1 :
I] L’auteur :
Émile Zola, écrivain français (Paris, 2 avril 1840 - Paris, 29 septembre 1902), est considéré comme le chef de file
du Naturalisme. Il a joué un grand rôle dans la révision du procès d'Alfred Dreyfus.
Biographie
Fils unique de François Zola (7 août 1795–27 mars 1847) un ingénieur italien naturalisé, qui travaillera à la
construction du canal qui portera son nom à Aix-en-Provence et de Émilie Aubert (6 Février 1819–17 Octobre 1880)
originaire de la Beauce bourguignonne, Émile Zola naît à Paris. La famille s'installe à Aix-en-Provence et connaît, à la
mort du père, de graves difficultés financières. Au collège, il est condisciple de Paul Cézanne à qui il doit de rencontrer
des peintres comme Monet, Sisley, Pissarro, Manet. Il regagne Paris en 1858. En 1859, Émile Zola échoue par deux fois
au Baccalauréat (à cause du français). Ne voulant plus être à la charge de sa mère, il abandonne ses études et cherche du
travail.Il trouve un travail chez Hachette comme coursier et c'est là qu'on lui demande d'écrire des contes. Emile Zola
est mort en 1902.
II] Germinal (roman)
Germinal est un roman d'Émile Zola publié en 1885, le treizième volume de la série Les Rougon-Macquart et
peut-être le plus célèbre. L'action se déroule dans le bassin houiller du nord de la France, lors d'une grève provoquée par
la réduction des salaires. Outre tous les aspects techniques de l'extraction minière ainsi que les conditions de vie dans
les corons, Zola nous y montre les débuts de l'organisation politique et syndicale de la classe ouvrière, mais aussi ses
divisions entre marxistes et anarchistes.
Le roman prémonitoire a précédé de vingt ans la catastrophe de Courrières, lors de laquelle 1099 mineurs ont
trouvé la mort.
1. Le roman (résumé) :
Le héros est Étienne Lantier, fils de Gervaise Macquart et d'Auguste Lantier (voir L'Assommoir). Comme la
plupart des membres de la branche Macquart, il a hérité d'une folie discernable dans son regard, qui peut tourner à la
violence meurtrière sous l'effet de la boisson ou de la colère. Chassé d'un atelier de chemin de fer à Lille pour avoir
giflé un de ses supérieurs, il arrive un soir à Montsou (nord de la France), dans le bassin minier, où il sera embauché
comme herscheur (celui qui pousse les wagonnets) grâce à Maheu, qui se prend d'amitié pour lui. Ouvrier
irréprochable, Étienne se passionne pour le socialisme. Il est en contact avec son ancien contremaître Pluchart, qui lui
envoie des livres et des brochures qu'il lit avec avidité mais sans méthode; logé chez l'aubergiste Rasseneur, il a de
longues conversations avec l'anarchiste Souvarine, partisan de l'action violente. Lorsque la grève éclate, il en est le
leader tout désigné, et il va conduire le mouvement de révolte jusqu'à son échec final, qui lui sera injustement reproché
par les autres mineurs.
Le roman est en même temps une histoire d'amour à la fin tragique. Étienne s'est épris de Catherine, fille
des Maheu, un sentiment réciproque. Celle-ci est néanmoins possédée , malgré son jeune âge (quinze ans) par Chaval,
un homme brutal et jaloux. Etienne est révolté par les misérables conditions de vie des mineurs, et quand la
Compagnie des mines, alléguant la crise économique, décide de baisser les salaires, sa révolte s'exaspère. Rêvant d'une
société plus juste, il propage des idées révolutionnaires et pousse les mineurs à la grève.
Les semaines s' écoulent. Les grévistes affamés se déchaînent en une bande enragée aux cris de: « Du pain! du
pain !».
Mais I'armée intervient, et les mineurs se résignent à reprendre le travail. Après l'échec de cette grève,
Souvarine fait exploser le puits du Voreux, où Étienne et Catherine se retrouvent enfermés avec Chaval. Dans un
accès de folie, Étienne fracasse le crâne de Chaval. Leur amour se retrouve libéré de toute contrainte, mais Catherine,
agonisante, s'éteint peu après, dans les boyaux de la mine.
Etienne, sauvé, part pour Paris. II a perdu ses illusions mais a le cœur plein d'espoir. II sait qu'un jour viendra où la
force ouvrière, encore en germination, s'organisera pour venir à bout des injustices.
Le roman se termine par une note d'espoir justifiant le titre que lui a donné Zola : de même que les graines germent
pour donner le blé et les autres plantes nourricières, la révolte des mineurs porte en germe d'autres luttes, plus vastes,
qui changeront un jour le monde :
« Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les
récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre. »
La «légendaire solidarité des mineurs», entre silicose et coups de grisou, se manifeste dans les mobilisations d'Anzin
(1884) et de Courrières (1906).
La dernière mine de charbon en France à Creutzwald en Lorraine a fermé le 23 avril 2004.
2. Synopsis:
Un jeune chômeur, Etienne Lantier, se fait embaucher aux mines de Montsou, dans le nord de la France. II fait
la connaissance d'une famille de mineurs, les Maheu, et tombe amoureux de leur fille Catherine. Mais celle-ci, qui n’est
pas insensible à Etienne, est la maîtresse d'un ouvrier brutal, Chaval.
Etienne est révolté par les misérables conditions de vie des mineurs, et quand la Compagnie des mines,
alléguant la crise économique, décide de baisser les salaires, sa révolte s'exaspère. Rêvant d'une société plus juste, il
propage des idées révolutionnaires et pousse les mineurs à la grève.
Les semaines s' écoulent. Les grévistes affamés se déchaînent en une bande enragée aux cris de: « Du pain! du pain !».
Mais I'armée intervient, et les mineurs se résignent à reprendre le travail. C'est alors que Souvarine, un ouvrier
anarchiste sabote la mine. Les galeries inondées s' effondrent. De nombreux mineurs périssent. Etienne se trouve bloqué
avec Catherine et Chaval. Ce dernier le provoque. Etienne le tue et devient I'amant de Catherine qui meurt d'épuisement
dans ses bras.
Etienne, sauvé, part pour Paris. II a perdu ses illusions mais a le cœur plein d'espoir. II sait qu'un jour viendra où la
force ouvrière, encore en germination, s'organisera pour venir à bout des injustices.
III] Le titre :
Germinal était le septième mois du calendrier républicain. Il commençait le 21 ou le 22 mars et finissait le
18 ou le 19 avril. Par ce biais, le titre de Zola se réfère évidemment aux soulèvements en vue d'instaurer un ordre
nouveau de la grande Révolution.
Mais le sens premier de « germinal » est lié au renouveau cyclique de la nature, qui se situe au printemps
(mars et avril). A ce renouveau s'apparente symboliquement l’éveil, chez les mineurs, d'une prise de conscience de
leur condition: la vie reprend vigueur, dans l’espoir d'une amélioration de leur situation, le cas échéant par la
violence.
Le dernier chapitre du roman évoque l'arrivée du printemps, un matin d'avril (de quatre heures à six
heures du matin) !
Ce point de vue est confirmé par une lettre adressée par Zola à un correspondant hollandais, cinq ans après
la publication du livre:
« Quant à ce titre de Germinal, je ne l'ai adopté qu'après bien des hésitations. Je cherchais un titre
exprimant la poussée d'hommes nouveaux, l'effort que les travailleurs font, même inconsciemment, pour se dégager des
ténèbres si durement laborieuses où ils s'agitent encore. Et c'est un jour, par hasard, que le mot Germinal m'est venu
aux lèvres. Je n'en voulais pas d 'abord, le trouvant trop mystique, trop symbolique; mais il représentait ce que je
cherchais, un avril révolutionnaire, une envolée de la société caduque dans le printemps. Et, peu à peu, je m’y suis
habitué, si bien que je n'ai jamais pu en trouver un autre. S' il reste obscur pour certain lecteurs, il est devenu pour moi
comme un coup de soleil qui éclaire toute l’œuvre. »
Chaval :
"Un grand maigre de vingt-cinq ans, osseux" (III,1). "Ses moustaches et sa barbiche rouges flambaient dans
son visage noir, au grand nez en bec d'aigle" (IV,1).
Par contraste, Chaval est le rival entreprenant: d'abord triomphant, il sera vaincu par Etienne. C'est aussi le "traître", le
jaune qui refuse de participer à la grève et qui trahit par ambition (pour devenir porion): il dénonce les grévistes aux
gendarmes, dirige les Borains en l'abscence des mineurs grévistes. Si Etienne est physiquement séduisant, Chaval
s'impose par sa rudesse, une brutalité grossière.
Zola considérait que le nom d'un personnage devait être soigneusement choisi ("nous voyons souvent tout un
caractère dans l'assemblage de certaines syllabes" confiait Zola, dans une lettre Elie de Cyon, du 29 janvier 1882, et il
ajoutait que le nom incarne la personnalité profonde, "l'âme même du personnage").
Chaval, par son nom, suggère le cheval ("une rosse"); pendant la marche à travers les fosses, les femmes
l'obligeront à boire "la gueule dans l'auge", elles lui jetteront "une poignée de crottin" (V, 4).
Chaval se caractérise par ses revirements, son instabilité affective: d'abord hostile à la grève, puis décidé à y
participer, lors de la réunion du Plan-des-Dames, il se rallie à la cause patronale, sous l'influence de Deneulin et se
révèle provocateur et briseur de grève.
Souvarine :
Machineur au Voreux, il est logé chez Rasseneur dans la chambre voisine d'Etienne. "Il devait avoir une
trentaine d'années, mince, blond, avec une figure fine, encadrée de grands cheveux et d'une barbe légères" (I,3), et ses
yeux gris acier ont un reflet inquiétant. Il hausse les épaules devant les espérances socialistes, ne croyant en rien, ni aux
effets de la grève, ni aux améliorations de salaire, méprisant ces ouvriers qui ne rêvent que de devenir bourgeois. Pris
ensuite d'une fureur nihiliste, il sabote le cuvelage de la fosse qui retient les masses d'eau. Il prend à la fin du livre une
dimension mythique: messager de l'extermination, il ne doit pas mourir.
Les Hennebeau :
Philippe Hennebeau, quarante-huit ans, est le directeur général des mines de Montsou. Issu d'une famille
pauvre, orphelin, il a fait l'Ecole des Mines pour devenir ingénieur. Il a épousé la fille d'un riche filateur d'Arras, mais,
époux malheureux, trahi par sa femme qui le trompe avec son propre neveu Négrel, il connaît une autre forme de misère
que celle des mineurs, la misère morale.
Face à la grève, il ne prend aucune décision et laisse gâter les choses.
Mme Hennebeau, femme du directeur des mines de Montsou. Blonde, sensuellem elle s'ennuie avec ce mari
qu'elle méprise et qui ne gagne pas suffisamment d'argent. Elle se console avec des amants et le dernier en date n'est
autre que le neveu de son mari, l'ingénieur Paul Négrel, fiancé à Cécile Grégoire. Cynique, elle ne montre aucune
compassion à l'égard des mineurs.
Paul Négrel, l'ingénieur de la fosse, "était un garçon de vingt-six ans, mince et joli, avec des cheveux frisés et
des moustaches brunes. Son nez pointu, ses yeux vifs, lui donnaient un air de furet aimable" (V,1). Il devient l'amant de
Mme Hennebeau qui s'emploie par jeu à organiser ses fiançailles avec Cécile Grégoire. Lors de la destruction de la
mine, il met toute son énergie à retrouver des survivants et embrasse Etienne, rescapé de la catastrophe.
Les Grégoire :
Léon Grégoire, âgé de soixante ans, est rentierm actionnaire de la Compagnie de Montsou. La grève ne
l'inquiète pas, et il se refuse à admettre que la situation est grave. Pour se donner bonne conscience, il fait quelques
aumônes.
Mme Grégoire, sa femme, âgée de cinquante-huit ans, est courte et grasse. L'un et l'autre ne vivent que pour
leur fille Cécile, et sa mort tragique les plonge dans le désespoir.
Cécile Grégoire, fille unique des Grégoire, fiancée à Paul Négrel, est âgée de dix-huit ans. Elle a "une chair
superbe, une fraîcheur de lait" (II,1). Gâtée par ses parents, elle est élevée dans une ignorance heureuse et se plaît à faire
la charité. Elle meurt étranglée par Bonnemort.
© TAVERNIER Xavier
Allias lebaron
http://dreamcorporation2.0.googlepages.com
http://0-le-baron-noir-0.space.live.com
the.black.baron@hotmail.fr