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REPUBLIQUE DU CAMEROUN

MINISTERE DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE

PROGRAMME NATIONAL DE PREVENTION ET DE GESTION


DES CATASTROPHES

DOCUMENT DE PROGRAMME

Rédigé par MM.

- Alfred GONDO

- François F. NDJOCK BALOCK

- Isaac NJILAH KONFOR

Yaoundé (Cameroun) Août 1997.

Programme Des Nations Unies pour le Développement

Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies


INTRODUCTION
Le Cameroun fait face depuis plus d'une décennie à
divers types de catastrophes telles que : les inondations, les
éruptions volcaniques, les émanations de gaz toxique, les
tremblements de terre, les risques éoliens (ouragan, tornades,
orages, foudre), la sécheresse, les épidémies, les accidents de
transport et les incendies de toutes natures.

L'émanation de gaz survenue en août 1986 dans la zone


du Lac Nyos eût des répercussions dramatiques sur la vie et
l'activité humaines. Plus de cinq mille personnes furent
affectées. Mille sept cent quarante six (1746) personnes
trouvèrent la mort. Dans le même ordre d'idée, la sécheresse qui
a marqué la partie septentrionale du pays durant le dernier
trimestre de l'année 1990 a affecté près de deux cent mille
personnes, désorganisé le tissu socio-économique et rendu
précaire la production agro-alimentaire. De 1988 à 1994, les
inondations ont rendu près de vingt mille personnes sans abris.

Pour faire face aux situations générées par les


catastrophes, le Gouvernement a élaboré en collaboration avec la
DHA un projet de Programme National de Prévention et de Gestion
des Catastrophes. L'objectif principal du projet est d'éradiquer
les difficultés et combler les lacunes en renforçant la capacité
du Ministère de l'Administration Territoriale et d'autres
départements ministériels impliqués dans la prévention et la
gestion des catastrophes.

Pour finaliser ce projet, le Ministère de


l'Administration Territoriale avec l'appui financier du
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le
Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies (DHA) a
recruté une équipe de trois experts; un expert international,
M.Alfred GONDO, du Département des Affaires humanitaires et deux
consultants nationaux Messieurs François F. NDJOCK BALOCK,
économiste et Isaac NJILAH KONFOR, géo-scientiste
environnemental.

Le présent document est le fruit des investigations de


cette équipe d'experts. Il a été réalisé à partir :
- de l'étude et de l'analyse des documents mis à sa
disposition par les diverses administrations publiques,
parapubliques et privées impliquées dans les problèmes de
prévention et gestion des catastrophes au Cameroun ;
- de l'étude et de l'analyse des recherches et
rapports d'études spécifiques ;
- des entretiens avec les responsables centraux et
extérieurs des ministères et autres institutions intéressées ;
- de visites de sites à risques sur le terrain (sept
2

provinces sur dix ont été visitées et des rencontres avec les
responsables provinciaux ont été organisés sous la houlette des
gouverneurs).* 1 L'équipe à eu à faire face à un certain nombre
de difficultés venant :
- du temps relativement courts imparti à la mission.
Cet handicap n'a pas permis de visiter toutes les provinces et
d'élaborer, grâce à de contacts et des entretiens plus poussés
avec les responsables des administrations concernées des budgets
afférents aux divers plans proposés ;
- du manque de logistique qui a freiné quelque peu le
rythme d'évolution souhaitée des travaux ;
- de l'incompréhension relevée auprès de certains
ministères dont des responsables n'ont pas cru devoir donner des
informations et documents nécessaires au bon accomplissement de
la mission.

Nonobstant ces difficultés, l'équipe a bénéficié dans


l'ensemble d'une collaboration fructueuse des administrations au
niveau central et surtout au niveau de provinces.

Cette collaboration a beaucoup contribué à la sortie


du document qui comporte sept (7) chapitres :

1° - Les généralités qui décrivent les contextes


physique, socio-économique et technologique pour permettre de
déceler les origines des risques de catastrophes potentiels ;

2° - La typologie des catastrophes et la localisation


des zones à risques ;

3° - Le diagnostic de la situation de la prévention et


de la gestion des catastrophes au Cameroun ;

4° - Le cadre conceptuel du Programme National de


Prévention et de Gestion des Catastrophes ;

5° - Le développement du Programme ;

6° - L'incidence du programme ;

7° - les facteurs de réussite du programme et les


recommandations.

1
* Seules les provinces de l'Adamaoua, de l'Est et du Nord-
Ouest non pas pu être visitées, faute de temps.
3

I - GENERALITES
1 - 1 CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET PHYSIQUE

Le Cameroun, pays de l'Afrique Centrale, situé entre


les 2ème et 12ème parallèle de latitude Nord, les l8ème et
16ème parallèle de longitude Est limité:
- au Nord par le Tchad ;
- au Sud par la Guinée Equatoriale, le Gabon et le
Congo ;
- à L'Ouest par le Nigéria;
- à l'Est par la République Centrafricaine.

Le pays s'étire sur plus de 1200 Km du Lac Tchad au


Golfe de Guinée et présente grossièrement la forme d'un triangle
de 475.000 Km2 de superficie avec une population estimée à plus
de 13.000.000 d'habitants (1996).
111 - LE RELIEF

Le relief est assez varié. Ainsi les régions basses se


trouvent surtout au nord, dans l'intérieur du pays, alors que
les plaines côtières sont relativement peu étendues. Entre ces
deux ensembles s'élève la "dorsale" camerounaise, hautes terres
qui, du Mont Cameroun à la République Centrafricaine coupe le
pays en deux, séparant aussi les régions basses du Nord du vaste
plateau Sud-Camerounais.(fig.1)

A) - LES REGIONS BASSES

Elles sont confinées au Nord et se subdivisent en deux


unités distinctes séparées par les Monts Mandara et le bombement
de Kaélé.

A la partie septentrionale, les plaines du Tchad


s'abaissent progressivement de 550 à 280 m des monts Mandara aux
rives du Logone.

La partie Méridionale de ces régions basses est


occupée par la cuvette tectonique de la Bénoué, cette cuvette
est une plaine déprimée entre les monts Peské Bori, la région de
Kaélé et les hautes terres de l'Adamaoua (Plateau de
l'Adamaoua).

B) - LES HAUTES TERRES

Les hautes terres occupent l'essentiel du territoire


dont 63 % de la superficie et se situent au dessus de 600 m
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d'altitude. Elles se subdivisent en quatre ensembles bien


individualisés :
- Au Nord, les Monts Mandara, d'une altitude moyenne
de 900 m, dominent la plaine du Diamaré de plus de 500 mètres ;
- Au Centre, le plateau de l'Adamaoua (1100 m
d'altitude moyenne) prend en écharpe la zone médiane du pays et
constitue le château d'eau du Cameroun. La transition avec les
terres basses du Nord (Cuvette de la Bénoué) est abrupte et
soulignée par la falaise de Ngaoundéré. Par contre vers le Sud,
ce plateau offre des pentes douces.
- A l'Ouest, les hautes terres offrent une grande
diversité de reliefs : moyennes montagnes, plateaux étagés,
bassins déprimés comme les plaines de Mbo, de Ndop, ou la trouée
Bakossi, et grands édifices volcaniques.

Le Plateau Bamoun s'étend vers 1240 m d'altitude et


est parsemé de petits massifs volcano-tectoniques et d'appareils
volcaniques. Il est surplombé par le plateau Bamiléké qui
atteint au pied des Monts Bamboutos (2740 m).

Les Plateaux volcaniques de Bamenda, et les


grassfields de Jakiri à Nkambé, vers 1800 m d'altitude offrent
des paysages de landes.

Sud-Ouest, Nord-Ouest les massifs volcaniques forment


une ligne de direction Sud-Ouest, Nord-Est depuis le Golfe de
Guinée jusqu'au Tchad. Cette ligne est constituée de grands
appareils volcaniques tels le Mont Cameroun (4100 m) le Mont
Manengouba (2396 m) les Monts Bamboutos (2740 m) et les Monts
OKU (3008 m), les Rumpi Hills. Le Mont Cameroun est encore en
activité et la dernière éruption date de 1982.
- Au Sud, le Plateau Sud-Camerounais se trouve en
contrebas de ces hautes terres qui le domine par un escarpement
bien marqué entre Yoko et Linté. Les altitudes varient entre 650
et 900 m et la monotonie se trouve rompue par endroits par des
pointements de petits massifs.

C) - LES PLAINES COTIERES

Elles couvrent une étendue beaucoup plus limitée ne


dépassant pas 150 Km de large entre l'Océan Atlantique et le
Plateau Sud-Camerounais dont le rebord se trouve marqué par un
escarpement. Ces plaines côtières se subdivisent en trois
entités dont le bassin du Ndian, le bassin de Douala et le
Bassin Kribi-Douala.

112 - HYDROGRAPHIE

Le Cameroun est drainé à partir du plateau de


l'Adamaoua et de la dorsale Nyong-Sanaga selon quatre bassins
versants principaux : les bassins Atlantique, du Congo, du Niger
et du Tchad.(fig.2)

A) - LE BASSIN ATLANTIQUE

Il est constitué de la sanaga et les fleuves côtiers


5

(Nyong, Ntem, Mungo, Wouri) auxquels on associe également des


petits fleuves mal régularisés tels la Lokoundjé, la Kienké et
la Lobé.

- La Sanaga avec ses 920 Km de longueur, et un bassin


de 140.000 Km2 est le principal fleuve du Cameroun. Elle prend
sa source dans l'Adamaoua. Elle franchit les différentes unités
de relief par de multiples chutes et rapides dont les derniers
se rencontrent à Edéa.
- Les fleuves côtiers de l'Ouest (Ndian, Mungo, Wouri)
se dirigent tous vers les régions basses du Calabar - Rio Del
Rey et vers le vaste estuaire du Cameroun.
- La Manyu, ou Cross River, arrose la cuvette de Mamfé
et se dirige vers le Nigéria.

B) - LE BASSIN DU CONGO

Il est drainé par deux principaux cours d'eau : La


Kadéï et le Ngoko.
La Kadéï recueille les eaux de la Doumé et de la
Boumbé, rejoint la Mambéré pour former la Sangha en République
Centrafricaine
- La Ngoko est constituée du Dja et de la Boumba, qui
conflue avec la même Sangha à Ouesso au Congo.

C) - LE BASSIN DU NIGER

la Bénoué et ses affluents appartiennent au bassin du


Niger dont le principal est le Faro, qui collectent les eaux des
hautes terres de l'Adamaoua septentrional, des Mandara et des
Alantika. Le Mayo Kebi, affluent de la rive droite, vient du lac
Tchad qui reçoit en période de fortes crues les eaux du Logone.

D) - LE BASSIN DU LAC TCHAD

Le Logone est le cours d'eau principal. Cependant on


note également la présence des cours d'eau saisonniers appelés
"Mayos" qui dévalent les pentes des monts Mandara.

Tous les cours d'eau du Cameroun présentent des


caractères communs :
- Profil en long coupé de rapides et de chutes ;
- Peu profonds et encombrés de bancs de sable ;
- Navigation rendue impossible ;
- Potentiel énergétique très important ;
- Régimes hydrologiques repartis en deux extrêmes :
* régime équatorial à 2 pointes de crues (saison
pluvieuse)
* régime tropical sahélien à une seule pointe et
des maigres pouvant aller jusqu'à l'étiage.

Entre ces deux extrêmes, on note toutes sortes de


transition (régime soudanien, régimes complexes ou mixtes des
fleuves à grand bassin versant étalés sur plusieurs régions
climatiques).
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113 - C L I M A T

Le Cameroun s'étend sur onze degrés de latitude et


offre presque toute la gamme des climats intertropicaux. Par
contre des reliefs importants et la proximité de l'Océan
introduisent des nuances climatiques.

A) - LES TEMPERATURES

Elevées dans l'ensemble (23,5°c au Sud et 28°c au Nord


à Garoua et Kousseri) les températures varient peu au cours de
l'année (2,4°c à Yaoundé, 7,7°c à Maroua). Les nuances
montagnardes atténuent celles-ci (20° à 21°c dans les régions de
hautes terres).
- l'insolation varie également peu et est très
importante dans le Nord au climat plus sec.

B) - LES PRECIPITATIONS

Les précipitations diminuent du Littoral vers


l'intérieur et du sud vers le nord, mais par contre augmentent
avec l'altitude.

L'humidité relative suit ces variations.

C) - LES MASSES D'AIR

Le Cameroun est sous l'influence de deux masses d'air


provenant d'anticyclones (zone de haute pression), situées de
part et d'autre de l'équateur ;

Au sud, la mousson ou alizé du Sud-Est est issue de


l'anticyclone de Sainte Hélène et amortit les écarts thermiques
et apporte la pluie ;

L'harmattan ou alizé du Nord-Est vient de


l'anticyclone saharien au Nord ; elle est stable et sèche. La
circulation de ces masses d'air est responsable de la diversité
des précipitations.
D) - LES DOMAINES CLIMATIQUES

Le pays est partagé en trois domaines climatiques, le


domaine équatorial, le domaine soudanien et le domaine soudano-
sahélien.(Fig.3)

1° - Le Domaine Equatorial

Le climat équatorial se rencontre au Sud jusqu'à 6° de


latitude Nord et se partage entre deux types de climat :

* Le type "Guinéen"
Ce climat se développe sur le plateau Sud-Camerounais
7

et présente quatre saisons (1 grande saison de pluie et 1 grande


saison sèche : 1 petite saison de pluie et 1 petite saison
sèche). La température moyenne est de 25°c et la pluviométrie
oscille entre 1500 à 2000 mm. Il pleut toute l'année.

* Le Type "Camerounien"
Très humide et chaud, il se développe dans le Sud-
Ouest littoral jusqu'à Mamfé et l'embouchure de la Sanaga. Les
pluies sont abondantes (2 à 11 mm) et continues. La courbe
pluviométrique a un seul maximum. Les hautes terres de l'Ouest
et du Nord-Ouest à cause de l'altitude, présentent des nuances
avec une saison sèche plus marquée et une baisse des
températures.

2° - Le Domaine Soudanien

Tropical humide, il s'étend du 7° à plus de 10°c de


latitude nord. On y trouve deux nuances :

- la nuance soudano-guinéenne d'altitude de l'Adamaoua


avec des pluies plus abondantes (1500 mm par an). La saison
sèche dure cinq mois, les températures restent plus fraîches
avec des écarts sensibles entre maxima et minima (34,6°c en mars
et 9,9c en janvier) ;
- le climat soudanien classique se développe dans la
cuvette de la Bénoué. Les températures sont élevées (28°c à 45°c
au mois d'avril). Les pluies sont moins abondantes (< 1 mm).La
saison sèche dure six mois.

3° - Le Domaine Soudano-Sahélien

Ce climat s'étend au nord sur les plaines de Mayo-


Danay et du Diamaré et les monts Mandara. Ce type est
caractérisé par une sévère diminution des précipitations
(Maroua, 815 mm) et une saison sèche de sept mois.

Au Nord du 11° de latitude nord, la plaine du Tchad


est encore plus sèche ; la saison de pluies est réduite à trois
mois avec de faibles précipitations (400 à 700 mm) et
l'évaporation est intense.
114 - VEGETATION

La végétation camerounaise est celle d'une Afrique


intertropicale miniaturisée, de la forêt dense humide
méridionale en passant par la savane centrale, la steppe
nordique, et une forêt et prairie de montagne.

On dénombre environs 8000 espèces, 1800 genres et 230


familles de plantes angiospermes reparties entre deux
principales régions, elles mêmes subdivisées en domaines(fig.4).

A) - LA REGION CONGO-GUINEENNE
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1° - Le Domaine Nigéro-Camerouno-Gabonais

C'est une zone de grande forêt subdivisée en forêt


littorale, en mangrove, en forêt atlantique toujours verte à
césalpiniacées, en forêt et prairies marécageuses inondables.

2° - Le Domaine Camerouno-Congolais

Ce domaine englobe la forêt verte du Dja, les forêts


marécageuses à sterculiacées du Haut Nyong, Bourtia, la prairie
aquatique à Echinochloa et inondable du Haut Nyong et les
prairies marécageuses.

3° - Le domaine Congo-Guinéen de la forêt semi-


caducifoliée

Il réunit la forêt semi-caducifoliées à sterculiacées


et ulmacées, de savanes herbeuses et arbustives.

4° - Le Domaine Afro-Montagnard de la forêt toujours


verte d'altitude
Il comprend les forêts submontagnarde et montagnarde
et les prairies subalpines.

B) - LA REGION SOUDANO ZAMBEZIENNE

1° - Le domaine Soudanien

Il regroupe la savane soudano-guinéenne, la savane


boisée soudano-sahélienne et la savane soudanienne d'altitude.

2° - Le domaine Sahélien

Il est représenté par la steppe à épineux sahelo-


soudanienne, la prairie inondable sahelo-soudanienne.

La végétation du Cameroun est aussi exposée à des


sérieux problèmes, qui menacent sa survie liées essentiellement
à l'action de l'homme. Les cultures, l'exploitation sauvage,
l'explosion démographique, les feux de brousse et l'exploitation
pastorale menacent sérieusement la pérennité de ce riche couvert
végétal.Du Nord au Sud les découpages climatiques correspondent
grosso modo à ceux du couvert végétal. Cependant la non
superposition exacte entre les deux facteurs (climatiques et
végétal) est beaucoup plus liée à l'action destructrice de
l'homme. On note aujourd'hui une régression rapide du couvert
végétal.

La dégradation de la végétation menace la survie de


plusieurs espèces et genres. On assiste au développement des
vastes étendues de forêts et de savane dégradées, rendant ainsi
9

difficile l'établissement d'une carte de la végétation


camerounaise.
115 - GEOLOGIE

Le Cameroun est constitué de trois principaux


ensembles géologiques : le complexe de base, les formations
sédimentaires et les roches magmatiques.

A) - COMPLEXE DE BASE

Le complexe de base camerounais peut se diviser en


deux unités majeures :

a - Le craton du Congo vers le Sud ;


b - La zone mobile d'Afrique Centrale plus au Nord.

Le Craton du Congo est beaucoup plus étendu au Sud de


Cameroun où il est connu sous le nom de complexe du Ntem. Il est
essentiellement constitué de gneiss, granites et charnokites
(granites à hyperothène).

La zone mobile d'Afrique Centrale (ZMAC) est un


domaine où les terrains précambriens ont été remobilisés donnant
les roches métamorphiques et ignées d'âge Panafricain (600-
500Ma). La ZMAC est en majorité constituée de migmatites,
micaschistes et gneiss micacés à plagioclase pénétrée des
formations et parcourus par des filons de quartz. Elle est
recoupée au centre du Cameroun par les failles majeures qui
constituent la zone de cisaillement de Foumban (Foumban Shear
Zone).

Le complexe de base est localement recouvert, par les


formations, volcanosédimentaires de Paléozoïque inférieur comme
le bassin de MANGHEI.

B) - ROCHES SEDIMENTAIRES

Les roches sédimentaires se localisent seulement dans


le Sud-Ouest, les plus anciennes sont les grès conglomératiques
plus ou moins massifs connus sous le nom de "formation de
Mudeck" qui, considérée comme crétacée malgré l'absence de
fossiles stratigraphiques, repose en discordance sur le complexe
de base. Cette formation est recouverte de marnes fossilifères
d'âge turonien. Les bassins offshore de Douala et du Rio-del-Rey
sont des bassins de marge passive typiques qui se sont formés
pendant l'ouverture de l'Atlantique Sud. Du Crétacé au miocène,
ils constituaient un bassin sédimentaire continu qui s'étendait
du Nigéria au Sud-Cameroun. Son orientation à été contrôlée par
des failles normales de direction N120. La partie Nord du bassin
de Douala en particulier est caractérisée par des séries de
failles directionnelles Nord Est-Sud Sud Ouest. Celles-ci se
sont probablement formées pendant l'activité volcanique qui
sépare le grand bassin continu. Les sédiments d'âge Crétacé se
sont aussi observés dans le bassin de Mamfé et le rift de Yola
qui forment les bras du Bénoué Trough au Nigéria. Le bassin du
10

Lac Tchad est couvert de sédiments d'âge quaternaire assez


récent alors que les dépôts alluviaux et colluviaux prédominent
dans les boucles de grandes rivières. Alors que l'exploitation
du gaz et du pétrole s'effectue dans les bassins de Kribi-Campo
et de Douala et du Rio-Del-Rey respectivement, la prospection
continue dans le bassin du lac Tchad au Nord.

C) - LES ROCHES MAGMATIQUES DE LA LIGNE DU CAMEROUN

a - Les Complexes Annulaires (66-30 Ma)

Du sud-ouest à l'extrême-nord du Cameroun, on trouve


une série de complexes annulaires syénitiques et granitiques
dont l'âge varie de 66 à 30 Ma et le diamètre de 1 à 10 Km. Ces
âges indiquent qu'il y a eu un chevauchement avec l'activité
volcanique de la ligne du Cameroun. Ces complexes annulaires
représentent probablement les racines profondes d'anciens
appareils volcaniques intrusifs dans le complexe de base
granito-gneissique et dans les sédiments antérieurs. Plus de 60
de ces complexes subvolcaniques aussi appelé "granites ultimes"
ou "massifs ultimes" s'étendent sur une distance de 1000 Km du
mont Koupé à Mora Waza suivant la ligne du Cameroun, de
direction Nord 30° Est ils sont très semblables, aux complexes
annulaires du Nigéria mais ne présentent pas une migration Nord-
Sud et les minéralisations économiques y sont peu fréquentes.
Les baryte minéralisations de fluorite et baryte sont connues.
La cassitérite et la columbrite sont associées aux filons et
veines associées à ces complexes. Le Mayo-Darlé est le seul à
importante minéralisation de cassitérite.
L E V O L C A N I S M E

Le volcanisme au Cameroun se localise le long de la


"Ligne du Cameroun" qui est un alignement d'édifices volcaniques
depuis le lac Tchad jusqu'aux îles océaniques de la Golfe de
Guinée suivant un axe n30°G et parcourant une distance de 1600
kilomètres. Ce sont les massifs généralement alkaline d'âges
tertiaires à récent présentant un intérêt particulier unique au
monde car ils passent du domaine océanique au domaine
continentale. De ce fait, cette ligne peut se diviser en deux
secteurs majeurs : le secteur océanique et le secteur
continentale.
Le secteur océanique est composé de quatres îles ;
pagalu, Sao Tomé, Principe et Bioko.
- Pagalu est essentiellement constitué des coulées
basaltiques recoupés par des dômes trachytiques ;
- Sao tomé et Principe est en majorité couverte de
coulées basaltiques, trachytiques et phonolitiques ;
- Bioko est largement dominé des basaltes.
Le secteur continental se trouve dans le territoire
camerounais et comprend les grands massifs volcaniques suivants:
* Le Mont Cameroun qui culmine vers 4100 mètres est à
dominante basaltique, au sud-ouest duquel se trouve le Mont
Etinde (aussi appelé le petit Mont Cameroun) composé des roches
11

sous-saturées ; nephelinite et leucitite) ;


* Le Mont Manengouba situé à quelques dizaines de
kilomètres au nord-est du Mont Cameroun est constitué de
basaltes, hawaites et rhyolites ;
* Le Mont Bamboutos à l'ouest du Cameroun est
essentiellement igninbrique, trchytique et rhyolitique et
s'étend jusqu'aux hautes terres de Bamenda ;
* Le mont Oku situé à une centaine de kilomètre au
nord de bamboutos est constitué des basaltes et des rhyolites ;
* Le plateau de l'Adamaoua et Mandara au nord Cameroun
sont largement basaltiques et parfois recoupés par des dômes
rhyolitiques et trachyphonolitiques.
Parmi tous ces massifs volcaniques, seul le Mont
Cameroun est encore actif. Il a connu six éruptions volcaniques
au cours de ce siècle (1901,1922,1925,1954,1959 et 1982) et
reste toujours un danger potentiel pour les habitants
avoisinants.
La numérologie, pétrographie et géochimie de ces
volcans montrent qu'ils appartiennent tous à la série alkaline
comprenant toutes les variétés pétrographiques comme : basalte
alkaline, hawaite, mujéarite, benmoreite, pierite, phonolite,
trachyte et rhyolite, benmoreite,pierite, phonolite, trachyte et
ryolite alkaline. Les travaux de terrain montrent que les laves
basaltiques prédominent sur les termes plus évolués. Parmi
toutes les hypothèses mise en place de cette ligne de "rifting
continental" est largement accepté ces dernières dizaines
d'années.

1-2 - CONTEXTE SOCIO - ECONOMIQUE

121 - DEMOGRAPHIE

D'après le dernier recensement, le Cameroun comptait


au mois d'avril 1987, 10.493.655 habitants dont 49,2 % d'hommes
et 50,8 % de femmes, soit près de 97 hommes pour 100 femmes.
Dans cette population, près de trois personnes sur 100 sont des
étrangers et sur 100 étrangers résidant au Cameroun, 94 sont des
africains.

La densité observée est un peu plus de 22 habitants au


Km2 entre 1976 et 1987, la population du Cameroun a augmentée de
2 830.000 personnes en chiffres absolu, soit un taux
d'accroissement annuel moyen de 2,9 %. Toutefois, si entre 1987
et 1993 le taux de croissance est de 2,89 %, il est de 2,83 %
entre 1993 et 1997. A ce taux, on peut estimer la population
actuelle à 14.044.000 habitants (avril 1997).
Le Cameroun est donc moins peuplé que son géant voisin
le Nigéria mais dépasse largement les pays limitrophes d'Afrique
Centrale.

On observe que environ 40 % de la population


Camerounaise habite en ville et 60 % en zone rurale. Deux villes
(Yaoundé et Douala) ont atteint le million et plus d'habitants
et une demi-douzaine a plus de 100.000 habitants. Sept provinces
12

sur dix ont plus d'un million d'habitants.

La population camerounaise est très inégalement


répartie. Les 3/4 des habitants occupent à peine le 1/5ème du
territoire. En considérant les densités rurales dont la moyenne
nationale avoisine 15 hab/Km2, les secteurs de peuplement dense
contrastent avec les vastes étendues pratiquement vides. Trois
régions densément peuplées existent au Cameroun.

- La première région, la plus importante en superficie


et en effectifs comprend les hautes terres de l'Ouest et l'axe
volcanique Mont Cameroun - Manengouba. La majeure partie des
hautes terres compte plus de 70 hab/Km2. Des noyaux
appréciables en pays Bamiléké et sur les grassfields dépassent
200 habitants/km2 avec des îlots atteignant 2000 habitants.

- La seconde région de peuplement dense englobe les


monts Mandara, leur bordure méridional et la plaine du Diamaré,
avec une annexe dans le secteur de Makan, au bord du lac Tchad.
Dans les montagnes refuge du Mandara, la densité moyenne
atteint souvent 120 hab/km2, certains îlots dépassant largement
ce chiffre en dépit d'un milieu naturel hostile.

- La troisième région couvre, sur la bordure


occidentale du plateau Sud camerounais le pays Beti et Yambassa
- Bafia. Moins étendue et moins peuplée (50-100 habitants/km2),
elle s'entoure d'une auréole où les densités décroissent
graduellement de 50 à 100 hab/km2. Ici la concentration humaine
résulte des migrations qui jusqu'au début du XIXè siècle, ont
fait franchir le Mbam et la Sanaga à plusieurs groupes ethniques
chassés par les conquérants Foulbé et Vouté.

Entre ces aires de forte densité, le reste du


territoire hormis quelques secteurs limités, est faiblement
peuplé et comporte de vastes zones pratiquement inhabitées
(Adamaoua, sud-est Benoué, sud-est Cameroun).

La population Camerounaise s'accroit rapidement depuis


les années 50. Evaluée à 3.800.000 habitants en 1950, elle
atteint 14.044.000 en 1997, soit 4 fois le chiffre d'après la
seconde guerre mondiale. Cet essor démographique résulte des
progrès de l'action sanitaire et de l'hygiène, même si la crise
économique et la phobie du SIDA ont compris cette dynamique. Les
taux moyens de natalité et de mortalité qui étaient
respectivement de 45 et 20,4 % en 1976, sont estimés aujourd'hui
à 39,7 % et 11,4 %. L'accroissement naturel passe ainsi de 2,9 %
en 1976 à 2,83 % en 1997. Ces taux expliquent la jeunesse de la
population et un début de transition démographique.

En effet, les personnes de moins de 20 ans


représentaient en 1987 56,3 %, celles de 20 à 54 ans 36 % et
celles de 55 ans et plus 7,4 %. En 1997, les projections
montrent 6.921.000 hommes contre 7.124.000 femmes.

L'espérance de vie à la naissance est de 56,7 ans en


1997, soit 54,5 pour les hommes et 59 ans pour les femmes.
13

Sur le plan de l'alphabétisation, 16 % de la


population de 11 ans et plus ne savent ni lire, ni écrire. Cette
proportion est plus élevée chez les femmes (5/10) que chez
l'homme (3/10). En ce qui concerne le niveau d'instruction, on
observe que 41 % des personnes âgées de 3 ans et plus ont le
niveau du secondaire. Les personnes n'ayant jamais été à l'école
ou ayant suivi seulement les enseignements maternels ou
coraniques représentent 46 %.
Les personnes âgées de 6 ans et plus représentent 77,6
% de la population totale (celle de 15 ans et plus représente
53,6 %). Dans la première tranche la population active
représente 48,2 % et la population inactive 51,8 %. Dans la
tranche d'âge 15 ans et plus, la population active représente
64,95 % et la population inactive 35,05 %. Parmi les actifs
occupés, 58,9 % ont déclaré travailler pour leur propre compte ;
18,1 % pour un salaire, 21,7 % comme aide familiaux, 0,9 % comme
apprentis. La proportion des actifs est plus élevée en zone
rurale (53,3 %) qu'en ville (39,6 %).
122 - ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE

1° Organisation sociale

L'Organisation sociale du Cameroun est caractérisée


par sa diversité ethnique, géographique et climatique, qui
conditionne le style de vie en termes économiques, c'est-à-dire
la manière dont la société doit s'organiser pour satisfaire ses
besoins fondamentaux et assurer sa survie et celle de l'espèce :
l'agriculture sédentaire ou itinérante, la chasse et la
cueillette, l'élevage nomadique et la pêche.

Au sein des groupes ethniques on rencontre plusieurs


ensembles linguistiques ou dialectes ; cependant, il existe
quelques langues véhiculaires parlées par une majorité des
camerounais. Le français et l'anglais sont les seules langues
officielles du pays.

Les sociétés des forêts n'ont pas une organisation


sociale basée sur les chefferies suprêmes, mais sur les liens de
solidarités lignagères et classiques.
Sur les plateaux de l'ouest et nord-ouest, les
populations sont regroupées dans des chefferies autonomes et
assez concurrentielles, avec pouvoirs centralisés, certaines
sont encore puissantes aujourd'hui.

Dans les régions du nord, on trouve deux situations


différentes : les populations islamisées sont organisées en
chefferie établies à la suite du jihad et qui assuraient
traditionnellement l'administration. Quant aux populations non
islamisées (les kirdi), elles ont centralisée et sans hiérarchie
politique fortement établie.
Malgré ces différences, la famille plus ou moins
élargie ou segment d'une lignée constitue la cellule de base de
la société camerounaise, quelque soit le groupe considéré.
14

2° - Organisation administrative

Après son indépendance en 1960 et la réunification en


1961, le pays est devenu un Etat unitaire en 1972 divisé en
circonscriptions hiérarchisées. En 1996, le pays comptait 10
provinces, 58 départements, 289 arrondissements et 53
districts(fig.6) dont le découpage respecte autant que possible
la configuration sociologique du pays, sans prendre en compte le
poids démographique.

Les administrations sont présentées au niveau de :


* Chaque province par des délégués provinciaux placés
sous l'autorité d'un Gouverneur ;
* chaque département par des délégués ou chefs de
services départementaux placés sous l'autorité d'un préfet ;
* Chaque arrondissement ou district par les délégués
ou chefs de service d'arrondissements ou de districts placés
sous l'autorité d'un sous-préfet ou d'un chef de district.

3° - Organisation politique

Le Cameroun est un Etat laïc à régime présidentiel. Il


comprend un pouvoir Exécutif, un pouvoir Législatif et une
Autorité judiciaire.
Le pouvoir Exécutif est placé sous l'autorité du
Président de la République qui veille au respect de la
constitution, assure l'unité de l'Etat et garantit par son
arbitrage le fonctionnement harmonieux des institutions.
Le président de République est élu au suffrage
universel direct, et secret pour un mandat de 7 ans renouvelable
une fois.
Il nomme le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, et
sur proposition de celui-ci, les ministres et les secrétaires
d'Etat fixe leurs attributions.
Le pouvoir législatif est exercé par l'Assemblée
Nationale qui comprend 180 députés élus au suffrages universel
et secret pour un mandat de 5 ans.

L'Assemblée Nationale tient 3 sessions annuelles d'une


durée maximum de 30 jours chacune. Elle se réunit en session
extraordinaire sur un ordre du jour déterminé pour une durée ne
dépassant pas 15 jours à la demande du Président de la
République et du tiers de ses membres.
Le Cameroun compte en 1997 près de 130 partis
politiques dont les plus importants sont le Rassemblement
Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) au pouvoir, le Social
Democratic Front (SDF) et l'Union Nationale pour la Démocratie
et le Progrès (UNDP).
123 - ENVIRONNEMENT MEDIATIQUE

Le Cameroun est riche d'une pluralité de moyens


d'information écrits et audiovisuels. La loi sur la
15

communication sociale du 19 décembre 1990 qui pose le principe


de la liberté de la communication sociale, a favorisé l'éclosion
de nombreux supports de presse écrite. A côté du quotidien
national Cameroun Tribune, de nombreux titres appartenant à des
secteurs prisés foisonnent. Cette presse couvre des domaines
aussi divers que l'information générale, spécialisée, féminine,
de loisirs etc...

Il faut relever que l'accès à la presse reste limité


par un taux d'analphabétisme élevé, une distribution
circonscrite aux grandes villes, une diffusion essentiellement
faite dans les langues officielles (anglais et français) et un
coût relativement élevé au numéro. A titre d'illustration, un
hebdomadaire coûte en moyenne 300 francs CFA, ce qui est élevé
par rapport aux salaires pratiqués après la baisse drastique des
salaires intervenue en novembre 1993 (le SMIG est de 22.000
francs CFA par mois). S'agissant de l'audiovisuel, les textes
d'application qui auraient permis la libération du secteur ne
sont pas encore signés et publiés, ce qui consacre un monopole
de fait de l'Office National et de Télévision (CRTV). La radio
reste le médium de masse par excellence. Son accès est facilité,
par l'investissement peu coûteux qu'il exige, la disponibilité
des piles même dans les campagnes et surtout sa diffusion dans
les principales langues nationales.

124 - ECONOMIE

A) - Prédominance de l'agriculture
L'économie camerounaise repose essentiellement sur
l'agriculture, elle fait vivre plus ou moins directement 3/4 de
la population, représente 24 % du PIB et fournit environ 1/3 des
exportations en valeur.

La variété des produits agricoles s'explique d'abord


par la diversité des milieux naturels de la zone équatoriale au
secteur présahélien, avec des basses et hautes terres et des
plateaux de moyenne altitude, puis l'introduction de cultures
nouvelles.

Activité principale, l'agriculture seconde l'élevage


dans le grand Nord, l'Ouest et l'Est, la pêche sur la côte et
autour des lacs artificiels.

A l'heure actuelle, plus de 1,5 millions


d'exploitations paysannes pratiquent une polyculture vivrière
associée généralement à de petites plantations. Les
exploitations capitalistes (environ 200), localisées dans les
zones les plus favorables, emploient un outillage et des
méthodes modernes.

Les terres cultivées couvrent plus de 2 millions


d'habitants (sur un total de 3 millions d'habitants de terres
cultivables). Après l'échec de plusieurs grands projets
agricoles, le désengagement de l'Etat dans le secteur des
16

engrais, l'agriculture se développe grâce au progrès de la


recherche et à l'essor du mouvement coopératif.

La limite qui sépare l'agriculture commerciale de


l'agriculture vivrière n'est pas nette, les deux activités sont
imbriquées. Dans les exploitations paysannes le ménage pratique
une polyculture destinée à couvrir les besoins essentiels et
commercialise le surplus. Les types d'associations et les
techniques culturelles varient selon les régions naturelles, la
situation démographique et les habitudes alimentaires.

L'agriculture vivrière parvient à répondre à la


demande urbaine. Un nombre croissant de villageois, considérant
les avantages qu'offrent la commercialisation des vivres et la
montée des prix, développent la production de certaines denrées
(banane plantain, maïs, pomme de terre, fruits, tomates etc...)
parfois au détriment des stimulants et autres cultures de rente.

Le cacao, le café, le thé... souffrent des problèmes


de qualité de la production et les aléas du marché mondial. La
production varie très peu depuis plus d'une décennie (entre
100.000 et 120.000t/an).

B) - Activités Industrielles

L'activité industrielle est en plein essor et s'appuie


sur un potentiel énergétique considérable. L'énergie hydro-
électrique, le pétrole et le gaz sont en quantités importantes.
L'agro industrie (CAMSUCO, SOSUCAM SOCAPALM, SODECOTON...)
cohabite avec l'industrie lourde (métallurgie d'aluminium à
Edéa). Le développement du chemin de fer a favorisé la
déconcentration des industries de Douala pour d'autres pôles.
(une ligne Douala-Mbanga-Kumba, une ligne Douala-Yaoundé-
Ngaoundéré).

L'aménagement des ports en eau profonde de Limbé et


Kribi, le dragage du chenal du port de Douala, la multiplication
des aéroports pouvant recevoir de gros porteurs(trois aéroports
nationaux : Yaoundé Nsimalen, Douala et Garoua), l'existence
d'un réseau ferroviaire d'environ 1.100 Km exploité sur deux
lignes, Douala-Yaoundé-Ngaoundéré avec embranchement à Ngoumou
vers Mbalmayo et Douala-Mbanga-Kumba, et la consolidation du
secteur routier existant(21800 kilomètres au total de routes
plus ou moins entretenues dont 3800 kilomètres revêtues et 18000
kilomètres de terre classées en routes nationales, provinciales
et départementales) contribuent à l'affermissement de l'activité
industrielle. L'informatique et les télécommunications intègrent
l'industrie camerounaise dans l'économie mondiale. (Tous les
chefs lieux de provinces, presque tous les chefs lieux de
département et certains chefs lieux d'arrondissement disposent
d'un téléphone automatique,le Cameroun étant par ailleurs relié
au reste du monde par Internet.

D'importants gisements miniers existent (bauxite,


pétrole, gaz, fer...) et leur exploitation donnera un coup de
fouet à une industrie embryonnaire.
17

Le Cameroun regorge d'importants atouts tant physiques


que humains. Mais c'est la gestion rationnelle de ce potentiel,
l'accès à plus de libertés individuelles déjà envisagé avec
l'instauration du multipartisme et la libéralisation engagée de
l'économie qui consolideront les acquis.
En effet, le Cameroun qui subit depuis une décennie
déjà une crise économique des plus sévères, "n'a pas su profiter
pleinement du surcroît de richesses générées par les
exportations pétroliers à partir de l'exercice 1977/78, pour
créer les conditions et les bases d'un développement durable qui
aurait pu résister plus longtemps aux importants chocs
extérieurs intervenus à partir de 19885/1986.*

C'est pourquoi, pour faire face à cette crise


amplifiée par la chute des exportations du pays à partir de 1985
et la dépréciation du dollar américain, le Cameroun a adopté de
nouvelles règles de gestion de l'économie nationale dans le
cadre du Programme d'ajustement structurel (PAS) dont les
répercussions au niveau social/marché du travail et pauvreté
notamment) se sont avérés très dures.

En effet le ralentissement voire l'arrêt des grands


projets d'investissements publics, le gel des recrutements dans
la fonction publique, le non paiement de la dette intérieure de
l'état à de nombreuses entreprises, l'arrêt de subventions aux
entreprises publiques... dictés par le PAS, avec ce que cela
2
entraîne en terme de compressions de personnel, ont amplifié le
phénomène de chômage dont le taux a atteint environ 15 % de la
population active en 1993 contre 6,1 % seulement en 1987.

La conséquence de ce chômage massif (410.000 de sans


emploi en 1992 contre 260.000 en 1987) est la paupérisation de
la population urbaine et surtout rurale.

Ainsi d'après toujours le rapport PNUD sus-cité, moins


de 1 % de ménages de yaoundé et Douala vivaient au dessous du
seuil de pauvreté en 1983 alors qu'en 1993 ces taux sont passés
respectivement à 20 % pour Yaoundé et 30 % pour Douala.
Quant au secteur rural, la pauvreté qui y était déjà
massive d'après l'enquête budget consommation réalisé par
l'ancien ministère du Plan et de l'Aménagement du Territoire (un
ménage sur deux vivait sous le seuil de pauvreté) s'y est
considérablement aggravé, avec la baisse des prix de la plupart
des produits agricoles :
- 42 % des cultures d'exportation ;
- pour les cultures vivrières, la valeur de la
production est passée de 417 milliards de FCFA en 1983 à 378
milliards en 1992/1993.
L'une des conséquences de cette paupérisation est la
dégradation de l'état sanitaire de la population (65 décès pour
2
* PNUD : Rapport sur le développement humain au Cameroun,
1993.
18

1000 naissances vivantes, 450 décès de mères pour 100.000


accouchements).

Bien que la croissance économique ait repris depuis


1995/1996 avec un taux d'environ 5 % l'an, cette situation de
chômage et de pauvreté, ne s'est pas encore véritablement
amélioré à cause du fort endettement du pays (près 42 % des
recettes budgétaires sont affectées au paiement de la dette
extérieure).

C° - Planification du développement
Pendant le premier quart de siècle l'indépendance, les
stratégies de développement du Cameroun étaient contenues dans
les plans quinquennaux de développement de développement. Le
sixième plan (1986-1991), le dernier en date, n'a été ni
programmé ni exécuté. Pourtant ce plan s'est servi, plus que les
précédents, d'une masse importante de données démographiques
fiables. Ainsi, des objectifs sectoriels (santé, éducation,
alimentation,..) avaient été fixés en fonction de ces données,
mais, il n'existait pas, pas plus qu'aujourd'hui d'ailleurs, un
modèle global population/développement adapté au contexte du
Cameroun.

Face à la crise, le gouvernement s'appuie sur un


ensemble de mesures pour corriger les déséquilibre constatés et
restaurer la compétitivité de l'économie camerounaise vis-à-vis
de l'extérieur et ramener la croissance. Ces mesures qui
constituent dans l'ensemble des Plans et Programmes d'Ajustement
Structurel (PAS) repose sur une stratégie comportant quatre
piliers : (1) réalignement de la partie du franc CFA afin de
ramener le taux de change effectif à un niveau compatible avec
les objectifs d'une croissance durable de l'économie ; (2)
adoption d'une politique de gestion de la demande intérieure
pour juguler les effets inflationnistes de la dévaluation ; (3)
réduction de l'intervention de l'Etat dans l'économie et
instauration d'une bonne gouvernance ; (4) libéralisation de
l'économie.

Elle importe cependant de relever que les réformes


engagées ne semblent pas procéder d'une réflexion concertée dans
un cadre global qui tient compte de toutes les exigences au
niveau national. Les plans quinquennaux de développement socio-
économique qui restent ce type de cadre, ne sont plus élaborés
depuis celui de 1986/1991. Ces plans, malgré leurs imperfections
avaient l'avantage de présenter des orientations générales
d'action pour un développement harmonieux à long terme.

Le processus de planification du développement a


montré ses limites du fait qu'il s'agissait d'une planification
instaurée et animée par l'Etat-providence, et aussi de par les
méthodes de programmation (le plan a souvent été évoqué comme
"catalogue" de projets et comme justificatif de la volonté
politique auprès des bailleurs) sans oublier les difficultés
liées à son exigence (à peine 40 % de projets ont été exécutés
convenablement dans le cinquième plan). Cependant, malgré ces
19

faiblesses, il est reconnu que le plan de développement était un


cadre de référence pour la concertation des divers acteurs du
développement, la cohérence des stratégies globales et
sectorielles, l'arbitrage des priorités et surtout la vision de
l'économie et de la société à court, moyen et long termes.

1-3 CONTEXTE TECHNOLOGIQUE

131 - INTRODUCTION

Il est important de savoir que en dehors de


l'artisanat et des petits métiers répandus dans tout le
territoire certaines régions du pays sont complètement non
industrialisées. C'est le cas des provinces du Nord-Ouest et de
l'Est.(fig.7)

On distingue cinq régions (zones) industrielles


principales au Cameroun et qui sont les suivantes :
- la région industrielle de Douala ;
- la zone industrielle d'Edéa ;
- la zone industrielle de Yaoundé ;
- la zone industrielle de Garoua.
132 - LA REGION INDUSTRIELLE DE DOUALA

Plus de 50 % des industries camerounaises sont


localisées à Douala. Cette région est le coeur de l'industrie
lourde et légère du Cameroun. Dans cette région les industries
sont implantées dans quatre principaux centres ou secteurs :

1° - Douala centre : Il regroupe le centre de la


ville de Douala et ses environs. La grande densité et la grande
concentration des populations dans cette localité constitue un
grand marché et encourage l'établissement ou la création des
industries de premières nécessités. Ces industries sont, les
industries chimiques etc...

2° - Bonabéri : Elle est une localité située sur la


rive ouest du fleuve Wouri. La zone industrielle de Bonabéri,
principalement constituée d'industries lourdes, produit des
équipements qui sont distribués ou cheminés dans tout le pays et
à l'étranger. Elle comprend la cimenterie, les industries de
sel, des savonneries, des usines d'embouteillages de gaz etc...

3° - Bassa : Le centre industriel de bassa est situé


sur l'axe Douala-Yaoundé. On note certes une certaine
accumulation des industries dans ce site, cependant leur
capacité d'extension est trop limitée comparativement à celles
du centre de bonabéri essentiellement installées le long de la
rive du fleuve wouri. Les industries que l'on note ici sont : la
CICAM (textile) SOPARCA (parfumerie), UNALOR (boîtes
d'allumettes), les savonneries, les scieries etc...
20

4° - Dibombari : Ce centre industriel est situé hors


de la ville de Douala, à quelques kilomètres sur la route
Douala-Nkongsamba.

On ne note pas une grande concentration industrielle


dans ce centre. La SOCAPALM, l'industrie principale est
spécialisée dans la raffinerie de l'huile de palme.
133 - LA REGION INDUSTRIELLE TIKO-LIMBE

Les industries de cette région ne sont pas localisées


sur un même site. Chaque industrie ou usine est installée à
proximité des sources d'approvisionnement en matières premières.
Les principales sont :
- La raffinerie d'huile de palme de Mondoni ;
- l'usine de Tole tea ;
- l'industrie d'Hévéa (caoutchouc) de Tiko ;
- la savonnerie de Tiko ;
- les brasseries de Ombe ;
- l'usine de fabrication des parapluies de Moliwe ;
- la raffinerie du pétrole de la SONARA au cap Limbé.

134 - LA REGION INDUSTRIELLE D'EDEA

A côté de l'usine hydroélectrique d'Edéa située sur la


Sanaga (fleuve), la région compte également deux autres usines:
- L'ALUCAM, principale industrie du pays, transforme
l'alumine importée de la Guinée Conakry en aluminium ;
- la SAFACAM est située non loin d'Edéa à Dizangué et
transforme l'Hévéa ;
- la SONEL grâce à ses barrages d'Edéa et de Songlulu
alimente sept provinces du Cameroun en électricité.
135 - LA REGION INDUSTRIELLE DE YAOUNDE
On note relativement une faible concentration des
industries à Yaoundé. En effet, la ville est la capitale
politique du pays donc est beaucoup plus dominé par les
activités administrative et universitaires qu'industrielles. On
regroupe dans cette région les industries situées à Yaoundé et
celles qui se trouvent dans les villes environnantes, les
industries de Yaoundé sont :
- Les industries de cigarettes (Bastos) ;
- Les Brasseries (Brasseries du Cameroun) ;
- S.C.D. P. (Stockage des produits pétroliers) ;
- Les scieries (CORON) ;
- Les industries localisées dans les villes
environnantes sont :
- la SOSUCAM (Mbandjock) ;
- la CAMSUCO (Nkoteng) ;
- les Sociétés de transformations de bois (société de
fabrication des contre-plaquées) et les vanneries à Mbalmayo.
21

136 - LA REGION INDUSTRIELLE DE GAROUA

La ville de Garoua compte quelques industries, on note


aussi des industries dans les villes ou localités environnantes.
A Garoua on note :
- les industries de textiles ;
- la S.C.D.P. (stockage et distributeur de produits
pétroliers) ;
- les brasseries (brasseries du Cameroun) ;
Hors de Garoua on distingue :
- la SODECOTON (Kaélé pour le tissage du coton) ;
- l'usine d'huile d'arachide (Pitoa) ;
- la cimenterie (Figuil).

A Maroua dans la province de l'extrême-nord on


observe:
- l'usine de conservation de viande ;
- l'artisanat ;
- des usines de transformation du riz dont Yagoua se
présente comme ville principale.

La tannerie est répandue dans les villes de Garoua et


Maroua.

Dans la plupart des villes principales du Cameroun il


y a une prolifération des stations d'essence, des boulangeries
et des industries de transformation agro-alimentaires. La
S.C.D.P. est également installée à Bafoussam, à Garoua et à
Yaoundé (Efoulan).

Bafoussam s'industrialise graduellement et la zone


connaît un essor industriel de nos jours avec les usines de
transformation du cacao et du café et dont l'UCCAO se présente
de nos jours comme l'une des principales usines. Egalement les
usines de transformation des tomates sont installées à Foumbot.

L'essor de l'industrie s'accompagne de plusieurs maux : il


y a l'aggravation des conditions de vie et de travail des
ouvriers, au plan social, mais il y a aussi les problèmes de
pollution et leurs effets qui s'ajoutent à l'inquiétude que
cause la perspective de l'épuisement des ressources. La
sidérurgie et l'extraction minière constituent les principales
activités industrielles à forte capacité de pollution, sans
négliger l'importance des industries manufacturières.
L'industrie est devenue rapidement l'élément central des
sociétés modernes, malgré d'importantes disparités encore
observées dans ce domaine entre continents et entre pays. De
nombreux besoins essentiels des populations ne peuvent en effet
être satisfaits que par des biens et services fournis par
l'industrie.
22

Le rapport de la Commission Mondiale sur


l'environnement et le développement souligne ainsi l'impact de
l'industrialisation sur l'environnement :

"L'industrie et ses produits on un impact sur le


patrimoine de ressources naturelles de la civilisation au cours
du cycle tout entier de prospection de d'extraction de matières
premières, de leur transformation en produits, de la
consommation d'énergie, de la production de déchets et de
l'utilisation et de l'élimination des produits par
consommateurs. Ces impacts peuvent être positifs, lorsqu'ils
améliorent la qualité d'une ressource ou étendent le champ de
ses utilisations. Ou ils peuvent être négatifs lorsque des
processus ou des produits sont générateurs de pollution, ou s'il
y a épuisement ou dégradation des ressources".

Cette situation ne peut que préoccuper la prévention


et la gestion des catastrophes technologiques au Cameroun.

II - TYPOLOGIE DES CATASTROPHES ET LOCALISATION DES


ZONES A RISQUES

INTRODUCTION

Au travers de son histoire l'homme vit en permanence


sous la menace des catastrophes naturelles. Dans les dernières
décennies, on a recensé, de par le monde, les pertes en vies
humaines avec toutes les conséquences socio-économiques )
(ex: la catastrophe du Lac Nyos, les inondations au Nord du
Cameroun et les glissements de terrain dans les hautes terres)
sans toutefois oublier les pertes en biens matériels
entraînant de ce fait un frein dans les efforts de
développement.

Cette situation qui s'aggrave au fil des ans


n'épargne malheureusement pas le Cameroun.

De nos jours, les hommes sont confrontés aux


catastrophes provoquées par la démographie galopante,
l'urbanisation et l'industrialisation rapides dans les zones à
risque

Ces catastrophes ont un impact négatif dans le


développement socio-économique du pays. Les stratégies pouvant
23

rendre supportables les risques naturels demandent


l'organisation, la construction, l'identification, la
prédiction, des lieux (sites) à risque probable, tout en
prévoyant leurs effets.

Les défis environnementaux auxquels nous faisons


face ne présentent pas de solutions simples ; les problèmes
posés se présentent sur le plan social ou technologique. Ces
stratégies et leur mise en oeuvre varient d'un type de
catastrophes à un autre, d'où le besoin d'établir une
typologie de catastrophes actuelles et potentielles. On
distinguera donc :

* Les risques naturels : ce sont des risques


non provoqués par l'activité humaine ;
* Les risques naturels et humains : ce sont des
risques provoqués par l'homme et la nature.
* Les risques technologiques : ce sont des
risques provoqués par les activités technologiques de l'homme

2 - 1 LES RISQUES NATURELS

211 - LE SEISMES OU TREMBLEMENTS DE TERRE

Un tremblement de terre est un ébranlement brutal de


la terre. Cet ébranlement est provoqué en profondeur par un
mouvement brutal de deux compartiments de roches soumis à des
pressions. Il pourrait également être provoqué par les
mouvements des magmas dans les chambres magmatiques. Les
vibrations qui généralement se propagent dans le globe
terrestre provoquent des mouvements en surface. Les
tremblements de terre présentent des effets en surface qui
varient du plus faible ébranlement détectable seulement grâce
aux séismographes très sensibles aux grandes pertes en vies
humaines et en matérielles à grande échelle.

Le réseau mondial de la standardisation sismologique


(World Wide Standardisation Seismograph Network) en abrégé
(WWSSN), développé en 1960 a beaucoup amélioré la performance
de détection des tremblements de terre partout dans le monde.
Malgré sa ligne volcanique, le Cameroun est classé comme
relativement asismique à l'échelle mondiale. La première
station sismique permanente (BCAO) d'Afrique Centrale a été
installée à Bangui à la veille des indépendances. Dans le
territoire camerounais, la première station sismique
permanente, installée en février 1982 à Yaoundé par
l'Université de LEEDS et l'ORSTOM (Office de la Recherche
Scientifique Outre Mer France) était déjà opérationnelle lors
de l'éruption du Mont Cameroun d'Octobre-Novembre 1982.
Une série de stations temporaires, ont été
installées entre Ngaoundéré et Ngaoundal de mars à juin 1983,
40 stations temporaires ont été installées entre Meiganga et
Garoua. L'interprétation des informations gérée par ces
stations et celle de Bangui montre que la sismicité du
Cameroun est confinée à la région du Mont Cameroun.(fig.8)
24

Secondairement il y a des zones linéaires d'activité


parallèles à la ligne du Cameroun et contenant le Mont
Cameroun. A fin de surveiller l'activité du Mont Cameroun, 8
stations temporaires ont été installées sur et autour de ce
volcan entre 1985 et 1987(fig.9). Le résultat de ces travaux
montre que tous les 3 jours, il y a en moyenne 1 à 4
événements sismiques. Ces événements sont probablement liés au
mouvement de magma dans les chambres magmatiques peu
profondes. Les études montrent qu'il existe une zone
relativement asismique sous le Mont Cameroun vers 20 à 30 Km
de profondeur. Ceci, peut être attribué à la ductilité de la
croûte inférieure, la présence de corps magmatiques ou des
corps partiellement fondus.

L'un des tremblements de terre les plus récents dans


la partie nord de la ligne a eu lieu en mars 1990 à NTUNDIP.
Ceci serait lié au développement de fractures de surface
récentes dans la région de Ndu. Une autre région où l'activité
sismique a été fréquente est la bordure Nord du Craton de
Congo.

Les études géologiques et géophysiques détaillées


indiquent que la partie continentale de la ligne de Cameroun
est superposée à la zone de cisaillement de Foumban (Foumban
Shear Zone), qui a joué en cisaillement dextre au crétacé
supérieur et au tertiaire. Le 26 janvier 1987 le tremblement
de terre de Tibati d'une magnitude Ma=4.8 a été détecté à des
distances télésismiques et représente l'un des plus grands
événements sismiques le plus récents dans cette zone de
cisaillement et même dans tout le territoire camerounais.
L'absence d'événement de grande magnitude le long de la ligne
du Cameroun ne signifie pas nécessairement qu'elle est
asismique mais suggère que les contraintes des croûtes
terrestres responsables des phénomènes sismiques sont amorties
par les petites secousses, ce qui est fréquent dans plusieurs
provinces volcaniques.

Les séismes provoquent d'énormes pertes en vies


humaines et en matériels, les effets peuvent être directs ou
indirects.

a) - Les effets directs

Les mouvements du sol entraînent la destruction des


édifices (bâtiments, ponts, routes...etc). Ces mouvements du
sol causent des dommages énormes. Pendant un séisme les
vibrations se déplacent en profondeur et atteignent la
surface. Celles-ci vont provoquer les modifications de la
topographie (ex : Buéa...Ntundip, 1990) accompagnées de
dommages énormes sur les bâtiments, les ponts et les routes
qui généralement vont s'affaisser à la suite de la
fracturation du sol. les pertes en vies humaines sont
25

généralement provoquées par la chute des débris.

Les effets meurtriers et destructeurs d'un


tremblement de terre dépendent de :
- la proximité des populations des lieux à risques ;
- le type de roches et du sol de la région ;
- la qualité des constructions ;
- l'heure à laquelle le séisme s'est produit.

b) - Les effets indirects

- Les glissements de terrain

Lorsque la terre tremble, on assiste généralement


aux éboulements. Ces éboulements sont constitués d'énormes
quantités de matériaux issus des flancs des collines et qui
dévalent les pentes pour se retrouver dans les bas fonds.

- Les tsunamis

Ce sont de grandes vagues qui se produisent lorsque


les séismes se produisent dans les fonds océaniques si un
séisme se produit aux larges des côtes de Limbé, la ville et
les cités environnantes seront frappées par les tsunamis.

- Le feu

Lorsque la terre tremble, les conduites de gaz et


d'électricité sont rompus. Cette rupture entraîne généralement
des incendies. En plus, la rupture des conduits d'eau rend
difficile l'intervention des sapeurs pompiers à cause de la
pénurie en eau.

- Les inondations

Les inondations sont soit causées par la rupture des


barrages de retenues d'eau soit par les tsunamis.

212 - L E S V O L C A N S

Un volcan est un orifice dans l'écorce terrestre à


travers lequel les magmas ou les liquides mélangés aux gaz
arrivent à la surface du sol.

IMPORTANCE DU VOLCANISME

Les volcans malgré leurs effets néfastes sont utiles


à la population dans les cas suivant :
26

- ils aident à la formation des paysages montagneux


- Ils fournissent les substances minérales aux
industries ;
- Ils augmentent de façon considérable la fertilité
des sols ;
- Ils créent les sites touristiques ;
- Ils attirent les populations. Ex : les régions les
plus peuplées du monde sont des régions volcaniques.

LES RISQUES VOLCANIQUES

Contrairement aux cyclones et aux tremblements de


terre, les éruptions volcaniques correspondent souvent à des
catastrophes moins compréhensibles au grand public. Les
manifestations volcaniques causent les dommages sur les plans
humanitaire et matériel. C'est-à-dire dans l'agriculture, dans
la communauté, dans les moyens de communication et dans l'eau
(cours d'eau, lac...). Comme les séismes, les effets des
éruptions volcaniques peuvent être directs ou indirects.

Le IAVCEI (The International Association of


Volcanology and Chemistry of the Earth Interior) en français
Association Internationale de Volcanologie et de Chimie des
Matériaux Profonds) a distingué plusieurs risques volcaniques:

- Coulées de laves ;
- Matériaux pulvérisés (pyroclastiques) ;
- Pyroclastiques S.S ;
- Gaz ;
- Lahars ;
- Glissements de terrains.

LES EFFETS DIRECTS

a°) - Les coulées de laves (Mont Cameroun, 1982),


menacent rarement les vies humaines à
cause :
* de leur viscosité ;
* de leur vitesse relativement lente ;
* de l'angle des pentes topographiques qui pourrait
être plus ou moins fort.
- Les coulées de laves sur les pentes raides
pourraient devenir dangereux pour un écoulement continu. Les
laves basaltiques causent des dégâts de la façon suivante :
- destruction par incendie (Mont Cameroun 1959 et
1982) ;
- écrasement, l'ensevelissement et la destruction de
tous les objets sur le trajet ;
- rendent les sols inutilisables dans les zones
affectées ;
27

- peuvent causer les coulées boueuses et de lahars


très destructeurs par mélange avec la neige, la glace ou l'eau
de pluie.

b°) - Les matériaux pulvérisés (cendres volcaniques)


et les coulées pyroclastiques.

Les cendres volcaniques sont des particules de laves


pulvérisées qui pourraient ou pas être associées aux débris de
roches encaissantes (socle) fragmentés après explosion.

Les matériaux pyroclastiques sont des mélanges de


blocs, de bombes, de cendres et de gaz qui tombent en
contrebas des collines. Les pyroclastiques présentent les
effets suivants :

- peuvent couvrir de larges superficies (villages et


villes) ;
- Avec les températures entre 350-500°c ils peuvent
tuer par incinération ;
- les gros blocs à cause de leur masse tuent
aisément ;
- les cendres et le gaz peuvent être nocifs à la
respiration.

L'un des aspects les plus destructeurs d'une


éruption volcanique violente sont constitué de nuées ardentes
qui sont produites rapidement sans signes prémonitoires et
circulent à des vitesses de plus de 200 Km/h. Elles affectent
de centaines de Kilomètres de terrain en détruisant tout sur
le passage par leur impact, leur abrasion et leur température
élevée. Les hommes ou les animaux qui survivent meurent de
suite de pollution de l'air.

c°) - Les gaz volcaniques

Les gaz émis durant ou après une éruption


comprennent :
- Les vapeurs d'eau ;
- les dioxyde de carbone ou gaz carbonique (C02) ;
- les monoxydes de carbone (C02) ;
- les sulfures (S02,S03) ;
- les chlorures ;
- les fluorures ;
- l'azote et ses oxydes.

Le monoxyde de carbone est toxique : le dioxyde de


carbone ne l'est pas, par contre repousse l'oxygène à cause de
sa grande densité et donc tue par asphyxie (ex : les
catastrophes des lacs Mounoun et Nyos).

Le dioxyde de soufre (S02) et le tioxyde de soufre


(S03) sont corrosifs et combinés à l'eau, ils forment l'acide
sulfurique.
28

Les gaz volcaniques menacent la vie, la santé des


hommes et des animaux et créent les dommages énormes sur
l'agriculture.

213 - LES EMANATIONS DE GAZ TOXIQUES

Parmi les cônes volcaniques et les cratères qui


abondent le long de la ligne du Cameroun, de nombreux se
seraient formés pendant les dernières centaines d'années par
les éruptions phréatiques et phréatomagmatiques. Certaines ont
donné naissance à des maars dont plusieurs sont occupés par
des lacs. La majorité de ces lacs ont des profondeurs
inférieures à 200 m. Il est constaté que les lacs profonds
contiennent des accumulations de gaz volcaniques,
principalement le co2. Deux entre eux ont subi les éruptions
de gaz toxiques ; le Lac Mounoun (1984) et le Lac Nyos (1986).

Le 15 août 1984, un nuage de gaz riche en co2 s'est


échappé du Lac Mounoun causant la mort de 37 habitants et de
plusieurs centaines d'animaux domestiques et sauvages. Dans la
nuit de 21 août 1986 une éruption de gaz plus lourd que de
l'air échappé du Lac Nyos a balayé les villages voisins tuant
plus de 1700 personnes et un grand nombre de tête de bétails
ainsi que d'autres animaux. C'était la plus grande catastrophe
de gaz jamais enregistrée partout dans le monde, ce qui a
focalisé toute attention internationale sur ce petit lac dans
le Nord-Ouest du Cameroun.

Les premiers résultats ont abouti a deux tendances :


une première école menée par H.TAZZIEF, soutient que
l'événement du Lac Nyos a été purement volcanique, volcanisme
d'un genre particulier par l'énorme volume de co2. La deuxième
école de pensée basant sur l'hypothèse limnologique considère
cette catastrophe comme d'émanation rapide de gaz riche en
co2, dissout dans l'eau du lac et emmagasiné pendant plusieurs
années. De ces deux hypothèses la première tend à perdre sa
crédibilité car la chimie des eaux de ce lac montre de très
faibles concentrations en Cl- et S02. Ceci est significatif
car une éruption volcanique aurait produit des gaz volcaniques
comprenant HC1, H2S, SO4H2 etc..., qui seraient dissous dans
les eaux du lac. En plus les sédiments de fond du lac sont
restés non perturbés après cette éruption gazeuse, ce qui
n'est pas en faveur de l'hypothèse volcanologique. L'hypothèse
limnologique est basée sur les études détaillées fait sur
certains lac voisins (Bambuluwe, Benakuma, Eneps, Elum,
Nyi/Kuk et Wum) et une étude comparative de 39 lacs naturels
au Cameroun. Ces études montrent que les lacs riches en C02
ont une stratification thermique qui serait le cas pour le Lac
Nyos avant la catastrophe. Cette stratification est
responsable de l'accumulation de co2 dans ces lacs. Le gaz
carbonique qui serait d'origine mantellique est approvisionné
au fond sous forme d'eaux souterraines chargées en gaz. Une
29

partie de co2 dissout serait expulsée du lac lorsque le seuil


de saturation est atteint.

CAMEROUN

LAC Latitu Longitu Prof Super VOL. TYPE


de de ond ficie 10 m3
eur 10 m2
(M)

Baleng 5°33'N 10°25'E 52 35 caldere


Baledjam 7°08'N 13°52'E 13 204 crater
Bambili-S 5°55'N 10°15'E 4 417 caldere
Bambuluwe 5°52'N 10°12'E 58 184 7.2 crater
Barombi Koto 4°28'N 9°16'E 6 1260 4.8 caldere
Barombi Mbo 4°39'N 9°24'E 111 3972 272 caldere
30

Beme 5°10'N 9°38'E 15 280 crater


Benakuma 6°26'N 9°57'E 138 1606 crater
Debundsha 4°06'N 8°59'E 14 96 crater
Dissoni 4°44'N 9°17'E 81 1330 70.5 caldere
Edib 4°58'N 9°39E 13 95 caldere
Elum 6°20'N 10°02'E 35 285 caldere
Enep 6°18'N 10°02'E 78 320 caldere
Gagouba 7°07'N 13°41E 104 103 crater
Kuk 6°24'N 10°13E 47 407 caldere
Manengou- 5°02'N 9°50'E 168 293 18.6 caldere
ba-Nord
Manengou- 5°02'N 9°50'E 93 60 3.4 caldere
ba-Sud
Baleng 7°19'N 13°44'E 52 399 crater
Nfou 5°33'N 10°42'E 58 76 crater
Mfouet 5°32'N 10°35'E 14 85 caldere
Mounoun 5°35'N 10°35'E 96 565 14.0 crater
Banefo 5°35'N 10°27'E 64 40 crater
Negop Ghang 5°33'N 10°34'E 23 66 crater
Ngaoundaba 7°08'N 13°42'E 62 29 crater
Ngouondam 5°37'N 10°33'E 49 18,5 crater
Njupi 6°27'N 10°19'E 17 271 lava dam
Nyos 6°26'N 10°18'E 208 1501 153 crater
Oku 6°12'N 10°28'E 52 2271 71.6 caldere
Pètponoun 5°38'N 10°39'E 12 408 crater
Tizong 7°15'N 13°35'E 48 44 crater
Wum 6°24'N 10°03'E 124 295 caldere

LES RISQUES INDIRECTS

a°) - Les Lahars


31

On observe les lahars à Buéa, Mutenguené, ceux-ci se


forment lorsque une éruption volcanique se produit dans un lac
ou au contact de l'eau, la glace ou la neige. Le tout est
transformé en lahars à la suite d'un mélange entre les
produits volcaniques et l'eau. Les lahars se forment à la
suite de phénomènes suivants :

- la brutale éruption d'un lac de cratère ;


- le mélange de la neige ou des glaciers et les
débris de roches portées à haute température ;
- le mouvement des coulées vers la neige ;
- l'avalanche des débris de roches imbibés d'eau
issus des volcans ;
- les coulées boueuses ;
- des pluies torrentielles sur les débris non
consolidés ;
- le déversement des débris pyroclastiques dans les
rivières et le mélange de ces matériaux avec l'eau.

- Les effets des Lahars


- Ils sont meurtriers (hommes et animaux)
- destructeurs agriculture et infrastructures
(habitats, ponts, routes...etc).
b°) Les glissements de terrain
Les produits non consolidés issus des activités
volcaniques sont parfois à l'origine des glissements de
terrain surtout sur les versants à pente forte. Les rafales
des éruptions très violentes (pourraient aller jusqu'à causer
d'énormes dégâts (voir glissement de terrain).

c°) Les tsunamis


S'il y a éruption volcanique sur les côtes
camerounaises, les mouvements des vagues à grande vitesse
(Tsunamis) détruiront les villes et cités côtières.

Causes des Tsunamis

- Les éruptions volcaniques dans les zones marines ;


- tremblement de terre dans les océans.
Les effets des Tsunamis
- Inondations des villes et villages côtiers ;
- Destruction des plantations le long des côtes ;
- Destruction des infrastructures.

214 -L E S O R A G E S

Les orages sont des violentes pluies dont les effets


entraînent les pertes en vies et en biens. La plus récente des
orages qui a secoué toute la partie sud du Cameroun date du 17
mai 1997. Cet orage a détruit les biens dont la valeur s'élève
en centaine de millions dans les villes de Kumba, de Douala,
de Mamfé et dans plusieurs villages. Les orages sont réguliers
au nord du Cameroun durant la période des pluies
32

torrentielles.

* Les Effets des Orages

- Les orages causent d'énormes destructions des


infrastructures ;
- Ils dévastent les domaines agricoles tel est le
cas de Cameroon Development Corporation (CDC) qui fut détruit
en 1996 par un orage dans les environs de TIKO ;
- Ils entraînent les pertes en vies humaines et
animales plus précisément lorsqu'il y a destruction d'habitat
;
- Ils peuvent aussi détruire les voies de
communication ou même entraîner l'interruption du trafic par
le barrages (arbres, blocs de roche) ;
- Ils créent des inondations dans les plaines et
dans les villes ;
- Ils entraînent une érosion massive.

22 - LES RISQUES NATURELS ET HUMAINS

221 - LES GLISSEMENTS DE TERRE

- Les glissements de terrain sont de mouvements de


matériaux de la terre vers les bas des pentes sous l'influence
de la gravité. C'est un terme général qui regroupe toute une
variété de masses gaspillées (Mass Wasting) et les formes
topographiques créent par ce type de mouvements. Dans le
contexte actuel, le terme glissement de terrain s'utilise par
les coulées, les glissements et les chutes.

Au Cameroun, les hauts reliefs, les pentes aiguës,


les pluies torrentielles, les séismes et l'activité volcanique
se combinent pour produire les conditions naturelles qui
aboutissent aux glissements de terrain. Ceci est aggravé par
l'urbanisation, les routes, les activités agricoles incluant
l'élevage intensif sur les collines.

Dans les dernières décennies, la population humaine


a connu un boom démographique entraînant les limitations des
espaces et des terrains et un changement dramatique dans la
modification des habitudes sociales des hommes et des
activités agricoles. De plus en plus les hommes à cause de la
recherche des terres ou des parcelles nouvelles s'adaptent à
une vie montagnarde qui autrefois était considérée comme
milieu non propice à la vie et à l'agriculture (Province de
l'ouest).

Les habitations s'implantent sur les versants des


montagnes, les sillons fournis par les tracteurs à bétail
parcourent les collines. Tout ceci entraînent les conditions
qui déstabilisent les pentes des collines entraînant ainsi les
glissements de terrain à petite et même parfois à grande
33

échelle. Ex : Pinyin, Août 1992 et Oyomabang...)

LOCALISATION DES GLISSEMENTS DE TERRAIN AU CAMER0UN

L'activité des glissements de terrain au Cameroun


est dominante dans les hautes terres de l'Ouest et de
l'Adamaoua(fig.10). Dans ces régions, les volcans sont
récentes et peu dénudés.

Les pentes sont fortes et les écoulements rapides


des cours d'eau le long des vallées en 'V' érodent les amonts
et les avals et déstabilisent ainsi les pentes. La végétation
est celle de la savane donc les racines des plantes sont
ramifiées et peu profondes et ne peuvent par ce fait retenir
le sol.

Dans cette partie du pays les forêts montagnardes


initiales (Banso, Ndu) ont été détruites par ces dernières
années pour laisser la place aux grassfields et à
l'agriculture (NJILAH et al. 1996).

Les glissements sporadiques ont été recensés dans


d'autres parties du Cameroun (Ex: Oyomabang - yaoundé) et dont
l'origine pourrait être plus rapportée à l'activité humaine
qu'aux conditions naturelles.

Dans les régions de forêt tropicale qui couvrent


plus d'un tiers du territoire national, les glissements de
terrain sont rares. Ceci pourrait être attribué à la longueur
du système racinaire des arbres qui retiennent fortement le
sol. Donc une pente couverte de forêt résiste mieux aux
glissements qu'une pente herbacée, cultivée ou dénudée tel que
cela peut s'observer dans les hautes terres de l'ouest. La
plupart des pentes couvertes pendant des siècles sont
aujourd'hui déstabilisées à cause de la déforestation par
l'exploitation industrielle des grumes (Est Cameroun) ou par
le développement de l'activité agricole (Sud et Sud Ouest du
Cameroun) ou à cause des projets de constructions.

Dans le Nord et l'Extrême-Nord, la topographie est


relativement plate et les pluies aplanissent le relief rendant
rare les phénomènes de glissements de terrain.

LES FACTEURS INFLUENCANT L'INSTABILITE DES VERSANTS DE PENTE


DANS LES REGIONS EXPOSEES AUX GLISSEMENTS DE TERRAIN DES
HAUTES TERRES (OUEST ET ADAMAOUA

En plus des versants des pentes moyennes à élevées ,


la faible couverture végétale, la déforestation accélérée, la
34

bonne pluviométrie sont des facteurs importants qui joue un


grand rôle dans le contrôle de l'activité des glissements de
terrain dans ces régions.

L'action des pluies diluviennes sur les roches


altérées entraînent le démantèlement de celles-ci donc
facilite les glissements de terrain. Une petite quantité d'eau
remplira les pores entre les particules d'un sol et pourra les
lier. Pendant les grandes pluies, au courant du mois d'Août,
le sol se trouve imbibé d'eau, cette abondance anéantit la
cohésion des particules du sol entraînant par ce fait leur
déstabilisation. C'est l'entrée massive d'eau dans les sols
qui est à l'origine de la plupart des glissements de terrain.
Le creusement d'un talus initial tout comme son déblai
influence la stabilité des versants des pentes entraînant dans
beaucoup des cas, des glissements de terrain.

L'accumulation des charges sur cette pente peut


également influencer l'instabilité de celle-ci et entraîner sa
destruction (glissement de terrain).

L E S E F E T S

Les versants entiers sont fréquemment perdus et les


pentes initialement utilisées dans l'agriculture et les
pâturages deviennent inutilisables (infertiles). On a recensé
plusieurs accidents occasionnés par les glissements de
terrain qui ont aboutit à la destruction des habitations, à la
mort des occupants (Lum-Oku,1985 ; Pinyin 1992 ; Oyomabang
1990 ) et allant même jusqu'à la destruction des voies de
communications (Santa 1984) et la destruction complète des
plantations (Pinyin 1993) et les zones réservées à
l'agriculture.
222 - L E S I N O N D A T I O N S

Au Cameroun, les inondations se développent au Nord


et Extrême-Nord du pays, tout comme dans les grandes villes
telles Douala, Limbé, Yaoundé etc... Les causes des
inondations pourraient être naturelles, ou technologiques.

Au Nord et à l'Extrême-Nord les inondations se


produisent annuellement et en pleine saison pluvieuse. Les
inondations qui accompagnent gros cours d'eau sont la
conséquence de grandes pluies continues ou d'intenses orages.
En 1988 des séries d'orages ont entraîné la saturation du sol
et des roches du socle à Garoua et à Maroua. Le cours d'eau de
la Bénoué a été inondé jusqu'aux berges ; cette inondation a
entraîné des dégâts très importants.

LES INONDATIONS TECHNOLOGIQUES

Ce sont des inondations qui sont causées par le


35

développement technologique. L'urbanisation accroît les


risques d'inondations par l'augmentation du volume et la
vitesse des écoulements d'eau.

* Les Causes des inondations urbaines

- La construction le long et à l'intérieur des


plaines d'inondation ;
- la suppression des méandres par le redressement du
cours des rivières. Ceci réduit le volume du lit ou du chenal,
ainsi donc crée un excès d'eau qui ne peut plus être canalisé,
entraînant ainsi les inondations ;
- les tsunamis dans les villes côtières lors d'une
éruption volcanique ou un tremblement de terre survenu dans
les fonds océaniques ;
- les routes, les pavés, les parkings sont
imperméables et durant les pluies, l'absence de l'absorption
et de la perméabilité naturelles des sols ou des surfaces
entraînent des inondations ;
- la construction des retenues d'eau pour les
barrages hydroélectriques et d'irrigation ;
- la chute ou la rupture d'un barrage ;
- le drainage ou l'assèchement des marécages pour
l'habitat et la création des drainages artificiels (Yaoundé) ;
- le dépôt des déchets ou des ordures ménagers dans
les cours d'eau ;
- la médiocre qualité d'ingénierie dans le drainage
des eaux souterraines ;
- la réduction par l'assèchement des lits des cours
d'eau pour un développement technologique. Ex : Le cas du
Wouri à Douala.

LES EFFETS DES INONDATIONS

- la perte en vies humaines et du bétail ;


- la destruction des espaces ou surfaces cultivables
- les dégâts des infrastructures routières, des
bâtiments et des voies de communication ;
- le développement des épidémies telles le choléra,
la méningite, la typhoïde etc... ;
- les glissements de terrains et les coulées
boueuses.

223 - LES COULEES BOUEUSES

Ce sont des mouvements des particules fines du sol


mélangées à l'eau.
Elles coulent aussi vite que l'eau et ont la
consistance du béton.

LES CAUSES DES COULEES BOUEUSES

- elles pourraient se produire lorsque les magmas


36

chauds se mélangent à la neige à proximité du sommet d'un


volcan ;
- elles sont parfois issues des éruptions
volcaniques à l'intérieur d'un lac ;
- elles se produisent lors des pluies torrentielles

- elles sont provoquées par les inondations.

LES EFFETS DES COULEES BOUEUSES

- elles causent la mort des êtres humains et des


animaux. L'exemple le plus mémorable est celui de Dschang en
19 ou une coulée boueuse a causé par déplacement des argiles
et des limons à la suite des pluies diluviennes six morts ;
- la destruction des plantations et des zones
cultivables sur les pentes et dans les versants des vallées ;
- la destruction des moyens de communication :
routes, lignes téléphoniques et bâtiments;

224 - LA DESERTIFICATION

La désertification est l'expansion du désert au delà


de ses limites naturelles ou bien l'expansion du désert dans
les régions semi-arides Le désert du Sahara de nos jours
avance vers le sud du continent africain aux dépens du Sahel.

Au Cameroun, on atteint les vitesses de 5 km/an et


cette avancée cause d'énormes préjudices à l'environnement
(fig.11).

LES CAUSES DE LA DESERTIFICATION AU CAMEROUN

Au Cameroun la désertification est beaucoup plus


accentuée par la mauvaise gestion de l'environnement. Cette
mauvaise gestion des espaces passe par :
- le surpâturage ;
- le développement de l'agriculture extensive ;
- l'irrigation ;
- les feux tourbillonnants ou tourbillons de feu ;
- la destruction des forêts par l'abattage des
arbres pour les besoins domestiques ;
- les feux de brousse répétés pour l'agriculture et
le pâturage ; dans le Sahel la végétation primaire a été
détruite à la suite de nombreux feux de brousse répétés et du
surpâturage. De nos jours cette végétation a laissé la place à
des plantes de pâturages inadaptées aux conditions
climatologiques et à la nature du sol (imperméabilité des sols
à l'air et à l'eau) ;

* L'impact de la désertification
37

Les effets de la désertification sont nombreux et


parmi ceux-ci on peut citer :
- le manque d'humidité et le climat très chaud des
zones sahéliennes du Nord Cameroun ;
- la faible pluviométrie qui entraîne le manque
d'eau pour les populations locales ;
- la famine par manque des terres cultivables ;
- le développement de l'érosion éolienne et de
l'érosion par l'action de l'eau de ruissellement ;
- la pollution de l'air pour la poussière et la
fumée issue des feux de brousse.

225 - LES FEUX TOURBILLONNANTS (tourbillons de


feux)

Il s'agit d'un violent courant de feu qui


tourbillonne et détruit la végétation. Ce phénomène se produit
régulièrement durant les saisons sèches dans les savanes des
régions de Nord, de l'Ouest, de l'extrême-Nord et de
l'Adamaoua.

* Les causes des tourbillons de feux


- Les activités humaines telles les feux de brousse
pour les besoins agricoles et la recherche des nouveaux
pâturages ;
- Les tonnerres connus comme facteur essentiel du
développement des tourbillons de feu ;
- Les feux accidentels peuvent parfois dégénérer en
tourbillons de feu.

* Impact des tourbillons de feu sur l'environnement

- la destruction de la biodiversité ;
- la destruction du biotose des animaux ;
- la destruction des biens ;
- la pollution de l'air par la fumée ;
- l'exposition des sols aux agents d'érosion (vent,
eau) ;
- la famine suite à la destruction des plantations ;
- la réduction de la fertilité des sols cultivables.

226 - L'E R O S I O N

L'érosion est un processus naturel qui dégrade ou


détruit la surface de la terre. Le transport des produits
d'altération et leur dépôt dans les bassins sédimentaires se
fait par des agents d'érosion tels :

- le vent, l'eau de ruissellement, l'eau sous toutes


ses formes, et la gravité.
38

L'érosion dans le Nord Cameroun est dû à la


désertification et à l'action du vent alors que dans les zones
du Sud, il est plus lié au ruissellement des eaux et le dépôt
des produits dans les océans.

Dans l'Adamaoua l'érosion se fait par ravinement.


L'érosion a tendance a être plus efficace dans les régions peu
couvertes par la végétation comme tel est le cas dans les
régions de savane du Cameroun. Ce phénomène est aussi beaucoup
étendu dans les régions accidentées comme Buéa. Dans les
régions couvertes par les forêts, la végétation et la litière
protègent le sol contre les agents d'érosion. L'érosion
côtière ou marine se développé dans les côtes ou les rivages.

LES CAUSES DE L'EROSION

Parmi les causes multiples de l'érosion, au Cameroun


les plus courantes sont les suivantes :

- Le développement des savanes au profit des forêts


- Les pratiques de l'agriculture sur les pentes et
versants ;
- les feux de brousse qui détruisent la végétation
tout en exposant le sol aux agents de l'érosion ;
- Les pluies torrentielles ;
- Les inondations ;
- L'action des vagues le long des côtes ;
- L'exploitation sauvage de la forêt pour
l'industrie ou pour l'utilisation domestique.

IMPACT DE L'EROSION

- L'Impact de l'érosion sur la productivité de


l'agriculture est beaucoup plus sensible. Les sols dans les
zones cultivées sont lessivés et perdent les sels minéraux
nécessaires aux plantes ;
- l'érosion détruit les infrastructures comme les
routes ;
- La formation des oueds et des canyons comme à
Kousseri sont rapportés à l'érosion ;
- Les produits ou les sédiments transportés par les
agents d'érosion se déversent parfois sur les voies de
communication et entraînent par le blocage du trafic : Ce cas
est fréquent à Buéa après les grandes pluies ou les sédiments
issus des sommets ou de la montagne se déversent sur les
routes.

227 - L A F A M I N E

Le Cameroun est l'un des rares pays d'Afrique qui


soit épargné de l'insuffisance alimentaire. Cependant,
occasionnellement dans les provinces du Nord et de l'Extrême-
39

nord l'on note des cas de famine.

LES CAUSES DE LA FAMINE

Généralement, la famine dans les deux provinces du


Nord et de l'Extrême-nord est principalement causée par les
mauvaises récoltes dues aux faits suivants :
- la sécheresse : la sécheresse dans les provinces
du Nord est aggravée par la désertification. Par exemple en
1993 le gouvernement camerounais a débloqué 1 milliard de
Francs CFA comme aide pour les provinces sinistrées du Nord ;
- les tourbillons de feux : ils causent de larges
destructions des récoltes dans les plantations et des les
magasins de stockage (greniers) ;
- les inondations causent également d'énormes dégâts
dans les zones agricoles et dans les récoltes ;
- les guerres dans les pays voisins sont à l'origine
du déplacement de plusieurs centaines ou milliers de
personnes. Au Cameroun les provinces du nord et nord-ouest
accueillent les réfugiés fuyant les guerres ;
- les animaux, les oiseaux et les insectes
envahissent, détruisent les champs et les habitants très
régulièrement. Les éléphants ou pachydermes, il y a quelques
années, en provenance des pays voisins ont envahi les
provinces du Nord et de l'Extrême-nord et ont occasionné les
destructions massives des plantations. Malgré les moyens mis
en oeuvre pour limiter leurs actions ceux-ci n'ont toujours
pas été repoussés dans les réserves et chaque année ces
pachydermes causent d'énormes dégâts dans les plantations et
même dans l'habitat. En plaine saison sèche, lorsque les
pâturages sont réduits à leur simple expression ou niveau, ces
animaux sortent de leur réserves (Waza, Bouba et Njida) à la
recherche des pâturages et causent des destructions énormes.
- les oiseaux granivores (Quélea) provenant des pays
sahéliens voisins en milliers, généralement, envahissent les
provinces du nord et nord-ouest et détruisent toutes les
récoltes ;
- les criquets très fréquemment attaquent cette
partie du pays en détruisant toute végétation sur leur passage
- les hippopotames provenant des cours d'eau de la
Bénoué, du Shari et du Logone et même des lacs Lagdo et Maga
détruisent très souvent les récoltes et l'habitat.
228 - LES CONFLITS ARMES ET LE GRAND BANDITISME

Les conflits armés tels que le coup d'état manqué du


06 avril 1984 à Yaoundé, les conflits nés des problèmes
fonciers de l'Extrême-nord (kotokos contre Arabes chaos) et du
Nord-ouest (Bambili contre Nkwen, Binka contre Bimshua,
Djontui contre Banso...) et la menace de guerre entre le
Cameroun et le Nigéria au niveau de la presqu'île de Bakassi
causent généralement beaucoup de dégâts tant humains que
matériels (destructions d'habitations du bétail et des
cultures) sans oublier les déplacements forcés des populations
40

avec ce que cela entraîne de misère, de pauvreté etc..)

Le grand banditisme (criminalité urbaine, plus les


grandes cités du pays, phénomène de coupeurs de route dans les
zones rurales notamment dans l'extrême-nord), crée une
psychose de nature à paralyser toute l'activité économique.

Les conflits armés et le grand banditisme en créant


une instabilité politique, économique et sociale, empêchent
les investisseurs potentiels de financer des activités à cause
de grands risques auxquels ces investissements sont exposés et
créent par conséquent le chômage, la pauvreté et la misère et
un climat de perpétuelle méfiance au sein de la population.
2 - 3 LES RISQUES TECHNOLOGIQUES

231 - LES POLLUTIONS

2311 - LA POLLUTION DES NAPPES PHREATIQUES

La pollution des nappes phréatiques présente deux


catégories :

a°) - Pollution à partir d'un site précis (point


source pollution) cette pollution est généralement issue d'une
source spécifique ex : fosse septique

b°) - Pollution éparse à partir de nombreuses


sources. Elle occupe des larges surfaces ex : les pesticides.

- Pollution à partir d'un site précis ou d'un point


précis
Elle est plus développée dans les villes et les
zones industrielles et pourrait être liée aux éléments ou
facteurs suivants :
- le non traitement des déchets toxiques ;
- le ruissellement des eaux issues des fosses
septiques et des fosses d'aisance ou le non traitement des
déchets ménagers qui contribuent largement à la contamination
bactérienne et virale et qui aboutissent généralement à la
transmission et le développement des maladies diarrhéiques ;
- les tas de déchets et les dépôts hasardeux
d'ordures qui entraînent les contaminations virales,
bactérienne et chimiques ;
- les fuites souterraines des huiles et des produits
pétroliers qui sont fréquentes dans plusieurs villes du pays ;
- les déchets issus des mines et des industries de
fer et d'acier et d'autres industries métallifères contenant
les grandes concentrations des métaux tels l'arsenic, le
cobalt, le plomb et d'autres métaux lourds ;
- les eaux usées issues des usines, des plantations
et des usines de traitements des eaux usées par les plantes
biologiques ;
- les liquides à déchets chimiques infectés en
profondeur en dessous des nappes phréatiques et qui sous haute
41

pression pourrait remonter.

B - Pollution à éparse (non point source pollution)

Ce type de pollution au Cameroun est attribuée aux


causes suivantes :
- la mauvaise utilisation des herbicides et des
pesticides dans les plantations ;
- le non ramassage et le non traitement des déchets
domestiques ( cas de Yaoundé ou les déchets domestiques sont
rangés et abandonnés sur les routes ou déposés dans les cours
d'eau) ;
- la contamination des nappes phréatiques par les
engrais (nitrates et phosphates)
- l'accumulation des déchets issus des eaux de
ruissellements lors des orages.
2312 - LA POLLUTION COTIERE

Le problème de pollution des côtes est lié à


l'impact de l'addition ou la combinaison des forces naturelles
et de l'activité humaine sur un écosystème dans lequel les
milieux aquatiques et terrestres sont interdépendants et
interactifs.

Le Cameroun présente une côte de plus de 350 km de


long. Les grands cours d'eau chargés de sédiments et des
souillures de toutes sortent déchargent leurs contenus dans
les océans au point appelé la "Bouche du Cameroun".

* Les Sources de la Pollution Côtière

L'exploitation et l'exploration du gaz et pétrole


dans le Rio Del Rey et à Kribi qui sont de loin les plus
importantes activités économiques dans les régions côtières
ont eu un impact sérieux dans la faune et la flore de ces
zones et ont entraîné des lourdes détériorations du paysage et
de la qualité des eaux ;

- Le déversement du pétrole dans les eaux


entraînerait les dommages énormes à l'agriculture, la qualité
des eaux douces (consommées par l'homme), dans la mangrove
environnante, et dans la pêche (poissons, crabes, mollusques,
oiseaux...) comme tel est le cas de nos jours dans le bassin
du Rio Del Rey ;

- Les producteurs de pétrole déversent dans les eaux


les produits toxiques (boues, fluides, déblais de forage)
produits qui stimulent la production du pétrole lors de
l'exploitation, les produits chimiques anticorrosifs (telles
les peintures et d'autres produits qui jouent un grand rôle
dans la séparation de l'eau et du pétrole. Tout ceci a pour
conséquence l'augmentation de la pollution côtière.

- Le déversement des déchets industriels et


42

domestiques directement dans l'océan (Limbé et Kribi) ou bien


dans les cours d'eau qui se déversent dans l'océan (le Wouri,
le Mungo) est un problème imminent dans la pollution des côtes
camerounaises et dont les conséquences se font ressentir par
les faibles productions de produits de pêche et l'encombrement
des plages par les déchets (Limbé).

- L'écoulement des fertilisants et pesticides dans


les cours d'eau ;
- les détritus tel le plastique en général ne se
décompose pas et cause annuellement la mort de milliers des
mammifères marins et des oiseaux, par la digestion ou
l'étranglement dans les sacs en plastique, dans les canettes
de boisson et les filets de pêche.
2313 - LA POLLUTION DE L'AIR

La pollution atmosphérique (air spécialement, dans


les villes met en jeu la chaleur, la poussière, la fumée
etc... un volume excessif de poussière de fumée et du
brouillard dans l'atmosphère est capable d'entraîner une
baisse d'ensoleillement des villes et d'accroître la
température (réchauffement des villes) ; ces particules de
poussière et de la journée diminuent la visibilité, augmentent
la condensation entraînant pour ce faire un aspect majeur (un
ciel couvert ou nuageux) et des pluies.

La pollution atmosphérique dans les villes est la


plus grande menace parmi les problèmes d'aujourd'hui
rencontrés, les maladies cardio-vasculaires,les poumons,
l'estomac, la peau.

La pollution atmosphérique des villes est causée par


les industries, les fumées issues des voitures qui émettent la
fumée, les dioxydes de sulfures, les acides sulfuriques, les
hydrocarbures benzéniques, les oxydes nitriques, l'ozone
etc... les produits partiellement oxydés le monoacide de
carbone et le plomb.

* Les Effets de la pollution Atmosphérique

a°) - Les effets sur l'homme et les animaux

- Certains produits polluants de l'air sont


irritants et sont à l'origine des toux et autres maladies des
voies respiratoires ;

- La fumée, ainsi que d'autres produits polluant ou


d'autres formes de pollution de l'air durcissent les poils
dans les narines et retardent le processus de purification de
l'air et laissent passer les bactéries et virus dans les
voies respiratoires jusqu'aux bronches. ;

- Les tissus des bronches peuvent être durcis


lorsque les gaz comme NO2 sont respirés en excès, ceci a pour
43

conséquence de réduire l'efficacité ou la résistance des


poumons aux efforts ;

- La pollution de l'air ou atmosphérique noircit


également les tissus pulmonaires exactement comme le fait la
fumée chez les fumeurs ou sur tout autre objet ;

- Les sables très fins et la poussière affectent ou


attaquent les yeux et entraînant la cécité dans certains cas
comme à l'Extrême-Nord et Nord du Cameroun.

b°) - Les Effets ou Conséquences sur les Plantes

- Le dioxyde de soufre et l'acide sulfurique


décolorent les feuilles et ralentissent la croissance des
plantes ;

-L'ozone et d'autres substances entraînent des


dégâts sur les fruits et les végétaux.

2314 - LA POLLUTION PAR LE BRUIT

Le bruit dans les cités et villes émanent


généralement des avions, des industries, des activités de
construction, du trafic routier et des activités musicales.

Le bruit constitue également un fléau dans les


villes en croissance (Douala, Yaoundé, Bafoussam, Bamenda
etc...).

LES EFFETS DE LA POLLUTION (Pollution nuisante)

- Le bruit cause beaucoup de malaise et de gène au


sein des populations ;
- Les bruissements soudains et retentissants peuvent
entraîner des réactions physiques telles des problèmes
cardio-vasculaire, respiratoires et ceux touchant parfois le
système nerveux ;
- Le stress et des maladies mentales surviennent
dans un environnement très bruissant ;
- Le bruit est également à l'origine des
perturbations du sommeil (surtout dans la nuit) ;
- Dans les usines, le bruissement est parfois cause
des mauvaises performances des ouvriers ;
- Un bruissement excessif et permanent peut
entraîner la perte ou la détérioration du système auditif ;
- Les populations riveraines des aéroports
internationaux (Douala, Yaoundé) et Garoua dans une moindre
mesure sont exposées aux nuisances excessives qui surviennent
dans la plupart des cas lors du décollage ou de l'atterrissage
des avions. Le bruit des engins, des véhicules, motocyclettes,
des bateaux et de la musique constitue également un fléau
grave qui menace les populations des grandes villes.
44

232 - LES RUPTURES DE BARRAGES

Le long de toute la ligne volcanique du Cameroun, on


observe plusieurs lacs de cratères (tableau...). Ces lacs sont
entourés de produits pyroclastiques. L'orifice d'émission de
certains de ces lacs sont fissurés comme ceux du barrage du
lac Nyos (Lockword et al. 1988). Ces barrages retiennent des
millions de km3 d'eau et constituent ainsi un risques énorme
en cas de rupture.

Compte tenu de l'urbanisation croissante (le


développement des villes), l'accroissement de la demande en
énergie électrique, et le besoin croissant des terres
cultivables, le gouvernement a été contraint à construire les
barrages suivants :
* le barrage de Bamendjin dans la province de
l'ouest sur le Noun de capacité 1.800 millions de m3 d'eau sur
une surface de 344 km2 ;
* le barrage de Mbakaou sur le Djerem, tributaire de
la Sanaga de 2.900 millions m3 de capacité ;
* le barrage de Song-loulou sur la Sanaga ;
* le barrage de Lagdo sur la benoué qui a une
capacité de 7.700 millions m3 d'eau et couvre une surface de
700 km2 ;
* le barrage de Maga avec une digue de plus de 27 km
et recueille l'eau de plusieurs cours d'eau. Ces cinq
réservoirs constituent une réserve de 15 milliards de m3 en
eau dont la moitié se trouve contenue dans le barrage en cas
de rupture constitue un danger très grave pour toute la ville
de Garoua, les localités environnantes et même des pays
voisins (Nigéria).

LES CAUSES DES CHUTES DES BARRAGES DE RETENUE D'EAU

- les barrages de retenue d'eau artificiels ou


naturels peuvent être détruits à la suite des événements
suivants :
* les pluies torrentielles suivies de l'accumulation
d'énormes quantités d'eau dans les réservoirs ;
* l'érosion souterraine du barrage ;
* les éruptions volcaniques ;
* les tremblements de terre.

LES EFFETS DE LA CHUTE DES BARRAGES DE RETENUE D'EAU

Depuis les temps immémoriaux les plaines inondées


ont toujours constituée des zones d'attraction pour les hommes
non seulement pour leur qualité agricole, mais aussi pour les
facilités d'installation (habitat), d'industrialisation et
commerciales. Ceci a été exacerbé par le fait que les barrages
contribuent au contrôle des inondations de l'eau pour
l'irrigation et à la production d'électricité ; par exemple on
45

peut citer les barrages de Lagdo, de Bamendjin etc...

La rupture des barrages pourrait causer des


inondations sur les larges étendues à l'aval. Les villes de
Maga et de Pouss dans la province de l'extrême-nord et celle
de Garoua au nord sont exposées à des gros dangers
d'inondation si les eaux de Maza et Lagdo venaient à détruire
leur barrage ; Cette chute détruirait complètement le barrage
hydroélectrique de Lagdo qui est juste située en dessous et
entraînerait les coupures en énergie électrique dans les trois
provinces 'Adamaoua, Nord, Extrême-nord). La rupture du
barrage de Bamendjin causera des inondations en aval de la
vallée de la Sanaga et par conséquent la destruction du
barrage hydroélectrique d'Edéa; ceci entraînera un "black-out"
général dans toute la partie sud du pays et l'arrêt de
pratiquement toutes les unités industrielles.

Dans le cas de la rupture du barrage du lac Nyos


121,5 millions m3 d'eau libérée par le lac vont entraîner
d'énormes dégâts sur leur passage au Cameroun et même au
Nigéria.

Le Lagdo en cas de rupture de son barrage libérera


70 milliards m3 d'eau qui détruiront toutes les exploitations
agricoles, les terres cultivables et toutes les constructions
humaines. Les villes de Garoua et de Pitoa seront complètement
détruites.
- La rupture des barrages pourrait causer :
* les coulées boueuses ;
* la destruction de l'habitat et les réseaux de
communication ;
* les épidémies (choléra, typhoïde) ;
* la perte en vie humaine et la disparition du
bétail.

III - DIAGNOSTIC DE LA SITUATION DE LA PREVENTION ET DE LA


GESTION DES CATASTROPHES AU CAMEROUN

3-1 INVENTAIRE DES CATASTROPHES SURVENUES AU CAMEROUN


46

311 - INTRODUCTION

Les catastrophes ne sont pas un fait nouveau au


Cameroun. En effet, l'histoire nous renseigne que le Mont
Cameroun a craché du feu respectivement en
1815,1835,1838,1845,1852,1866,1902,1922,1925,1954,1959. La
dernière éruption en date monte à 1982.

Mais il faut dire que depuis le début des années 80,


les catastrophes sont non seulement de plus en plus fréquentes
mais encore de plus en plus diversifiées.

Ainsi pour les seules années 1983 et 1984 le Cameroun


a dû subir successivement une grande sécheresse sans précédente
dans sa partie septentrionale, un conflit armé (coup d'état
manqué du 06 avril) à Yaoundé, un accident d'avion à Douala, une
explosion de gaz volcanique au lac Mounoun de Foumbot.

Et pendant que le pays essayait de s'en remettre


l'émanation de gaz toxique survenue en août 1986 au Lac Nyos est
venue replonger le Cameroun dans la torpeur et la désolation
totale eu égard aux conséquences climatiques et ce, sur tous les
plans, causées par cette calamité :

- 1746 personnes tuées ;


- plus de 874 personnes blessées ;
- 3 villages entiers affectés provoquant le
déplacement de plus de 5000 personnes (Nyos, Subum, Cha)
- Un important Cheptel décimé ;
- On se souvient encore du récent crash du Boeing 737
de la Compagnie Cameroon Airlines intervenu le 03 décembre 1995
à l'aéroport international de Douala, crash qui a fait plus de
70 victimes sans oublier l'avion complètement calciné ;
- Plusieurs autres dégâts causés depuis les
catastrophes ne font que se multiplier et se diversifier. Mais
faute de statistiques disponibles, toutes les catastrophes
n'étant pas systématiquement déclarées ou enregistrées. Seules
déclarées et enregistrées entre 1970 et 1996 au Ministère de
l'Administration Territoriale (Direction de la Protection
Civile, Service de la Coordination Décembre 1996) seront
présentées dans les pages qui suivent.

Ces catastrophes ont pour origine : les éruptions de


gaz, les tornades, les orages et la foudre, les inondations, les
glissements de terrain, les incendies, le vandalisme et les
conflits armés. Cet échantillon sera complété par les
statistiques provenant des accidents de la route. Une grande
majorité de sinistres tels que les feux de brousse, les
glissements de terrain et les inondations surtout en milieu
rural n'a donc pas été pris en compte, pour des raisons de non
déclaration et de non enregistrement évoqués plus haut, même
47

s'il est vrai que depuis 1986 (catastrophe du Lac Nyos), on note
une nette amélioration dans ces déclarations et enregistrements.

312 - ETAT DES CATASTROPHES INTERVENUES ENTRE 1992 ET


1996

3121 - EMANATIONS DE GAZ TOXIQUES

PROVINCES LOCALITE DATE DOMMAGES ESTIMATIO


CAUSES N DES
DEGATS EN
FCFA
OUEST Lac Mounoun Août 1984 37 personnes
par Foumbot tuées
NORD-OUEST Lac Nyos par Août 1986 174 personnes
WUM tuées
03 villages
affectés (Nyos
Subum, Cha)
plus de 874
personnes
blessées
important
cheptel decimé
CENTRE Yaoundé 1974 1 personne
tuée de suite
de
l'information
émanant d'un
puits
NSIMALEN
Yaoundé
émanation
d'un peu de 1984
gaz
asphyxiant
au site de
l'aéroport

3122 - Tornades, Orages et Foudres

PROVINCES LOCALITE DATE DOMMAGES ESTIMATION


48

TOUCHEE CAUSES DES DEGATS


(FCFA)
Ydé:Obobogo 1993 100 familles 41.900.000
sans abri
Yaoundé non précise
1/04/94 maisons 2.000.000
CENTRE MvogBeti 6et7/11/ abimées
95 31 maisons
DEUK 4/3/95 et toitures 4.400.000
et endommages
20/3/95 27
Mfou-Mefou habitations 206.940.000
Lobo et fév/avri détruites +
Nkolngal l/mai école +
(Lékié) 1996 lycée +
hôpital
Abong Mbang 12/04/ maisons 812.540
1994 détruites
275 maisons
EST Nguelemendo et bâtiments 74.272.777
uka détruits
185
familles
sans abri
ADAMAOUA Tignère 21/6/95 27 boeufs 2.920.000
foudroyés
Benakouma 27/2/93 un enfant
tué, 930.000
NORD-OUEST plusieurs
maisons, 30.430.000
cultures et
marché
détruits
NWa 01/2/92 biens et
marchandises
détruits
Boyo (Kom) 27/5/95 Maisons
détruites
Kribi 27/2/95 28 familles
sans abri,
cultures
dévastées,
SUD 1 véhicule
endommagé 16.994.400
Ambam 19/12/9 une
5 famille
entière 37.085.268
sinistrée
SUD-OUEST Toute la Août maisons et 84.041.600
Province 1993 cultures
détruites
49

Bandjoun 17/4/19 toitures de


94 5 salles de
classe
OUEST enlevées
Bamedjing o5/1993 14 boeufs
et 4 veaux
tués 1.230.000
NORD Garoua 22/4/94 1638 222.947.300
personnes
sinistrées
50

3123 - Les Inondations

PROVINCES LOCALITES DATE DOMMAGES ESTIMATION


CAUSES DES
DEGATS
(FCFA)
Yaoundé juin 93 24.887.000
CENTRE villa et
30/05/96 biens
endommages 7.000.000
cultures
détruites
mai-sept 108 104.000000
SUD-OUEST Metoko 1994 Agriculteu
rs
sinistrés
80 cases
et
ADAMAOUA Tignère 28/09/93 clôtures 12.000.000
et endommagée
06/10/93 s, animaux
et
cultures
détruits
Pitoa 1994 Plantation
NORD s 300.000
dévastées
ANCIEN Garoua- 1988 10 morts
NORD Kousséri champs et
habitation
s
détruites
EXTREME- Mouvoudaï 15 maisons
NORD par Garoua détruites
suite octobre 112 ha de
rupture 88 cultures
barrage inondées
SEMRY 100
personnes
sans abri
51

3124 - Les Glissements de terrain et séismes


PROVINCES LOCALITES DATE DOMMAGES ESTIMATION
CAUSES DES DEGATS
(FCFA)
SUD-OUEST Bafaka- 05/9/95 57
Balue personnes
(glissemen sinistrées
ts) , 50
plantation
s de cacao
détruites 100.000.000
sept 94
plusieurs
Bamendanku cases et
e plantation
(glissemen s 16.000.000
ts) détruites
EST Garoua 1978 nom non déterminé
(SEISME) Boulah déterminé
Garoua 1986 non non déterminé
Boulah déterminé
SUD Kribi
(SEISME) (séisme 1987 non non déterminé
intensité déterminé
4)
Mont 20 déc. non non déterminé
Mbankolo 1986 déterminé
et Akok
Bikamba
(éboulemen
CENTRE t)
Awae juin 1 personne
1988 tuée
plusieurs
plantation
s
détruites
Manjo
(coulées 3
boueuses personnes
LITTORAL suites tuées
pluies plusieurs
diluvienne plantation
s) s
détruites
Dschang 6
(coulées personnes
boueuses à tuées
des pluies plusieurs
OUEST diluvienne plantation
52

s s
détruites
53

3125 - Les Incendies


PROVINCES LOCALITES DATE DOMMAGES ESTIMATION
CAUSES DEGATS
(FCFA)
09/1993 incendie 12.600.500
Akono 7/01/92 boutique
maisons et 15.000.000
biens
Minta 01/03/94 consumés
case
Mfou 26/01/95 détruite 200.000
22
boutiques
consumées
CENTRE au marché 23.233.750
Yaoundé 1994 incendie
Yaoundé domicile 25.000.000
(mvog- 31/12/95 maison 13.100.000
Ada) consumée
Ayos 17 et
18/07/
1994 marché et
boutiques 8.474.000
brûlés
Elig
Efomo 12/01/96 maison et
effets 500.000
brûlés
Cholobo 25/02/93 52
familles
sinistrées
60 cases
consumées
50 chèvres
périe
EXTREME plusieurs
NORD réserves
d'aliments
détruits 140.000.000
Kaélé 22/02/94 biens
consumés 1.337.800
Maroua 09/03/95 maisons et
biens
détruits non évalué
Mbotoro 18/02/95 Résidence 4.095.000
(Batouri) consumée
Doumé 09/02/95 03
EST boutiques
dont 1
magasin
brûlé 7.823.000
54

Manjo 2/2/94 incendie 14.000.000


Douala oct/92 biens
Maison et
tous les 5.746.300
LITTORAL biens
Edéa 16/02/94 détruits
Une
famille de
chefferie
traditionn 1.000.000
elle
sinistrée
Bebekette 05/02/95 22 maisons
détruites
+ réserves
alimentair
SUD-OUEST es brûlées 10.000.000
Mbar- janv/fév/ 02 champs
sehndu 1996 de
(feux de guatemala
brousse) dévastés 9.767.550
Sangmé 03/06/95 débit de
lima boisson+5
SUD ateliers+5 13.994.400
boutiques
consumés
55

3126 - Les Vandalismes et les Conflits Armés

PROVINCES LOCALITE DATE DOMMAGES ESTIMATION


CAUSES DES DEGATS
(FCFA)
Yaoundé 23-30/ Concession
Briquet 11/94 s et biens
terie détruits 12.973.950
(Vanda
lisme)
CENTRE Andjagara
(conflit) 09/6/93 16
personnes
tuées, non évalué
9 cases
incendiées
Ebolowa 19/6/94 cultures
SUD (vanda dévastées,
lisme) véhicule 1.937.634
endommagé
Batouri 28/04/9 familles
(conflits) 2 sinistrées 9.755.000
EST , maisons
brûlées
NORD-OUEST Boyo 08/2/96 2 morts,
(conflits) 200 sans
abris, 250
maisons
incendiées
troupeaux non évalué
de boeufs
vaches et
chèvres
décimés
Extrême- Amadjagara 9/5/199 16 non évalué
nord 3 personnes
(entre tuées, 2
Kotoko et douaniers
Arabes blessés, 9
Choas) cases et 3
camionnett
es
incendiées
56

3127 - Les Epidémies


PROVINCES LOCALITE DATE DOMMAGES ESTIMATIONS
CAUSES DES DEGATS
(FCFA)
Maroua 1993 et 648 décès
EXTREME- (choléra) 1995 sur 6020
NORD cas 1
décès sur
167
Maroua 1993 et 523 décès
(méningite 1995 38 décès
)
Kolofata 441 cas 11.025.000
Mora 09/03/95 57 décès, (25.000/cas)
(choléra) taux de
létalité
12,92 %
Lom et 39
EST Djerem (mé Avril 95 personnes 120.000.000
ningite) décédées
Vallée du 2096 cas,
Ntem DJGUM 94 - 96 126
SUD (diarrhée) décès, 52.400.000
taux de (25.000/cas)
létalité
6,01 %
Bibémi, mai-juin 939 cas,
Pitoa 1996 36 décès
NORD Garoua taux de 23.475.000
létalité (25.000/cas)
3,83 %
TOTAL 206.900.000

S'agissant de ces épidémies et d'après les


statistiques recueillies au Ministère de la Santé, Direction
de la Médecine Communautaire, Service d'Epidémiologie et
d'Endémoépidémiologie, la situation dans l'ensemble du pays,
se présente comme suit :

a) - Choléra

De 1970 au 03/07/1997, il a été enregistré 24.078


cas pour 1985 décès soit un taux de létalité pour toute la
période d'environ 8,24 %.

En dehors des provinces de l'Est et du Nord-Ouest où


des cas de choléra n'ont pas encore été déclarés toutes les
provinces sont concernées par l'épidémie, l'Extrême-Nord et le
Nord les connaissant tous les ans, en début de saisons des
57

pluies.

A Douala, le choléra sévit presque de façon


endémique, le Nfoundi connaît lui aussi des cas de choléra,
c'est ainsi depuis mars 1997 et ce jour jusqu'en juin 1997,
des cas sont signalés (4 cas en mars 1997 dont un décès).

b) - La Méningite

Les épidémies de méningite cérébro-spinale


envahissant le Nord et l'Extrême-Nord pratiquement tous les
ans, en début de saison sèche.

Pour les années 92,93,94,96 et 97 (jusqu'au 03


juillet) on en a démontré 9359 cas dont 983 décès soit un taux
de létalité d'environ 10,50 %.

c) - Diarrhée (Dysenterie Bacillaire)

Elle s'est déclarée dans le Sud Cameroun, dans la


Vallée du Ntem et à Djoum en 1994,95 et 96 surtout au mois de
novembre 4.236 cas au total ont été recensés pour 326 décès
soit un taux de létalité d'environ 7,70 %.

d) - Rougeole

De 1991 à 1994 on a relevé 53.511 cas dont 878 décès


soit un taux de létalité d'environ 1,64 %.

En 1996, des épidémies de cette maladie se sont


signalées particulièrement dans l'Extrême-Nord (1583) dans le
Nord (160) et dans l'Adamaoua (62 cas) soit au total 1805 cas.
On a enregistré au total 26 décès soit un taux de létalité de
1,4 %.

En plus de ces épidémies, le Cameroun connaît de


nombreuses endémies qui constituent de véritables catastrophes
nationales eu égard aux grands problèmes de santé qu'elles
constituent. Il y a lieu de citer :

* du paludisme ;
* du sida (8932 cas identifiés de 1985 à 1996 ;
* de la tuberculose dont on atteint en moyenne
20.000 nouveaux cas par an avec 9,3 % d'origine
pulmonaires et 3,7 % de
forme extra-
pulmonaire (nouveaux cas détectés en 1987 : 3878,
en 1989 : 5521, en 1993 : 8575) ;
* la maladie du sommeil : 363 cas dépistés de 1988 à
1996 ;
* l'onchocercose ;
* la lèpre : prévalence en 1996 1808 malades ;
58

* le ver de guinée :
- 30 cas dans 18 villages infectés en 1994
- 15 cas dont 7 importés du Nigéria en 1995
dans 8 villages infectés
- 13 cas importés du Nigéria (Borno Stata) dans
2 villages infectés.

3128 - L'INSECURITE ROUTIERE

La mise en service de nouveaux axes routiers dans


les années 80 et le boom que connaît le parc automobile
probablement dû à l'importation des véhicules de deuxième,
main ont eu pour conséquence un accroissement de l'insécurité
routière.

En effet, depuis ce temps là, les accidents sont


devenus de plus en plus préoccupants aussi bien en nombre
qu'en gravité.

Le tableau ci-après présente l'évolution du


phénomène en rase campagne de 1976 à 1992.

SITUATION DES ACCIDENTS DE LA ROUTE 1976-1992

ANNEE MORTELS CORPORE MATERIE TOTAL TUES BLESSES


LS LS
1976 317 1650 729 2696 406 3737
1980 496 1879 780 3155 451 2245
1987 816 3258 1402 5476 1034 8347
1988 665 2788 1265 4718 779 6860
1989 661 2539 1202 4402 813 6076
1990 629 2414 1122 4165 804 6067
1991 707 2476 1055 4238 910 6277
1992 677 2367 1140 4184 854 854
TOTAL 4.968 19.371 8.695 33.034 6.051 40.463
Source : Ministère des Transports

D'après la même source ces divers accidents ont pour


origine :
* usager de la route 85 % (notamment les conducteurs)
* état du véhicule 10 % (vétusté) ;
* état de la route 5 % (dégradation de la chaussée,
défaut ou mauvais état des équipements de sécurité
: signalisation, glissières...).

Enfin s'agissant toujours des catastrophes, il faut


dire que la sécheresse et la famine qui sévissent dans certains
59

régions du pays notamment au Nord et à l'Extrême-Nord, restent


toujours vivaces, elles qui en 1994 ont sinistrés toute la
Province de l'Extrême-Nord et ont nécessité l'aide tant
nationale (5000.000.000FCFA dont le déblocage a été décidé par
le Chef d'Etat lui-même) qu'internationale.

Dans le même ordre d'idée, il faut relever les dégâts


souvent causés par le mouvement d'éléphants toujours dans
l'Extrême-Nord.

Ainsi en 1992/1993, ce mouvement d'éléphants (320


têtes au total a causé la destruction des cultures sur une
superficie totale de 5093,336ha détruisant de ce fait 3.066
ménages soit une population de 185.413 personnes sur un total de
266.240 que compte la zone sinistrée.

Les oiseaux granivores eux aussi causent des dégâts


estimés à environ 20 % de toute la production céréalière des
provinces de l'Extrême-Nord.

D'une manière générale, on peut dire, après cet aperçu


général, que le Cameroun connaît des catastrophes de tout ordre
mais leur appréhension à leur juste valeur reste somme toute
difficile d'une part parcequ'elles ne sont pas toutes déclarées
et enregistrées et d'autre part parce que leur évaluation en
terme de divers dégâts causés, en terme d'évaluation monétaire
reste toujours approximative ; aucune province n'est épargnée.

3.2 POLITIQUES, STRUCTURES ET ACTIONS DE PREVENTION


ET DE GESTION DES CATASTROPHES EXISTANTE

321 - HISTORIQUE

A son accession à l'indépendance en 1960, le Cameroun


hérite l'administration coloniale d'un réseau embryonnaire de
protection civile constitué par trois casernes de Sapeurs
Pompiers basées respectivement à :

- Yaoundé pour la région Centre, Sud et Est ;


- Douala et Nkongsamba pour le Littoral, l'Ouest et le
Nord.

Conscient de ce que le réseau est loin de faire face à


toutes les sollicitations en matière de protection civile, les
pouvoirs publics entreprennent certaines mesures tendant à
donner une structuration adéquate à cette activité. C'est ainsi
que :

1°) Par loi n°67/LF-9 du 12 juin 1967 portant


organisation générale de défense passive, la préparation, la
60

mise en oeuvre et la coordination des mesures de protection sont


désormais confiées au Ministère Chargée de l'Administration
Territoriale Fédérale.

2°) Par une autre loi, celle n°73/12 du 7 décembre


1973 portant organisation générale de la protection civile, des
structures nationales et régionales s'occupant de la protection
civile, sont instituées (Conseil National de Protection Civile,
Etats-Majors de Protection Civile au niveau de la Province, du
Département, de l'Arrondissement et de toute localité dont la
population dépasse 5000 habitants).

Mais toutes ces structures sont restées inopérantes


par manque à la fois de textes d'application et de moyens
matériels permettant leur fonctionnement.

De plus la loi de 1973 comporte un certain nombre de


lacunes dont les plus saillantes sont :

- la définition incomplète de la Protection Civile et


de, ses missions ;
- l'absence d'indications sur son champ d'application,
son caractère obligatoire et général ;
- l'imprécision dans la définition de ses moyens
d'action ;
- l'imprécision sur la prise en charge des coûts de
fonctionnement, de ses équipements.

L'avènement d'événements calamiteux (accident d'avion


à l'aéroport International de Douala dans la Province du
Littoral, explosion de gaz volcanique au Lac Mounoun, dans la
Province de l'Ouest, le conflit armé de Yaoundé, grande
sécheresse à la Province de l'Extrême-Nord et surtout l'éruption
de gaz toxique du Lac Nyos dans la Province du Nord-Ouest) a mis
en évidence l'inefficacité de ces divers structures
d'intervention en cas d'urgence ou de catastrophe de quelque
nature qu'elles soient.

Des études et des réflexions sont alors menées sous la


houlette des pouvoirs publics qui ont établi que la gestion des
situations d'urgence sont d'un intérêt capital pour le Cameroun
qui présente plusieurs zones à risques en matière de
catastrophes de toutes sortes, eu égard a ses spécificités :

- Importantes zones de savanes où les feux de brousse


ravagent chaque année une bonne partie de patrimoine national et
créent des conditions favorables à la poussée du désert dans
l'extrême-Nord ;
- Habitat rural très souvent réalisé en matériaux
provisoires particulièrement inflammables ou pas résistant en
cas d'inondations ;
- Assez forte concentration des populations dans
61

certains centres urbains, qui favorise le développement de


taudis et accentue les risques d'incendie ;(1)
- Grande dispersion des populations sur le territoire
national surtout en zone forestière où les densités sont souvent
inférieures mise en oeuvre des secours traditionnels en cas de
catastrophe ;
- Nombreuses zones touristiques sans système de
sécurité vraiment efficace ;
- Secteur Industriel et Agro-industriel en plein essor
- Des Ports et Aéroports en expansion ;
- Compagnies de navigation aérienne et maritime fort
dynamiques ;
- Zones volcaniques qui de temps en temps signalent
leur triste existence.

Ces études ont alors abouti à la conclusion que le


problème de la gestion des situations d'urgence se ramène à
celui de l'organisation de la Protection Civile dans sa
globalité et que sa planification devrait faire appel à la
participation active de nombreux départements ministériels.

C'est ainsi qu'une grande réflexion sur la Protection


Civile est entreprise avec la participation des départements
ministériels ci-après :

- L'Administration Territoriale ;
- l'Agriculture ;
- Les Mines et l'Energie ;
- La Défense Nationale ;
- La Sécurité Intérieure ;
- l'Information et la Culture ;
- Les Finances ;
- Les Postes et Télécommunications ;
- Les Transports ;
- L'Industrie ;
- La Santé Publique ;

Parallèlement à cette réflexion, de nombreuses


missions d'experts camerounais sont envoyées à l'étranger pour
puiser dans l'expérience d'autres pays :

* une mission de prospection s'est donc rendue auprès


de certains pays amis : Algérie, France, Suède, Suisse ;
* une délégation d'experts camerounais a participé aux
travaux de la 8ème Conférence Mondiale de la Protection Civile à
Tunis du 18 au 23 mai 1978 ;
* deux médecins camerounais ont pris part à la 4èmè
Conférence Internationale de Médecine de Catastrophe à Grenoble
en France tenue du 27 au 30 novembre 1985 ;
* le Sous-Directeur de la Médecine Hospitalière et
Rurale a représenté le Cameroun à l'Atelier Régional de l'OMS
sur la gestion des situations d'urgences et la planification
préalable tenu du 17 au 21 mars 1986 ;
62

La somme de toutes ces investigations et expériences a


permis de jeter les bases d'une politique nationale de
protection civile.

322 - POLITIQUE ET STRUCTURES NATIONALES

La politique nationale en matière de Protection Civile


telle que ressortie dans la loi n°86/016 du 06 décembre 1986
portant organisation générale de la Protection Civile et son
Décret d'Application n°96/054 du 12 mars 1996, est développée
selon trois grands axes :

1°- L'Organisation générale ;


2°- L'Organisation interne ;
3°- Les Activités.
3221 - L'ORGANISATION GENERALE

L'organisation générale de la Protection Civile


englobe ses missions, ses champs d'application et ses moyens
d'intervention.

a)- Les Missions et le champ d'action (Art1 de la loi)

La Protection civile a pour mission d'assurer en


permanence la protection des personnes, des biens et de
l'environnement contre les risques d'accidents graves, des
calamités ou de catastrophes, ainsi que contre les effets de ces
sinistres. La Protection Civile comporte des mesures de
prévention, de protection et d'organisation de secours.

b)- Les Moyens d'Intervention

Les moyens de la Protection Civile comprennent : (Art


5 de la loi)
- les moyens en personnels ;
- les moyens en matériels ;
- les constructions et les installations diverses
réservées aux organismes publics, para-publics ou privés de
Protection Civile.

La Protection Civile utilise les personnels des


services publics chargés de la conduite des activités de
protection civile, les personnes requises, les recrues du
contingent et les volontaires (Art 6 de la loi).

L'Organisation générale établit le caractère


obligatoire et général de l'institution. En effet : (Art7 de la
63

loi)

- Toute mobilisation générale vaut ordre de


mobilisation des organismes de Protection Générale ;
- La mobilisation des Organismes de Protection Civile
peut être décrétée en outre en cas de mise en garde, de
mobilisation partielle, d'état d'exception.

3222 - L'ORGANISATION INTERNE

Elle décrit les structures centrales et extérieures de


l'institution et en fixe les compétences et les responsabilités.

A) Les Structures Centrales

Les structures centrales sont au nombre de trois (3) à


savoir : le Conseil National de Protection Civile, le Comité
Technique Permanent et le Secrétariat du Comité Technique
Permanent (cf. Décret n°96/054 du 12 mars 1996 fixant la
composition et les attributions du Conseil National de la
Protection Civile).

a) - le Conseil National de la Protection Civile

Organe consultatif placé sous l'autorité du Secrétaire


Général de la Présidence de la République, le Conseil National
de Protection Civile assiste le Président de la République dans
ses prérogatives en matière de protection civile (le Président
de la République définit la politique générale de la Protection
Civile).

Présidé par le Secrétaire Général de la Présidence de


la République, il comprend les chefs ou leurs représentants des
départements ministériels ou des Organismes suivants :

- Secrétariat Général des Services du Premier Ministre


- Administration Territoriale;
- Défense ;
- Santé Publique ;
- Relations Extérieures ;
- Finances ;
- Justice ;
- Communication ;
- Transports ;
- Affaires Sociales ;
- Environnement ;
- Sécurité Intérieure ;
- Recherche Extérieure ;
- Croix Rouge Camerounaise.

Il est chargé de la mise en oeuvre, en temps normal


comme en période de crise, de la mise en oeuvre de la politique
64

générale de Protection Civile telle que définie par le Président


de la République, et peut faire toute suggestion utile en la
matière.

b) - Le Comité Technique Permanent et son Secrétariat

1° Présidé par un responsable nommé par décret du


Président de la République, le Comité Technique Permanent est
l'organe exécutif du Conseil National de la Protection Civile.
Il comprend les représentants de toutes les administrations qui
siègent au sein du Conseil à condition qu'ils soient notamment
chargés de la gestion relative à la protection civile dans ces
administratives respectives. Il se réunit en tant que besoin et,
dans tous les cas, au moins une fois par trimestre ;

2° Le Secrétariat du Comité Technique Permanent


du Conseil National de la Protection Civile est assumé par
l'administration en charge de la Protection Civile au Ministère
de l'Administration Territoriale.

Cette administration qui au départ était le


Service de la Protection Civile a été successivement érigée en
Cellule (1994) et récemment (1996) en Direction de la Protection
Civile.

c) - Les Structures Extérieures

Les structures extérieures du Conseil National de la


Protection Civile comprennent les Comités Techniques Provinciaux
et les Comités Techniques Départementaux.

La composition et les attributions des Comités


Techniques Provinciaux et Départementaux sont fixés par des
textes particuliers qui, à ce jour, ne sont pas encore sortis.
3223 - LES ACTIVITES

Les activités de la Protection Civile vont de la


planification opérationnelle de cette dernière aux relations de
l'institution avec les administrations, les tiers et les
organismes nationaux, régionaux et internationaux partenaires
(ONG, OMS, Croix Rouge, UNICEf, FAO, PAM...) sans oublier la
prise en charge de coûts de son fonctionnement.
C'est dans cette perspective que le décret
d'application n°96/054 du 12 mars 1996 suscité prévoit les
activités devant être réalisées dans le cadre de la mission du
Conseil National de la Protection Civile à savoir :

1°- Procéder :
* à une évaluation nationale détaillée des
risques de catastrophes naturelles et technologiques,
d'accidents graves et de calamité ;
* à la mise à jour permanente d'un inventaire de
fourniture de matériels, de moyens et de personnels pouvant être
65

mobilisés en cas de situation d'urgence ;


* aux études générales sur les mesures de
Protection Civile en temps de paix comme en temps de guerre ;

2°- Proposer au Président de la République les


mesures de prévention appropriées ;

3°- Coordonner les moyens mis en oeuvre pour la


Protection Civile, notamment les secours, le sauvetage, la
logistique et l'utilisation des forces supplétives et des corps
auxiliaires ;

4°- Arrêter après approbation du Président de la


République, un plan national d'intervention et d'organisation
des secours ;
5°- Siéger au moins une fois l'an sur convocation
de son Président. Toutefois en cas de calamité ou de catastrophe
déclarée, il se réunit de plein droit en cellule de crise en vue
de la coordination au niveau national, des activités des
organismes de Protection Civile.

S'agissant de la prise en charge des coûts de son


fonctionnement, le décret d'application prévoit deux catégories
de ressources :

- Les ressources provenant du budget de l'Etat, des


interventions ponctuelles de l'Etat, des dons et legs ;
- Les ressources provenant des appels à la générosité
publique auxquels le Conseil peut recourir dans les conditions
fixées par les lois et règlements en vigueur.

Le Président du Conseil assure la gestion des


ressources financières et des matériels mis à sa disposition
dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur.

Il a habilité à ouvrir au nom du Conseil des comptes


auprès de toute institution bancaire agréée, après avis ce
dernier ; enfin il (le président) dispose également d'une caisse
d'avance spéciale dont les règles de gestion et de
fonctionnement sont celles de droit commun. Bien que le décret
d'application n'ait pas cru devoir prévoir de façon spécifique
les activités à réaliser dans le cadre de leur mission par les
Comités Technique Permanent, les Comités Techniques et
Départements, on peut tout de même penser que celles-ci sont
pratiquement les mêmes que celles du Conseil mais ramenées au
niveau du ressort territorial concerné.

Bien que suffisamment bien décrite par la loi n°86/016


du 6 décembre 1986 et son décret d'application suscités, on peut
dire que la politique nationale en matière de Protection Civile
reste encore à sa phase d'organisation, ce qui ne lui permet par
d'être déjà efficacement opérationnelle.

La raison fondamentale de cette inopérationalité vient


66

de ce que le décret d'application de la loi 1986 est sorti


pratiquement dix ans plus tard (12 mars 1986) et qu'à l'heure
actuelle aucune structure prévue dans ces deux textes n'a encore
été mise en place.

Certes, le service de Protection Civile créé au MINAT


au sein de la Direction des Affaires Politiques après la sortie
de la loi de 1973 suscitée, et qui était au départ appelé à
assurer seulement le Secrétariat du Comité Technique Permanent à
l'intérieur du Conseil National de la Protection Civile, est
aujourd'hui érigée en Direction de Protection Civile.

Cette nouvelle Direction, d'après le décret n°95/232


du 06 novembre 1995 portant organisation du Ministère de
l'Administration Territoriale, a repris presque toutes les
attributions naguère révolues au Conseil National de la
Protection Civile (sauf celles ayant trait aux possibilités de
proposer au Président de la République des mesures de prévention
appropriées ou toute suggestion utile en matière de politique
civile).

D'autres attributions sont venues en plus s'ajouter,


notamment celles ayant trait aux relations avec les autres
organismes de Protection Civile et à certains aspects des après
catastrophes (examen des requêtes en indemnisations et aides
financières, contrôle de l'utilisation des aides, suivi de la
gestion des aides, transfert des corps...), qui n'étaient pas
explicitement ressorties dans le décret de 1996).

Mais la jeunesse de cette structure (la Direction de


la Protection Civile en tant que Direction ne date que de 1996)
double d'un manque des ressources tant humaines, matérielles et
logistiques adéquates, ne lui permettent pas encore de jouer
pleinement son rôle.

3234 - LES ACTIONS MENEES

Pour permettre à la Protection Civile de jouer


pleinement son rôle avec cohérence et efficacité, la jeune
Direction de la Protection Civile a prioritairement axée son
action sur l'élaboration d'un cadre législatif devant appuyer
cette action.

C'est ainsi qu'en dehors des textes déjà existants


plusieurs autres projets de textes ont déjà été élaborés. Il
s'agit de :

- Un projet de loi portant organisation de la


Protection Civile ;
- Un projet de décret portant création de délégations
provinciales, départementales, et au niveau des arrondissements
et districts ;
- Un projet de décret portant création d'une
67

commission nationale de secourisme ;


- Un projet de décret relatif à l'enseignement et à la
pratique du secourisme ;
_ Un projet de décret portant organisation des secours
en cas de catastrophe (ORSEC) ;
- Un projet de décret relatif à la protection contre
les risques d'incendie et de panique dans les établissements
recevant du public ;
- Un projet de décret portant organisation
administrative sur l'ensemble du territoire national des
structures de protection civile ;
- Un projet d'arrêté fixant la composition et les
attributions des comités techniques provinciaux et
départementaux - Un projet de décret fixant les règles
générales applicables en matière d'hygiène et de salubrité
publique, d'assainissement et de protection civile sur
l'ensemble du territoire national ;
- Un projet d'arrêté portant création d'un comité
technique chargé de l'élaboration d'une cartographie nationale
des zones à risques ;
- Un avant projet de statut des corps des volontaires
de la Protection Civile.

En plus de cette action prioritaire la Direction de la


Protection Civile a étudié plusieurs requêtes en indemnisations
et aides financières en faveur des personnes des calamités de
toutes sortes.

C'est ainsi que pour l'exercice 1994/1995, un montant


d'environ 30 millions a été débloqué pour apporter des aides aux
sinistrés de huit provinces (Centre, Sud, Littoral, Ouest,
Extrême-Nord, Adamaoua et Sud-Ouest).

323 - POLITIQUES ET STRUCTURES SECTORIELLES

Comme au niveau national et global, la protection


civile au niveau sectoriel est développée selon les mêmes axes
(organisation générale, organisation interne et activités) et
est confrontée aux mêmes types de problèmes (déficience en
ressources humaines, matérielles et logistiques, manque de
coordination des actions des structures concernées).

Pour illustrer ces propos trois cas vont être


sommairement examinés dont l'un a caractère transversal (les
transports) et les deux autres, un caractère spécifiques
(l'Agriculture et la Santé).
3231 - LE SECTEUR DES TRANSPORTS

A) Organisation générale

Le secteur des transports est très vaste au Cameroun,


68

il couvre l'aérien, le terrestre et le fluvial. La définition de


la politique de tous ces divers modes de transport est confiée
au Ministère des transports qui en assure aussi la gestion.

Pris dans son aspect de mouvement des personnes et des


biens, le transport est une activité qui est, par essence,
soumise aux dangers divers : catastrophes de la navigation
aérienne et maritime, hécatombes routiers et ferroviaires. Ces
divers accidents méritent donc qu'un certain nombre de mesures
de prévention et de gestion soient prises qu'elles soient
organisationnelles ou réglementaires.

Les mesures organisationnelles sont du domaine de


chaque mode de transport qui se dote de structures chargées de
la prévention et de la gestion des accidents. Ainsi :
- Pour ce qui est du transport aérien, la société des
Aéroports du Cameroun (ADC) s'occupe de la sécurité de la
navigation aérienne (la gestion commerciale de la flotte
nationale relevant de la Cameroon Airlines) ;
- la navigation maritime et fluviale est coordonnée
par une direction centrale dotée de structures chargées de
prévenir et de scruter l'environnement. Autour de cette
administration centrale gravite un important nombre de sociétés
publiques, parapubliques et privées dont les actions sont
dirigées vers une plus grande sécurité dans la navigation ;
- le transport terrestre est divisé en deux sous modes
(ferroviaire et routier) dont le premier est confié à la Régie
Nationale des Chemins de Fer du Cameroun (RNFC). Par contre le
sous mode routier est confié dans son aspect exploitation à
l'Administration des Transports qui en son sein s'est doté d'une
sous-direction chargée de la prévention des accidents.

S'agissant des mesures réglementaires, il faut dire


que les transports maritime et fluvial et aérien sont soumis à
des conventions internationales où un accent particulier est mis
sur la prévention et la gestion des catastrophes. Ces
conventions sont complétées pour ce qui est du transport
maritime et fluvial par l'ordonnance 62/OF/30 du 31 mars 1962
portant code de la marine marchande camerounaise et le code de
la marine marchande de l'UDEAC qui en sont les deux textes de
base en matière de prévention des accidents (conditions
d'identification d'acquisition des navires, institution des
visites de contrôle, définition des sanctions, condition d'accès
à la profession de marin).

Seule le mode terrestre et particulièrement le sous


mode terrestre routier qui est particulièrement analysé ici, est
soumis à une réglementation nationale.

B) - Le Sous secteur routier

L'ampleur des accidents causés par le sous secteur


routier tels que présentés plus haut fait qu'il s'est avéré
nécessaire de prendre des mesures qui sont actuellement prises
pour prévenir de tels fléaux.
69

a°- Les mesures réglementaires


Ces mesures ont un double but, prévenir et punir
sévèrement les fautes des hommes susceptibles de porter atteinte
à la sécurité routière, vu que, d'après les statistiques
disponibles, 85 % des accidents routiers sont imputables à
l'usager de la route.

Plusieurs textes sont élaborés dans ce sens :


- le décret n° 79/241 du 03/09/79 portant code de la
route ;
- un texte visant la protection du patrimoine routier
face à l'exploitation abusive du réseau routier par les
véhicules de grand gabarit (loi n°96/67 du 8 avril 1996 portant
protection du patrimoine routier national) ;
- un texte portant conditions d'accès à la profession
de transporteur routier (loi n°90/030/ du 10 août 1990) ;
- un texte portant sur les assurances automobiles (loi
n° 65/LF/9 du 22 mai 1965 portant assurance automobile
obligatoire) ;
- décret n° 65/DF/565 du 29 décembre 1965 portant
application de la loi n° 65/LF/9 du 22 mai 1965 relative à
l'assurance automobile ;
- à côté de ces mesures préventives il y a certains
articles spécifiques dans les codes pénal et civil.

b°- Les structures et les activités

Plusieurs structures sont chargées d'assurer la


sécurité routière :
- le Ministère des Transports qui est particulièrement
chargé de la mise en oeuvre en matière de la sécurité routière
et de la coordination des actions y afférentes ainsi que la
réglementation en la matière à ce titre :
* il organise la profession du transporteur ;
* il met en circulation des véhicules automobiles ;
* il élabore des programmes de sécurité de prévention
routières ;
* il gère les équipements de sécurité ;
* il coordonne les actions de sécurité routière ;
* il évalue par l'analyse des statistiques des
accidents et des infractions.

Pour mener à bien cette mission de sécurité routière


le Ministère des Transports est doté d'une sous direction
disposant d'un personnel qualifié et d'une ligne budgétaire de
l'ordre de 100 millions par exercice ;
- le Secrétariat d'Etat à la Défense (SED) et la
direction générale de la Sûreté Nationale (DGSN) qui sont
chargés du contrôle de la circulation routière de l'éducation
des usagers de la route et du constat des infractions au code de
la route. Ces deux structures disposent d'importants moyens
humains, matériels et financiers dans la lutte contre
l'insécurité routière ;
70

- les ministères chargés des Travaux Publics, de


l'Urbanisme et les Municipalités : ils sont chargés de
l'élaboration des normes routiers de la construction et de
l'entretien routier ;
- le ministère de l'Economie et des finances chargé
d'assurer le déblocage des moyens susceptibles de financer les
opérations de prévention routière et de la réglementation en
matière d'assurance automobile ;
- le ministère de la Justice dont le rôle est de
réprimer les infractions au code de la route ;
- le ministère de la Santé chargé d'accueillir à
travers ces structures hospitaliers, des victimes des accidents
de la circulation routière ;
- les auto-écoles et leurs divers syndicats qui sont
chargés de la fonction des élèves conducteurs d'automobiles ;
- les divers transporteurs et leurs syndicats chargés
de transporter les biens et des personnes et qui ont une
influence certaine sur la qualité de la circulation.

Malgré l'existence de ces lois, règlements et


structures, la sécurité au Cameroun reste toujours une matière à
grande préoccupation.

Cela provient surtout d'une faible sinon d'un


manque de coordination des différentes interventions des
administrations impliquées.
3232 - LE SECTEUR AGRICOLE

a°- Organisation générale

Les principaux fléaux ou catastrophes auxquels est


confronté l'agriculture proviennent de l'attaque des cultures et
des récoltes par les oiseaux granivores et des insectes tels que
les criquets, les chenilles etc.., de la dévastation de
pachydermes (hippopotames et éléphants notamment) et les
caprices du climat (sécheresse, inondations, vents violents et
tempêtes diverses)

Pour prévenir et/ou faire face à ce type des


catastrophes, le gouvernement camerounais à travers son
ministère de l'Agriculture a mis en place certaines structures
spécialisées.

b°- Les structures et les activités

1) Les Bases phytosanitaires

Les bases phytosanitaires ont la charge de la


protection des végétaux. A ce titre les agents des bases
phytosanitaires en appui aux brigades villageoises formés font
des prospections terrestres afin de repérer les colonies de
nidifications et de dortoirs et les signaler à l'UTAVA (Unité de
Traitements Agricoles par Voie Aérienne). Les bases
71

phytosanitaires ont pour mission :


- la collecte, l'analyse de l'information sur le
criquet pèlerin ;
- l'appui technique en matière de formation,
l'organisation des campagnes de lutte et la recherche des
solutions aux problèmes d'ordre opérationnel ;
- la coordination de la lutte anti-acridienne et anti
aviaire ;
- le suivi des stocks provinciaux des produits
phytosanitaires.

Sur le plan opérationnel ces missions n'ont pas été


suffisamment accomplies. Les dysfonctionnement des bases
phytosanitaires sur le terrain est principalement dû au manque
des ressources matérielles appropriées.

Il faut aussi dire que le désengagement de l'Etat de


l'agriculture et surtout la libération de la distribution des
intrants agricoles (engrais et pesticides notamment) a très
sensiblement réduit l'activité de ces bases phytosanitaires
surtout dans les provinces Sud du pays.

2°- U T A V A

L'UTAVA est une structure relais aux bases


phytosanitaires a pour mission :
- appliquer la politique du gouvernement en matière de
traitements agricoles par voie aérienne et notamment par la
définition des méthodes de traitements aériens les plus
économiques et efficaces contre les épizooties diverses ;
- organiser toute campagne nationale de lutte contre
les déprédateurs de cultures et autres fléaux susceptibles de
frapper la production rurale ;
- assurer l'encadrement pratique des paysans et la
formation des cadres et technicien en matière d'aviation
agricole - coordonner toutes activités de protection des
cultures, des forêts par voie aérienne.

Pour accomplir ces missions, l'état avait mis à la


disposition des avions, du personnel technique (pilotes,
mécaniciens, agronomes, etc..)

Actuellement l'UTAVA dispose de deux avions d'épandage


en ordre de vol, de deux pilotes et de trois mécaniciens-avions.

Le manque de moyens financiers ne permet pas de


disposer d'un stock de pièces de rechange qui assurerait une
régularité des traitements durant les campagnes ainsi que le
coût des opérations. Cette situation, à l'origine des faibles
performances enregistrées durant les dernières campagnes
pourrait nettement s'améliorer, grâce à un appui plus accentué
de l'Etat.
72

En effet, la situation aviaire est mauvaise


actuellement ; le Cameroun connaît depuis plusieurs années un
regain d'activités d'oiseaux granivores dans la zone
septentrionale.

Ceci peut aussi s'expliquer en raison des difficultés


que connaît l'UTAVA, panne d'avion, manque de pilote, de
carburant, etc. Aucun traitement par voie aérienne n'est mené et
ceci depuis les trois dernières campagnes. Dans la province du
Nord et de l'Extrême-nord seul un dortoir de 100 ha a été traité
en 1994-1995 parmi tant d'autres signalés. Au cours de l'année
1996 près de 700 Ha de riz et mouskuwari ont subi de dégâts très
importants.

3°- S N A R

Le SNAR comporte essentiellement trois volets :


- un système d'information sur les échanges et la
disponibilité des denrées sur le marchés ;
- un système pour la surveillance des cultures et la
prévision des récoltes ,
- un système de suivi des groupes de population
présentant des risques d'insécurité.

Le SNAR a pour objectifs, le renforcement de capacités


des pouvoirs publics à planifier et définir sur la base d'une
meilleure appréciation des réalités, des actions à entreprendre
en vue d'assurer la sécurité alimentaire des populations et à
réagir aux situations d'urgence.

En matière de production agricole et de prévision des


récoltes, un certain nombre de facteurs de risque sont pris en
considération selon que l'on se trouve dans une région à
écologie connue. Dans le cas des provinces ciblées par l'action
du SNAR (en matière de prévision des récoltes) et situées en
zones sahélienne. Les principaux facteurs de risque peuvent
différenciés ainsi :

- facteurs climatiques : sécheresse, inondation, vent


violent et tempêtes diverses ;
- facteurs biologiques : acridiens, aviaires,
pachydermes, etc

Le suivi de l'incidence de ces facteurs est évidemment


lié aux types de productions agricoles et dans le cas d'espèce,
l'accent est mis sur les cultures céréalières constituant la
base de l'alimentation des populations ou faisant l'objet
d'importantes transactions sur les marchés et dont les revenus
permettent aux populations de se procurer des denrées
alimentaires.

L'approche mise en place par le SNAR s'appuie sur les


structures existantes sur le terrain. C'est ainsi que les
73

partenaires techniques ont été identifiés au regard de leur


implication dans la production agricole et ont été institués
avec pour mission essentielle d'apprécier chaque mois le
comportement des cultures. La composition des comités
départementaux est la suivante :
- le préfet
- le délégué départemental de l'agriculture ;
- le chef de brigade phytosanitaire ;
- le chef de service départemental de la météo ;
- le chef de section des statistiques ;
- le chef de section agricole.

le comité provincial se compose comme suit :

- le gouverneur ;
- le délégué provincial de l'agriculture ;
- le chef de base phytosanitaire ;
- le chef de service de la météorologie ;
- le chef de service provincial des enquêtes ;
- le chef de service de l'agriculture ;
- le chef d'antenne SNAR.

Le comité provincial se réunit à une fréquence


mensuelle et travaille essentiellement sur la base des rapports
produits par les comités départementaux. Un document final sur
le déroulement de la campagne en cours est rédigé à l'attention
de la cellule centrale du SNAR dans lequel figurent tous les
événements marquants enregistré au cours du mois écoulé et
pouvant avoir une influence sur la production agricole.

Le suivi ici consiste à relever les enclavements dès


l'apparition des premières pluies ce qui permettra d'estimer des
récoltes attendues selon les conditions de culture et
l'évolution des conditions climatiques. A ce titre, l'incidence
d'un certain nombre de facteurs (pluviométrie, insolation,
attaques des divers prédateurs) sur la production agricole à
quelques stades de croissance des cultures peut aisément être
appréciée.

En zone méridionale, un dispositif plus léger a été


mis en place avec pour objectif de pouvoir apprécier l'état des
principales cultures (racines, tubercules et féculents) ainsi
que les disponibilités sur les marchés.

Ici,les productions agricoles ne sont pas


essentiellement tributaires des aléas climatiques comme au Nord
et à l'extrême-Nord, mais des dégâts d'ordre phytopathologique,
entomologique, de même des inondations peuvent compromettre plus
ou moins sérieusement les récoltes.

Les canaux de diffusion des informations obtenues et


les supports utilisés

1°- Le bulletin d'information "Rapid Alerte" : le SNAR


74

publie tous les mois un bulletin d'information sur la sécurité


alimentaire, qui est une sorte de synthèse des activités menées
par le projet au cours du mois. Ce bulletin d'analyse synoptique
de la sécurité alimentaire se propose d'informer les principales
structures concernées, sur la situation qui prévaut dans le pays
et notamment dans les zones présentant des risques avérés.

2° - La lettre d'information : lorsque des accidents


sérieux sont enregistrés et qui peuvent compromettre
sérieusement la sécurité alimentaire des populations dans une
zone donnée, le SNAR publie et diffuse une lettre d'information
et d'Alerte Rapide, sur la situation qui prévaut dans la zone
sinistrée.

3°- Le bulletin agro-météorologique : la publication


d'un bulletin agro-météorologique, outil indispensable à la
réalisation d'un suivi plus précis de la campagne agricole en
zone septentrionale et à la prise de décision par les
agriculteurs, est en négociation avec les services de la
direction de la météorologie nationale. Mais des difficultés
subsistent quant aux moyens à mettre en oeuvre par chacune des
parties.

Sur un tout autre plan, des tranches horaires ont été


négociées avec les stations provinciales de radio pour la
diffusion hebdomadaire des informations sur les prix et les
quantités des principales denrées échangées sur les marchés. Des
analyses de tendances sont présentées par les responsables
locaux chargés des opérations avec l'appui régulier de la
cellule centrale SNAR. Les zones à surplus et à déficit sont
également identifiées afin de faciliter les flux des produits
agricoles.

Les principaux destinataires des publications


produites par le SNAR sont les ministères en charge des
problèmes du développement rural, les représentations
diplomatiques, les ONG et les organisations internationales
intervenant dans le domaine de l'alimentation et de
l'agriculture. Le SNAR collabore également avec le SMIAR et le
CILLS, organisations sous régionales impliquées dans la
surveillance des récoltes en zone sahélienne et dans la
prévision des attaques des fléaux tels que les criquets.
Les informations sur la commercialisation des denrées
intéressent également les opérateurs économiques exerçant dans
la filières déterminées.

Ainsi donc, grâce aux banques des données ainsi


collectées par le SNAR, il est relativement aisé de déterminer
les superficies dévastées par le sinistre, les pertes
enregistrées et le déficit alimentaire moyen encouru par les
populations victimes.

De même, au cours d'un suivi d'une campagne agricole


et à partir des informations sur l'offre et la demande des
75

principales denrées alimentaires, les importations et les stocks


de fin campagne, il est en effet possible de déterminer le
déficit alimentaire et même calorique (cas de sous alimentation
chronique ou transitoire) d'une population donnée.

Les signaux ainsi déclenchés suffisamment de temps à


l'avance permettent aux décideurs et donateurs de gérer plus
efficacement les interventions en faveur des sinistrés.

Mais l'action du SNAR connaît un impact limité pour


plusieurs raisons :
- le manque de statistiques agricoles antérieures
fiables. La dernière enquête agricole d'envergure a été réalisée
et les résultats qui sont assez controversés, ne permettent d'en
faire des analyses pertinentes ;
- la faible capacité opérationnelle des cadres sur le
terrain notamment en ce qui concerne les moyens de locomotion ;
- la faible diffusion des résultats du SNAR et le
manque d'un cadre de collaboration avec d'autres structures dont
les services peuvent améliorer l'action du SNAR (météorologie
nationale) ;
- un manque de compétences avérées en matière de
surveillance de la sécurité alimentaire.

D'une façon générale, dès le constat d'un sinistre


(sécheresse, inondation, destruction des récoltes...) le
Ministère de l'agriculture à travers le secrétariat permanent du
FAO-PAM Cameroun, adresse une requête auprès du Programme
Alimentaire Mondiale, requête contenant des informations portant
sur la population sinistrée, le déficit alimentaire, les
prévisions de l'aide, le nombre de bénéficiaires prévus, la
durée de l'opération, le coût total estimé, la date prévue de la
première distribution, la date de la dernière distribution.

Pour distribuer l'aide, le secrétariat permanent


s'appuie sur les structures locales du ministère de
l'agriculture.

Mais en dehors de cette fourniture de la logistique à


travers le ministère de l'agriculture, l'Etat intervient en
achetant sur le marché local les denrées alimentaires au profit
des sinistrés en attendant l'appui de la communauté
internationale.

C) - AUTRES POLITIQUES DE LUTTE

La sortie des éléphants du parc national de WAZA et


des hippopotames du lac Tchad et de certains fleuves tels que la
Bénoué, le Logone et le Noun s'accompagne toujours d'importants
dégâts matériels notamment, la destruction de cultures des
populations environnantes.

Chaque fois qu'il y a sinistre de cette nature, le


service provincial de la faune de l'Extrême-nord (MINEF) se
déploie ardemment sur le terrain question de ramener ces bêtes à
76

leur gîte habituel (tirs des coups de feu, permission d'abattre


au fusil un ou deux animaux pour faire fuir le reste de
troupeaux). Pour sa part, le gouvernement se fait le devoir
d'indemniser les populations qui on été victimes de cette
calamité.

Afin de mieux surveiller le mouvement des animaux à


l'intérieur du parc et contre les agressions des braconniers,
l'effectif des gardes chasse a été revu à la hausse, quoi qu'il
demeure inférieur à la norme généralement admise.
Malheureusement, la qualité de ce personnel n'est pas encore
celle qu'elle devrait être. En outre, un plan d'aménagement du
parc en est cours d'élaboration et intègre également la
nécessité de prévenir le dégâts dus à la famine. Par ailleurs,
un plan national de gestion des éléphants est en cours
d'élaboration.

Enfin, dans le cadre de ses activités, la société


nationale des raffineries rejette régulièrement les sous
produits du pétrole dans le Rio del rey.

Cette pratique présente une menace sérieuse de


pollution sur la biodiversité marine (flore et faune aquatique)
par ailleurs, l'éventualité d'un déversement pétrolier par un
navire n'est pas à exclure, tel que cela a été constaté sous
d'autres cieux (catastrophe de l'EXXON VALDEEZ en 1989 en Alaska
notamment).
Au plan réglementaire et législatif, rien de connu
n'existe au Cameroun, bien qu'une loi cadre sur la gestion de
l'environnement ait été promulguée en août 1996.

3233 - LE SECTEUR DE LA SANTE

Dans le secteur santé, les catastrophes recensées se


présentent sous formes d'épidémies surtout, et localisées dans
certaines régions du pays :

Méningite cérébro-spinale, choléra, fièvre jaune dans


les provinces du Nord, la fièvre jaune dans l'adamaoua, la
diarrhée sanglante dans le sud.

Le choléra qui apparaît sous forme épidémique dans les


provinces septentrionales, sévit de façon endémique dans le
littoral (wouri surtout).

Le personnel de santé face à ces situations d'urgence


éprouve souvent d'énormes difficultés à les gérer ou à les
prévenir par manque de préparation ou de formation appropriée.

Cependant, dans les provinces septentrionales, le


personnel confronté aux épidémies chaque année est beaucoup plus
expérimenté par rapport à d'autres provinces. C'est ainsi que,
des comités multi-sectoriels de mobilisation existent et qui
sont actifs lors des épidémies dans les localités concernées.
77

Cette situation d'émergence et de résurgence de


certaines maladies provoquant des épidémies a amené en 1993 les
ministres de la Santé de la région OMS/Afrique réunis lors de
43ème session au comité régional à adopter la résolution
AFR/RCA43/R7 faisant du renforcement de la surveillance
épidémiologique et de lutte contre les épidémies au niveau du
district, une priorité dans les Etats membres pendant les cinq
années à venir.

C'est ainsi depuis 1995, le ministère de la Santé


Publique a mis sur pied, avec le soutien de l'OMS, un programme
de formation de personnels de santé de district (médecins et
techniciens supérieurs de la santé responsables des statistiques
sanitaires) à la gestion des épidémies et surveillance
épidémiologique).

A côté de cette formation engagée, le ministre de la


santé publique mène bon au mal ses missions de vaccinations,
d'éducation sanitaire, d'hygiène et d'assainissement, éléments
capitaux dans la prévention des épidémies (méningite, choléra).

Mais malgré ces efforts, plusieurs insuffisances sont


observées et ce, sur de nombreux plans.

a) - Sur plan réglementaire et législatif

- Absence des textes réglementaires et législatifs en


matière de gestion des épidémies ;
- Absence d'une politique sectorielle en la matière y
compris le cadre de collaboration avec les autres secteurs
impliqués.

b) - Sur la plan des ressources humaines

- Insuffisance des personnels formés à la gestion des


épidémies. Seules les provinces de l'Extrême-nord et du Nord-
ouest en ont suffisamment à cause de la fréquence de la survenue
des calamités naturelles, et particulièrement des épidémies dans
ces régions.

Pour pallier à ces insuffisances, un plan de formation


des personnels de santé de district à la gestion des épidémies a
été mise en place depuis 1996, concernant les médecins de
district.

A ce jour 101 médecins de cinq provinces (Nord-ouest,


Extrême-nord, Centre, Sud et Littoral) ont été formés à la
gestion des épidémies et à la surveillance épidémiologique.
Cette formation est appelée à couvrir les dix provinces.

Un système d'alerte rapide a été mis en place dans les


provinces septentrionales afin de détecter précocement les
épidémies. Mais la mobilité (affectation) des personnels de
santé a un impact négatif sur son fonctionnement.
78

c) - Sur le plan des ressources matérielles


(équipement)

Il n'y a pas de ressources matérielles (équipements)


spécifiques consacrées à la prévention et gestion des épidémies.
Les équipements, la logistique des formations sanitaires dans
les districts de santé servent à la lutte contre les épidémies.
Aussi les laboratoires des hôpitaux de district, si possible, et
le centre Pasteur sont mis à contribution pour l'isolement des
agents étiologiques.

La chaîne de froid du programme élargi de vaccination


(PEV) est utilisée pour la conservation des vaccins, y compris
ceux contre la méningite et la fièvre jaune.

LES INSUFFISANCES ET LES CONTRAINTES

* Faibles moyens logistiques pour une bonne gestion


des épidémies ;
* Absence/faible stock des vaccins et médicaments
appropriés entre les périodes épidémiques ;
* Retard par rapport à la demande dans la
livraison/réception du matériel sollicité de nos partenaires ;
* Le problème des épidémies est considéré par les
autres secteurs comme du seul ressort du ministère de la santé
publique, d'où parfois une faible collaboration intersectorielle
* Logistique insuffisante : les seuls véhicules du
ministère de la santé ne suffisent pas à couvrir les zones
sinistrées dans les délais appropriés ;
* dans les provinces du nord et de l'extrême-nord, il
a été mis en place des mécanismes de contribution et de
renouvellement des stocks, fournitures et matériels essentiels
destinés à la lutte contre les épidémies, mais il est à
compléter et à rendre plus efficace. Ce système est à étudier
dans les autres provinces.

d) - Sur le plan des ressources financières

* Il n' y a pas de budget spécifique consacré à la


prévention et gestion des épidémies. L'aide des partenaires de
la coopération ne permet pas de pallier à ces insuffisances ;
* Le matériel/équipement, souvent acquis avec l'appui
de ces partenaires n'atteint pas rapidement les zones à risque,
pour cause de lourdeurs administratives.

e) - Sur le plan des activités sur le terrain

Dans le cadre de la gestion des épidémies, des


activités d'information, éducation, et communication sont menées
sur le terrain, surtout au moment où sévit une épidémie donnée.

Des comités de mobilisation sociales ont été mis en


place dans les localités à risque des provinces septentrionales
du pays. Si certains de ces comités fonctionnent bien, d'autres
ont des difficultés pour se mobiliser effectivement et les
79

communautés et les ressources.

L'accent est plus mis sur la gestion que sur la


prévention des épidémies. Quand bien même les zones à risque
d'épidémie, la périodicité des épidémies, les populations et
groupes cibles sont connues, il y a toujours des problèmes de
planification quant aux activités, vaccins et autres matériels
permettant de réduire l'impact sanitaire.

Ainsi des informations non confirmées sont transmises.


Il s'avère souvent que ces informations sont souvent sans
fondement, sont exagérées, étant donné qu'une épidémie répond à
des critères épidémiologiques (seuil épidémique) que seule
l'autorité sanitaire maîtrise. Ainsi des épidémies sont
déclarées là où elles n'existent pas, seulement parce que
quelques cas de maladies à tendance épidémique ont été
signalées.

Des enquêtes y afférentes initiées à partir du


ministère (niveau central) entraînent des dépenses qu'on aurait
pu et qu'on devrait éviter si l'autorité sanitaire et les autres
secteurs avaient initialement collaboré.

Il est essentiel de gérer rationnellement les maigres


ressources disponibles en évitant la duplication des activités
et en mettant en commun les ressources disponibles localement.

* La participation communautaire à la lutte contre les


épidémies est souvent faible, résultant certainement du fait que
les comités de mobilisation mis en place sont peu fonctionnels.
A cela s'ajoutent :

* Les difficultés de changement de comportement des


populations ;
* L'insuffisance des ressources financières pour mener
les activités planifiées.

Sur le terrain une fois l'épidémie déclarée, les


autorités sanitaires locales font le constat, en appliquant les
critères épidémiologiques permettant de confirmer une épidémie
et mettent en place des mesures appropriées avant de faire appel
à l'échelon central. Mais il s'avère que le plus souvent les
ressources du seul ministère de la santé publique sont
insuffisantes pour atteindre les objectifs fixés.

Des médecins de district santé de cinq provinces ont


été déjà formés à la gestion des épidémies et à la surveillance
épidémiologique, mais il faut couvrir tout le pays et augmenter
le nombre des personnels à former.
324 - LES AUTRES STRUCTURES INTERVENANT DANS LA
PREVENTION ET LA GESTION DES CATASTROPHES

Plusieurs autres structures interviennent aussi dans


80

la prévention et la gestion des catastrophes directement ou


indirectement en apportant un appui technique, matériel ou
logistique ou en finançant certaines activités liées à cette
prévention et à cette gestion (formation des personnels, études
spécifiques ...)

Ces structures sont à la fois nationales (Croix rouge


camerounaise,Organisations non gouvernementales (ONG) et
internationales (OMS,UNICEF,FAO, PAM etc...).

Il a paru nécessaire dans le cadre de ce travail


d'évoquer la politique mise en place par certaines d'entre
elles, en matière de prévention et de gestion des catastrophes
(Croix rouge camerounaise, ONG).

A) - Politique de la Croix rouge en matière de


préparation aux catastrophes :

La préparation de la Croix-rouge vise essentiellement


grâce à une approche communautaire, à mettre en place de
stratégies permettant de :

* déterminer les causes de vulnérabilité des


populations ;
* prendre des mesures pour réduire la vulnérabilité ;
* augmenter la capacité des populations à remédier aux
effets de la catastrophe ;
* former e organiser son personnel, ses volontaires
secouristes, les collectivités locales afin de les rendre aptes
à pourvoir aux besoins vitaux immédiats, à aider aux mesures
initiales de réadaptation qui visent à réduire la vulnérabilité
des particuliers, ménages et collectivités.

La Croix-rouge dans l'ensemble du mouvement, a donc


défini des principes et des règles, comme outils/guides
régissant les opérations de secours en cas de désastre. La
planification et l'action de la Croix-rouge nationale comportent
les grandes lignes suivantes :

* Préparation d'un plan de secours de la société


nationale (SN) qui définit son rôle, ses relations avec les
pouvoirs publics et ses modalités d'application, ainsi que
celles avec les Organismes Internationales, les Organismes non
gouvernementales et autres intervenants dans les opérations de
secours, voir les pays voisins ;
* Etude et évaluation des besoins : comportant des
enquêtes sur le terrain afin de définir les conséquences du
désastre et l'élaboration des plans nécessaires pour y faire
face
* Alerte, évacuation et sauvetage comportant une étude
des différents types de désastres survenus dans le pays, les
dangers probables ainsi que les régions les plus exposées et le
type de système d'alerte à mettre en place pour mieux prévenir
les populations, prévoir si possible les lieux de refuge, des
abris et fournir des informations quant à l'emplacement. Enfin
déterminer les différentes méthodes de sauvetage et l'équipement
81

permettent de faire face aux éventuels problèmes, ceci en


collaboration étroite avec les autres intervenants aux actions
de secours : Sapeurs pompiers, forces armées, police, organismes
impliqués, pouvoirs publics ;
* Prévoir également des programmes en alimentation, en
vêtements, en abris, en services de santé, en communications, en
transports, en information, en approvisionnement, en personnel,
financement, comptabilité et rapports.

Ainsi la Croix Rouge Camerounaise a entrepris de 1991


à 1993 la formation de volontaires secouristes à la préparation
des catastrophes suivant les grandes lignes sous-évoqués.

Dans ses interventions, la Croix Rouge Camerounaise


fait face à un certain nombre de problèmes dont :
- une difficile collaboration avec certains services
impliqués (exigence par la CRTV de faire payer les messages
destinés au grand public) ;
- problème de motivations des secouristes qui
travaillent de façon bénévole (par exemple les secouristes ne
bénéficient d'une police d'assurance que lorsqu'ils
interviennent sous l'égide du Comité Internationale de la Croix
rouge).

B) - Politique des Organisations Non Gouvernementales


en matière de préparation aux catastrophes

Les Organisations non gouvernementales (ONG) qui


s'occupent des catastrophes au Cameroun, pratiquent, la médecine
de masse. Cette médecine collective en situation précaire est
constituée, outre les soins, par des activités de prévention
avant, pendant et après la catastrophe.

1) - Avant la catastrophe

Les activités concernent l'organisation des campagnes


et des séminaires d'information des populations vulnérables sur
les risques qui les menacent. Ces campagnes seraient efficaces
si elles étaient appuyées par des spécialistes des risques
encourus et l'organisation des séminaires de formation des
communautés et du personnel des zones à risque, ponctués par des
manoeuvres de simulation de catastrophe.

2) - Pendant la catastrophe

En dehors des activités de soins aux victimes de


catastrophe réalisées à l'intérieur du circuit des intervenants
officiels, les Organisations non gouvernementales poursuivent
les actions de prévention portant sur l'environnement, la
nutrition et la vaccination.

a) - Action sur l'environnement

cette action concerne l'eau, l'hygiène et


l'assainissement. Des spécialistes sont chargés de tous les
82

problèmes liés à l'eau (Approvisionnement, pompage, stockage et


distribution ).

L'assainissement consiste à améliorer les conditions


d'hygiène par l'élimination des déchets : construction des
latrines, d'incinérateurs à ordures, de systèmes d'évacuation
des eaux usées en particulier dans les zones de forte
concentration humaine (camp de réfugiés, bidonvilles). L'action
sanitaire concerne aussi la lutte contre les vecteurs (mouches,
moustiques, puces) qui propagent en grand nombre des maladies.

b)- Action nutritionnelle

L'objectif de cette action vise à réduire la mortalité


et la morbidité due à la manipulation. Il faut suivre l'état
nutritionnel de la population, former le personnel local aux
techniques de prise en charge des populations menacées et
assurer l'éducation nutritionnelle des mères pour l'alimentation
de leurs enfants. Dans le meilleur des cas, un programme d'aide
alimentaire est mis en place (achat, acheminement, stockage,
distribution). La création des centres d'alimentation intensive
est parfois nécessaire.

c) - Action de vaccination

La vaccination est indispensable pour prévenir ou


juguler les épidémies et réduire la mortalité infantile due à
certaines maladies, notamment dans les regroupements des
populations. On vise souvent les six maladies cibles (rougeole,
coqueluche, tétanos, diphtérie, poliomyélite, tuberculose).

3) - Après la catastrophe

les actions ci-dessus évoquées se poursuivent jusqu'à


la reconstitution des familles, la réhabilitation des sites et
la reprise normale de la vie dans la communauté sinistrée.
L'objectif final étant la formation du personnel local aux
techniques de la prise en charge des communautés et de leur
formation et information dur les attitudes pouvant être adoptées
avant, pendant et après la catastrophe.

LES PROBLEMES AUXQUELS FONT FACE CES ORGANISATIONS NON


GOUVERNEMENTALES ONT TRAIT A :

* manque et/ou insuffisance d'un personnel médical et


paramédical bien formé ;
* manque et/ou insuffisance de technicien et
spécialistes d'intervention en cas de catastrophe ;
* manque et/ou insuffisance de moyens d'information et
de communication avec le public ;
* non connaissance et non maîtrise de techniques et
méthodes d'interventions efficaces et efficients ;
* la faiblesse de la recherche en la matière ;
* le manque et/ou l'insuffisance de matériel et
équipement d'intervention appropriés ;
* manque de moyens financiers.
83

IV - LE CADRE CONCEPTUEL DU PROGRAMME

4 - 1 DEFINITION DES CONCEPTS "CATASTROPHE" ET


"PROTECTION CIVILE"

411 - LA CATASTROPHE

La notion de catastrophe et la définition de ce terme


ont évolué avec le temps, suivant en cela l'évolution des idées
concernant leurs causes et leurs effets.

Ainsi par exemples les catastrophes naturelles


n'étaient perçues que par rapport aux caractéristiques des
forces physiques à l'oeuvre et à la nature du sinistre ou des
dégâts en résultant.

Dès lors, les catastrophes apparaissaient comme des


fatalités inéluctables. De nos jours, on aborde la gestion de
catastrophes naturelles en privilégiant moins les aspects
techniques du phénomène physique pour prendre conscience du fait
que la gravité des effets tient essentiellement à des
circonstances sociales que conditionne la mesure dans laquelle
la population perçoit réellement le danger potentiel et peut
mener des actions voulues pour réduire au minimum les dégâts
matériels et les perturbations sociales.

C'est dire que ce que l'on considérait jadis comme


fatalités inéluctables, sont maintenant perçues comme des
phénomènes que l'on peut, dans une certaine mesure, maîtriser.

- C'est dire que la recherche d'une définition du


terme "catastrophe" doit tenir compte du fait qu'on trouve à la
fois à la nature de la situation ainsi définie et la réaction
que celle-ci appelle.
84

Dans le cadre de ce programme la définition suivante


de la catastrophe empruntée à RUSSSEL R.DYNES 3 a été retenue.

Une Catastrophe "est un phénomène localisé dans le


temps et dans l'espace qui produit des conditions telles que la
continuité de la structure et du fonctionnement des unités
sociales devient problématique". Les agents à l'origine de la
catastrophe peuvent varier quant à leur origine, leur fréquence,
la possibilité de les contrôler, la soudaineté du cataclysme, la
durée des signes annonciateurs, la durée du phénomène,
l'importance des effets produits, et leur puissance de
destruction.

Outre les caractéristiques auxquelles on se réfère le


plus communément quand on tente de définir une catastrophe
(origine, nature, ampleur etc...), cette définition de DYNES
fait ressortir deux caractéristiques fondamentales :
- Les catastrophes sont de phénomènes sociaux plutôt
que de simples manifestations physiques ;
- bien que la manifestation physique risque de
provoquer des perturbations sociales, il est peu probable
qu'elle entraîne une désintégration totale de la société. Cette
définition présuppose qu'après une catastrophe, les survivants,
loin de rester impuissants, sans défense, sont plutôt capables
de résister au choc et d'entreprendre une action positive afin
de faire face à la situation.

Cette hypothèse impose que les Programmes mis en


oeuvre en matière de catastrophes doivent intégrer aussi bien
des actions de prévention et d'atténuation des catastrophes que
la planification des secours pendant et après celles-ci.
412 - LA PROTECTION CIVILE

La définition de la Protection Civile est fortement


tributaire de celle de la notion de catastrophe qui a une
incidence importante sur les programmes ou actions à mettre en
oeuvre.

Au Cameroun les textes réglementant actuellement les


problèmes relatifs aux catastrophes (loi du 06 décembre 1986)
décret du 12 mars 1996, décret du 06 nov. 1995) n'ont pas cru
devoir donner une définition concrète de la notion de
catastrophe.

Par contre, la notion de Protection Civile est bien

3
RUSSEL R. DYNES, et d'après E.L. QUARENTELU, <<HELPING
BEHAVIOR in large Scale Disasters, Participation in Sonal and
political Activities, San Francisco, Jossey Bass production
1980>>
85

définie dans la loi n°86/016 du 06 décembre 1986 portant


réorganisation générale de la Protection Civile et prévoit aussi
bien des activités de prévention de protection et d'organisation
des secours.

En effet, l'article 1er de cette loi stipule :


"La Protection Civile consiste à assurer en permanence
la protection des personnes, des biens et de l'environnement
contre les risques d'accidents graves, de calamités ou de
catastrophes ainsi que contre les effets de ces sinistres.

La protection civile comporte des mesures de


prévention de protection et d'organisation des secours.

4 - 2 CONTRAINTES ET PROBLEMES ACTUELS LIES A LA


PROTECTION CIVILE

Les contraintes et problèmes liés à la protection


civile sont de trois grands ordres :

- La particularité géographique et géologique du pays


est exposée aux catastrophes d'origines diverses et dont
certaines se manifestent de plus en plus fréquemment.

- Les populations camerounaises dans leur grande


majorité, ne semble pas se préoccuper des dangers qui les
guettent et de ce fait ne sont pas suffisamment préparées à
faire face aux catastrophes ;

- La politique gouvernementale du Cameroun en matière


de prévention et de gestion de catastrophes reste embryonnaire.
421 - Le CAMEROUN EST UN PAYS VULNERABLE

Le cadre physique du Cameroun s'expose naturellement


à de nombreuses catastrophes dont les origines viendraient de :
- l'existence d'un certain nombre de volcans inactifs
qui peuvent à tout moment se mettre en mouvement ;
- l'existence d'un bon nombre de lacs de cratères dont
deux ont déjà émis des gaz toxiques et ont causés des
souffrances, des décès et répercussions sociales (Lacs Mounoun
et Nyos) ;
- l'existence de nombreuses basses terres souvent très
peuplées entourées de montagnes et/ou de cours d'eau, exposées
de ce fait aux risques d'inondations dans un pays où la
pluviométrie atteint souvent des pointes de 11.000mm à certains
endroits.

En plus de ces risques d'origine naturelle, il existe


d'autres risques d'origine technologique constitués :

- d'usines polluantes (usines chimiques) ;


- des dépôts pétroliers et de nombreuses stations
86

d'essence, dont la prolifération dans nos centres urbains


constitue une véritable menace en cas d'incendie ou d'explosion
- de nombreuses retenues d'eau (barrages) pour des
fins hydroélectriques, agricoles et autres dont les ruptures
peuvent causer des dégâts inestimables.

Enfin le phénomène d'urbanisation galopante et non


maîtrisée sans oublier la perméabilité de nos frontières qui
favorise une immigration non contrôlée surtout dans des grands
centres urbains font que le pays est exposé aux risques
d'épidémies de toutes sortes (choléra dont jusqu'à présent
seules les provinces de l'Est et du Nord-Ouest sont encore
épargnées, la méningite, la typhoïde etc...).
422 - UNE POPULATION INSOUCIANTE ET NON PREPAREE

La vulnérabilité du Cameroun est encore renforcée par


l'insouciance affichée de la grande majorité de la population
face aux risques de catastrophes. Cette insouciance est due :

- à un pourcentage suffisamment élevé de Camerounais


ne sachant ni lire ni écrire (16 % de la population de 11 ans et
plus) ;

- à la pauvreté qui frappe celle-ci surtout dans les


zones rurales ;
- à certaines traditions et croyances qui empêchent
certaines de ces populations à changer d'habitudes et/ou de
mentalités. C'est ainsi que certaines populations refusent
l'usage des latrines, l'usage de matériaux de construction
autres que ceux qu'ils connaissent et maîtrisent etc...
- à l'incivisme des populations qui refusent de
respecter les exigences et normes en matière d'urbanisme
imposées par les services compétents :

On voit partout des constructions dans des zones


interdites (cas des dépôts pétroliers de la SCDP à Douala,
Bafoussam et Yaoundé ; cas de construction d'habitations sous
les fils à haute tension et dans les zones marécageuses.
423 - LES CONTRAINTES ET PROBLEMES LIES A LA POLITIQUE
GOUVERNEMENTALE EN MATIERE DE PREVENTION ET
GESTION DES CATASTROPHES

La politique gouvernementale en matière de Protection


Civile connaît un certain nombre de contraintes et problèmes qui
s'inscrivent aussi bien dans une perspective nationale que dans
celle plus circonscrite aux administrations et services reconnus
en matière de prévention et de gestion des catastrophes.

Au niveau national, il convient de signaler que malgré


une volonté affichée d'organiser la protection civile avec des
structures y afférent telles que le Conseil National de la
Protection Civile, le Comité Technique Permanent (loi n°86/016
du 06 décembre 1986 et décret n° 96/054 du 12 mars 1996 portant
87

réorganisation générale de la Protection Civile, (décret


n°95/232 du 6 novembre 1995 portant organisation du Ministère de
l'Administration Territoriale) le Cameroun ne dispose pas encore
d'une politique nationale de Prévention et de Gestion des
Catastrophes et encore moins d'une stratégie nationale bien
pensée en la matière.

En effet non seulement on décèle certains


chevauchements dans les attributions conférées à certaines
structures nationales chargées de la mise en oeuvre de la
politique en matière de Protection Civile(cas de la Direction de
la Protection Civile et du Conseil National de la Protection
Civile notamment) mais encore bon nombre de ces dernières ne
sont pas encore opérationnelles (le Conseil National de la
Protection Civile et les autres structures qui la composent).

S'agissant des administrations et services en charge


de la mise en oeuvre de la politique de prévention et de gestion
des catastrophes au niveau central (Direction de la Protection
Civile et au niveau sectoriel (Services compétents des
Ministères impliqués) leurs responsables respectifs ont une
expérience limitée en matière de connaissances et procédures
relatives à l'évaluation des risques, la prescription des
mesures préventives appropriées, la maîtrise des principes liés
à la prévention, l'atténuation, la planification préalable,
l'élaboration et la mise en oeuvre de programmes de formation et
de sensibilisation destinés aux fonctionnaires de base et à la
population.

En plus de cette carence et/ou insuffisance en


ressources humaines compétentes et aguerries, on relève dans
toutes ces administrations et services à quelque niveau que ce
soit, une autre déficience liée cette fois au caractère très
sommaire, très embryonnaire des ressources matérielles
consacrées à la lutte contre les catastrophes.

Enfin, s'agissant toujours de ces structures chargées


de la mise en oeuvre de la politique en matière de Protection
Civile, elles évoluent pratiquement en vase clos en l'absence
d'un cadre approprié de coordination, de concertation et de
dialogue.

Tous ces problèmes et contraintes qui rendent déjà


très difficiles la prévention et la gestion des catastrophes au
Cameroun, sont amplifiés par la crise économique qui secoue le
pays depuis plus d'une décennie et réduisent très
considérablement les moyens d'intervention étatiques en la
matière.

Devant les problèmes susmentionnés, il s'avère


impérieux d'une part de procéder à une meilleure définition d'un
cadre législatif et réglementaire susceptible d'aider à résoudre
l'équation relative à la coordination et à la coopération
intragouvernementale et d'autre part de renforcer les capacités
88

internes des administrations et services concernés en matière de


prévention et de gestion des catastrophes.

Cette nécessité d'impliquer et de mettre à


contribution divers secteurs de l'appareil de l'Etat et de la
vie nationale dans la mise en oeuvre de la politique de
Protection Civile et le minimum de coordination que cela
entraîne, commandent que toutes les actions y relevant soient
menées dans le cadre d'un Programme National.
4 - 3 OBJECTIFS DU PROGRAMME

431 - OBJECTIF GENERAL

L'objectif général du Programme est de renforcer et de


développer la capacité nationale en matière de prévention et de
gestion des catastrophes.

Cet objectif se justifie par le fait que


l'organisation générale de la protection civile au Cameroun
reste encore à sa phase d'organisation qui tarde à devenir
véritablement opérationnelle pour des raisons évoquées ci-avant
(jeunesse des structures prévues ou existantes caractérisées
entre autres par un manque et/ou une insuffisance des ressources
humaines compétentes, et de ressources matérielles et techniques
appropriées et une absence de coordination et de concertation
entre elles, la définition incomplète d'un cadre juridique et
institutionnel etc...)

432 - OBJECTIFS SPECIFIQUES

La réalisation de cet objectif général passe par les


voies suivantes :

a) - Disposer d'un plan national et des plans


sectoriels en matière de Prévention et de Gestion des
Catastrophes et proposer la création et/ou l'amélioration des
structures en la matière ;

b) - Réactualiser le dispositif législatif et


réglementaire en matière de prévention, de planification
préalable, de réponse et de réhabilitation ;

c) - Oeuvrer au fonctionnement et au renforcement des


capacités du personnel des institutions concernées par les
activités liées en matière de Prévention et de Gestion des
Catastrophes à l'échelle nationale, provinciale et locale ;

d) Concevoir et organiser des campagnes de


sensibilisation, d'éducation et de mobilisation des populations
sur les problèmes de prévention et de gestion des catastrophes
ceci avec des programmes, méthodes, outils et matières
appropriés
e) Doter les administrations et services impliqués
89

d'un équipement approprié à la prévention et à la Gestion des


Catastrophes.
4 - 4 S T R A T E G I E

Trois principes stratégiques se trouvent à la base de


la politique de prévention et de gestion des catastrophes.

1) - Privilégier tout d'abord la prévention et


l'atténuation des catastrophes

Cette priorité donnée à la prévention relève même de


la définition de la catastrophe ci-dessus proposée et qui montre
qu'une catastrophe est en réalité une inter-action entre un
facteur de destruction et une population vulnérable. La
vulnérabilité est déterminée en partie par le comportement des
individus qui la composent.

Plus ces comportements sont positifs et responsables


devant l'éventualité d'une catastrophe, plus grandes sont les
chances de limiter les conséquences du sinistre.

Dans ces conditions, il s'avère plus que prioritaire


de renforcer les capacités des structures chargées de la
protection civile dans la perspective que celles-ci favoriseront
les efforts de préparation des populations qui doivent d'abord
compter sur leurs propres ressources.

Cette prévention passera donc par l'information, la


formation, la sensibilisation et l'éducation du public à savoir
les administrations et les services chargées de la protection
civile et surtout les membres des collectivités exposées aux
catastrophes afin que :

- ils prennent conscience de la réalité des risques


connus ;
- ils adoptent des mesures pratiques pour protéger les
vies et les biens ;
- ils se préparent avec plus de réalisme aux
conséquences de la catastrophe et aux activités de relèvement.

2) - Intégrer les activités de prévention et de


gestion des catastrophes dans les politiques et stratégies
gouvernementales de développement dans le cadre d'un programme

Les activités liées à la prévention et la gestion des


catastrophes doivent être intégrées dans les politiques et les
stratégies gouvernementales en matière de développement et non
être considérées comme de simples opérations ponctuelles. D'où
la nécessité de l'élaboration d'un plan national de prévention,
d'atténuation et de gestion des catastrophes. Ainsi que des
plans sectoriels appropriés.

Mais la vision intégrée de développement que vise


cette prévention, cette atténuation et cette gestion des
90

catastrophes doit privilégier l'approche globale par rapport à


l'approche structurelle.

En effet, le risque de disjonction des composantes du


programme (plan national et plans sectoriels) est grand lorsque
ces dernières sont élaborées de façon tout à fait indépendante.

Or la prise en compte des interactions entre les


diverses composantes (plans national et sectoriels) va améliorer
l'impact du programme. Ainsi l'objectif global qui passe par le
renforcement et le développement de la capacité nationale en
matière de prévention et de gestion des catastrophes sera
atteint.

Dans cette perspective, il s'agit d'assurer la


coordination générale du programme par une institution qui
prendrait en compte les préoccupations de tous, ce qui suppose
la promulgation d'une législation adéquate.

3) - Privilégier les secteurs dont les activités ont


un impact direct où indirect sur la nutrition et la santé des
populations et/ou des zones et localités à risques très
spécifiques

Dans le cadre de cette politique de prévention et de


gestion des catastrophes, un accent très particulier doit être
mis sur les secteurs dont les activités concourent à la
nutrition et à la santé des populations directement ou
indirectement.

Il s'agit des secteurs liés à l'agriculture, à la


santé à la recherche et la communication.

En effet, toute catastrophe tendant à réduire ou à


anéantir les possibilités des populations à se nourrir, ou à
créer de graves problèmes de santé pour celles-ci doivent être
bien circonscrites. Or d'après les statistiques présentés plus
haut, ces deux secteurs sont exposés à des catastrophes causant
plus de dégâts tant humains que matériels.

Enfin certaines zones et localités présentant des


risques très spécifiques eu égard à leur situation particulière
(alentour du Mont Cameroun, zones situées en aval de certains
barrages hydroélectriques etc...) méritent aussi des plans
prioritaires spéciaux.
4 - 5 POPULATION CIBLE

Les bénéficiaires directs du programme sont de deux


sortes :

- Les fonctionnaires et agents des administrations


gouvernementales et services intéressés par les questions
relatives à la prévention et à la gestion des catastrophes à
l'échelle nationale, provinciales et locales;
91

- Les populations vivant dans les zones exposées aux


catastrophes, particulièrement en milieu rural où vivent des
habitants constitués essentiellement de couches pauvres et
vulnérables (femmes, enfants, personnes âgées).

Outre ces deux catégories de bénéficiaires dits


directs, il faut dire que le Programme profitera à toute la
nation entière car les problèmes à résoudre dans le cadre dudit
programme s'inscrivent dans une perspective nationale et que les
bénéfices qui en résulteront (économie des ressources
financières matérielles et humaines développement plus
harmonieux et plus serein des diverses activités) rejailliront
sur l'ensemble du pays et de ses habitants et même sur certains
pays voisins partageant les frontières communes avec le Cameroun
(ex populations des pays voisins vivant aux alentours ou en aval
du barrage de LAGDO).
4 - 6 GESTION DU PROGRAMME

Pour les besoins de gestion du programme, les Organes


suivants sont prévus :

- Le Comité de Coordination ;
- Le Comité de Pilotage ;
- Le Secrétariat Technique ;

1°) - Le Comité de Coordination est chargé de la


coordination du Programme de son orientation et de son évolution
périodique.
Présidé par le Secrétaire Général de la Présidence de
la République ou son Représentant, il regroupe les responsables
au plus haut niveau ou les représentants des Administrations
suivantes :
- Services du Premier Ministre
- Administration Territoriale
- Défense
- Economie et des Finances (MINEFI)
- Mines et Energie
- Santé
- Agriculture
- Elevage et Pêches
- Développement Industriel et Commercial
- Travaux Publics
- Urbanisme
- Transports
- Postes et Télécommunications
- Sûreté Nationale
- Gendarmerie Nationale
- Croix Rouge Camerounaise
- Communication
- Affaires Sociales et Féminines
- Justice.
92

Il se réunit une fois par an sur convocation de son


président et de plein droit en cas de catastrophe ou de calamité
déclarées.

Le comité de coordination s'apparente au conseil


national de la protection civile actuelle.

2) - Le comité de pilotage est chargé de la définition


du programme de son exécution et de son suivi. Il est placé sous
la coordination du Ministre de l'Administration Territoriale et
comprend les représentants de toutes les Administrations qui
siègent au Comité de Coordination. Il se réunit une fois par
semestre chaque fois que l'urgence se fait sentir.

Le comité de pilotage s'apparente au comité technique


permanent actuel.

3) - Le secrétariat technique du comité de pilotage


est chargé de la coordination technique et de la gestion
quotidiennes du programme et de rendre opérationnelles les
différentes composants (plans) du programme ; il bénéficie de la
collaboration de toutes les parties prenantes dans le but de
tenir compte de leurs préoccupations respectives.

Le secrétariat dispose de délégations au niveau


provincial, départemental, de l'arrondissement ou du district.

Cette déconcentration du Secrétariat Technique répond


à un souci d'assurer une couverture efficace et effective en cas
de catastrophe et de collecter au quotidien des informations et
données fiables pouvant permettre une révision éventuelle de la
politique de prévention et de gestion des catastrophes.

Le secrétariat technique peut être assuré par la


Direction de la Protection Civile actuelle du ministère de
l'Administration Territoriale ou par un établissement public
doté d'une personnalité morale et d'une autonomie financière
placée sous la tutelle du ministère de l'Administration
Territoriale créée par décret.

La deuxième formule parait mieux appropriée pour


permettre au secrétariat technique de mieux jouer son rôle avec
beaucoup plus de responsabilité. Le programme sera évalué par
rapport à ses objectifs et par rapport aux résultats attendus.

Pour chaque cas, il conviendra de ressortir la


contribution du Programme à leur réalisation et l'effet de
l'opérationalité de son cadre institutionnel sur cette
réalisation.

Cette évaluation sera faite à chaque niveau du


programme. Comité de coordination, comité de pilotage,
secrétariat technique, plans national et sectoriels.

Le comité de coordination se chargera du choix de la


93

périodicité et de la définition des termes de référence pour


l'évaluation du programme.

4 - 7 MISE EN OEUVRE

La mise en oeuvre du programme implique la


participation technique et financière de plusieurs partenaires.
Mais les modalités de cette participation sont définies dans des
conventions différentes (bilatérales et/ou multilatérales).

En même temps qu'il faut respecter les termes des


diverses conventions, notamment en ce qui concerne les modalités
de gestion financière et les délais de réalisation, un effort
doit être fait dans le sens de la réalisation des objectifs
communs du programme, par le biais d'un minimum de coordination.

Pour que chaque composante en particulier et tout le


programme en général atteigne un niveau d'efficacité requis par
l'approche-programme, le dispositif de mise en oeuvre est le
suivant :

- tous les intervenants au programme communiquent au


secrétariat du comité de pilotage, leur calendrier d'exécution
trimestriel ;
- le secrétariat exploite ce calendrier par composante
et informe les intervenants impliqués ;
- il convoque des réunions techniques regroupant des
intervenants dans le cadre d'une même composante et des réunions
périodiques pour l'ensemble des intervenants ;
- l'exécution sur le terrain est réalisée ;
- une pré-évaluation par les intervenants impliqués
est faite périodiquement ;
- un rapport trimestriel sur la marche du programme
établi par le secrétariat technique est transmis au comité de
pilotage ;
- une évaluation périodique par le comité de pilotage
est faite.

Chaque fois que l'exécution du programme semble


compromise du fait du non respect par certains intervenants du
mécanisme de coordination, le secrétariat saisit par écrit le
Président du Comité de pilotage qui à son tour prend des mesures
correctives nécessaires.

V - DEVELOPPEMENT DU PROGRAMME

INTRODUCTION

Le Programme sera développé à travers une série


d'actions, de projets appelés "plans" repartis en :
- Plan National de prévention des catastrophes ;
- Plans sectoriels ;
- Plans spéciaux.
94

Le Plan National de Prévention accorde une attention


toute particulière à l'information, à la
sensibilisation/éducation et à la formation des populations
(responsables des administrations chargées des problèmes de
protection civile, populations exposées aux risques de
catastrophes ...).
Les Plans Sectoriels concernent les secteurs dont les
activités concourent directement ou indirectement à la nutrition
et à la santé des populations et pour lesquels les risques de
catastrophes sont le plus à craindre.

Deux secteurs méritent aussi un traitement


particulier, le secteur des transports et celui de la recherche.
Mais dans le cadre de ce programme, des plans y relatifs n'ont
pas été élaborés pour plusieurs raisons :
- les deux secteurs sont transversaux ; tous les
autres plans intègrent la dimension transport et recherche ;
- le secteur des transports, sans avoir un plan
National à proprement parlé, mène des actions de prévention et
dispose d'un cadre législatif et réglementaire. Les problèmes
qui s'y posent relèvent essentiellement de la mauvaise
application de ces actions et règlements ;
- le secteur recherche, d'après les informations
recueillies dispose d'un plan national. Pour que les activités
retenues dans le cadre des divers plans puissent être menées
dans de bonnes conditions, un cadre juridique a été esquissé.

Les divers plans sont présentés de la manière suivante


* situation actuelle ;
* situation souhaitée ;
* les actions à mener.
V - 1 PLAN NATIONAL DE PREVENTION
511 - LA SITUATION ACTUELLE

Le Cameroun est un pays exposé aux risques et


catastrophes, de par sa situation physique, géographique,
géologique, industrielle et humaine. Il est aligné dans l'axe
d'édifices volcaniques qui va du Mont Cameroun jusqu'au golfe de
guinée.

Le contour des frontières perméables, la présence des


barrages hydroélectriques, ainsi que des industries généralement
source de pollution sont autant de dangers permanents qui pèsent
dans la planification et l'aménagement du territoire. La
politique de prévention est quasi inexistante quoiqu'il faille
dire qu'un embryon d'organisation et de secours existe au sein
de la Croix Rouge Camerounaise, la gendarmerie, les sapeurs
pompiers.

Ce constat accablant ouvre une perspective de


programme et d'actions à mener. Il est rare qu'une catastrophe
frappe un pays tout entier, elle s'abat plutôt sur des
communautés particulières les personnes vulnérables (femmes,
95

enfants et personnes âgées).

Par conséquent une bonne préparation et une bonne


organisation de ces autorités et des populations concernées à
une éventualité d'une catastrophe a beaucoup plus de chance
d'atténuer l'ampleur et les dégâts, par extension les coûts
socio-économiques, culturels et humains.

512 - OBJECTIFS

L'objectif est de toucher les populations par le


triptyque information/formation/communication, une pratique
servant à prévenir ou à atténuer les catastrophes. Il n'y a pas
de traité faisant autorité en la matière, et les spécialistes de
l'information du public doivent se documenter à diverses
sources.

A°) L'information embrasse non seulement l'information


officielle diffusée dans le public, mais aussi l'information sur
les catastrophes transmise d'un organe à l'autre et par des
canaux non officiels.

Il est vrai que l'information est le sang qui irrigue


tout système de gestion des situations d'urgence, alors que les
voies de communication sont les artères dans lesquelles elle
circule. Les agents de l'information ont pour tâche d'informer
le public et de satisfaire une demande précise et grandissante
de renseignements sur la ou les catastrophes et la façon dont
son action se répercute sur la population.

513 - S T R A T E G I E S

a) Mise en garde et information

Une mise en garde précise au bon moment alliée à un


état de préparation aux catastrophes permet une réaction
efficace susceptible de réduire la gravité des conséquences
d'une catastrophe.

Du point de vue du public, la mise en garde sera le


plus efficace si :
1° - Elle est formulée par une personne ou une
organisation qui jouit de la confiance de la population ;

2° - Elle peut recevoir une confirmation indépendante


d'une organisation non gouvernementale par exemple.

b) Formation et éducation

La formation a pour objectif d'apprendre à des


individus à effectuer des tâches bien précises. En ce qui
concerne la préparation aux catastrophes, il y a trois éléments
96

qui doivent être pris en considération :


1° - La formation technique, pour que les gens
susceptibles de participer à des activités de secours d'urgence
soient capables d'utiliser au mieux des techniques améliorées ou
spécialisées ;

2° - Une formation et une éducation en matière de


gestion, pour les planificateurs et les responsables des
opérations d'urgence ;

3° - L'éducation du public en général, au moyen des


programmes d'information spécialement conçus dans ce but ou par
la participation à des exercices.

c) L'éducation et formation en matière de gestion

Pour l'essentiel, la gestion d'une situation d'urgence


ne diffère pas de toute autre sorte de gestion. Elle passe
inévitablement par des plus grandes tensions, par de plus fortes
pressions auxquelles il faut résister, ainsi que par les
décisions plus difficiles à prendre (parcequ'elles peuvent
concerner des gestions de vie ou de mort) : tout cela demande
beaucoup de souplesse, de compétence professionnelle, de force
de caractère et d'intégrité.

le "jeu" de simulation d'une catastrophe est une


méthode d'enseignement efficace pour les débutants ou tous ceux
qui ne possèdent pas une formation de lutte contre les
catastrophes. Plusieurs <<joueurs>> y occupent des fonctions
dans l'organisation de la gestion d'une situation d'urgence et
reçoivent des informations, des messages et d'autres éléments
auxquels ils doivent réagir que les animateurs du <<jeu>>
observent les résultats.
Outre son utilisation pour la simulation de
catastrophes, l'ordinateur occupe une place de plus en plus
importante en fournissant les informations de base qui sont
nécessaires à la lutte contre les catastrophes.

Au Cameroun il y a une volonté nationale de former des


cadres. Les pouvoirs publics peuvent susciter une action de
caractère national, par exemple l'organisation des séminaires
sous-régionaux pouvant accueillir des orateurs venus
d'organismes internationaux et/ou des grands pays donateurs.
Cette méthode a l'avantage de permettre que les sujets abordés
soient essentiellement ceux dont les participants ont le plus
besoin, alors que dans un centre international les sujets
traités ont tendance à être d'ordre plus général, ou alors,
s'ils sont spécialisés, ils ne présentent pas d'intérêt pour
certains des participants.
514 - L E S A C T I O N S

La communication de masse désigne un processus social


qui se réalise par les médias. Autrement dit, ces derniers ne
97

sont que les outils nécessaires dans l'accomplissement de ce


processus. Les moyens à exploiter pour l'information sont très
certainement les suivants :

1° - Usage des médias grâce à un programme de


relations avec la presse (et ses matériels professionnels) :
radio, télévision, quotidiens, articles, livres ;

2° - Médias secondaires : émissions régionales et


rurales, hebdomadaires, documentaires ou journaux parlés ;

3° - Développement au sein de la direction de la


Protection civile d'un service audio-visuel avec les
photographies (vues fixes, diapositives, bandes sonores,
cassettes enregistrées pour des programmes de communication
interne ;

4° - Elaboration de divers programmes de communication


interne destinés
* aux autorités administratives (préfets, sous-
préfets et chefs de district) ;
* aux autorités municipales (Maires et délégués
de gouvernement) ;
* aux autorités politiques (chefs de parti et
élus du peuple) ;

5° - Création d'un circuit de communication au


parlement et aux prochains conseils régionaux pour les questions
liées à la sécurité civile ;

6° - Elargissement d'un espace aux exposés organisés


dans la série d'émissions à la radio "La Territoriale" ;

7° - Ouverture d'une ligne directe de service gratuit


de réponses téléphonées et de messages enregistrés au ministère
de l'Administration Territoriale à l'instar du 18 des sapeurs
pompiers ;

8° - Organisation de campagnes de sensibilisation


d'information, de formation et de communication destinées aux
populations ;

9° - Organisation de manifestations spéciales :


simulation de catastrophes; journée nationale d'information sur
les catastrophes, série de journées portes ouvertes ou cours
desquelles les communautés sont invitées à visiter des centres
officiels (la Direction de la Protection Civile) ou de services
techniques publics comme la caserne des pompiers, la
gendarmerie, la police ;

10°- Institution de réseaux populaires de prévention


(milieux familiaux, dirigeants de communauté, groupements
98

communautaires, cercles, associations, organisations


religieuses, etc..) ;

11°- Inscription du programme de prévention dans


l'infrastructure pédagogique de l'école primaire au secondaire
et au besoin l'étendre à l'université ;

12° - Mise en avant de l'activité et des programmes


de la météorologie nationale dans la prévision des inondations,
les transports, l'aviation civile, la sécheresse, la position
des vents, etc...).

Une prise de conscience administrative, politique et


populaire faciliterait l'application du présent plan et de tous
les autres. Une fois ces objectifs réalisés, la situation
nouvelle ainsi créée permet le démarrage et l'exécution du plan.

5 - 2 CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

Un cadre juridique bien étudié contribue généralement


à la gestion optimale des risques de toute nature tout en
préservant l'équilibre écologique.

Mais pour que ce résultat soit efficacement atteint,


ce cadre doit inclure des dispositions relatives aussi bien à la
prévention et à l'atténuation des catastrophes (mesures
réglementant la mise en valeur et le contrôle de l'occupation
des sols) mesures sur les technologies du bâtiment, mesures
ayant pour but de prévenir et/ou punir sévèrement les fautes des
hommes susceptibles de porter atteinte à la sécurité routière
par exemple) qu'à la préparation en prévision de celles-ci
(établissement d'avance de procédures d'urgence à appliquer en
cas de catastrophes).

521 - SITUATION ACTUELLE

S'agissant du premier volet, à savoir les dispositions


relatives à la prévention et à l'atténuation des catastrophes,
le Cameroun dispose d'une charpente réglementaire constituée de:

- l'ordonnance n°74-1 du 06 juillet 1974 fixant régime


foncier qui, à son article 1er alinéa 1, stipule : "l'Etat est
le gardien de toutes les terres. Il peut à ce titre, intervenir
en vue d'en assurer un usage national ou pour tenir compte des
impératifs de défense ou des options économiques de la nation" ;
- la loi portant sur le code de construction et
d'urbanisme qui dispose entre autres, que le maire ne peut
délivrer l'autorisation de bâtir sans l'avis de l'autorité
chargé de la sécurité (Sapeurs Pompiers, Police, Gendarmerie...)
;
- la loi- cadre sur la gestion de l'environnement
promulguée en 1996 et dont on attend les textes d'application ;
99

- Plusieurs textes élaborés pour prévenir et /ou punir


les fautes des hommes, susceptibles de porter atteinte à la
sécurité routière/loi n°96/67 du 08 avril 1996 portant
protection du patrimoine routier national, loi n°90/030 du 10
août 1990 portant conditions d'accès à la profession de
transporteur routier, loi portant sur les assurances automobiles
et sur décret d'application etc...).

Mais ces différents textes ont un impact très limité


si on s'en tient à l'occupation anarchique des sols observé dans
tout le pays aussi bien en ville comme en campagne, au non
respect quasi chronique de normes de construction d'urbanisme et
de sécurité de bâtiments publics et enfin au nombre important de
cas d'accidents de circulation routière enregistrée chaque
année.

La raison vient des difficultés d'application de ces


textes et règlement causées par l'absence et/ou l'insuffisance
d'une infrastructure administrative compétente (au niveau des
municipalités surtout ) par le manque de conscience
professionnelle des agents chargés de superviser et de contrôler
la mise en oeuvre de ces réglementations et aussi par la
corruption.

Quant au plan national établissant d'avance de


procédures d'urgence à appliquer en cas de catastrophes, (plan
d'organisation de secours : plan ORSEC par exemple), le Cameroun
n'en dispose pas encore en dehors des plans propres aux corps
des Sapeurs Pompiers, ceux des forces de police et de la
gendarmerie, forces armées nationales et de la Croix rouge
camerounaise pour des raisons évoquées plus haut (Jeunesse de la
Direction de la Protection Civile qui en est encore à sa phase
d'organisation).
522 - RESULTATS ATTENDUS ET ACTIONS A MENER

L'effort entrepris par la direction de la protection


civile et orienté l'élaboration d'un cadre juridique lui
permettant de mieux asseoir son action avec les textes nouveaux,
doit être fait en collaboration avec les ministères concernés
et la Société Civile (ONG, Croix Rouge Camerounaise,
professionnels en matière de prévention et de gestion des
catastrophes.
Ces textes actuellement en projet à la direction de la
protection civile concernent :
- l'organisation générale de la protection civile ;
- la création des délégations de la protection civile
au niveau des provinces, départements, arrondissements,
districts et même des villages ;
- la création d'une commission nationale de
secourisme;
- l'enseignement et la pratique du secourisme du
secourisme ;
100

- l'organisation des secours en cas de catastrophes


(Plan ORSEC) ;
- la protection contre les risques d'incendie et de
panique dans les établissements recevant du public ;
- l'organisation administrative sur l'ensemble du
territoire national des structures de protection civile ;
- la composition et attribution des comités techniques
provinciaux et départementaux de protection civile ;
- les règles générales d'hygiène et de salubrité
publique d'assainissement et de protection civile sur l'ensemble
du territoire national ;
- la création d'un comité technique chargé de
l'élaboration d'une cartographie nationale des zones à risques
- le statut des corps des volontaires de la protection
civile.

A ces projets, il conviendra d'ajouter celui relatif


aux indemnisations et aux aides à accorder aux sinistrés ainsi
que les procédures de recours y afférentes.

523 - CONDITIONS DE SUCCES

Pour permettre au cadre juridique de contribuer à une


meilleure prévention et gestion des catastrophes, certaines
précautions doivent être prises, notamment :

a) - Dispositions relatives à la prévention et à


l'atténuation des catastrophes

- faire une analyse poussée de la situation des divers


risques avant d'en élaborer une législation adéquate ;
- prévoir de mesures tendant à assurer une bonne
application de la législation concernée (élaboration des
procédures d'application de la réglementation, institution des
contrôle contradictoire, prévision des incitations financières
et/ou honorifiques pour motiver les contrôleurs ayant donné
ample satisfaction...) ;
- renforcer les capacités matérielles d'intervention.

b) - Dispositions relatives à la préparation en


prévision des autres catastrophes
- fixer la procédure à suivre pour la déclaration des
catastrophes ;
énoncer les règles fixant la durée de l'état de
catastrophe ;
- définir clairement les pouvoirs conférés au
principal responsable ;
- création des unités locales ou régionales autonomes
de préparation en prévision des catastrophes ;
- tenir compte du rôle très précieux des services
existants entraînés à répondre à divers types de situation
d'urgence et intégrer et coordonner ces divers apports dans le
plan ;
- prévoir les actions d'un comité de financement des
101

secours en cas de catastrophes chargé de voter des crédits et de


prendre des mesures au cas où l'assemblée législative ne serait
pas en session ;
- prévoir des indemnisations pour des personnes ayant
fourni des services personnels ou dont les biens ont été
utilisés, endommagés ou détruits dans le cadre des efforts
déployés par les pouvoirs publics pour atténuer les dégâts posés
par la catastrophe ;
- intégrer la dimension internationale dans
l'élaboration du ou des plans (simplification des formalités
douanières et l'exemption de droit des approvisionnements
arrivant à l'étranger, facilitation des procédures d'immigration
des sauveteurs, exemption de permis de travail des travailleurs
mis à disposition dans le cadre des secours internationaux
etc...).

D'une manière générale, dans un cas comme dans


l'autre, toutes ces dispositions légales et réglementaires ne
produisent des effets escomptés que si une très large diffusion
et sensibilisation est faite auprès des citoyens, ceci pour leur
permettre de réagir positivement.
4

V - 3 LES PLANS SECTORIELS

531 - PLAN SECTORIEL AGRICOLE

A) - INTRODUCTION

Au Cameroun l'agriculture occupe près de 75 % de la


population active, assure dans une large mesure la sécurité
alimentaire du pays, génère environ un tiers des recettes en
divises, 15 % des ressources budgétaires et participe pour 24 %
au PIB. De plus, l'agriculture constitue l'activité qui induit
le plus d'effets d'entraînement sur les autres secteurs
contribuant ainsi à la diversification des exportations à la
création d'emplois et à la lutte contre la pauvreté.( 5 )
4
(1) RUSSEL R. DYNES, et d'après E.L QUARENTELU, <<HELPING
BEHAVIOR in large Scale Disasters, Participation in Sonal and
political Activities,San Francisco, Jossey Bass production
1980>>
5
République du Cameroun : cadre politique pour le
développement du secteur agricole ; document de travail pour la
Commission de Coordination des Aides au Développement (CCAD),
Août 1996.
102

Au vu de ces nombreux atouts et bien d'autres encore,


l'agriculture se positionne comme le secteur clé de tout
développement futur du Cameroun.

Il importe par conséquent, que la prévention et la


gestion des catastrophes touchant ou susceptibles de toucher ce
secteur soient spécifiquement abordées au cours de l'élaboration
du PNPGC, dans le cadre d'un plan sectoriel.

B) - SITUATION ACTUELLE

L'un des principaux problèmes auxquels est confronté


l'agriculture camerounaise est la destruction des cultures et
des récoltes causée notamment par :
* l'attaque des oiseaux (quélia-quélia) ;
* l'attaque des insectes (criquets, chenilles) ;
* la divagation des pachydermes (hippopotames et
éléphants) ;
* les inondations ;
* les sécheresses ;
* et dans une moindre mesure les glissements et
éboulements de terrain.

Ces fléaux sont pratiquement présents dans l'ensemble


du pays mais beaucoup plus accentués dans sa partie
septentrionale (provinces du nord et de l'extrême-nord).

Malgré un certain nombre de mesures prises par le


ministère de l'Agriculture à travers les Bases phytosanitaires
l'UTAVA et le SNAR (pour l'attaque des cultures par les oiseaux
granivores, les criquets pèlerins et les fléaux climatiques) et
par les services techniques locaux du ministère de
l'Environnement et des Forêts (pour la lutte contre les sorties
intempestives et dévastatrices des pachydermes), le problème
reste réel et inquiétant au regard de conséquences néfastes
qu'il entraîne.

- Spectre de la famine : la situation alimentaire du


pays bien que globalement satisfaisante (autosuffisance
alimentaire assurée à 96 % pour les produits alimentaires de
base) reste tout de même préoccupante car cette autosuffisance
alimentaire demeure fragile pour plusieurs raisons dont les plus
importantes sont l'insécurité alimentaire observée chez les
ruraux de certaines régions suscitées due aux divers attaques
ci-dessus mentionnées et à la croissance démographique rapide
dont le taux est supérieur à celui de la croissance agricole. Le
spectre de la famine est d'autant plus à craindre et à combattre
qu'il est source de maladies, les maladies dues à la
malnutrition par exemple ;
- Baisse continue des contributions du Secteur à
l'économie nationale entre 1971 et 1975, la part de
l'agriculture dans le PIB était de 30 % et les exportations
agricoles représentaient 82 % du total. En 1996, ces parts sont
tombées respectivement à 24 % et environ 34 %.
103

C) - SITUATION SOUHAITEE ET ACTIONS A MENER

Eu égard aux conséquences néfastes que génèrent ces


divers fléaux, il s'avère impérieux pour le pays de rechercher
des voies et moyens pour sinon les éradiquer mais du moins en
atténuer l'ampleur, l'objectif étant de consolider et de
pérenniser l'autosuffisance alimentaire du pays avec ce que cela
implique en matière de santé et de permettre à l'agriculture de
jouer son rôle de secteur moteur du développement du Cameroun.

Pour parvenir à cette fin plusieurs actions et mesures


méritent d'être prioritairement menées et concernant à la fois
la prévention et la lutte contre les fléaux et la réhabilitation
d'après catastrophes étant entendu qu'à chaque stade de la
lutte, une grande implication des autorités et surtout des
populations concernées doit être recherchée.

1) - Le renforcement des capacités d'intervention des


structures existantes SNAR, Bases Phytosanitaires, UTAVA)

- SNAR :
* Pour produire les résultats escomptés en matière de
suivi de la campagne agricole et de prévision des récoltes, il
est impérieux de disposer d'une base statistique fiable et
régulièrement actualisée.

Or comme il a été dit précédemment, la dernière


enquête agricole d'envergure en date remonte à 1984 et les
résultats restent assez controversés.

Une enquête agricole nationale mérite d'être menée


pour aider le SNAR à mieux mener ses missions.
* Dans le même ordre d'idée, le SNAR pour parvenir à
de meilleurs résultats, a besoin des services d'autres
partenaires.

C'est ainsi que la contribution des services de


météorologie nationale, à titre d'exemple et d'une importance
incontournable pour la réalisation de suivi des autres sur la
base du bilan hydrique. D'où la nécessité de définir un cadre de
collaboration entre le SNAR et les autres partenaires existants
: météorologie, programme national de vulgarisation agricole
sous direction de la Protection des végétaux, direction des
opérations agricoles du ministère de l'Agriculture, Cameroon
Radio and Television etc...

La possibilité de rattacher le SNAR à une autre


structure plus haute dans la hiérarchie du gouvernement peut
aussi être envisagée dans cette perspective d'une meilleure
collaboration avec les autres partenaires.
* D'un autre côté les informations produites par le
SNAR en matière de surveillance de la sécurité alimentaire
notamment, intéressent un nombre important d'utilisateurs :
Administrations, Organisations Internationales, ONG,
104

Commerçants, Producteurs... Leur plus large diffusion doit être


par conséquent envisagée.
* Enfin, compte tenu des besoins habituels, il est
nécessaire de renforcer la capacité opérationnelle des cadres du
SNAR sur le terrain notamment en mettant à sa disposition des
moyens de locomotion appropriés et surtout en formant et en
multipliant les cadres en matière de surveillance de la sécurité
alimentaire.

- Les Bases phytosanitaires et l'UTAVA

Les bases phytosanitaires sont confrontées


essentiellement au manque de ressources matérielles appropriées.
Les besoins exprimés pour ce qui est des provinces du Nord et de
l'Extrême-nord (provinces les plus concernées) sont les
suivants: * 06 véhicules de prospection tout terrain ;
* installation de 09 émetteurs récepteur radio ;
* 20.000 litres de ULV par an ;
* 10.000 litres de CE ;
* des pièces détachées pour la réparation des
appareils en panne ;
* une dotation suffisante en carburant et lubrifiants.

Les mêmes besoins sont ressentis au niveau de l'UTAVA


qui ne dispose plus que d'un pilote. Il s'agit particulièrement:
* d'un stock important de pièces détachées pour les
deux avions qui tombent fréquemment en panne ;
* de l'acquisition d'un nouvel avion eu égard au
regain d'activités d'oiseaux granivores durant ces dernières
campagne
* de la formation de deux nouveaux pilotes.

Dans le même ordre d'idée, le nombre de garde - chasse


dans les parcs d'où désertent les éléphants doit être renforcée
et leur formation perfectionnée dans les sens des exigences
actuelles sans oublier un équipement approprié (véhicules tout
terrain, walkie talkies, radio de transmission).

Devant la libéralisation de l'approvisionnement et la


distribution des intrants agricoles (notamment des pesticides
dont l'usage conditionne en très grande partie les récoltes de
la plupart des cultures).Certaines actions et mesures par les
pouvoirs publics méritent d'être poursuivies et renforcées, il
en est :

* des contrôles phytosanitaires et de la


décentralisation des procédures y afférentes pour faciliter les
opérations des contrôles par les utilisateurs eux-mêmes ;

* du programme d'appui à la mise en place des polices


phytosanitaires au niveau des principales entrées au Cameroun.
De même les études doivent être menées pour la mise en place :
- d'un système d'information sur le marché des
intrants agricoles (et plus particulièrement des pesticides) ;
- d'un système de financement de
l'approvisionnement en pesticides des producteurs agricoles.
105

2) - La Coordination et l'harmonisation des actions


des divers intervenants

L'agriculture, au sens où il est compris ici, regroupe


toutes les activités menées par les ministères de l'agriculture,
de l'élevage, de la pêche et des industries animales et de
l'environnement des forêts.

Les actions de prévention et de gestion des


catastrophes dans ce secteurs sont menées simultanément par tous
ces départements concernées, sans oublier que leur réussite sur
le terrain nécessite l'apport d'autres ministères tels que ceux
chargés des transports, des mines de l'eau et de l'énergie, de
la communication pour ne citer que ceux-là.

Un minimum de coordination et d'harmonisation des


divers interventions ; aussi bien au sein d'un même département
ministériel qu'entre les départements concernés, s'avère
nécessaire.

3) - La Sensibilisation, la formation et l'éducation


de populations exposées pour leur meilleure implication à ce
plan
* sensibilisation au bon usage des pesticides ;

* formation de brigades phytosanitaires villageoises;

* valorisation des compétences villageoises en matière


de prévention et de lutte.

4) - Autres mesures et actions

* former les populations du nord et de l'extrême nord


à la fabrication et à l'usage dans les champs d'épouvantails
avec ou sans grelots pour chasser les oiseaux et les criquets
(on épargnerait ainsi de détourner les enfants du chemin de
l'école, qui sont occupés toute la journée à crier à tue-tête
pour éloigner ces sinistres bestioles) ;

* entourer les divers parcs d'où sortent les éléphants


de clôture électrifiée (cas de WAZA notamment) ;

* favoriser la recherche en matière de prévention et


de lutte contre les grands fléaux touchant l'agriculture
(recherche de semences pour culture de contre saisons, des
pesticides plus performants et relativement bon marché etc...);

* vulgariser à grande échelle l'action et les


résultats de certaines structures comme le SNAR, la météorologie
nationale etc.. ;
* élaboration et mise en oeuvre des plans
d'aménagement des divers parcs ;
106

* créer un stock alimentaire stratégique au niveau


national pour parer à toutes éventualités sans perturber
l'équilibre alimentaire de la nation ;

* réaménager les articles 26 et 94 du décret


n°95/531/PM du 23 août 1995 fixant des modalités d'application
du régime des forêts, en tenant compte des spécificités des
zones à écologie défavorable comme l'extrême-nord,
particulièrement pour ce qui est du volume de bois de coupe
autorisé qui est actuellement de 30 m3 de bois brut au plus par
autorisation personnelle de coupe ;

* élaborer de nouveaux textes relatifs à


l'indemnisation ou à l'aide à accorder aux sinistrés en y
précisant les procédures de recours ;

* Etudier les possibilités d'instituer un impôt de


solidarité pour financer un fonds la prévention et la gestion
des catastrophes.
107
108

PLAN D'ACTION POUR LA PREVENTION ET LA LUTTE CONTRE LES CATASTROPHES AGRICOLES

OBJECTIF STRATEGIES ACTIVITES RESPONSABLES PARTENAIRES OBSERVATIONS


Indiquer ou Renforcer les - former les personnels du MINAGRI MINREST
du moins capacités SNAR, des bases MINEF INSTITUT DE
réduire d'intervention phytosanitaires, de l'UTAVA et MINEPIA RECHERCHE
l'ampleur s structures des Parcs MINESUP
des existantes - Augmenter leur effectif
catastrophes respectif
- Doter ces structures
d'équipements matériels et
logistiques adéquats (notamment
les pièces détachées
(carburants et lubrifiants)
- Remettre en état les divers
matériels et équipement
actuellement en panne
- Créer un stock alimentaire
stratégique au niveau national
pour parer à toutes
éventualités sans perturber
l'équilibre alimentaire de la
nation
- Sensibiliser pour amener les
autorités à s'impliquer à
travers des contrats
individuels et des réunions.

- Informer régulièrement les MINREST


Mobilisation populations sur tout élément MINAGRI INSTITUT DE
Sociale susceptible de compromettre MINEF RECHERCHE
leurs récoltes ou cultures MINEPIA MINESUP
(conditions climatiques...) et
sur les zones à surplus
alimentaire (surtout en période
difficile) sensibiliser
109

- Sensibiliser les populations au bon


usage des pesticides
- Former et mettre en place des lignes
phytosanitaires
- Sensibiliser et former les
populations du nord et de l'extrême
nord à la fabrication et à l'usage
d'épouvantails dans les champs (avec
ou sans grelots)

Collaboration - Définir un cadre de collaboration, MINAGRI MINTRANS


intra et de coordination et d'harmonisation des MINEPIA PORT
inter actions divers intervenants au sein MINEF (METEORO
sectorielle d'un même secteur ou des secteurs LOGIE
différents. NATIONAL
- Favoriser l'échange d'information et E)
de services entre divers intervenants. MINCOM
(CRTV)
- Mettre à la disposition du grand ONG
Large public notamment des populations MINAGRI MINCOM
diffusion des concernés de toute action et/ou MINEPIA (CRTV)
actions et informations utiles provenant des MINEF ONG
des résultats divers intervenants. ORGANES
des divers DE PAIX
intervenant - Mener une grande enquête agricole
Etude et nationale MINAGRI MINREST
recherche - Mener une étude relative aux MINEPIA INSTITUT
possibilités de rattacher le SNAR à MINEF DE RECH.
une structure plus haute au sein de la MINSUP
hiérarchie du gouvernement. CONSULTA
NTS
MINAT

Les conclusions de l'étude relative à


la construction d'une clôture
électrifiée du parc de WAZA
- Mener une étude pour la mise en
place d'un système d'information sur
le marché des intrants agricoles
110

notamment des pesticides et


insecticides
- Mener une étude pour la mise en
place d'un système de financement de
l'approvisionnement en pesticides
insecticides des producteurs agricoles
- Elaborer et mettre en oeuvre des
plans d'aménagements des divers parcs
- Favoriser le recherche en matière de
protection et de lutte contre les
grands fléaux touchant l'agriculture :
recherche portant sur la production de
semences pour des cultures de contre
saison, sur la production de
pesticides plus performants moins
nocifs et bon marché.

- Rendre effectives les contrôles


Elaboration sanitaires et la décentralisation des MINAGRI MINAT
et/ou procédures y afférentes pour faciliter MINEPIA MINJUSTI
amélioration les opérations de contrôle par les MINEF CE
application utilisateurs eux-mêmes.
des textes - Continuer le programme d'appui à la
législatifs mise en place des polices
et phytosanitaires au niveau des
réglementaire principales entrées au Cameroun
s -Réaménager les articles 26 et 94

du décret n°95/531/PM du 23 août 1995


fixant des modalités d'application du
régime des forêts en tenant compte des
spécificités de zones à écologie
fragile telle que l'extrême-nord,
particulièrement pour ce qui est du
volume de bois de coupe autorisé qui
111

est actuellement de 30 m3 de bois brut


au plus par autorisation personnelle
de coupe
- Elaborer de nouveau textes relatifs
à l'indemnisation ou à l'aide à
accorder aux sinistrés et en y
précisant les procédures de recours.

Mobilisation - Etudier les possibilités d'instituer MINAGRI MINAT


des un impôt de solidarité nationale pour MINEPIA COOPERAT
ressources la prévention et la gestion des MINEF ION
internes et catastrophes. INTERNAT
externes IONALE
112

532 - PLAN SECTORIEL SANTE

A) - SITUATION ACTUELLE

Le Cameroun est le théâtre de l'émergence et de la


recrudescence depuis quelques années, d'épidémies dans certaines
parties de son territoire.
Ainsi en est-il de :* 6

- la fièvre jaune dans les provinces de l'extrême-nord


en 1990 (182 cas et 125 décès : taux de létalité 68, %) et de
l'adamaoua 1994 (10 cas et 5 décès : taux de létalité 50 %) ;
- la méningite dans la province de l'extrême-nord en
1992 (2479 cas et 304 décès : taux de létalité 12,5 %) ;
- le choléra dont la situation se présente comme suit:
* 1991 province de l'extrême nord (3018 cas, 440
décès, taux de létalité 14,6 %) ;
* 1996 (situation au 31 octobre 1996
- province du littoral 1002 cas, 39 décès taux
de létalité 3,8 %) ;
- province du sud (323 cas décès 23, létalité
10,6 %) ;
- province de l'extrême-nord 2033 cas, 164
décès, létalité 8 %) soit un total de 5765 cas, 481 décès et un
taux de létalité de 8,3 % en 1996.
- La diarrhée dans la province du sud notamment dans
le district de santé d'Ambam en 1994-1995 avec 1275 cas, 124
décès et un taux de létalité de 9,7 %.

Face donc à cette fréquence régulière de ces épidémies


qui constituent une véritable catastrophe pour la nation entière
eu égard aux conséquences néfastes qu'elles entraînent (de
nombreux décès, des dépenses énormes et des séquelles qui
rendent les personnes ayant survécu inactives pendant un temps.

B) - OBJECTIFS

- Objectif général
réduire l'impact social des épidémies sur la santé des
populations des zones à risques d'ici à la fin 2002.

* réduire de 50 % l'incidence des maladies suscitées ;

* améliorer d'au moins 50 % les connaissances,


attitudes et pratiques des populations des zones à risque
d'épidémie.

c) - STRATEGIES
6
* source : Plan d'action de formation des personnels de
district sur la prévention et la lutte contre les épidémies au
Cameroun (1996-1997). Direction de la Santé Communautaire,
MINSANTE.
113

- mobilisation sociale pour la lutte contre les


épidémies - sensibilisation des populations des zones
concernées à travers l'information, l'éducation et la
communication ;
- vaccination de masse (méningite) dans les zones à
risques ;
- prise en charge correcte des cas ;
- collaboration intersectorielle dans la gestion des
épidémies ;
- mobilisation des ressources matérielles et
financières nécessaires pour la lutte contre les épidémies.

D) - ACTIVITES

- mener des campagnes de sensibilisation ;


- mettre sur pied/redynamiser des comités
intersectoriels de mobilisation sociale dans les zones à risque
;
- former le personnel de santé en charge correcte des
cas - assurer la surveillance épidémiologique ;
- assurer l'approvisionnement en vaccins, médicaments
;
- mettre en place un cadre de collaboration
intersectorielle avec définition des rôles ;
- organiser des ateliers intersectoriels ;
- assurer la supervision des activités.

E) RESULTATS ATTENDUS

- une meilleure prise en charge des épidémies ;


- une bonne implication des communautés concernées à
la lutte contre les épidémies ;
- une meilleure collaboration entre les différents
secteurs concernés.
114

PLAN D'ACTION POUR LA PREVENTION ET LA LUTTE CONTRE LES EPIDEMIES

OBJECTIF STRATEGIES ACTIVITES RESPONSABLES PARTENAIRES OBSERVATIONS


Réduire la létalité prise en - former le personnel de MSP MINESUP
charge santé MINREST
correcte des - Assurer la surveillance INSTITUT DE
cas épidémiologique RECHERCHE
- Assurer
l'approvisionnement en
vaccins, médicaments et
autres matériels
- Amener les autorités à
s'impliquer à travers des
contrats individuels et
des réunions MINCOM
- mener des campagnes de MINAT
Améliorer les sensibilisation (descente MINAGRI
connaissances, sur le terrain, (DEV.COMMU.
attitudes et utilisation de média M S P MINASCOF
pratiques conventionnels,
utilisation du matériel
éducatif, didactique
pendant les causeries et
séances d'éducation)
- mettre en
place/redynamiser des
comités intersectoriels de
mobilisation sociale.

mobilisation
sociale
Réduire la morbidité Vaccination - mener des campagnes PARTENAIRES
vaccination de masse MSP CONCERNES
(méningite)
Collaboration - mettre en place un cadre
115

intersectoriel de collaboration MSP


le intersectorielle
- organiser de ateliers
Mobilisation intersectoriels
des ressources - soumettre des requêtes MSP MINAT
internes et aux bailleurs de fonds COOPERATIONS
externes - élaborer et adopter des MINAT
Elaboration de textes en matière de MSP MINJUSTICE
textes gestion des épidémies.
législatifs et
réglementaires
116
117

PLAN DE LUTTE CONTRE LES EPIDEMIES

ACTIVITES BESOINS NOMBRE/QUANTITE COUT (CFA)


1 - Formation intégrée ITEM
à la prise en charge Médecins 100 15.000.000
des cas et à la gestion infirmiers 200 20.000.000
des épidémies
2 - Approvisionnement A - Lutte contre la
en : méningite
- médicaments a-1 vaccin anti 7.500.000 doses 400.000.000
- vaccins méninococcique soit 150.000fl/doses
- divers matériels a-2 médicaments
* chloramphénicol 240.000 doses de 0,5 g 10.000.000
suspension huileuses 1,050.000 amp de 0,5 g 10.000.000
* chloramphénicol inj; 56.000 fl de 5 millions 5.000.000
* péni G U.I
* Ampicilline 1.050.000cés de 500 mg 10.000.000
B - Lutte contre le
choléra
b-1 1000,000 cés 1000b/1000 29.912.000
* médicaments cés
* doxycycline 300,000=300 boîtes/1000 9.000.000
* cotrimoxazole cés
b-2 pour réhydratation
* Lactate de Ringer 100.000fl/500cc 70.000.000
* perfuseurs 100.000 15.000.000
* épicraniens 100.000 8.000.000
* aiguilles 100.000 5.000.000
* seringues 300.000 10.000.000
* sels de réhydration 2.000 27.000.000
orale 1.000 3.000.000
* sondes 1.000.000
nasogastriques
* sondes
nasogastriques
adultes
* sondes nasogatriques
enfants
118

ACTIVITES BESOINS NOMBRE/QUANTITE COUT (CFA)


B-3 Désinfectants et
autres matérielles
* hypochlorite de 1000 kg 10.000.000
calcium 500 mg
* hypochlorite de 5.000 fl/500cc 5.000.000
sodium
* gants médicaux latex 20.000 paires 7.000.000
* gants de ménage 5.000 paires 3.500.000
* sparadraps 600 rouleaux d'1 mét. 1.000.000
* toile cirée 500 mètres 2.000.000
* petits bassins 500 unités 450.000

pourcue re 500 m
500 unités
2.500 unités
100 unités

pour recueillir
excreta
* sceaux de 10-15 2.500 unités 2.500.000
litres 100 unités 2.800.000
* sceaux de 100 litres
avec robinets pour
SRO 1.000 unités 100.000
* gobelets en
plastique 200 cc
pour conservation
eau et préparation
SRO 500 unités 1.900.000
* tabliers en
plastique 500 paires 13.000.000
* bottes de caoutchouc
C - Lutte contre les
diarrhées sanglantes
graves
c-1 Médicaments
* cotrimoxazole 150 boîtes/1000 cés 4.500.000
119

ACTIVITES BESOINS NOMBRE/QUANTITE COUT (CFA)


* métronidazole 150 boîtes/1000 cés 4.000.000
* doxycline 100mg 100 boîtes/1000 cés 2.991.200
c-2 Pour réhydration
* glucose 5 % 500cc 50.000 fl 10.500.000
* lactate de ringer 50.000 fl 20.000.000
500cc
* seringues 500.000
* sel de réhydratation 100.000 10.000.0000
orale
c-3 Pour désinfection et
divers matériels
* eau de javel 1000 litres 1.000.000
* gants médicaux 10.000 paires 2.000.000
* gants de ménage 3.000 paires 1.000.000
* petits bassins 500 unités 450.000
* seaux de 10-15 l 500 unités 500.000

Item
* dépliants 200.000 unités 20.000.000
* affiches 20.000 unités 7.600.000
SENSIBILISATION * brochures 10.000 unités 20.000.000
* documentaire TV 3 3.000.000
* spots TV et radio 10 3.000.000
- Outils de surveillance 5.000 fiches 3.000.000
SURVEILLANCE - Enquêtes
EPIDEMIOLOGIQUE épidémiologiques
* méningite 5 10.000.000
* choléra 5 10.000.000
* diarrhée sanglante 5 7.000.000
grave
- Véhicule 4 x 4 SW 1 20.000.000
- Carburant
* lutte épidémie 30.000 litres 10.000.000
LOGISTIQUE méningite
* lutte épidémie 30.000 litres 10.000.000
choléra
* lutte épidémie 15.000 litres 5.000.000
120

ACTIVITES BESOINS NOMBRE/QUANTITE COUT (CFA)


diarrhée grave
- Micro ordinateurs 1 1.750.000
- Laptots (portatif) 1 2.000.000
- Imprimante laser 1 750.000
- fourniture 5.000.000
GESTION - relieuse 1 400.000
- rétroprojecteurs 1 450.000
- projecteur 1 510.000
diapositives
Un superviseur par 15 30.000.000
SUPERVISION Province/an et par
maladie
TOTAL 927.063.000
Inflation 5 % 46.353.150
GRAND TOTAL 973.416.150
121

ESTIMATION DU BUDGET SUR 5 ANS

RECAPITULATIF

1 - FORMATION 35.000.000 FCFA

2 - APPROVISIONNEMENT EN
- VACCIN ANTI MINGOCOCIQUE 400.000.000 FCFA
- MEDICAMENTS ET AUTRES 322.603.000 FCFA
MATERIELS

3 - SENSIBILISATION 53.600.000 FCFA

4 - SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE 30.000.000 FCFA

5 - GESTION 10.860.000 FCFA

6 - LOGISTIQUE 45.000.000 FCFA

7 - SUPERVISION 30.000.000 FCA


-----------------
TOTAL 927.063.000 FCFA

INFLATION 5 % 46.353.150 FCFA


------------------
GRAND TOTAL 973.416.150 FCFA

54 - LES PLANS SPECIAUX

541 -LA VILLE DE DOUALA

Douala est la plus grande ville du Cameroun et


s'étend sur les Rives du Wouri jusqu'à 24 kilomètres de l'Océan
Atlantique. La ville avoisine les 2.000.000 habitants. La
population est diversifiée et principalement composée
d'allogènes dont la majorité provient de la zone ouest du pays.
L'attraction de la ville est plus accentuée par son caractère
industriel. Aujourd'hui la ville connaît aussi l'arrivée des
expatriés. Douala se présente comme un grand centre industriel
et commercial avec son aéroport international et son port qui se
situent parmi les plus importants de la côte Ouest africaine.
Le port de Douala contrôle 90 % des importations et exportations
; ses capacités ont été étendues à cause de son caractère
international dû au fait qu'il sert comme porte d'entrée et de
sortie aux marchandises et produits des pays voisins.
Les principaux produits d'exportation sont : le bois,
le coton, le cacao, le café, l'aluminium, le pétrole etc... les
importations concernent la bauxite, la farine, le fer, les
véhicules, les machines, le textile, les matériaux de
construction ....etc. Près de 50 % des industries du pays sont
implantées à Douala. La ville se présente ainsi comme la
capitale économique du Cameroun et la capitale provinciale du
littoral.
122

5411 - SITUATION ACTUELLE ET VULNERABILITE AUX RISQUES

a) La démographie galopante

La démographie galopante et l'accroissement du


potentiel industriel de la ville de Douala contribuent très
largement à accroître des transformations écologiques du milieu,
développant par ce fait la vulnérabilité de la ville aux risques
technologiques et naturels. La recherche des surfaces et espaces
d'habitation a conduit à l'assèchement des marais et la
récupération des terres de l'estuaire du Wouri ; cette situation
a contribué au rétrécissement du lit du fleuve qui aujourd'hui
ne peut plus canaliser toutes les eaux durant la période des
grandes pluies. Ce phénomène est à l'origine des inondations que
connaît la ville depuis quelques années. La pauvreté et la
misère galopantes des populations à faibles revenus, poussent
les habitants de la ville à occuper les marais, les zones
inondées et celles exposées aux glissements de terrain.
Conséquence, la ville est ainsi exposée à des sérieux problèmes
parmi lesquels on peut citer :
* la contamination des nappes phréatiques par les
produits toxiques ;
* la fragilité du sol (risque d'enfoncement ou
d'écoulement des édifices et bâtiments) ;
* la sévérité des inondations.
* l'ampleur et la sévérité des inondations.

Le degré de vulnérabilité de Douala aux risques est


très grand ; D'abord Douala est situé à quelques kilomètres du
Mont Cameroun dont le volcan s'il est en activité pourrait, en
cas de violentes explosions pyroclastiques dans ses versants Est
et Sud ou bien dans le cas d'un tremblement de terre de grande
magnitude, entraîner la destruction totale de la ville. La forte
concentration des populations est liée à plusieurs paramètres
(politique, économique et administratif) et toute catastrophe de
quelque ampleur que ce soit pourrait avoir un coût élevé au pays
tout entier.

La démographie galopante et la diminution des


potentialités de pêche du fleuve wouri entraînent de nombreuses
difficultés. On estime aujourd'hui que cette population
atteindra trois millions en l'an 2.000 et donc nécessitera de la
part des pouvoirs publics plus de sacrifices allant de
l'électrification, du logement, de l'éducation à la santé et à
la sécurité.

b) - LES PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX


123

Chaque année entre les mois de janvier et d'avril le


cours d'eau Japouma connaît le plus bas niveau d'étiage. Cette
baisse du niveau d'eau est suivie d'une entrée massive d'eau
salée de l'océan atlantique dans le cours d'eau Japouma. Par
conséquent la seule source d'approvisionnement en eau potable se
trouve polluée en sel. La désalisation de cette eau coûte très
chère à la société Nationale des Eaux du Cameroun (plusieurs
milliards de dépenses annuelles).

Malgré ces efforts et celle de l'information par voies


radio et télé, les populations préfèrent l'utilisation de l'eau
des puits, impropre à la consommation mais sans sel. Par contre
cette eau des puits est polluée par les détritus de toutes
sortes.

En effet, le sol de Douala est très poreux (nature


sablonneuse) donc très perméable à la circulation des bactéries,
virus et microbes. Les puits d'eau qui généralement sont situés
à quelques mètres des latrines et fosses d'aisance sont
régulièrement contaminés.
A côté de ce problème, on note également :
- la pollution par les huiles usées issues des
ateliers, des industries,etc... ;
- le jonchage de la ville par les matériaux plastiques
(sacs,sceaux etc...) et le caoutchouc de toutes sortes (pneus) ;
- la pollution de l'air par la fumée industrielle et
domestique ;
- le non lotissement de la ville ;
- l'ensevelissement des produits chimiques et autres
toxiques qui contribuent à contaminer l'eau souterraine
- le bruit ;
- la pollution par les produits pétroliers ;
- l'utilisation des produits chimiques interdits ou
périmés (ex : pesticides, herbicides) ;
- la détérioration des infrastructures municipales ;
- le non enlèvement des ordures ménagères ;
- les inondations en saison pluvieuse ;
- les gros risques d'incendie ; par exemple à
Bessengue de la Société Camerounaise de dépôts Pétroliers
(S.C.D.P.) ne présente qu'une entrée principale et sans issue de
secours, en plus le dépôt est situé au centre d'un quartier
populeux dont les maisons sont construites en matériaux de
fortune comme le bois. Les installations d'électricité sont de
très mauvaise facture. Ainsi dans le cas d'un incendie on ne
serait pas loin d'une catastrophe qui coûterait la vie à des
milliers d'âmes ;
- la prolifération des stations d'essence qui dans le
cas ou leurs citernes ne seraient pas bien étanches pourraient
non seulement contaminées la nappe phréatique, mais également
causer des incendies énormes dans les environs.

c) - Les problèmes de santé


124

Les problèmes environnementaux rencontrés à


Douala ont des implications sévères sur la santé.
- la pollution atmosphérique est causée par les
industries et la circulation intense (Goke Adeegoroye 1997) sous
forme d'émissions de produits toxiques et dangereux comme la
fumée (gaz carbonique), les dioxyde de sulfure (SO2), l'acide
sulfurique (H2SO4), les hydrocarbures benzéniques, l'acide
nitrique (HNO3), l'oxyde d'azote (NO2), l'ozone (03), les
aldéhydes, les produits partiellement oxydés (CO) et le plomb.
Ces produits sont responsables de la plupart des problèmes ou
des maladies respiratoires retrouvées à Douala ;
- le monoxyde de carbone (CO) et le plomb sont des
produits qui ont des effets sur le système nerveux central ; ces
deux éléments attaquent le système neuropsychologique chez les
enfants ;
- les maladies endémiques comme le choléra sont
répandues et elles sont généralement causées par le non respect
de l'hygiène élémentaire notamment l'utilisation de l'eau
souillée par les ordures et autres produits contaminés ;
- les inondations sont généralement la cause de la
propagation des épidémies dans la ville ;
- la mauvaise utilisation des produits chimiques et
leur propagation dans l'eau et l'air peuvent entraîner des
avortements prématurés, des problèmes d'accouchement et même
l'augmentation du taux de mortalité infantile.
- la dégradation urbaine serait le meilleur indice du
sous développement (GoKE ADEGOROYE 1997). Il conduit à la
pauvreté et prépare le lit aux risques naturels et
technologiques, aux maladies et aux épidémies.
- l'urbanisation est caractérisée par le
surpeuplement, la vie dans les conditions d'insalubrité, la
pauvreté ou la rareté des logements, la malnutrition, le
choléra, la typhoïde avec des comportements de délinquance liés
aux mauvaises conditions de vie ;
- l'habitat est à 90 % composé de taudis.

5412I - STRATEGIES POUR LA REDUCTION DE RISQUES DANS


LA VILLE DE DOUALA

Pour que tout projet de développement soit pris en


considération l'accent doit être mis sur :
- la réduction des risques ;
- une occupation de terrain contrôlée ;
- une bonne qualité des construction.

1° - La réduction des risques

La ville de Douala s'étend à une vitesse alarmante, un


meilleur développement de la ville devrait tabler sur une
diminution des risques. Ceci va entraîner une révision de
125

stratégies et évitera l'implantation des populations dans les


zones exposées aux inondations, aux glissements de terrain
...etc.

* L'estimation des risques


Avant de s'aventurer dans tout projet de développement
il est important d'évaluer les risques et la vulnérabilité du
projet dans le but de les réduire.

* Contrôle de l'occupation de terrain


Les zones industrielles bien définies ne devraient pas
être occupées par les populations. Les conditions d'installation
dans ces zones doivent être planifiées de telle sorte que les
populations vivant dans ces zones aient des bonnes structures
sanitaires, de l'eau potable et de l'électricité à des prix
relativement bas. Les sources d'approvisionnement en eau potable
doivent être protégées.

* La qualité des constructions


Dans chaque programme de construction la sécurité des
personnes et des biens devrait être prioritaire. Les lois sur la
construction sont bonnes mais seulement leur application devrait
être renforcée. Elles gagneraient à être renforcées par rapport
à la construction des logements sociaux.

II - LA GESTION DES VILLES

* Les politiques
Un schéma directeur clair et précis doit être élaboré
pour permettre aux situations de secours et aux risques d'être
de manière à assurer une distribution équitable du soutien aux
risques et une utilisation optimale des ressources (Olavi et al
1996) ;
* de même, les capacités de désalination de l'usine de
traitement des eaux de la SNEC à Japouma doivent être renforcées
;
* la gestion des catastrophes

Le présent plan doit être disponible aussi bien au


niveau national que local et doit mettre un accent sur les rôles
et les responsabilités des différents ministères ou directions
et des acteurs. Il doit en plus, mettre en place des
arrangements appropriés pour s'attendre à toute éventualité ;

* Les institutions de gestion des catastrophes


Les institutions de gestion des catastrophes locales
doivent être créées afin de former les hommes aux dangers ou aux
catastrophes spécifiques à la ville ;

* La communication
L'établissement des canaux spécifiques de
communication pouvant permettre aux autorités d'informer les
126

populations sur les risques et les conditions ou les opérations


de secours. Les routes d'évacuation et de secours devraient être
construites afin de décongestionner la circulation en cas
d'évacuation ;

* Avertissement contre les catastrophes


Lorsque les moyens techniques de communication
existent, pour informer les populations sur l'éventualité d'une
catastrophe, les informations doivent être données de la façon
la plus prompte et la plus simple par les autorités locales
comme les maires ou les chefs traditionnels par exemple.

3) - Les informations concernant les risques doivent


être données aux communautés exposées et doivent être conduites
de façon à montrer à celles-ci les dangers qu'elles courent.

* La communauté : les programmes de base et les


solutions
Les programmes doivent présenter des solutions aux
problèmes des risques.
Les informations publiques et la sensibilisation

La population doit être sensibilisée aux risques,


exemple : les inondations, la pollution (dans toutes ses
formes), le feu ... etc. Elle doit être informée sur les moyens
de venir à bout des risques. Cette population doit maîtriser les
mesures d'évacuation en cas de catastrophe.
Avertissement contre les catastrophes

Les avertissements contre les éventuelles catastrophes


doivent être largement diffuser de la façon la plus audible. Les
conseils et les instructions sur les mesures à prendre doivent
être explicites et opérationnels.

542 - L E M O N T C A M E R O U N

5421 - SITUATION ACTUELLE

Le Mont Cameroun est l'un des plus grands volcans


africains et est composé de basalte d'alkali et de basanite
mélangés avec des petites quantités de matière pyroclastique
(FITTON 1987). Ces roches volcaniques ont fait éruption en un
sous-sol de précambrien métamorphique couvert par le crétas aux
dépôts récents des bassins de Douala et de Rio Del Rey (Duruelle
et al. 1987). l'amas volcanique s'élève à une hauteur à une
hauteur de 4100 mètres avec une longueur de 50 kilomètres et une
largeur de 35 kilomètres. Ce monstre couvre une superficie de
1750 Km (NEBA 1982) Fitton et Dunlop (1985) ont donné un âge K-
AR de 9 MA au plus vieux basalte du Mont Cameroun. Le Mont
Cameroun est pour le moment le seul volcan actif sur la ligne
127

volcanique du Cameroun. Il a fait éruption à six reprises


pendant ce siècle ; 1909, 1922, 1925, 1959 et 1982 (Njilah
1991).

Lors de l'éruption de 1909. La lave s'est versée et a


coulé de la partie nord à la partie nord-ouest couvrant une
distance de 6 kilomètres. L'éruption de 1922 fut plus
catastrophique car la lave brûla des hectares de forêts et de
fermes qu'elle rencontrait sur son passage avant de faire
éruption dans l'océan atlantique. En 1959 la lave coula sur
quatre kilomètres avec une largeur moyenne de 100 mètres et une
épaisseur de 20 mètres. Le cours secondaire se trouve juste au-
dessus de la ville d'Ekona et est même allé jusqu'à bloquer
l'axe Kumba-Victoria faisant obstruction à la circulation.

L'éruption volcanique la plus récente du Mont Cameroun


fut celle de 1982 qui versa la lave basanitique à travers un
cours au Sud de la montagne sur une superficie de 12 kilomètres.
Plus de 140 cornets pyroclastiques sont dispersés le long du
grand axe du massif. Ces récents cônes de cratères sont dressés
ainsi Sud-ouest-Nord ouest comme cela est le cas avec la
morphologie générale du massif.

5422 - PROBLEME A RESOUDRE ET ACTIONS A MENER

a) - Problème à résoudre

La présence des pyroclastiques mélangées et de plus de


140 cônes de cendre et cratères est la preuve de la nature
violente de certaines éruptions du Mont Cameroun. Ces cendres et
autres produits volcaniques donnent lieu à des terres fertiles
le long des versants et au pied du volcan. Ces terres fertiles
ont attiré des populations et l'installation des grandes
propriétés agriculturielles comme le CDC qui cultive la banane,
le caoutchouc, le thé et la palme. Le CDC est l'un des plus
grands employeurs, après le gouvernement et la plupart des
employés habite Buéa, Muéa, Ekona, Mutenguené, Tiko, Limbe,
Muyuka... etc. Ces villes ont une densité de population très
élevée. Cependant, le Mont Cameroun demeure une menace à cette
population qui habite au pied et au flanc du massif. Dans le cas
d'une éruption plus violente les villes de Mbanga et Douala ne
seront non plus épargnées. Des tombées pyroclastiques, la versée
du lave et gaz volcaniques sont des risques majeurs associés au
Mont Cameroun et auxquels les gens seront assujettis.

b) - Actions à mener

La ville de Buéa est reliée au reste du pays par une


128

seule route. Cette route est très escarpée et étroite et aussi


caractérisée par de nombreux virages. Les signaux routiers qui
s'y trouvent ne sont pas suffisant pour contrecarrer les dangers
qui peuvent survenir. Juste au début de l'année un camion
transportant plus de 60 tonnes de bois a fait un accident à
Mutenguené faisant 20 morts et détruisant des matériels avec une
valeur des centaines de millions.

Pour éviter à l'avenir de pareils accidents et venir à


bout de la circulation des camions grumiers, engins lourds
recueillis lors de la procédure d'évacuation de la population de
Buéa et ses environs en cas d'une éruption volcanique, il est
proposé des solutions suivantes :
- créer deux nouvelles routes reliant Buéa aux villes
voisines; l'une de Buéa à Muéa et l'autre de Buéa en passant par
Tole à Ombé ou Bonjongo. Ces routes vont servir de voies de
sûreté en cas d'une éruption ;
- Remettre en service l'aéroport de Tiko qui est
resté inopérationnel et prolonger la piste d'envol pour résister
aux grands avions ;
- L'axe Limbé-Tiko-Douala qui fut construite il y a de
cela plus de vingt ans est insuffisant aux besoins énormes du
trafic routier, ce qui constitue une source importante
d'accidents. Il est donc nécessaire que cet axe soit étendu de
manière à faciliter la fluidité de la circulation;
- continuer les travaux entrepris au port de Tiko
avec un accès mis à la disposition des vaisseaux ;
- rendre aussi le port de Limbé opérationnel ;
- remettre en service les huit sismomètres sur le Mont
Cameroun qui ne fonctionnent plus afin de fournir à l'institut
de recherche géologique et minière (IRGM) une gamme complète
d'informations.

L'antenne de recherche géophysique et volcanologique


de l'Institut de Recherche Géologique et Minière (IRGM) d'Ekona
est suffisamment équipé en infrastructure, équipement et le
personnel qualifié.

Pour effectuer ce projet. Pour les propres


surveillance du Mont Cameroun (IRGM) a besoin de moyens
financiers :

Réparation des équipements scientifiques


(sismomètres, radio modulateur, transmetteur
et receveurs, 8 canaux interface) 20.000.000FCFA
Réparation des voitures 6.000.000FCFA
carburant et lubrifiants 2.000.000FCFA
transport des matériaux 2.000.000FCFA
transport du personnel 2.000.000FCFA
Autres 1.500.000FCFA
_________________
TOTAL 34.000.000FCFA

543 - LES ZONES D'EMANATION DE GAZ TOXIQUES


129

5431 - Situation actuelle

Le bilan diagnostic a montré que le Cameroun dispose


de nombreux lacs de cratères dont une bonne partie contient en
profondeur des accumulations de gaz toxiques, notamment le gaz
carbonique (CO2).

Le désastre des lacs Mounoun et Nyos démontrent que


les cratères de la ligne volcanique camerounaise sont dangereux
et constituent ainsi des risques d'éruptions de gaz dans
l'avenir. Etant donné que la dissolution du gaz carbonique dans
l'eau augmente en profondeur, il est certains que les lacs
profonds contiennent plus de gaz dissous que les lacs moins
profonds.

De ce fait, des études approfondies doivent être


entreprises sur les cratères au Cameroun avec pour but la
connaissance des profondeurs. Le volume d'eau qu'elles
contiennent etc. Ceci permet de connaître et de classifier les
lacs potentiellement dangereux et moins dangereux.

Selon l'inventaire suscité, la méthode de dégazage


essayé par les français et japonais peut être utilisée pour
dégazer les lacs dangereux et potentiellement dangereux ;
- une cartographie de toute la zone des lacs dangereux
mérite d'être élaborée qui permette d'avoir une bonne
connaissance de la concentration et du volume du gaz carbonique
dissous dans le lac, la quantité qui peut être déchargée en cas
de désastre, de la distance d'écoulement dépendant de la
topographie et la direction du vent. Ceci permettra au
gouvernement de prendre des décisions fermes sur le déplacement
et le relogement des personnes sans risque naturel :
- Les masques anti-gaz doivent être mis à la
disposition des populations qui habitent autour des lacs cratère
;
- les hôpitaux et les centres de santé doivent être
bien équipés là où ces facilités sont rares. Leur création
s'avère très importante ;
- Des systèmes d'alarme doivent être installés dans
tous les lacs à risque ;
- la coopération avec les organismes internationaux
doivent être assurés pour qu'en cas de désastre, une assistance
technique, vivres et médicaments soient mis à la disposition des
victimes à l'immédiat.

Le Plan national de la gestion de l'environnement


(PNGE) fait une ébauche des régulations suivantes en cas de
risques naturels qui peuvent être adaptées et utilisées dans une
situation de gaz désastreux.

Les sinistrés pourront dans un cadre normatif


prétendre à une indemnisation et à une assistance réglementées,
130

évitant ainsi diverses spéculations qui accompagnent en général


toutes les catastrophes.

Au niveau économique, on peut citer notamment, la


préservation des constructions humaines conformes aux normes
anti-risques.
Sur le plan démographique, les nombreuses pertes en
vies humaines constituent l'aspect le plus attristant des
catastrophes qui pourraient être atténuées grâce au comportement
responsable des populations et aux mesures d'intervention bien
structurées.

544 - EXTREME -NORD : INFLUENCE CLIMATIQUE SUR


L'ENVIRONNEMENT

5441 - Situation actuelle

La province de l'Extrême-nord est une province d'excès


climatiques. La saison sèche est longue et tandis que la
saison pluvieuse est courte mais génétrice d'inondations. La
topographie est faite d'interminables plaines (la plaine du lac
Tchad) avec des petites collines ceinturant de tous côtés. La
terre est essentiellement argileuse et imperméable et c'est
cette imperméabilité qui donne lieu à des inondations nombreuses
lors des pluies torrentielles.

1) - La sécheresse

La province de l'Extrême-nord est caractérisée par une


précipitation basse, d'ordinaire en dessous de 900 mm et un
prolongement de la saison sèche qui dure plus de sept mois.
Cette précipitation basse rend la province écologiquement faible
et permanemment exposée au désastre. Située dans le sahel, cette
province s'expose aux effets dévastateurs de la désertification
qui entraîne de manière continuelle la dégradation de
l'environnement avec la disparition de la faune. La procédure
naturelle de désertification est aggravée par des activités
humaines comme les feux de brousse, l'agriculture, le
surpâturage, l'exploitation du bois etc.. Ceci entraîne
l'appauvrissement de la terre et l'explosion de l'érosion. La
construction des réservoirs comme celui de Maga a causé un
manque d'eau dans la région de waza. Le manque d'eau pendant la
saison sèche en particulier pousse les éléphants et hippopotames
à déserter le parc à la recherche du pâturage causant ainsi des
dégâts à la population et aux activités agriculturelles. (fig.
12)

2) - Les conséquences de la désertification

Les conséquences de la désertification sont aussi


nombreuses que si des mesures ne sont pas prises à l'immédiat,
131

la vie n'aura aucun sens dans cette province tellement peuplée.


Ces conséquences entre autres sont :
- sécheresse totale du lac Tchad, le lac Tchad à
l'époque couvrait une superficie de 25,000 km2 mais à présent,
il ne reste que 5000 km2. Cette situation est aggravée par la
baisse de niveau du Logone et du Chari ;
- l'aridité des puits provoque des situations
difficiles à l'homme, au bétail et aux récoltes. Des pertes de
revenus qui proviennent des produits du sahel ;

3) - La famine

La famine est commune dans la province de l'extrême-


nord et entraîne en amont la désertification, puis la famine est
aggravée par les tourbillons de feux, les inondations, les
animaux (éléphants, hippopotames, oiseaux et les invasions
d'insectes;
- l'augmentation de la sévérité de l'harmattan, avec
les vents de désert réduisant la visibilité ;
- les températures élevées des saisons sèches
provoquent la méningite.

4)- LES RISQUES DE L'INONDATION

La ville de Maroua se situe dans une cuvette et quand


il pleut, l'eau se draine rapidement des altitudes élevées vers
les plaines causant des inondations dévastatrices dans les
villes et ses environs. Cette même situation se vit à Mokolo,
Goulfey et Kousseri. La situation à Maga et Pouss est différente
et plus complexe. Ceci parce que les deux villes se situent en
aval de la digue de Maga. Pouss est limité à l'Est par le
Logone. Ces deux villes subissent donc des inondations de trois
phénomènes principaux :
* l'écoulement de la digue de Maga ;
* des averses pluvieuses ;
* le débordement de la Logone.

Les inondations constituent donc l'un des plus grands


risques que court la province de l'extrême-nord. Elles ont causé
des dégâts tout récemment parmi lesquels :
* la destruction des terres agricoles ;
* la destruction des logements, des ponts, des poteaux
électriques et de téléphones ;
* la famine ;
* les épidémies (choléra, typhoïde et la méningite...
etc) ;
* la destruction des vivres.

5441 - SITUATION SOUHAITEE ET ACTIONS A MENER

Le gouvernement camerounais doit subventionner pour la


132

baisse du prix du pétrole, de l'électricité et du gaz en les


rendant moins chers au niveau des populations de l'Extrême-nord
à faible revenu et si possible qu'on introduise l'énergie
solaire ou biomasse qui si s'avère moins couteux que l'énergie
provenant du bois réduira la destruction des arbres pour
l'utilisation domestique.

Dans cette province, il existe un degré élevé de


pâturage qui entraîne le surpâturage. Le berger constamment est
à la recherche d'un pâturage frais après avoir épuisé les
régions déjà usées. Ceci est aggravé par les effets destructeurs
de la saison sèche qui force le pâturagiste à entreprendre la
transhumance. Des larges champs de bétail doivent être
construits et encouragés pour éviter le trop d'exploitation du
rare pâture.

L'agriculture est pratiquée dans la province par des


paysans qui utilisent la méthode de culture extensive de la
terre, de feux de brousse, de jachère qui ne sont en aucun cas
des méthodes à utiliser, à encourager étant donné que la
population augmente très rapidement. L'agriculture intensive
doit être encouragée pour effacer ces pratiques locales.

La population doit être sensibilisée contre le


déboisement et de manière correspondante une sensibilisation sur
le reboisement. L'opération Sahel vert qui était entreprise
dans le passé devra être ressusciter afin de résister à ce
désert qui ne fait qu'avancer. Ceci doit être suivi
immédiatement par des applications strictes de la législation
forestière et des amendes sévères infligées aux personnes
contrevenantes.

545 - LAGDO : RISQUE DE CHUTE DU BARRAGE

5451 - Situation actuelle

Le barrage de Lagdo est situé sur la Benoué juste à 50


km du sud-Est de Garoua et couvre une superficie de 700 km2 qui
contient 7,7 milliards de mètres cubes d'eau. L'eau s'étend du
barrage Lagdo de l'intérieur sur plus de 70 km engloutissant
collines et vallées inondables. Le volume d'eau de 7,7 milliards
mètres cubes réservé dans le lac représente plus de la moitié
d'eau de l'intérieur avec les réserves estimées à 15 milliards
de mètres cube d'eau.
Le réservoir de Lagdo est un barrage à buts variés.
Construit initialement pour les besoins hydroélectriques et
irrigationnels , il est devenu présentement l'un des plus grands
sites de pêche dans le pays et les voies d'eau y ont été créées.
L'installation hydroélectrique situé juste en dessous du barrage
alimente les provinces de l'Adamaoua, du nord et de l'extrême
nord en électricité. "Il a commencé à opérer depuis 1985 et
jusqu'alors, il n'a jamais présenté des signes de dépréciation
133

selon les responsables chargés de la gestion des installations".


Le barrage et les trois digues (centre, est, ouest) sont
surveillés de manière constante pour recueillir le niveau d'eau
afin que les vannes de sûreté soient ouvertes pour réduire cette
dernière.

En dépit de cette assurance sur la résistance du


barrage et des digues, le barrage de Lagdo demeure un danger
potentiel aux populations qui habitent en aval. Le fait que la
pêche dans le lac soit beaucoup plus pratiqué par les étrangers
que les camerounais ainsi que l'agriculture dans les zones
d'irrigation suscite les craintes de sabotage parce que le
barrage n'est pas bien protégé. Le peu de gendarmes de la
brigade de Lagdo et les policiers du poste de police ne sont pas
suffisamment entraînés pour un tel investissement, et le danger
potentiel qu'il représente. La rupture du barrage est une
pratique commune. La plus récente s'est produite en Chine et a
causé d'énormes dégâts. La crainte pour une situation pareille à
Lagdo est imminente.

Il est d'usage d'entendre dire que pour éviter la


guerre, il faut se préparer en conséquence. Cette phrase est
également vraie en terme de désastre. Si un désastre est à
éviter, cela ne peut se réaliser que par préparation soit au
niveau local, provincial ou national. Garoua, Pitoa et Figuil se
situent toutes dans une cuvette qui sera inondée et détruite en
cas de désastre imminent. Les plaines d'inondation de la bénoué
seront dévastées aussi loin qu'à l'intérieur du Nigéria. La
population qui sera touchée sur le territoire camerounais est
évaluée à un million tandis que la destruction des biens reste
incalculable.

5452 - ACTIONS A MENER

En amont au programme NOE, développé par la


gendarmerie, d'autres programmes de même nature doivent être
développés et des gardiens bien entraînés ou des équipes de
sécurité doivent être institués dans chaque quartier afin de
veiller à l'évacuation des populations en cas de menace.

Le système d'alarme de l'installation électrique de


Lagdo qui a une portée de dix kilomètres doit être relayé par
d'autres jusqu'à l'intérieur du Nigéria. Ces systèmes d'alarmes
doivent être périodiquement ouverts afin de sensibiliser les
gens sur les méthodes d'évacuation. Ces exercices périodiques
vont jusqu'à réduire des pertes à plus de 75 % en cas de rupture
du barrage. Cette méthode a été utilisée avec succès dans toutes
sortes de zones à risques dans différents pays.

Pour que le processus d'évacuation se réalise avec


succès, il faut créer plusieurs routes d'évacuation dans chaque
134

ville concernée vers les sites de sûreté. Ces sites choisis


devraient être capables d'accommoder les populations et les
biens. La commune urbaine de Garoua doit ouvrir la route par
Gashiga à Tingilli et créer des sites pour ouvrir un espace en
cas d'évacuation des populations sur les hauteurs.

L'agriculture et le pâturage sur les plaines inondées


de la Bénoué doit être prohibée et d'autres zones mises à la
disposition des populations.

Le pont de la Bénoué est en état de dépréciation par


les lâchages des eaux qui rognent les berges. Avec cette
situation présente, ce pont est condamné à céder dans les
années à venir.

Pour faciliter la communication, la seule ligne


téléphonique de l'arrondissement de Lagdo doit s'étendre.
L'unique ligne qui existe se trouve au bureau de la SONEL et
donc éloignée des populations.

Les sapeurs pompiers doivent être équipés et


l'augmentation du personnel qualifié est nécessaire pour gérer
les désastres au moment où ils se signalent.

En cas de découverte de rupture du barrage de Lagdo,


une alerte générale doit être dispensée avec tous les moyens de
bord. Ceci doit couvrir une superficie la plus possible étendue.
Si cette rupture est découverte par la population locale, elle
doit à l'immédiat faire signe aux autorités gouvernementales les
plus proches ou aux services de sécurité. Ces services devront
s'organiser suivant le plan ORSEC. Ce plan spontané doit être en
relation avec la Croix rouge qui, de son côté doit être équipé
de vaccins, des équipements de protection, des médicaments et
des équipements de sauvetage.

Dans les zones d'inondation potentielle, les


populations et les biens doivent être évacués vers des terrains
élevés dans le cas de Garoua, la population peut être canalisée
vers Gashiga sur les collines de Tingilli. Les Sapeurs pompiers,
services de santé, la sonel, La Mairie rurale, la Marine
marchande...etc peuvent être d'une utilité importante dans cette
zone. Les populations de Pitoa peuvent aussi être évacuées vers
des terrains élevés. Les agriculteurs habitant le long des
rivières doivent aussi être évacués à l'immédiat.

En cas de décès d'un être humain ou des animaux,


l'enterrement doit suivre immédiatement afin d'éviter une
épidémie. Pour éviter la panique la population doit être assurée
de sa sécurité.

VI - INCIDENCE DU PROGRAMME
135

Les résultats attendus avec la mise en oeuvre du


Programme sont les suivants :

- Une meilleure prévention des risques ;


- une sensibilisation, une information et une
éducation des populations sur les problèmes de prévention et de
gestion des catastrophes mieux assurée ;
- une élaboration d'un cadre juridique approprié ;

- une meilleure coordination des interventions et

actions chacun de ces résultats correspondent une série

d'effets.

6 - 1 EFFETS ATTENDUS DE LA PREVENTION DES RISQUES

La prévention des risques nécessite un renforcement


des capacités d'intervention des services publics chargés de la
protection civile : formation du personnel, dotation de celui-ci
d'équipement, matériel et logistique adéquats et construction
des infrastructures nécessaires à la mise en place des
observatoires.

Ce renforcement des capacités d'intervention conduit à


un accroissement de la précision des prévisions de certaines
catastrophes et par conséquent une meilleure organisation de la
prévention.

Il s'en suit une réduction des dégâts humains et matériels et


donc de celle des coûts sociaux y afférents.

6 - 2 EFFETS ATTENDUS DE LA SENSIBILISATION DE


L'INFORMATION ET DE L'EDUCATION DES POPULATIONS

La sensibilisation, l'information et l'éducation des


populations a pour objectif d'amener celles-ci à prendre
conscience des risques de catastrophes qu'elles courent et de
s'en prémunir.

Cette prise de conscience et cette prémunition ont


pour effet:
- la création et l'organisation par les populations
elles-mêmes de comités de prévention et de lutte contre les
catastrophes ;
- l'identification, la surveillance et la
viabilisation responsable des zones à risques ;
- la naissance d'un esprit de groupe et de solidarité.
136

6 - 3 EFFETS ATTENDUS DE L'ELABORATION D'UN CADRE


JURIDIQUE

L'existence approprié et l'application d'une


réglementation sur la prévention et la gestion des risques ont
pour effets :
- une meilleure indemnisation des sinistrés et des
personnes ayant mis à la disposition de l'autorité publique
pendant la catastrophe leurs services et/ou leurs biens, ce qui
évite des spéculations de toutes sortes accompagnant
généralement toutes les catastrophes ;
- une atténuation de nombreuses pertes en vies
humaines et en matériel ;
- une reprise de la confiance des populations mieux
armées pour lutter contre les catastrophes ce qui a pour
conséquence
* de meilleures dispositions de ces populations à
créer des activités viables et rentables ;
* une amélioration de leur niveau de vie ;
* la naissance d'un réflexe de solidarité ;
- un regain de civisme au sein de ces populations.

6 - 4 EFFETS ATTENDUS DE LA COORDINATION DES


INTERVENTIONS

La coordination des interventions assure :


- une meilleure planification des mesures
d'interventions en cas de catastrophes ;
- une meilleure implication des diverses parties
prenantes et une gestion plus efficace de leurs diverses
interventions.

Les effets générés par ces diverses actions sont :


- une actualisation régulière des plans d'urgence
disponibles ainsi que des méthodes, outils et messages dans le
cadre des actions de sensibilisation,information et éducation
des populations ;
- une prise en charge plus efficace des sinistrés.

D'une manière générale la mise en oeuvre du programme


en favorisant une prise de conscience collective et nationale
des problèmes liés à la prévention et de la gestion des
catastrophes dont les risques sont ressentis dans presque toutes
les provinces du pays pour contribuer un renforcement de la
cohésion et de l'unité nationales.

VII - FACTEURS DE REUSSITE DU PROGRAMME ET


RECOMMANDATIONS

La réussite du programme dépend des précautions qui


sont prises en terme de mesures d'accompagnement et de
137

renforcement pour tenir le cap. En effet, les expériences tirées


de la crise économique, et des programmes d'ajustement
financiers et structurels ont fait clairement comprendre que la
qualité d'un programme n'est pas seulement liée à sa
formulation, à sa cohérence d'ensemble ou à la disponibilité des
ressources financières , mais est également fonction d'un
certain nombre des facteurs exogènes et endogènes qu'il convient
de déceler à temps afin de définir et de mettre en application
des actions coercitives éventuelles.

Ces facteurs sont d'ordre politique, institutionnel,


économique et financier, socio-culturel, écologique ou
technologique. En outre, le facteur du délai de mise en oeuvre
est aussi capital afin d'impulser les actions du programme au
rythme approprié. De même, la simplicité et la transparence du
système de monitoring sont également des critères minima que le
programme doit remplir en vue d'en assurer une gestion efficace.

7 - 1 LES FACTEURS POLITIQUES ET INSTITUTIONNELS

L'idée de réaliser un Programme National de Prévention


et de Gestion des Catastrophes relève de la volonté réelle du
gouvernement d'accorder à ce problème une attention particulière
dans le but d'en trouver une solution ou un début de solution
fiable.

Mais pour que la mise en oeuvre de ce programme


connaisse une issue heureuse, cette volonté politique affichée
doit être maintenue, et concrétisée par la suite par la prise de
mesures et autres reformes institutionnelles susceptibles de
susciter une large adhésion des toutes les composantes de la
nation, surtout en cette période de multipartisme. Il en est
ainsi de toutes les mesures de large déconcentralisation
préconisée par la nouvelle constitution du 18 janvier 1996 et de
toutes les institutions qui y sont créées et dont la mise en
place effective reste toujours attendue. Il en est aussi des
mesures devant déboucher sur la mise en place d'une
administration véritablement au service de l'intérêt public.

Dans le cas contraire, le mouvement de démocratisation


engagé depuis 1990, au lieu de créer la possibilité d'améliorer
la gestion de la chose publique, favoriserait plutôt l'émergence
de forces sociales conduisant à une conscience contestatrice ou
à des allégeances ethniques et régionales plus aiguës, ce qui
entraverait sérieusement l'aboutissement heureux du programme.

7 - 2 LES FACTEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS

Les facteurs économiques et financiers interviennent


dans la coordination et dans la cohérence entre le contexte
macro-économique et l'allocation des ressources financières.
138

Un effort de prise en compte des comportements des


agents économiques mérite d'être également fait de manière à
engager à temps toutes les actions anticipatives éventuelles.
D'où l'importance du'un système d'information pour la mise en
oeuvre et le suivi du Programme National de Prévention et de
Gestion des Catastrophes.

Les ressources pour le financement du programme


doivent être activement recherchées, notamment à partir d'un
effort interne (impôt et solidarité nationale) afin de
constituer un fonds spécial de prévention et de gestion des
catastrophes. La croissance économique génératrice des richesses
ne saurait être assurée si les investissements productifs ne
sont pas effectués dans les secteurs d'activités potentiellement
rentables. Il s'agira non seulement de veiller à la quantité des
ressources ; mais aussi à leur qualité de manière à intégrer les
contraintes d'endettement.

Les ressources d'APD continueront d'être mobilisées


auprès des organismes internationaux et auprès des pays amis. A
cet effet, une stratégie appropriée devra être mise en place
pour convaincre les partenaires au développement sur la qualité
des choix opérés notamment la bonne gouvernance, la lutte contre
la pauvreté, la protection de l'environnement et la prévention
et la gestion des catastrophes.

7 - 3 LES FACTEURS SOCIO-CULTURELS

Eu égard aux divers comportements sociologiques et


culturels de la population observées sur le terrain en ville et
en campagne, il faudrait opérer certains ajustements vers cette
direction.

En particulier, afin d'éviter que les facteurs socio-


culturels ne jouent négativement sur la nécessité du programme,
il y a lieu de développer chez tout le monde les réflexes
préventionnistes simples, mais efficaces. Dans cet ordre d'idée,
l'enseignement des notions et mesures simples de prévention de
certaines catastrophes ainsi que les mesures de secourisme y
relatives, devra être encouragé dans nos écoles, lycées et
collèges, en privilégiant les catastrophes dont les risques sont
plus perceptibles localement. Un système de sanctions devra être
mis en place pour décourager la délinquance sous toutes les
formes et pour encourager les plus méritants.

Enfin, des stratégies appropriées devront être conçues


et appliquées en vue d'éviter les frustrations souvent à la base
des multiples tensions sociales. Ces frustrations pourraient
trouver leur origine dans les exclusions économiques, sociales
ou linguistiques.

7 - 4 LES FACTEURS ECOLOGIQUES

Le Programme National de Prévention et de Gestion des


139

Catastrophes exige la permanente sauvegarde de l'équilibre des


écosystèmes. En, effet, les pressions effectuées par l'Etat et
les populations sur l'environnement présentent de nombreux
risques de détérioration considérablement dans le cadre de vie
dont certains ont déjà abouti à des catastrophes dans le pays.

Des mesures préventives doivent être envisagées pour


limiter les impacts négatifs constatés ou éventuels.

- Développement de sources d'énergie alternative au


bois de chauffe. Ainsi pour ce qui est des Provinces du nord et
de l'extrême-nord notamment il y a lieu d'y développer l'usage
de gaz domestique, du pétrole, de l'électricité. Pour cela il
conviendra d'étudier des stratégies favorisant la forte
utilisation de ces énergies mais à des prix suffisamment à la
portée de la majorité de la population.

De recherches devront y être menées aussi pour


vulgariser l'utilisation de l'énergie solaire :

* Programme de recherche appliquée pour accroître les


rendements agricoles sans une utilisation abusive des engrais
chimiques et sans surexploitation des sols au risque de détruire
le couvert végétal ;
* Réaménagement de la dette extérieure dans le sens de
réduire son stock et le service annuel.
7 - 5 LES FACTEURS TECHNOLOGIQUES

Un obstacle à la réussite du programme pourrait être


constitué par l'incapacité de la population à accéder aux
nouvelles connaissances à cause des progrès techniques induits
(zones de volcanismes ou d'émanations de gaz toxiques). La
révolution électronique actuelle, en l'absence du renforcement
des capacités humaines, risque de marginaliser davantage le pays
en matière de prévention et de gestion des catastrophes.

C'est pour cela qu'il faut investir dans l'homme de


manière à lui permettre de suivre les évolutions actuelles et de
maîtriser son destin.

Un effort particulier devra être fait pour la mise en


place des technologies appropriées au contexte national.

La maîtrise des facteurs technologiques passe aussi


par le renouveau socio-culturel en faveur de la promotion d'une
reforme fondamentale du système d'éducation et de la révision
des programmes de formation.

7 - 6 LE FACTEUR DELAI DE MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME

La prise en compte du facteur délai renvoie à la


question de savoir à quel rythme doit-on exécuter le programme.
La détermination du rythme et du calendrier devra tenir compte
140

des considérations d'ordre politique, institutionnel, économique


ou sociologique. Selon les situations, l'on pourra procéder soit
à une exécution rapide (effets de choc) des mesures de manière à
donner le signal d'un changement crédible par rapport à la
situation antérieure, soit à une exécution graduelle de manière
à maîtriser tous les phénomènes susceptibles de naître.

Le respect du rythme et du calendrier est nécessaire


afin d'éviter les coûts d'un ajustement tardif. Car plus on
retarde la mise en oeuvre des actions retenues, plus les coûts
économiques sociaux environnementaux et même parfois politiques
sont élevés.
7 - 7 LES FACTEURS EXTERIEURS

Les facteurs extérieurs concernent la mobilisation de


l'assistance technique et financière nécessaire à l'exécution du
programme. En outre, la réduction du stock et du service de la
dette publique extérieure devrait être obtenue des bailleurs de
fonds afin de permettre au gouvernement d'affecter en priorité
les ressources disponibles au financement du Programme National
de Prévention et de Gestion des catastrophes.
7 - 8 LA STRUCTURE DE GESTION DU PROGRAMME

La structure à mettre en place constitue également un


facteur de réussite du programme. Il devra remplir les quatre
critères de simplicité, de transparence, de moindre coût, de
participation populaire.

Le schéma proposé dans le cadre du Programme National


de Prévention et de la Gestion des Catastrophes veut que :
- son comité de coordination soit placé sous
l'autorité du Secrétaire Général de la Présidence de la
République car la loi confère au seul président la prérogative
de définir la politique en matière de Protection Civile ;
- son comité de pilotage sorte de Conseil
d'Administration, soit placé sous l'autorité du Ministère de
l'Administration Territoriale, ministère chargé de coordonner et
de gérer l'action de toutes les autorités administratives,
représentants locaux du Président de la République et de
l'Aménagement du Territoire ;
- Le secrétariat technique chargé de la gestion
technique et administrative quotidienne du PNPGC soit une
structure jouissant d'une personnalité juridique et d'une
autonomie financière, créée par décret du président de la
République et placé sous tutelle du Ministère de
l'Administration Territoriale.

Mais en attendant la mise en oeuvre effective de cette


institution avec ce que cela implique en termes de personnel
qualifié, d'équipements adéquats et de cadre juridique
approprié, l'actuelle Direction de la Protection Civile du
ministère de l'Administration Territoriale peut continuer de
jouer ce rôle pour un délai maximum de trois (3) ans, délai
maximum de la mise en oeuvre du programme.
141

A N N E X E S

A - 1 ESTIMATION DES BESOINS EN EQUIPEMENT ET MATERIEL DE


LA DIRECTION DE LA PROTECTION CIVILE

N° DESIGNATION QT PRIX PRIX TOTAL


d'o E UNITAIRE
rd

1 Stéréoscope à miroir 1 700.000 700.000


Stéréoscope de poche 4 90.000 360.000
2 Boussole topochaix complète 4 175.000 700.000
3 clisimètre 4 30.000 180.000
4 loupe de poche 4 5.000 20.000
5 calculatrice scientifique 4 30.000 120.000
6 table de dessin 2 350.000 700.000
7 rouleau de papier calque 4 28.000 112.000
8 rouleau de papier millimétré 4 20.000 80.000
9 paquet de 4 rotrings 4 70.000 280.000
10 gomme plastique 20 300 6.000
11 critérium 0,5 plus mines 20 2.500 50.000
12 règle à échelle (kutck) 5 4.000 20.000
13 sac à dos 10
14 paire de chaussure de terrain 15.000
15 (patoga palladium) 15 150.000
pochette plastique plus 25.000 375.000
16 planchette 8 7.000 56.000
carte géologique du Cameroun 1 16.000 16.000
17 1/1000000 5.000 5.000
carte topographique (1/50000)
18 carte administrative 1 20.000 20.000
carte hydrographique du
19 cameroun 1/1000000 1 20.000 20.000
20 véhicule tout terrain (4w)
avec treuil 1 35.000.000 35.000.000
21 photographie aérienne (voir
camera vidéo location)
22 appareils photos 1 2.000.000 2.000.000
23 micro ordinateurs avec 4 150.000 600.000
24 imprimantes 2 3.000.000 6.000.000
25 photocopieur
26 télécopieur 1 3.000.000 3.000.000
27 1 700.000 700.000
28

TOTAL 51.210.000
142

A - 2 BUDGET DE LA COORDINATION DES ACTIVITES DE PREVENTION AU NIVEAU DE LA DIRECTION


DE LA PROTECTION CIVILE

RUBRIQUES ANNEE 1 ANNEE 2 ANNEE 3 ANNEE4


1° - Equipement 51.210.000 754.000 1.279.000 53.243.000

2° - Formation du 25.000.000 25.000.000 25.000.000 75.000.000


personnel à (l'étranger
et à l'intérieur du
pays)
45.000.000 30.000.000 25.000.000 100.000.000
3° - Organisation
séminaire, conférence,
colloque, journée
internationale de la
prévention et campagne
d'éducation et de
sensibilisation
15.000.000 20.000.000 25.000.000 60.000.000
4° - Frais de mission pour
la réalisation des
études, recherches et
missions diverse
10.000.000 10.000.000 10.000.000 30.000.000
5° - Fonctionnement et
maintenance des
équipements

TOTAL 145.000.000 85.754.000 86.279.000 318.243.000


143

BIBLIOGRAPHIE

1) Nations Unies :Prévention et Atténuation des


Catastrophes
le point des connaissances
actuelles
vol 7 : Aspects économiques
vol 9 : Aspects juridiques
vol 12 : Aspects sociaux et sociologiques
vol 10 : Aspects relatifs à l'information
vol 11 : Aspects relatifs à la
planification préalable ;

:Aspects juridiques de la Prévention


des catastrophes naturelles
l'emploi des instruments
économiques aux fins de
prévention des catastrophes
naturelles, octobre 1996 ;

2) Rép. du Cameroun/PNUD:Rapport sur le développement


humain 1993;

3) Rép. du Cameroun/PNUD :Programme National de Monitoring du


développement humain durable au
Cameroun, novembre 1994

4) MINAGRI/CUROR/BIT :Programme National de la réforme du


monde rural, 1995 ;

5) Rép. du Cameroun :Cadre politique pour le


développement du secteur agricole
(Document de travail pour la
commission de coordination des
aides au développement) août 1996
;

6)Contributions écrites relatives à la prévention et la gestion


des catastrophes

- Des ministères : * de la Santé


* de l'Agriculture
* des Transports
* de la Communication
- de la Croix Rouge Camerounaise
- de certaines ONG (ASFRO) ;
144

7)Loi N°67-LF-9 du 12 juin 1967 portant organisation de la


Défense

8)Loi n°73/12 du 7 décembre 1973 portant organisation générale


de la Protection Civile

9) Loi n°86/016 du 06 décembre 1986 portant réorganisation


générale de la Protection Civile

10) Décret n°96/054 du 12 mars 1996 fixant la composition et les


attributions du Conseil National de la Protection Civile ;

11) Décret n°95/232 du 06 novembre 1995 portant organisation du


Ministère de l'Administration Territoriale ;

12) Loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime de la Faune et


de la Pêche et décret d'application 95/531/PM du 23 août
1995;

13) Christophe BIKOE : Catastrophe et Santé Publique : le


désastre du lac Nyos, département de la Menchum, Province
du Nord Ouest Cameroun, Août 1991 ;

14) Tokarev P.I (1984) on the Prediction of the place Time and
Energy and of Danger of Large explosions of Andesietic
Volcanoes. Earthquakes and geological Hazard Prediction
Colloquium Moscow (1984) pp 84-106.

15)Tilling R.T and R.A. Bailley (1984). Volcanic Hazard Program


in USA. Earthquakes and Geological Hazard Prediction
Colloquium 06 USSR Moscow pp 106-118.

16)Fitton J.G. (1987). The Cameroon Ligne West Africa. A


Comparison Between Oceanic and Continental alkaline
Volcanism. Alkali Igneous Rocks. Geological Society
Publication No. 30 pp273-291.
17)Fitton J.G & H.M. Dunlop (1985). The Cameroon Ligne West
Africa, and its Bearing on the Origin of Oceanic and
continental Alkali Basalts. Vol. 72 pp 23-38.

18)Deruelle B, Nni J & Kambou R. (1987): Mt. Cameroon an Active


Volcano of the Cameroon Ligne. J. African Earth Sciences 6
No. 2 pp 197-214.

19)Njilah I.K. (1991) Geochemistry nd Petrogenesis of Tertiary


Quaternary Volcanic Rocks Of the Oku-Ndu Area, N.W.
Cameroon. Unpublished PhD Thesis. University Of Leeds.
345p.
145

20)Njilah I.K; Eno Belinga, R. Ghogomu, Wehndi G (1996)Kopfu in


Danger. First International Geographic Forum; Yaounde
Cameroon. pp 11-12.

21)Temdjim (1985) Les Risgues Naturels d'origine Geologique et


Tectonique Connus au Cameroun et Leurs Implications sur le
Plan Environnemental(I.R.G.M).

22)Thompson R.G & J. Turk (1993) Modern Physical Geology.


Saunder College Publishing. 608p.

23)Lockwood, J.P; J.E. Costa, M.L. Tuttle; J. Nni (1988): The


Potential for Catastrophic dam failure at Lake Nyos Maar
Cameroon. Bull. Volc. 50: pp340-349.

24)Ambeh W.B. (1989) Seismicity of Mt. Cameroon, West Africa.


Unpublished PhD Thesis. University of Leeds.

25)Ambrasseys, N.N. and Adams, R.D. (1986). Seismicity of West


Africa. Annal Geophysicaae 4, pp679-702.

26)Neba A. (1982) Modern Geography of the United Republic of


Cameroon. Albany, New York. 156p.

27)Olavi Elo, Elina Palm and Luc Vrolijks (1996) Disater


Reduction in Urban areas. ITC Journal pp 29-37.

28)Freeth S.J. (1996) Towards a Catalogue of Volcanic Lakes.


Current Research on Volcanic Lakes Newsletter. pp30-37.

29)PNGE (1996) Plan National de Gestion de L'environnement.


Volume 11. Analyses Sectorielles. 712p.

30)Goke Adegoroye (1997) Environmental Consideration in Property


Design and Urban Development and Renewal. Dimensions of
Environmental Problems in Nigeria. Davidson Press.
University Of Ibadan pp12-25.
146

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE

I - GENERALITES

11 - CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET PHYSIQUE

111 - Relief

112 - Hydrographie

113 - Climat

114 - Végétation

115 - Géologie

12 - CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE

121 - Démographie

122 - Organisation politique et sociale

123 - Environnement médiatique

124 - Economie

13 - CONTEXTE TECHNOLOGIQUE

131 - Introduction
132 - La région industrielle de Douala

133 - La région industrielle Tiko-Limbé

134 - La région industrielle d'Edéa

135 - La région industrielle de Yaoundé

136 - La région industrielle de Garoua


147

II- TYPOLOGIE DES CATASTROPHES


ET LOCALISATION DES ZONES A RISQUES

2 - INTRODUCTION

21 - LES RISQUES NATURELS

211 - Les séismes ou tremblements de terre

212 - Les volcans

213 - Les émanations des gaz toxiques

214 - Les orages

22 - LES RISQUES NATURELS ET HUMAINS

221 - Les glissements de terrain

222 - Les inondations

223 - Les coulées boueuses

224 - La désertification

225 - Les feux tourbillonnants

226 - L'érosion

227 - La famine

228 - Les conflits armés et le grand banditisme

23 - LES RISQUES TECHNOLOGIQUES

231 - Les pollutions

232 - Les ruptures de barrage


148

III - DIAGNOSTIC DE LA SITUATION DE LA PREVENTION ET


DE LA GESTION DES CATASTROPHES AU CAMEROUN

3 - INTRODUCTION

31 - INVENTAIRE DES CATASTROPHES

311 - Catastrophes intervenues entre 1970-1996

312 - Politiques, structures et actions de


prévention et de gestion des catastrophes
existantes

313 - Historique

314 - Politique et structures nationales

315 - Politique et structures sectorielles

316 - Autres structures intervenant dans la


prévention et la gestion des catastrophes

IV - LE CADRE CONCEPTUEL DU PROGRAMME

41 - DEFINITION DES CONCEPTS "CATASTROPHE ET


PROTECTION CIVILE"

411 - La catastrophe

412 - La protection civile

42 - LES CONTRAINTES ET LES PROBLEMES ACTUELS

421 - Le Cameroun : Pays vulnérable

422 - Une population insouciante et non préparée


à la prévention

423 - Les contraintes et les problèmes liés à la


politique gouvernementale en matière de
prévention et de gestion des catastrophes

43 - OBJECTIFS DU PROGRAMME

431 - Objectif général

432 - Objectifs spécifiques


149

44 - STRATEGIE

441 - Privilégier la prévention et l'atténuation


des catastrophes

442 - Intégrer les activités de prévention et de


gestion des catastrophes dans les
politiques
et les stratégies gouvernementales de
développement dans le cadre d'un programme

443 - Privilégier les secteurs dont les


activités
ont un impact direct ou indirect sur la
nutrition et la santé des populations
et/ou
des zones et localités à risques très
spécifiques

45 - POPULATION CIBLE

46 - GESTION DU PROGRAMME

47 - MISE EN OEUVRE

V - DEVELOPPEMENT DU PROGRAMME

INTRODUCTION

51 - LE PLAN NATIONAL DE PREVENTION

52 - LE CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

53 - LES PLANS SECTORIELS

531 - Le plan sectoriel agricole

532 - Le plan sectoriel santé

54 - LES PLANS SPECIAUX

541 - La zone volcanique de Buéa

542 - La ville de Douala

543 - Les zones d'émanations de gaz toxiques

544 - Le barrage de Lagdo


150

545 - La province de l'extrême-nord

VI - L'INCIDENCE DU PROGRAMME

61 - EFFETS ATTENDUS DE LA PREVENTION DES RISQUES

62 - EFFETS ATTENDUS DE LA SENSIBILISATION DE


L'INFORMATION ET DE L'EDUCATION DES POPULATIONS

63 - EFFETS ATTENDUS DE L'ELABORATION D'UN CADRE

JURIDIQUE

64 - EFFETS ATTENDUS DE LA COORDINATION DES


INTERVENTIONS

VII - LES FACTEURS DE REUSSITE DU PROGRAMME ET LES


RECOMMANDATIONS

71 - LES FACTEURS POLITIQUES ET INSTITUTIONNELS

72 - LES FACTEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS

73 - LES FACTEURS SOCIO-CULTURELS

74 - LES FACTEURS ECOLOGIQUES

75 - LES FACTEURS TECHNOLOGIQUES

76 - LES FACTEURS DE DELAI DE MISE EN OEUVRE DU


PROGRAMME

77 - LES FACTEURS EXTERIEURS

78 - LES FACTEURS LIES A LA STRUCTURE DE GESTION DU

PROGRAMME

A N N E X E S :

- ESTIMATIONS EN EQUIPEMENT, MATERIELS ET LOGISTIQUE


DE LA DIRECTION DE LA PROTECTION CIVILE

- BUDGET ESTIMATIF
151

- BIBLIOGRAPHIE

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