12.

A mon Pre qui est au ciel (Ren Janus)

Je pense souvent toi. A ce que tu dirais Si on pouvait encore, deux, communiquer Mais, de toi le souvenir, chappe mes penses Vingt et un ans dj que tu nous as quitts Un enfant de dix ans qui voit partir son pre Comprend que plus jamais il ne pourra lui plaire Pouvoir compenser les multiples remarques Qu'mettait si souvent ce terrible monarque De toi, il mest rest cette image dforme D'un roi sans sa couronne dont il fut dlest Tu ne te battais plus contre ta maladie Mais tu te redressais contre ta propre famille De ta voix imposante, tu m'as coup les ailes Mon condamnant, ainsi, et cela sans appel A rester immobile, comme toi tu tais De ne pouvoir bouger, tu nous en imposais La mort ta emmen avant que tu ne saches Discerner la blancheur prsente au coeur des tches Cela, je l'ai appris, tout seul, comme un grand Sans toi, cela m'a pris un peu plus de trente ans Mais j'y suis arriv et je vois, aujourd'hui Que dans chaque dmon rside un paradis L'aspect des choses n'est rien. Il faut creuser un peu Pour trouver cet Amour qui s'exprime si peu Cela je l'ignorais. Et je m'en suis voulu Toutes ces longues annes, de n'avoir pas su Comprendre que la vie t'avait si malmen Que tu pensais n'avoir plus rien nous donner Mais, maintenant, je sais. Je suis enfin capable De dire, en vrit, je ne suis pas coupable Tu avais dcid, toi-mme, de partir A moi de dcider de ne plus en souffrir J'ai trouv de vraies ailes. Ce sont celles d'un ange Qui me les a prtes pour que cela s'arrange En moi, dj, elles veulent me servir de support Pour que, de mon pass, je prenne mon essor