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LA FEMINISATION
Les difficultés d’apprentissage du genre des noms pour les
francophones natifs et non-natifs
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Adolphe Thomas, Dictionnaire des difficultés de la langue française, Paris, Larousse, 1971, p.
186.
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André Rigault, « Les Marques du genre », dans Le Français dans le monde 57, Juin 1968, p. 38.
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Mustapha Bénouis, « Les Épines du genre des noms : quelques cas particuliers », dans The
French review, vol. 67, Avril 1994, p. 746.
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2. Les causes majeures des difficultés
du genre des noms
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Maurice Grevisse, Le Bon Usage, Paris, Duculot, 1993, p. 226.
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suivant du Bon usage s’intitule « féminins à terminaisons spéciales ». Nous
analyserons un seul type de féminin dans ce chapitre, les féminins des noms en –
eur dont la règle générale est la suivante : Les noms en –eur ont leur féminin en –
euse5 comme menteur, menteuse. Trois règles s’ajoutent à cette règle générale
pour les noms en –eur qui en soit est déjà une exception ! Comment s’y retrouver
alors que toutes les règles ne sont qu’une accumulation de cas particuliers ?
Nous avons ici mis en lumière les nombreux problèmes que pose le
féminin, il n’est pas nécessaire de creuser encore ou de tenter de trouver d’autres
causes aux difficultés rencontrées. Il serait plus intéressant de s’attarder
maintenant sur les règles qui ont été édictées à l’occasion de cette féminisation
massive des noms et de se demander si cette dernière n’apporte pas encore des
complications aux règles du Bon usage qui sont déjà trop arbitraires.
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Maurice Grevisse, Le Bon Usage, Paris, Duculot, 1993, p. 228.
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3. Les règles morphologiques de la
féminisation
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Site officiel de la Communauté française, Mettre au féminin, 2005,
http://www2.cfwb.be/franca/pg026.htm, consulté le 26 novembre 2007.
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3.1. L’assimilation des règles introduites par la
féminisation
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L’avez-vous déjà entendu ?
Si non, comptez-vous l’utiliser à présent ?
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« docteure ». Seulement la moitié des personnes natives ont utilisé le terme
adéquat, à savoir « docteur ». Ces deux féminins étaient introduits en tant que
« piège », étant donné que les règles de la féminisation les avaient modifiés.
Cependant, il est assez inquiétant de remarquer que les féminins censés être
acquis ne le sont pas nécessairement. En l’occurrence, de nombreuses personnes
sont persuadées que les mots « plombier » et « chercheur » n’acceptent pas de
féminin. Il se dégage également de l’enquête qu’une minorité est au courant du
décret du Conseil de la Communauté françaises de 1993 relatif à la féminisation
des noms de métiers, fonction, grade ou titre. De plus, lorsque les gens prennent
connaissance de la forme adéquate (une docteur), ils se montrent réticents à
l’employer. Néanmoins, il faut distinguer les gens de moins de 20 ans ou entre 20
et 40 ans qui sont plus réceptifs à ces changements et qui désirent souvent
modifier leurs mauvaises habitudes en terme d’orthographe. Ceci vient peut-être
du fait que leurs erreurs sont moins ancrées et qu’il leur est donc plus facile de
rectifier le tir. On s’est aperçues aussi que les femmes avaient plus tendance à
mettre au féminin que les hommes.
En ce qui concerne les non natifs, étonnement, ils pensent que la langue
française n’est pas plus difficile que leur langue maternelle. Cependant, des
erreurs ont été relevées sur leurs questionnaires. Ceci peut être expliqué par leur
manque d’intuition face à une langue qu’ils ne maîtrisent pas totalement. De ce
fait, ils appliquent à la lettre les mécanismes de formation du féminin étudiés et ne
s’aperçoivent pas toujours d’erreurs qui nous semblent aberrantes.
Certaines personnes interrogées nous ont fait remarquer que dans leur
langue la féminisation est systématique (emploi du o/a comme dans chico, chica).
En conséquence, ils nous considèrent machistes de par leur apprentissage du
français.
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concernant la féminisation. Ceci prouve encore une fois que le sujet de la
féminisation est délicat et complexe, et engendre, dans la plupart des cas, des
réticences.
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4. Conclusion
La démarche que nous avons suivie tout au long du travail nous a amenées
à tirer une conclusion majeure. En effet, l’enquête sociologique a permis d’étayer
notre première impression, à savoir que la féminisation n’est pas acquise.
Pourquoi ne pas éliminer une fois pour toutes ces exceptions qui ne font
qu’entraver l’apprentissage du genre des noms pour tout un chacun. Il est grand
temps de rayer de notre langage ce célèbre dicton : C’est l’exception qui confirme
la règle…
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Bibliographie
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