lyon et Marseille. A Paris et Lyon seulement on
trouve une importante population ouvrière. A Marseille, l’activité est avant tout
commerciale. Enfin dans certaines régions on remarque de fortes concentrations
ouvrières. Le Nord en particulier ; en 1826 les ouvriers représentent 40 pour cent de
la population. C’est à peu près pareil pour le Haut Rhin.
Cette extension est progressive, tout au long du XIXème siècle. Elle concerne
surtout le prolétariat de fabrique. Il y a la conséquence du développement industriel
mais aussi celle du développement des transports qui accélère l’urbanisation. En effet
on a remarqué que l’augmentation des ouvriers correspond à l’accroissement de la
population urbaine. On remarque par ailleurs que la catégorie des petits artisans
diminue en pourcentage. Ceci à l’exception de Paris et de Lyon dans les métiers
traditionnels.
49
Plus de femmes vont être employée dans l’industrie ; ainsi en 1838 242 000
femmes travaillent dans l’industrie. Elles représentent 56 pour cent de main d’œuvre
dans l’industrie du coton, 70 pour cent dans l’industrie de la laine et de la soie. En gros
milieu XIXème siècle = le secteur textile est féminin.
Par ailleurs 145 000 enfants travaillent dans l’industrie. Cela représente
94 000 dans le textile, 12 000 dans la métallurgie et 3000 dans les mines de charbon.
Enfin remarquons qu’on fait entrer de plus en plus dans la catégorie des
prolétaires certains employés. Ce sont notamment ceux de commerce, dans les grands
magasins, les employés sans qualification également, ou encore les garçons de bureau.
On assimile donc certaines catégories aux prolétaires. Ceci étant, dès l’origine il y a
toujours eu une différence de mentalité entre ouvriers et employés. C’est ce qu’on a
appelé l’esprit col blanc –les employés se sentent au dessus-.
Deuxième point : les sources. Les enquêtes sur la condition ouvrière sont
révélatrices. Beaucoup vont être conduites. Les plus célèbres sont celles du Docteur
Villermé. Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les
manufactures de coton, de laine, et de soie paru en 1840 est à retenir. Ou encore de
Buret De la misère des classes laborieuses en Angleterre et en France. Ducpetiaux a
écrit De la condition physique et morale des jeunes ouvriers et des moyens de
l’améliorer, 1843. Ces enquêtes sont marquées par un ton très moralisateur. D’autre
part ces enquêtes révèlent à l’opinion publique ce qu’était l’enfer des fabriques.
50
Enfin notons l’évolution de la terminologie. Notons le terme paupérisme, venu
d’Angleterre. En 1823 le mot apparaît en France. On l’associe de suite au mot
industrialisme, apparu au même moment.
Pour les accidents du travail aussi. Dans ce domaine, on applique que le droit
commun de la responsabilité civile, 1382 et suivants du code civil. Pour être indemnisé
l’ouvrier doit prouver une faute ou une imprudence de l’employeur ou d’un de ses
préposés. C’est sur lui que pèse la charge de la preuve donc.
51
A. L’embauche
La foire aux hommes existe : cela concerne aussi les ouvriers du bâtiment.
Devant l’hôtel de ville, elle se produit. On la présente comme une forme de marché
aux esclaves de l’antiquité. Ceux qui voulaient travailler se présentaient là, et les
patrons venaient les chercher.
B. Le livret ouvrier
On l’a déjà vu, il met en état de dépendance l’ouvrier vis-à-vis des pouvoirs
publics et vis-à-vis de l’employeur. Jusqu’en 1832, le code pénal sanctionne tout
ouvrier qui voyage sans son livret sous la peine du vagabondage. Deux ordonnances de
police de 1830 et 1834 prévoient que l’ouvrier qui arrive à Paris doit faire viser son
livret dans les 8 jours à la préfecture. Ceci montre bien le contrôle des pouvoirs
publics. Par rapport à la dépendance vis-à-vis des employeurs : elle existe notamment
du fait des pratiques des avances, pratique très courante. Milieu XIXème, les
ouvrières dans le textile gagnent 40 centimes par jour reçoivent des avances qui
peuvent aller à 300 francs. Les ouvriers ne pouvaient du coup pas changer de travail,
la signature du livret étant subordonnée au remboursement de ces sommes
extravagantes. Cette pratique des avances concerne aussi les petits artisans.
Les salariés, ouvriers et petits artisans sont aussi débiteurs vis-à-vis du mont
de Piété. Un chiffre : en 1844 à Paris, sur 1000 déposants on compte 700 ouvriers et
40 employés. On constate aussi que les dépôts et les retraits suivent l’évolution de la
condition ouvrière.
52
A. La durée du temps de travail
La journée de travail était longue, mais le rythme du travail était inégal. Force
jours chômés existaient cependant. Dans le travail industriel, la durée du travail va
s’allonger. D’abord en raison de l’éclairage au gaz, qui permet le travail de nuit. Ensuite
du fait de l’utilisation de la machine à vapeur qui devait tourner en continu pour des
raisons de rentabilité.
Sur la durée, milieu XIXème, 13 heures par jour est considéré comme court. 14
heures normal, et on a une durée courante du travail par jour entre 15 et 17 heures.
Pas de limitation légale pour les adultes. Cependant la loi du 18 novembre 1894
est à citer. Il prévoit que les travaux ordinaires seront interrompus les dimanche et
jours de fête reconnus par la loi. Mais on est sous la restauration. Le texte est motivé
par des considérations religieuses, pas sociales.
53
travail des enfants. Sachant que ce n’est pas quelque chose de nouveau au XIXème.
L’âge n’est pas un problème, des enfants travaillent à partir de 5 ans. Un texte, loi du
3 janvier 1813, est à citer. Il interdit dans les mines le travail au fonds des puits des
enfants de moins de 10 ans.
55
Vers 1840, les ouvriers spécialisés par exemple dans l’imprimerie sur étoffe
gagnent au maximum 4 à 5 francs par jour. Même chose dans certains domaines telle
que la bijouterie, imprimerie, boulangerie. On a aussi constaté que les ouvriers
spécialisés travaillent dans des petites entreprises gagnent parfois 2 fois plus. En
1844 le salaire moyen des ouvriers homme / femme est de 2 francs dans les mines.
Pour le salaire réel : on assiste à une baisse du salaire réel. Elle s’explique en
raison de l’augmentation du coût de la vie. A ce moment là on remarque que le prix des
objets manufacturés est en baisse. En revanche, les loyers et les produits
alimentaires augmentent. Dans une famille d’ouvriers industriels, les dépenses
alimentaires représentent 80 pour cent du budget. La condition ouvrière se définit
surtout par le budget.
Une autre caractéristique du logement ouvrier : souvent ils sont éloignés du lieu
de travail. Ceci car plus les logements sont loin des villes plus ils sont chers.
Pour la misère morale : d’une façon assez générale elle est liée à l’illettrisme.
Mais d’autres aspects, notamment pour les femmes. Ainsi de la prostitution.
« Mélange de désespoir et fatalisme » chez les ouvriers selon le mot de Villermé.
56
Certains ouvriers peuvent cependant échapper à la misère. Certains étaient
instruits, savaient lire et écrire. Certains pouvaient avoir une vie décente. Voire un
peu de loisir. Ces ouvriers à la vie décente restent cependant des exceptions, au point
qu’on les qualifie de marginaux du monde ouvrier. Ce seront les 1ers militants pour
l’amélioration de la condition ouvrière.
57
-Ainsi du nombre croissant des ouvriers, qui leur donne un sentiment de puissance.
-Le développement de la taille des usines, qui modifie les rapports ayant existé entre
patrons et ouvriers. Ceci va bouleverser les relations du travail. Le monde ouvrier va
de plus en plus se refermer sur lui-même. De toute façon, il n’y a pas de possibilité
d’ascension sociale, cf. misère morale.
Avec ces éléments, on va peu à peu voir apparaître la volonté de lutter pour
améliorer la condition ouvrière. Ceci va contribuer à la naissance du mouvement
ouvrier.
A. Le compagnonnage
-La damnation ; mise en interdit d’un patron, d’une usine, d’une ville… Plus aucun
ouvrier ne va travailler dans telle usine / ville, frappée de damnation. Exemple 1824
Bordeaux : la ville est mise / en interdit / en état de damnation par les ouvriers
boulangers. Ceci car ils protestaient contre l’ouverture d’un bureau municipal de
placement. On nommera cela le boycott plus tard. Ceci pourra aussi fonctionner dans
un autre sens : un ouvrier peut être mis en état de damnation par les autres, les
ouvriers vont l’empêcher de travailler. Ainsi en 1836, un ouvrier de papeterie avait
accepté de travailler sur de nouvelles machines.
-La lutte des ouvriers français contre les ouvriers étrangers3 ; ceci est là aussi
bien plus important en période de crise économique et politique. Notons que souvent
ces luttes opposaient les français aux allemands. Par exemple en juin 1819 à Marseille
ce sont les ouvriers tailleurs, français, qui manifestent pour faire interdire le travail
aux allemands.
C. La grève
3
L’étranger est alors celui qui vient d’une autre province, pas seulement d’un autre pays. Aussi les
luttes peuvent elles opposer des provinces. Par exemple les ouvriers de Grenoble sont souvent en
opposition avec les savoyards.
59
On parlait alors de coalition plutôt que de grève. C’est la forme de lutte
typiquement ouvrière. Interdite, délit de coalition, et très utilisée. On constate des
vagues de grève, qui coïncident avec les périodes de crise économique, parfois
politique, c’est plus rare, et en général concernent toutes les professions. Ainsi en
1817 on a une 1ère vague, une deuxième entre 1825 et 1830, une troisième entre 1830
et 1834.
Cette dernière vague de grève a surtout pour motif des raisons politiques.
1830, on l’a évoqué, cela correspond aux trois glorieuses 27 28 29 juillet 1830 on
passe de la Restauration à la monarchie de juillet. A l’ouverture de la session
parlementaire, le roi adresse un discours aux chambres, il donne son programme en
fait, sur la politique qu’il envisage. Ce discours est dit discours du trône. Ensuite, les
chambres font connaître au roi leurs opinions sur ce programme en adressant aussi un
discours au roi dit discours de l’adresse.
-La 1ère supprime la liberté de la presse –on rétablit l’autorisation préalable pour la
publication de journaux-
Dans cette 3ème vague de coalition, 1830-1834, toutes les professions sont
concernées. D’ailleurs dans un procès qui a lieu à Lyon en 1833 contre des ouvriers
cordonniers le ministère public parle d’une fièvre des coalitions. D’autre part juillet
60
1830 marque une rupture dans le déroulement des grèves, dans le motif des grèves.
D’abord avant 1830 les coalitions étaient plutôt défensives. Autrement dit pour se
défendre, par exemple d’une baisse du salaire. On voit aussi que les grèves ont
souvent un caractère local et sont limitées à une entreprise ou à une ville. Après 1830
les grèves sont bien plus offensives, les ouvriers vont aller réclamer par conséquent.
Les grèves sont mieux organisées également. Par exemple dans certaines grèves on
voit se mettre en place des commissions exécutives, par exemple chez les imprimeurs.
Enfin, les grèves sont beaucoup plus générales c'est-à-dire que dans certains
mouvements on voit des ébauches de solidarité nationale.
Dans toutes ces émeutes il y a des meneurs. Parmi eux on voit apparaître ceux
qu’on appellerait aujourd’hui des militants. En général, sur le plan politique, ils sont
favorables à la République. Ils appartiennent au milieu des métiers traditionnels. Là
aussi c’est une nouveauté : les militants vont ajouter aux revendications
61
professionnelles des revendications politiques. Par exemple ils vont demander un
élargissement du droit de suffrage, visant un caractère plus démocratique au régime.
-La presse ouvrière se développe, on voit apparaître des journaux ouvriers. Ces
journaux entendent s’exprimer au nom des prolétaires. Exemples : L’Atelier,
L’Egalitaire, La Fraternité, L’Humanitaire, L’Intelligence… On trouve ces journaux
surtout à Paris et à Lyon. Il est délicat de qualifier ces journaux : s’agit-il de presse
populaire, de presse ouvrière, de presse socialiste ou de presse communiste ? En tout
cas ce qui est important c’est le phénomène.
-L’influence des idées socialistes ou sociales. D’une façon générale, les idées
socialistes restent éloignées du monde ouvrier. Citons en ce sens Saint-Simon, Louis
Blanc, ou encore Proudhon. On les nomme les communistes des années 1840.
-Enfin notons que le monde du travail urbain va commencer à attirer les écrivains.
Toujours avec cette mauvaise image d’une classe dangereuse. Toutefois les romans
sociaux vont apparaître, avec il est vrai beaucoup de misérabilisme –c'est-à-dire en
exagérant-. Par exemple Georges Sand. Le monde ouvrier entre dans la littérature, et
cela va lui donner une certaine fierté. Cette fierté est une des composantes de la
conscience de classe qui se développera par la suite.
Ces mouvements ont toujours existé. Pour le XIXème, on reste dans la tradition
des jacqueries. Ces jacqueries font référence au mouvement paysan. Elles sont
engendrées par la condition de vie difficile des plus pauvres. C’est donc là un courant
classique des mouvements paysans. Sur ce courant classique vont venir se greffer des
troubles d’une origine plus récente. Ces troubles ont pour cause le développement de
la nouvelle agriculture, et aussi l’introduction du capitalisme dans l’agriculture. Ces
mouvements sont toujours différents par leurs formes, leurs intensités, et ces
mouvements sont en principe régionaux mais peuvent parfois acquérir une dimension
nationale.
Par parenthèse citons un ouvrage d’Yves Delbrel publié en 2006 sur l’histoire
sociale, très succinct toutefois.
4 catégories de troubles.
Ce sont là les famines, les disettes, qui ont toujours existé dans le monde
paysan. Ces famines entrainent des réactions chez les paysans. Par exemple une
entrave à la libre circulation du grain. Ou éventuellement des pillages. En cas de
pillage il faut envoyer l’armée. Multiplication des errants, accroissement de la
délinquance notamment des vols, multiplication des incendies. Ces réactions sont
entrainées par les famines et ont pour cause souvent les mauvaises récoltes. Souvent
c’est par rapport au grain. Du fait d’inondations, de sécheresse, d’incendies… Très peu
de grain = très cher. Longtemps l’unique souci de la population a consisté à se nourrir.
63
Dans ces troubles de la faim on peut remarquer que les femmes ont pris une part
particulièrement active. On a aussi remarqué que la chronologie des ces troubles suit
la courbe du prix des céréales.
Ces troubles résultent du jeu des facteurs économiques. On est dans le cadre
d’une économie de subsistance. Par conséquent ces troubles vont avoir un caractère
inéluctable aux yeux des paysans.
Ces troubles sont le fait des paysans pauvres vivant les régions montagneuses.
Dans ces régions, l’agriculture demeure traditionnelle et les droits d’usage sont très
importants dans les forêts. Exemple type du droit d’affouage.
64
L’Etat veut mettre en application un code forestier en 1827. Ceci va entrainer
une crise majeure dans les Pyrénées. Là encore les paysans pourchasseront, cette fois
ci les gardes forestiers. De 1827 à 1830 cela va durer. En 1830 la révolution, les 3
glorieuses, va étendre ces troubles au Jura et aux Alpes. Pendant la monarchie de
juillet il y a une augmentation constante des condamnations pour tout délit forestier.
Crise à nouveau après 1848. On retrouve les mêmes montagnes, Pyrénées Jura
Alpes, mais il faut cette fois y ajouter les Vosges et l’Alsace notamment.
65
Les désordres dans les campagnes attendent leur paroxysme entre 1846 et
1851. Ceci s’explique par la conjoncture nationale. Les troubles localisés vont prendre
un caractère national. Ce sont surtout les plus défavorisés qui vont être concernés.
Notons aussi la pression démographique, de plus en plus forte. Cela entraine une lutte
plus dure encore pour l’emploi. Notons aussi qu’à partir du XIXème siècle il y a un
déclin des industries rurales.
-La société rurale est figée dans une situation de crise, c'est-à-dire qu’il n’y a plus
de possibilité d’ascension sociale. La plupart des petits propriétaires sont ruinés. Un
ouvrier agricole n’a plus aucun espoir de devenir propriétaire d’exploitation un jour.
-Il y a une animosité générale du monde rural contre celui de la ville. On voit aussi se
multiplier les violences contre les usuriers –individus prêtant avec intérêt mais sans
alignement sur le taux légal-.
-Les ouvriers agricoles vont être réceptifs aux thèses de la propagande du socialisme
agraire. Il mobilise les plus pauvres. C’est l’éternel problème agraire de la répartition
plus juste des terres au fond. Une redistribution de la propriété est demandée. Ces
thèses vont inquiéter les possédants, les notables des campagnes. Ceci va entrainer
une opposition entre grands et petits propriétaires et d’autre part les partageux,
ceux qui veulent partager les terres.
En 1851, fin de la seconde république, on peut dire que la société rurale est
consolidée dans ses bases. La phase de contestation qui avait commencé en 1815 est
terminée. Et la société rurale s’affirme vraiment comme une société de paysans
propriétaires. Dans cette société, l’écart s’est creusé avec les paysans sans terre.
Cette différenciation de conditions s’inscrit dans l’esprit de 1789.
67
propriétaires des terres. Concernant l’endettement on assiste à la substitution d’un
endettement de subsistance à un endettement d’investissement.
Il y a un manque de main d’œuvre d’autre part, dans les campagnes, qui va placer
les ouvriers agricoles dans une situation de force par rapport à l’employeur, à l’inverse
de la situation précédente.
On est ici vers 1880. C’est le début de la IIIème République. Le point le plus
visible c’est la chute des prix de vente pour les produits agricoles. Cela concerne
68
l’exploitation. On prend souvent l’exemple du grain. Par exemple en 1896 et 1900 le
prix du blé baisse de 34 pour cent. Cette baisse est très préjudiciable au producteur.
La raison la plus vraisemblable parmi les explications doctrinales expliquant cette
baisse serait l’accroissement de l’offre. Ceci s’explique par les progrès de la technique
d’ailleurs.
Outre cette baisse des prix, on constate des effets plus graves en ce qui
concerne la propriété agricole. Ceci avec une forte diminution de la rente foncière.
Notamment pour le fermage et le métayage. On va retrouver un critère déjà évoqué à
savoir que le montant de la dette hypothécaire est très élevé. Les paysans sont très
endettés. Le poids des intérêts est très lourd. Ceci d’autant du fait de la dépréciation
des prix de vente. A nouveau, dans ce contexte de crise, on va avoir une influence des
thèses socialistes.
Enfin, troisième point, la crise concerne aussi les industries rurales qui sont
encore très importantes au XIXème siècle. Notons ainsi le travail de la laine, celui du
textile, celui du bois…
69
La terminologie n’est pas encore fixée. Les premières idées socialistes sont
diffusées pendant la monarchie de juillet. Le terme « socialiste » apparaît entre 1830
et 1840, à peu près en même temps en France et en Angleterre. Avec un sens alors
indéfini. On trouve ainsi en France le mot sous la plume de Leroux en France. On
définit surtout le socialisme par contraste avec l’individualisme. 1833 en France.
Ces doctrines vont apparaître dans les pays les plus industrialisés en Europe.
Elles sont la conséquence sur le plan social de la révolution industrielle. On sait qu’elle
a commencé bien plus tôt en Angleterre qu’en France. Ceci a une incidence sur la
doctrine à savoir que quand les théoriciens français écrivent il y a décalage car la
France n’a pas encore connu la Révolution industrielle, à la différence de l’Angleterre.
On y trouve les 1ères dénonciations du machinisme vers 1820 –en Angleterre-.
A. Robert Owen
L’autre solution qu’il propose : le recours à l’Etat. Notamment pour qu’il y ait des
lois de nature à encadre le monde du travail, en particulier une loi sur le travail des
enfants. Cette loi interviendra en 1819, même si très loin de ce qu’aurait voulu Owen.
En France 1841 rappelons le .
70
Quatrième solution d’Owen : le socialisme mutualiste et coopératif. Pour Owen,
c’est le travail qui est la mesure de la valeur. Il veut donc fonder une banque où on
échangerait des bons de travail. Ceci sera fait en 1832, on va créer « l’équitable
banque d’échange ». Ceci va marcher pendant deux ans, en 1834 elle disparaît. Cette
idée sera reprise plus tard, vers 1848, par Proudhon en France. Il a fondé sur le même
principe la « banque du peuple ».
B. Le chartisme
71
A. La réforme de la société
Son nom, Claude Henri de Rouvroy comte de Saint Simon, aristocrate éclairé ;
sa doctrine est avant tout de production. Pour désigner les producteurs il parle des
industriels. Pour lui la classe industrielle est la « classe fondamentale, la classe
nourricière de la société ». Sous l’expression est large car sont compris les
propriétaires terriens, les industriels… Le plus important est de réorganiser
l’économie. Cette réorganisation est bien plus importante que l’aspect politique, que
les institutions politiques. Le but de Saint Simon, c’est la réforme sociale. Il y a une
critique de l’économie libérale qui vise à améliorer la condition ouvrière. Saint Simon
fonde le travail sur la distinction des classes. « Il n’y a point de changement dans
l’ordre social sans un changement dans la propriété ».
Moins influent que Saint Simon. Son œuvre est importante car elle renseigne
sur la mentalité de la société. Contrairement à Saint Simon, il est contre l’industrie.
Pour lui les manufactures progressent en raison de l’appauvrissement des ouvriers.
72
Sur les réalisations : on a bien créé des phalanstères, petites sociétés
autonomes, tant en France qu’en Angleterre. Toutefois les tentatives ont été soldées
par des échecs. Les rares fois où cela a fonctionné, les tentatives avaient plutôt la
forme d’associations coopératives.
c. Proudhon -1809-1865-
Il rejoint Saint Simon au sens où le problème pour lui ne peut être résolu par
la voie politique. Il se méfie de la démocratie. Cette méfiance vis-à-vis de l’action
politique en général va marquer la tradition syndicaliste française. Pendant longtemps,
les syndicalistes français ont distingué l’action syndicale de l’action politique. Aussi
pour les syndicalistes français seule l’action syndicale était véritablement
révolutionnaire. L’action politique risque de tomber dans l’opportunisme. Si Proudhon
se méfie de la démocratie, il se méfie encore plus de l’Etat. Il rêve d’une société
anarchique dans laquelle le pouvoir politique laisserait place à de libres ententes entre
travailleurs. Sur ce point il a une doctrine d’égalité, de liberté, et aussi de solidarité.
B. Socialisme et démocratie
Leroux a expliqué que la lutte des prolétaires contre la bourgeoisie est la lutte
de ceux qui possèdent les instruments de travail contre ceux qui les possèdent.
« La Revue du progrès » est son journal. Mais il est surtout resté célèbre pour
avoir été président de la commission du Luxembourg, c'est-à-dire la « commission du
gouvernement pour les travailleurs ». C’est la 1ère fois que le monde du travail est
officiellement pris en compte. Cette commission est mixte, paritaire, avec des
représentants des ouvriers et des représentants des patrons. Cette commission a
arbitré force conflits sociaux et qui est aussi à l’origine de plusieurs lois notamment
sur la durée du travail. Louis Blanc a été très populaire dans les milieux ouvriers, sa
popularité venant de son système d’organisation du travail. Ce système est celui des
ateliers sociaux ou nationaux. Rappelons que ce système doit permettre aux ouvriers
de bonne moralité –instruits autrement dit- d’acquérir les instruments de travail avec
l’aide de l’Etat. Ce système, pour Louis Blanc, devait permettre le progrès technique,
d’augmenter la qualité de la production, d’augmenter la rémunération des travailleurs
et d’augmenter enfin les profits des investisseurs. Louis Blanc ne préconisait pas du
tout la lutte des classes.
74
Lui était un révolutionnaire intégral. Homme d’action, il a fait plusieurs
tentatives révolutionnaires et plusieurs séjours en prison. Sa devise est « liberté
laïcité instruction ». Il est très patriote et aussi xénophobe. Il est partisan d’une
révolution politique et d’une révolution sociale. Pour lui, la république doit permettre
l’émancipation des travailleurs, la fin du régime d’exploitation, l’avènement d’un nouvel
ordre destiné à libérer les travailleurs de la dynastie du capital.
75
paternaliste : on va attribuer des crédits aux sociétés de secours mutuel. Autre
exemple : on va créer des orphelinats, des maisons de convalescence, des « asiles pour
les ouvriers invalides ». On va aussi créer des caisses de retraite pour la vieillesse. On
va aussi créer une caisse d’assurances en cas de décès et une caisse d’assurances en
cas d’accident du travail. Ces mesures toutefois ne touchent qu’une minorité
d’ouvriers, l’aspect répressif l’emporte largement. On est donc dans le cadre d’une
réaction en ce sens. Exemple : 1852, on modifie le statut des sociétés de secours
mutuel. Le bureau de ces sociétés est nommé par le chef de l’Etat, et on interdit aux
sociétés de distribuer des « aides de chômage ». Autre exemple : concernant le
livre ouvrier, on demande son abrogation en mars 1851. En mai 1851 on ne supprime
pas le livret mais on réduit au dixième du salaire la retenue obligatoire pour solde des
avances. Dernier exemple : la loi du 27 novembre 1849 atténue en théorie les
dispositions du code pénal en matière de délit de coalition, ouvrière ou patronale.
76
Notons enfin que le 30 aout 1868 on déclare que les chambre syndicales sont
tolérées –pas reconnues pour autant toutefois-.
Ces conditions de vie sont ressenties très douloureusement par les ouvriers et
d’autant plus douloureusement que le second empire est une période de prospérité
économique. Aussi de plus en plus l’écart se creuse entre les ouvriers et le reste de la
population.
Pour la main d’œuvre féminine : elle reste très nombreuse dans la production
industrielle, surtout dans les manufactures textiles et dans les métiers de la mode.
C’est valable aussi pour la main d’œuvre infantile.
Pour les salaires : le salaire nominal progresse, mais le salaire réel baisse entre
1853 et 1857. Jusqu’en 1864 cela remonte, puis baisse jusqu’en 1868 avant de
remonter à partir de 1869.
Pour les loyers : augmentation très forte. Les logements neufs sont
inaccessibles aux ouvriers, qui doivent émigrer vers la périphérie des grandes villes.
En 1852, on a utilisé 10 millions sur les biens confisqués à la famille d’Orléans, pour
faire construire des maisons pour les travailleurs. On a donc créé des cités ouvrières,
vers le milieu du XIXème. Souvent elles sont dites « cités napoléon » ; elles
ressemblent souvent à des casernes. Ces initiatives, globalement, n’ont pas été
appréciées par les ouvriers, par exemple le peuple n’aime pas qu’on le parque. La
menace était l’expulsion en cas de grève par ailleurs. En février 1853 à Epinal des
mineurs grévistes ont été expulsés de leurs logements. Ces initiatives étaient aussi
critiquées par d’autres que les ouvriers, certains pensaient qu’il était dangereux de
concentrer les ouvriers dans des quartiers qu’on leur réservait.
A. La commune de Paris
-Le gouvernement militaire de Paris suspend tous les journaux d’extrême gauche le 11
mars. Aussi avec toutes ces mesures la tension est extrême à Paris. Thiers se rend à
Paris le 15 mars, et devant la tension veut reprendre les canons de la garde nationale.
Cela crée une émeute, une partie de l’armée rejoint les insurgés, et les insurgés vont
exécuter deux généraux, Lecomte et Thomas. A partir de là c’est une impasse, car
Thiers refuse de discuter avec des assassins et le peuple de Paris refuse de discuter
avec un traitre ayant négocié avec l’Allemagne.
1. Le gouvernement de la commune
Notons en outre que le 28 avril est créé le comité de salut public, qui
remplace la commission exécutive. Ceci pour faire référence à la période de la terreur
sous la révolution. Ce comité de salut public s’est déchainé contre Thiers : saisie de
ses biens, destruction de sa maison, la haine de la population vis-à-vis de Thiers est
très marquée. « Nain sanglant », sobriquet qu’on lui donne…
80
2. La législation sociale de la commune
Dans les 72 jours de la commune, il y a tout de même des mesures pour l’école
qui est souhaitée laïque, gratuite, obligatoire et intégrale –c'est-à-dire complétée par
une formation professionnelle-. Ainsi on crée des écoles professionnelles pour jeunes
filles, et on met en place l’égalité des salaires dans l’enseignement entre instituteurs
et institutrices.
Sur un plan social plus large, on peut retenir l’interdiction des retenues sur
traitements et salaires. Ou encore l’interdiction du travail de nuit dans les
boulangeries. On prévoit aussi la restitution gratuite des objets qui ne mentionnent
pas un prêt supérieur à 20 francs au Mont de piété. On a aussi réquisitionné des
locaux abandonnés pour loger ceux dont les appartements ont été détruits par les
bombardements.
Faute de temps, la commune qui ne dure que 72 jours n’est pas allée plus loin.
Elle se termine dans ce que l’on nomme la semaine sanglante, du 21 au 28 mai 1871,
répression impitoyable.
c. La répression de la commune
Cette répression a lieu pendant la semaine sanglante donc ; mais elle commence
en fait déjà début avril. Les « versaillais » -l’armée-, partisans de Thiers, veulent
venger les généraux assassinés. Ils vont reconquérir Paris, quartier par quartier. Les
combats seront durs ; on appliquera la même tactique que pour la répression des
journées de juin. Les affrontements vont être violents, environ 1000 morts du côté
des versaillais, et entre 10 000 et 20 000 morts du côté de la commune. Ce chiffre
s’explique par les exécutions sommaires qui ont lieu après les combats. Il y a eu aussi
beaucoup de négociations, jugements par les tribunaux militaires suivis d’exécutions,
et beaucoup de condamnations à la déportation. Les dernières exécutions ont lieu le
28 mai, l’armée fusille les derniers résistants dans le cimentière du Père Lachaise, au
mur des fédérés.
81
-Dans tout le pays, un sentiment de rejet a été suscité, à cause des violences. La
commune est rejetée. Zola, Hugo, Flaubert ont condamné cette commune. Verlaine et
Rimbaud sont les seuls à l’avoir approuvée.
Avec cette répression Thiers montre que la République peut aussi bien qu’une
monarchie entretenir l’ordre, d’où la République est consolidée.
Le 31 août 1871, la loi Rivet organise temporairement les pouvoirs publics. C’est
l’assemblée qui détient les pouvoirs constituants, et elle confère à Thiers le titre de
Président de la République. Ceci en attendant de mettre en place les institutions
définitives du pays. Par parenthèse, sur son titre, il a lui-même souhaité changer,
« chef de la république » lui faisait penser à « chef cuisinier » d’où il a voulu changer…
Il est très puissant car il cumule les fonctions député, président du Conseil et
président de la République. Il nomme et révoque les ministres. Il veut réorganiser le
pays mais la majorité de l’assemblée va être inquiète, et surtout par rapport à ses
véritables intentions. La majorité va engager la lutte avec Thiers. Cette majorité se
trouve un chef en 1872, le duc Albert de Broglie. Dans la lutte, signalons une loi votée
le 13 mars 1873 que l’on a nommée constitution de Broglie. Cette loi a pour but de
rendre très difficiles les interventions de Thiers à l’assemblée. En effet on prévoit un
cérémonial très complexe, tant complexe qu’on a pu parler de « loi chinoise » pour
désigner cette constitution.
82
A. L’échec de la restauration monarchique
B. La « République in extremis »
La lutte ouvrière n’est cependant pas totalement éteinte, elle est surtout
présente dans l’arrière garde des vieux métiers traditionnels. A ce moment là, l’idée
du grand soir de la révolution se développe ; l’idée de la grève générale est là. On a
pensé à cette grève générale dès 1887, à l’occasion du deuxième congrès de la
fédération nationale des syndicats.
L’idée fait son chemin : en 1895, à l’issue du congrès de Limoges qui est
constitutif de la CGT les délégués acclament l’idée de la grève générale. Et en 1906 la
charte d’Amiens confirme ce choix. Par cette grève on voudrait effacer toute trace
du vieil ordre social. L’expression récurrente est le « grand soir », mais la presse
d’extrême gauche use d’autres termes, « la grande lessive », « le grand jour », Zola
évoque dans Germinal le soir sanglant. Ce grand soir doit être le soir de la destruction
de la société bourgeoise.
La loi de 1841 sur le travail des enfants est la base ; elle a vite été jugée
insuffisante. La plupart des pays d’Europe ont une meilleure réglementation sur le
travail des enfants. La question est reprise en 1871 à l’assemblée nationale. Ces
discussions vont aboutir à la loi du 19 mai 1874 sur le travail des enfants et des
filles mineurs dans l’industrie. Cette loi s’applique à tous les établissements
industriels, à la différence de la loi de 1841. L’âge d’admission passe à 12 ans en outre.
En revanche la durée du travail est maintenue à 12 heures par jour. Dans certains cas
on peut faire travailler des enfants de 10 à 12 ans 6 heures par jour, divisés par un
repos. On interdit tout travail la nuit, le dimanche et les jours de fête jusqu’à 16 ans
révolus pour les garçons et 21 ans pour les filles. On prévoit aussi un corps
d’inspecteurs chargés de contrôler la loi.
Enfin citons la loi du 30 mars 1900 : le texte de base étant le décret de loi du
9 septembre 1848. Ce texte réduisait à 12 heures par jour le travail dans les
manufactures et usines. 50 ans après donc le texte est toujours en vigueur. On
commence à débattre de la durée du travail en 1893. Notons le soutien du ministre du
commerce, Millerand. Les ouvriers adultes embauchés dans des ateliers mixtes,
ateliers où travaillent les femmes mais aussi des enfants. On va passer à 11 heures
par jour pour les hommes. La loi prévoit aussi que la durée sera ramenée à 10 heures
et demie en 1902, et 10 heures en 1904. Ca pour les ateliers mixtes donc ; à défaut on
applique encore le décret de 1848 donc 12 heures par jour. Ensuite il n’y aura plus rien
sur la durée du travail avant 1919. Cela malgré les grandes manifestations sur la
journée à 8 heures, qui commencent dès le début du XXème siècle. Loi du 29 juin 1905
toutefois à citer comme exception : elle limite à 8 heures par jour le travail des
ouvriers dans les mines, et spécialement ceux occupés à l’abattage.
On a deux idées que l’on doit essayer de concilier. D’abord vers 1890 les
acteurs sociaux sont d’accord, admettent qu’il est légitime d’intervenir pour
l’application de normes sanitaires dans les ateliers et fabriques, et ceci au nom de
l’intérêt public. Un autre point de vue : on doit respecter la liberté de l’industrie. Dans
ce domaine, la réglementation va être progressive, avec un objet limité. Ca sera
l’esprit de la loi du 12 juin 1893. Cette loi est différente des textes précédents :
elle ne se contente pas d’écarter certaines catégories de la population de travaux
très pénibles, mais oblige l’employeur à prendre des décisions qui vont garantir à tous
les salariés, sans aucune distinction, les meilleures conditions de sécurité.
La 1ère préoccupation du texte est l’hygiène. Les lieux de travail doivent être
maintenus dans un état constant de propreté. Le texte fait référence à l’éclairage, à
l’aération et à la ventilation des locaux, aux mesures contre les incendies notamment.
Là aussi des inspecteurs du travail seront chargés de contrôler l’application de ce
texte. Ce texte ne sera réservé qu’aux manufactures. Les ateliers ne seront donc pas
concernés. Ensuite la loi du 11 juillet 1903 va étendre le domaine aux commerces et
établissements d’Etat. Cette législation a donné de bons résultats.
89
Paragraphe 5. L’indemnisation des accidents du travail
La législation est très en retrait en France par rapport aux autres pays
industrialisés. Il n’y a que deux textes sur cette question : la loi du 27 décembre
1890 d’abord. Elle met un terme au caractère discrétionnaire du licenciement. On va
mettre en place un délai de préavis. Par ailleurs on met en place un recours en
dommages-intérêts contre le congédiement abusif.
Le second texte est une loi du 14 mars 1904. Elle oblige les villes de plus de
10 000 habitants à ouvrir un bureau de placement gratuit. Pour les communes, le maire
90
doit tenir un registre des offres et des demandes de travail. Ce texte n’a eu
presqu’aucun résultat.
Rappelons la loi de 1841 sur le travail des enfants, on a mis en place des
inspecteurs pour contrôler l’application de cette loi. 1ère étape : la loi du 19 mai
1874. Loi sur le travail des enfants dans l’industrie. On met là en place les
inspecteurs du travail. C’est un véritable corps de contrôle, composé de
fonctionnaires.
2ème étape, toujours sur la loi de 1874 : le texte a aussi prévu que ces
inspecteurs avaient besoin d’être assistés par des commissions locales composées de
5 à 7 membres, et composées de notables prudents, nommés par le préfet. La loi du 2
novembre 1892 remplace ces commissions locales par des commissions
départementales. Ces commissions sont purement consultatives. Ceci pour éviter que
les industriels assujettis à l’inspection fassent partie des commissions.
Le 1er code du travail est né de la réunion de 4 livres, adoptés par 4 lois, qui ont
été votées et promulguées entre 1910 et 1927. Ce code n’a pas du tout impressionné la
91
doctrine. On peut dire que les grands maîtres de la législation ouvrière n’ont pas été
impressionnés. Immédiatement on l’a qualifié de « code en trompe l’œil », de texte de
façade. On a parlé de simple compilation et même de « prétendu code du travail »
pour Capitant.
-3ème étape : En 1910, le Sénat va dissocier l’ensemble pour n’examiner que le livre I,
intitulé « Des conventions relatives au travail ». Finalement, ce livre I va être accueilli
par la loi et aboutir à la loi du 28 décembre 1910 qui crée « une codification des lois
ouvrières ». Elle doit entrer en vigueur en 1911.
Pour le contenu :
-Le livre I traite des conventions relatives au travail. Loi du 28 décembre 1910. –
92
-Livre III : des groupements professionnels. Loi du 25 février 1927.
Pour conclure, 1930-1970 est l’âge d’or du travail. Cette période débute avec le
Front populaire, qui donne une impulsion au droit social.
Vers 1930, les différents partis de gauche sont divisés sauf quelques alliances
électorales. On a les socialistes –la SFIO-, les radicaux, les communistes.
En juin 1934, le PCF est favorable à la négociation avec le SFIO pour une unité
d’action. Fin juillet, PCF et SFIO, l’alliance défensive contre le fascisme est conclue,
le 27 juillet. Les communistes demandent aux socialistes d’y intégrer les radicaux.
93
Finalement ces derniers vont intégrer, en novembre 1934, l’alliance, dite alors le
rassemblement populaire.
En janvier 1936, malgré des dissensions, un programme commun est conclu, avec
des revendications politiques –défense de la liberté, respect du droit syndical- et des
revendications économique et sociale pour faire face à la crise économique –ainsi on
demande l’institution d’un fonds national de chômage ; réduction de la durée du
travail, revalorisation des produits agricoles…-. Bref sur le plan économique on
recherche la relance de la consommation par le biais de la restauration du pouvoir
d’achat.
En mai 1936, les élections vont être un succès pour le Front Populaire ; mais au
même moment la situation sociale va se dégrader. Multiplication des grèves,
occupations d’usines, …
Début juin, Léon Blum, alors président du Conseil, présente son gouvernement
auquel les communistes ne veulent pas participer. Conformément au programme
commun, le gouvernement Blum réalise plusieurs réformes. Les réformes sociales en
particulier, dont les accords de Matignon signés le 8 juin 1936 sont la pierre
angulaire. Signés entre les représentants du patronat, Confédération Générale de la
Production Française, CGPF, ceux des syndicats, CGT, et des ministres. Ces accords
comportent une augmentation des salaires -7 à 15 pour cent-, le respect de la liberté
syndicale, l’élection de délégués ouvriers dans les entreprises de plus de 10 salariés –
autrement dit apparition des délégués du personnel-, l’octroi de deux semaines de
congés par an aux salariés, et la semaine de travail est fixée à 40 heures –ces deux
dernières réformes sont majeures-. Les procédures de règlement des conflits
collectifs deviennent obligatoires en outre. On crée aussi dans leur cadre une cour
supérieure d’arbitrage. Cette cour a une jurisprudence audacieuse ; elle considère
notamment que la grève ne rompt pas le contrat de travail. Enfin, on favorise le
développement des conventions collectives. On les qualifie de traités de paix entre
les forces sociales d’ailleurs, ou encore lois de la profession.
Le second volet des réformes sont des réformes structurelles ; une loi d’aout
1936, le 11 août, nationalise les industries de guerre.
94
Le Front Populaire toutefois ne résout pas les difficultés économiques : pas de
pouvoir d’achat gagné en particulier. 1ère dévaluation en octobre 1936, qui commence à
marquer le déclin du Front, 2ème dévaluation en juillet 1937, avec force grèves alors,
pendant l’année 1938 le ministère radical Daladier va prendre diverses mesures très
critiquées, très impopulaires, en particulier une 3ème dévaluation. Un aménagement de
la loi sur les 40 heures aussi.
Les communistes sont très mécontents des dites mesures ; ils se mettent
d’accord avec la CGT pour une grève générale le 30 novembre 1938. Cette grève a lieu,
mais est un échec total. C’est cet échec qui signe la fin du Front Populaire.
Donc pour résumer le Front Populaire, née d’une grève réussie de février 1934,
meurt dans la grève ratée du 30 novembre 1938.
Notons que ce sont les années 30 qui voient naitre l’expression « droit du
travail » ; mais l’expression va se généraliser au milieu du XXème siècle. Vers 1950 on
arrête donc de parler de droit ouvrier ou de législation ouvrière.
95
La loi du 11 février 1950 a marqué son temps, sur les conventions collectives
et les conflits collectifs du travail. Il reprend ce qui a été voté en 1936. Cette loi
crée en outre le SMIG. Ce texte libère aussi la négociation collective des salaires,
bloquée depuis 1939. Enfin, ce texte intègre une règle que la Cour de cassation
refusait d’appliquer, en dépit du préambule de la constitution : « la grève ne rompt pas
le contrat de travail sauf faute lourde du salarié ».
Pour la Vème République, notons que le gaullisme est fondé sur l’idée d’une
association entre capital et travail pour parachever l’intégration de la classe ouvrière
à la nation.
96
Table des matières
Partie 1. Du travail encadré au travail libéré .............................................................................................. 3
Chapitre 1. Les relations de travail au Moyen Âge .................................................................................... 3
Section 1. La condition des personnes .......................................................................................................... 5
Paragraphe 1. Clercs et nobles ........................................................................................................................ 6
Paragraphe 2. Les roturiers ............................................................................................................................. 6
Paragraphe 3. Les serfs..................................................................................................................................... 6
A. Définition et sources du servage .............................................................................................................. 6
B. La condition servile ........................................................................................................................................ 7
Section 2. Les relations du travail dans le monde rural : une paysannerie dépendante et
dominée ................................................................................................................................................................... 8
Paragraphe 1. L’évolution de l’outillage .......................................................................................................... 8
Paragraphe 2. L’organisation domaniale ........................................................................................................ 8
A. L’origine des grands domaines .................................................................................................................... 9
B. La composition des grands domaines ........................................................................................................ 9
C. Les obligations du seigneur et des tenanciers ..................................................................................... 10
D. Des nouvelles formes de concessions des terres ............................................................................... 12
Section 3. L’apparition et l’organisation des associations professionnelles dans le monde urbain
................................................................................................................................................................................. 13
Paragraphe 1. L’apparition des communautés de métier ........................................................................ 14
Paragraphe 2. L’organisation des communautés de métiers ................................................................. 15
A. L’organisation intérieure du métier ........................................................................................................ 15
B. La réglementation professionnelle .......................................................................................................... 16
Section 4. Les conflits nés à l’occasion des relations de travail ........................................................ 17
Paragraphe 1. Les révoltes paysannes ......................................................................................................... 17
Paragraphe 2. Les révoltes ouvrières .......................................................................................................... 17
Chapitre 2. L’organisation du travail sous l’Ancien Régime ................................................................... 18
Section 1. La société d’ordres ....................................................................................................................... 18
Paragraphe 1. Les trois ordres du royaume ............................................................................................... 18
A. Le Clergé ......................................................................................................................................................... 18
B. La noblesse ..................................................................................................................................................... 19
C. Le Tiers Etat ..................................................................................................................................................20
a. La société roturière urbaine ........................................................................................................20
b. La société roturière rurale ..........................................................................................................20
Paragraphe 2. Les changements dans la société ...................................................................................... 21
A. Les changements idéologiques .................................................................................................................. 21
97
B. Les changements démographiques ........................................................................................................... 21
C. L’essor économique .......................................................................................................................................22
Section 2. L’évolution du monde du travail urbain ...................................................................................22
Paragraphe 1. Les manufactures ...................................................................................................................22
A. Les manufactures d’Etat ............................................................................................................................22
B. Les manufactures royales ..........................................................................................................................23
C. Les manufactures privilégiées ..................................................................................................................24
Paragraphe 2. Le développement puis le blocage des associations professionnelles ....................24
A. L’extension progressive des corporations ............................................................................................24
B. Le blocage de corporations ........................................................................................................................25
a. Les abus sociaux .........................................................................................................................25
b. Les abus économiques ................................................................................................................26
c. Turgot et la tentative de suppression des corporations ...............................................................26
Paragraphe 3. Les compagnonnages..............................................................................................................27
A. L’apparition du compagnonnage ................................................................................................................27
B. L’organisation .................................................................................................................................................28
C. La répression des compagnonnages .........................................................................................................28
Section 3. L’accroissement des tensions sociales ...................................................................................28
Paragraphe 1. La réaction nobiliaire.............................................................................................................28
Paragraphe 2. Les grèves du prolétariat urbain.......................................................................................29
Chapitre 3. Le droit social intermédiaire ................................................................................................... 31
Section 1. L’assemblée constituante et la liberté du travail ................................................................32
Paragraphe 1. Le décret d’Allarde ................................................................................................................33
Paragraphe 2. La loi Le Chapelier..................................................................................................................33
Section 2. Le dirigisme de la convention ....................................................................................................34
Section 3. Le monde rural et la transformation de la propriété ........................................................35
Paragraphe 1. L’abolition des droits féodaux ............................................................................................35
Paragraphe 2. Le partage des biens communaux......................................................................................36
Chapitre 4. La stabilisation napoléonienne.................................................................................................37
Section 1. Le principe de la liberté du commerce et de l’industrie et ses tempéraments .........38
Paragraphe 1. Les restrictions concernant les personnes.....................................................................38
Paragraphe 2. Les restrictions concernant certaines activités ..........................................................39
A. Les commerces réglementés ......................................................................................................39
B. Les autorisations préalables .......................................................................................................39
C. Les monopoles d’Etat ................................................................................................................39
Section 2. La moralisation du commerce ....................................................................................................39
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Section 3. Le cadre juridique du contrat de travail ............................................................................... 41
Paragraphe 1. Le livret ouvrier ...................................................................................................................... 41
Paragraphe 2. Le laconisme du code civil.................................................................................................... 41
Paragraphe 3. La durée du travail ................................................................................................................42
Paragraphe 4. Les conseils de prud’hommes ..............................................................................................42
Partie 2. Du travail libéré au travail industriel ........................................................................................44
3. 1848-1851 : l’ouverture de la seconde république .....................................................................46
4. Le second empire .......................................................................................................................47
Chapitre 1. La naissance du droit social ......................................................................................................48
Section 1. La nouvelle dimension du monde du travail urbain ...............................................................48
Paragraphe 1. La situation au début de la Restauration ........................................................................48
A. Les travailleurs .............................................................................................................................................48
B. Les urbains ......................................................................................................................................................48
C. Quelques chiffres sur la société urbaine..............................................................................................49
Paragraphe 2. L’extension du monde ouvrier.............................................................................................49
Section 2. L’aggravation de la condition de la classe ouvrière ............................................................50
Paragraphe 1. Le contrat de travail et le non interventionnisme ........................................................ 51
A. Le droit : l’affirmation du principe de la liberté contractuelle ..................................................... 51
B. La pratique : l’existence de disparités contractuelles ...................................................................... 51
Paragraphe 2. L’embauche et le livret ouvrier .......................................................................................... 51
A. L’embauche .....................................................................................................................................................52
B. Le livret ouvrier ............................................................................................................................................52
Paragraphe 3. Les conditions de travail......................................................................................................52
A. La durée du temps de travail ....................................................................................................................53
B. Les conditions matérielles .........................................................................................................................53
Paragraphe 4. Le travail des enfants et la loi du 22 mars 1841 ..........................................................53
A. La prise en compte de la durée du travail des enfants ....................................................................53
B. Le contenu et l’application de la loi du 22 mars 1841 ........................................................................54
Paragraphe 5. Les salaires ..............................................................................................................................55
Paragraphe 6. Le logement ouvrier...............................................................................................................56
Paragraphe 7. La misère physiologique et la misère morale des ouvriers ........................................56
Section 3. La formation d’une conscience de classe et la naissance d’un mouvement ouvrier ...57
Paragraphe 1. La formation d’une conscience de classe .........................................................................57
A. Les obstacles à la formation d’une conscience de classe .................................................................57
B. La disparition des obstacles à la formation d’une conscience de classe .....................................57
Paragraphe 2. La naissance du mouvement ouvrier .................................................................................58
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A. Le compagnonnage ........................................................................................................................................58
B. Les différentes formes de lutte ouvrière ............................................................................................59
C. La grève ...........................................................................................................................................................59
D. Les émeutes ouvrières ................................................................................................................................ 61
E. L’aspiration du monde ouvrier à l’unité ...................................................................................................62
Chapitre 2. L’émergence de la nouvelle société rurale ..........................................................................62
Section 1. Les mouvements paysans .............................................................................................................63
Paragraphe 1. Les différents troubles........................................................................................................63
A. Les troubles de subsistance .....................................................................................................................63
B. Les troubles antifiscaux .............................................................................................................................64
C. Les troubles forestiers ..............................................................................................................................64
D. La contestation de la nouvelle agriculture............................................................................................65
Paragraphe 2. La généralisation des troubles et la crise de la société rurale ...............................65
Paragraphe 3. L’expression politique du mécontentement paysan ......................................................66
Section 2. La nouvelle société rurale ..........................................................................................................67
Paragraphe 1. L’amélioration du niveau de vie ...........................................................................................67
Paragraphe 2. La libération des paysans ....................................................................................................67
Paragraphe 3. « Le grand calme dans les campagnes » ..........................................................................68
Section 3. La « crise agricole ».....................................................................................................................68
Chapitre 3. La mise en place d’un mouvement ouvrier moderne ..........................................................69
Section 1. La diffusion des idées socialistes ou sociales ......................................................................69
Paragraphe 1. Les idées sociales en Angleterre .......................................................................................70
A. Robert Owen ..................................................................................................................................................70
B. Le chartisme................................................................................................................................................... 71
Paragraphe 2. Les socialismes en France ................................................................................................... 71
A. La réforme de la société ............................................................................................................................72
a. Le saint simonisme -1770-1825- ................................................................................................72
b. Charles Fourier -1772-1837- ......................................................................................................72
c. Proudhon -1809-1865-................................................................................................................73
B. Socialisme et démocratie ...........................................................................................................................73
a. Cabet et le communisme utopique -1788-1856- ........................................................................73
b. Buchez et le socialisme chrétien -1796-1865- ...........................................................................73
c. Pierre Leroux et la religion de l’humanité -1791-1871- .............................................................74
d. Louis Blanc et l’organisation du travail -1811-1882- ................................................................74
e. Blanqui et la révolution -1805-1881- .........................................................................................74
Section 2. Le monde du travail urbain.........................................................................................................75
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Paragraphe 1. La durée du travail .................................................................................................................75
Paragraphe 2. Le statut ouvrier ....................................................................................................................75
Section 3. La société urbaine sous le second empire .............................................................................76
Paragraphe 1. Le statut des ouvriers ..........................................................................................................76
Paragraphe 2. Les conditions de travail et les conditions de vie ........................................................77
Chapitre 4. Le droit du travail et la nouvelle codification sous la IIIème République ................78
Section 1. L’installation de la IIIème république : de l’hésitation du 4 septembre 1870 aux
lois constitutionnelles de 1875 ......................................................................................................................78
Paragraphe 1. La présidence de Thiers et la commune de Paris .........................................................79
A. La commune de Paris ...................................................................................................................................79
a. La mise en place de la commune ................................................................................................79
b. Les réalisations de la commune .................................................................................................80
1. Le gouvernement de la commune ..............................................................................................80
2. La législation sociale de la commune ........................................................................................81
c. La répression de la commune .....................................................................................................81
B. La présidence et la chute de Thiers .......................................................................................................82
Paragraphe 2. La présidence de Mac Mahon et les lois constitutionnelles de 1875 .....................82
A. L’échec de la restauration monarchique ................................................................................................83
B. La « République in extremis » ...................................................................................................................83
Section 2. Le ralliement tacite du mouvement ouvrier au nouveau régime .....................................84
Section 3. La législation ouvrière .................................................................................................................87
Section 4. La recodification du droit du travail ...................................................................................... 91
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