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KONGL SVENSKA VETENSKAPS-AKADEMIENS HANDLINGAR Bandet 1%. No 6 DESCRIPTION ECHINIDES TERTIATRES ILES S® BARTHELEMY BT ANGUILLA. M. COTTEAU, AVEC HUIT PLANCHRS, Menommn PRESENTE 4 LACADEMIE ROYALE sUEDOISE DES soveNcES, LE 10 PAvRIRR 1876 INTRODUCTION, Cece & mon excellent correspondant et ami, M. Lovén, que je dois avoir pu déctine Jes Echinides des Antilles qui font partie de ce travail. Par son intermédiaire, M. le docteur Cleve voulut bien me -confier la belle et nombreuse série d'échantillons recueillis par lui dans les terrains éocéne et miocéne des possessions suédoises aux Antilles, les iles Saint-Barthélemy et Anguilla, Les musées d'histoire naturelle de Stockholm et ‘@'Upsal y joignirent les quelques exemplaires qu'ils possédaient de ces _mémes localités, et Fai eu & ma disposition, pour ce trevail, plus de trois cents échantilions, dont quel- ques uns d'une trés belle conservation. C’était pour moi une bonne fortune d’étudier, 4 Yaide de matériaus si importants, cette faune en grande partie ineonnue jusqu’iei, et de pouvoir la comparer aux dépots du méme Age qui existent, si largement développés et si riches .en écbinides, dans Yancien continent. Déji quelques-unes de ces espéces il est vrai, avaient été décrites et figurées par Guppy"), mais en petit nombre, et ce naturaliste n’avait eu éviderament & sa disposition que des matériaux isolés. D'aprés les documents stratigraphiques fournis par M. Cleve, Jes Echinides qui m’ont été envoyés, & Texception d'un Clypeaster rosuceus, appartiennent tous, soit au terrain éoedne, soit au terrain miocéne. Le docteur Cleve les avait distingués soignense- ment, Aucune confusion du reste n'était possible; les exemplaires éocénes se recon- naissent tous facilement & leur couleur grise, noiritre, et & la dureté de la roche; les exemuplaires miocénes, au contraire, sont blonds, jaundtres et empatés dans un caleaire sablonneax et friable. . Les espéces que jai pu déterminer et décrire sont au nombre de trente-trois: dix-huit se sont trouvées dans le terrain éocéne, et seize dans le terrain miocéne; une seule espice, Agassizéa Clevei, est commune aux deux terrains. Ges espéces, si Yon en retranche le Cidaris Melitensis déji signalé dans le terrain miocéne de la Méditerranée, sont propres & In région des Antilles; mais tont en étant différentes de celles qu'on rencontre ailleurs au méme horizon, elles n’en présentent pas moins, dans Jewr ensemble, une physionomie générale qui les rapproche beaucoup; les genres abondants en espéces et en individus sont comme partout les Clypeaster, les Echinolampas, les Schizaster, les Euspatangus. Bn ce qui touche surtout le terrain mio- céne, et malgré les grandes distances qui séparent les localités comparses, Ia ressem- Dlance eat frappante. Non seulement la plupart des genres, Cidaris, Clypeascer, Sismon~ dia, Echinolampas, Schizaster, Brissopsis, sont les mémes, mais quelques espéces, notam- ment le Schizaster Loveni et le Brissopsis Antillarum sont tellement voisines du Schi- 1) On tertiery Behinod. from the West Indies, Quarterly Journal of the Geolog. Society, &. XXII, 1866. 4 COTTRAU, ECHINIDES TERTIATRES. zaster Parkinsoni et du Brissopsis eressentica (Toxobrissus) du terrain miocéne de Malte, que ce n'est pas sans hésitation que nous les avons séparées, et on peut en conclure que si, A cette époque, la mer miocéne des Antilles ne communiquait pas avec les mers mjocénes de Europe, du moins la vie s'y développait sous des influences & peu prés identiques. Les Echinides égeénes ont moins de rapports avee ceux de Yancien conti- nent: les espéces sont plus nettement twanchées, et A des genres qui sont, il est vrai, les mémes et qu'on retrouve dans tous les dépots éocénes, il s'en rencontre d'autres, Peripneustes, Plagionotus, Asterostoma, qui jusqu’iei paraissent & peu prés spéciaux & cette région. Aucune de nos espéces ne m’a paru identique a celles qui vivent actuellement ou dans la mer des Antilles, ou dans d'autres mers. C’est dans le terrain mniocéne, ainsi que cela devait étre, plutdt que duns le terrain gocéne que se trouvent les espéces qui s'en rapprochent le plus. L’Echinometra prisea est assurément tres voisin de 1’ Behino- ‘metra tucunter, Blaiaville (BE. acujera, A. Agassiz); il nous a par, copendant, s’en dis- tinguer par plusieurs caractéres d'une certaine importance; il en est de meme du Bris- sus exiguus qu’on est, au prewier abord, tenté de considérer comme un individu jeune du Brissus unicolor, mais qu'un examen minuticux nous a engagé & en séparer; de méme également pour notre unique échantillon d’Echinoneus que nous n’avons osé rap- porter & aucune des e es vivantes, Plusieurs des espéces que nous avons eu A étudier, considérées au point de vue purement zoologique, offent un trés grand intérét. Parmi les plus connues nous cite- rons ['Agassizia Clevei qui présente tous les caractéres du genre vivant, zones poriferes jewres atrophiées, fasciole marginal et fasciole péripétale, et qui s’éloigne néanmoins d'une maniére positive des Agassizia exeentrica et scrobiculata récemment fi- gurés par M. A. Agassiz; [Echinolampas ovum serpentis, Guppy, si fréquent dans les couches éocénes, variable dans sa forme, mais qui sera toujours facilement recon naissable A ses ambulacres costulés, A son péristome anguleux et carré; [-Echi- nolampas semi-orbis, Guppy, voisin des Conoclypeus par sa grande taille, sa forme hémisphérique, ses aires ambulacraires trés-langes, sa face inférieure presque plane, ot qu’on rencontre également en abondance dans le terrain éocéne de Tile de Cuba; [’Eu- spatangus grandiflorus, dont nous ne connaissons qu'un seul exemplaire, parfaiterent caracterisé par sa forme épaisse et renfiée, ses aires ambulacraires extrémement larges, et que nous ne laissons qu’avee donte permis les Huspatangus. Mentionnans encore les Peripneustes Clevei et Antillarum, et le Plagionotus Lo~ veni: pour les deux premiéres espéces nous avons ecru devoir établir une coupe” géné- rique nouvelle qui comprend deux espéces, une éocéne, l'autre miocéne. Voisin des Macropneustes, le genre s’en aistingue par la profondeur de son sillon antérieur, par ses aires ambulacraires fortement exeavées et par le fasciole trés-flexuense qui entoure les pétales et circonserit parfaitement les gros tubercules de la face supérieure. Le Pla- gionotus Loveni rappelle, par plusieurs de ses caractéres et notamment par le fus- ciole non fiexueux qui entoure les aires ambulaceaires, le genre Euspatangus; il en dif- fare par ses pétales ambulacraires plus étroits, plus allongés et plus excavés. latérales ant:

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